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1
p. 155-167
« Mais, Madame, il est temps que je vous ramene de [...] »
Début :
Mais, Madame, il est temps que je vous ramene de [...]
Mots clefs :
Père de Villiers, Héros, Collège de Clermont, Duc de Bourbon, Maisons de France, Bonheur, Exploits, Éloge, Prince
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texteReconnaissance textuelle : « Mais, Madame, il est temps que je vous ramene de [...] »
Mais , Madame, il eſt temps que je vous ramene de S. Omer à Paris, où je croy, que vous ne ſerez pas fachéed'accompagner Madame la Ducheſſe au CollegeClermont. LeursAlteſſesSereniffimes Monfieurle Prince&
Monfieur le Duc, qui ont bien.
voulu confier le jeune Duc de Bourbon aux Peres de ce ColE iij
102 LE MERCVRE
lege , pour y faire ſes Eſtudes,
l'y avoient amené depuis fix mois , & Madame la Ducheffe fut bien aiſe il y a quelque temps de leur venir témoigner elle meſme , qu'elle ſe tenoit obligéede leurs foins. Pluſieurs Damesde la premiere Qualité eftoient avec elle ; & lesJefuires, qui ſcavent toûjours bien faire les choses , répondirent à
T'honneurqu'elle leur faifoit par tous ceux qui font deus àune Perfonne de ſon rang. Ils ne ſe contenterent pas de luy mar- quer eux-mefines combien ils eftimoient la grace qu'il luy plai- foit de leur faire. Ils choiſirent
deuxdeleurs plus confiderables Penſionnaires , qui ſuivis de quantité d'autres des plus illu- ftres Maiſonsde France, buy vin- rent faire compliment, &ſe ſer41
GALAN Τ. 103
pl
virentpour cela des Vers que je vous envoye. Monfieur lePrince de Tingry commença par ceux-cy , & vous ne ſçauriez croire, Madame , avec combien
degrace il les prononça. C'eſt le Fils aîné de Monfieurde Lu- xembourg , & fon nom ſuffit pour vous faire concevoir à
quels importans Emplois il eſt un jour deſtiné par ſa naiſſance.
Il a tout à fait de l'eſprit, auffi- bien que M le Marquis de la Chaſtre , qui fut choiſi comme luypour cetEmploy, & ils mar- quent l'un& l'autre , je ne ſçay quoyde grand, qui répondpar- faitement à ce qu'ils font nez. :
Eux Princes , deux Héros , fa- D meux également,
Nous ont depuis fix mois fait un han- neursemblable Aceluy que de vous , Princeſſe incom
parable,
E iiij
104 LE MERCVRE
Nousrecevonspreſentement.
C'est unhonneur pour nous trop re- marquable,
Pour nepas enſçavoir le tempsprecifement :
Mais iln'est pasdefort grande im
portance Devous dire les Noms de cesHéros
fameux Iln'estpoint de Héros en France,
Plus grans &plus illustres qu'eux.. Enmille autres Pars on les connoit tous
deux,
Onlesconnoit en Flandre,en Alle
magne;
Etmesmedanstoute IEspagne On trouvepeu de Noms plusfameux
queleleur.
On doit l'avoir appris en plus d'une Campagne,
Caronſçait toûjours bien le Nomde Son Vainqueur.
Il n'en fautpoint de marques plus
certaines ,
Jedis affez leurNomnediſant quecela,
EtdesHéroscomme ceux-là
Nese trouventpaspardouzaines.
:
GALANT. πος L'accourus pour les voir , &j'y ferois
venu
Delaplus lointaine Province.
Ilsavoiei aveceux unjoly petitPrince,
Qui vous est aussifortconnu.
Déiadans toute sa maniere
Ilfait d'un vray Héros paroiſtre l'ame fiere:
Il a lesyeux brillans , pleins de fen pleinsd'efprit,
Etc'est le Portrait en petit
Deſon Ayeul&defon Pere.
Ce n'est pas tout que la fiertés Iereconnusd'abord en voyantfabeauté,
Qu'il pouvoit bien auſſi reffembler àfa Mere.
Auffi-tôt pourtout Compliment On recita des Vers de chaque espece :
Vousmeritez, grande Princeffe,
Qu'on enfaſſepourvousautant.
Maisnoussommesdes Gens étrages,
Nousvoyons peu de Princeſſes chez
nous
Et leCollege enfin n'apprend point de
Jouanges Pour dire aux Dames, comme vous.
Inousferoit moins difficile
E
2
106 LE MERCVRE
ploits,
De lover de Condé laforce &les ExNoussommes icy plus de mille ,
Preſts àdire pour luy tous les Vers que
Virgile Pourde moindres Héros compoſoit au- trefois.
Mais je ne pense pas que Virgile , он quelque autre Des mieux diſans dans l'Empire Latin,
Ait iamais fait un Eloge affez fin,
Pourenpouvoirtirer le modeleduvôtre.
AinfiScachant, comme iefais,
Qur le mieux quelquefois pour ſe tirer d'affaire,
C'estd'admirer&desetaire.
Princeffe j'admire &me tais.
ApresqueMonfieur le Prin- ce de Tingry eut fait ce Com- pliment àMadame la Ducheffe,
M' le Marquisde la Chaſtre luy fit le ſien par les Vers qui fui- vent, && regeut beaucoup de loüanges de la maniere dont il
GALANT. 107
#
4
A
1
:
les recita. Il eſt l'Aîné de la Maiſonde la Chaftre , & petit- fils de Monfieur le Comtede la Chaftre , Colonel General des
Suiffes.
7816
Vandle meriteeftveritable,
Qon ne peus is defavoritab *
Etl'on fçait toûjours bien loner Cequ'on trouve toûjours louable.
Ainsimoinsnous fommes verfez Dansl'Art qüe la Cour autorife,
DanscetArtflateur qui déguise Tous les defauts qu'on apensez,
Plus ,Princeſſe , pourvous nous avons d'éloquence :
Quandon peut dire cequ'onpenfes Onpeut toûjours en dire affez.
Cen'estdoncpoint en ces lieux ,que les Dames
Doiventattendre les douceurs,
Ettous les Elogesflateurs ,
Qui plaisent tant àla pluspart des Femmes.
Nous aimons trop laverité,
3
Pourbien sçavoir &Are des fleurettes,
D
Evj
108 LE MERCVRE
Nousne traitonspoint deparfaites Cellesdequilavanité Metleurmerite en leurfeule beauté.. Nouscherchons la vertu , l'esprit &le
comage;
ג
Etpour avoirdesloñanges de nous Princeſſe, il faut avoir leſolide avantage DesgrandesQualitez que l'on admire
envom.
C'est en vain que parmodestie Vous en cachez unepartie ,
LaRenommée enparle , &malgré less Emplois Que devos deux Héros elle reçoitfans ceffe ,
Quand l'infatigable Deeffe Et du Prince & du Duc aconté les
Exploits Elletrouve encor de la voix hdng
Pournous parlerde la Ducheffe.
Ilnefautdoncpoint employer LesLongs Preceptes de Science Pourfoutenir les esperances Que vans donne aujourd'huy vôsre. Illu AreEcolier.
GALANT. 109
C
14
1
-
Prince luy dira- t-on,imilezvotre Pere Etvôtre Ayeul, &vôtre Mere ,
Toûjours de leurs Vertus regardez la Portrait.
: Voilà, Prince,comme ilfautfaire Pourse rendre un Princeparfait.
On m'a dit que le Pere de
Villiers eſtoit l'Autheur de ces
Vers ; je n'ay pas de peine à le croire car ils font tres- agreablement tournez, & nous avons
veuquelques Pieces de luy qui fontaffez du caractere de celleсу.
Monfieur le Duc, qui ont bien.
voulu confier le jeune Duc de Bourbon aux Peres de ce ColE iij
102 LE MERCVRE
lege , pour y faire ſes Eſtudes,
l'y avoient amené depuis fix mois , & Madame la Ducheffe fut bien aiſe il y a quelque temps de leur venir témoigner elle meſme , qu'elle ſe tenoit obligéede leurs foins. Pluſieurs Damesde la premiere Qualité eftoient avec elle ; & lesJefuires, qui ſcavent toûjours bien faire les choses , répondirent à
T'honneurqu'elle leur faifoit par tous ceux qui font deus àune Perfonne de ſon rang. Ils ne ſe contenterent pas de luy mar- quer eux-mefines combien ils eftimoient la grace qu'il luy plai- foit de leur faire. Ils choiſirent
deuxdeleurs plus confiderables Penſionnaires , qui ſuivis de quantité d'autres des plus illu- ftres Maiſonsde France, buy vin- rent faire compliment, &ſe ſer41
GALAN Τ. 103
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virentpour cela des Vers que je vous envoye. Monfieur lePrince de Tingry commença par ceux-cy , & vous ne ſçauriez croire, Madame , avec combien
degrace il les prononça. C'eſt le Fils aîné de Monfieurde Lu- xembourg , & fon nom ſuffit pour vous faire concevoir à
quels importans Emplois il eſt un jour deſtiné par ſa naiſſance.
Il a tout à fait de l'eſprit, auffi- bien que M le Marquis de la Chaſtre , qui fut choiſi comme luypour cetEmploy, & ils mar- quent l'un& l'autre , je ne ſçay quoyde grand, qui répondpar- faitement à ce qu'ils font nez. :
Eux Princes , deux Héros , fa- D meux également,
Nous ont depuis fix mois fait un han- neursemblable Aceluy que de vous , Princeſſe incom
parable,
E iiij
104 LE MERCVRE
Nousrecevonspreſentement.
C'est unhonneur pour nous trop re- marquable,
Pour nepas enſçavoir le tempsprecifement :
Mais iln'est pasdefort grande im
portance Devous dire les Noms de cesHéros
fameux Iln'estpoint de Héros en France,
Plus grans &plus illustres qu'eux.. Enmille autres Pars on les connoit tous
deux,
Onlesconnoit en Flandre,en Alle
magne;
Etmesmedanstoute IEspagne On trouvepeu de Noms plusfameux
queleleur.
On doit l'avoir appris en plus d'une Campagne,
Caronſçait toûjours bien le Nomde Son Vainqueur.
Il n'en fautpoint de marques plus
certaines ,
Jedis affez leurNomnediſant quecela,
EtdesHéroscomme ceux-là
Nese trouventpaspardouzaines.
:
GALANT. πος L'accourus pour les voir , &j'y ferois
venu
Delaplus lointaine Province.
Ilsavoiei aveceux unjoly petitPrince,
Qui vous est aussifortconnu.
Déiadans toute sa maniere
Ilfait d'un vray Héros paroiſtre l'ame fiere:
Il a lesyeux brillans , pleins de fen pleinsd'efprit,
Etc'est le Portrait en petit
Deſon Ayeul&defon Pere.
Ce n'est pas tout que la fiertés Iereconnusd'abord en voyantfabeauté,
Qu'il pouvoit bien auſſi reffembler àfa Mere.
Auffi-tôt pourtout Compliment On recita des Vers de chaque espece :
Vousmeritez, grande Princeffe,
Qu'on enfaſſepourvousautant.
Maisnoussommesdes Gens étrages,
Nousvoyons peu de Princeſſes chez
nous
Et leCollege enfin n'apprend point de
Jouanges Pour dire aux Dames, comme vous.
Inousferoit moins difficile
E
2
106 LE MERCVRE
ploits,
De lover de Condé laforce &les ExNoussommes icy plus de mille ,
Preſts àdire pour luy tous les Vers que
Virgile Pourde moindres Héros compoſoit au- trefois.
Mais je ne pense pas que Virgile , он quelque autre Des mieux diſans dans l'Empire Latin,
Ait iamais fait un Eloge affez fin,
Pourenpouvoirtirer le modeleduvôtre.
AinfiScachant, comme iefais,
Qur le mieux quelquefois pour ſe tirer d'affaire,
C'estd'admirer&desetaire.
Princeffe j'admire &me tais.
ApresqueMonfieur le Prin- ce de Tingry eut fait ce Com- pliment àMadame la Ducheffe,
M' le Marquisde la Chaſtre luy fit le ſien par les Vers qui fui- vent, && regeut beaucoup de loüanges de la maniere dont il
GALANT. 107
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les recita. Il eſt l'Aîné de la Maiſonde la Chaftre , & petit- fils de Monfieur le Comtede la Chaftre , Colonel General des
Suiffes.
7816
Vandle meriteeftveritable,
Qon ne peus is defavoritab *
Etl'on fçait toûjours bien loner Cequ'on trouve toûjours louable.
Ainsimoinsnous fommes verfez Dansl'Art qüe la Cour autorife,
DanscetArtflateur qui déguise Tous les defauts qu'on apensez,
Plus ,Princeſſe , pourvous nous avons d'éloquence :
Quandon peut dire cequ'onpenfes Onpeut toûjours en dire affez.
Cen'estdoncpoint en ces lieux ,que les Dames
Doiventattendre les douceurs,
Ettous les Elogesflateurs ,
Qui plaisent tant àla pluspart des Femmes.
Nous aimons trop laverité,
3
Pourbien sçavoir &Are des fleurettes,
D
Evj
108 LE MERCVRE
Nousne traitonspoint deparfaites Cellesdequilavanité Metleurmerite en leurfeule beauté.. Nouscherchons la vertu , l'esprit &le
comage;
ג
Etpour avoirdesloñanges de nous Princeſſe, il faut avoir leſolide avantage DesgrandesQualitez que l'on admire
envom.
C'est en vain que parmodestie Vous en cachez unepartie ,
LaRenommée enparle , &malgré less Emplois Que devos deux Héros elle reçoitfans ceffe ,
Quand l'infatigable Deeffe Et du Prince & du Duc aconté les
Exploits Elletrouve encor de la voix hdng
Pournous parlerde la Ducheffe.
Ilnefautdoncpoint employer LesLongs Preceptes de Science Pourfoutenir les esperances Que vans donne aujourd'huy vôsre. Illu AreEcolier.
GALANT. 109
C
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Prince luy dira- t-on,imilezvotre Pere Etvôtre Ayeul, &vôtre Mere ,
Toûjours de leurs Vertus regardez la Portrait.
: Voilà, Prince,comme ilfautfaire Pourse rendre un Princeparfait.
On m'a dit que le Pere de
Villiers eſtoit l'Autheur de ces
Vers ; je n'ay pas de peine à le croire car ils font tres- agreablement tournez, & nous avons
veuquelques Pieces de luy qui fontaffez du caractere de celleсу.
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Résumé : « Mais, Madame, il est temps que je vous ramene de [...] »
Madame la Duchesse visita le Collège Clermont à Paris, accompagnée de plusieurs dames de haute qualité. Elle avait amené le jeune Duc de Bourbon pour ses études six mois auparavant. Les Jésuites, reconnaissants de la confiance accordée, organisèrent une réception en son honneur. Deux pensionnaires éminents, suivis de nombreux autres élèves issus de grandes familles françaises, lui rendirent hommage en récitant des vers. Le Prince de Tingry, fils aîné du Duc de Luxembourg, et le Marquis de la Chastre furent choisis pour prononcer ces vers. Ils louèrent les princes, comparant leur honneur à celui de la Duchesse. Les vers soulignèrent également la renommée des princes en France, en Flandre, en Allemagne et en Espagne, et mentionnèrent la présence du jeune prince, décrit comme ayant une âme fière et des traits ressemblant à ceux de ses ancêtres. Après les compliments, le Marquis de la Chastre récita à son tour des vers, recevant des éloges pour sa prestation. Il souligna l'importance de la vertu, de l'esprit et du courage, affirmant que les louanges doivent être méritées et non seulement basées sur la beauté. Le texte se conclut par des éloges adressés à la Duchesse et à ses héros, soulignant que les exploits des princes sont bien connus et admirés.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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