AUTRE.
PAR la févère modeſtie
Mon ufage fut impofé ;
Bizarre effet du fort ! un Génie oppoſe
L'a rendu plus utile à la coquetterie .
Je m'en rapporte à vous qui l'avez adopté ,
Sexe charmant , mais qui de ce côté
Ainrez un peu la tricherie :
N'eft-il pas vrai quand je n'exiftois pas ,
Vous étiez obligé de cacher des appas ,
Ou de les expofer au moins à la cenfure :
Si douce qu'elle foit , elle est toujours trop dure...
Mon Art a prévenu ce cruel embarras.
Que ne me doivent point les belles !
Je fçais éclipfer les défauts ,
Je fais imaginer mille beautés nouvelles :
Je fçais même aux beautés réelles
Ajouter des charmes nouveaux .
Lecteur , me connois-tu ? Peut- être.
Te faudroit- il encor quelque combinaiſon ?
Eh bien , prends les fept pieds qui commencent
mon nom ,
Je t'offre un fentiment facile à reconnoître.
S'il s'accorde avec ta raiſon ,
Amant , chez toi l'amour a dû le faire naître.
JANVIER. 1760 . 91
Au dernier de ces fept unis les deux fuivans ,
Par ce cri le vainqueur , prêt à faire main - baſſe ,
Annonce aux vaincus fupplians
L'arrêt de leur mort , point de grace.
Mes trois derniers enfin des autres défunis
Peignent ce que du temps fait la lime rapide.
Ce trait fans doute te décide ,
Raffemble ces trois mots , & lis.
P. B. T. De Charméla , de Paris.