Destinataire du texte (1)
[empty]
Détail
Liste
Pas de résultat.
Pas de résultat.
Résultats : 1 texte(s)
1
p. 74-77
ODE A M. LE DUC D'AIGUILLON, Sur la dédicace de la Statue érigée à Louis XV, dans une des places de Rennes.
Début :
Quel Dieu, de mon réduit, troublant l'heureux silence, [...]
Mots clefs :
Statue, Louis XV, Héros, Coeur, Roi
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : ODE A M. LE DUC D'AIGUILLON, Sur la dédicace de la Statue érigée à Louis XV, dans une des places de Rennes.
ODE
A M. LE DUC D'AIGUILLON ,
Sur la dédicace de la Statue érigée à Louis
XV, dans une des places de Rennes.
Q
Uel Dieu , de mon réduit , troublant Pheureux
filence ,
Au paifible fommeil d'une chere indolence ,
Par un magique effort, vient arracher mes fens! ...
N'en doutons point , du Dieu ( de la docte manie }
C'eſt le rédoutable génie :
Puis-je le méconnoître aux tranſports que je fens
Mais loin des bords pompeux de la Seine orgueilleuſe
,
Dans quelles régions fon aîle perilleuſe ,
Entraîne malgré moi mon efprit allarmé ? ...
Que vois-je ? ... ô tendre erreur ! dans ma douce
patrie ,
Au gré de mon ame attendrie ,
Soudain je me revois , moins furpris que charmé.
O théatre chéri des jeux de mon enfance !
Quel Dieu femble fur toi déployer fa puiſſance ?
O fpectacle enchanteur dont tu frappes mes yeux !
FEVRIER.
75 1755.
Quels feux ! quels doux feftins ! quels concerts
d'allégreffe t
Bacchus , la joie & la tendreffe
Te rempliffent au loin d'un trouble précieux .
Arrête , ô peuple heureux ! que la gaité tranfporte
,
Et dont la foule aimable & m'entraîne & m'emporte
;
Apprens-moi ton bonheur , dont mon coeur fait le
fien.
Mais quel beau monument s'éleve en ton enceinte
?
J'y reconnois l'image empreinte
D'un heros pacifique & d'un Roi citoyen.
C'eft donc ce monument & d'amour & de zele ,
Que confacre à ton Roi ta franchiſe fidele ,
Qui fait naitre en ton fein l'ivreffe & les tranfports
:
Si ce bronze muet , où manque fa grandeame ,
D'une fi vive ardeur t'enflamme ,
Que feroit la préſence embelliffant tes bords
Vous , à qui les talens , la vertu généreuſe ,
Plutôt que la faveur volage & dangereuſe
Ont mis entre les mains la pleine autorité ,
Et qui ne l'exercez au fein de ma province
Que pour y faire aimer un Prince
Dij
76 MERCURE DE FRANCE ,
Dont elle adore en vous l'héroïque bonté :
Apprenez , d'Aiguillon , à ce Monarque fage
Quels furent , à l'afpect de fon augufte image ,
De nos coeurs enflaminés & l'ivreffe & les voeux.
O! que d'un tel amour la peinture fidele ,
Dans une ame fenfible & belle ,
Doit enfanter foudain de tranfports généreux
Mais cette aimable fête eft à peine paſſée ,
Et déja fecondant votre ardeur empreſſée ,
Louis verfe fur nous fes dons multipliés ,
Alors même qu'il fçait que d'utiles fervices
Et d'honorables facrifices
D'un feul de fes regards feroient affez payés .
Quand , fur fon char de fang , Bellone échevelée ,
Parcourant en fureur l'Europe defolée ,
De fon fouffle homicide , eut embrafé les coeurs ;;
Partageant d'un heros les dangers & les peines ,
On vous a vû dérober Genes
Au barbare pouvoir de fes tyrans vainqueurs.
A préfent qu'un ciel pur rayonne fur nos têtes ,
Un foin pour nous plus cher que d'illuftres conquêtes
,
Remplit votre loifir fécond & glorieux ;
La guerre offroit en vous un heros formidable ,
La paix offre un heros aimable
Qui nous affujettit en nous rendant heureux,
FEVRIER. 1755 . 77
Non , ne nous croyez pas tels que nous peirt
l'envie ,
Qu'elle s'efforce en vain de noircir notre vie ; . . .
Conftamment , du devoir , nous écoutons la voix :
Chacun de nous en fait fa plus chere fcience ,
Et nous n'apprenons dans l'enfance
Qu'à refpecter les Dieux , & qu'à chérir nos Ro
Nos coeurs , quoiqu'un peu fiers , ne font pas inflexibles
,
La gloire & la vertu les trouverent ſenſibles ,
Et jamais on n'en vit plus jaloux de l'honneur.
Mais oùregne une vile & baffe flatterie ,
On doit traiter de barbarie
Une franchiſe mâle , une noble candeur.
D'une épouse , par vous juftement adorée ,
La modefte vertu par les Graces parées ,
Les talens , la douceur , le caractere heureux ,
Prouvent que parmi nous la nature difpenfe
Ses faveurs avec abondance ,
Et qu'il y naît des coeurs nobles & généreux.
A M. LE DUC D'AIGUILLON ,
Sur la dédicace de la Statue érigée à Louis
XV, dans une des places de Rennes.
Q
Uel Dieu , de mon réduit , troublant Pheureux
filence ,
Au paifible fommeil d'une chere indolence ,
Par un magique effort, vient arracher mes fens! ...
N'en doutons point , du Dieu ( de la docte manie }
C'eſt le rédoutable génie :
Puis-je le méconnoître aux tranſports que je fens
Mais loin des bords pompeux de la Seine orgueilleuſe
,
Dans quelles régions fon aîle perilleuſe ,
Entraîne malgré moi mon efprit allarmé ? ...
Que vois-je ? ... ô tendre erreur ! dans ma douce
patrie ,
Au gré de mon ame attendrie ,
Soudain je me revois , moins furpris que charmé.
O théatre chéri des jeux de mon enfance !
Quel Dieu femble fur toi déployer fa puiſſance ?
O fpectacle enchanteur dont tu frappes mes yeux !
FEVRIER.
75 1755.
Quels feux ! quels doux feftins ! quels concerts
d'allégreffe t
Bacchus , la joie & la tendreffe
Te rempliffent au loin d'un trouble précieux .
Arrête , ô peuple heureux ! que la gaité tranfporte
,
Et dont la foule aimable & m'entraîne & m'emporte
;
Apprens-moi ton bonheur , dont mon coeur fait le
fien.
Mais quel beau monument s'éleve en ton enceinte
?
J'y reconnois l'image empreinte
D'un heros pacifique & d'un Roi citoyen.
C'eft donc ce monument & d'amour & de zele ,
Que confacre à ton Roi ta franchiſe fidele ,
Qui fait naitre en ton fein l'ivreffe & les tranfports
:
Si ce bronze muet , où manque fa grandeame ,
D'une fi vive ardeur t'enflamme ,
Que feroit la préſence embelliffant tes bords
Vous , à qui les talens , la vertu généreuſe ,
Plutôt que la faveur volage & dangereuſe
Ont mis entre les mains la pleine autorité ,
Et qui ne l'exercez au fein de ma province
Que pour y faire aimer un Prince
Dij
76 MERCURE DE FRANCE ,
Dont elle adore en vous l'héroïque bonté :
Apprenez , d'Aiguillon , à ce Monarque fage
Quels furent , à l'afpect de fon augufte image ,
De nos coeurs enflaminés & l'ivreffe & les voeux.
O! que d'un tel amour la peinture fidele ,
Dans une ame fenfible & belle ,
Doit enfanter foudain de tranfports généreux
Mais cette aimable fête eft à peine paſſée ,
Et déja fecondant votre ardeur empreſſée ,
Louis verfe fur nous fes dons multipliés ,
Alors même qu'il fçait que d'utiles fervices
Et d'honorables facrifices
D'un feul de fes regards feroient affez payés .
Quand , fur fon char de fang , Bellone échevelée ,
Parcourant en fureur l'Europe defolée ,
De fon fouffle homicide , eut embrafé les coeurs ;;
Partageant d'un heros les dangers & les peines ,
On vous a vû dérober Genes
Au barbare pouvoir de fes tyrans vainqueurs.
A préfent qu'un ciel pur rayonne fur nos têtes ,
Un foin pour nous plus cher que d'illuftres conquêtes
,
Remplit votre loifir fécond & glorieux ;
La guerre offroit en vous un heros formidable ,
La paix offre un heros aimable
Qui nous affujettit en nous rendant heureux,
FEVRIER. 1755 . 77
Non , ne nous croyez pas tels que nous peirt
l'envie ,
Qu'elle s'efforce en vain de noircir notre vie ; . . .
Conftamment , du devoir , nous écoutons la voix :
Chacun de nous en fait fa plus chere fcience ,
Et nous n'apprenons dans l'enfance
Qu'à refpecter les Dieux , & qu'à chérir nos Ro
Nos coeurs , quoiqu'un peu fiers , ne font pas inflexibles
,
La gloire & la vertu les trouverent ſenſibles ,
Et jamais on n'en vit plus jaloux de l'honneur.
Mais oùregne une vile & baffe flatterie ,
On doit traiter de barbarie
Une franchiſe mâle , une noble candeur.
D'une épouse , par vous juftement adorée ,
La modefte vertu par les Graces parées ,
Les talens , la douceur , le caractere heureux ,
Prouvent que parmi nous la nature difpenfe
Ses faveurs avec abondance ,
Et qu'il y naît des coeurs nobles & généreux.
Fermer
Résumé : ODE A M. LE DUC D'AIGUILLON, Sur la dédicace de la Statue érigée à Louis XV, dans une des places de Rennes.
L'ode célèbre l'érection d'une statue de Louis XV sur une place de Rennes, dédiée à M. le Duc d'Aiguillon. Le poète exprime son admiration pour cette statue, symbole d'un roi pacifique et citoyen. Il décrit la joie et la fierté du peuple rennais face à ce monument. Le texte loue le duc d'Aiguillon pour ses talents et sa vertu, soulignant qu'il exerce son autorité pour faire aimer le prince. La statue est vue comme un témoignage de l'amour et du zèle du peuple. Le poète mentionne les services rendus par le duc, notamment la libération de Gênes des tyrans, et son rôle bénéfique durant la paix. Il conclut en affirmant la loyauté et le sens du devoir du peuple, tout en critiquant la flatterie et en valorisant la franchise et la noblesse des cœurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
Pas de résultat.