[Portrait de Mademoiselle Clairon, dans le 5.e acte de Médée] : [estampe] (1764)
Données de base
Type de notice et de document: Monographie : ImageTitre et date: [Portrait de Mademoiselle Clairon, dans le 5.e acte de Médée] : [estampe] (1764) Mention de responsabilité: Gravûre donnée par le Roy à M.lle Clairon / Exécutée d'après le tableau original de M.r Carle Vanloo... // par Laurent Cars, et Jacques Beauvarlet...Édition, état: [État décrit dans l'Inventaire du fonds français, graveurs du XVIIIe siècle]Adresse: AParis chez Beauvarlet rue S.t Jacques vis-à-vis celle des MathurinsDescription matérielle: 1 est. ; gravure en taille-douce ; 61,1 x 49,3 cm.Bibliothèque nationale de France: Notice no 44531392, https://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb445313922Source: Catalogue général de la Bibliothèque nationale de FranceRelations
Remarques et validité
Remarque du Catalogue général de la Bibliothèque nationale de France:
Date : [1764]. / Après le meurtre de ses enfants, dont les cadavres gisent sur les marches du palais, et devant la menace de Jason, qui tire le glaive, Médée furieuse, un poignard dans une main, une torche dans l'autre, s'enfuit dans les airs, sur un char traîné par des dragons. En marge : "Hippolyte de la Tude Clairon. V.me Acte de Médée" / Jason est, dit-on, le portrait de l'acteur Le Kain / Cette pièce fut annoncée au "Mercure" en septembre 1764 (p. 185-186) : "L'estampe de M.lle Clairon... est mise au jour et se distribue chez le S.r Beauvarlet, rue S. Jacques, et chez le S.r Basan, rue du Foin, quartier S. Jacques. Elle... se vend 24 liv... La gravure de la planche a été payée par le roi, ainsi que la bordure du tableau, lequel a été donné à M.lle Clairon, par Madame la princesse de Galitzin...". C'est en effet la princesse de Galitzin, admiratrice de M.lle Clairon, qui l'avait fait peindre en Médée par Carle Vanloo / En 1773, il en fut fait un nouveau tirage, dont l'annonce parut au "Mercure" en mai (p. 185)... "Il y a peu d'épreuves tirées de cette planche et celles que l'on distribue actuellement sont d'un ton plus harmonieux, plus brillant et plus net. Elle se vend 12 liv..." / Dans sa "Correspondance", à la date du 1.er septembre 1764 [Imp., Z.49993. p. 56], Grimm apprécie la gravure avec sa malveillance coutumière : "L'estampe de Mademoiselle Clairon représentant Médée est publique depuis quelques jours. Ce n'est pas le tableau que Carle Vanloo a exposé au Salon ; c'est une nouvelle composition qu'il a faite pour les graveurs et qui me paraît bien moins bonne que la première. Ce Jason est tout aussi mauvais que celui que nous avions vu. Il nous tournait le dos, il nous montre la poitrine sans nous faire voir ses yeux : voilà toute la différence. Ces enfans égorgés, qui étaient beaux et bien jetés dans le tableau, sont bien maussadement arrangés dans l'estampe ; le dragon avec son œil farouche, qui est peut-être ce que Vanloo a fait de plus beau, n'existe plus. La figure de l'actrice est ce qu'il y a de mieux ; mais comme cette draperie est lourde ! comme toutes ces masses font un vilain effet ! La composition ressemble à une composition de plafond qu'il faut regarder de bas en haut. D'ailleurs c'est Beauvarlet qui a gravé la figure de Mademoiselle Clairon, et Cars le reste du tableau ; et la différence de ces deux burins jette dans toute l'exécution une discordance qui fait mal aux yeux. Partant, nous condamnons cette estampe à parer la thèse d'un bachelier." / Voltaire écrivait au contraire à la célèbre tragédienne le 10 septembre 1764 : "Votre estampe est digne de vous et de M. Vanloo, Mademoiselle ; c'est un très beau tableau qui passera à la postérité, ainsi que votre nom. La grâce que le roi vous a faite [en le faisant graver à ses frais] montre que les arts ne sont pas entièrement abandonnés..." Regnault-Delalande nous assure d'autre part que "chargé par M.lle Clairon de recommencer son portrait dans le sujet de Jason où cette actrice est représentée en Médée, il [Beauvarlet] eut la gloire de réussir dans une entreprise où plusieurs artistes habiles avoient échoué." Il s'agit de Cars et de Cochin qui ne surent pas graver la tête à la satisfaction de la tragédienne et dont il fallut effacer le travail, lequel fut repris avec succès par Beauvarlet" / L'estampe eut un grand débit, si l'on en croit l'auteur des "Mémoires secrets" (tome II, p. 59, 89, 100, 236) Bachaumont note le 19 août 1764 : "Tout le monde court après la nouvelle estampe de M.lle Clairon... M. Nougaret a fait les vers suivants pour être mis au bas du portrait : "Cette actrice immortelle enchaîne tous les cœurs ; // Ses grâces, ses talens lui gagnent les suffrages // Du critique sévère et des vrais connoisseurs. // Et de nos jours bien des auteurs // Lui doivent le succès qui suivoit leurs ouvrages." Et le 16 septembre : "... C'est une fureur pour courir après l'estampe de cétte célèbre héroïne ; on assure qu'elle en a déjà fait cinq cents louis !"" / Pour ce qui est de l'original, Carle Vanloo avait d'abord exposé au Salon de 1757 "un dessein, esquisse du portrait de Mademoiselle Clairon qu'on se propose de peindre de grandeur naturelle en Médée." Quand le portrait fut terminé, le peintre convia le public à le venir voir dans son atelier : "Le tableau de M. C. Vanloo, où M.lle Clairon est peinte en Médée, n'étoit pas encore achevé, qu'il avait la plus grande réputation. A peine l'atelier de cet artiste a-t-il été ouvert que tout Paris est venu en foule admirer son chef-d'œuvre..." Bien plus, le roi "mit le comble à la gloire de l'artiste en demandant à voir son ouvrage" et en payant la bordure du tableau ("Mercure", février 1759, p. 188-189). Au Salon de 1759, où le portrait fut ensuite exposé (n° 7), Diderot, en dépit de ce concert d'éloges, fronça les sourcils : "Enfin, dit-il, nous l'avons vu ce fameux tableau de "Jason et Médée" par Carle Vanloo. O mon ami, la mauvaise chose ! C'est une décoration théatrale avec toute sa fausseté ; un faste de couleur qu'on ne peut supporter ; un Jason d'une bêtise inconcevable. L'imbécile tire son épée contre une magicienne qui s'envole dans les airs, qui est hors de sa portée. Et puis, une petite Médée courte, raide, engoncée, surchargée d'étoffes ; une Médée de coulisses..." ("Salon de 1759"). On le voit, Diderot se montre aussi sévère pour l'original, que son ami Grimm le sera plus tard pour la gravure" / Notons que Beauvarlet eut pour modèle, non pas le grand tableau du Salon de 1759, mais une copie réduite, exécutée par Vanloo lui-même en vue de la gravure (cf. Bachaumont, II, p. 99). Cette réduction est de la même dimension que la gravure. Elle faisait partie des collections de Jullienne et figura à sa vente, en 1767, sous le n° 269 : "Un sujet de Médée et Jason, dans lequel M.lle Clairon est peinte en Médée et le S.r Lequin ["sic"] en Jason. Ce tableau a été fait par Carle Vanloo pour graver l'estampe au bas de laquelle est inscrit "Hyppolite de la Trude" [sic] "Clairon". L. Cars et Jacques Beauvarlet. sculp. Il est peint sur toile, de 29 pouces de haut, sur 11 pouces 6 lignes de large." / Notice chargée sans modification à partir de l'Inventaire du fonds français, graveurs du XVIIIe siècle.
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