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1
p. 3013-3018
Exposition des preuves de la veritable Religion. [titre d'après la table]
Début :
EXPOSITION des preuves les plus sensibles de la veritable Religion . A Paris, [...]
Mots clefs :
Preuves, Religions, Raisonnement, Athéisme
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texteReconnaissance textuelle : Exposition des preuves de la veritable Religion. [titre d'après la table]
EXPOSITION des preuves les plus sensibles
de la veritable Religion . A Paris ;
chez Rollin fils , Quai des Augustins , in
12 , dede 458 pages.
C'est un nouvel Ouvrage du P. Buf
fier , Jésuite. Comme il n'a été rendu public
par l'affiche que ce dernier mois,qui
tient à l'année suivante , il en prend la
datte et est marqué 1732 .
L'Auteur prévient dans sa Préface une
pensée qui se présente naturellement à
L'esprit 3 sçavoir , qu'il s'est fait même de
notre temps , beaucoup de bons Ouvrages
sur la Vérité de la Religion chrétienme
, et qui ne laissent rien à dire de nou-
Isa.Vol E iij veau
3014 MERCURE DE FRANCE
veau , pour le fond des choses ; il en tombe
d'accord , mais il observe que ces Ouvrages
sont venus après d'autres qui
avoient enseigné les mêmes choses ; neanmoins
on les a estimez , parce qu'il se
trouve toujours de nouvelles manieres
d'exposer les preuves , de les choisir , de
les arranger et de les faire sentir. On ne
peut trop multiplier ces maniéres differentes
, afin de s'accommoder aux diffé
rentes sortes d'esprits et de goûts dans un
sujet aussi important que celui ci . Ce que
le P. Buffier paroît avoir eu particulierement
en vûë , c'est d'exposer par une suite
de Proposions, liées les unes aux autres,
les preuves les plus judicieuses et les plus
sensibles. La Religion , dit- il , étant
par
Tout le monde , il faut prouver d'une maniere
proportionnée à la capacité du commun des.
esprits , et qui fasse encore plus d'impression
sur la force du sentiment dont ils sont égalelement
susceptibles , que par l'étendue du
raisonnement qui n'est pas égale dans tous..
Il insinuë que les raisonnemens trop sub.
tils qu'on employe quelquefois contre les
incrédules , ne sont pas toujours éficaces..
Esperera-t- on convaincre des gens qui ne
veulent pas l'être , où les réduire à ne plus
rien repliquer ? Les bonnes raisons manquent
souvent ; les mauvaises ne tarissent
jamais, L'Au
"
DECEMBRE 1731. 30T5
L'Auteur veut donc que l'on se fixe à
un point qui est de s'en tenir à des preuves
de tel caractere , que si on en avoir
de semblables dans celles des choses humaines
où l'on seroit obligé de prendre
part , on seroit manifestement déraisonnable
de n'y pas acquiescer , bien qu'on
y pût opposer quelques difficultez. Ce
n'est pas que l'Auteur ait rien négligé des
preuves les plus solides ; mais il s'attache
sur tout à découvrir l'imprudence inexcusable
de ne pas suivre le parti de la Religion
chrétienne. Quand ( par impossible
) , dit - il , la verité ne seroit pas démontrée
directement , il seroit toujours
évidemment démontré qu'il est imprudent
de ne la pas embrasser 3 parce que
dans les affaires importantes , il est essentiel
d'embrasser le parti le plus judicieux,
quand d'ailleurs il n'auroit pas l'évidence
qu'on voudroit ; sans quoi on se rend
coupable aux yeux des hommes dans les
choses humaines , et aux yeux de Dieu
dans les choses du salut..
La suite de ces sortes de preuves sensibles
s'apperçoit dans une Analyse de
toutes les parties du Livre , qui se déduisent
l'une après l'autre des trois propositions
qui en font la division générale.
Sçavoir , 19. Rien n'est plus raisonable.
LI. Vol. E iiij que
3016 MERCURE DE FRANCE
que de croire les choses quand c'est Dieu
qui les a dites : 2 ° . Rien n'est plus raisonable
que de croire que Dieu les a dites
, quand elles sont enseignées par un
Maître aussi autorisé de Dieu que l'a été
Jesus- Christ . 39. Rien n'est plus raiso¬
nable que de croire qu'elles sont enseignées
par Jesus-Christ , quand'elles nous
viennent par le ministére établi de Jesus-
Christ même , pour nous les transmettre .
Chacune de ces trois Propositions générales
est prouvée par des preuves particulieres
, dont chacune est encore exposée
par des Propositions plus détaillées .
En voici un trait , tiré de la 4 Proposition
, où en prouvant l'existence de Dieu ,
on montre aussi que les difficultez qu'on
voudroit opposer dans le sistéme de l'Athéisme
, sont plus grandes que dans la
vérité de l'existence de Dieu : Par exemple
, 1 °. Croire ( comme on y est réduit
dans le systême de l'Athéïsme ) que le
monde entier , ou même qu'une simple
horloge ait été faite et continue à marquer
régulierement les heures par un pur
effet du hazard ? 2 °. Juger qu'un corps
soit déterminé à tel mouvement, sans que
rien l'y ait déterminé ; de même encore
admettre pour principe , avec Spinosa
qu'il n'y a qu'une seule substance ; que
II. Vol. peutDECEMBRE
1731. 3017
peut-on admettre qui soit aussi incompre
hensible et aussi absurde ? C'est un systême
, dit-on , dont on tire de justes con,
séquences. Mais n'est-il pas ridicule de
penser seulement à tirer des conséquences.
d'une absurdité . Si j'allois mettre pour
systême , poursuit l'Auteur , que 3 et 3.
font 7 , et non pas 6 ; ne serois - je pas insensé
d'en vouloir tirer des conséquences
? Or suis - je moins intimément , et
moins necessairement convaincu que
moi et une roche ne sommes pas la même
substances que je suis convaincu que 3 er
3. font 6 , et non pas 7.
La seconde importance des trois Propositions
générales à prouver , est que·
Jesus-Christ a été autorisé de Dieu , pour
nous donner des enseignemens de sa pari. On
le montre icy par la connoissance , et de
ce qu'a été Jesus- Christ , et des miracles.
qu'il a opérez . Comme ce point demande
une discussion particuliére , le P. Buffier
en réduit la méthode à trois Propositions.
1º. Il est des choses qu'il faut croire sur le
rapport d'autrui . 2. Parmi les choses.
qu'on croit, sur le rapport d'autrui, nullë
n'est plus avérée que celle-cy 3 sçavoir ,
que l'Histoire du Nouveau Testament a
été écrite du temps des premiers Disciples
de Jesus-Christ. 3. Qu'en ce cas , elle
II Kol E v mé
7
3018 MERCURE DE FRANCE
mérite toute sorte de créance .
L'Auteur ne paroît pas vouloir éluder
les objections des incrédules ; au contraire
, il s'attache à rapporter ce qu'elles ontde
plus imposant , comme pour donner
du relief à la solidité des réponses qui y
sont données dans un jour également plau
sible ; mais c'est un détail qui nous méneroit
trop loin , tandis que nous devons
nous borner à indiquer seulement l'ouvrage
et son caractere.
Au reste , ce Traité est imprimé dans
le cours des sciences , du niême Auteur. Ils
commence à se distribuer. Nous pourrons
une autrefois en indiquer aussi l'économie
générale.
L'AGENDA DU VOYAGEUR , ou le Ca--
lendrier des Fêtes et solemnitez remar-.
quables de la Cour et de Paris , dressé en
faveur des Etrangers , pour l'année bissextile
1732. Par M. S. de Valhebert.
Il est beaucoup augmenté. Celui de
1731.n'étoit que de 86 pages in 18 ; celuici
est de près de 100 pages in 12.
de la veritable Religion . A Paris ;
chez Rollin fils , Quai des Augustins , in
12 , dede 458 pages.
C'est un nouvel Ouvrage du P. Buf
fier , Jésuite. Comme il n'a été rendu public
par l'affiche que ce dernier mois,qui
tient à l'année suivante , il en prend la
datte et est marqué 1732 .
L'Auteur prévient dans sa Préface une
pensée qui se présente naturellement à
L'esprit 3 sçavoir , qu'il s'est fait même de
notre temps , beaucoup de bons Ouvrages
sur la Vérité de la Religion chrétienme
, et qui ne laissent rien à dire de nou-
Isa.Vol E iij veau
3014 MERCURE DE FRANCE
veau , pour le fond des choses ; il en tombe
d'accord , mais il observe que ces Ouvrages
sont venus après d'autres qui
avoient enseigné les mêmes choses ; neanmoins
on les a estimez , parce qu'il se
trouve toujours de nouvelles manieres
d'exposer les preuves , de les choisir , de
les arranger et de les faire sentir. On ne
peut trop multiplier ces maniéres differentes
, afin de s'accommoder aux diffé
rentes sortes d'esprits et de goûts dans un
sujet aussi important que celui ci . Ce que
le P. Buffier paroît avoir eu particulierement
en vûë , c'est d'exposer par une suite
de Proposions, liées les unes aux autres,
les preuves les plus judicieuses et les plus
sensibles. La Religion , dit- il , étant
par
Tout le monde , il faut prouver d'une maniere
proportionnée à la capacité du commun des.
esprits , et qui fasse encore plus d'impression
sur la force du sentiment dont ils sont égalelement
susceptibles , que par l'étendue du
raisonnement qui n'est pas égale dans tous..
Il insinuë que les raisonnemens trop sub.
tils qu'on employe quelquefois contre les
incrédules , ne sont pas toujours éficaces..
Esperera-t- on convaincre des gens qui ne
veulent pas l'être , où les réduire à ne plus
rien repliquer ? Les bonnes raisons manquent
souvent ; les mauvaises ne tarissent
jamais, L'Au
"
DECEMBRE 1731. 30T5
L'Auteur veut donc que l'on se fixe à
un point qui est de s'en tenir à des preuves
de tel caractere , que si on en avoir
de semblables dans celles des choses humaines
où l'on seroit obligé de prendre
part , on seroit manifestement déraisonnable
de n'y pas acquiescer , bien qu'on
y pût opposer quelques difficultez. Ce
n'est pas que l'Auteur ait rien négligé des
preuves les plus solides ; mais il s'attache
sur tout à découvrir l'imprudence inexcusable
de ne pas suivre le parti de la Religion
chrétienne. Quand ( par impossible
) , dit - il , la verité ne seroit pas démontrée
directement , il seroit toujours
évidemment démontré qu'il est imprudent
de ne la pas embrasser 3 parce que
dans les affaires importantes , il est essentiel
d'embrasser le parti le plus judicieux,
quand d'ailleurs il n'auroit pas l'évidence
qu'on voudroit ; sans quoi on se rend
coupable aux yeux des hommes dans les
choses humaines , et aux yeux de Dieu
dans les choses du salut..
La suite de ces sortes de preuves sensibles
s'apperçoit dans une Analyse de
toutes les parties du Livre , qui se déduisent
l'une après l'autre des trois propositions
qui en font la division générale.
Sçavoir , 19. Rien n'est plus raisonable.
LI. Vol. E iiij que
3016 MERCURE DE FRANCE
que de croire les choses quand c'est Dieu
qui les a dites : 2 ° . Rien n'est plus raisonable
que de croire que Dieu les a dites
, quand elles sont enseignées par un
Maître aussi autorisé de Dieu que l'a été
Jesus- Christ . 39. Rien n'est plus raiso¬
nable que de croire qu'elles sont enseignées
par Jesus-Christ , quand'elles nous
viennent par le ministére établi de Jesus-
Christ même , pour nous les transmettre .
Chacune de ces trois Propositions générales
est prouvée par des preuves particulieres
, dont chacune est encore exposée
par des Propositions plus détaillées .
En voici un trait , tiré de la 4 Proposition
, où en prouvant l'existence de Dieu ,
on montre aussi que les difficultez qu'on
voudroit opposer dans le sistéme de l'Athéisme
, sont plus grandes que dans la
vérité de l'existence de Dieu : Par exemple
, 1 °. Croire ( comme on y est réduit
dans le systême de l'Athéïsme ) que le
monde entier , ou même qu'une simple
horloge ait été faite et continue à marquer
régulierement les heures par un pur
effet du hazard ? 2 °. Juger qu'un corps
soit déterminé à tel mouvement, sans que
rien l'y ait déterminé ; de même encore
admettre pour principe , avec Spinosa
qu'il n'y a qu'une seule substance ; que
II. Vol. peutDECEMBRE
1731. 3017
peut-on admettre qui soit aussi incompre
hensible et aussi absurde ? C'est un systême
, dit-on , dont on tire de justes con,
séquences. Mais n'est-il pas ridicule de
penser seulement à tirer des conséquences.
d'une absurdité . Si j'allois mettre pour
systême , poursuit l'Auteur , que 3 et 3.
font 7 , et non pas 6 ; ne serois - je pas insensé
d'en vouloir tirer des conséquences
? Or suis - je moins intimément , et
moins necessairement convaincu que
moi et une roche ne sommes pas la même
substances que je suis convaincu que 3 er
3. font 6 , et non pas 7.
La seconde importance des trois Propositions
générales à prouver , est que·
Jesus-Christ a été autorisé de Dieu , pour
nous donner des enseignemens de sa pari. On
le montre icy par la connoissance , et de
ce qu'a été Jesus- Christ , et des miracles.
qu'il a opérez . Comme ce point demande
une discussion particuliére , le P. Buffier
en réduit la méthode à trois Propositions.
1º. Il est des choses qu'il faut croire sur le
rapport d'autrui . 2. Parmi les choses.
qu'on croit, sur le rapport d'autrui, nullë
n'est plus avérée que celle-cy 3 sçavoir ,
que l'Histoire du Nouveau Testament a
été écrite du temps des premiers Disciples
de Jesus-Christ. 3. Qu'en ce cas , elle
II Kol E v mé
7
3018 MERCURE DE FRANCE
mérite toute sorte de créance .
L'Auteur ne paroît pas vouloir éluder
les objections des incrédules ; au contraire
, il s'attache à rapporter ce qu'elles ontde
plus imposant , comme pour donner
du relief à la solidité des réponses qui y
sont données dans un jour également plau
sible ; mais c'est un détail qui nous méneroit
trop loin , tandis que nous devons
nous borner à indiquer seulement l'ouvrage
et son caractere.
Au reste , ce Traité est imprimé dans
le cours des sciences , du niême Auteur. Ils
commence à se distribuer. Nous pourrons
une autrefois en indiquer aussi l'économie
générale.
L'AGENDA DU VOYAGEUR , ou le Ca--
lendrier des Fêtes et solemnitez remar-.
quables de la Cour et de Paris , dressé en
faveur des Etrangers , pour l'année bissextile
1732. Par M. S. de Valhebert.
Il est beaucoup augmenté. Celui de
1731.n'étoit que de 86 pages in 18 ; celuici
est de près de 100 pages in 12.
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Résumé : Exposition des preuves de la veritable Religion. [titre d'après la table]
Le texte présente un ouvrage intitulé 'Exposition des preuves les plus sensibles de la véritable Religion', écrit par le Père Buffier, jésuite, et publié en 1732. L'auteur reconnaît l'existence de nombreux ouvrages sur la vérité de la religion chrétienne, mais il souligne l'importance de nouvelles manières d'exposer les preuves pour s'adapter aux différents esprits et goûts. Buffier vise à présenter les preuves les plus judicieuses et sensibles de manière accessible au commun des esprits, en évitant les raisonnements trop subtils qui peuvent être inefficaces contre les incrédules. L'ouvrage est structuré en trois propositions générales : 1) Il est raisonnable de croire les choses que Dieu a dites ; 2) Il est raisonnable de croire que Dieu a parlé par Jésus-Christ ; 3) Il est raisonnable de croire que les enseignements de Jésus-Christ nous sont transmis par le ministère établi par lui. Chaque proposition est soutenue par des preuves particulières et détaillées. Buffier discute également de l'imprudence de ne pas suivre la religion chrétienne, même si la vérité n'est pas démontrée directement. Il argue que dans les affaires importantes, il est essentiel d'embrasser le parti le plus judicieux. L'auteur aborde les objections des incrédules et fournit des réponses solides, bien que le texte ne détaille pas ces réponses pour rester concis. L'ouvrage est imprimé dans le cadre des cours de sciences du même auteur et commence à être distribué. Le texte mentionne également un autre ouvrage, 'L'Agenda du Voyageur', augmenté pour l'année bissextile 1732.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
2
p. 3018-3024
Lettre Pastorale de l'Evêque de Marseille. [titre d'après la table]
Début :
LETTRE PASTORALE de M. l'Evêque de Marseille, au Clergé séculier et régulier [...]
Mots clefs :
Pallium, Marseille, Lettre, Gloire
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Lettre Pastorale de l'Evêque de Marseille. [titre d'après la table]
LETTRE PASTORALE de M. l'Evêque
de Marseille , au Clergé séculier et régulier
de son Diocèse , au sujet du PALLIUMque
N. S. Pere le Pape vient de lui ac-
11. Vol
corde
DECEMBRE 1731. 30191
corder par une grace particuliere. A Mar
seille , de l'Imprimerie de J.P.Brebion . Brochure
in 4. de 5 pages. M. DCC. XXXI.
L'Exposé de cette Lettre est également
pieux , instructif et digne du sujet. Nous
nous contenterons d'en rapporter un seul
trait , qui fera juger du reste.
Marseille Payenne , se glorifioit au-
>>trefois dans le pompeux, mais vain titre
de Soeur de Rome. Que Marseille chré-
>> tienne et toujours catholique se glorifie
>> bien plus dans son union intime et per-
» petuelle avec l'Eglise Romaine , et dans
»son humble er parfaite soumission à
» toutes ses décisions . C'est en cela que
consiste la veritable gloire d'un Chré
»tien , et c'est delà que dépend son éter
nelle félicité.
pour
La Lettre finit , en ordonnant des
Prieres N. S. Pere le Pape , et par
une Exhortation pathetique de ne point
oublier dans les mêmes Prieres , « le Pré-
» lat auquel S. S. vient d'accorder l'or-
» nement sacré, &c. afin que quand Dieu.
» trouvera à propos de l'appeller à lui , il
» l'unisse dans le ciel à cette multitude
» de saints Evêques , qui avant lui ont~ .
gouverné l'Eglise de Marseille.
Peu de temps après la publication de
cette Lettre , dattée du 18 Octobre 17,1 .
II. Vol .
Ej
M ..
3200 MERCURE DE FRANCE
M. l'Evêque de Marseille alla recevois
à Arles le Pallium , des mains de M. l'Archevêque
, son Métropolitain , avec les
ceremonies accoûtumées.
Nous aurions pû à l'occasion de cette
Ceremonie , ajoûter ici quelques Remarques
Historiques sur le Pallium , pour
instruire ceux de nos Lecteurs qui peuvent
en avoir besoin ; mais ce sujet , simple
en apparence , est d'une longue discussion
et nous auroit porté infailliblement
au - delà des bornes que nous sommes
obligez de nous prescrire. La seule
chose qui pouvoit nous convenir , étoit
de donner un précis de la Dissertation *
Latine de Dom Thierri Ruinart , le det
nier de tous les Auteurs qui ont écrit
sur le Pallium , et qu'on peut dire avoir
épuisé cette matiere , si nous n'avions
été prévenus par les Auteurs du Journal
de Trévoux , qui ont donné un fort
bel Extrait de cette Dissertation dans
leur Journal du mois de Novembre 1724.
page 1942. Nous renvoyons avec plaisir
les Lecteurs à cet Extrait qui les instruira.
agréablement , et nous nous contentons
d'employer ici les dernieres paroles de D.
Oeuvres posthumes de D. Jean Mabillon
et de D. T. Ruinart , T. II, P. 401. publiées
par D. Vincent Thuillier en 1724.
II. Vola Rui
DECEMBRE 1731. 302F
Ruinart en finissant sa Dissertation ; elles
sont remarquables et propres à donner la
grande idée que l'on doit avoir du Pallium.
» Pour moi , dit ce sçavant Benedictin ,
» je crois qu'il ne me reste plus qu'à congratuler
le Pallium, de s'être elevé d'ung
» origine assez obscure , à ce haut degré
» d'honneur et de gloire où nous venous
» de le voir dans notre Ecrit ; ensorte
» qu'entre tous les habits Ecclesiastiques
» il n'y a rien de plus grand et de plus .
illustre. On peut donc , à fort juste
»titre , appliquer à notre Pallium , ce que
» Tertullien a dit autrefois du Manteau
des Chrétiens , sur la fin de son Traité
» de Pallio. GAUDE PALLIUM , ET EXUL-
» TA : MELIOR JAM TE PHILOSOPHIA DI-
» GNATA EST , EX QUO CHRISTIANUM immo-
» Archiepiscopum et Episcopum VESTIRE ;
COEPISTI .
Nous avons parlé plus d'une fois du grand
Ouvrage intitulé : ORIENS Christianus et Affrica,
entrepris et assidûment continué par le R.P. le
Quien , Dominicain , Auteur d'une belle Editiondes
OEuvres de S. Jean de Damas , & c. Les Sçavans
nõus sçaurons gré , sans doute ,
de leur apprendre
que cet Ouvrage s'imprime actuellement
au Louvre avec beaucoup de soin et de diligence ,
La Direction de la Librairie , dont M. Chauyelin
de Beauséjour , Intendant d'Amiens , étoit
II. Vol,
chargé,
3022 MERCURE DE FRANCE
chargé , a été donnée à M. Roullier , Maître dess
Requêtes , Intendant du Commerce.
A l'occasion d'un Memoire anonyme qui nous
a été adressé , intitulé , Refléxions sur les moyens
d'avoir des Remedes Specifiques , &c. et que
nous n'imprimerons pas , par la raison qu'on va
voir ; nous avertissons les Personnes bien inten
tionnées pour le bien public , tel que nous paroît
être l'Auteur du Mémoire , et toutes celles qui
prétendent avoir des Remedes particuliers et specifiques
pour quelque maladie que ce soit , nous
les avertissons , dis -je , qu'il y a une Commission
déja toute établie , sous l'autorité du Roy ,
pour connoître des Remedes Specifiques , à laquelle
M. le Premier Medecin préside . Elle est
composée de six Medecins , de, deux Apotiquai--
res et de quatre Chirurgiens , et s'assemble au
Louvre en des temps marquez. Il paroît que le
Projet contenu dans le Memoire en question ,
tombe de lui-même , en quelque façon , par l'utile
établissement dont on vient d'instruire le-
Public.
L'Académie Royale de Peinture et de Sculp--
ture , connoissant le gout de M. le Comte de
Caylus , pour le Dessein et la Peinture , et l'estime
qu'il fait des habiles gens qui composent cette ce--
lebre Compagnie , elle lui a donné une Place d'Amateur
Honoraire ; et il prit séance dans l'Assem→→
blée le premier de ce mois.
On écrit de Russie , qu'on a tiré des Mines de
Siberie , pendant l'Eté dernier , une grande quantité
de fer et de cuivre , et environ 2000. onces
d'argent qui est très- fin..
11. Vel On
DECEMBR E. * 1731. 3023-
On apprend de Petersbourg , que les Décou
vertes que l'Académie des Sciences qui y est éta
blie a faites depuis trois ans sur la veritable situation
du passage par le Nord , qui donne entrée
dans la Mer de Tartarie , et les Relations de
quelques Voyageurs , qui depuis le même-temps .
ant franchi ce passage , ont déterminé la Czarine
à envoyer par terre sur la Côte de Tartarie , quel
ques Officiers de Marine experimentez ,
deux Académiciens de Petersbourg , pour faire
des Observations et prendre des hauteurs exactes
; on doit leur donner une escorte considera
ble et des vivres pour un an..
avec
On écrit de Rome , que des Ouvriers travail
lans depuis peu dans une Vigne de Grottarosa ,,
qui appartient au Chapitre de l'Eglise de S. Pierre
, y ont trouvé une grande . Urne de Marbre ,
auprès d'une petits Statue de femme pleurante ,
tenant une main appuyée sur un Piedestal d'ambre
très bien travaillé , et de l'autre un Vase,
rempli d'une liqueur Balsamique et couvert d'un
filagramme d'or. Le Cardinal Camerlingue a
demandé qu'on fit estimer cette Figure antique
qu'il veut acheter pour l'envoyer au Roy de Po
logne.
-
Le 9. de ce mois , vers les 5. heures du soir ,
on ressentit à Florence une legere secousse de
Tremblement de Terre , et deux autres pendant
la nuit suivante ; on apperçut le même jour un .
nuage lumineux poussé avec assez de violence du
Levant au Couchant , où il disparut près de l'horison.
Ce Phénomene étoit different en tout d'u……
ne Aurore Boreale,
11. Vol
On
3024 MERCURE
DE FRANCE
On écrit de Vienne , que l'Empereur a donné
ordre de faire acheter les meilleurs Livres et les
plus rares pour enrichir la Bibliotheque Imperiale
, et la rendre une des plus considerables de
l'Europe. S. M. I. a aussi ordonné de faire venir ,
à Vienne de France , d'Angleterre et d'Hollande,
des personnes sçavantes dans toutes sortes d'Arts
et de Sciences , qu'elle veut faire fleurir dans ses:
Etats , ayant résolu de ne rien épargner pour cela .
de Marseille , au Clergé séculier et régulier
de son Diocèse , au sujet du PALLIUMque
N. S. Pere le Pape vient de lui ac-
11. Vol
corde
DECEMBRE 1731. 30191
corder par une grace particuliere. A Mar
seille , de l'Imprimerie de J.P.Brebion . Brochure
in 4. de 5 pages. M. DCC. XXXI.
L'Exposé de cette Lettre est également
pieux , instructif et digne du sujet. Nous
nous contenterons d'en rapporter un seul
trait , qui fera juger du reste.
Marseille Payenne , se glorifioit au-
>>trefois dans le pompeux, mais vain titre
de Soeur de Rome. Que Marseille chré-
>> tienne et toujours catholique se glorifie
>> bien plus dans son union intime et per-
» petuelle avec l'Eglise Romaine , et dans
»son humble er parfaite soumission à
» toutes ses décisions . C'est en cela que
consiste la veritable gloire d'un Chré
»tien , et c'est delà que dépend son éter
nelle félicité.
pour
La Lettre finit , en ordonnant des
Prieres N. S. Pere le Pape , et par
une Exhortation pathetique de ne point
oublier dans les mêmes Prieres , « le Pré-
» lat auquel S. S. vient d'accorder l'or-
» nement sacré, &c. afin que quand Dieu.
» trouvera à propos de l'appeller à lui , il
» l'unisse dans le ciel à cette multitude
» de saints Evêques , qui avant lui ont~ .
gouverné l'Eglise de Marseille.
Peu de temps après la publication de
cette Lettre , dattée du 18 Octobre 17,1 .
II. Vol .
Ej
M ..
3200 MERCURE DE FRANCE
M. l'Evêque de Marseille alla recevois
à Arles le Pallium , des mains de M. l'Archevêque
, son Métropolitain , avec les
ceremonies accoûtumées.
Nous aurions pû à l'occasion de cette
Ceremonie , ajoûter ici quelques Remarques
Historiques sur le Pallium , pour
instruire ceux de nos Lecteurs qui peuvent
en avoir besoin ; mais ce sujet , simple
en apparence , est d'une longue discussion
et nous auroit porté infailliblement
au - delà des bornes que nous sommes
obligez de nous prescrire. La seule
chose qui pouvoit nous convenir , étoit
de donner un précis de la Dissertation *
Latine de Dom Thierri Ruinart , le det
nier de tous les Auteurs qui ont écrit
sur le Pallium , et qu'on peut dire avoir
épuisé cette matiere , si nous n'avions
été prévenus par les Auteurs du Journal
de Trévoux , qui ont donné un fort
bel Extrait de cette Dissertation dans
leur Journal du mois de Novembre 1724.
page 1942. Nous renvoyons avec plaisir
les Lecteurs à cet Extrait qui les instruira.
agréablement , et nous nous contentons
d'employer ici les dernieres paroles de D.
Oeuvres posthumes de D. Jean Mabillon
et de D. T. Ruinart , T. II, P. 401. publiées
par D. Vincent Thuillier en 1724.
II. Vola Rui
DECEMBRE 1731. 302F
Ruinart en finissant sa Dissertation ; elles
sont remarquables et propres à donner la
grande idée que l'on doit avoir du Pallium.
» Pour moi , dit ce sçavant Benedictin ,
» je crois qu'il ne me reste plus qu'à congratuler
le Pallium, de s'être elevé d'ung
» origine assez obscure , à ce haut degré
» d'honneur et de gloire où nous venous
» de le voir dans notre Ecrit ; ensorte
» qu'entre tous les habits Ecclesiastiques
» il n'y a rien de plus grand et de plus .
illustre. On peut donc , à fort juste
»titre , appliquer à notre Pallium , ce que
» Tertullien a dit autrefois du Manteau
des Chrétiens , sur la fin de son Traité
» de Pallio. GAUDE PALLIUM , ET EXUL-
» TA : MELIOR JAM TE PHILOSOPHIA DI-
» GNATA EST , EX QUO CHRISTIANUM immo-
» Archiepiscopum et Episcopum VESTIRE ;
COEPISTI .
Nous avons parlé plus d'une fois du grand
Ouvrage intitulé : ORIENS Christianus et Affrica,
entrepris et assidûment continué par le R.P. le
Quien , Dominicain , Auteur d'une belle Editiondes
OEuvres de S. Jean de Damas , & c. Les Sçavans
nõus sçaurons gré , sans doute ,
de leur apprendre
que cet Ouvrage s'imprime actuellement
au Louvre avec beaucoup de soin et de diligence ,
La Direction de la Librairie , dont M. Chauyelin
de Beauséjour , Intendant d'Amiens , étoit
II. Vol,
chargé,
3022 MERCURE DE FRANCE
chargé , a été donnée à M. Roullier , Maître dess
Requêtes , Intendant du Commerce.
A l'occasion d'un Memoire anonyme qui nous
a été adressé , intitulé , Refléxions sur les moyens
d'avoir des Remedes Specifiques , &c. et que
nous n'imprimerons pas , par la raison qu'on va
voir ; nous avertissons les Personnes bien inten
tionnées pour le bien public , tel que nous paroît
être l'Auteur du Mémoire , et toutes celles qui
prétendent avoir des Remedes particuliers et specifiques
pour quelque maladie que ce soit , nous
les avertissons , dis -je , qu'il y a une Commission
déja toute établie , sous l'autorité du Roy ,
pour connoître des Remedes Specifiques , à laquelle
M. le Premier Medecin préside . Elle est
composée de six Medecins , de, deux Apotiquai--
res et de quatre Chirurgiens , et s'assemble au
Louvre en des temps marquez. Il paroît que le
Projet contenu dans le Memoire en question ,
tombe de lui-même , en quelque façon , par l'utile
établissement dont on vient d'instruire le-
Public.
L'Académie Royale de Peinture et de Sculp--
ture , connoissant le gout de M. le Comte de
Caylus , pour le Dessein et la Peinture , et l'estime
qu'il fait des habiles gens qui composent cette ce--
lebre Compagnie , elle lui a donné une Place d'Amateur
Honoraire ; et il prit séance dans l'Assem→→
blée le premier de ce mois.
On écrit de Russie , qu'on a tiré des Mines de
Siberie , pendant l'Eté dernier , une grande quantité
de fer et de cuivre , et environ 2000. onces
d'argent qui est très- fin..
11. Vel On
DECEMBR E. * 1731. 3023-
On apprend de Petersbourg , que les Décou
vertes que l'Académie des Sciences qui y est éta
blie a faites depuis trois ans sur la veritable situation
du passage par le Nord , qui donne entrée
dans la Mer de Tartarie , et les Relations de
quelques Voyageurs , qui depuis le même-temps .
ant franchi ce passage , ont déterminé la Czarine
à envoyer par terre sur la Côte de Tartarie , quel
ques Officiers de Marine experimentez ,
deux Académiciens de Petersbourg , pour faire
des Observations et prendre des hauteurs exactes
; on doit leur donner une escorte considera
ble et des vivres pour un an..
avec
On écrit de Rome , que des Ouvriers travail
lans depuis peu dans une Vigne de Grottarosa ,,
qui appartient au Chapitre de l'Eglise de S. Pierre
, y ont trouvé une grande . Urne de Marbre ,
auprès d'une petits Statue de femme pleurante ,
tenant une main appuyée sur un Piedestal d'ambre
très bien travaillé , et de l'autre un Vase,
rempli d'une liqueur Balsamique et couvert d'un
filagramme d'or. Le Cardinal Camerlingue a
demandé qu'on fit estimer cette Figure antique
qu'il veut acheter pour l'envoyer au Roy de Po
logne.
-
Le 9. de ce mois , vers les 5. heures du soir ,
on ressentit à Florence une legere secousse de
Tremblement de Terre , et deux autres pendant
la nuit suivante ; on apperçut le même jour un .
nuage lumineux poussé avec assez de violence du
Levant au Couchant , où il disparut près de l'horison.
Ce Phénomene étoit different en tout d'u……
ne Aurore Boreale,
11. Vol
On
3024 MERCURE
DE FRANCE
On écrit de Vienne , que l'Empereur a donné
ordre de faire acheter les meilleurs Livres et les
plus rares pour enrichir la Bibliotheque Imperiale
, et la rendre une des plus considerables de
l'Europe. S. M. I. a aussi ordonné de faire venir ,
à Vienne de France , d'Angleterre et d'Hollande,
des personnes sçavantes dans toutes sortes d'Arts
et de Sciences , qu'elle veut faire fleurir dans ses:
Etats , ayant résolu de ne rien épargner pour cela .
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Résumé : Lettre Pastorale de l'Evêque de Marseille. [titre d'après la table]
En décembre 1731, l'évêque de Marseille publia une lettre pastorale destinée au clergé séculier et régulier de son diocèse. Cette lettre abordait le pallium, une distinction papale, et soulignait l'importance de l'union et de la soumission de Marseille à l'Église romaine, vue comme la véritable gloire chrétienne. La lettre se concluait par une exhortation à prier pour le pape et pour l'évêque, afin qu'il rejoigne les saints évêques de Marseille après sa mort. Par la suite, l'évêque se rendit à Arles pour recevoir le pallium des mains de l'archevêque, son métropolitain, selon les cérémonies habituelles. Le texte mentionne également une dissertation latine de Dom Thierry Ruinart sur le pallium, renvoyant les lecteurs à un extrait déjà publié dans le Journal de Trévoux. Ruinart y décrivait l'honneur et la gloire associés au pallium, le comparant au manteau des chrétiens décrit par Tertullien. Le texte évoque aussi divers sujets, tels que la publication de l'ouvrage 'Oriens Christianus et Africa' par le Père Quin, imprimé au Louvre, et la direction de la librairie confiée à M. Roullier. Il mentionne une commission royale pour examiner les remèdes spécifiques, ainsi que l'attribution d'une place d'amateur honoraire à M. le Comte de Caylus à l'Académie Royale de Peinture et de Sculpture. Des nouvelles de Russie, de Rome, de Florence et de Vienne complètent le texte, relatant des découvertes minières, des fouilles archéologiques, des phénomènes naturels et des initiatives impériales en matière de culture et de science.
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