Résultats : 485 texte(s)
Détail
Liste
351
p. 77
LOGOGRYPHE.
Début :
Je trouble des forêts la retraite profonde, [...]
Mots clefs :
Cor
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texteReconnaissance textuelle : LOGOGRYPHE.
LOGO GRYPHE.
I trouble des forêts la retraite profonde , E
Et j'appelle aux combats un peuple courageux,
Sil'on tranche ma tête ; adoré dans le monde .
Je ſuis l'objet de tous les voeux.
I trouble des forêts la retraite profonde , E
Et j'appelle aux combats un peuple courageux,
Sil'on tranche ma tête ; adoré dans le monde .
Je ſuis l'objet de tous les voeux.
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352
p. 77
AUTRE.
Début :
Aux champs de Mars, je fais un bruit terrible, [...]
Mots clefs :
Tambour
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texteReconnaissance textuelle : AUTRE.
AUTR E.
Aux champs de Mars , je fais un bruit terrible
,
De mille combattans j'anime les efforts .
Retranchez , belle Eglé , deux membres de mont
corps ; {
Et je ferai le Dieu , dont votre âme fenfible ,
Peut- être avec plaifir , éprouve les tranfports.
Aux champs de Mars , je fais un bruit terrible
,
De mille combattans j'anime les efforts .
Retranchez , belle Eglé , deux membres de mont
corps ; {
Et je ferai le Dieu , dont votre âme fenfible ,
Peut- être avec plaifir , éprouve les tranfports.
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353
p. 66
AUTRE.
Début :
Aux bois, comme à la Ville, on m'entend fort souvent. [...]
Mots clefs :
Cor
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texteReconnaissance textuelle : AUTRE.
AUTR E.
ux bois , comme à la Ville , on m'entend fort
fouvent.
Dépouillé de mon chef, je rends l'homme puiffants
Remis dans mon entier , prenez-moi par derriere ,
Je fuis exactement , auffi dur que la pierre.
De BORDE A U X.
ux bois , comme à la Ville , on m'entend fort
fouvent.
Dépouillé de mon chef, je rends l'homme puiffants
Remis dans mon entier , prenez-moi par derriere ,
Je fuis exactement , auffi dur que la pierre.
De BORDE A U X.
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355
p. 81
LOGOGRYPHE. A Mlle A... C... Q... J...
Début :
Eglé, si quelquefois j'ai charmé tes loisirs ; [...]
Mots clefs :
Chanson
356
p. 43
VERS à Mlle ARNOULD, fur le rôle de Psyché qu'elle a chanté devant le Roi à Fontainebleau.
Début :
FIILLE de Melpomène, aimable enchanteresse ; [...]
Mots clefs :
Psyché
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texteReconnaissance textuelle : VERS à Mlle ARNOULD, fur le rôle de Psyché qu'elle a chanté devant le Roi à Fontainebleau.
VERS à Mlle ARNOULD , fur le rôle
de Pfyché qu'elle a chanté devant le
Ror à Fontainebleau .
FIILLLLEEde Melpomène , aimable enchantereffe ;
Toi , fur qui l'oeil des Dieux ſe plaît à s'arrêter ,
Qui leur as de Pfyché fibien peint la Tendreſſe ,
Qu'en te prenant pour elle , ils ont crut la flatter !
Apprends de moi par quel charme invisible ,
Tu fçais tromper ainfi les yeux du Spectateur :
Pfyché fut comme toi jeune , belle & fenfible ;
Elle avoit & ta voix & tes yeux & ton coeur ;
L'efprit qui l'anima fut un rayon de flâme.
Le même fea brille auffi dans ton âme.
Quand Jupiter la fit paroître dans la cour ,
Tout le Ciel l'accueillit , & même la rivale ,
Venus , en abjurant une haine fatale ,
Pour fon époux lui préfenta l'Amour.
Quand tu parus , les Dieux t'applaudirent comme.
elle.
Comme elle tes talens te ren front immortelle.
Lorſqu'on le rellemble fi bien ,
Peut-on diftinguer le modèle ?
Les Amans feuls nuifent au parallèle :
En le voyant , Pfyché perdit le fien ;
En te voyant ,
tout le monde eſt le tien.
de Pfyché qu'elle a chanté devant le
Ror à Fontainebleau .
FIILLLLEEde Melpomène , aimable enchantereffe ;
Toi , fur qui l'oeil des Dieux ſe plaît à s'arrêter ,
Qui leur as de Pfyché fibien peint la Tendreſſe ,
Qu'en te prenant pour elle , ils ont crut la flatter !
Apprends de moi par quel charme invisible ,
Tu fçais tromper ainfi les yeux du Spectateur :
Pfyché fut comme toi jeune , belle & fenfible ;
Elle avoit & ta voix & tes yeux & ton coeur ;
L'efprit qui l'anima fut un rayon de flâme.
Le même fea brille auffi dans ton âme.
Quand Jupiter la fit paroître dans la cour ,
Tout le Ciel l'accueillit , & même la rivale ,
Venus , en abjurant une haine fatale ,
Pour fon époux lui préfenta l'Amour.
Quand tu parus , les Dieux t'applaudirent comme.
elle.
Comme elle tes talens te ren front immortelle.
Lorſqu'on le rellemble fi bien ,
Peut-on diftinguer le modèle ?
Les Amans feuls nuifent au parallèle :
En le voyant , Pfyché perdit le fien ;
En te voyant ,
tout le monde eſt le tien.
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Résumé : VERS à Mlle ARNOULD, fur le rôle de Psyché qu'elle a chanté devant le Roi à Fontainebleau.
Le poème est adressé à Mlle Arnould pour son interprétation du rôle de Psyché à Fontainebleau. L'auteur compare Mlle Arnould à Psyché, mettant en avant sa beauté, sa sensibilité et ses talents. Psyché est décrite comme une jeune femme aimable et tendre, dont la présence enchante les dieux. Vénus, malgré sa rivalité, reconnaît la beauté de Psyché et lui offre l'Amour. De même, les dieux applaudissent Mlle Arnould pour sa performance, la rendant immortelle par ses talents. Le poème conclut en affirmant que l'interprétation de Mlle Arnould est si parfaite qu'elle surpasse même le modèle original, captivant ainsi le cœur de tous les spectateurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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357
p. 147
MUSIQUE.
Début :
MDE de Saint-Aubin, connue par ses talens pour la Musique, a imaginé [...]
Mots clefs :
Lyre, Tons
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texteReconnaissance textuelle : MUSIQUE.
MUSIQUE.
·
DE de Saint- Aubin , connue par
fes talens pour la Mufique , a imaginé
une lyre qu'elle a fait exécuter par le
fieur Macra. Il y a un méchanifme de
regiftres pour les diézis & les bémols
qui donne la facilité de jouer fur tous
les
tons.
·
DE de Saint- Aubin , connue par
fes talens pour la Mufique , a imaginé
une lyre qu'elle a fait exécuter par le
fieur Macra. Il y a un méchanifme de
regiftres pour les diézis & les bémols
qui donne la facilité de jouer fur tous
les
tons.
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358
p. 160-162
OPERA.
Début :
L'ACADÉMIE Royale de Musique a continué les représentations d'Iphigénie [...]
Mots clefs :
Académie royale de musique, Tragédie, Danseur
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : OPERA.
OPERA.
L'ACADÉMIE Royale de Mufique à
continué le repréfentations d'Iphigénie
les Dimanche , Mardi & Vendredi , &
les Fragmens les Jeudis. Le fieur VARIN
, bafle-taille , nouvellement arrivé
de Bordeaux, a débuté dans un des Actes
des Fragmens par le rôle de Neptune .
JANVIER. 1763 .
161
La voix de ce débutant paroît intéreffer
beaucoup les amateurs de ce Spectacle.
On la trouve belle, bien timbrée , d'une
qualité de fon agréable , jointe à la facilité
des agrémens du chant , & notamment
des plus belles cadences battues
de tout le volume de la voix .
On prépare fur ce Théâtre pour le
courant du préfent mois,un Opéra nouveau
, intitulé Polixène , Tragédie,Poëme
de M. JOLIVEAU , Secrétaire perpétuel
de l'Académie Royale de Mufique,
Mulique de M. DAUVERGNE.
Depuis l'abfence de M. VESTRIS ,
M. GARDEL a danſé , à chaque repréfentation
d'IPHIGENIE , la Chaconne
qui termine cet Opéra avec tant d'éclat.
Dès le premier jour il y eut les plus
grands applaudiffemens , & ils ont êté
chaque fois plus unanimes & plus mérités.
M. GARDEL ne copie point dans ce t
Entrée, & y met cependant tout le feu &
toute la jufteffe d'expreffion qu'on puiffe
defirer. On remarque particuliérement
dans le Couplet du Crefcendo une maniere
de pas précipités & enchaînés par
lefquels ce jeune Danfeur écrit exactement
aux yeux les notes de ce Coupler.
Il joint à cette fidelle & vive expreffion
162 MERCURE DE FRANCE .
dans tout le morceau , une légéreté facile
& un à-plomb furprenant , avec une
force qui laifferoit croire , à la fin de
cette Entrée , une des plus fortes & des
plus longues qu'on ait encore vu danfer
au Théâtre , qu'il fourniroit de fuite
une pareille carrière avec la même facilité.
L'ACADÉMIE Royale de Mufique à
continué le repréfentations d'Iphigénie
les Dimanche , Mardi & Vendredi , &
les Fragmens les Jeudis. Le fieur VARIN
, bafle-taille , nouvellement arrivé
de Bordeaux, a débuté dans un des Actes
des Fragmens par le rôle de Neptune .
JANVIER. 1763 .
161
La voix de ce débutant paroît intéreffer
beaucoup les amateurs de ce Spectacle.
On la trouve belle, bien timbrée , d'une
qualité de fon agréable , jointe à la facilité
des agrémens du chant , & notamment
des plus belles cadences battues
de tout le volume de la voix .
On prépare fur ce Théâtre pour le
courant du préfent mois,un Opéra nouveau
, intitulé Polixène , Tragédie,Poëme
de M. JOLIVEAU , Secrétaire perpétuel
de l'Académie Royale de Mufique,
Mulique de M. DAUVERGNE.
Depuis l'abfence de M. VESTRIS ,
M. GARDEL a danſé , à chaque repréfentation
d'IPHIGENIE , la Chaconne
qui termine cet Opéra avec tant d'éclat.
Dès le premier jour il y eut les plus
grands applaudiffemens , & ils ont êté
chaque fois plus unanimes & plus mérités.
M. GARDEL ne copie point dans ce t
Entrée, & y met cependant tout le feu &
toute la jufteffe d'expreffion qu'on puiffe
defirer. On remarque particuliérement
dans le Couplet du Crefcendo une maniere
de pas précipités & enchaînés par
lefquels ce jeune Danfeur écrit exactement
aux yeux les notes de ce Coupler.
Il joint à cette fidelle & vive expreffion
162 MERCURE DE FRANCE .
dans tout le morceau , une légéreté facile
& un à-plomb furprenant , avec une
force qui laifferoit croire , à la fin de
cette Entrée , une des plus fortes & des
plus longues qu'on ait encore vu danfer
au Théâtre , qu'il fourniroit de fuite
une pareille carrière avec la même facilité.
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Résumé : OPERA.
L'Académie Royale de Musique présente régulièrement 'Iphigénie' les dimanches, mardis et vendredis, ainsi que les 'Fragments' les jeudis. Le baryton Varin, nouvellement arrivé de Bordeaux, a interprété le rôle de Neptune dans les 'Fragments', impressionnant le public par sa voix belle, bien timbrée et agréable, ainsi que par sa maîtrise des agréments du chant. Pour janvier 1763, un nouvel opéra intitulé 'Polixène', une tragédie poétique de M. Joliveau et mise en musique par M. Dauvergne, est en préparation. En l'absence de M. Vestris, M. Gardel a dansé la chaconne finale d''Iphigénie', recevant des applaudissements unanimes. Gardel a su apporter feu et expression à sa performance, notamment dans le couplet du crescendo, où il a exécuté des pas précis et rapides, démontrant légèreté, aplomb et force.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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359
p. 183-184
CONCERT SPIRITUEL.
Début :
LE Concert du 8 Decembre Fête de la Conception, commença par une symphonie de la [...]
Mots clefs :
Fête de la Conception, Symphonie, Noël, Musique
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : CONCERT SPIRITUEL.
CONCERT SPIRITUEL .
LA Concert do 8 Decembre Fête de la Conception
, commença par une fymphonie de la
compofition de M. GAVINIES . On éxécuta enfuite
un nouveau Motet a grand choeur de M. l'Abbé
GIROUT , Maître de Mufique de la Cathé
drale d'Orléans. M. BALBATRE éxécura fur l'Orgue
une fymphonie de fa compofition , à Timbales
& à Trompettes . Mile FEL chanta on petit
Motet. M. GAVINIES joua un Concerto de la
compofition & le Concert finit par un nouveau
Te Deum , Motet à grand choeur de M. REBEL
Surintendant de la Mufique du Roi .
Celui de la veille de Noël a commencé par
la Note di Natale de Correlli ; enfuite on éxécuta
un Motet à grand choeur mêlé fort agréablement
de Noëls par feu M. BOISMORTIER.
M. MAYER joua un Concerto fur la Harpe . Mile
Rozer chanta un petit Motet nouveau : le Public
parut content de fes progrès . M. CAPRON
joua avec fuccès le Printemps de VIVALDI , qui
fit un grand plaifir : ce qui devroit être une leçon
pour tous les gran is Talens ea inftrumens ,
qui manquent prèfque toujours l'avantage d'être
agréables aux Auditeurs , à force de vouloir éto:
utile.
184 MERCURE DE FRANCE .
ner un trés-petit nombre en état de leur tenir
compte de difficultés dont tous les autres ne fentent
pas le mérite. Mlle FEL chanta un petit
Motet du jour , mais toujours à l'Italienne. Le
Concert finit par Confitebor , Motet à deux choeurs
de M. FEO , Maître de Mufique de S. M. le Roi
des Deux Siciles . On croit que les Moters de ce
genre auroient de la difficulté à plaire à des
oreilles Françoiſes.
Le lendemain jour de Noël , la même ſymphonie
& les deux mêmes grands Motets de la
veille , ainfi que la fuite de Noël fur l'Orgue,
Petit Motet Italien de Mlle FEL. M. GAVINIES
joua un Concerto de fa compofition , où dans
an point d'Orgue il travailla très-fcavament &
avec beaucoup de variété un Noël connu. Ce
Concert finit par Domini eft Terra , Motet nouveau
à grand choeur d'un Auteur anonyme.
N. B. Depuis la nouvelle Direction , les Concerts
ont étéfort fuivis . L'affemblée étoit fi nombreufe
au Concert de NOEL , que quelque vafte que
foit la Salle , elle n'a pu contenir qu'une partie
des Auditeurs qui s'y font préſentés.
LA Concert do 8 Decembre Fête de la Conception
, commença par une fymphonie de la
compofition de M. GAVINIES . On éxécuta enfuite
un nouveau Motet a grand choeur de M. l'Abbé
GIROUT , Maître de Mufique de la Cathé
drale d'Orléans. M. BALBATRE éxécura fur l'Orgue
une fymphonie de fa compofition , à Timbales
& à Trompettes . Mile FEL chanta on petit
Motet. M. GAVINIES joua un Concerto de la
compofition & le Concert finit par un nouveau
Te Deum , Motet à grand choeur de M. REBEL
Surintendant de la Mufique du Roi .
Celui de la veille de Noël a commencé par
la Note di Natale de Correlli ; enfuite on éxécuta
un Motet à grand choeur mêlé fort agréablement
de Noëls par feu M. BOISMORTIER.
M. MAYER joua un Concerto fur la Harpe . Mile
Rozer chanta un petit Motet nouveau : le Public
parut content de fes progrès . M. CAPRON
joua avec fuccès le Printemps de VIVALDI , qui
fit un grand plaifir : ce qui devroit être une leçon
pour tous les gran is Talens ea inftrumens ,
qui manquent prèfque toujours l'avantage d'être
agréables aux Auditeurs , à force de vouloir éto:
utile.
184 MERCURE DE FRANCE .
ner un trés-petit nombre en état de leur tenir
compte de difficultés dont tous les autres ne fentent
pas le mérite. Mlle FEL chanta un petit
Motet du jour , mais toujours à l'Italienne. Le
Concert finit par Confitebor , Motet à deux choeurs
de M. FEO , Maître de Mufique de S. M. le Roi
des Deux Siciles . On croit que les Moters de ce
genre auroient de la difficulté à plaire à des
oreilles Françoiſes.
Le lendemain jour de Noël , la même ſymphonie
& les deux mêmes grands Motets de la
veille , ainfi que la fuite de Noël fur l'Orgue,
Petit Motet Italien de Mlle FEL. M. GAVINIES
joua un Concerto de fa compofition , où dans
an point d'Orgue il travailla très-fcavament &
avec beaucoup de variété un Noël connu. Ce
Concert finit par Domini eft Terra , Motet nouveau
à grand choeur d'un Auteur anonyme.
N. B. Depuis la nouvelle Direction , les Concerts
ont étéfort fuivis . L'affemblée étoit fi nombreufe
au Concert de NOEL , que quelque vafte que
foit la Salle , elle n'a pu contenir qu'une partie
des Auditeurs qui s'y font préſentés.
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Résumé : CONCERT SPIRITUEL.
Le document relate deux concerts spirituels organisés les 8 décembre et 24 décembre. Le premier concert débuta avec une symphonie de M. Gaviniès, suivie d'un motet à grand chœur de l'Abbé Girout. M. Balbatre joua une symphonie à l'orgue, et Mlle Fel interpréta un petit motet. Le concert se conclut par un Te Deum de M. Rebel. Le concert de la veille de Noël commença avec la 'Nota di Natale' de Corelli, suivi d'un motet de M. Boismortier mêlé de noëls. M. Mayer exécuta un concerto à la harpe, et Mlle Rozer chanta un nouveau petit motet. M. Capron interpréta 'Le Printemps' de Vivaldi, apprécié pour son agrément. Mlle Fel chanta un petit motet italien, et le concert se termina par un motet de M. Feo. Le jour de Noël, les mêmes œuvres furent jouées, avec un concerto de Gaviniès et un motet à grand chœur anonyme. Les concerts ont été bien suivis, notamment celui de Noël, qui attira une foule nombreuse.
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360
p. 60
ENIGME.
Début :
Que ma structure est singulière ! [...]
Mots clefs :
Violon
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : ENIGME.
ENIGM E.
Us ma ftructure eft fingulière !
Plus je fuis maigre & vieux, & plus j'ai des appas :
Quiconque ne me connoît pas
Trouvera ce début bien extraordinaire .
Souvent par mes expreflions
Je fçais repréfenter toutes les paffions .
Sans même qu'on s'en ſcandaliſe ,
Je fers également le Théâtre & l'Eglife ,
Car de mon naturel je fuis tendre , badin ,
Doux , trifte , furieux , dévot & libertin .
A ces traits , cher Lecteur , fuis-je méconnoiffable
?
Non pas affurément ; quand j'en aurois moins dit ,
Il ne faudroit ni ſe donner au Diable
Ni s'alambiquer trop l'efprit ,
Pour deviner ma nature & mon être.
Ainfi , puifque tu peux aifément me connoître ,
Je me borne à te dire enfin ,
Que traité comme Etre volage ,
Pour de moi faire un bon uſage ,
Souvent on me conduit le bâton à la main .
Par M. FABRE , Licentié enl
à Strasbourg.
Us ma ftructure eft fingulière !
Plus je fuis maigre & vieux, & plus j'ai des appas :
Quiconque ne me connoît pas
Trouvera ce début bien extraordinaire .
Souvent par mes expreflions
Je fçais repréfenter toutes les paffions .
Sans même qu'on s'en ſcandaliſe ,
Je fers également le Théâtre & l'Eglife ,
Car de mon naturel je fuis tendre , badin ,
Doux , trifte , furieux , dévot & libertin .
A ces traits , cher Lecteur , fuis-je méconnoiffable
?
Non pas affurément ; quand j'en aurois moins dit ,
Il ne faudroit ni ſe donner au Diable
Ni s'alambiquer trop l'efprit ,
Pour deviner ma nature & mon être.
Ainfi , puifque tu peux aifément me connoître ,
Je me borne à te dire enfin ,
Que traité comme Etre volage ,
Pour de moi faire un bon uſage ,
Souvent on me conduit le bâton à la main .
Par M. FABRE , Licentié enl
à Strasbourg.
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361
p. 126-128
MUSIQUE. LETTRE de M. le LOUP, Éditeur des Récréations des POLHYMNIE, à l'Auteur du Mercure.
Début :
J'AI l'honneur de vous présenter le troisiéme Recueil de Polhymnie, dont [...]
Mots clefs :
Polymnie, Airs, Chants, Recueils
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : MUSIQUE. LETTRE de M. le LOUP, Éditeur des Récréations des POLHYMNIE, à l'Auteur du Mercure.
MUSIQUE.
LETTRE de M. le LOUP , Éditeur des
Récréations des POLHYMNIE , à
l'Auteur du Mercure.
'AI l'honneur de vous préfenter le
troifiéme Recueil de Polhymnie , dont
la plupart des airs font ainfi que vous
l'avez annoncé , de la compofition de
M. Ponteau , Organifte de S. Jacques
de la Boucherie , & de S. Martin des
JANVIER. 1763 127
,
Champs. C'eſt un Eléve de feu M.
Forcroy , & qui a hérité des talens de
fon oncle , qui étoit célébre pour le
beau chant : vous jugerez en parcourant
fes airs . Il y en a auffi de M. le Jay
Maître de Mufique , ainfi que de M.
Hanot. Si j'en crois plufieurs perfonnes
de goût , ce recueil leur femble le meilleur
des trois . C'eſt au Public à en juger.
J'ofe vous fupplier feulement de
vouloir bien annoncer , que les marchands
de Province qui voudront s'adreffer
à moi pour les avoir , auront
lieu d'être fatisfaits des arrangemens que
je ferai avec eux . Je vous réitére mes
très-humbles remercimens de la manière
obligeante avec laquelle vous
avez annoncé ces recueils .
J'ai l'honneur d'être , & c.
LELOUP.
Premier Livre de piéces de clavecin
, compofé de fix fonates , par M.
Legrand , Organiſte de S. Germain des
Prés , prix , 9 liv.
Six divertiffemens , avec accompagnement
de deux violons ad libitum ,
par M. Wendenbochk , dédié à M.Jean-
François Kniff , premier Bourguemeftre
Fiv
128 MERCURE DE FRANCE.
de la ville d'Anvers , prix , 12 livres.
Six due pour deux violons ou pardeffus
de viole , par M. Sebetosky ,
prix , 6 liv.
Méthode pour apprendre la Mufique ,
dont toutes les leçons font à deux parties
, par M. Rollay , prix , 9 liv .
.
Six Sonates pour le violoncelle , par
M. Natat-Refta , oeuvre premier . Prix ,
6. liv.
Le tout fe trouve à Paris , rue du
Roule , chez M. Lemenu , Marchand
de Mufique , à la clef d'or.
LETTRE de M. le LOUP , Éditeur des
Récréations des POLHYMNIE , à
l'Auteur du Mercure.
'AI l'honneur de vous préfenter le
troifiéme Recueil de Polhymnie , dont
la plupart des airs font ainfi que vous
l'avez annoncé , de la compofition de
M. Ponteau , Organifte de S. Jacques
de la Boucherie , & de S. Martin des
JANVIER. 1763 127
,
Champs. C'eſt un Eléve de feu M.
Forcroy , & qui a hérité des talens de
fon oncle , qui étoit célébre pour le
beau chant : vous jugerez en parcourant
fes airs . Il y en a auffi de M. le Jay
Maître de Mufique , ainfi que de M.
Hanot. Si j'en crois plufieurs perfonnes
de goût , ce recueil leur femble le meilleur
des trois . C'eſt au Public à en juger.
J'ofe vous fupplier feulement de
vouloir bien annoncer , que les marchands
de Province qui voudront s'adreffer
à moi pour les avoir , auront
lieu d'être fatisfaits des arrangemens que
je ferai avec eux . Je vous réitére mes
très-humbles remercimens de la manière
obligeante avec laquelle vous
avez annoncé ces recueils .
J'ai l'honneur d'être , & c.
LELOUP.
Premier Livre de piéces de clavecin
, compofé de fix fonates , par M.
Legrand , Organiſte de S. Germain des
Prés , prix , 9 liv.
Six divertiffemens , avec accompagnement
de deux violons ad libitum ,
par M. Wendenbochk , dédié à M.Jean-
François Kniff , premier Bourguemeftre
Fiv
128 MERCURE DE FRANCE.
de la ville d'Anvers , prix , 12 livres.
Six due pour deux violons ou pardeffus
de viole , par M. Sebetosky ,
prix , 6 liv.
Méthode pour apprendre la Mufique ,
dont toutes les leçons font à deux parties
, par M. Rollay , prix , 9 liv .
.
Six Sonates pour le violoncelle , par
M. Natat-Refta , oeuvre premier . Prix ,
6. liv.
Le tout fe trouve à Paris , rue du
Roule , chez M. Lemenu , Marchand
de Mufique , à la clef d'or.
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Résumé : MUSIQUE. LETTRE de M. le LOUP, Éditeur des Récréations des POLHYMNIE, à l'Auteur du Mercure.
Le texte est une lettre de M. le Loup, éditeur des 'Récréations des Polhymnie', adressée à l'auteur du Mercure. Elle annonce la publication du troisième recueil de Polhymnie, principalement composé par M. Ponteau, organiste de Saint-Jacques de la Boucherie et de Saint-Martin. Ponteau est présenté comme un élève de feu M. Forcroy et héritier des talents de son oncle, connu pour son beau chant. Le recueil inclut également des airs de M. le Jay et M. Hanot. Plusieurs experts estiment ce recueil comme le meilleur des trois. M. le Loup propose des arrangements pour les marchands de province souhaitant acquérir ces recueils et remercie l'auteur du Mercure pour la promotion des précédents recueils. Le texte mentionne aussi plusieurs publications musicales disponibles à Paris, rue du Roule, chez M. Lemenu, marchand de musique. Ces publications incluent un premier livre de pièces de clavecin par M. Legrand, six divertissements avec accompagnement de deux violons par M. Wendenbochk, six duos pour deux violons ou pardessus de viole par M. Sebetosky, une méthode pour apprendre la musique par M. Rollay, et six sonates pour le violoncelle par M. Natat-Resta. Les prix de ces œuvres varient de 6 à 12 livres.
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362
p. 147-149
LETTRE à M. DE LA GARDE, Auteur du Mercure pour la partie des Spectacles.
Début :
MONSIEUR, Je crois qu'en parlant de l'Opéra, vous ferez plaisir aux Amateurs de Musique, [...]
Mots clefs :
Lyre, Doubles cordes, Semi-tons, Colonnade
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : LETTRE à M. DE LA GARDE, Auteur du Mercure pour la partie des Spectacles.
LETTRE à M. DE LA
GARDE ,
Auteur du Mercure pour la partie des
Spectacles.
MONSIE CONSIEUR ,
Je crois qu'en parlant de l'Opéra, vous
E
Gij
148 MERCURE DE FRANCE.
ferez plaifir aux Amateurs de Mufique ,
de leur annoncer un Inftrument nouveau
qui ramenera parmi nous l'ufage
de la Lyre des Anciens ; il en aura le
nom d'autant plus qu'il en a trèséxactement
la forme. Vous fçavez que
cette forme eft celle qui eft la plus
agréable à la vue , & que les Peintres
choififfent par préférence. Elle a d'ailleurs
l'avantage de donner à celui qui
la touche une attitude noble , facile &
naturelle. Celle-ci a des doubles cordes
de chaque côté avec un regître dans le
haut pour les femi-tons : ce qui donne
une affez grande étendue à ſon jeu . La
Lyre fera à la Harpe à-peu-près ce qu'eſtl'altoviola
aux Baffes de violon , avec
néanmoins plus d'étendue dans le bas ;
elle fe pofe fur les genoux & n'eft point
d'une pefanteur incommode , moyennant
quoi elle eft infiniment plus
portative que la Harpe. On croit
que l'on fera très- fatisfait du Concert
de ces deux Inftrumens dont l'harmonie
eft très-analogue l'une à l'autre.
Le fieur COUSINEAU , Luthier , demeurant
rue des Poulies , vis-à-vis la
Colonade du Louvre , a travaillé pour
donner plus de perfection à cet Inf
trument , qu'il n'avoit pu faire à ſon
JANVIER. 1763. 149
premier éffai. Il fe flatte de répondre
au choix qu'on a bien voulu faire de
lui pour remplir une idée auffi agréable.
Il fera en état de fournir des Lyres
à ceux qui en defireront , dans le
courant du mois prochain.
J'ai l'honneur d'être , &c.
"
P. **
GARDE ,
Auteur du Mercure pour la partie des
Spectacles.
MONSIE CONSIEUR ,
Je crois qu'en parlant de l'Opéra, vous
E
Gij
148 MERCURE DE FRANCE.
ferez plaifir aux Amateurs de Mufique ,
de leur annoncer un Inftrument nouveau
qui ramenera parmi nous l'ufage
de la Lyre des Anciens ; il en aura le
nom d'autant plus qu'il en a trèséxactement
la forme. Vous fçavez que
cette forme eft celle qui eft la plus
agréable à la vue , & que les Peintres
choififfent par préférence. Elle a d'ailleurs
l'avantage de donner à celui qui
la touche une attitude noble , facile &
naturelle. Celle-ci a des doubles cordes
de chaque côté avec un regître dans le
haut pour les femi-tons : ce qui donne
une affez grande étendue à ſon jeu . La
Lyre fera à la Harpe à-peu-près ce qu'eſtl'altoviola
aux Baffes de violon , avec
néanmoins plus d'étendue dans le bas ;
elle fe pofe fur les genoux & n'eft point
d'une pefanteur incommode , moyennant
quoi elle eft infiniment plus
portative que la Harpe. On croit
que l'on fera très- fatisfait du Concert
de ces deux Inftrumens dont l'harmonie
eft très-analogue l'une à l'autre.
Le fieur COUSINEAU , Luthier , demeurant
rue des Poulies , vis-à-vis la
Colonade du Louvre , a travaillé pour
donner plus de perfection à cet Inf
trument , qu'il n'avoit pu faire à ſon
JANVIER. 1763. 149
premier éffai. Il fe flatte de répondre
au choix qu'on a bien voulu faire de
lui pour remplir une idée auffi agréable.
Il fera en état de fournir des Lyres
à ceux qui en defireront , dans le
courant du mois prochain.
J'ai l'honneur d'être , &c.
"
P. **
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Résumé : LETTRE à M. DE LA GARDE, Auteur du Mercure pour la partie des Spectacles.
L'auteur d'une lettre informe M. de La Garde, rédacteur du Mercure pour la partie des Spectacles, de l'introduction d'un nouvel instrument musical, la Lyre, inspirée de la lyre antique. Cet instrument se distingue par sa forme esthétique, appréciée des peintres, et permet au musicien une attitude noble et naturelle. La Lyre est équipée de doubles cordes de chaque côté et d'un registre pour les demi-tons, offrant une large gamme de jeu. Contrairement à la harpe, elle se pose sur les genoux et est plus portable. L'harmonie entre la Lyre et la harpe est comparable, promettant un concert agréable. Le luthier Cousineau, résidant rue des Poulies, a perfectionné cet instrument et sera en mesure de le fournir dès le mois prochain. L'auteur exprime son honneur de transmettre cette information.
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363
p. 48-50
CHANSON SUR le mariage de Mlle d'ALLENCOURT avec M. le Marquis DE NOAILLES. Par M. TANEVOT. Sur l'air : Il n'eft rien dans tout l'Univers, &c.
Début :
AVONS-nous changé de séjour ? [...]
Mots clefs :
Amour, Plaisirs, Victoire, Olive
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : CHANSON SUR le mariage de Mlle d'ALLENCOURT avec M. le Marquis DE NOAILLES. Par M. TANEVOT. Sur l'air : Il n'eft rien dans tout l'Univers, &c.
CHANSON
SUR le mariage de Mlle d'ALLENCOURT
avec M. le Marquis DE
NOAILLES . Par M. TA NEVOT.
Sur l'air : Il n'eft rien dans tout l'Univers , &c.
AVONS- Not VONS- nous changé de féjour?
Sommes-nous à Cythère ?
Eft-ce ici la charmante Cour
D'Amour , & de fa Mère ?
Quel Dieu , propice à nos déſirs ,
Nous luit & nous enflâme ?
Durables feux , chaftes plaifirs ,
Vous embrâfez notre âme.
Couple adoré , jeunes Epoux ,
Tel eft votre partage ,
Au fein des tranſports les plus doux ,
Recevez notre hommage.
Vous rappellez en ce moment ,
Le brillant hyménée
Qui de Pfyché , de fon amant ,
Fixa la deftinée.
On célébra des plus grands Dieux
La majefté fuprême. ,
Des
FEVRIER. 1763. 49
Des Héros s'offrent à nos yeux
Que nous chantons de même ;
Mais leurs exploits qu'ont fçu former
Et Mars , & la Victoire ,
Jamais du Dieu qui fait aimer ,
N'égaleront la gloire.
Vous répandez dans tous ces lieux
Une vive lumière :
Ainfi l'aftre éclatant des cieux
Commence fa carrière ;
Ses rayons font naître les fleurs ,
Charme de la Nature.
La vertu nourrit dans vos coeurs ,
Une flâme auffi pure.
e
Sous les aufpices de la Paix
Ces noeuds ont pris naiſſance ;
Ainfi le Ciel par ſes bienfaits ,
Signale fa puiffance :
Mufes , répondez à nos voix ,
Tout ici vous attire ;
L'Olive & le Myrthe à la fois ,
Sont faits pour votre Empire.
Vos Eléves , vos favoris
Fondent notre allégreffe :
Venez ceindre leurs fronts chéris
Des lauriers du Permeſſe :
C
50 MERCURE DE FRANCE .
1
Ils ont moiffonné les talens
Qu'on trouve fur vos traces ,
Et fous des guides vigilants ,
Joint la fageffe aux grâces.
Les tendres enfans de Cypris¸
Animent cette fête ;
Mais l'Hymen remporte le prix
Par fa belle conquête ;
Lucine , unjour du haut des cieux
On te verra defcendre ;
Car la poftérité des Dieux
Ne le fait point attendre.
SUR le mariage de Mlle d'ALLENCOURT
avec M. le Marquis DE
NOAILLES . Par M. TA NEVOT.
Sur l'air : Il n'eft rien dans tout l'Univers , &c.
AVONS- Not VONS- nous changé de féjour?
Sommes-nous à Cythère ?
Eft-ce ici la charmante Cour
D'Amour , & de fa Mère ?
Quel Dieu , propice à nos déſirs ,
Nous luit & nous enflâme ?
Durables feux , chaftes plaifirs ,
Vous embrâfez notre âme.
Couple adoré , jeunes Epoux ,
Tel eft votre partage ,
Au fein des tranſports les plus doux ,
Recevez notre hommage.
Vous rappellez en ce moment ,
Le brillant hyménée
Qui de Pfyché , de fon amant ,
Fixa la deftinée.
On célébra des plus grands Dieux
La majefté fuprême. ,
Des
FEVRIER. 1763. 49
Des Héros s'offrent à nos yeux
Que nous chantons de même ;
Mais leurs exploits qu'ont fçu former
Et Mars , & la Victoire ,
Jamais du Dieu qui fait aimer ,
N'égaleront la gloire.
Vous répandez dans tous ces lieux
Une vive lumière :
Ainfi l'aftre éclatant des cieux
Commence fa carrière ;
Ses rayons font naître les fleurs ,
Charme de la Nature.
La vertu nourrit dans vos coeurs ,
Une flâme auffi pure.
e
Sous les aufpices de la Paix
Ces noeuds ont pris naiſſance ;
Ainfi le Ciel par ſes bienfaits ,
Signale fa puiffance :
Mufes , répondez à nos voix ,
Tout ici vous attire ;
L'Olive & le Myrthe à la fois ,
Sont faits pour votre Empire.
Vos Eléves , vos favoris
Fondent notre allégreffe :
Venez ceindre leurs fronts chéris
Des lauriers du Permeſſe :
C
50 MERCURE DE FRANCE .
1
Ils ont moiffonné les talens
Qu'on trouve fur vos traces ,
Et fous des guides vigilants ,
Joint la fageffe aux grâces.
Les tendres enfans de Cypris¸
Animent cette fête ;
Mais l'Hymen remporte le prix
Par fa belle conquête ;
Lucine , unjour du haut des cieux
On te verra defcendre ;
Car la poftérité des Dieux
Ne le fait point attendre.
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Résumé : CHANSON SUR le mariage de Mlle d'ALLENCOURT avec M. le Marquis DE NOAILLES. Par M. TANEVOT. Sur l'air : Il n'eft rien dans tout l'Univers, &c.
La chanson célèbre le mariage de Mlle d'Allencourt avec le Marquis de Noailles. Elle s'interroge sur le lieu et la divinité propice à cette union, évoquant des feux durables et des plaisirs chastes. Le couple est comparé à Psyché et son amant, et leur union est célébrée par les dieux. La lumière et la vertu des jeunes époux sont mises en avant, comparées à l'astre du jour. Le mariage est placé sous les auspices de la paix, et les Muses sont invitées à célébrer cet événement. Les talents et la sagesse des élèves des époux sont également loués. La fête est animée par les enfants de Cypris, mais Hymen remporte le prix par sa belle conquête. Enfin, la postérité des dieux est attendue.
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364
p. 63
CHANSON.
Début :
DOIS-JE t'aimer encore, [...]
Mots clefs :
Aimer, Haïr, Languir
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : CHANSON.
CHANSON...
DOIS-JE t'aimer encore ,
Ou dois-je te hair ?
Depuis que je t'adore ,
Je ne fais que languir.
Dois-je t'aimer encore ,
Ou dois-je te hair ?
Les appas de Climene
Auront fçu t'aveugler ;
Cruel , de chaîne en chaîne ,
Tu te plais à voler !
Toi que mon coeur implore ,
Dis -moi , Dieu du plaifir ,
Dois-je l'aimer encore ,
Ou dois-je le hair ?
Les Paroles & la Mufique , font de M.
CUMINAL , de Montpellier.
DOIS-JE t'aimer encore ,
Ou dois-je te hair ?
Depuis que je t'adore ,
Je ne fais que languir.
Dois-je t'aimer encore ,
Ou dois-je te hair ?
Les appas de Climene
Auront fçu t'aveugler ;
Cruel , de chaîne en chaîne ,
Tu te plais à voler !
Toi que mon coeur implore ,
Dis -moi , Dieu du plaifir ,
Dois-je l'aimer encore ,
Ou dois-je le hair ?
Les Paroles & la Mufique , font de M.
CUMINAL , de Montpellier.
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365
p. 138-139
MUSIQUE.
Début :
MÉTHODE, ou Principes pour enseigner & apprendre facilement l'accompagnement [...]
Mots clefs :
Adresses, Méthode, Basse
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texteReconnaissance textuelle : MUSIQUE.
MUSIQUE.
MÉTHODE , ou Principes pour enfeigner
& apprendre facilement l'accompagnement
du clavecin ou l'harmonie
de raifonnement
, ou la théorie des
marches de la Baffe fondamentale
avec les paffages de Baffe- continues
quelconques
, & la façon de les accompagner
à coup für, même fans chiffres ,
& une planche gravée à la fin du Livre
pour les exemples ; par M. Bretheau ,
Organifte de la Métropole de Tours.
Cette Méthode coûte douze fols , & fe
trouve à Paris aux adreffes ordinaires
de Mufique. A Orléans , chez Chevillon
, Libraire , rue Royale. A Angers ,
chez Boutemy. A Tours , chez Lambert.
SEI SONATE a due flauti , del
Signor Francefco Krafft , opera prima ,
in-folio : prix , 6 liv. A Paris , chez
Leclerc , rue S. Honoré , entre la rue
des Prouvaires & la rue du Four , à
Sainte Cécile, & aux adreffes ordinaires.
On trouve aux mêmes adreffes un
FEVRIER. 1763. 139
Trio fur la Paix , de M. ***. Prix , 18
fols.
MÉTHODE , ou Principes pour enfeigner
& apprendre facilement l'accompagnement
du clavecin ou l'harmonie
de raifonnement
, ou la théorie des
marches de la Baffe fondamentale
avec les paffages de Baffe- continues
quelconques
, & la façon de les accompagner
à coup für, même fans chiffres ,
& une planche gravée à la fin du Livre
pour les exemples ; par M. Bretheau ,
Organifte de la Métropole de Tours.
Cette Méthode coûte douze fols , & fe
trouve à Paris aux adreffes ordinaires
de Mufique. A Orléans , chez Chevillon
, Libraire , rue Royale. A Angers ,
chez Boutemy. A Tours , chez Lambert.
SEI SONATE a due flauti , del
Signor Francefco Krafft , opera prima ,
in-folio : prix , 6 liv. A Paris , chez
Leclerc , rue S. Honoré , entre la rue
des Prouvaires & la rue du Four , à
Sainte Cécile, & aux adreffes ordinaires.
On trouve aux mêmes adreffes un
FEVRIER. 1763. 139
Trio fur la Paix , de M. ***. Prix , 18
fols.
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Résumé : MUSIQUE.
Le document liste plusieurs publications musicales. La 'MÉTHODE' de M. Bretheau, organiste de Tours, enseigne l'accompagnement au clavecin ou l'harmonie. Elle inclut une planche gravée et coûte douze sols. Six sonates pour deux flûtes de Francesco Krafft et un trio pour la Paix sont également disponibles, respectivement à six livres et dix-huit sols. Ces publications sont vendues à Paris, Orléans, Angers et Tours.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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366
p. 186-189
De VERSAILLES, le 22 Janvier 1763.
Début :
SA Majesté a donné le Gouvernement de Jour & de Pontarlier au Chevalier de Montbarrey, [...]
Mots clefs :
Ordre royal et militaire de Saint-Louis, Ministre plénipotentiaire, Bal, Chevaliers
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texteReconnaissance textuelle : De VERSAILLES, le 22 Janvier 1763.
De VERSAILLES , le 22 Janvier 1763 .
SA Majefté a donné le Gouvernement de Jour
& de Pontarlier au Chevalier de Montbarrey ,
Maréchal de Camp , à qui Elle a accordé auff
la dignité de Grand Croix de l'Ordre Royal &
Militaire de S. Louis , vacante par la mort du
Marquis de Villemur.
Sa Majefté a nommé le fieur O- Dune pour
remplacer le Marquis d'Alefme en qualité de fon
Miniftre Plénipotentiaire auprès de l'Electeur Palatin
; & le Chevalier du Buat , pour remplacer le
Baron de Mackau en qualité de fon Miniſtre à la
Diete générale de l'Empire à Ratisbonne.
La Marquife de Noailles a été préſentée l
16 au Roi , à la Reine & à la Famille Royale ,
par la Duchelle d'Ayen. Le même jour , Leurs
FEVRIER . 1763 .
187
Majeftés , ainsi que la Famille Royale , fignerent
le Contrat de Mariage du fieur Thiroux de Crofne,
Maître des Requêtes , avec la Demoiſelle de la
Michodiere.
Le 17 , il y eut un Bal dans la Salle de Spectacle
du Château . Leurs Majeftés , ainfi que Monfei
gneur le Dauphin , Madame la Dauphine & Madame
Sophie l'honorerent de leur préfence. Le
Duc d'Orléans , le Duc de Chartres , le Comte de
la Marche , le Comte de Luface & la Comteffe de
Henneberg , affifterent à cette Affemblée , que
le concours des Seigneurs & Dames de la Cour
rendit très-brillante.
Le 18 , le Comte de Wedelfriz , Envoyé Extraordinaire
de Dannemarck , a eu l'honneur de
préfenter au Roi avec les formalités ordinaires ,
cinquante-huit Gerfaulx d'Iflande , de la part dur
Roi de Danemarck ; Sa Majefté a témoigné au
Comte de Wedelfriz combien elle étoit fatisfaite
de ce préfent.
Le Comte de Starhemberg , Ambaſſadear de
leurs Majeftés Impériales , ayant notifié au Roi la
mort de l'Archiducheffe Jeanne , Sa Majesté a
pris le deuil le 21 pour 12 jours.
Le fieur Dejean , Maître en Chirurgie de Pa
ris a eu l'honneur de préfenter au Roi un Ouvra
ge touchant les hernies ou defcentes.
Le Roi a nommé Chevaliers des Ordres Royaux
Militaires & Hofpitaliers de Notre Dame du
Mont Carmel & de S. Lazare de Jérufalem , le
Marquis de Marbeuf , Maréchal de Camp ; le
Comte de Luppé , Colonel d'Infanterie , le Comte
de la Billarderie d'Angivilé , Meftre de Camp de
Cavalerie ; le Marquis de Montefquiou , Colonel
d'Infanterie , le Comte de Montault- Benac , Co-
Jonel d'Infanterie ; & le Vicomte de Boifgelin ,
188 MERCURE DE FRANCE.
Lieutenant des Vaiffeaux du Roi , tous fix Gen
tilshommes de la Manche de Monfeigneur le Duc
de Berry ; & le Baron Galucci- l'Hôpital , Colonet
d'Infanterie étrangere ; le Comte Laizer de Siougeat
, Colonel d'Infanterie & Députés des Etats
d'Artois auprès de Sa Majefté ; le Comte de
Quelen , Capitaine des Vaiffeaux du Roi ; le fieur
de Ruis Embito , Intendant de la Marine à Rochefort
; le fieur Durand , Miniftre de Sa Majefté
près du Roi & de la République de Pologne . Les
nouveaux Chevaliers , à l'exception du Comte de
Montault , qui s'eft trouvé indifpofé , du Marquis
de Montefquiou , qui n'a pas encore atteint l'âge
prefcrit par le réglement de fa Majefté ; du fieur
de Ruis- Embito , employé à fon Département ,
& du fieur , Durand , réfident actuellement a Londres
le fervice du Roi , ont été reçus le 20
de ce mois , dans l'Appartement & en préfence
de Monſeigneur le Duc de Berry , Grand- Maître
defdits Ordres , après avoir fait leur profeffion &
l'émiffion de leurs voeux entre les mains du
Comte de S. Florentin , Gérent & Adminiftrateur-
Général de ces Ordres pendant la minorité
de Monſeigneur le Duc de Berry . Ils furent enfaite
admis à baiſer la main du Prince Grand-
Maître , en figne d'obédience.Les Grands Officiers ,
un grand nombre de Chevaliers & Comman
deurs Eccléfiaftiques defdits Ordres , ont affifté à
cette cérémonie.
pour
Le Marquis d'Epinay Saint - Luc , Capitaine
au Régiment de Penthievre , Cavalerie , a eu
l'honneur d'être préſenté au Roi & à la Famille
Royale, par le Duc de Duras.
Le Comte de S. Florentin a préſenté à Sa Majefté
les Planches anatomiques de la troifiéme &
derniere diftribution du fupplément que donne
FEVRIER. 1763. 189
au Public le fieur Gautier. Cet Ouvrage préfenrement
complet , & éxécuté à la fatisfaction des
Amateurs , fe diftribue à Paris chez le fieur le
Roi , Marchand Bijoutier , vis-à-vis la Comédie
Françoiſe.
SA Majefté a donné le Gouvernement de Jour
& de Pontarlier au Chevalier de Montbarrey ,
Maréchal de Camp , à qui Elle a accordé auff
la dignité de Grand Croix de l'Ordre Royal &
Militaire de S. Louis , vacante par la mort du
Marquis de Villemur.
Sa Majefté a nommé le fieur O- Dune pour
remplacer le Marquis d'Alefme en qualité de fon
Miniftre Plénipotentiaire auprès de l'Electeur Palatin
; & le Chevalier du Buat , pour remplacer le
Baron de Mackau en qualité de fon Miniſtre à la
Diete générale de l'Empire à Ratisbonne.
La Marquife de Noailles a été préſentée l
16 au Roi , à la Reine & à la Famille Royale ,
par la Duchelle d'Ayen. Le même jour , Leurs
FEVRIER . 1763 .
187
Majeftés , ainsi que la Famille Royale , fignerent
le Contrat de Mariage du fieur Thiroux de Crofne,
Maître des Requêtes , avec la Demoiſelle de la
Michodiere.
Le 17 , il y eut un Bal dans la Salle de Spectacle
du Château . Leurs Majeftés , ainfi que Monfei
gneur le Dauphin , Madame la Dauphine & Madame
Sophie l'honorerent de leur préfence. Le
Duc d'Orléans , le Duc de Chartres , le Comte de
la Marche , le Comte de Luface & la Comteffe de
Henneberg , affifterent à cette Affemblée , que
le concours des Seigneurs & Dames de la Cour
rendit très-brillante.
Le 18 , le Comte de Wedelfriz , Envoyé Extraordinaire
de Dannemarck , a eu l'honneur de
préfenter au Roi avec les formalités ordinaires ,
cinquante-huit Gerfaulx d'Iflande , de la part dur
Roi de Danemarck ; Sa Majefté a témoigné au
Comte de Wedelfriz combien elle étoit fatisfaite
de ce préfent.
Le Comte de Starhemberg , Ambaſſadear de
leurs Majeftés Impériales , ayant notifié au Roi la
mort de l'Archiducheffe Jeanne , Sa Majesté a
pris le deuil le 21 pour 12 jours.
Le fieur Dejean , Maître en Chirurgie de Pa
ris a eu l'honneur de préfenter au Roi un Ouvra
ge touchant les hernies ou defcentes.
Le Roi a nommé Chevaliers des Ordres Royaux
Militaires & Hofpitaliers de Notre Dame du
Mont Carmel & de S. Lazare de Jérufalem , le
Marquis de Marbeuf , Maréchal de Camp ; le
Comte de Luppé , Colonel d'Infanterie , le Comte
de la Billarderie d'Angivilé , Meftre de Camp de
Cavalerie ; le Marquis de Montefquiou , Colonel
d'Infanterie , le Comte de Montault- Benac , Co-
Jonel d'Infanterie ; & le Vicomte de Boifgelin ,
188 MERCURE DE FRANCE.
Lieutenant des Vaiffeaux du Roi , tous fix Gen
tilshommes de la Manche de Monfeigneur le Duc
de Berry ; & le Baron Galucci- l'Hôpital , Colonet
d'Infanterie étrangere ; le Comte Laizer de Siougeat
, Colonel d'Infanterie & Députés des Etats
d'Artois auprès de Sa Majefté ; le Comte de
Quelen , Capitaine des Vaiffeaux du Roi ; le fieur
de Ruis Embito , Intendant de la Marine à Rochefort
; le fieur Durand , Miniftre de Sa Majefté
près du Roi & de la République de Pologne . Les
nouveaux Chevaliers , à l'exception du Comte de
Montault , qui s'eft trouvé indifpofé , du Marquis
de Montefquiou , qui n'a pas encore atteint l'âge
prefcrit par le réglement de fa Majefté ; du fieur
de Ruis- Embito , employé à fon Département ,
& du fieur , Durand , réfident actuellement a Londres
le fervice du Roi , ont été reçus le 20
de ce mois , dans l'Appartement & en préfence
de Monſeigneur le Duc de Berry , Grand- Maître
defdits Ordres , après avoir fait leur profeffion &
l'émiffion de leurs voeux entre les mains du
Comte de S. Florentin , Gérent & Adminiftrateur-
Général de ces Ordres pendant la minorité
de Monſeigneur le Duc de Berry . Ils furent enfaite
admis à baiſer la main du Prince Grand-
Maître , en figne d'obédience.Les Grands Officiers ,
un grand nombre de Chevaliers & Comman
deurs Eccléfiaftiques defdits Ordres , ont affifté à
cette cérémonie.
pour
Le Marquis d'Epinay Saint - Luc , Capitaine
au Régiment de Penthievre , Cavalerie , a eu
l'honneur d'être préſenté au Roi & à la Famille
Royale, par le Duc de Duras.
Le Comte de S. Florentin a préſenté à Sa Majefté
les Planches anatomiques de la troifiéme &
derniere diftribution du fupplément que donne
FEVRIER. 1763. 189
au Public le fieur Gautier. Cet Ouvrage préfenrement
complet , & éxécuté à la fatisfaction des
Amateurs , fe diftribue à Paris chez le fieur le
Roi , Marchand Bijoutier , vis-à-vis la Comédie
Françoiſe.
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Résumé : De VERSAILLES, le 22 Janvier 1763.
Le 22 janvier 1763, à Versailles, le Chevalier de Montbarrey a été nommé Maréchal de Camp et Gouverneur de Jour et de Pontarlier. Il a également reçu la dignité de Grand Croix de l'Ordre Royal et Militaire de Saint-Louis, après la mort du Marquis de Villemur. Le sieur O-Dune a été désigné pour remplacer le Marquis d'Alefme en tant que Ministre Plénipotentiaire auprès de l'Électeur Palatin, et le Chevalier du Buat a succédé au Baron de Mackau en tant que Ministre à la Diète générale de l'Empire à Ratisbonne. Le 16 février, la Marquise de Noailles a été présentée au Roi, à la Reine et à la Famille Royale par la Duchesse d'Ayen. Ce même jour, Leurs Majestés et la Famille Royale ont signé le contrat de mariage du sieur Thiroux de Croisne, Maître des Requêtes, avec la Demoiselle de la Michodière. Le 17 février, un bal a eu lieu dans la Salle de Spectacle du Château, en présence de Leurs Majestés, du Dauphin, de Madame la Dauphine, de Madame Sophie et de plusieurs membres de la cour. Le 18 février, le Comte de Wedelfriz, Envoyé Extraordinaire du Danemark, a offert au Roi cinquante-huit gerfauts d'Islande de la part du Roi de Danemark. Le Comte de Starhemberg, Ambassadeur des Majestés Impériales, a informé le Roi de la mort de l'Archiduchesse Jeanne. Le Roi a observé le deuil pendant douze jours à partir du 21 février. Le sieur Dejean, Maître en Chirurgie de Paris, a présenté au Roi un ouvrage sur les hernies. Le Roi a nommé plusieurs nouveaux Chevaliers des Ordres Royaux Militaires et Hospitaliers de Notre Dame du Mont Carmel et de Saint-Lazare de Jérusalem, dont le Marquis de Marbeuf, le Comte de Luppé et le Vicomte de Boisgelin. Le Marquis d'Epinay Saint-Luc, Capitaine au Régiment de Penthièvre, Cavalerie, a été présenté au Roi et à la Famille Royale par le Duc de Duras. Le Comte de Saint-Florentin a présenté à Sa Majesté les planches anatomiques de la troisième et dernière distribution du supplément de l'ouvrage du sieur Gautier, distribué à Paris chez le sieur le Roi, Marchand Bijoutier.
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367
p. 63
« La Chanson notée se trouvera à l'Article des Spectacles. [...] »
Début :
La Chanson notée se trouvera à l'Article des Spectacles. [...]
Mots clefs :
Chanson notée
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : « La Chanson notée se trouvera à l'Article des Spectacles. [...] »
La Chanfon notée se trouvera à
l'Article des Spectacles.
l'Article des Spectacles.
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368
p. 148-149
MUSIQUE.
Début :
SIX ARIETTES Françoises, dans le goût Italien, avec accompagnement d'un [...]
Mots clefs :
Violon, Cantate, Guitare
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : MUSIQUE.
MUSIQUE.
>
SIX ARIETTES Françoiſes , dans le
goût Italien avec accompagnement
d'un violon & d'une baffe , fuivis d'une
Cantate à grande fymphonie. Dédiées
à M. le Marquis de l'Hôpital , Lieutenant
Général des Armées du Roi.
Par M. Ciampalenfi , ordinaire de la
Mufique du Roi . Prix des Ariettes
féparées 3 1. de la Cantate 1. 10 f. aux
adreffes ordinaires de Muſique.
LA GUITTARRE de bonne humeur
, ou Recueil de Vaudevilles badins
, avec accompagnement de guittare.
Par M. Merchi. Septiéme livre
de guittare. OEuvre 10. Prix 6 livres.
A Paris , chez l'Auteur , rue du Rempart
S. Honoré près des Quinze-Vingts ,
chez un Tapiffier ; & aux adreffes or
dinaires de Mufique.
LES RÉCRÉATIONS chantantes
ou Journal Lyrique , contenant des airs
choifis dans les Opéra-Comiques , avec
accompagnement de violon , flute , ou
pardeffus de viole , notés fur la clef
MARS. 1763. 149
de Gréfol , & ajuftés de façon qu'on
peut les jouer en duo fur les inftrumens
; par M. Legat de Fourcy , Maître
de chant , & Organifte de S. Germainle-
vieux fixiéme Recueil. A Paris
chez M. la Chevardiere , rue du Roule ,
à la Croix d'or. Prix , 3 liv.
?
CONCERTO pour le clavecin , avec
accompagnement de deux violons alto
viola & baffa , dédiés à Madame Couftard
, compofés par M. Wondradfchek.
Prix , 6 liv, A Paris , chez l'Auteur
rue Mazarine , chez un Perruquier , &
aux adreffes ordinaires. La réputation
méritée de l'Auteur inſpire un préjugé
très-favorable pour ce nouvel ouvrage.
>
SIX ARIETTES Françoiſes , dans le
goût Italien avec accompagnement
d'un violon & d'une baffe , fuivis d'une
Cantate à grande fymphonie. Dédiées
à M. le Marquis de l'Hôpital , Lieutenant
Général des Armées du Roi.
Par M. Ciampalenfi , ordinaire de la
Mufique du Roi . Prix des Ariettes
féparées 3 1. de la Cantate 1. 10 f. aux
adreffes ordinaires de Muſique.
LA GUITTARRE de bonne humeur
, ou Recueil de Vaudevilles badins
, avec accompagnement de guittare.
Par M. Merchi. Septiéme livre
de guittare. OEuvre 10. Prix 6 livres.
A Paris , chez l'Auteur , rue du Rempart
S. Honoré près des Quinze-Vingts ,
chez un Tapiffier ; & aux adreffes or
dinaires de Mufique.
LES RÉCRÉATIONS chantantes
ou Journal Lyrique , contenant des airs
choifis dans les Opéra-Comiques , avec
accompagnement de violon , flute , ou
pardeffus de viole , notés fur la clef
MARS. 1763. 149
de Gréfol , & ajuftés de façon qu'on
peut les jouer en duo fur les inftrumens
; par M. Legat de Fourcy , Maître
de chant , & Organifte de S. Germainle-
vieux fixiéme Recueil. A Paris
chez M. la Chevardiere , rue du Roule ,
à la Croix d'or. Prix , 3 liv.
?
CONCERTO pour le clavecin , avec
accompagnement de deux violons alto
viola & baffa , dédiés à Madame Couftard
, compofés par M. Wondradfchek.
Prix , 6 liv, A Paris , chez l'Auteur
rue Mazarine , chez un Perruquier , &
aux adreffes ordinaires. La réputation
méritée de l'Auteur inſpire un préjugé
très-favorable pour ce nouvel ouvrage.
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Résumé : MUSIQUE.
En mars 1763, plusieurs œuvres musicales étaient disponibles à Paris. Parmi elles, 'Six Ariettes Françoises' dans le goût italien, accompagnées d'un violon et d'une basse, suivies d'une cantate à grande symphonie, dédiées au Marquis de l'Hôpital. Ces œuvres, composées par M. Ciampalenfi, musicien du Roi, étaient vendues à 3 livres pour les ariettes et 1 livre 10 sols pour la cantate. Le document mentionne également 'La Guitarre de bonne humeur', un recueil de vaudevilles badins avec accompagnement de guitare, par M. Merchi, vendu 6 livres. 'Les Récréations chantantes', un journal lyrique contenant des airs choisis des opéras-comiques, était présenté par M. Legat de Fourcy, maître de chant, et vendu 3 livres. Enfin, un concerto pour clavecin avec accompagnement de deux violons, alto, viole et basse, composé par M. Wondradfchek et dédié à Madame Couftard, était également disponible, vendu 6 livres. La réputation de l'auteur inspirait un préjugé favorable pour ce nouvel ouvrage.
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369
p. 174-177
SPECTACLES DE LA COUR A VERSAILLES,
Début :
LE Mardi 1 Février les Comédiens François représenterent le Glorieux [...]
Mots clefs :
Comédie, Spectacles, Ballet, Musique
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : SPECTACLES DE LA COUR A VERSAILLES,
SPECTACLES DE LA COUR A VER
SAILLES,
LE Mardi 1 Février les Comédiens
François repréfenterent le Glorieux
Comédie en cinq Actes & en vers du
feu fieur NÉRICAULT DESTOUCHES .
Le fieur BELCOUR y jouoit le principal
rôle ( a ) . Pour feconde Piéce les
Orignaux , Comédie en un Acte , en
profe , du feu fieur FAGAN (b).
(a) Premiére Repréſentation en 17320
(b ) En 1737.
}
座
MARS. 1763. 175
€ Le Mercredi il n'y a point eu de
fpectacle à caufe de la Fête .
Le Jeudi les mêmes Comédiens re-
3
préfenterent Zulime , Tragédie du fieur
de VOLTAIRE (c). La Dile CLAIRON
jouoit le rôle de Zulime. La Dlle Du-
BOIS celui d'Atide ; la Dile PREVILLE
celui de Serame. Les rôles de Benafar
& de fon confident étoient remplis par
les fieurs BRISART & DUBOIS : ceux
de Ramir & du Confident, par les fieurs
le KAIN & d'AUBERVAL. La Tragédie
fut fuivie de l'Indifcret , Comédie
en un Acte en vers du même Auteur
(d) ..
"
Le Mardi 8 on repréfenta l'Esprit
follet , Comédie en 5 Actes & en vers
du feu fieur HAUTEROCHE ( e) , qui
fut fuivie du Cocherfuppofé (f) , Comédie
en un Acte & en profe du même
Auteur.
Le lendemain 9 les Comédiens Italiens
repréſenterent la Cantatrice , Comédie
Italienne , dans laquelle la Dlle
PICCINELLI exécutoit le rôle de Cantatrice.
Cette Comédie précédoit Ver-
(c) En 2740.
( d) En 1725.11
( e )En 1684.
f)Dans la même année.
Ħ iv
176 MERCURE DE FRANCE.
tumne & Pomone , ballet en un Acte ;
( extrait du ballet des Elémens ) repréfenté
par l'Académie Royale de Mufique
, conjointement avec la Mufique du
Roi. Le Poëme de ce Ballet eft du fieur
ROY , Chevalier de l'Ordre de S. Michel.
La Mufique , du feu fieur DESTOUCHES
. Les rôles de Vertumne & de
Pan furent exécutés par les fieurs GELIOTE
& GELIN ; celui de Pomone
par la Dile ARNOULD. Les Grâces &
l'expreffion des chants de ce ballet , l'ef
prit & l'agrément qui régnent dans le
Poëme , les talens fi connus & fi admirés
des Acteurs qui en rendoient les
principaux rôles , tant de charmes réunis
ne pouvoient manquer de plaire & de
rendre cette repréſentation très-agréable.
La Dlle LANI danfoit feule une
principale entrée dans les Bergeres . Le
fieur CAMPIONI & la Dlle DUMONCEAU
un pas de deux, Les fieurs LAVAL
& GARDEL danfoient dans les
Faunes , ainfi que les fieurs d'AUBERVAL
, GROSSET & CAMPIONI . Le
fieur LANI & la Dlle ALLARD exécutoient
les principales entrées dans les
Paftres.
"
Le Jeudi 10 , les Comédiens François
repréſenterent Mérope , Tragédie du
fieur de VOLTAIRE , dans laquelle la
MARS. 1763 . 177
Dlle DUMESNIL joua le rôle de Mérope.
(g).
Pour feconde Pièce le Galant Coureur
, Comédie en un Acte en profe du
feu fieur le GRAND ( h ) . Le fieur Mo-
LE y jouoit le principal rôle .
Le Mardi 15 , dernier jour du Carnaval
, par extraordinaire , les Sujets de la
Comédie Italienne -exécuterent à la
Cour deux Opéra- Comiques ; le Roi &
le Fermier , Paroles du fieur SEDAINE ,
Mufique du fieur MONCIGNI & On ne
s'avife jamais de tout.
On donnera dans le Mercure prochain
le Journal des autres repréfentations
jufques à la clôture.
.. N. B. Nous n'avons fait qu'annoncer
fommairement , dans le précédent
Vol. les premiers BALS DE LA COUR.
Nous ne doutons pas que nos Lecteurs
n'en defirent une relation détaillée jufques
à la fin du Carnaval : mais comme
ce genre de Spectacles doit à tous égards
être diftingué des repréfentations theatrales
dont nous venons de rendre compte
, on en a fait un Article particulier.
que l'on trouvera après notre Article des
Théâtres & autres Spectacles ordinaires .
(g) Première fois en 1743-
(h) En 1722.
SAILLES,
LE Mardi 1 Février les Comédiens
François repréfenterent le Glorieux
Comédie en cinq Actes & en vers du
feu fieur NÉRICAULT DESTOUCHES .
Le fieur BELCOUR y jouoit le principal
rôle ( a ) . Pour feconde Piéce les
Orignaux , Comédie en un Acte , en
profe , du feu fieur FAGAN (b).
(a) Premiére Repréſentation en 17320
(b ) En 1737.
}
座
MARS. 1763. 175
€ Le Mercredi il n'y a point eu de
fpectacle à caufe de la Fête .
Le Jeudi les mêmes Comédiens re-
3
préfenterent Zulime , Tragédie du fieur
de VOLTAIRE (c). La Dile CLAIRON
jouoit le rôle de Zulime. La Dlle Du-
BOIS celui d'Atide ; la Dile PREVILLE
celui de Serame. Les rôles de Benafar
& de fon confident étoient remplis par
les fieurs BRISART & DUBOIS : ceux
de Ramir & du Confident, par les fieurs
le KAIN & d'AUBERVAL. La Tragédie
fut fuivie de l'Indifcret , Comédie
en un Acte en vers du même Auteur
(d) ..
"
Le Mardi 8 on repréfenta l'Esprit
follet , Comédie en 5 Actes & en vers
du feu fieur HAUTEROCHE ( e) , qui
fut fuivie du Cocherfuppofé (f) , Comédie
en un Acte & en profe du même
Auteur.
Le lendemain 9 les Comédiens Italiens
repréſenterent la Cantatrice , Comédie
Italienne , dans laquelle la Dlle
PICCINELLI exécutoit le rôle de Cantatrice.
Cette Comédie précédoit Ver-
(c) En 2740.
( d) En 1725.11
( e )En 1684.
f)Dans la même année.
Ħ iv
176 MERCURE DE FRANCE.
tumne & Pomone , ballet en un Acte ;
( extrait du ballet des Elémens ) repréfenté
par l'Académie Royale de Mufique
, conjointement avec la Mufique du
Roi. Le Poëme de ce Ballet eft du fieur
ROY , Chevalier de l'Ordre de S. Michel.
La Mufique , du feu fieur DESTOUCHES
. Les rôles de Vertumne & de
Pan furent exécutés par les fieurs GELIOTE
& GELIN ; celui de Pomone
par la Dile ARNOULD. Les Grâces &
l'expreffion des chants de ce ballet , l'ef
prit & l'agrément qui régnent dans le
Poëme , les talens fi connus & fi admirés
des Acteurs qui en rendoient les
principaux rôles , tant de charmes réunis
ne pouvoient manquer de plaire & de
rendre cette repréſentation très-agréable.
La Dlle LANI danfoit feule une
principale entrée dans les Bergeres . Le
fieur CAMPIONI & la Dlle DUMONCEAU
un pas de deux, Les fieurs LAVAL
& GARDEL danfoient dans les
Faunes , ainfi que les fieurs d'AUBERVAL
, GROSSET & CAMPIONI . Le
fieur LANI & la Dlle ALLARD exécutoient
les principales entrées dans les
Paftres.
"
Le Jeudi 10 , les Comédiens François
repréſenterent Mérope , Tragédie du
fieur de VOLTAIRE , dans laquelle la
MARS. 1763 . 177
Dlle DUMESNIL joua le rôle de Mérope.
(g).
Pour feconde Pièce le Galant Coureur
, Comédie en un Acte en profe du
feu fieur le GRAND ( h ) . Le fieur Mo-
LE y jouoit le principal rôle .
Le Mardi 15 , dernier jour du Carnaval
, par extraordinaire , les Sujets de la
Comédie Italienne -exécuterent à la
Cour deux Opéra- Comiques ; le Roi &
le Fermier , Paroles du fieur SEDAINE ,
Mufique du fieur MONCIGNI & On ne
s'avife jamais de tout.
On donnera dans le Mercure prochain
le Journal des autres repréfentations
jufques à la clôture.
.. N. B. Nous n'avons fait qu'annoncer
fommairement , dans le précédent
Vol. les premiers BALS DE LA COUR.
Nous ne doutons pas que nos Lecteurs
n'en defirent une relation détaillée jufques
à la fin du Carnaval : mais comme
ce genre de Spectacles doit à tous égards
être diftingué des repréfentations theatrales
dont nous venons de rendre compte
, on en a fait un Article particulier.
que l'on trouvera après notre Article des
Théâtres & autres Spectacles ordinaires .
(g) Première fois en 1743-
(h) En 1722.
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Résumé : SPECTACLES DE LA COUR A VERSAILLES,
En février et mars 1763, la cour de Versailles a organisé divers spectacles. Le 1er février, les comédiens français ont joué 'Le Glorieux' de Néricault Destouches, avec Belcour dans le rôle principal, et 'Les Orignaux' de Fagan. Le 3 mars, ils ont représenté 'Zulime' et 'L'Indiscret' de Voltaire, avec Clairon dans le rôle-titre de la première pièce. Le 8 mars, 'L'Esprit follet' de Hauteroche et 'Le Cocher supposé' ont été présentés. Le 9 mars, les comédiens italiens ont joué 'La Cantatrice', suivi du ballet 'Vertumne et Pomone' de l'Académie Royale de Musique. Le 10 mars, 'Mérope' de Voltaire et 'Le Galant Coureur' de Le Grand ont été présentés. Le 15 mars, les sujets de la comédie italienne ont exécuté les opéras-comiques 'Le Roi et le Fermier' de Sedaine et Moncigni. Le texte mentionne également des bals de la cour et des représentations théâtrales ordinaires.
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370
p. 211
CONCERT SPIRITUEL du 2 Février, Fête de la Purification.
Début :
On a éxécuté deux grands Motets, l'un le Magnificat de feu M. BELISSEN, l'autre In exitu de [...]
Mots clefs :
Motet, Musique, Chapelle du Roi, Concerto
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : CONCERT SPIRITUEL du 2 Février, Fête de la Purification.
CONCERT SPIRITUEL
du 2 Février , Fête de la Purification .
On a éxécuté deux grands Motets , l'un le Magnificat
de feu M. BELISSEN , l'autre In exitu de
M. BLANCHARD , Maître de Mufique de la Chapelle
du Roi. M. BESCHE a chanté dans ces deux
Motets. M. JOLY a chanté avec fuccès Coronate
petit Motet de M. LE FEVRE , & felon l'ufage ,
Mlle FEL n petit Motet italien . M. GAVINIES
joua un nouveau Concerto de fa compofition qui
fut très- applaudi. On parut content de l'éxécution
& de la compofition de M. LE GRAND dans le Concerto
qu'il éxécuta fur l'Orgue. Le concours de
monde à ce Concert ainfi qu'aux précédens , continue
de marquer la fatisfaction du Public.
du 2 Février , Fête de la Purification .
On a éxécuté deux grands Motets , l'un le Magnificat
de feu M. BELISSEN , l'autre In exitu de
M. BLANCHARD , Maître de Mufique de la Chapelle
du Roi. M. BESCHE a chanté dans ces deux
Motets. M. JOLY a chanté avec fuccès Coronate
petit Motet de M. LE FEVRE , & felon l'ufage ,
Mlle FEL n petit Motet italien . M. GAVINIES
joua un nouveau Concerto de fa compofition qui
fut très- applaudi. On parut content de l'éxécution
& de la compofition de M. LE GRAND dans le Concerto
qu'il éxécuta fur l'Orgue. Le concours de
monde à ce Concert ainfi qu'aux précédens , continue
de marquer la fatisfaction du Public.
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Résumé : CONCERT SPIRITUEL du 2 Février, Fête de la Purification.
Le concert spirituel du 2 février a célébré la Fête de la Purification avec deux grands motets : le Magnificat de Belissen et In exitu de Blanchard. Besche a chanté dans ces deux motets. Joly a interprété Coronate de Le Fèvre, et Fel a chanté un motet italien. Gaviniès a joué un concerto applaudi, et Le Grand a bien exécuté un concerto à l'orgue. Le public a montré sa satisfaction.
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371
p. 212
« INDÉPENDAMENT des Danses d'usage exécutées par plusieurs Princes du Sang [...] »
Début :
INDÉPENDAMENT des Danses d'usage exécutées par plusieurs Princes du Sang [...]
Mots clefs :
Danses, Jeunesse
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : « INDÉPENDAMENT des Danses d'usage exécutées par plusieurs Princes du Sang [...] »
INDÉPENDAMENT des Danſes d'uſage
exécutées par plufieurs Princes du
Sang & par la Jeuneffe la plus brillante
& la plus diftinguée de la Cour ; les
mêmes Perfonnes ont danfé , à chacun
de ces Bals , des Ballets figurés dont
nous allons rendre compte.
exécutées par plufieurs Princes du
Sang & par la Jeuneffe la plus brillante
& la plus diftinguée de la Cour ; les
mêmes Perfonnes ont danfé , à chacun
de ces Bals , des Ballets figurés dont
nous allons rendre compte.
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372
p. 212-214
PREMIER BAL, le Lundi 17 Janvier.
Début :
Le Sujet du Ballet, étoit les SAISONS Ce Ballet étoit [...]
Mots clefs :
Quadrille, Marquis, Comtesse, Ballet
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texteReconnaissance textuelle : PREMIER BAL, le Lundi 17 Janvier.
PREMIER BAL , le Lundi 17 Janvier.
Le Sujet du Ballet , étoit les SAISONS
.
Ce Ballet étoit divifé en 4 Quadrilles,
defquels voici la diftribution.
MARS. 1763.
213
LE PRINTEMPS.
M. le Prince de GUIMENÉ .
M. le Marquis de LAVAIR.
Mde la Princeffe de CHIMAI .
Mde la Comteffe d'ESPARBES .
L'ÉTÉ.
M. le Prince de BOURNONVILLE .
M. le Marquis d'HARCOURT.
Mde la Princeffe de GUIMENÉ.
Mde la Comteffe de LAN MARIE.
L'AUTOMNE
M. le Marquis de VAUDREUIL.
M. le Marquis de SERAN.
Mde la Marquife de DURAS.
Mde la Comteffe de l'ILLEBONNE .
L'HYV ER.
M. le Marquis d'Entragues.
M. le Chevalier de CLERMOnt.
Mde la Comteffe de MAILLY .
Mde la Comteffe de SALUCES.
214 MERCURE DE FRANCE .
1
Ces Quadrilles , dont les Perfonnages
étoient vêtus dans les caractères propres
à chaque Saifon , entrerent fur une
marche
, à quelque diftance l'un de
l'autre , par le fond de la partie ceintrée
de la falle , en face des loges de Leurs-
MAJESTÉS.ChaqueQuadrille danfa fucceffivement
fon Entrée,& elles fe réunirent
enfuite toutes les quatre dans une
Entrée générale qui terminoit ce Ballet.
Il fut applaudi par des battemens de
mains réïtérés. La Cour le redemanda ,
& il fut danfé une feconde fois dans cé
même Bal.
Les Entrées de l'Hyver & de l'Été
étoient de la compofition du fieur de
Heffe , Comédien ordinaire du Roi au
Théâtre Italien. Les deux autres & le
Ballet général étoient du fieur Gardel,
de l'Académie Royale de Mufique .
Le Sujet du Ballet , étoit les SAISONS
.
Ce Ballet étoit divifé en 4 Quadrilles,
defquels voici la diftribution.
MARS. 1763.
213
LE PRINTEMPS.
M. le Prince de GUIMENÉ .
M. le Marquis de LAVAIR.
Mde la Princeffe de CHIMAI .
Mde la Comteffe d'ESPARBES .
L'ÉTÉ.
M. le Prince de BOURNONVILLE .
M. le Marquis d'HARCOURT.
Mde la Princeffe de GUIMENÉ.
Mde la Comteffe de LAN MARIE.
L'AUTOMNE
M. le Marquis de VAUDREUIL.
M. le Marquis de SERAN.
Mde la Marquife de DURAS.
Mde la Comteffe de l'ILLEBONNE .
L'HYV ER.
M. le Marquis d'Entragues.
M. le Chevalier de CLERMOnt.
Mde la Comteffe de MAILLY .
Mde la Comteffe de SALUCES.
214 MERCURE DE FRANCE .
1
Ces Quadrilles , dont les Perfonnages
étoient vêtus dans les caractères propres
à chaque Saifon , entrerent fur une
marche
, à quelque diftance l'un de
l'autre , par le fond de la partie ceintrée
de la falle , en face des loges de Leurs-
MAJESTÉS.ChaqueQuadrille danfa fucceffivement
fon Entrée,& elles fe réunirent
enfuite toutes les quatre dans une
Entrée générale qui terminoit ce Ballet.
Il fut applaudi par des battemens de
mains réïtérés. La Cour le redemanda ,
& il fut danfé une feconde fois dans cé
même Bal.
Les Entrées de l'Hyver & de l'Été
étoient de la compofition du fieur de
Heffe , Comédien ordinaire du Roi au
Théâtre Italien. Les deux autres & le
Ballet général étoient du fieur Gardel,
de l'Académie Royale de Mufique .
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Résumé : PREMIER BAL, le Lundi 17 Janvier.
Le premier bal de l'année 1763 se tint le lundi 17 janvier. Le ballet, intitulé 'Les Saisons', était divisé en quatre quadrilles représentant chacune une saison. Pour 'Le Printemps', les rôles étaient tenus par M. le Prince de Guiméné, M. le Marquis de Lavair, Mde la Princesse de Chimai et Mde la Comtesse d'Esparbes. Pour 'L'Été', les danseurs étaient M. le Prince de Bournonville, M. le Marquis d'Harcourt, Mde la Princesse de Guiméné et Mde la Comtesse de Lan Marie. 'L'Automne' voyait la participation de M. le Marquis de Vaudreuil, M. le Marquis de Seran, Mde la Marquise de Duras et Mde la Comtesse de l'Illebonne. Enfin, 'L'Hiver' était interprété par M. le Marquis d'Entragues, le Chevalier de Clermont, Mde la Comtesse de Mailly et Mde la Comtesse de Saluces. Les personnages étaient habillés en fonction des caractéristiques de chaque saison. Les quadrilles entrèrent en marchant à distance les uns des autres, face aux loges des Majestés, et dansèrent successivement avant de se réunir pour une entrée générale. Le ballet fut acclamé et redemandé par la Cour, qui le fit danser une seconde fois lors du même bal. Les entrées de 'L'Hiver' et 'L'Été' étaient composées par le sieur de Heffe, tandis que les deux autres entrées et le ballet général étaient de la composition du sieur Gardel.
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373
p. 214-215
SECOND BAL, le 24 Janvier.
Début :
On redansa le Ballet des Saisons ainsi qu'il avoit été exécuté au Bal précédent [...]
Mots clefs :
Comte, Marquise , Plaisir
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : SECOND BAL, le 24 Janvier.
SECOND BAL , le 24 Janvier.
(1
P
On redanfa le Ballet des Saifons
ainfi qu'il avoit été exécuté au Bal précédent
, & il fit le même plaifir. Enfuite
parut un Quadrille de Provençaux & de
Provençales,habillés fuivant le Coſtume
National. Ce qui faifoit le Sujet d'un-
Ballet nouveau.
MARS. 1763.
215
1
PROVENÇAUX.
M. le Comte de GENLIS.
M. le Marquis de DURAS.
M. le Marquis de VIBRAY .
M. le Comte de
RABODANGE .
PROVENÇALES.
1
Mde la Marquife de RONCÉ.
Mde la Comteffe de MAILLÉ.
Mde la Marquife de
ROCHAMBEAU .
Mde la Marquife de BEZONS .
2
L'effet de ce Ballet, de la
compofition
du fieur de Heffe étoit fort agréable &
parut faire plaifir ; il fut auffi danfé
deux fois .
(1
P
On redanfa le Ballet des Saifons
ainfi qu'il avoit été exécuté au Bal précédent
, & il fit le même plaifir. Enfuite
parut un Quadrille de Provençaux & de
Provençales,habillés fuivant le Coſtume
National. Ce qui faifoit le Sujet d'un-
Ballet nouveau.
MARS. 1763.
215
1
PROVENÇAUX.
M. le Comte de GENLIS.
M. le Marquis de DURAS.
M. le Marquis de VIBRAY .
M. le Comte de
RABODANGE .
PROVENÇALES.
1
Mde la Marquife de RONCÉ.
Mde la Comteffe de MAILLÉ.
Mde la Marquife de
ROCHAMBEAU .
Mde la Marquife de BEZONS .
2
L'effet de ce Ballet, de la
compofition
du fieur de Heffe étoit fort agréable &
parut faire plaifir ; il fut auffi danfé
deux fois .
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Résumé : SECOND BAL, le 24 Janvier.
Le 24 janvier, le Ballet des Saisons fut redonné lors du second bal. Un quadrille de Provençaux et de Provençales, en costumes nationaux, fut présenté comme nouveau ballet. En mars 1763, le ballet des Provençaux, composé par le sieur de Heffe, fut dansé deux fois avec des nobles tels que le Comte de Genlis et la Marquise de Roncé.
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374
p. 215-220
TROISIÈME BAL, le 31 Janvier.
Début :
On redonna les Provençaux. Le Sujet du nouveau Ballet étoit pour cette nuit, [...]
Mots clefs :
Noce, Garçons, Filles, Bouquets, Marquis
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : TROISIÈME BAL, le 31 Janvier.
TROISIÈME BAL , le 31
On redonna les
Provençaux. Le Sujet
du nouveau Ballet étoit pour cette nuit,
la Noce de Village. Celui- ci , d'un autre
genre & beaucoup plus confidérable
que les précédens , offroit à -peu-près
le même tableau que la Fête champêtre
dans Rolland. Nous
donnerons
d'abord la
diftribution des Danfeurs
fuivant les perſonnages qu'ils avoient
figurer.
216 MERCURE DE FRANCE .
LE SEIGNEUR DU
VILLAGE ,
LA DAME ,
LE MARIÉ ,
LA MARIÉE ,
M. le Duc d'ORLÉANS.
Mde la Duchele,
de MAZARIN.
M. le Prince de
CONDÉ.
Mde la Marquife
de DURAS .
Le Frere de la MA- M. le Duc de
2 RIÉE ,
CHARTRES.
d'ESPARBÉS .
La Soeur du MA- Mde la Comteſſe
RIÉ,
Le Père du MA- M. le Marquis de
RIÉ ,
VAUDREUIL.
La Mère de la MA- Mde la Comteffe de
-RIÉE ,
Le MAGISTER
L'ILLEBONNE.
M. le Marquis de
SERAN.
La Femme du MA- Mde la Marquife
GISTER ,
de BRANCAS .
GARÇONS DE
FILLES DE
LA NOCE. LA NOCE.
M. le Marquis de Mde la Marquiſe
VIBRAL. de RONCÉ.
M.
MARS. 1763. 217
M. le Marquis de Mde la Comteffe
DURAS .
M. le Marquis de
BELSUNCE .
M. le Comte de
RABODANge .
de MAILLÉ .
Mde la Marquife de
ROCHANBAU.
Mde la Marquife
de BEZONS.
SYMPHONISTES jouans de divers
inftrumens à la tête de la Marche.
,
Cette Troupe arrivoit dans l'ordre
fuivant. Le Magifter & fa femme conduifoient
des Symphoniſtes , après lefquels
venoient les Garçons & les Filles
de la Nôce , précédans le Seigneur
& la Dame. La Marche étoit fermée par
un groupe , compofé du Marié & de
la Mariée fe tenans par la main lė
Pere & la Mere à leurs côtés ; le frere
& la foeur à leur fuite . On jouoit la marche
de la fête des Mariés de Roland.
Le Seigneur & la Dame alloient s'affeoir
en face, fous les loges de leurs Majeftés.
Les Joueurs d'inftrumens fe plaçoient
fur des banquetes de gazon aux deux
côtés de la Salle .
Le Ballet ouvroit par une Danfe générale
des Garçons & des Filles du Vil-
K
218 MERCURE DE FRANCE.
lage , après laquelle le frère & la foeeuk
des Mariés , danfant un pas- de - deux
alloient préfenter des Bouquets au Seigneur
& à la Dame , que tous les Garçons
& toutes les Filles, réunis au frère
& à la four , alloient enfuite inviter à
prendre part à la fête .
Le Seigneur & la Dame danfoient
une courante , un menuet & une gigue
de caractère , après quoi ils retournoient
à leur place . On ne pouvoit trop¨admirer
la nobleffe & les graces avec
lefquelles étoient exécutées ces Danſes ,
que leur ancienneté ainfi que celle des
habillemens quoique fort riches , rendoient
comiques ; mais de ce genre de
comique que peut - être les perfonnes
du plus haut rang font feules en état
de bien rendre,& dont elles peuvent s'amufer
avec dignité.
Les Filles de la nôce formoient enfuite
une danſe entr'elles pour aller préfenter
des bouquets au Marié. Le Magifter
& fa femme danfoient enfemble.
Les garçons de la nôce faifoient
à la Mariée la même galanterie de
bouquets que les Filles avoient faite au
Marie. Le Père & la Mère dansoient
feuls enfemble . Après leur Entrée , le
frère , la foeur , les garçons & les filles
MARS. 1763. 219
Te joignoient tous pour aller inviter le
Marie & la Mariée à danfer : ce que
faifoient ceux- ci , après en avoir demandé
la permiffion au Père & à la
Mère . Ce pas de Deux étoit une des Entrées
diftinguées & des plus applaudies ,
dans ce joli Ballet , par les grâces nobles
& naturelles des perfonnes qui l'exécutoient.
Leurs habillemens étoient
charmans,& d'une galanterie peut- être
un peu au-deffus de la condition villageoife
, mais qui en rappelloit néanmoins
le caractère .
Le Magifter & fa femme , les Garçons
& les Filles de la Noce , le frère
la foeur , le Marié & la Mariée fe joignoient
tous pour aller prendre le Seigneur
& la Dame, Ceux-ci fe mêloient
avec toute la Nôce pour former les Entrées
générales qui terminoient le Ballet.
On doit penfer avec quelle vivacité
ce Ballet fut applaudi par toute la Cour ,
& avec quel empreffement il fut redemandé
; on le danfa une feconde fois,
Il étoit de la compofition du fieur de
Heffe.
On avoit changé la premiere décoration
de la falle pour ce nouveau Ballet.
La partie ceintréé repréfentoit un ancien
Château avec quelques arbres ; &
Kij
220 MERCURE DE FRANCE .
la partie de la falle où l'on danfoit étoit
ornée en guirlandes & en feftons de
fleurs
On redonna les
Provençaux. Le Sujet
du nouveau Ballet étoit pour cette nuit,
la Noce de Village. Celui- ci , d'un autre
genre & beaucoup plus confidérable
que les précédens , offroit à -peu-près
le même tableau que la Fête champêtre
dans Rolland. Nous
donnerons
d'abord la
diftribution des Danfeurs
fuivant les perſonnages qu'ils avoient
figurer.
216 MERCURE DE FRANCE .
LE SEIGNEUR DU
VILLAGE ,
LA DAME ,
LE MARIÉ ,
LA MARIÉE ,
M. le Duc d'ORLÉANS.
Mde la Duchele,
de MAZARIN.
M. le Prince de
CONDÉ.
Mde la Marquife
de DURAS .
Le Frere de la MA- M. le Duc de
2 RIÉE ,
CHARTRES.
d'ESPARBÉS .
La Soeur du MA- Mde la Comteſſe
RIÉ,
Le Père du MA- M. le Marquis de
RIÉ ,
VAUDREUIL.
La Mère de la MA- Mde la Comteffe de
-RIÉE ,
Le MAGISTER
L'ILLEBONNE.
M. le Marquis de
SERAN.
La Femme du MA- Mde la Marquife
GISTER ,
de BRANCAS .
GARÇONS DE
FILLES DE
LA NOCE. LA NOCE.
M. le Marquis de Mde la Marquiſe
VIBRAL. de RONCÉ.
M.
MARS. 1763. 217
M. le Marquis de Mde la Comteffe
DURAS .
M. le Marquis de
BELSUNCE .
M. le Comte de
RABODANge .
de MAILLÉ .
Mde la Marquife de
ROCHANBAU.
Mde la Marquife
de BEZONS.
SYMPHONISTES jouans de divers
inftrumens à la tête de la Marche.
,
Cette Troupe arrivoit dans l'ordre
fuivant. Le Magifter & fa femme conduifoient
des Symphoniſtes , après lefquels
venoient les Garçons & les Filles
de la Nôce , précédans le Seigneur
& la Dame. La Marche étoit fermée par
un groupe , compofé du Marié & de
la Mariée fe tenans par la main lė
Pere & la Mere à leurs côtés ; le frere
& la foeur à leur fuite . On jouoit la marche
de la fête des Mariés de Roland.
Le Seigneur & la Dame alloient s'affeoir
en face, fous les loges de leurs Majeftés.
Les Joueurs d'inftrumens fe plaçoient
fur des banquetes de gazon aux deux
côtés de la Salle .
Le Ballet ouvroit par une Danfe générale
des Garçons & des Filles du Vil-
K
218 MERCURE DE FRANCE.
lage , après laquelle le frère & la foeeuk
des Mariés , danfant un pas- de - deux
alloient préfenter des Bouquets au Seigneur
& à la Dame , que tous les Garçons
& toutes les Filles, réunis au frère
& à la four , alloient enfuite inviter à
prendre part à la fête .
Le Seigneur & la Dame danfoient
une courante , un menuet & une gigue
de caractère , après quoi ils retournoient
à leur place . On ne pouvoit trop¨admirer
la nobleffe & les graces avec
lefquelles étoient exécutées ces Danſes ,
que leur ancienneté ainfi que celle des
habillemens quoique fort riches , rendoient
comiques ; mais de ce genre de
comique que peut - être les perfonnes
du plus haut rang font feules en état
de bien rendre,& dont elles peuvent s'amufer
avec dignité.
Les Filles de la nôce formoient enfuite
une danſe entr'elles pour aller préfenter
des bouquets au Marié. Le Magifter
& fa femme danfoient enfemble.
Les garçons de la nôce faifoient
à la Mariée la même galanterie de
bouquets que les Filles avoient faite au
Marie. Le Père & la Mère dansoient
feuls enfemble . Après leur Entrée , le
frère , la foeur , les garçons & les filles
MARS. 1763. 219
Te joignoient tous pour aller inviter le
Marie & la Mariée à danfer : ce que
faifoient ceux- ci , après en avoir demandé
la permiffion au Père & à la
Mère . Ce pas de Deux étoit une des Entrées
diftinguées & des plus applaudies ,
dans ce joli Ballet , par les grâces nobles
& naturelles des perfonnes qui l'exécutoient.
Leurs habillemens étoient
charmans,& d'une galanterie peut- être
un peu au-deffus de la condition villageoife
, mais qui en rappelloit néanmoins
le caractère .
Le Magifter & fa femme , les Garçons
& les Filles de la Noce , le frère
la foeur , le Marié & la Mariée fe joignoient
tous pour aller prendre le Seigneur
& la Dame, Ceux-ci fe mêloient
avec toute la Nôce pour former les Entrées
générales qui terminoient le Ballet.
On doit penfer avec quelle vivacité
ce Ballet fut applaudi par toute la Cour ,
& avec quel empreffement il fut redemandé
; on le danfa une feconde fois,
Il étoit de la compofition du fieur de
Heffe.
On avoit changé la premiere décoration
de la falle pour ce nouveau Ballet.
La partie ceintréé repréfentoit un ancien
Château avec quelques arbres ; &
Kij
220 MERCURE DE FRANCE .
la partie de la falle où l'on danfoit étoit
ornée en guirlandes & en feftons de
fleurs
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Résumé : TROISIÈME BAL, le 31 Janvier.
Le 31 mars 1763, un troisième bal fut organisé lors duquel le ballet 'La Noce de Village' fut présenté. Ce ballet, plus élaboré que les précédents, offrait un tableau similaire à 'La Fête champêtre' de Rolland. La distribution des danseurs était basée sur les personnages qu'ils incarnaient, incluant des figures notables telles que M. le Duc d'Orléans, Mde la Duchesse de Mazarin, et M. le Prince de Condé. La troupe arrivait dans un ordre précis : le magister et sa femme conduisaient les symphonistes, suivis des garçons et des filles de la noce, puis du seigneur et de la dame. La marche était fermée par un groupe composé du marié et de la mariée, accompagnés de leurs parents et frères et sœurs. Le ballet débutait par une danse générale des garçons et des filles du village, suivie d'un pas-de-deux du frère et de la sœur des mariés, qui présentaient des bouquets au seigneur et à la dame. Ces derniers dansaient ensuite une courante, un menuet et une gigue, exécutés avec noblesse et grâce malgré leur ancienneté et les habits riches mais comiques. Les filles et les garçons de la noce présentaient à leur tour des bouquets au marié et à la mariée. Le magister et sa femme, ainsi que les parents des mariés, dansaient ensemble. Tous les participants se joignaient ensuite pour inviter le marié et la mariée à danser, formant des entrées générales qui terminaient le ballet. Le ballet, composé par le sieur de Heffe, fut acclamé par la cour et redemandé une seconde fois. La décoration de la salle avait été modifiée pour l'occasion, représentant un ancien château avec des arbres et des guirlandes de fleurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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375
p. 220-224
QUATRIÈME BAL, le 7 Février.
Début :
Le Sujet du Ballet préparé pour ce quatriéme Bal étoit les Élémens, distribué [...]
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : QUATRIÈME BAL, le 7 Février.
QUATRIÈME BAL , le 7 Février.
Le Sujet du Ballet préparé pour ce
quatriéme Bal étoit les Elémens , dif
tribué comme celui des Saifons e
quatre Quadrilles.
LE FE U
M. le Marquis d'ENTRAGUES,
M. le Marquis d'ESCARS .
Mde la Marquife de SALUCES,
Mde la Marquife de MAILLY,
L'AIR.
M. le Baron de FRISENDorff,
M. le Marquis d'HARCOUR . *
Mde la Marquife de STAINVILLE.
Mde la Marquife de BELSUNce.
* Au Bal ſuivant M. le Marquis de CHABRILLAN
prit la place de M. le Marquis d'HARCOUR.
MARS. 1763.
221
LA TERRE.
M. le Comte d'EGREVILLE,
M. le Marquis de POLIGNAC.
Mde la Marquife de GLION.
Mde la Marquife de NAGU.
L'EAU.
M. le Prince de BOURNONVILLE.
M. le Prince de GUIMENÉ.
Mde la Princeffe de CHIMAY.
Mde la Marquife de SERAN.
On s'étoit propofé , dans les habillemens
de ce Ballet , de repréfenter les
Elémens , moins par les Etres connus
dans les fictions ordinaires , que par la
fupofition de Corps fantaftiques qui
feroient formés de chaque Elément
même. L'éxécution a repondu à ce pro
jet , autant que l'art peut atteindre à
cette forte de repréfentation. Ainfi
pour les Perfonnages de la Terre , on
avoit arrangé des habits de forme fimplé
& peu drapée , dont les fonds , de
différens gris , étoient rayés de couches
, ou lames d'or & d'argent , tournées
en ornemens måles fur certaines
K. iij
222 MERCURE DE FRANCÈ.
parties. Le tout enrichi de pierreries.
Le Quadrille de l'Eau étoit très-brillant
, & paroiffoit vêtu de cet Elément
même , dont on avoit imité les diverfes
couleurs & quelques- uns de fes effets.
Celui du Feu fembloit couvert de feux
de différentes nuances , fans aucun rapport
aux repréſentations de Furies ou
de Démons. Ces trois Quadrilles étoient
fort riches. Dans celui de l'Airil régnoit
plus de galanterie : des fonds d'un bleu
célefte ornés de nuages légers & tranf
parens , de volans ddee gaze que l'air agitoit
, & d'étoiles brillantes entrevues
dans plufieurs endroits. Tels étoient les
habillemens de ce Quadrille.
Ainfi que dans le Ballet des Saifons,
les quatre Quadrilles entroient fur une
Marche , en groupes féparés les uns des
autres. Ils danfoient chacun des Entrées
adaptées au caractère de chaque
Elément. Ils fe mêloient enfemble, enfuite
ils fe repartageoient & formoient
des Danfes particulières à certaines diftances
les uns des autres. Enfin ils fe
réuniffoient pour former l'Entrée gé
nérale de la fin .
- Ce Ballet , dont la compofition étoit
ingénieufe & agréable , fut éxécuté
MARS. 1763. 223
avec une précifion que l'on auroit à
peine éxigé des gens de l'art ; & avec
des grâces plus faciles à rencontrer dans
des Danfeurs de l'ordre de ceux qui
figuroient à ces Bals , que dans ceux
mêmes qui font profeffion de ce talent
.
La compofition des Entrées de ce
Ballet étoit du fieur Lani , Maître des
Pallets de l'Académie Royale de Mufique.
Il fit une impreffion très-agréable
fur la Cour, qui le redemanda , & il fut
danfé deux fois .
Dans le même Bal on revit avec un
nouveau plaifir le Ballet de la Noce
de Village , qui avoit été redemandé
& qui fut danſé deux fois .
La Décoration de la Salle avoit été
totalement changée pour ce Bal . Elle
fut enrichie de Pierreries qui formoient
des ornemens dans toutes fes parties ,
relatifs à ceux de l'Architecture ou affortis
& mariés avec ces mêmes ornemens
ainfi que de fuperbes rofettes aux
endroits du plafond , d'où pendoient les
luftres. Ceux-ci étoient fufpendus - par
des guirlandes des mêmes Pierreries entremêlées
de fleurs .Toute cette brillante
décoration avoit été difpofée & exé-
,
Kiv
224 MERCURE DE FRANCE.
cutée par le fieur Levêque , Garde -magazin
général des Menus & Plaiſirs du
ROI.
Le Sujet du Ballet préparé pour ce
quatriéme Bal étoit les Elémens , dif
tribué comme celui des Saifons e
quatre Quadrilles.
LE FE U
M. le Marquis d'ENTRAGUES,
M. le Marquis d'ESCARS .
Mde la Marquife de SALUCES,
Mde la Marquife de MAILLY,
L'AIR.
M. le Baron de FRISENDorff,
M. le Marquis d'HARCOUR . *
Mde la Marquife de STAINVILLE.
Mde la Marquife de BELSUNce.
* Au Bal ſuivant M. le Marquis de CHABRILLAN
prit la place de M. le Marquis d'HARCOUR.
MARS. 1763.
221
LA TERRE.
M. le Comte d'EGREVILLE,
M. le Marquis de POLIGNAC.
Mde la Marquife de GLION.
Mde la Marquife de NAGU.
L'EAU.
M. le Prince de BOURNONVILLE.
M. le Prince de GUIMENÉ.
Mde la Princeffe de CHIMAY.
Mde la Marquife de SERAN.
On s'étoit propofé , dans les habillemens
de ce Ballet , de repréfenter les
Elémens , moins par les Etres connus
dans les fictions ordinaires , que par la
fupofition de Corps fantaftiques qui
feroient formés de chaque Elément
même. L'éxécution a repondu à ce pro
jet , autant que l'art peut atteindre à
cette forte de repréfentation. Ainfi
pour les Perfonnages de la Terre , on
avoit arrangé des habits de forme fimplé
& peu drapée , dont les fonds , de
différens gris , étoient rayés de couches
, ou lames d'or & d'argent , tournées
en ornemens måles fur certaines
K. iij
222 MERCURE DE FRANCÈ.
parties. Le tout enrichi de pierreries.
Le Quadrille de l'Eau étoit très-brillant
, & paroiffoit vêtu de cet Elément
même , dont on avoit imité les diverfes
couleurs & quelques- uns de fes effets.
Celui du Feu fembloit couvert de feux
de différentes nuances , fans aucun rapport
aux repréſentations de Furies ou
de Démons. Ces trois Quadrilles étoient
fort riches. Dans celui de l'Airil régnoit
plus de galanterie : des fonds d'un bleu
célefte ornés de nuages légers & tranf
parens , de volans ddee gaze que l'air agitoit
, & d'étoiles brillantes entrevues
dans plufieurs endroits. Tels étoient les
habillemens de ce Quadrille.
Ainfi que dans le Ballet des Saifons,
les quatre Quadrilles entroient fur une
Marche , en groupes féparés les uns des
autres. Ils danfoient chacun des Entrées
adaptées au caractère de chaque
Elément. Ils fe mêloient enfemble, enfuite
ils fe repartageoient & formoient
des Danfes particulières à certaines diftances
les uns des autres. Enfin ils fe
réuniffoient pour former l'Entrée gé
nérale de la fin .
- Ce Ballet , dont la compofition étoit
ingénieufe & agréable , fut éxécuté
MARS. 1763. 223
avec une précifion que l'on auroit à
peine éxigé des gens de l'art ; & avec
des grâces plus faciles à rencontrer dans
des Danfeurs de l'ordre de ceux qui
figuroient à ces Bals , que dans ceux
mêmes qui font profeffion de ce talent
.
La compofition des Entrées de ce
Ballet étoit du fieur Lani , Maître des
Pallets de l'Académie Royale de Mufique.
Il fit une impreffion très-agréable
fur la Cour, qui le redemanda , & il fut
danfé deux fois .
Dans le même Bal on revit avec un
nouveau plaifir le Ballet de la Noce
de Village , qui avoit été redemandé
& qui fut danſé deux fois .
La Décoration de la Salle avoit été
totalement changée pour ce Bal . Elle
fut enrichie de Pierreries qui formoient
des ornemens dans toutes fes parties ,
relatifs à ceux de l'Architecture ou affortis
& mariés avec ces mêmes ornemens
ainfi que de fuperbes rofettes aux
endroits du plafond , d'où pendoient les
luftres. Ceux-ci étoient fufpendus - par
des guirlandes des mêmes Pierreries entremêlées
de fleurs .Toute cette brillante
décoration avoit été difpofée & exé-
,
Kiv
224 MERCURE DE FRANCE.
cutée par le fieur Levêque , Garde -magazin
général des Menus & Plaiſirs du
ROI.
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Résumé : QUATRIÈME BAL, le 7 Février.
Le quatrième bal, organisé le 7 février, proposait un ballet sur le thème des éléments, divisé en quatre quadrilles représentant le feu, la terre, l'eau et l'air. Chaque quadrille était incarné par des personnages en costumes fantastiques évoquant les éléments. Le quadrille du feu était orné de feux de différentes nuances, celui de l'eau imitait les couleurs et effets de l'eau, celui de la terre portait des habits gris enrichis de pierreries, et celui de l'air était décoré de bleus célestes, de nuages et d'étoiles. Les quadrilles entraient en marche, dansaient des entrées adaptées à chaque élément, se mêlaient, se séparaient et se réunissaient pour une entrée générale finale. La composition du ballet, due au sieur Lani, fut exécutée avec précision et grâce, et fut redemandée par la cour. Le ballet de la Noce de Village fut également redansé. La salle fut redécorée avec des pierreries formant des ornements architecturaux et des rosettes au plafond, le tout exécuté par le sieur Levêque.
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376
p. 224-232
CINQUIÈME BAL, le 14 Février.
Début :
Le Mai Flamand fut le Sujet d'un nouveau Ballet, pour cette dernière [...]
Mots clefs :
Seigneur, Cœur, Ballet, Filles
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texteReconnaissance textuelle : CINQUIÈME BAL, le 14 Février.
CINQUIÈME BAL , le 14 Février.
Le Mai Flamand fut le Sujet d'un
nouveau Ballet , pour cette dernière
Nuit. Plus Pantomime , plus en action
& plus compofé qu'aucun des précédens
, nous allons éffayer de détailler
la compofition & les parties du tableau
qu'il repréfentoit. L'objet en étoit l'hom
mage rendu les habitans d'un canton
de Flandres à un ancien & très - grand
Seigneur de ce Pays. On fuppofe quel'action
de cet hommage étoit de planter un
Mai devant fon château , avec tout
l'appareil & toute la gaîé des fêtes qui
peuvent embellir cette forte de cérémonial
champêtre.
par
Ainfi cela formoit deux corps de ballet
diftingués. L'un compofé du Seigneur
avec fa famille , les Seigneurs & Dames
de fa Cour ou de fa compagnie , &
tout le cortége qui accompagnoit les
Seigneurs de ce pays. Dans l'autre corps
de Ballet étoient les Habitans avec un
Bourgmestre à leur tête.
ر
MARS. 1763. 225
La Salle du Bal repréfentoit la Scène
convenable à cette action : un château
antique dans le fond , du genre des anciens
édifices de Flandres , & la partie
où l'on danfoit ornée de verdure & de
fleurs.
Diftribution des Perfonnages danfans
dans le Ballet.
LE
SEIGNEUR ,
Un SEIGNEUR de
fa Compagnie ,
Le Fils du SEIgneur
,
La Fille du SEIGNEUR
,
Une Dame de la
Cour du SEIGNEUR
,
M. le Marquis de
SERAN.
M. leMarquis d'AVARAI.
MM.. llee Comte de
LAVAIR.
Mde la Comteffe
d'ESPARBÉS
.”
Mde la Marquife
de BRANCAS.
La Gouvernante , Mdela Ducheffe de
MAZARIN.
Le Bourgmestre , M. le Marquis de
GARÇONS duVillage,
ouPayfans
Flamans.
VAUDREUIL.
FILLES du Villa
ge ou Flamandes.
M. le Duc de Mde la Marquife
FRONSAC .
de BEZONS .
K v z
226 MERCURE DE FRANCE.
M. le Marquis de
DURAS : mo ha
M. le Comte de
RABODANGE.
M. le Vicomte de
CHABOT.
M. le Comte
COIGNY.
de
M. le Chevalier de
COIGNYAY
Mde la Baronne de
WASSEBERGH
.
Mde la Ducheffe
de CoSSÉ.
Mde la Marquife
d'AVARAI.
Mde la Vicomteffe
de BEAUNE.
Mde de ROCHAMBEAU
.
Six Pages vêtus à l'antique & à la
Flamande.
Symphonistes.
Deux Pages , portant chacun un faucon
fur le poing , ouvroient la marche.
Enfuite paroiffoit le Seigneur , fuivi de
deux autres Pages , dont l'un portoir fa
Rondache & l'autre fon Epée. Le jeune
Seigneur , fa Soeur , avec la Gouvernante
, entroient à la fuite avec deux
autres Pages , dont l'un portoit un Arc
& l'autre une Lance. La Dame & le Seigneur
de cette Cour les fuivoient.
Le Bourgmestre ( vêtu de noir & dans
l'exact habillement des portraits de Wandeik
& Reimbranz ) étoit fuivi des Payfannes
Flamandes & dé Symphoniſtes ,
dont les inftrumens étoient ornés de rubans
& d'oripeaux,
MARS. 1763. 227
Le Seigneur , avec fa Famille & fa
Cour , alloir prendre place au fond de
la Salle. Quelques Garçons du Village
faifoient groupe au milieu de la Salle ;
d'autres pofoient par derriere des gradins
de gazon. On apportoit enfuite le Mai ,
& les Payfans Flamands qui le portoient
avoient des maillets & des coins pour le
planter.
Le Bourgmestre faifoit ranger les Filles
du Village en demi-rond. Il ordonnoit
enfuite aux Symphonistes de commencer
une Sérénade en l'honneur du
Seigneur , pendant laquelle les Garçons
élevoient le Mai , qui étoit orné de cercles
de fleurs par étages. Sur la fin de
la Sérénade , les Symphoniftes alloient
fe placer fur les gradins de gazons , au
pied du Mai qu'ils environnoient.
Ces Joueurs d'inftrumens , vêtus à
la Flamande & de couleur forte , ainfi
groupés au centre , faifoient valoir &
reffortir les autres parties éclatantes du
tableau .
Les filles du Village conduifoient
en danfant le Bourguemeftre à un fiége
préparé auprès du Mai en face de la
Cour. Dès qu'il y étoit affis , les Garçons
Flamands & les Filles formoient
enfemble plufieurs danfes autour de ce
Mai. K vj
228 MERCURE DE FRANCE.
Le Bourguemeftre fe levoit ; il alloit
inviter le Seigneur à danfer avec fa
Compagnie , & retournoit gravement
reprendre fa place. Le Seigneur fa
Famille & fa Compagnie , danfoient
des Entrées conformes à la dignité de
leurs caractères..
,
Tout le Village applaudiffoit par des
battemens de mains à la complaifance
du Seigneur & de fa Cour. Tous formoient
une Entrée de trois en trois, ce
qui faifoit quatre groupes aux quatre
coins de la Salle .
Les Pages s'approchoient du Mai , en
détachoient de très-longues guirlandes
de fleurs , dont il étoit entouré. Sur la
fin des précédentes entrées , ils alloient
occuper les quatre angles , & les deux
milieux de côté de la Salle , en tenant &
foulevant les extrémités des guirlandes ,
ce qui formoit un Baldaquin très- galant.
Sur des Allemandes que jouoit la
Symphonie , le Seigneur fe levoit avec
vivacité & alloit inviter les Dames du
Bal à danfer , en leur préfentant les
hommes de fa cour. Les Filles du Village
alloient prendre des hommes dans
le Bal , & tous enfemble danfoient
fous le Baldaquin de fleurs. Ce moment
MARS. 1763. 229
de mêlange des Flamands avec les autres
Perfonnes du Bal produifoit un
tumulte de gaîté très-piquant & trèsagréable.
Le Bourgmeftre interrompoit
ces Danfes ; & lorfque le Seigneur
avec fa cour avoit repris fa place au bas
des loges de SA MAJESTÉ , il raffembloit
tous fes habitans en demi cercle
& chantoit les couplets fuivans
fur
l'Air de la Ronde des Amours Grivois
ainfi qu'il eft notté ci- contre. Tous les
couplets étoient adreffés au Seigneur
& les Affiftans en répétoient le
refrain au Choeur,
Vla donc not' Mai qu'eſt planté !
Je viens compléter l'hommage.
Pour nous donner plus d'gaîté ,
Et couronner notre ouvrage,
Faut la chanson du Seigneur ;
C'est dans l'ordre & c'eft l'ufage ;
Le coeur doit donner au coeur ( refrain . )
Le vrai droit du Seigneur.
Son Domaine eft ben peuplé ;
Quoiqu'ça falle ben du monde ,
Tout ç'monde- là raſſemblé ,
F'roit chorus à notre ronde ,
Diroit comm'nous : »> notre bonheur
» Sur vos jours , fur vous fe fonde ;
230 MERCURE DE FRANCE.
> Tous nos coeurs ne font qu'un coeur ;
» C'eft l'vrai droit du Seigneur.
On l'aim'roit quand i'n' feroit
Pas d'une auffi bonn'famille :
Pourquoi ? ç'eft qu'il brillercit
Partout où la bonté brille .
Et quand nous l'chantons , l'ardeur
Qui dans tous nos yeux petille ,
Rend ben moins au rang qu'au coeur
De notre bon Seigneur.
A par foi chacun penſoit
C'que jly dis , qu'eft ben , c'que j'penſe
A tous nos coeurs ça peloit ;
Pour eux l'mien rompt le filence :
Au furplus ça n'fait qu'un coeur
De plus dans la confidence.
Ouvrons donc nos coeurs en choeur
A notre bon Seigneur.
Sa Famill' qu'il couv' des yeux
En bonté comin'ça lui r'ſemble !
Tous ont leur part dans les voeux
Qu'un mêm' zéle ici raffemble :
Ils aimont tant not' bonheur
Que pour nous ils n'ont enſemble
Qu'un mêm' coeur qui tient du coeur
De notre bon Seigneur .
MARS. 231
Avant de v'nir , je m'difois :
Comment eft-c' que j'vais m'y prendre ?
J'voulois chanter ; puis j'nofois :
V'la pourtant qui'l vient d'mentendre !
Sa bonté guérit d'la peur ;
Si ça m'fait trop entreprendre ;
Le pardon eft dans fon coeur :
C'eſt d'vrai droit du Seigneur.
Cette Ronde fut chantée très- agréablement
, avec beaucoup de naturel &
d'enjouement. Chaque couplet en étoit
univerfellement applaudi.
Après la Ronde , les Garçons alloient
inviter le Bourgmestre à danfer : il s'en
défendoit beaucoup , il refufoit même
les Filles : mais il étoit entraîné par
toutes ces troupes réunies . Enfuite il
s'animoit ; enforte qu'il danfoit une entrée
feul ; puis il alloit prendre le Seigneur
& fa cour, qu'il engageoit à danfer
avec lui . Les Garçons & les Filles formoient
un Rond , qui environnoit le
Seigneur , fa Cour & le Bourgmeftre.
Un groupe général de tous les perfonnages
terminoit le Ballet d'une manière
très- brillante.
La compofition générale du Ballet &
de toutes les Entrées eft du fieur de
132 MERCURE DE FRANCE.
Heffe ; le fieur Lani avoit compofé les
premieres Entrées du Seigneur & de fa
Cour.
Nous ne donnerons point le détail
des Habillemens , il nous fuffira de dire
que l'effet général en parut brillant &
agréable. Ils étoient tous dans le genre
convenable , & l'Enfemble produifoit
deux Tableaux réunis fidélement
”
,
copiés mais avec choix choix , d'après
Vauwermans , pour les Flamands de
qualité , & d'après Tenieres pour les
Villageois.
Ce Ballet eût le fuccès qu'on
s'en étoit promis . Il fut exécuté avec la
plus grande précifion & les grâces propres
du genre , dans tous les caractères
différens dont il étoit compofé . Il fut
redemandé & danfé trois fois dans cette
même nuit , & toutes les fois applaudi
avec une nouvelle vivacité.
M. le DUC DE DURAS , Premier
Gentilhomme de la Chambre en exercice
, fecondé de MM. les autres Gentilshommes
de la Chambre , faifoit les
honneurs à tous ces Bals.
Il y avoit dans les Salles joignantes
celle du Bal , toutes les fortes de rafraîchiffemens
que l'on pouvoit defirer,
ainfi que les Bouillons , confommés & c.
Le Mai Flamand fut le Sujet d'un
nouveau Ballet , pour cette dernière
Nuit. Plus Pantomime , plus en action
& plus compofé qu'aucun des précédens
, nous allons éffayer de détailler
la compofition & les parties du tableau
qu'il repréfentoit. L'objet en étoit l'hom
mage rendu les habitans d'un canton
de Flandres à un ancien & très - grand
Seigneur de ce Pays. On fuppofe quel'action
de cet hommage étoit de planter un
Mai devant fon château , avec tout
l'appareil & toute la gaîé des fêtes qui
peuvent embellir cette forte de cérémonial
champêtre.
par
Ainfi cela formoit deux corps de ballet
diftingués. L'un compofé du Seigneur
avec fa famille , les Seigneurs & Dames
de fa Cour ou de fa compagnie , &
tout le cortége qui accompagnoit les
Seigneurs de ce pays. Dans l'autre corps
de Ballet étoient les Habitans avec un
Bourgmestre à leur tête.
ر
MARS. 1763. 225
La Salle du Bal repréfentoit la Scène
convenable à cette action : un château
antique dans le fond , du genre des anciens
édifices de Flandres , & la partie
où l'on danfoit ornée de verdure & de
fleurs.
Diftribution des Perfonnages danfans
dans le Ballet.
LE
SEIGNEUR ,
Un SEIGNEUR de
fa Compagnie ,
Le Fils du SEIgneur
,
La Fille du SEIGNEUR
,
Une Dame de la
Cour du SEIGNEUR
,
M. le Marquis de
SERAN.
M. leMarquis d'AVARAI.
MM.. llee Comte de
LAVAIR.
Mde la Comteffe
d'ESPARBÉS
.”
Mde la Marquife
de BRANCAS.
La Gouvernante , Mdela Ducheffe de
MAZARIN.
Le Bourgmestre , M. le Marquis de
GARÇONS duVillage,
ouPayfans
Flamans.
VAUDREUIL.
FILLES du Villa
ge ou Flamandes.
M. le Duc de Mde la Marquife
FRONSAC .
de BEZONS .
K v z
226 MERCURE DE FRANCE.
M. le Marquis de
DURAS : mo ha
M. le Comte de
RABODANGE.
M. le Vicomte de
CHABOT.
M. le Comte
COIGNY.
de
M. le Chevalier de
COIGNYAY
Mde la Baronne de
WASSEBERGH
.
Mde la Ducheffe
de CoSSÉ.
Mde la Marquife
d'AVARAI.
Mde la Vicomteffe
de BEAUNE.
Mde de ROCHAMBEAU
.
Six Pages vêtus à l'antique & à la
Flamande.
Symphonistes.
Deux Pages , portant chacun un faucon
fur le poing , ouvroient la marche.
Enfuite paroiffoit le Seigneur , fuivi de
deux autres Pages , dont l'un portoir fa
Rondache & l'autre fon Epée. Le jeune
Seigneur , fa Soeur , avec la Gouvernante
, entroient à la fuite avec deux
autres Pages , dont l'un portoit un Arc
& l'autre une Lance. La Dame & le Seigneur
de cette Cour les fuivoient.
Le Bourgmestre ( vêtu de noir & dans
l'exact habillement des portraits de Wandeik
& Reimbranz ) étoit fuivi des Payfannes
Flamandes & dé Symphoniſtes ,
dont les inftrumens étoient ornés de rubans
& d'oripeaux,
MARS. 1763. 227
Le Seigneur , avec fa Famille & fa
Cour , alloir prendre place au fond de
la Salle. Quelques Garçons du Village
faifoient groupe au milieu de la Salle ;
d'autres pofoient par derriere des gradins
de gazon. On apportoit enfuite le Mai ,
& les Payfans Flamands qui le portoient
avoient des maillets & des coins pour le
planter.
Le Bourgmestre faifoit ranger les Filles
du Village en demi-rond. Il ordonnoit
enfuite aux Symphonistes de commencer
une Sérénade en l'honneur du
Seigneur , pendant laquelle les Garçons
élevoient le Mai , qui étoit orné de cercles
de fleurs par étages. Sur la fin de
la Sérénade , les Symphoniftes alloient
fe placer fur les gradins de gazons , au
pied du Mai qu'ils environnoient.
Ces Joueurs d'inftrumens , vêtus à
la Flamande & de couleur forte , ainfi
groupés au centre , faifoient valoir &
reffortir les autres parties éclatantes du
tableau .
Les filles du Village conduifoient
en danfant le Bourguemeftre à un fiége
préparé auprès du Mai en face de la
Cour. Dès qu'il y étoit affis , les Garçons
Flamands & les Filles formoient
enfemble plufieurs danfes autour de ce
Mai. K vj
228 MERCURE DE FRANCE.
Le Bourguemeftre fe levoit ; il alloit
inviter le Seigneur à danfer avec fa
Compagnie , & retournoit gravement
reprendre fa place. Le Seigneur fa
Famille & fa Compagnie , danfoient
des Entrées conformes à la dignité de
leurs caractères..
,
Tout le Village applaudiffoit par des
battemens de mains à la complaifance
du Seigneur & de fa Cour. Tous formoient
une Entrée de trois en trois, ce
qui faifoit quatre groupes aux quatre
coins de la Salle .
Les Pages s'approchoient du Mai , en
détachoient de très-longues guirlandes
de fleurs , dont il étoit entouré. Sur la
fin des précédentes entrées , ils alloient
occuper les quatre angles , & les deux
milieux de côté de la Salle , en tenant &
foulevant les extrémités des guirlandes ,
ce qui formoit un Baldaquin très- galant.
Sur des Allemandes que jouoit la
Symphonie , le Seigneur fe levoit avec
vivacité & alloit inviter les Dames du
Bal à danfer , en leur préfentant les
hommes de fa cour. Les Filles du Village
alloient prendre des hommes dans
le Bal , & tous enfemble danfoient
fous le Baldaquin de fleurs. Ce moment
MARS. 1763. 229
de mêlange des Flamands avec les autres
Perfonnes du Bal produifoit un
tumulte de gaîté très-piquant & trèsagréable.
Le Bourgmeftre interrompoit
ces Danfes ; & lorfque le Seigneur
avec fa cour avoit repris fa place au bas
des loges de SA MAJESTÉ , il raffembloit
tous fes habitans en demi cercle
& chantoit les couplets fuivans
fur
l'Air de la Ronde des Amours Grivois
ainfi qu'il eft notté ci- contre. Tous les
couplets étoient adreffés au Seigneur
& les Affiftans en répétoient le
refrain au Choeur,
Vla donc not' Mai qu'eſt planté !
Je viens compléter l'hommage.
Pour nous donner plus d'gaîté ,
Et couronner notre ouvrage,
Faut la chanson du Seigneur ;
C'est dans l'ordre & c'eft l'ufage ;
Le coeur doit donner au coeur ( refrain . )
Le vrai droit du Seigneur.
Son Domaine eft ben peuplé ;
Quoiqu'ça falle ben du monde ,
Tout ç'monde- là raſſemblé ,
F'roit chorus à notre ronde ,
Diroit comm'nous : »> notre bonheur
» Sur vos jours , fur vous fe fonde ;
230 MERCURE DE FRANCE.
> Tous nos coeurs ne font qu'un coeur ;
» C'eft l'vrai droit du Seigneur.
On l'aim'roit quand i'n' feroit
Pas d'une auffi bonn'famille :
Pourquoi ? ç'eft qu'il brillercit
Partout où la bonté brille .
Et quand nous l'chantons , l'ardeur
Qui dans tous nos yeux petille ,
Rend ben moins au rang qu'au coeur
De notre bon Seigneur.
A par foi chacun penſoit
C'que jly dis , qu'eft ben , c'que j'penſe
A tous nos coeurs ça peloit ;
Pour eux l'mien rompt le filence :
Au furplus ça n'fait qu'un coeur
De plus dans la confidence.
Ouvrons donc nos coeurs en choeur
A notre bon Seigneur.
Sa Famill' qu'il couv' des yeux
En bonté comin'ça lui r'ſemble !
Tous ont leur part dans les voeux
Qu'un mêm' zéle ici raffemble :
Ils aimont tant not' bonheur
Que pour nous ils n'ont enſemble
Qu'un mêm' coeur qui tient du coeur
De notre bon Seigneur .
MARS. 231
Avant de v'nir , je m'difois :
Comment eft-c' que j'vais m'y prendre ?
J'voulois chanter ; puis j'nofois :
V'la pourtant qui'l vient d'mentendre !
Sa bonté guérit d'la peur ;
Si ça m'fait trop entreprendre ;
Le pardon eft dans fon coeur :
C'eſt d'vrai droit du Seigneur.
Cette Ronde fut chantée très- agréablement
, avec beaucoup de naturel &
d'enjouement. Chaque couplet en étoit
univerfellement applaudi.
Après la Ronde , les Garçons alloient
inviter le Bourgmestre à danfer : il s'en
défendoit beaucoup , il refufoit même
les Filles : mais il étoit entraîné par
toutes ces troupes réunies . Enfuite il
s'animoit ; enforte qu'il danfoit une entrée
feul ; puis il alloit prendre le Seigneur
& fa cour, qu'il engageoit à danfer
avec lui . Les Garçons & les Filles formoient
un Rond , qui environnoit le
Seigneur , fa Cour & le Bourgmeftre.
Un groupe général de tous les perfonnages
terminoit le Ballet d'une manière
très- brillante.
La compofition générale du Ballet &
de toutes les Entrées eft du fieur de
132 MERCURE DE FRANCE.
Heffe ; le fieur Lani avoit compofé les
premieres Entrées du Seigneur & de fa
Cour.
Nous ne donnerons point le détail
des Habillemens , il nous fuffira de dire
que l'effet général en parut brillant &
agréable. Ils étoient tous dans le genre
convenable , & l'Enfemble produifoit
deux Tableaux réunis fidélement
”
,
copiés mais avec choix choix , d'après
Vauwermans , pour les Flamands de
qualité , & d'après Tenieres pour les
Villageois.
Ce Ballet eût le fuccès qu'on
s'en étoit promis . Il fut exécuté avec la
plus grande précifion & les grâces propres
du genre , dans tous les caractères
différens dont il étoit compofé . Il fut
redemandé & danfé trois fois dans cette
même nuit , & toutes les fois applaudi
avec une nouvelle vivacité.
M. le DUC DE DURAS , Premier
Gentilhomme de la Chambre en exercice
, fecondé de MM. les autres Gentilshommes
de la Chambre , faifoit les
honneurs à tous ces Bals.
Il y avoit dans les Salles joignantes
celle du Bal , toutes les fortes de rafraîchiffemens
que l'on pouvoit defirer,
ainfi que les Bouillons , confommés & c.
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Résumé : CINQUIÈME BAL, le 14 Février.
Le 14 février, un ballet intitulé 'Le Mai Flamand' a été présenté lors du cinquième bal. Ce ballet, plus pantomimique et en action que les précédents, mettait en scène l'hommage rendu par les habitants d'un canton de Flandres à un ancien et grand seigneur du pays. L'action principale consistait à planter un mai devant le château du seigneur, accompagné de festivités champêtres. La salle de bal était décorée pour ressembler à une scène flamande, avec un château antique en fond et des ornements de verdure et de fleurs là où l'on dansait. Le ballet se divisait en deux groupes distincts : l'un composé du seigneur, de sa famille, des seigneurs et dames de sa cour, et de leur cortège ; l'autre formé par les habitants, dirigés par un bourgmestre. Les personnages principaux incluaient le seigneur, sa famille, des membres de la cour, et divers nobles tels que le marquis de Seran, le marquis d'Avaray, et la comtesse d'Esparbès. Le bourgmestre, vêtu à la manière des portraits de Vandeyck et Rembrandt, était suivi par des paysans et des symphonistes. Le ballet débutait par l'entrée du seigneur, suivi de sa famille et de sa cour, puis par l'arrivée du bourgmestre et des habitants. Le mai, orné de fleurs, était planté au centre de la salle. Les symphonistes jouaient une sérénade pendant que le mai était élevé. Ensuite, le bourgmestre invitait le seigneur à danser, et tous les participants formaient des danses autour du mai. Le ballet se poursuivait avec des danses et des chants, notamment une ronde en l'honneur du seigneur. Après la ronde, les garçons invitaient le bourgmestre à danser, et tous les personnages se rejoignaient pour une entrée générale. La composition du ballet et des entrées était attribuée à M. Heffe, tandis que M. Lani avait composé les premières entrées du seigneur et de sa cour. Les costumes, inspirés des œuvres de Vauwermans et Teniers, étaient brillants et appropriés. Le ballet a rencontré un grand succès et a été redemandé trois fois au cours de la même nuit, chaque fois acclamé avec enthousiasme. M. le duc de Duras, Premier Gentilhomme de la Chambre, et les autres gentilshommes de la Chambre faisaient les honneurs de ces bals. Des rafraîchissements étaient disponibles dans les salles adjacentes.
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377
p. 233-234
AUTRES BALS A LA COUR.
Début :
Il y a eu, pendant ce Carnaval, plusieurs Bals particuliers à la Cour. [...]
Mots clefs :
Jeunesse, Carnaval, Maréchale de Duras
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texteReconnaissance textuelle : AUTRES BALS A LA COUR.
AUTRES BALS A LA COUR.
Il y a eu , pendant ce Carnaval ,
plufieurs Bals particuliers à la Cour.
Entre-autres, il y en avoit reguliérement
chaque femaine , chez Madame la Princeffe
de GUIMENÉ , où danfoit la
plus brillante Jeuneffe . Le Mardi
dernier jour du Carnaval , Madame
la Maréchale de DURAS en donna un
pour les Dames qui n'étoient plus dans
l'ufage de danfer. La plupart des Dames
& des Seigneurs qui formoient ce Bal
étoient Pères & Mères de ceux qui danfoient
cette même nuît à l'autre Bal.
Vers 5 heures du matin , toute la Jeuneffe
qui avoit danfé chez Mde la Princeffe
de GUIMENÉ fe rendit chez
Mde la Maréchale de DURAS , & les
deux Bals fe trouvant réunis , les Pères
danferent avec leurs filles , & les fils
avec leurs mères . Ce dernier Bal dura
jufqu'à 10 heures du matin.
On fit à cette occafion la Chanfon
fuivante :
AIR Monfeigneur , vous ne voyez rien dans
Annette & Lubin ) ou Dodo , l'Enfant dormira
tantôt.
A moi , charmant Anacreon;
234 MERCURE DE FRANCE .
J'invoque aujourd'hui ton génie.
Des Jeux prolonger la faifon ,
C'eft ajouter à notre vie.
Appellons ici la gaîté ,
L'innocence & la liberté.
氰
Enfans de quinze ans ,
Laiffez danfer vos Mamans.
Conviens , Amour , qu'ici des ans
Tu méconnoîtrois l'intervalle :
La moins jeune de ces Mamans
Peut de fa fille être rivale.
Appellons , &c.
Belles , qui formez des projets ,
Trente ans eft pour vous le bel âge
Vous n'en avez pas moins d'attraits 3
Vous en connoiffez mieux l'ufage .
C'est le vrai noment d'être heureux :
On plait autant , on aime mieux.
Enfans , & c .
Croyez - vous que le Dieu malin ,
Dont je chéris & crains la flâme ,
Allume aux rayons du matin
Le flambeau qui brûle notre âme ?
Son feu , fi je l'ai bien fenti ,
Reflemble aux ardeurs du Midi.
Enfans , &c.
Il y a eu , pendant ce Carnaval ,
plufieurs Bals particuliers à la Cour.
Entre-autres, il y en avoit reguliérement
chaque femaine , chez Madame la Princeffe
de GUIMENÉ , où danfoit la
plus brillante Jeuneffe . Le Mardi
dernier jour du Carnaval , Madame
la Maréchale de DURAS en donna un
pour les Dames qui n'étoient plus dans
l'ufage de danfer. La plupart des Dames
& des Seigneurs qui formoient ce Bal
étoient Pères & Mères de ceux qui danfoient
cette même nuît à l'autre Bal.
Vers 5 heures du matin , toute la Jeuneffe
qui avoit danfé chez Mde la Princeffe
de GUIMENÉ fe rendit chez
Mde la Maréchale de DURAS , & les
deux Bals fe trouvant réunis , les Pères
danferent avec leurs filles , & les fils
avec leurs mères . Ce dernier Bal dura
jufqu'à 10 heures du matin.
On fit à cette occafion la Chanfon
fuivante :
AIR Monfeigneur , vous ne voyez rien dans
Annette & Lubin ) ou Dodo , l'Enfant dormira
tantôt.
A moi , charmant Anacreon;
234 MERCURE DE FRANCE .
J'invoque aujourd'hui ton génie.
Des Jeux prolonger la faifon ,
C'eft ajouter à notre vie.
Appellons ici la gaîté ,
L'innocence & la liberté.
氰
Enfans de quinze ans ,
Laiffez danfer vos Mamans.
Conviens , Amour , qu'ici des ans
Tu méconnoîtrois l'intervalle :
La moins jeune de ces Mamans
Peut de fa fille être rivale.
Appellons , &c.
Belles , qui formez des projets ,
Trente ans eft pour vous le bel âge
Vous n'en avez pas moins d'attraits 3
Vous en connoiffez mieux l'ufage .
C'est le vrai noment d'être heureux :
On plait autant , on aime mieux.
Enfans , & c .
Croyez - vous que le Dieu malin ,
Dont je chéris & crains la flâme ,
Allume aux rayons du matin
Le flambeau qui brûle notre âme ?
Son feu , fi je l'ai bien fenti ,
Reflemble aux ardeurs du Midi.
Enfans , &c.
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Résumé : AUTRES BALS A LA COUR.
Pendant le Carnaval, plusieurs bals ont eu lieu à la Cour. Chaque semaine, un bal se tenait chez Madame la Princesse de Guiméné, attirant la jeunesse la plus brillante. Le Mardi gras, Madame la Maréchale de Duras a organisé un bal pour les dames qui ne dansaient plus, principalement les parents des participants du bal de Madame de Guiméné. Vers 5 heures du matin, la jeunesse du premier bal s'est rendue chez Madame de Duras, réunissant ainsi les deux bals. Les pères ont dansé avec leurs filles et les fils avec leurs mères. Ce dernier bal a duré jusqu'à 10 heures du matin. Une chanson a été interprétée, invitant à la gaieté, l'innocence et la liberté, et soulignant que l'âge de trente ans est le bel âge pour les femmes. La chanson encourageait également les enfants à laisser danser leurs mères et mettait en avant la beauté et l'expérience des femmes plus âgées.
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378
p. 67
AUTRE.
Début :
Cinq pieds composent mon essence ; [...]
Mots clefs :
Orgue
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : AUTRE.
AUTR E.
CINQpieds compofent mon effence ;
Lecteur , pour me trouver donne - toi patience.
D'abord j'offre à tes yeux un métal ſéduiſant ;
Certain pronom Latin ; un Monstre dévorant ;
Un Adverbe François ; un Oiſeau de paſſage ;
Un endroit où tu fais fouvent plus d'un voyage ;
Enfin , ami Lecteur , fi tu veux raſſembler
Tous mes membres épars , tu peux te rappeller
Que tu me vois fouvent dans un faint domicile ,
Et que je fçais te plaire & t'attacher ,
Surtout lorfqu'une main habile
Sçait me toucher.
CINQpieds compofent mon effence ;
Lecteur , pour me trouver donne - toi patience.
D'abord j'offre à tes yeux un métal ſéduiſant ;
Certain pronom Latin ; un Monstre dévorant ;
Un Adverbe François ; un Oiſeau de paſſage ;
Un endroit où tu fais fouvent plus d'un voyage ;
Enfin , ami Lecteur , fi tu veux raſſembler
Tous mes membres épars , tu peux te rappeller
Que tu me vois fouvent dans un faint domicile ,
Et que je fçais te plaire & t'attacher ,
Surtout lorfqu'une main habile
Sçait me toucher.
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379
p. 148
COUPLETS Sur l'AIR : Laissez danser vos Mamans. SUR l'Elévation de la Statue du Roi ; & sur la PAIX.
Début :
QUELS transports ! quelle émotion ! [...]
Mots clefs :
Roi, Statue, Paix
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : COUPLETS Sur l'AIR : Laissez danser vos Mamans. SUR l'Elévation de la Statue du Roi ; & sur la PAIX.
COUPLETS
Sur l'AIR : Laiffex danfer vos Mamans.
SUR l'Elévation de la Statue du Roi ;
& fur la PAIX.
Q
UELS tranfports ! quelle émotion !
En voyant de Louis l'Image ?
Des Enfans de Pygmalion
C'eſt pour nous le plus bel ouvrage ;
Notre Roi s'élève à nos yeux ,
Au moment qu'il nous rend heureux !
Français , bons Français ,
Chantons Louis & la Paix ,
Le laurier croît dans les cyprès ,
Et fa recherche eſt une yvreffe :
L'olivier produit des Sujets ,
Et c'eft d'un bon Roi la richeffe :
LOUIS a les fiens dans fon coeur
Et fa gloire eft dans leur bonheur.
Français , bons Français !
Chantons Louis & la Paix.
Par M. B,,... Auteur de deux petites Piéces de
Vers inférées par erreur dans le Mercure de Mars
fous le nom de Madame B……….. pag. $ 9 & 60 . .....
Sur l'AIR : Laiffex danfer vos Mamans.
SUR l'Elévation de la Statue du Roi ;
& fur la PAIX.
Q
UELS tranfports ! quelle émotion !
En voyant de Louis l'Image ?
Des Enfans de Pygmalion
C'eſt pour nous le plus bel ouvrage ;
Notre Roi s'élève à nos yeux ,
Au moment qu'il nous rend heureux !
Français , bons Français ,
Chantons Louis & la Paix ,
Le laurier croît dans les cyprès ,
Et fa recherche eſt une yvreffe :
L'olivier produit des Sujets ,
Et c'eft d'un bon Roi la richeffe :
LOUIS a les fiens dans fon coeur
Et fa gloire eft dans leur bonheur.
Français , bons Français !
Chantons Louis & la Paix.
Par M. B,,... Auteur de deux petites Piéces de
Vers inférées par erreur dans le Mercure de Mars
fous le nom de Madame B……….. pag. $ 9 & 60 . .....
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Résumé : COUPLETS Sur l'AIR : Laissez danser vos Mamans. SUR l'Elévation de la Statue du Roi ; & sur la PAIX.
Le poème 'COUPLETS' célèbre l'élévation de la statue du roi Louis et la paix. Les auteurs expriment leur admiration pour le roi, comparé à l'œuvre de Pygmalion. La statue symbolise la prospérité et le bonheur des sujets, représentés par le laurier et l'olivier. La gloire du roi est liée au bien-être de ses sujets. Le poème se conclut par un appel à chanter Louis et la paix. L'auteur est M. B.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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380
p. 163-167
MUSIQUE.
Début :
MÉTHODE ou Principes pour enseigner & apprendre facilement l'accompagnement du Clavecin [...]
Mots clefs :
Flûte, Auteur, Méthode, Adresse, Ouvrage, Clavecin
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : MUSIQUE.
MUSIQUE...
METHODE THODE ou Principes pour enfeigner
& apprendre facilement l'accompagnement
du Clavecin ou l'harmonie
, le raifonnement , ou la théorie
de baffe fondamentale avec les
paffages de baffe- continue quelcon--
ques , & la façon de les accompagner
à coup-für , même fans chiffres & une.
Planche gravée à la fin du Livre pour
les exemples ; par M. Bertheau , Organifte
de la Métropole de Tours. Cette
méthode coûte 12 fols , & fe trouve à
Paris aux adreffes ordinaires de Mufique
; à Orléans , chez Chevillon , Li-.
braire , rue Royale ; à Angers chez
Boutemy ; à Tours , chez Lambert.
•
L'ART de la Flute Traverfière , par
M. de Luffe. Prix , 7 liv . 4 f. Se vend
aux adreffes ordinaires de Mufique , &
chez l'Auteur , rue S. Jacques , près S..
164 MERCURE DE FRANCE.
Yves , maifon de l'Univerfité à Paris.
L'Auteur a eu pour but dans cet ouvrage
de tirer des ténébres le principe
théorique & pratique de la flute , & de
l'expofer au grand jour avec toute la
précifion & la clarté dont il étoit fufceptible.
Par là ce principe devient à la
portée même de ceux qui n'ont aucune
connoiffance de la Mufique.
M. D. L, dans fon Difcours préliminaire
enfeigne à bien placer les mains
fur la flute donne la vraie façon de
l'emboucher , & démontre enfuite les
divers tacs ou coups de langue , leurs
différentes propriétés , la manière de les
articuler , les pofitions des doigts pour
former tous les tons des gammes naturelle,
diézée & bémolifée , & leurs tremblemens
appellés cadences.
Nous pouvons affurer que ces démonftrations
font faites plus nettement
qu'elles ne l'ont encore été.
L'Auteur entre fçavamment dans le
détail inftructif des agrémens , dans celui
de leur genre & du caractère d'expreffion
auquel ils font propres . Il parle
très-bien de la fixation des phraſes muficales
, du lieu & des momens confacrés
à la refpiration . Cet Article nous
paroît important pour la confervation
AVRIL 1763. 165
•
des poulmons. Si on eût pris ces mefures-
là plutôt , les Médecins n'auroient
pas affuré que la flute eft contraire aux
petites fantés ; la méthode victorieuſe
de M. D. L. doit faire évanouir ce préjugé.
Qu'on fçache ménager fa refpiration
, alors l'un des plus agréable inftrumens
de la Mufique reprendra vigueur
parmi nous. Un foufle doux & léger ne
ruinera jamais la poitrine. Nous confeillons
aux Amateurs de la flute de fe procurer
le Livre eſtimable de M. D. L. il
leur développera ce que nous ne faifons
qu'indiquer ici.
Après une tablature des fons harmoniques
, fuivent plufieurs leçons en forme
de petites Sonates avec la baffe , mais
proportionnées aux forces des Commencans.
L'ouvrage fe termine par douze
Caprices ou cadences finales remplis de
traits & de difficultés propres à faciliter
l'exercice de l'embouchure & des
doigts . On peut les inférer dans les Concertos
pour la flute .
Nous ne pouvons qu'applaudir à cette
nouvelle méthode ; elle jette de la
lumiére fur un art agréable , & foulage
les Maîtres en les difpenfant de la rebu-
´tante occupation d'écrire eux-mêmes des
principes ; mais fon plus grand mérite
166 MERCURE DE FRANCE .
eft de conduire leurs éléves à des fuc
cès auffi certains que rapides.
SEI SINFONIE , con violini , alto
viola , baffo , & corni da caccia a
piacimento , da Gio Battifta Cirri da
Forlir Opera feconda. Prix 9 liv . Chez
PAuteur , rue Croix des Petits - Champs ,
chez le fieur Mique , Perruquier , &
aux Adreffes ordinaires. Ces Symphonies
font d'un nouveau genre & fort
goûtées .
SONATES DE CLAVECIN , Premier
Livre. Par J. P. le Grand , Maître
de Clavecin & Organifte de l'Abbaye
S. Germain des Près. Chez l'Auteur
, rue S. Honoré , vis-à -vis la rue
neuve du Luxembourg ; & chez le fieur
le Menu , Marchand de Mufique , rue
du Roule , à la Clef d'Or, Prix 19 liv.
Cet Ouvrage fait honneur à fon
Auteur.
RÉFLEXIONS fur la Mufique ,
& la vraie manière de l'exécuter fur
le violon ; Par M. Brijon. Prix en blanc ,
avec les exemples & les airs gravés ,
3 liv . 12 f. à Paris chez l'Auteur , logé
chez M. Prudent , Profeffeur de Mu
fique & d'Inftrumens , rue du Petit
AVRIL. 1763 . 167
Pont , au bas de la rue S. Jacques , la
porte cochere à côté d'un Marchand
Papetier. On en trouve auffi des Exemplaires
chez M. Vaudemont , rue Beaurepaire
, près la rue Montorgueil , &
aux Adreffes ordinaires de Mufique.
Cet Ouvrage renferme des idées neuves
, auffi heureufement que clairement
exprimées. Nous en donnerons
ipceffamment l'Extrait.
METHODE THODE ou Principes pour enfeigner
& apprendre facilement l'accompagnement
du Clavecin ou l'harmonie
, le raifonnement , ou la théorie
de baffe fondamentale avec les
paffages de baffe- continue quelcon--
ques , & la façon de les accompagner
à coup-für , même fans chiffres & une.
Planche gravée à la fin du Livre pour
les exemples ; par M. Bertheau , Organifte
de la Métropole de Tours. Cette
méthode coûte 12 fols , & fe trouve à
Paris aux adreffes ordinaires de Mufique
; à Orléans , chez Chevillon , Li-.
braire , rue Royale ; à Angers chez
Boutemy ; à Tours , chez Lambert.
•
L'ART de la Flute Traverfière , par
M. de Luffe. Prix , 7 liv . 4 f. Se vend
aux adreffes ordinaires de Mufique , &
chez l'Auteur , rue S. Jacques , près S..
164 MERCURE DE FRANCE.
Yves , maifon de l'Univerfité à Paris.
L'Auteur a eu pour but dans cet ouvrage
de tirer des ténébres le principe
théorique & pratique de la flute , & de
l'expofer au grand jour avec toute la
précifion & la clarté dont il étoit fufceptible.
Par là ce principe devient à la
portée même de ceux qui n'ont aucune
connoiffance de la Mufique.
M. D. L, dans fon Difcours préliminaire
enfeigne à bien placer les mains
fur la flute donne la vraie façon de
l'emboucher , & démontre enfuite les
divers tacs ou coups de langue , leurs
différentes propriétés , la manière de les
articuler , les pofitions des doigts pour
former tous les tons des gammes naturelle,
diézée & bémolifée , & leurs tremblemens
appellés cadences.
Nous pouvons affurer que ces démonftrations
font faites plus nettement
qu'elles ne l'ont encore été.
L'Auteur entre fçavamment dans le
détail inftructif des agrémens , dans celui
de leur genre & du caractère d'expreffion
auquel ils font propres . Il parle
très-bien de la fixation des phraſes muficales
, du lieu & des momens confacrés
à la refpiration . Cet Article nous
paroît important pour la confervation
AVRIL 1763. 165
•
des poulmons. Si on eût pris ces mefures-
là plutôt , les Médecins n'auroient
pas affuré que la flute eft contraire aux
petites fantés ; la méthode victorieuſe
de M. D. L. doit faire évanouir ce préjugé.
Qu'on fçache ménager fa refpiration
, alors l'un des plus agréable inftrumens
de la Mufique reprendra vigueur
parmi nous. Un foufle doux & léger ne
ruinera jamais la poitrine. Nous confeillons
aux Amateurs de la flute de fe procurer
le Livre eſtimable de M. D. L. il
leur développera ce que nous ne faifons
qu'indiquer ici.
Après une tablature des fons harmoniques
, fuivent plufieurs leçons en forme
de petites Sonates avec la baffe , mais
proportionnées aux forces des Commencans.
L'ouvrage fe termine par douze
Caprices ou cadences finales remplis de
traits & de difficultés propres à faciliter
l'exercice de l'embouchure & des
doigts . On peut les inférer dans les Concertos
pour la flute .
Nous ne pouvons qu'applaudir à cette
nouvelle méthode ; elle jette de la
lumiére fur un art agréable , & foulage
les Maîtres en les difpenfant de la rebu-
´tante occupation d'écrire eux-mêmes des
principes ; mais fon plus grand mérite
166 MERCURE DE FRANCE .
eft de conduire leurs éléves à des fuc
cès auffi certains que rapides.
SEI SINFONIE , con violini , alto
viola , baffo , & corni da caccia a
piacimento , da Gio Battifta Cirri da
Forlir Opera feconda. Prix 9 liv . Chez
PAuteur , rue Croix des Petits - Champs ,
chez le fieur Mique , Perruquier , &
aux Adreffes ordinaires. Ces Symphonies
font d'un nouveau genre & fort
goûtées .
SONATES DE CLAVECIN , Premier
Livre. Par J. P. le Grand , Maître
de Clavecin & Organifte de l'Abbaye
S. Germain des Près. Chez l'Auteur
, rue S. Honoré , vis-à -vis la rue
neuve du Luxembourg ; & chez le fieur
le Menu , Marchand de Mufique , rue
du Roule , à la Clef d'Or, Prix 19 liv.
Cet Ouvrage fait honneur à fon
Auteur.
RÉFLEXIONS fur la Mufique ,
& la vraie manière de l'exécuter fur
le violon ; Par M. Brijon. Prix en blanc ,
avec les exemples & les airs gravés ,
3 liv . 12 f. à Paris chez l'Auteur , logé
chez M. Prudent , Profeffeur de Mu
fique & d'Inftrumens , rue du Petit
AVRIL. 1763 . 167
Pont , au bas de la rue S. Jacques , la
porte cochere à côté d'un Marchand
Papetier. On en trouve auffi des Exemplaires
chez M. Vaudemont , rue Beaurepaire
, près la rue Montorgueil , &
aux Adreffes ordinaires de Mufique.
Cet Ouvrage renferme des idées neuves
, auffi heureufement que clairement
exprimées. Nous en donnerons
ipceffamment l'Extrait.
Fermer
Résumé : MUSIQUE.
Le texte présente divers ouvrages et méthodes liés à la musique. La 'Méthode Thode' de M. Bertheau, organiste de Tours, se concentre sur l'accompagnement au clavecin et l'harmonie, avec des exemples illustrés. Ce livre est disponible à Paris, Orléans, Angers et Tours pour un coût de 12 francs. L'ouvrage 'L'Art de la Flûte Traversière' de M. de Luffe, vendu 7 livres 4 francs, expose les principes théoriques et pratiques de la flûte. Il couvre la position des mains, l'embouchure, les coups de langue, et les positions des doigts. Il aborde également les agréments, la respiration, et les soins des poumons, contredisant l'idée que la flûte est nuisible aux enfants. Le livre inclut des sonates et des caprices pour exercer l'embouchure et les doigts. Les 'Sei Sinfonie' de Gio Battista Cirri sont des symphonies d'un nouveau genre, vendues 9 livres. Les 'Sonates de Clavecin' de J. P. le Grand, maître de clavecin, sont également mentionnées. Enfin, les 'Réflexions sur la Musique' de M. Brijon, à 3 livres 12 francs, proposent des idées nouvelles sur l'exécution musicale au violon.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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381
p. 178-180
OPÉRA.
Début :
L'ACADÉMIE Royale de Musique a continué Titon & l'Aurore, (ainsi que [...]
Mots clefs :
Théâtre, Académie, Usage
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : OPÉRA.
OPERA.
L'ACADÉMIE Royale de Mufique a
continué Titon & l'Aurore , ( ainfi que
les Fêtes Grecques & Romaines les
Jeudi , jufques à la clôture de fon
Théâtre , laquelle s'eft faite cette année
, le Samedi 19 Mars , pour le com- le.compte
de l'Académie , & non pour les Acteurs
, comme il étoit d'ufage. Ceux- ci
ont penfé qu'il feroit plus utile au produit
du Bene-fit vulgairement nommé
Capitation , de donner quelques BALS
à la rentrée ; ils ont indiqué le premier
pour le 12 du préfent mois d'Avril.
M. MUGUET , dont nous avons précédemment
parlé à l'occafion de l'Ariette
du Dieu des Coeurs , a chanté le
rôle entier de Titon , dans lequel il a
été applaudi avec juſtice.
M. DUPAR , jeune Hautecontre
d'une figure & d'une taille avantageufe
pour le Théâtre , a débuté par un MorAVRIL.
1763. 179
ceau détaché. Les Connoiffeurs font
très-contens de la qualité de cette voix
qu'ils comparent même à celles dont la
mémoire eft célébre . Ils trouvent dans
ce Sujet le véritable caractère du fon
de Hautecontre joint à l'aptitude des
agrémens éffentiels dans le chant. Lorfqu'un
peu plus d'expérience & d'ufage
aura mis M. DUPAR en état d'être
mieux connu du Public , nous le ferons
nous-mêmes d'en rendre un compte
plus exact.
Mlle DUPLAN , jeune Sujet de l'Académie
, a eu occafion de paroître
quelquefois , & de faire entendre un
très-beau corps de voix , avec une difpofition
très-favorable à l'expreffion
d'un fentiment vif & des paffions les
plus fortes.
La figure de cette jeune Perfonne eft
heureufement coupée , & fpécialement
pour le genre d'expreffion auquel elle
paroît portée.
Les reprefentations des Jeudis , comme
nous l'avons déja fait remarquer ,
ont été une école très - avantageufe ,
tant pour former les jeunes Sujets de
ce Théâtre , que pour faire développer,
par l'ufage , les talens de quelques autres
qui n'ont pas de fréquentes occa
· ༄
Hvi
180 MERCURE DE FRANCE.
fions de fervir , & par conféquent d'être
connus du Public .
N. B. M. GELIOTE , dont nous.
avions indiqué la retraite du Théâtre
après les représentations de TITON &
L'AURORE , ne s'eft retiré qu'en 1754,
à la clôture du Théâtre , après les re- .
préfentations d'une remife de CASTOR
& POLLUX. Ce qui avoit induit en
erreur à cet égard , c'est qu'en effet il devoit
quitter après l'Opéra de TITON
& qu'il fut engagé à refterencore une
année
L'ACADÉMIE Royale de Mufique a
continué Titon & l'Aurore , ( ainfi que
les Fêtes Grecques & Romaines les
Jeudi , jufques à la clôture de fon
Théâtre , laquelle s'eft faite cette année
, le Samedi 19 Mars , pour le com- le.compte
de l'Académie , & non pour les Acteurs
, comme il étoit d'ufage. Ceux- ci
ont penfé qu'il feroit plus utile au produit
du Bene-fit vulgairement nommé
Capitation , de donner quelques BALS
à la rentrée ; ils ont indiqué le premier
pour le 12 du préfent mois d'Avril.
M. MUGUET , dont nous avons précédemment
parlé à l'occafion de l'Ariette
du Dieu des Coeurs , a chanté le
rôle entier de Titon , dans lequel il a
été applaudi avec juſtice.
M. DUPAR , jeune Hautecontre
d'une figure & d'une taille avantageufe
pour le Théâtre , a débuté par un MorAVRIL.
1763. 179
ceau détaché. Les Connoiffeurs font
très-contens de la qualité de cette voix
qu'ils comparent même à celles dont la
mémoire eft célébre . Ils trouvent dans
ce Sujet le véritable caractère du fon
de Hautecontre joint à l'aptitude des
agrémens éffentiels dans le chant. Lorfqu'un
peu plus d'expérience & d'ufage
aura mis M. DUPAR en état d'être
mieux connu du Public , nous le ferons
nous-mêmes d'en rendre un compte
plus exact.
Mlle DUPLAN , jeune Sujet de l'Académie
, a eu occafion de paroître
quelquefois , & de faire entendre un
très-beau corps de voix , avec une difpofition
très-favorable à l'expreffion
d'un fentiment vif & des paffions les
plus fortes.
La figure de cette jeune Perfonne eft
heureufement coupée , & fpécialement
pour le genre d'expreffion auquel elle
paroît portée.
Les reprefentations des Jeudis , comme
nous l'avons déja fait remarquer ,
ont été une école très - avantageufe ,
tant pour former les jeunes Sujets de
ce Théâtre , que pour faire développer,
par l'ufage , les talens de quelques autres
qui n'ont pas de fréquentes occa
· ༄
Hvi
180 MERCURE DE FRANCE.
fions de fervir , & par conféquent d'être
connus du Public .
N. B. M. GELIOTE , dont nous.
avions indiqué la retraite du Théâtre
après les représentations de TITON &
L'AURORE , ne s'eft retiré qu'en 1754,
à la clôture du Théâtre , après les re- .
préfentations d'une remife de CASTOR
& POLLUX. Ce qui avoit induit en
erreur à cet égard , c'est qu'en effet il devoit
quitter après l'Opéra de TITON
& qu'il fut engagé à refterencore une
année
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Résumé : OPÉRA.
En 1763, la saison de l'Académie Royale de Musique s'est achevée le 19 mars, avec une clôture bénéficiant à l'Académie plutôt qu'aux acteurs. Ces derniers ont proposé d'organiser des bals à partir du 12 avril. M. Muguet a interprété Titon dans l'opéra 'Titon & l'Aurore' et a été acclamé. M. Dupar, un jeune haute-contre, a fait ses débuts avec succès, impressionnant par la qualité de sa voix. Mlle Duplan, une jeune artiste de l'Académie, a également montré un beau timbre vocal et une grande expressivité. Les représentations du jeudi ont servi de formation pour les jeunes talents, permettant de développer les compétences de certains artistes moins fréquemment sur scène. Une note précise que M. Geliote s'est retiré du théâtre en 1754, après les représentations de 'Castor & Pollux', et non après 'Titon & l'Aurore'.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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382
p. 192-202
COMÉDIE ITALIENNE.
Début :
ON trouve chez Duchesne à Paris un Extrait imprimé de l'Amour paternel, [...]
Mots clefs :
Comédie, Musique, Théâtre, Succès, Pièce, Créanciers, Mérite, Ariette
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : COMÉDIE ITALIENNE.
COMÉDIE ITALIENNE.
ONN trouve chez Duchefne à Paris un
Extrait imprimé de l'Amour paternel ,
Comédie Italienne dont nous avons parlé
dans nos précédens Mercures. Cer
Extrait , ainfi que les Lettres du Traducteur
, fuffit pour faire connoître à
ceux qui n'auroient pas lu les OEuvres
de M. GOLDONI , combien cet Auteur
mérite la célébrité qu'il s'eft acquife.
L'habitude où nous fommes de ne nous
plaire , de ne rire & de ne prêter quelqu'attention
qu'aux fcènes où paroiffent
ce qu'on appelle les Mafques ; d'ailleurs,
les grands talens des Acteurs qui les portent
actuellement , entr'autres l'Arlequin
& le Pantalon , tout cela n'a pas
permis à M. GOLDONI de les bannir
ici
AVRIL 1763. 193
,
ici comme il a fait de fon Théâtre patriotique
. Malgré cette efpéce de fervitude
, qui affujettit au comique un peu
chargé , il n'en a pas mis moins d'intrigue
, moins de conduite & d'enchaî →
nement dans la plupart des Scènes
moins d'ordre , & d'éloquence naturelle
dans le ftyle . Comme de nouvelles difficultés
font ordinairement créer de nouveaux
moyens aux véritables génies ,
celui - ci a tourné en plufieurs endroi's
de fes nouvelles Piéces , le Lazi au
profit du Sentiment ; c'eft particuliérement
ce qu'on ne peut conteſter dans
une Scène de l'Amour paternel , où
l'art confommé de M. CARRELIN eft
admirablement fecondé par l'heureux
naturel de Mlle CAMILLE . On peut
dire la même chofe de plufieurs parties
des rôles de Pantalon dans cette Comédie
& dans celles qui l'ont fuivie ,
-éxécutées avec un pathétique admirable
dans le genre par M. COLALTO , Acteur
Italien de ce Théâtre .
Dans, la Comédie Italienne en un
A&te , intitulée Arlequin cru mort ,
M. GOLDONI s'eft prêté encore
plus aux Spectateurs François en mettant
les fcènes plus étendues entre l'Ar-
I. Vol. I
194 MERCURE DE FRANCE.
lequin & le Scapin , qui font dans l'ufage
de parler François dans les Comédies
Italiennes . On fent , malgré cette
conformité avec les farces fur Canevas,
combien l'efprit de l'Auteur & fon génie
pour le vrai comique ajoutent d'agrément
à cette nouvelle fcène, par l'ordre
des idées & par l'efprit qui orne
les plaifanteries , conditions fans lefquelles
il n'y a nulle- part de plaifanterie
que pour ceux qu'il eft quelquefois
humiliant d'amufer. Cette Piéce donnée
pour la premiere fois le 25 Février , a
donc eu un fuccès plus étendu dans
tous les ordres des Spectateurs , même
parmi ceux qui ne peuvent plus s'amufer
que de l'Opéra- Comique : Avantage
fans doute fort au -deffous des talens
de l'Auteur & du mérite de fes Ouvrages
, mais qui doit être auffi précieux
pour lui que l'étoit autrefois pour Mo-
LIERE , l'honneur d'introduire la Comédie
, en la mafquant quelquefois des
livrées de la farce . Ceci doit s'appliquer
auffi à une Comédie en cinq Actes du
même Auteur , intitulée Arlequin Valet
de deux Maîtres , repréfentée pour la
rrefois le 4 Mars.Cette Piéce contient un
Imbroglio foutenu avec un Génié fin-
.:
AVRIL. 1763. 195
gulier & qui produit des Scènes fort comiques
. Elle a été fuivie & a paru réuffir
généralement.
n'a
Le 28 Février , on a donné pour la
première fois le Bucheron ou les trois
Souhaits , Comédie en Vers & en un
Acte , mêlée d'Ariettes ; elle fut unaniment
applaudie. Ce fuccès tres - mérité
tant par la Mufique que par la conftitution
agréable & riante du Poëme ,
fait qu'augmenter. Le Public l'a toujours
revue , jufqu'à la clôture de ce Théâtre ,
avec un nouveau plaifir ; nous en aurions
nous-mêmes à nous étendre davantage
fur cette Nouveauté , fi nous n'en
avions déja parlé dans les Spectacles de
la Cour. ( a ) Elle est tirée d'un Conte
de PERRAULT , imprimé à la tête de
la Piéce. Nous croyons que nos Lecteurs
en verront l'Analyfe avec plaifir.
EXTRAIT DU BUCHERON.
, fort d'une BLAISE le Bucheron
foret , un fagot & une cognée fur
l'épaule , une bouteille d'ofier à la
main. Il fe repofe ; tandis qu'il déplore
les peines de fon état , il en
( a ) Voyez ci-deffus l'Article des Spectacles de
la Cour.
I ij
196 MERCURE DE FRANCE .
ra ,
tend gronder le tonnerre , il tremble ;
MERCURE paroît fur un nuage : ah !
Seigneur , lui dit BLAISE , que je
fouffre toujours pourvu que je vive !
MERCURE , après l'avoir raffuré , lui
annonce qu'il aura trois Souhaits à former
qui feront accomplis , & lui recominande
en partant , de profiter de la
bonté de JUPITER . BLAISE exprime
d'abord fon étonnement , il fe livre
à la joie , il rêve à ce qu'il fouhaiteil
est bien embaraffé , tout ce qu'il
fe propoſe , il le rejette. Il avale le
refte de fa bouteille , comptant que cela
lui ouvrira l'efprit. MARGOT , fa femme,
le furprend , elle le gronde fur fon
oifiveté , lui reproche fon peu d'amour
pour elle pour fes enfans lui dit
qu'il ne fonge point à établir SUZETTE
, leur fille , que SIMON , riche Fermier
la demande en mariage ; à ce
nom BLAISE , hauffe les épaules ,
MARGOT , queftionne , & on la met
affez difficilement au fait de l'heureufe
avanture qui fait méprifer SIMON. Elle
fe radoucit,flatte fonMari autant qu'elle
l'a querellé ; il fort pour confulter le
BAILLI & appaifer fes Créanciers .
MARGOT , feule , fe fait un portrait
extravagant de fa grandeur future , &
,
AVRIL. 1763. 197
faute de joie ; SIMON vient s'informer
quand il époufera SUZETTE ?pour toute
réponse on lui rit au nez . Arrivent un
CABARETIER & une MEUNIERE ,
qui font les Créanciers ; on les reçoit
de même ; au mot de tréfor que lâche
MARGOT , ils ceffent leurs menaces ,
lui font les offres les plus obligeantes
& fe retirent perfuadés qu'elle a trouvé
un tréfor. SIMON eft auffi dans cette
erreur , SUZETTE la confirme en venant
parler gaîment de la richeffe prochaine
de fon père , MARGOT lui impofe
filence , & lui enjoint de ne plus
penfer à SIMON : elle avoue ingénument
qu'elle n'y a jamais penfé ; & fur
ce que la mère dit qu'elle lui réferve
quelqu'un qui fera mieux fon fait , la
jeune fille , qui a paru dans la première
Scène avec COLIN, fon amant , croyant
qué c'eft de lui qu'il eft queftion , le
nomme ; MARGOT s'emporte. SIMON
qui triomphe de la voir traverfée , rit ,
& SUZETTE s'obſtine à vouloir Co-
LIN. L'abfence de BLAISE inquiette
l'ambitieufe MARGOT , elle fort pour
l'aller rejoindre , en ordonnant à fa fille
de refter avec SIMOM , homme d'àge,
qu'elle ne craint pas comme le jeune
COLIN . Empreffemens & fleurettes de
I iij
198 MERCURE DE FRANCE.
la part de SIMON , éloges contraftés de
COLIN , cet amant furvient ; le bon
Fermier touché de leurs amours naïfs,
fait un retour fur lui-même & promet
de les feconder auprès de BLAISE.
>
BLAISE améne le BAILI , homme
qui vante beaucoup fes confeils &
qui ne fait que boire & manger en
préfcrivant toujours la modération. Le
BUCHERON rempli de fes idées de
fortune , entend avec peine une propofition
de mariage qui retarde l'accompliffement
de fes trois Souhaits , il fe
débarraffe de SUZETTE & de COLIN
par des promeffes vagues , & retient
SIMON qui le complimente. MARGOT
revient on fe met à table , chacun
donne un avis conforme à fon goût ,
on mange quelques petits poiffons ,
BLAISE excite fes convives & furtout
le BAILLI ; " encore , s'écrie- t-il , que
» n'avons je à la place , car je fçai que
» vous les aimez …….. là .... une belle
» anguille ! il en paroît une dans le plat
toute accommodée . BLAISE fe dépite
, MARGOT l'invective , le BAILLI
& SIMON mangent & boivent. La colère
& le déluge de propos de la femmé
réduifent le mari qui ne peut l'adoucir
parles deux fouhaits qu'il dit avoir encore
AV- RIL. 1763.. 199
à former , à fouhaiter fans y fonger .
qu'elle devienne muette ; elle veut continuer
fes injures , mais en vain ; de
rage elle renverfe les bancs & fort défefpérée
. Le BAILLI Confeille , BLAISE
fe défole & SIMON plaifante. SUZETTE
arrive tout en pleurant , elle fe plaint
que fa mère l'a battue , elle fe confole
dans l'efperance qu'on la mariera avec
COLIN , & s'afflige après l'explication
des deux malheurs , fçavoir l'anguille
& la perte de la parole. COLIN vient
demander fi MARGOT confent enfin à
l'accepter pour gendre , on le renvoye
à BLAISE , qui gémit de n'avoir plus
qu'un fouhait . MARGOT reparoît amenée
par une Commère qui lui fert d'interpréte
; Blaife propofe à fa femme de
la faire Reine , par fon dernier fouhait,
Reine & ne point parler , dit le
BAILLI , non , non. Cela met dans une
grande perplexité le mari , il s'attendrit ;
il maudit fon indifcrétion . Tout le monde
fe joint pour l'engager à rendre la
parole à la pauvre MARGOT ; il héfite
longtemps ; il céde , elle ne tient plus
en place , ce font des remercîmens , &
un caquet infinis . SIMON rit à gorge
déployée ; le BAILLI , dont la manie
eft de fe montrer le maître dit à
I iv
2.00 MERCURE DE FRANCE.
BLAISE que le fouvenir de fes dettes
tourmente , qu'il arrangera cette affaire
& obtiendra du temps des Créanciers.
Tout fe pacifie , le Bucheron reprend fa
cognée en chantant l'amour du travail
& des biens naturels , on fe difpofe à
unir COLIN & SUZETTE. La Piéce eft
terminée par un Vaudeville qui en dérive
, & dont le refrain eft : Trop de pe
tulance gâte tout.
REMARQUES.
On trouve dans ce petit Drame , une conduîte
fage , un ftyle proportionné au Sujet , des plaifanteries
unes , une gaité franche , des traits
même de Morale , mais jettés fans prétention }
les Ariettes y font adroitement enchâllées , & la
Mufique , qui eft de M. Philidor , eft de la plus
grande beauté. Les plaintes du Bucheron fur fa
mifére , le plaifir enfuite d'avoir trois fouhaits à
former , bonheur qui lui paroît un fonge , le
Quatuor des Créanciers , &c. le Trio des Confultations
, le Septuor de la fin , Morceau détaillé
fans la moindre confuſion & les airs de Sur
zette & de Colin tout cet enfemble faifit &
frappe par la vérité des caractères de chaque Interlocuteur
établis dans cette Mufique pittoresque.
>
›
Il n'y a que les Exemplaires pour la Cour
qui portent le nom de M. Guichard ; mais il
nous a écrit qu'il étoit fâché de le voir nommer
feul dans une Piéce faite cnnjointement avec M.
C***, qui lui en a infpiré l'idée d'après le Conte' ;
que même leur intention à tous deux étoit de
AVRIL 1763 .
201
garder l'Anonyme , fentant bien que le fuccès
des Comédies à Ariettes appartient plus de droit
aux Muficiens qu'aux Poëtes. Nous ne pouvons
qu'applaudir à la modeftie de l'un & de l'autre
& à l'équité de M. Guichard.
La Mufique de cette Piéce fait d'autant plus
d'honneur à M. PHILIDOR , déja fi connu par
fes précédens ouvrages ; qu'à la fcience de l'harmonie
, fur laquelle il a reçu des éloges fans
contradiction , il a joint en cette occafion l'ufage
du goût qui affortit le genre muſical_aux détails
des paroles. Sans ceffer d'être auſſi Harmonifte
, iikl a tourné fon génie à cette mélodie
agréable & phragée que notre Langue exige , &
à laquelle on reviendra toujours , malgré même
quelques fuccès dans un genre qui dénature en
même temps l'efprit de la Langue & celui dela
Mufique qu'on y veut adapter.
Tous les Acteurs ont joué dans cette Piéce
avec beaucoup de feu & d'intelligence . M.CAILLOT
, M. DE LA RUETTE , M. CHAMPVILLE &
M. CLAIRVAL , Miles LA RUETTE , BERAUD &
DESGLANDS en exécutoient les rôles,
>
Un Acteur nouveau , dans les rôles
de chant , a débuté für ce Théâtre
le 1 Mars par celui du Prince dans
Nintete à la Cour & par celui du Mπ-
ficien dans le Magafin des Modernes ,
avec beaucoup de fuccès ; le Public
a confirmé ce 1er fuffrage dans tous
les rôles par lefquels il a continué fon
début jufqu'à la clôture , qui ne s'aſt
pas faite comme celle de l'Opéra
I v
202 MERCURE DE FRANCE.
& du Théâre François , le dernier
jour avant la Semaine de la Paffion ,
mais le Samedi veille du Dimanche
des Rameaux. Pendant cette dernière
Semaine depuis le Dimanche , vingt ,
jufqu'au vingt- fix Mars , inclufivement ,
excepté le jour de la Fête de l'Annonciation
, on a éxécuté le Bucheron ,
dont on vient de parler & plufieurs
autres Spectacles mêlés de Mufique ,
du Répertoire de ce Théâtre & de celui
de l'Opéra - Comique , lefquels ont
été alors tous intitulés fur les Affiches ,
Piéces mêlées d'Arriettes.
On a donné le jour de la clôture
la quartorziéme repréfentation du Bucheron
, précédé du Roi & le Fermier.
On ne peut avoir un plus grand
concours de Spectateurs qu'en a eu
ce Spectacle , auquel la foule a toujours
été incroyable pendant cet hyver.
ONN trouve chez Duchefne à Paris un
Extrait imprimé de l'Amour paternel ,
Comédie Italienne dont nous avons parlé
dans nos précédens Mercures. Cer
Extrait , ainfi que les Lettres du Traducteur
, fuffit pour faire connoître à
ceux qui n'auroient pas lu les OEuvres
de M. GOLDONI , combien cet Auteur
mérite la célébrité qu'il s'eft acquife.
L'habitude où nous fommes de ne nous
plaire , de ne rire & de ne prêter quelqu'attention
qu'aux fcènes où paroiffent
ce qu'on appelle les Mafques ; d'ailleurs,
les grands talens des Acteurs qui les portent
actuellement , entr'autres l'Arlequin
& le Pantalon , tout cela n'a pas
permis à M. GOLDONI de les bannir
ici
AVRIL 1763. 193
,
ici comme il a fait de fon Théâtre patriotique
. Malgré cette efpéce de fervitude
, qui affujettit au comique un peu
chargé , il n'en a pas mis moins d'intrigue
, moins de conduite & d'enchaî →
nement dans la plupart des Scènes
moins d'ordre , & d'éloquence naturelle
dans le ftyle . Comme de nouvelles difficultés
font ordinairement créer de nouveaux
moyens aux véritables génies ,
celui - ci a tourné en plufieurs endroi's
de fes nouvelles Piéces , le Lazi au
profit du Sentiment ; c'eft particuliérement
ce qu'on ne peut conteſter dans
une Scène de l'Amour paternel , où
l'art confommé de M. CARRELIN eft
admirablement fecondé par l'heureux
naturel de Mlle CAMILLE . On peut
dire la même chofe de plufieurs parties
des rôles de Pantalon dans cette Comédie
& dans celles qui l'ont fuivie ,
-éxécutées avec un pathétique admirable
dans le genre par M. COLALTO , Acteur
Italien de ce Théâtre .
Dans, la Comédie Italienne en un
A&te , intitulée Arlequin cru mort ,
M. GOLDONI s'eft prêté encore
plus aux Spectateurs François en mettant
les fcènes plus étendues entre l'Ar-
I. Vol. I
194 MERCURE DE FRANCE.
lequin & le Scapin , qui font dans l'ufage
de parler François dans les Comédies
Italiennes . On fent , malgré cette
conformité avec les farces fur Canevas,
combien l'efprit de l'Auteur & fon génie
pour le vrai comique ajoutent d'agrément
à cette nouvelle fcène, par l'ordre
des idées & par l'efprit qui orne
les plaifanteries , conditions fans lefquelles
il n'y a nulle- part de plaifanterie
que pour ceux qu'il eft quelquefois
humiliant d'amufer. Cette Piéce donnée
pour la premiere fois le 25 Février , a
donc eu un fuccès plus étendu dans
tous les ordres des Spectateurs , même
parmi ceux qui ne peuvent plus s'amufer
que de l'Opéra- Comique : Avantage
fans doute fort au -deffous des talens
de l'Auteur & du mérite de fes Ouvrages
, mais qui doit être auffi précieux
pour lui que l'étoit autrefois pour Mo-
LIERE , l'honneur d'introduire la Comédie
, en la mafquant quelquefois des
livrées de la farce . Ceci doit s'appliquer
auffi à une Comédie en cinq Actes du
même Auteur , intitulée Arlequin Valet
de deux Maîtres , repréfentée pour la
rrefois le 4 Mars.Cette Piéce contient un
Imbroglio foutenu avec un Génié fin-
.:
AVRIL. 1763. 195
gulier & qui produit des Scènes fort comiques
. Elle a été fuivie & a paru réuffir
généralement.
n'a
Le 28 Février , on a donné pour la
première fois le Bucheron ou les trois
Souhaits , Comédie en Vers & en un
Acte , mêlée d'Ariettes ; elle fut unaniment
applaudie. Ce fuccès tres - mérité
tant par la Mufique que par la conftitution
agréable & riante du Poëme ,
fait qu'augmenter. Le Public l'a toujours
revue , jufqu'à la clôture de ce Théâtre ,
avec un nouveau plaifir ; nous en aurions
nous-mêmes à nous étendre davantage
fur cette Nouveauté , fi nous n'en
avions déja parlé dans les Spectacles de
la Cour. ( a ) Elle est tirée d'un Conte
de PERRAULT , imprimé à la tête de
la Piéce. Nous croyons que nos Lecteurs
en verront l'Analyfe avec plaifir.
EXTRAIT DU BUCHERON.
, fort d'une BLAISE le Bucheron
foret , un fagot & une cognée fur
l'épaule , une bouteille d'ofier à la
main. Il fe repofe ; tandis qu'il déplore
les peines de fon état , il en
( a ) Voyez ci-deffus l'Article des Spectacles de
la Cour.
I ij
196 MERCURE DE FRANCE .
ra ,
tend gronder le tonnerre , il tremble ;
MERCURE paroît fur un nuage : ah !
Seigneur , lui dit BLAISE , que je
fouffre toujours pourvu que je vive !
MERCURE , après l'avoir raffuré , lui
annonce qu'il aura trois Souhaits à former
qui feront accomplis , & lui recominande
en partant , de profiter de la
bonté de JUPITER . BLAISE exprime
d'abord fon étonnement , il fe livre
à la joie , il rêve à ce qu'il fouhaiteil
est bien embaraffé , tout ce qu'il
fe propoſe , il le rejette. Il avale le
refte de fa bouteille , comptant que cela
lui ouvrira l'efprit. MARGOT , fa femme,
le furprend , elle le gronde fur fon
oifiveté , lui reproche fon peu d'amour
pour elle pour fes enfans lui dit
qu'il ne fonge point à établir SUZETTE
, leur fille , que SIMON , riche Fermier
la demande en mariage ; à ce
nom BLAISE , hauffe les épaules ,
MARGOT , queftionne , & on la met
affez difficilement au fait de l'heureufe
avanture qui fait méprifer SIMON. Elle
fe radoucit,flatte fonMari autant qu'elle
l'a querellé ; il fort pour confulter le
BAILLI & appaifer fes Créanciers .
MARGOT , feule , fe fait un portrait
extravagant de fa grandeur future , &
,
AVRIL. 1763. 197
faute de joie ; SIMON vient s'informer
quand il époufera SUZETTE ?pour toute
réponse on lui rit au nez . Arrivent un
CABARETIER & une MEUNIERE ,
qui font les Créanciers ; on les reçoit
de même ; au mot de tréfor que lâche
MARGOT , ils ceffent leurs menaces ,
lui font les offres les plus obligeantes
& fe retirent perfuadés qu'elle a trouvé
un tréfor. SIMON eft auffi dans cette
erreur , SUZETTE la confirme en venant
parler gaîment de la richeffe prochaine
de fon père , MARGOT lui impofe
filence , & lui enjoint de ne plus
penfer à SIMON : elle avoue ingénument
qu'elle n'y a jamais penfé ; & fur
ce que la mère dit qu'elle lui réferve
quelqu'un qui fera mieux fon fait , la
jeune fille , qui a paru dans la première
Scène avec COLIN, fon amant , croyant
qué c'eft de lui qu'il eft queftion , le
nomme ; MARGOT s'emporte. SIMON
qui triomphe de la voir traverfée , rit ,
& SUZETTE s'obſtine à vouloir Co-
LIN. L'abfence de BLAISE inquiette
l'ambitieufe MARGOT , elle fort pour
l'aller rejoindre , en ordonnant à fa fille
de refter avec SIMOM , homme d'àge,
qu'elle ne craint pas comme le jeune
COLIN . Empreffemens & fleurettes de
I iij
198 MERCURE DE FRANCE.
la part de SIMON , éloges contraftés de
COLIN , cet amant furvient ; le bon
Fermier touché de leurs amours naïfs,
fait un retour fur lui-même & promet
de les feconder auprès de BLAISE.
>
BLAISE améne le BAILI , homme
qui vante beaucoup fes confeils &
qui ne fait que boire & manger en
préfcrivant toujours la modération. Le
BUCHERON rempli de fes idées de
fortune , entend avec peine une propofition
de mariage qui retarde l'accompliffement
de fes trois Souhaits , il fe
débarraffe de SUZETTE & de COLIN
par des promeffes vagues , & retient
SIMON qui le complimente. MARGOT
revient on fe met à table , chacun
donne un avis conforme à fon goût ,
on mange quelques petits poiffons ,
BLAISE excite fes convives & furtout
le BAILLI ; " encore , s'écrie- t-il , que
» n'avons je à la place , car je fçai que
» vous les aimez …….. là .... une belle
» anguille ! il en paroît une dans le plat
toute accommodée . BLAISE fe dépite
, MARGOT l'invective , le BAILLI
& SIMON mangent & boivent. La colère
& le déluge de propos de la femmé
réduifent le mari qui ne peut l'adoucir
parles deux fouhaits qu'il dit avoir encore
AV- RIL. 1763.. 199
à former , à fouhaiter fans y fonger .
qu'elle devienne muette ; elle veut continuer
fes injures , mais en vain ; de
rage elle renverfe les bancs & fort défefpérée
. Le BAILLI Confeille , BLAISE
fe défole & SIMON plaifante. SUZETTE
arrive tout en pleurant , elle fe plaint
que fa mère l'a battue , elle fe confole
dans l'efperance qu'on la mariera avec
COLIN , & s'afflige après l'explication
des deux malheurs , fçavoir l'anguille
& la perte de la parole. COLIN vient
demander fi MARGOT confent enfin à
l'accepter pour gendre , on le renvoye
à BLAISE , qui gémit de n'avoir plus
qu'un fouhait . MARGOT reparoît amenée
par une Commère qui lui fert d'interpréte
; Blaife propofe à fa femme de
la faire Reine , par fon dernier fouhait,
Reine & ne point parler , dit le
BAILLI , non , non. Cela met dans une
grande perplexité le mari , il s'attendrit ;
il maudit fon indifcrétion . Tout le monde
fe joint pour l'engager à rendre la
parole à la pauvre MARGOT ; il héfite
longtemps ; il céde , elle ne tient plus
en place , ce font des remercîmens , &
un caquet infinis . SIMON rit à gorge
déployée ; le BAILLI , dont la manie
eft de fe montrer le maître dit à
I iv
2.00 MERCURE DE FRANCE.
BLAISE que le fouvenir de fes dettes
tourmente , qu'il arrangera cette affaire
& obtiendra du temps des Créanciers.
Tout fe pacifie , le Bucheron reprend fa
cognée en chantant l'amour du travail
& des biens naturels , on fe difpofe à
unir COLIN & SUZETTE. La Piéce eft
terminée par un Vaudeville qui en dérive
, & dont le refrain eft : Trop de pe
tulance gâte tout.
REMARQUES.
On trouve dans ce petit Drame , une conduîte
fage , un ftyle proportionné au Sujet , des plaifanteries
unes , une gaité franche , des traits
même de Morale , mais jettés fans prétention }
les Ariettes y font adroitement enchâllées , & la
Mufique , qui eft de M. Philidor , eft de la plus
grande beauté. Les plaintes du Bucheron fur fa
mifére , le plaifir enfuite d'avoir trois fouhaits à
former , bonheur qui lui paroît un fonge , le
Quatuor des Créanciers , &c. le Trio des Confultations
, le Septuor de la fin , Morceau détaillé
fans la moindre confuſion & les airs de Sur
zette & de Colin tout cet enfemble faifit &
frappe par la vérité des caractères de chaque Interlocuteur
établis dans cette Mufique pittoresque.
>
›
Il n'y a que les Exemplaires pour la Cour
qui portent le nom de M. Guichard ; mais il
nous a écrit qu'il étoit fâché de le voir nommer
feul dans une Piéce faite cnnjointement avec M.
C***, qui lui en a infpiré l'idée d'après le Conte' ;
que même leur intention à tous deux étoit de
AVRIL 1763 .
201
garder l'Anonyme , fentant bien que le fuccès
des Comédies à Ariettes appartient plus de droit
aux Muficiens qu'aux Poëtes. Nous ne pouvons
qu'applaudir à la modeftie de l'un & de l'autre
& à l'équité de M. Guichard.
La Mufique de cette Piéce fait d'autant plus
d'honneur à M. PHILIDOR , déja fi connu par
fes précédens ouvrages ; qu'à la fcience de l'harmonie
, fur laquelle il a reçu des éloges fans
contradiction , il a joint en cette occafion l'ufage
du goût qui affortit le genre muſical_aux détails
des paroles. Sans ceffer d'être auſſi Harmonifte
, iikl a tourné fon génie à cette mélodie
agréable & phragée que notre Langue exige , &
à laquelle on reviendra toujours , malgré même
quelques fuccès dans un genre qui dénature en
même temps l'efprit de la Langue & celui dela
Mufique qu'on y veut adapter.
Tous les Acteurs ont joué dans cette Piéce
avec beaucoup de feu & d'intelligence . M.CAILLOT
, M. DE LA RUETTE , M. CHAMPVILLE &
M. CLAIRVAL , Miles LA RUETTE , BERAUD &
DESGLANDS en exécutoient les rôles,
>
Un Acteur nouveau , dans les rôles
de chant , a débuté für ce Théâtre
le 1 Mars par celui du Prince dans
Nintete à la Cour & par celui du Mπ-
ficien dans le Magafin des Modernes ,
avec beaucoup de fuccès ; le Public
a confirmé ce 1er fuffrage dans tous
les rôles par lefquels il a continué fon
début jufqu'à la clôture , qui ne s'aſt
pas faite comme celle de l'Opéra
I v
202 MERCURE DE FRANCE.
& du Théâre François , le dernier
jour avant la Semaine de la Paffion ,
mais le Samedi veille du Dimanche
des Rameaux. Pendant cette dernière
Semaine depuis le Dimanche , vingt ,
jufqu'au vingt- fix Mars , inclufivement ,
excepté le jour de la Fête de l'Annonciation
, on a éxécuté le Bucheron ,
dont on vient de parler & plufieurs
autres Spectacles mêlés de Mufique ,
du Répertoire de ce Théâtre & de celui
de l'Opéra - Comique , lefquels ont
été alors tous intitulés fur les Affiches ,
Piéces mêlées d'Arriettes.
On a donné le jour de la clôture
la quartorziéme repréfentation du Bucheron
, précédé du Roi & le Fermier.
On ne peut avoir un plus grand
concours de Spectateurs qu'en a eu
ce Spectacle , auquel la foule a toujours
été incroyable pendant cet hyver.
Fermer
Résumé : COMÉDIE ITALIENNE.
Le texte met en lumière plusieurs pièces de théâtre italiennes et françaises, en se concentrant particulièrement sur les œuvres de Carlo Goldoni. Un extrait imprimé de 'L'Amour paternel' de Goldoni, disponible chez Duchefne à Paris, témoigne de la renommée de cet auteur. Goldoni parvient à intégrer intrigue, conduite et éloquence naturelle dans ses scènes, malgré la préférence du public pour les masques traditionnels comme Arlequin et Pantalon. Dans 'Arlequin cru mort', Goldoni adapte les scènes pour plaire au public français tout en conservant l'esprit comique et l'ordre des idées. Cette pièce, représentée pour la première fois le 25 février 1763, a connu un succès notable. Le 28 février, la comédie en vers et en un acte 'Le Bucheron ou les trois Souhaits', mêlée d'ariettes, a été applaudie à l'unanimité. Tirée d'un conte de Perrault, cette pièce a été acclamée pour sa musique et son poème agréable. L'intrigue de 'Le Bucheron' raconte comment Blaise, un bûcheron, reçoit trois souhaits de Mercure et les utilise de manière comique et moralisante. La pièce se termine par un vaudeville et des remarques sur la conduite sage, le style proportionné au sujet, et les plaisanteries fines. Les auteurs Guichard et C*** montrent une grande modestie concernant la paternité de la pièce. La musique de Philidor est louée pour son harmonie et son adaptation au langage français. Les acteurs ont joué avec beaucoup de feu et d'intelligence, et un nouvel acteur a débuté avec succès le 1 mars. La saison s'est terminée le samedi avant le Dimanche des Rameaux, avec un grand concours de spectateurs pour 'Le Bucheron'.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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383
p. 202-206
CONCERTS SPIRITUELS.
Début :
DANS la semaine de la Passion il y a eu Concert le Dimanche, le Mardi suivant & le Vendredi [...]
Mots clefs :
Concerts, Chœur, Voix, Plaisir, Composition
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : CONCERTS SPIRITUELS.
CONCERTS SPIRITUELS.
DANS la femaine de la Paffion il y a eu Concert
le Dimanche , le Mardi fuivant & le Vendredi
, Fête de l'Annonciation .
Dans le premier de ces Concerts on a exécuté
Lauda Jerufalem , Moter à grand Choeur de M.
AVRIL 1763.
203
DELALANDE , & le Confitebor de Pergolize . M.
BESCHE y a chanté & M. BALBATRE a éxécuté for
l'orgue plufieurs morceaux qui ont fait beaucoup
de plaifir.
Dans le Concert du Mardi on a éxécuté Inclina
Domine , Motet à grand Choeur de M. BLANCHARD,
Maître de Mufique de la Chapelle du Roi ,
dans lequel M. DUBUT , Ordinaire de la Chapelle
du Roi , a chanté un récit de deſſus . Ce jeune
talent qne l'on peut encore regarder comme
dans l'enfance , relativement à fon âge , ne doit
pas être regardé de même par rapport à l'ufage ,
à la préciſion & aux autres parties de la Mufique
ainsi que de l'art du chant. La voix du jeune M.
DUBUT est très agréable , & fon articulation
très-nette & très- correcte. Il a été fort applaudi
non ſeulement en faveur de fon âge , mais par le
plaifir qu'on a pris à l'entendre ; en le rappellant
celui dont avoit fait jouir longtemps M. RICHER
dans le même âge & dans le même genre de voix.
On reprit le Confitebor de Pergoléze .
-
Le Vendredi , on éxécuta Nifi Dominus , Motet
à grand Choeur de M. BELISSEN , & le Confitemini
de feu M. DE LA LANDE . Qu'il nous
foit permis de remarquer quelle impreffion fait
& fera toujours la fublime compofition de ce
célébre Muficien . Quelle majefté dans le caractère
général de fes chants ! Quelle analogie
avec la divine infpiratation qui régne dans les
Pleaumes ! Quel fentiment dans l'expreffion !
Quelle grandeur & quelle fagetle dans les images
que le génie de cet Auteur ne paroît point
chercher , mais qu'elles femblent venir faifir avec
une variété infinie & du meilleur goût , dans les
différentes parties de fes moters Quelle vérité
dans le coloris général ! Mérite rare dans prèf-
I vj
204 MERCURE DE FRANCE.
que tous les ouvrages qui méritent notre adm
ration à d'autres égards..
Mlle HARDI , jeune Sujet , conduite par fon
père en Italie à l'âge de neuf ans , pour y
être
inftruite dans la Mufique ; & formée dans la
connoiffance de la Langue & du goût du chant
de cette Nation a chanté dans ces trois Concerts
différens airs Italiens avec beaucoup de fuccès.
Sa voix eft agréable , timbrée & flexible . Elle
chante cette Mufique purement dans le genre &
avec les feuls agrémens qui lui font propres , &
analogues à l'idiome du Pays. Nouvelle , & peutêtre
enfin utile leçon pour les Cantatrices , qui
n'ont appris en France que la caricature de ce
goûr.
Mlle FEL a chanté avec le fuccès & les applaudiflemens
ordinaires plufieurs Récits dans les
grands Motets , & n'a point chanté de petit Motet
Italien.
MM. GAVINIES , LE MIERE & LE DUC Ont
joué à ces trois Concerts des airs en trio de la
compofition de M. GAVINIÉS .
Dans les Concerts du Mardi & du Vendredi ,
M. DUPORT a joué feul des . Sonates & Concerto
de fa compofition..
·
Par tout ce que nous avons eu occafion de dire
précédemment à l'avantage du talent fi agréa
ble & fi fingulier de M. DUPORT , on doit juger
du plaifir que le Public a eu de l'entendre après.
quelques Concerts d'où il s'étoit abfenté , & des
applaudiffemens qu'il a reçus.
CONCERT du Dimanche des
RAMEAUX .
On a exécuté Confitemini , Motet à grand
choeur de M. l'Abbé GoULET , ancien Maître de
AVRIL. 1763. 20
Mufque de la Cathédrale de Paris. Ce Moter a
été applaudi en plufieurs endroits. Le jeune M.
DUBUT , dont nous venons de parler , a chan
té. Le Concert a fini par Dominus regnavit ,
Motet à grand choeur de feu M. DE LA LANDE ,
dans lequel Mile ARNOULD a chanté avec applaudiffement
le récit Adorate. Dans le même
Motet, Mile ROZET & M. GELIN , ont éxécutè un
Duo qui a été univerfellement applaudi & avec
la plus grande juftice..
MM. DUPORT & KOHUALT ont joué des airs
en Duo fur le Violoncelle & le Luth . C'est ici
précisément une de ces occafions où il n'y a point
d'expreffions pour les éloges mérités & pour rendre
le fentiment de plaifir des Auditeurs. Les airs
qu'ils éxécutoient étoient travaillés avec un goût
& un art infinis , fur des Sujets connus, agréables
& faciles , ce qui a beaucoup ajouté à l'extrême
Latisfaction du Public ; en forte qu'ils ont été pour
ainfi dire contraints par la vivacité des applaudillemens
, de céder à fes defirs & de continuer de
jouer , après le nombre d'airs déterminé pour
ce Concert. Nous ne pouvons nous diſpenſer à
ce fujer de renouveller aux grands talens , l'avis
qu'ils reçoivent en tant d'occafions de la part des
Auditeurs fur le genre de mufique qu'ils exécutent.
Quand voudront- ils enfin fe donner à
eux-mêmes la flatteufe fatisfaction , d'être toujours
agréables en étonnant & fe défendre du
penchant obftiné pour les feules difficultés ?
Mlle HARDI chanta très- bien un bel Air Italien
& avec une voix plus également foutenue que
dans les Concerts précédens.
M. GAVINIES a joué un Concerto de fa compofition
, dans lequel il a été fort applaudi .
Mlle FEL a chanté un petit Motet , dont la
206 MERCURE DE FRANCE.
Mufique n'eft pas entiérement dans le genre Italien
; elle y a reçu tous les applaudiffemens que
méritent la voix & fes talens.
On rendra compte dans le fecond volume de
ce mois des Concerts de la Semaine Sainte & de
celle de Pâques.
DANS la femaine de la Paffion il y a eu Concert
le Dimanche , le Mardi fuivant & le Vendredi
, Fête de l'Annonciation .
Dans le premier de ces Concerts on a exécuté
Lauda Jerufalem , Moter à grand Choeur de M.
AVRIL 1763.
203
DELALANDE , & le Confitebor de Pergolize . M.
BESCHE y a chanté & M. BALBATRE a éxécuté for
l'orgue plufieurs morceaux qui ont fait beaucoup
de plaifir.
Dans le Concert du Mardi on a éxécuté Inclina
Domine , Motet à grand Choeur de M. BLANCHARD,
Maître de Mufique de la Chapelle du Roi ,
dans lequel M. DUBUT , Ordinaire de la Chapelle
du Roi , a chanté un récit de deſſus . Ce jeune
talent qne l'on peut encore regarder comme
dans l'enfance , relativement à fon âge , ne doit
pas être regardé de même par rapport à l'ufage ,
à la préciſion & aux autres parties de la Mufique
ainsi que de l'art du chant. La voix du jeune M.
DUBUT est très agréable , & fon articulation
très-nette & très- correcte. Il a été fort applaudi
non ſeulement en faveur de fon âge , mais par le
plaifir qu'on a pris à l'entendre ; en le rappellant
celui dont avoit fait jouir longtemps M. RICHER
dans le même âge & dans le même genre de voix.
On reprit le Confitebor de Pergoléze .
-
Le Vendredi , on éxécuta Nifi Dominus , Motet
à grand Choeur de M. BELISSEN , & le Confitemini
de feu M. DE LA LANDE . Qu'il nous
foit permis de remarquer quelle impreffion fait
& fera toujours la fublime compofition de ce
célébre Muficien . Quelle majefté dans le caractère
général de fes chants ! Quelle analogie
avec la divine infpiratation qui régne dans les
Pleaumes ! Quel fentiment dans l'expreffion !
Quelle grandeur & quelle fagetle dans les images
que le génie de cet Auteur ne paroît point
chercher , mais qu'elles femblent venir faifir avec
une variété infinie & du meilleur goût , dans les
différentes parties de fes moters Quelle vérité
dans le coloris général ! Mérite rare dans prèf-
I vj
204 MERCURE DE FRANCE.
que tous les ouvrages qui méritent notre adm
ration à d'autres égards..
Mlle HARDI , jeune Sujet , conduite par fon
père en Italie à l'âge de neuf ans , pour y
être
inftruite dans la Mufique ; & formée dans la
connoiffance de la Langue & du goût du chant
de cette Nation a chanté dans ces trois Concerts
différens airs Italiens avec beaucoup de fuccès.
Sa voix eft agréable , timbrée & flexible . Elle
chante cette Mufique purement dans le genre &
avec les feuls agrémens qui lui font propres , &
analogues à l'idiome du Pays. Nouvelle , & peutêtre
enfin utile leçon pour les Cantatrices , qui
n'ont appris en France que la caricature de ce
goûr.
Mlle FEL a chanté avec le fuccès & les applaudiflemens
ordinaires plufieurs Récits dans les
grands Motets , & n'a point chanté de petit Motet
Italien.
MM. GAVINIES , LE MIERE & LE DUC Ont
joué à ces trois Concerts des airs en trio de la
compofition de M. GAVINIÉS .
Dans les Concerts du Mardi & du Vendredi ,
M. DUPORT a joué feul des . Sonates & Concerto
de fa compofition..
·
Par tout ce que nous avons eu occafion de dire
précédemment à l'avantage du talent fi agréa
ble & fi fingulier de M. DUPORT , on doit juger
du plaifir que le Public a eu de l'entendre après.
quelques Concerts d'où il s'étoit abfenté , & des
applaudiffemens qu'il a reçus.
CONCERT du Dimanche des
RAMEAUX .
On a exécuté Confitemini , Motet à grand
choeur de M. l'Abbé GoULET , ancien Maître de
AVRIL. 1763. 20
Mufque de la Cathédrale de Paris. Ce Moter a
été applaudi en plufieurs endroits. Le jeune M.
DUBUT , dont nous venons de parler , a chan
té. Le Concert a fini par Dominus regnavit ,
Motet à grand choeur de feu M. DE LA LANDE ,
dans lequel Mile ARNOULD a chanté avec applaudiffement
le récit Adorate. Dans le même
Motet, Mile ROZET & M. GELIN , ont éxécutè un
Duo qui a été univerfellement applaudi & avec
la plus grande juftice..
MM. DUPORT & KOHUALT ont joué des airs
en Duo fur le Violoncelle & le Luth . C'est ici
précisément une de ces occafions où il n'y a point
d'expreffions pour les éloges mérités & pour rendre
le fentiment de plaifir des Auditeurs. Les airs
qu'ils éxécutoient étoient travaillés avec un goût
& un art infinis , fur des Sujets connus, agréables
& faciles , ce qui a beaucoup ajouté à l'extrême
Latisfaction du Public ; en forte qu'ils ont été pour
ainfi dire contraints par la vivacité des applaudillemens
, de céder à fes defirs & de continuer de
jouer , après le nombre d'airs déterminé pour
ce Concert. Nous ne pouvons nous diſpenſer à
ce fujer de renouveller aux grands talens , l'avis
qu'ils reçoivent en tant d'occafions de la part des
Auditeurs fur le genre de mufique qu'ils exécutent.
Quand voudront- ils enfin fe donner à
eux-mêmes la flatteufe fatisfaction , d'être toujours
agréables en étonnant & fe défendre du
penchant obftiné pour les feules difficultés ?
Mlle HARDI chanta très- bien un bel Air Italien
& avec une voix plus également foutenue que
dans les Concerts précédens.
M. GAVINIES a joué un Concerto de fa compofition
, dans lequel il a été fort applaudi .
Mlle FEL a chanté un petit Motet , dont la
206 MERCURE DE FRANCE.
Mufique n'eft pas entiérement dans le genre Italien
; elle y a reçu tous les applaudiffemens que
méritent la voix & fes talens.
On rendra compte dans le fecond volume de
ce mois des Concerts de la Semaine Sainte & de
celle de Pâques.
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Résumé : CONCERTS SPIRITUELS.
Durant la semaine de la Passion en avril 1763, trois concerts spirituels ont été organisés les dimanches, mardis et vendredis. Le premier concert a présenté 'Lauda Jerusalem' de Delalande et le 'Confitebor' de Pergolèse. M. Besche et M. Balbatre ont interprété plusieurs morceaux à l'orgue, suscitant beaucoup de plaisir. Le mardi, 'Inclina Domine' de M. Blanchard a été exécuté, avec M. Dubut, jeune talent de la Chapelle du Roi, chantant un récit. Sa performance a été acclamée pour sa voix agréable et son articulation nette. Le 'Confitebor' de Pergolèse a été repris. Le vendredi, 'Nisi Dominus' de M. Belissen et le 'Confitemini' de M. de La Lande ont été interprétés. La composition de ce dernier a été saluée pour sa majesté et son analogie avec les Psaumes. Mlle Hardi, formée en Italie, a chanté des airs italiens avec succès, offrant une leçon sur l'authenticité du chant italien. Mlle Fel a également chanté plusieurs récits dans les grands motets. MM. Gaviniès, Le Mière et Le Duc ont joué des airs en trio composés par M. Gaviniès. M. Duport a interprété des sonates et un concerto de sa composition lors des concerts du mardi et du vendredi, recevant des applaudissements pour son talent. Lors du concert du dimanche des Rameaux, 'Confitemini' de l'Abbé Goulet et 'Dominus regnavit' de M. de La Lande ont été exécutés. Mlle Arnould, Mlle Rozet et M. Gelin ont chanté des parties de ce dernier motet, recevant des applaudissements. MM. Duport et Kohualt ont joué des airs en duo sur le violoncelle et le luth, suscitant une grande satisfaction. Mlle Hardi a chanté un air italien avec une voix plus soutenue. M. Gaviniès a joué un concerto de sa composition, et Mlle Fel a chanté un petit motet, recevant des applaudissements pour sa voix et ses talents.
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384
p. 13-14
AIR : Je te revois, charmante Lise. JUSTIFICATION. A une Amie.
Début :
J'AI senti rechauffer ma cendre, [...]
Mots clefs :
Amie, Cœur, Amour, Amant
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texteReconnaissance textuelle : AIR : Je te revois, charmante Lise. JUSTIFICATION. A une Amie.
AIR : Je te revois , charmante Life.
JUSTIFICATION.
A'une Amie.
J'A fenti rechauffer ma cendre ,
J'ai cru reconnoître l'ardeur
A qui ma jeuneffe trop tendre
14 MERCURE . DE FRANCE.
Dut la moitié de fon bonheur.
Eglé , votre voix me rappelle ;
Pour un coeur trifte & malheureux ,
L'Amour n'a plus qu'une étincelle
Et l'Amitié feule a des feux.
Gardez mon coeur , je vous le laiſſe,
Soutenez fa fragilité,
Et des piéges de ma foibleffe
Sauvez encor ma liberté.
Il eft für que toute la vie
Je vous aimerai tendrement ;
Et fi vous êtes mon Amie ,
De qui pourrai -je être l'Amant ?
JUSTIFICATION.
A'une Amie.
J'A fenti rechauffer ma cendre ,
J'ai cru reconnoître l'ardeur
A qui ma jeuneffe trop tendre
14 MERCURE . DE FRANCE.
Dut la moitié de fon bonheur.
Eglé , votre voix me rappelle ;
Pour un coeur trifte & malheureux ,
L'Amour n'a plus qu'une étincelle
Et l'Amitié feule a des feux.
Gardez mon coeur , je vous le laiſſe,
Soutenez fa fragilité,
Et des piéges de ma foibleffe
Sauvez encor ma liberté.
Il eft für que toute la vie
Je vous aimerai tendrement ;
Et fi vous êtes mon Amie ,
De qui pourrai -je être l'Amant ?
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Résumé : AIR : Je te revois, charmante Lise. JUSTIFICATION. A une Amie.
L'auteur exprime son émotion en revoyant une personne chère, qualifiée de 'charmante Life'. Il évoque la reconnaissance d'une ardeur qui a marqué sa jeunesse et lui a apporté du bonheur. La voix de son amie Eglé lui rappelle des souvenirs et lui apporte du réconfort. Il demande à son amie de garder son cœur et de le soutenir, afin de le protéger des pièges de sa faiblesse et de préserver sa liberté. Il affirme qu'il l'aimera tendrement toute sa vie.
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385
p. 70-72
COUPLETS A mettre en chant.
Début :
Dans ces bois où le sort m'amène, [...]
Mots clefs :
Chant, Douceur, Appas, Amour, Maîtresse, Bergère
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texteReconnaissance textuelle : COUPLETS A mettre en chant.
COUPLETS
DANS
A mettre en chant.
ANS ces bois où le fort m'amène ,
Sous ces ombrages frais ,
Tout me parle de l'inhumaine
Dont la beauté m'enchaîne ,
Tout m'en offre les traits.
Ce matin , en voyant éclore
Les rayons du Soleil ,
Je difois : ô riante Aurore ,
AVRIL. 1763. 71
De celle que j'adore
Tu me peins le réveil !
Tu charmes en vain ce boccage,
Roffignol enchanteur ;
Tu ne fçaurois dans ton ramage,
Dé fon brillant langage
Egaler lá douceur.
Il fort de fa bouche vermeille
Un miel plus précieux
Que ne l'eft celui de l'abeille ;
Elle charme l'oreille
Auffi bien que les
yeux.
Son efprit , fa raiſon égale
Ses appas féducteurs.
Outre la beauté qu'elle étale ,
Ainfi la rofe exhale
Les plus douces odeurs.
Hélas ! que cette fleur cruelle
Dont on craint d'approcher ,
Nous peint fidélement ma belle !
On foupire pour elle,
Et l'on n'ofe y toucher.
Viens fléchir fon coeur intraitable ,
Amour puis- je eſpérer :
72 MERCURE DE FRANCE.
Que tu la rende un jour capable
Du fentiment aimable
Qu'elle fçait inſpirer ?
Près de fa compagne charmante
Un jeune Tourtereau ,
(
Brulé du feu qui me tourmente ,
De fa voix gémiffante
Attriftoit ce coteau.
J'ai vu la farouche maîtreſſe
Méprifer les foupirs.
Touchée enfin de fa tendreffe
Voilà qu'elle s'empreſſe
De combler fes defirs.
Par cette agréable avanture
Mon fort femble éclairci.
Faut- il en accepter l'augure ?
Et les maux que j'endure
Finiront-ils ainfi ?
Oui , je fléchirai ma Bergère ;
Mes maux n'auront qu'un temps.
Quand l'hyver nous a fait la guerre,
Il laiffe en paix la Tèrre ,
Et fait place au Printemps.
Par M. GERMAIN DE CRAIN.
DANS
A mettre en chant.
ANS ces bois où le fort m'amène ,
Sous ces ombrages frais ,
Tout me parle de l'inhumaine
Dont la beauté m'enchaîne ,
Tout m'en offre les traits.
Ce matin , en voyant éclore
Les rayons du Soleil ,
Je difois : ô riante Aurore ,
AVRIL. 1763. 71
De celle que j'adore
Tu me peins le réveil !
Tu charmes en vain ce boccage,
Roffignol enchanteur ;
Tu ne fçaurois dans ton ramage,
Dé fon brillant langage
Egaler lá douceur.
Il fort de fa bouche vermeille
Un miel plus précieux
Que ne l'eft celui de l'abeille ;
Elle charme l'oreille
Auffi bien que les
yeux.
Son efprit , fa raiſon égale
Ses appas féducteurs.
Outre la beauté qu'elle étale ,
Ainfi la rofe exhale
Les plus douces odeurs.
Hélas ! que cette fleur cruelle
Dont on craint d'approcher ,
Nous peint fidélement ma belle !
On foupire pour elle,
Et l'on n'ofe y toucher.
Viens fléchir fon coeur intraitable ,
Amour puis- je eſpérer :
72 MERCURE DE FRANCE.
Que tu la rende un jour capable
Du fentiment aimable
Qu'elle fçait inſpirer ?
Près de fa compagne charmante
Un jeune Tourtereau ,
(
Brulé du feu qui me tourmente ,
De fa voix gémiffante
Attriftoit ce coteau.
J'ai vu la farouche maîtreſſe
Méprifer les foupirs.
Touchée enfin de fa tendreffe
Voilà qu'elle s'empreſſe
De combler fes defirs.
Par cette agréable avanture
Mon fort femble éclairci.
Faut- il en accepter l'augure ?
Et les maux que j'endure
Finiront-ils ainfi ?
Oui , je fléchirai ma Bergère ;
Mes maux n'auront qu'un temps.
Quand l'hyver nous a fait la guerre,
Il laiffe en paix la Tèrre ,
Et fait place au Printemps.
Par M. GERMAIN DE CRAIN.
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Résumé : COUPLETS A mettre en chant.
Le poème 'Couplets' de M. Germain de Crain, écrit en avril 1763, relate une promenade dans un bois où le narrateur observe des signes de la beauté d'une femme aimée. Il compare cette beauté à celle de l'aube et à la douceur du chant des oiseaux. Le narrateur admire l'esprit, la raison et la beauté de cette femme, mais la compare également à une fleur cruelle dont on craint de s'approcher. Il exprime son désir de voir son amour réciproque et raconte l'histoire d'un jeune tourtereau méprisé qui finit par voir sa maîtresse céder à ses avances. Le narrateur espère que son propre sort s'éclaircira de la même manière, que ses maux prendront fin, comme l'hiver laisse place au printemps.
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386
p. 141-143
CLAVECIN VERTICAL.
Début :
LES Clavecins ordinaires se posent difficilement à cause du jour qu'il faut [...]
Mots clefs :
Clavecins, Artiste, Instruments, Organiste
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texteReconnaissance textuelle : CLAVECIN VERTICAL.
CLAVECIN VERTICAL.
LESES Clavecins ordinaires fe pofent
difficilement à cauſe du jour qu'il faut
trouver pour le clavier , occupent beaucoup
de place & ne forment point un
embelliffement pour une falle ou un
fallon. M. Obert , Organiſte de la Cathédrale
de Boulogne fur mer , conftruit
depuis plus de dix ans des Clavecins verticaux
à grand ravalement jufqu'au fa
en haut & en bas avec un troifiéme
regiftre de petite octave coupé au de
la re au-deffus de la clef d'ut pour renforcer
le deffus ou la baffe au befoin
& dans l'angle perdu il fçait y ménager
un tympanum . Ils ont fix pieds trois
pouces de hauteur compris la corniche
& non le pied , & ils ne prennent dans
l'angle d'une pièce que quinze pouces
de profondeur fur trois pieds de largeur.
1
142 MERCURE DE FRANCE.
Ces inftrumens s'élévent quarrément ,
& quand les portes font fermées ils ne
préfentent plus que la figure d'un buffet
fufceptible de toutes éfpèce d'ornement.
Quoique les fouterreaux ayent
un mouvement horizontal , l'Artifte a
trouvé le fecret d'en faciliter le renvoi
avec précifion & vivacité ; le toucher
n'eft point dur ; on y trouve même fous
les doigts un moelleux qui excite en
quelque forte à donner plus de brillant
dans le jeu & dans les agrémens de
l'éxécution. La table fe porte quarrément
par-tout , & ils rendent une harmonie
mieux nourrie & plus délicate
que celle des clavecins ordinaires. Enfin
il a eu la fatisfaction de recevoir
les plus grands éloges d'un très- grand
nombre de Muficiens célébres qui ont
paffé par cette Ville , notamment de
deux de ceux de S. A. S. Monfeigneur
le Prince de Conti ; mais le feul témoignage
de M. le Comte de Turpin , Lieutenant
Général des Armées du Roi, qui
commandoit en ce pays l'année dernière
, & qui en a tenus à fon Hôtel
pendant le féjour qu'il y a fait , peut
fuffire pour convaincre de la force du
fon , de la beauté de l'harmonie , &
de la fupériorité de cet habile Artiſte
AVRIL. 1763. 143
qui en a fait derniérement deux pour
P'Angleterre , où ils ont été tellement
admirés qu'il vient de recevoir ordre d'y
en faire paffer cinq autres qu'il éxécute
actuellement. Comme ce travail lui eft
devenu familier par la pratique , il ne
les vend plus que vingt & un louis compris
la caiffe , &c. Ils font très - ornés
dedans & dehors , & fi l'on y veut un
couronnement en fculpture dorée , ainfi
que les baguettes , l'on payera quatre
louis de plus ; mais il faut envoyer la
hauteur des pièces où ils doivent être
placés. Ils peuvent être tranfportés partout
fans rifque. Il faut affranchir les
lettres.
LESES Clavecins ordinaires fe pofent
difficilement à cauſe du jour qu'il faut
trouver pour le clavier , occupent beaucoup
de place & ne forment point un
embelliffement pour une falle ou un
fallon. M. Obert , Organiſte de la Cathédrale
de Boulogne fur mer , conftruit
depuis plus de dix ans des Clavecins verticaux
à grand ravalement jufqu'au fa
en haut & en bas avec un troifiéme
regiftre de petite octave coupé au de
la re au-deffus de la clef d'ut pour renforcer
le deffus ou la baffe au befoin
& dans l'angle perdu il fçait y ménager
un tympanum . Ils ont fix pieds trois
pouces de hauteur compris la corniche
& non le pied , & ils ne prennent dans
l'angle d'une pièce que quinze pouces
de profondeur fur trois pieds de largeur.
1
142 MERCURE DE FRANCE.
Ces inftrumens s'élévent quarrément ,
& quand les portes font fermées ils ne
préfentent plus que la figure d'un buffet
fufceptible de toutes éfpèce d'ornement.
Quoique les fouterreaux ayent
un mouvement horizontal , l'Artifte a
trouvé le fecret d'en faciliter le renvoi
avec précifion & vivacité ; le toucher
n'eft point dur ; on y trouve même fous
les doigts un moelleux qui excite en
quelque forte à donner plus de brillant
dans le jeu & dans les agrémens de
l'éxécution. La table fe porte quarrément
par-tout , & ils rendent une harmonie
mieux nourrie & plus délicate
que celle des clavecins ordinaires. Enfin
il a eu la fatisfaction de recevoir
les plus grands éloges d'un très- grand
nombre de Muficiens célébres qui ont
paffé par cette Ville , notamment de
deux de ceux de S. A. S. Monfeigneur
le Prince de Conti ; mais le feul témoignage
de M. le Comte de Turpin , Lieutenant
Général des Armées du Roi, qui
commandoit en ce pays l'année dernière
, & qui en a tenus à fon Hôtel
pendant le féjour qu'il y a fait , peut
fuffire pour convaincre de la force du
fon , de la beauté de l'harmonie , &
de la fupériorité de cet habile Artiſte
AVRIL. 1763. 143
qui en a fait derniérement deux pour
P'Angleterre , où ils ont été tellement
admirés qu'il vient de recevoir ordre d'y
en faire paffer cinq autres qu'il éxécute
actuellement. Comme ce travail lui eft
devenu familier par la pratique , il ne
les vend plus que vingt & un louis compris
la caiffe , &c. Ils font très - ornés
dedans & dehors , & fi l'on y veut un
couronnement en fculpture dorée , ainfi
que les baguettes , l'on payera quatre
louis de plus ; mais il faut envoyer la
hauteur des pièces où ils doivent être
placés. Ils peuvent être tranfportés partout
fans rifque. Il faut affranchir les
lettres.
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Résumé : CLAVECIN VERTICAL.
Le texte décrit le clavecin vertical, un instrument innovant conçu par M. Obert, organiste de la Cathédrale de Boulogne-sur-Mer. Ce clavecin se distingue par sa compacité et son esthétique, mesurant six pieds trois pouces de hauteur, quinze pouces de profondeur et trois pieds de largeur. Il possède trois registres, dont un de petite octave coupée au-dessus de la clé d'ut, et un tympanum dans l'angle perdu. Malgré le mouvement horizontal des souterraux, M. Obert a réussi à faciliter leur renvoi avec précision et vivacité, offrant un toucher moelleux et une harmonie plus délicate que celle des clavecins ordinaires. L'instrument a été loué par plusieurs musiciens célèbres, y compris deux musiciens du Prince de Conti et du Comte de Turpin. Récemment, deux clavecins ont été envoyés en Angleterre, où ils ont été admirés, et cinq autres sont en cours de fabrication. Le prix de ces instruments est de vingt et un louis, avec des options supplémentaires pour des ornements en sculpture dorée. Ils peuvent être transportés sans risque et les lettres doivent être affranchies.
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387
p. 12-13
LE MOT POUR RIRE. AIR : Je ne sçais pas écrire.
Début :
LA bonne chère & le bon vin, [...]
Mots clefs :
Gaîté, Amis, Allégresse, Censeur, Rire, Plaisir, Mot
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : LE MOT POUR RIRE. AIR : Je ne sçais pas écrire.
LE MOT POUR RIRE.
LA
AIR : Je ne fçais pas écrire.
A bonne chère & le bon vin ,
Premier éloge d'un feftin ,
Sont bien faits pour féduire.
Mais , ce n'eſt rien qu'un grand repas ,
Quand la gaîté n'y régne pas .
Je veux le mot pour rire.
Donnons à nos amis abfens
Moins de défauts que de talens
Pas un trait de fatyre.
Ayons le fel de la gaîté ,
Sans l'art de la méchanceté.
Je veux le mot pour rire.
Un Bel- Efprit affez ſouvent
Nous prive de l'heureux moment
Que l'allegreffe inſpire.
A table il n'eft que l'enjoûment.
Point de Cenfeur , de froid fçavant :
Je veux le mot pour rire.
Bacchus anime les propos ,
Il eft le père des bons mots ,
Sans chercher à les dire.
M A 1. 1763. 13
Buvons , peut-être en dirons-nous :
Voifin , ils font fréquents chez vous
Je veux le mot pour rire.
On doit aimer fincérement ,
S'en faire un doux amuſement ,
Un
Et non pas un martyre.
peu d'amour nous rend joyeux :
Extrême , il nous rend ennuyeux.
Je veux le mot pour rire.
Dans ce féjour délicieux ,
L'image de celui des Dieux ,
Le plaifir nous attire :
Enchaînons-le de tout côté ;
Non, laiffons-lui la liberté :
Je veux le mot pour rire.
Par M. FUZILLIER , à Amiens.
LA
AIR : Je ne fçais pas écrire.
A bonne chère & le bon vin ,
Premier éloge d'un feftin ,
Sont bien faits pour féduire.
Mais , ce n'eſt rien qu'un grand repas ,
Quand la gaîté n'y régne pas .
Je veux le mot pour rire.
Donnons à nos amis abfens
Moins de défauts que de talens
Pas un trait de fatyre.
Ayons le fel de la gaîté ,
Sans l'art de la méchanceté.
Je veux le mot pour rire.
Un Bel- Efprit affez ſouvent
Nous prive de l'heureux moment
Que l'allegreffe inſpire.
A table il n'eft que l'enjoûment.
Point de Cenfeur , de froid fçavant :
Je veux le mot pour rire.
Bacchus anime les propos ,
Il eft le père des bons mots ,
Sans chercher à les dire.
M A 1. 1763. 13
Buvons , peut-être en dirons-nous :
Voifin , ils font fréquents chez vous
Je veux le mot pour rire.
On doit aimer fincérement ,
S'en faire un doux amuſement ,
Un
Et non pas un martyre.
peu d'amour nous rend joyeux :
Extrême , il nous rend ennuyeux.
Je veux le mot pour rire.
Dans ce féjour délicieux ,
L'image de celui des Dieux ,
Le plaifir nous attire :
Enchaînons-le de tout côté ;
Non, laiffons-lui la liberté :
Je veux le mot pour rire.
Par M. FUZILLIER , à Amiens.
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Résumé : LE MOT POUR RIRE. AIR : Je ne sçais pas écrire.
La chanson 'Le mot pour rire' met en avant la gaieté et la bonne humeur lors des repas. L'auteur souligne que la bonne chère et le bon vin sont agréables, mais que la véritable joie vient de l'ambiance festive. Il prône la convivialité et l'absence de méchanceté, souhaitant que les amis soient appréciés pour leurs talents plutôt que pour leurs défauts. La chanson critique les esprits trop sérieux qui gâchent les moments de plaisir à table. Elle encourage la légèreté et l'humour, incarnés par Bacchus, le dieu du vin, qui inspire les bons mots sans effort. L'auteur exprime également l'idée que l'amour doit être source de joie et non de souffrance. Enfin, il invite à profiter pleinement des plaisirs sans les entraver, en laissant la liberté au plaisir de s'exprimer. Le texte se conclut par une référence à un séjour délicieux, comparé à celui des Dieux, où le plaisir doit être libre et non contraint.
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388
p. 69-71
COUPLETS à Madame ***. Sur l'AIR : Que ne suis-je la fougère.
Début :
QUOI d'abjurer ton Empire, [...]
Mots clefs :
Amour, Cœur, Aurore, Tendre, Éclat
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : COUPLETS à Madame ***. Sur l'AIR : Que ne suis-je la fougère.
COUPLETS à Madame *** .
Sur l'AIR : Que ne fuis-je la fougère a
Qu
1
Uo1 d'abjurer ton Empire ,
Amour , ta m'ôres l'efpoir.
Rien de tout ce qui refpire
Ne peut donc fuir ton pouvoir ?
J'avois dans l indifférence
Sauvé mon coeur de tes traits ;
Lifette par la présence
L'en a percé pour jamais.
Le matin dans la prairie ,
Comme on voit s'épanouir
Une fleur tendre & chérie
70 MERCURE DE FRANCE:
Sous les aîles du zéphir ;
Sous les doigts de la Nature
Lifette voit chaque jour ,
Eclore pour fa parure
Tous les trésors de l'Amour.
L'éclat dont brille l'Aurore
Céde à l'éclat de fon teint .
La roſe ne ſe colore
Que pour mourir fur fon fein.
En vain le Printemps étale
Mille beautés fur les pas ;
Parmi nos champs rien n'égale
La fraîcheur de les appas.
Dans fa bouche eſt l'innocence ,
Dans les yeux eft la candeur ;
Son maintien eft la décence
Son efprit eft la douceur.
>
Heureux celui dont la flâme
Allumera les defirs ,
Qui porteront dans ſon âme
Le fentiment des plaifirs !
Si la fatale puiffance
D'un fort armé de rigueurs ,
Me fait loin de fa préſence
Languir au fein des douleurs ;
Son image retracće
M A I. 1763. 74
Par le pinceau des amours ,
Occupera ma penſée
Jufqu'au dernier de mes jours.
Lorfque pour toute ma vie ,
Amour , je fuis fous ta Loi ;
>
Pour ma liberté ravie
J'attens un gage de toi.
Fais qu'un regard de Lifette ,
Soit l'aurore du bonheur
Que ta gloire fatisfaite
Promit à mon tendre coeur.
Par M. D....
Sur l'AIR : Que ne fuis-je la fougère a
Qu
1
Uo1 d'abjurer ton Empire ,
Amour , ta m'ôres l'efpoir.
Rien de tout ce qui refpire
Ne peut donc fuir ton pouvoir ?
J'avois dans l indifférence
Sauvé mon coeur de tes traits ;
Lifette par la présence
L'en a percé pour jamais.
Le matin dans la prairie ,
Comme on voit s'épanouir
Une fleur tendre & chérie
70 MERCURE DE FRANCE:
Sous les aîles du zéphir ;
Sous les doigts de la Nature
Lifette voit chaque jour ,
Eclore pour fa parure
Tous les trésors de l'Amour.
L'éclat dont brille l'Aurore
Céde à l'éclat de fon teint .
La roſe ne ſe colore
Que pour mourir fur fon fein.
En vain le Printemps étale
Mille beautés fur les pas ;
Parmi nos champs rien n'égale
La fraîcheur de les appas.
Dans fa bouche eſt l'innocence ,
Dans les yeux eft la candeur ;
Son maintien eft la décence
Son efprit eft la douceur.
>
Heureux celui dont la flâme
Allumera les defirs ,
Qui porteront dans ſon âme
Le fentiment des plaifirs !
Si la fatale puiffance
D'un fort armé de rigueurs ,
Me fait loin de fa préſence
Languir au fein des douleurs ;
Son image retracće
M A I. 1763. 74
Par le pinceau des amours ,
Occupera ma penſée
Jufqu'au dernier de mes jours.
Lorfque pour toute ma vie ,
Amour , je fuis fous ta Loi ;
>
Pour ma liberté ravie
J'attens un gage de toi.
Fais qu'un regard de Lifette ,
Soit l'aurore du bonheur
Que ta gloire fatisfaite
Promit à mon tendre coeur.
Par M. D....
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Résumé : COUPLETS à Madame ***. Sur l'AIR : Que ne suis-je la fougère.
Le poème, adressé à une dame anonyme et composé sur l'air 'Que ne fuis-je la fougère', exprime l'impuissance du poète face à l'amour qui a conquis son cœur malgré son indifférence initiale. Il compare la beauté de la dame à celle de la nature, soulignant sa fraîcheur et sa grâce. Le poète vante ses qualités morales, telles que l'innocence, la candeur, la décence et la douceur. Il se déclare heureux pour celui qui pourra éveiller les désirs et les plaisirs dans l'âme de la dame. Le poète exprime sa souffrance d'être éloigné d'elle, mais affirme que son image restera gravée en lui pour toujours. Il demande à l'amour de lui offrir un regard de la dame comme gage de bonheur et de gloire. Le poème est signé par M. D.... et daté de mai 1763.
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389
p. 89
CHANSON.
Début :
LOIN du tendre Berger qu'on aime, [...]
Mots clefs :
Chanson, Berger, Malheur, Tourments, Appas, Plaisirs
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : CHANSON.
CHANSON.
LOIN du tendre Berger qu'on aime ,
Eft- il , hélas ! de doux monens ?
Grands Dieux , dans ce malheur extrême ,
-On fouffre mille affreux tourmens !
L'on s'inquiette , l'on defire ,
La folitude a des appas ;
Au fein des plaifirs on foupire :
En eft-il pour moi , fans Lycas. ?
La Mufique eft de M. DOBERT , fils,
Organifte de Châteaudun.
LOIN du tendre Berger qu'on aime ,
Eft- il , hélas ! de doux monens ?
Grands Dieux , dans ce malheur extrême ,
-On fouffre mille affreux tourmens !
L'on s'inquiette , l'on defire ,
La folitude a des appas ;
Au fein des plaifirs on foupire :
En eft-il pour moi , fans Lycas. ?
La Mufique eft de M. DOBERT , fils,
Organifte de Châteaudun.
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390
p. 60-61
AUTRE.
Début :
Je suis de divers lieux, je nais dans les forêts, [...]
Mots clefs :
Flûte ou musette
392
p. 180-182
Comédie Italienne.
Début :
M. RENAUD, dont nous avons déja parlé dans le Mercure précédent, [...]
Mots clefs :
Rôle, Timidité, Débutant, Jeu d'acteur, Spectacle, Ballet, Opéra, Légèreté, Grâces, Danse
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Comédie Italienne.
Comédie Italienne.
M. RENAUD , dont nous avors
déja parlé dans le Mercure précédent ,
a continué fes débuts par le rôle de
Lucas dans les Aveux indifcrets , & a
repris quelques-uns des mêmes qu'il
avoit joués d'abord. La timidité fi naturelle
à un Débutant avoit paru nuire
à l'action de fon jeu qu'il a développé
depuis , & l'on peut dire , qu'il a juftifié
les encouragemens que l'on lui a
donnés. Il y a tout lieu d'efpérer qu'il
deviendra un Sujet très - utile pour ce
Spectacle.
Le 24 Octobre , on a donné la première
repréſentation d'Ulyffe dans l'Ifie
de Circe , Ballet férieux Héroï Pantomime
, de la compofition de M. Pitrot ,
dans lequel lui & fon Epoufe ( ci-devant
connue à ce même Spectacle & à l'Opéra
fous le nom de Mlle Rey ) ont
danfé les principales Entrées.
, La magnificence de ce Ballet la
beauté des fituations , les grâces & les
NOVEMBRE . 1764. 181
variétés du deffein , l'enſemble de l'éxé
cution , tout a répondu à la célébrité
que M. Pitrot s'eft acquife dans tous
les Pays de l'Europe où il a fait admirer
fes talens .
Le Public attendoit avec impatience
le moment de le revoir paroître fur un
Théâtre où il avoit laiffé un vuide trop
fenfible pour n'être point regretté . Les
applaudiffemens continuels qu'il a reçus
l'ont affure du nouveau plaifir qu'il a
fait , furtout dans le belle Chacone
de M. le Berton, dans laquelle M.Veftris
s'étoit diftingué d'une façon fi brillante
à l'Opéra. La comparaifon n'a point
nui à M. Pitrot ; c'eſt affez faire fon
éloge.
La légéreté , la précifion & les grâces
réunies dans la Danfe de Mde Pitrot ,
lui ont mérité des fuffrages unanimes.
Elle étoit déja reconnue pour une des
premières Danfeufes dans le genre brillant
; on a remarqué avec la plus vive
fatisfaction combien les leçons d'un
grand Maître ont fervi en elle à l'entière
perfection d'un Art où elle a fi
peu de rivales . Nous ne devons pas
oublier non plus de donner aux talens
naiffans de Mlles Louife & Mion Rey
182 MERCURE DE FRANCE.
fes Niéces , les juftes éloges qu'elles
méritent. Elles prouvent l'une & l'autre
que les grâces font héréditaires dans
leur Famille.
Nous donnons ici le Programme de
ce Ballet avec l'Epître au Public tels
que M. Pitrot les a donnés lui -même,
M. RENAUD , dont nous avors
déja parlé dans le Mercure précédent ,
a continué fes débuts par le rôle de
Lucas dans les Aveux indifcrets , & a
repris quelques-uns des mêmes qu'il
avoit joués d'abord. La timidité fi naturelle
à un Débutant avoit paru nuire
à l'action de fon jeu qu'il a développé
depuis , & l'on peut dire , qu'il a juftifié
les encouragemens que l'on lui a
donnés. Il y a tout lieu d'efpérer qu'il
deviendra un Sujet très - utile pour ce
Spectacle.
Le 24 Octobre , on a donné la première
repréſentation d'Ulyffe dans l'Ifie
de Circe , Ballet férieux Héroï Pantomime
, de la compofition de M. Pitrot ,
dans lequel lui & fon Epoufe ( ci-devant
connue à ce même Spectacle & à l'Opéra
fous le nom de Mlle Rey ) ont
danfé les principales Entrées.
, La magnificence de ce Ballet la
beauté des fituations , les grâces & les
NOVEMBRE . 1764. 181
variétés du deffein , l'enſemble de l'éxé
cution , tout a répondu à la célébrité
que M. Pitrot s'eft acquife dans tous
les Pays de l'Europe où il a fait admirer
fes talens .
Le Public attendoit avec impatience
le moment de le revoir paroître fur un
Théâtre où il avoit laiffé un vuide trop
fenfible pour n'être point regretté . Les
applaudiffemens continuels qu'il a reçus
l'ont affure du nouveau plaifir qu'il a
fait , furtout dans le belle Chacone
de M. le Berton, dans laquelle M.Veftris
s'étoit diftingué d'une façon fi brillante
à l'Opéra. La comparaifon n'a point
nui à M. Pitrot ; c'eſt affez faire fon
éloge.
La légéreté , la précifion & les grâces
réunies dans la Danfe de Mde Pitrot ,
lui ont mérité des fuffrages unanimes.
Elle étoit déja reconnue pour une des
premières Danfeufes dans le genre brillant
; on a remarqué avec la plus vive
fatisfaction combien les leçons d'un
grand Maître ont fervi en elle à l'entière
perfection d'un Art où elle a fi
peu de rivales . Nous ne devons pas
oublier non plus de donner aux talens
naiffans de Mlles Louife & Mion Rey
182 MERCURE DE FRANCE.
fes Niéces , les juftes éloges qu'elles
méritent. Elles prouvent l'une & l'autre
que les grâces font héréditaires dans
leur Famille.
Nous donnons ici le Programme de
ce Ballet avec l'Epître au Public tels
que M. Pitrot les a donnés lui -même,
Fermer
Résumé : Comédie Italienne.
Le texte évoque les débuts de M. Renaud dans le rôle de Lucas dans 'Les Aveux indifférents', soulignant ses progrès malgré une timidité initiale. Son jeu a été encouragé, et il est attendu qu'il devienne un acteur utile pour le spectacle. Le 24 octobre, la première représentation de 'Ulysse dans l'Île de Circe', un ballet sérieux héroïque et pantomime composé par M. Pitrot, a eu lieu. M. Pitrot et son épouse, anciennement Mlle Rey, ont dansé les principales entrées. Le ballet a été salué pour sa magnificence, la beauté des situations, les grâces et les variétés du dessin, ainsi que l'ensemble de l'exécution, confirmant la célébrité de M. Pitrot en Europe. Le public, impatient de revoir M. Pitrot, l'a acclamé, notamment pour sa performance dans la chaconne de M. le Berton. Mme Pitrot a également été félicitée pour sa légèreté, précision et grâces, confirmant son statut de première danseuse dans le genre brillant. Les nièces de M. Pitrot, Mlles Louise et Mion Rey, ont été louées pour leurs talents naissants, prouvant que les grâces sont héréditaires dans leur famille. Le texte inclut également le programme du ballet et une épître au public fournis par M. Pitrot.
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393
p. 182-184
AU PUBLIC.
Début :
MESSIEURS, Vous êtes les Juges & les Protecteurs des Talens : [...]
Mots clefs :
Talents, Hommages, Ballets, Conseils, Poèmes, Danseurs
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : AU PUBLIC.
AU PUBLIC.
MESSIEURS ,
Vous êtes les Juges & les Protecteurs
des Talens : vous les voyez naître ;
vous les encouragez ; vous les éclairez
& ils fe forment pour vous plaire . Vous
feuls avez des droits fur leurs hommages,
& c'eft à vous que j'adreffe les miens.
Vous avez daigné m'accueillir , lorfque
fur la fin de l'année 1758 , j'ai préfenté
à vos yeux les Baliets héroïques
de Télémaque dans l'Ile de Calypfo ;
du Sultan généreux ; de la Difpute des
Faunes & des Bergers , pour les Amadryades
, & c. Et je viens aujourd'hui
foumettre à vos lumières celui d'Ulyſſe
dans l'Ile de Circé . Ce genre de Ballets,
en action & en expreflion , longtemps
NOVEMBRE . 1764. 183
inconnu dans la Capitale , demande ,
vous le fçavez , une expofition , une
intrigue , des fituations , un dénouement
j'ai fait tous mes efforts pour
réunir ces quatre parties effentielles ; &
les fuffrages que vous m'avez accordés ,
m'ont fait croire que j'avois rempli
du moins à quelques égards , l'idée que
vous aviez conçue de mes Poëmes ; je
fens combien ils font loin encore de la
perfection mais ma docilité à fuivre
vos confeils toujours fages & refléchis ,
à me conformer à votre goût toujours
fùr , y aura bientôt corrigé ce que vous
y trouverez de défectueux . Cependant
plus j'apporterai de foin à la compofition
de ces Poëmes , & plus l'éxécution
en deviendra difficile . Il faut de
l'âme , du fentiment , de la pratique ,
pour en faifir & en rendre les nuances &
les fineffes; en un mot, il faut des Acteurs.
De quelle indulgence , MESSIEUR s, ne
vont donc pas avoir befoin des Danfeurs
& des Danfeufes , qui , accoutumés à
figurer dans de petits divertiffemens , ne
connoiffent point encore cette expreffion
néceffaire dans les Ballets que
je vais donner. Ces Danfeurs & ces
Danfeufes , animés du zéle le plus ardent
, ont recours à vos bontés : vous
184 MERCURE DE FRANCE .
ne les refufez jamais à ceux qui ont
envie de réuífir ; & je les follicite pour
eux , & furtout pour moi , que des affaires
& quelques accidens ont obligé
de négliger un talent , que l'on n'entretient
& que l'on n'augmente que par
un exercice continuel. J'ofe me flatter
des plus grands fuccès, MESSIEURS ,
fi un travail affidu , fi un dévouement
entier à vos moindres volontés , fi le
defir enfin que j'ai de vous amufer &
de vous intéreffer , fuffifent pour les
mériter.
MESSIEURS ,
Vous êtes les Juges & les Protecteurs
des Talens : vous les voyez naître ;
vous les encouragez ; vous les éclairez
& ils fe forment pour vous plaire . Vous
feuls avez des droits fur leurs hommages,
& c'eft à vous que j'adreffe les miens.
Vous avez daigné m'accueillir , lorfque
fur la fin de l'année 1758 , j'ai préfenté
à vos yeux les Baliets héroïques
de Télémaque dans l'Ile de Calypfo ;
du Sultan généreux ; de la Difpute des
Faunes & des Bergers , pour les Amadryades
, & c. Et je viens aujourd'hui
foumettre à vos lumières celui d'Ulyſſe
dans l'Ile de Circé . Ce genre de Ballets,
en action & en expreflion , longtemps
NOVEMBRE . 1764. 183
inconnu dans la Capitale , demande ,
vous le fçavez , une expofition , une
intrigue , des fituations , un dénouement
j'ai fait tous mes efforts pour
réunir ces quatre parties effentielles ; &
les fuffrages que vous m'avez accordés ,
m'ont fait croire que j'avois rempli
du moins à quelques égards , l'idée que
vous aviez conçue de mes Poëmes ; je
fens combien ils font loin encore de la
perfection mais ma docilité à fuivre
vos confeils toujours fages & refléchis ,
à me conformer à votre goût toujours
fùr , y aura bientôt corrigé ce que vous
y trouverez de défectueux . Cependant
plus j'apporterai de foin à la compofition
de ces Poëmes , & plus l'éxécution
en deviendra difficile . Il faut de
l'âme , du fentiment , de la pratique ,
pour en faifir & en rendre les nuances &
les fineffes; en un mot, il faut des Acteurs.
De quelle indulgence , MESSIEUR s, ne
vont donc pas avoir befoin des Danfeurs
& des Danfeufes , qui , accoutumés à
figurer dans de petits divertiffemens , ne
connoiffent point encore cette expreffion
néceffaire dans les Ballets que
je vais donner. Ces Danfeurs & ces
Danfeufes , animés du zéle le plus ardent
, ont recours à vos bontés : vous
184 MERCURE DE FRANCE .
ne les refufez jamais à ceux qui ont
envie de réuífir ; & je les follicite pour
eux , & furtout pour moi , que des affaires
& quelques accidens ont obligé
de négliger un talent , que l'on n'entretient
& que l'on n'augmente que par
un exercice continuel. J'ofe me flatter
des plus grands fuccès, MESSIEURS ,
fi un travail affidu , fi un dévouement
entier à vos moindres volontés , fi le
defir enfin que j'ai de vous amufer &
de vous intéreffer , fuffifent pour les
mériter.
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Résumé : AU PUBLIC.
L'auteur s'adresse aux juges et protecteurs des talents pour présenter son nouveau ballet, 'Ulysse dans l'Île de Circé'. Il rappelle ses précédentes créations en 1758, telles que 'Télémaque dans l'Île de Calypso', 'Le Sultan généreux' et 'La Dispute des Faunes et des Bergers'. Il souligne que ce genre de ballet, nouveau dans la capitale, nécessite une exposition, une intrigue, des situations et un dénouement. L'auteur affirme avoir mis tous ses efforts pour réunir ces éléments essentiels et exprime sa gratitude pour les suffrages reçus. Il reconnaît que ses poèmes sont loin de la perfection mais s'engage à suivre les conseils et à se conformer au goût du public. Il souligne la difficulté croissante de la composition et de l'exécution de ces ballets, nécessitant de l'âme, du sentiment et de la pratique. L'auteur sollicite l'indulgence pour les danseurs et danseuses, habitués aux petits divertissements, et espère leur succès grâce à un travail assidu et un dévouement entier aux volontés du public.
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394
p. 184-185
ACTEURS DU BALLET.
Début :
ULYSSE, Roi d'Itaque M.Pitrot, l'aîné. CIRCÉ, Fille du Soleil [...]
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : ACTEURS DU BALLET.
ACTEURS DU BALLET.
ULYSSE , Roi d'Itaque. M. Pitrot , l'aîné .
CIRCÉ , Fille du Soleil &
Fameule Magicienne. Mde Pitrot:
CHEFS DES MATE LOTS .
MM. Berquelaure , Reflier , Grenier , Giguet
Salpetier , Bataille.
GUERRIERS DE LA SUITE D'ULYSSE
MM: Leclerc , Claufe , Guiller , Auger , Ben
tinazzi , Desombrages , Beaupré , Dorignis
NYMPHES COMPAGNES DE CIRCE
Mlles Riviere , Carlin.
NOVEMBRE . 1764. 185
AUTRES NYMPHE S.
Miles Louife Rey , Mion Rey , Dumalg ,
Dubuiffon , Lefevre , Colombe , Dauviliers, Marlet,
Verdot , Desjardins , Galodier , Marquife.
PETITS AMOURS , JEUX FT PLAISIRS.
MM. Alix.
Simonnet.
Beaulieu
Romain.
Mlles Le Roi.
Audinot:
Dervieux.
Adelaide.
Plufieurs Compafes en Guerriers & Matelots
de la fuite d'Ulyffe , dont une partie eft tranf--
formée en Bêtes feroces par le pouvoir de Circé .
ULYSSE , Roi d'Itaque. M. Pitrot , l'aîné .
CIRCÉ , Fille du Soleil &
Fameule Magicienne. Mde Pitrot:
CHEFS DES MATE LOTS .
MM. Berquelaure , Reflier , Grenier , Giguet
Salpetier , Bataille.
GUERRIERS DE LA SUITE D'ULYSSE
MM: Leclerc , Claufe , Guiller , Auger , Ben
tinazzi , Desombrages , Beaupré , Dorignis
NYMPHES COMPAGNES DE CIRCE
Mlles Riviere , Carlin.
NOVEMBRE . 1764. 185
AUTRES NYMPHE S.
Miles Louife Rey , Mion Rey , Dumalg ,
Dubuiffon , Lefevre , Colombe , Dauviliers, Marlet,
Verdot , Desjardins , Galodier , Marquife.
PETITS AMOURS , JEUX FT PLAISIRS.
MM. Alix.
Simonnet.
Beaulieu
Romain.
Mlles Le Roi.
Audinot:
Dervieux.
Adelaide.
Plufieurs Compafes en Guerriers & Matelots
de la fuite d'Ulyffe , dont une partie eft tranf--
formée en Bêtes feroces par le pouvoir de Circé .
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Résumé : ACTEURS DU BALLET.
Le ballet présente Ulysse, roi d'Ithaque, joué par M. Pitrot, et Circé, magicienne, interprétée par Mme Pitrot. Les rôles secondaires incluent les chefs des matelots, les guerriers de la suite d'Ulysse, les nymphes compagnes de Circé, et les petits amours. La représentation a eu lieu en novembre 1764.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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395
p. 190-196
LETTRE à M. DE LA PLACE, Auteur du Mercure, sur feu M. LE CLAIR, premier Symphoniste du ROI.
Début :
MONSIEUR, Si c'est un tribut dû à la mémoire des hommes célèbres [...]
Mots clefs :
Génie, Musique, Oeuvres, Hommes, Hommages, Duc, Violon, Talents, Symphonie, Mémoire
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : LETTRE à M. DE LA PLACE, Auteur du Mercure, sur feu M. LE CLAIR, premier Symphoniste du ROI.
LETTRE à M. DE LA PLACE , Auteur
du Mercure , fur feu M. LE CLAIR
premier Symphoniſte du ROI.
MONSIE ONSIEUR
Si c'eſt un tribut dû à la mémoire des
hommes célébres que les éloges que
la reconnoiffance de leurs Concitoyens
confacre après leur mort en leur honneur
dans les faftes des beaux- Arts ; il
me femble auffi qu'ils font une confolation
touchante pour ceux qui les ont
NOVEMBRE. 1764. 191
connus plus particuliérement ; j'avois
avec les bons Citoyens , verfé des larmes
à ce Service funébre fi bien exécuté
par l'Académie Royale de Mufique ,
pour ce génie profond qui a changé en
Science la Méchanique de fon art ; je ne
penfois point que j'aurois fitôt à regretter
un homme auffi fçavant(M. Leclair) que
l'affaffinat le plus tragique , nous a enlevé
la nuit du 22 au 23 du préſent mois
d'Octobre.
Il étoit né à Lyon , le 16 Mai 1697 ,
du mariage d'Antoine Leclair , Muficien
de Sa Majefté Louis XIV , & de Benoîte
Ferriere. Jean-Marie Leclair , celui
que nous regrettons , fut dans fa
jeuneffe attaché à M. Bonnier père , &
à fon fils M. Bonnier de Lamofſſon , Tréforier
des Etats de Languedoc. Bientôt
il eut la place de premier Symphoniſte
de Sa Majesté Louis XV. Il fut même
honoré des bontés d'un Monarque , Père
de fes Peuples & des beaux Arts. Un
Brevet expédié au fieur Leclair du 5
Avril 173 , figné par le Duc de Gévres ,
lui affura un honneur qui étoit autant
une juftice qu'une récompenfe.
L'envie de voyager le fit paffer en Hollande
, il y fut comblé des bienfaits de
S. A. Madame la Princeffe d'Orange ,
192 MERCURE DE FRANCE.
& revint à Paris jouir en paix de fa réputation
& de l'eftime des gens de bien.
Il ne faifoit plus d'Ecoliers , & n'étoit
plus qu'Amateur , quand M. le Duc
de Gramont crut rendre fervice au Public
en faifant une douce violence à cette
inaction qui enfeveliffoit des talens aufli
fupérieurs.
Ce Seigneur le penfionna , & cet art
heureux de conduire à ne vouloir que
leurs volontés , dont les Grands font
un ufage fi glorieux , quand le goût des
Arts le confacre ; cet Art enchanteur
rendit à Leclair tout fon amour pour
le travail.
Il avoit compofé dans fa jeuneffe quatre
Livres de Sonates à violon feul , deux
Livres de Duo deux divertiffemens
fous le titre de Récréations , deux Livres
de Trio , deux Livres de Concerto
& l'Opéra de Scilla & Glaucus , dont la
partie harmonique ne le céde en rien aux
plus beaux morceaux de Rameau. A l'âge
de foixante ans , toute la vigueur de fon
génie fembla prendre de nouvelles forces
pour répondre aux bontés d'un Seigneur
dont il avoit été le maître.
Il avoit compofé pour lui l'Acte d'Apollon
& Climene , dont les paroles font
de M. le Marquis de Senneterre , exécuté
aux
NOVEMBRE . 1764. 193
aux charmantes Fêtes de Puttau. Depuis
, il a fait un divertiffement pour
la Provençale; deux Ariettes fupérieures ,
l'une pour la Gouvernante , l'autre pour
le Tuteur , dont le rôle n'avoit rien de
brillant à chanter.
•
Rameau avoit pris du Ballet des Arts ,
dont les paroles font de M. de la Mothe,
& la Mufique de M. de la Barre
l'Acte de Pigmalion , qu'il a refait entièrement.
M. le Duc de Gramont fuivit
la même idée pour les quatre autres
Actes : il fit travailler le Clair & Naudé ,
cet homme fi connu par fon goût fupérieur
pour le chant . Le premier fe
chargea de l'harmonie , & le fecond
de la mélodie. Ainfi les quatre Actes
font entièrement retravaillés , & furtout
celui de la Peinture , où le goût & le
génie femblent avoir épuifé leurs connoiffances.
Ces deux hommes ainfi réunis par
une concorde fi rare parmi les perfonnes
d'un même Art , ont travaillé encore
le Ballet des Saifons , Paroles de
Pic , Mufique de Lulli & de Colaſſe ,
& la Tragédie d'Arion de l'Abbé Pellegrin
,dont la Mufique eft de M. Matho .
Le Clair travailloit à cette Tragédie
quand il eft mort. Il ne manquoit our F
I
194 MERCURE DE FRANCE.
rendre l'Ouvrage parfait , que quelques
airs de violon ,
M. le Duc de Gramont, toujours attentif
à confacrer à la postérité la mémoire des
hommes de génie , avoit fait une collection
des plus beaux morceaux de
Mufique d'un homme étonnant , mort
chez lui à l'âge de trente ans. Il fe
nommoit Martin & avoit étéVioloncéle
à l'Opéra . M. le Duc de Gramonile l'étoit
attahé par fes bienfaits , & a de lui des
Ouvrages de la première beauté. C'eſt
en réuniffant le génie de ces trois Compofiteurs
qu'il eft parvenu à mettre en
ordre tant d'Ouvrages différens , dont
il pourra faire préfent au Public , s'il
paroît les defirer , & les recevoir comme
des monumens de ce que peut l'union
des talens confacrée par l'amitié .
Le Clair étoit fait pour la connoître
& la rendre aimable . Il avoit dans les
moeurs cette noble fimplicité , caractère
diftin&tif du génie. Il étoit férieux
& penfeur , n'aimoit point le grand
monde. Il n'avoit ni cette modeftie intéreffée
qui mandie des éloges , ni
cet orgueil qui en rend indigne. Il étoit
affez grand Homme pour ofer dire
qu'il étoit content de fes Ouvrages ,
& pour les retoucher s'il croyait qu'un
NOVEMBRE . 1764. 195
meilleur avis lui eut découvert des beautés
qu'il n'avoit point faifies.
L'Europe entière connoît fes Sonates;
& fi la France a des Gavinies & des
Capron , ce font fes Ouvrages qui les
ont formés. Il débrouilla le premier
l'art du violon ; il en décompofa les
difficultés & les beautés. Il manqua un
le Clair à Lulli ; il eft créateur de cette
éxécution brillante qui diftingue nos
Orchestres , & Rameau lui doit autant
qu'à fon propre génie,
La furveille de fa mort il apporta à M.
le Duc de Gramont un morceau de Mufique
plein de feu & d'enthouſiaſme.
il falloit le voir, à foixante-ſept ans , éxécuter
avec une vigueur étonnante , communiquer
à un Orcheſtre tout fon
feu , & fi près du jour fatal , goûter
le plaifir d'être admiré lavec cette joie modefte
& pure qui conviendroit fi bien
à un jeune homme qu'on loueroit pour
la première fois .
Il femble que l'amitié ait des préffentimens.
Celle de M. leDuc de Gramont pour
le Clair , je me fers de fes expreffions ,
en eut d'affreux . Il lui offrit mille fois
un logement chez lui , & l'avoit déterminé
à l'accepter quand il fut affaffiné,
Il eſt fans doute des monftres qui ne font
I ij
196 MERCURE DE FRANCE.
ni de leurs pays , ni de leur fiécle. Que
d'êtres n'ont de l'homme que la figure
humaine !
Perfuadé , Monfieur , que les talens
de l'efprit font peu de chofe fans les
fentimens de l'âme , ma première étude
a toujours été de jouir des affections
de la mienne. J'ai connu le Clair , j'ai
pu l'admirer & l'eftimer. Je vous écris
l'âme encore faifie de l'affreux récit
de fa mort. S'il eft impoffible de confacrer
à tous les grands Hommes des
monumens en marbre , & d'y graver
des vers à leur honneur , en voici que
j'ai trouvé gravés pour lui dans mon
coeur & que le Public au moins daignera
peut-être agréer,
Le premier des François , le Clair, à fon génie
Sçut l'art d'affervir fon archet.
Du grand Rameau rival par l'harmonie
Il eft mâle , élégant , tendre & toujours parfait.
Lui feul méritoit bien de rendre les Ouvrages;
Lamitié careffa ſes moeurs :
Il fut eftimé par les Sages ,
Admiré par les Connoiffeurs.
J'ai l'honneur d'être &c,
Le 26 Octobre 1764.
DE ROZOI
du Mercure , fur feu M. LE CLAIR
premier Symphoniſte du ROI.
MONSIE ONSIEUR
Si c'eſt un tribut dû à la mémoire des
hommes célébres que les éloges que
la reconnoiffance de leurs Concitoyens
confacre après leur mort en leur honneur
dans les faftes des beaux- Arts ; il
me femble auffi qu'ils font une confolation
touchante pour ceux qui les ont
NOVEMBRE. 1764. 191
connus plus particuliérement ; j'avois
avec les bons Citoyens , verfé des larmes
à ce Service funébre fi bien exécuté
par l'Académie Royale de Mufique ,
pour ce génie profond qui a changé en
Science la Méchanique de fon art ; je ne
penfois point que j'aurois fitôt à regretter
un homme auffi fçavant(M. Leclair) que
l'affaffinat le plus tragique , nous a enlevé
la nuit du 22 au 23 du préſent mois
d'Octobre.
Il étoit né à Lyon , le 16 Mai 1697 ,
du mariage d'Antoine Leclair , Muficien
de Sa Majefté Louis XIV , & de Benoîte
Ferriere. Jean-Marie Leclair , celui
que nous regrettons , fut dans fa
jeuneffe attaché à M. Bonnier père , &
à fon fils M. Bonnier de Lamofſſon , Tréforier
des Etats de Languedoc. Bientôt
il eut la place de premier Symphoniſte
de Sa Majesté Louis XV. Il fut même
honoré des bontés d'un Monarque , Père
de fes Peuples & des beaux Arts. Un
Brevet expédié au fieur Leclair du 5
Avril 173 , figné par le Duc de Gévres ,
lui affura un honneur qui étoit autant
une juftice qu'une récompenfe.
L'envie de voyager le fit paffer en Hollande
, il y fut comblé des bienfaits de
S. A. Madame la Princeffe d'Orange ,
192 MERCURE DE FRANCE.
& revint à Paris jouir en paix de fa réputation
& de l'eftime des gens de bien.
Il ne faifoit plus d'Ecoliers , & n'étoit
plus qu'Amateur , quand M. le Duc
de Gramont crut rendre fervice au Public
en faifant une douce violence à cette
inaction qui enfeveliffoit des talens aufli
fupérieurs.
Ce Seigneur le penfionna , & cet art
heureux de conduire à ne vouloir que
leurs volontés , dont les Grands font
un ufage fi glorieux , quand le goût des
Arts le confacre ; cet Art enchanteur
rendit à Leclair tout fon amour pour
le travail.
Il avoit compofé dans fa jeuneffe quatre
Livres de Sonates à violon feul , deux
Livres de Duo deux divertiffemens
fous le titre de Récréations , deux Livres
de Trio , deux Livres de Concerto
& l'Opéra de Scilla & Glaucus , dont la
partie harmonique ne le céde en rien aux
plus beaux morceaux de Rameau. A l'âge
de foixante ans , toute la vigueur de fon
génie fembla prendre de nouvelles forces
pour répondre aux bontés d'un Seigneur
dont il avoit été le maître.
Il avoit compofé pour lui l'Acte d'Apollon
& Climene , dont les paroles font
de M. le Marquis de Senneterre , exécuté
aux
NOVEMBRE . 1764. 193
aux charmantes Fêtes de Puttau. Depuis
, il a fait un divertiffement pour
la Provençale; deux Ariettes fupérieures ,
l'une pour la Gouvernante , l'autre pour
le Tuteur , dont le rôle n'avoit rien de
brillant à chanter.
•
Rameau avoit pris du Ballet des Arts ,
dont les paroles font de M. de la Mothe,
& la Mufique de M. de la Barre
l'Acte de Pigmalion , qu'il a refait entièrement.
M. le Duc de Gramont fuivit
la même idée pour les quatre autres
Actes : il fit travailler le Clair & Naudé ,
cet homme fi connu par fon goût fupérieur
pour le chant . Le premier fe
chargea de l'harmonie , & le fecond
de la mélodie. Ainfi les quatre Actes
font entièrement retravaillés , & furtout
celui de la Peinture , où le goût & le
génie femblent avoir épuifé leurs connoiffances.
Ces deux hommes ainfi réunis par
une concorde fi rare parmi les perfonnes
d'un même Art , ont travaillé encore
le Ballet des Saifons , Paroles de
Pic , Mufique de Lulli & de Colaſſe ,
& la Tragédie d'Arion de l'Abbé Pellegrin
,dont la Mufique eft de M. Matho .
Le Clair travailloit à cette Tragédie
quand il eft mort. Il ne manquoit our F
I
194 MERCURE DE FRANCE.
rendre l'Ouvrage parfait , que quelques
airs de violon ,
M. le Duc de Gramont, toujours attentif
à confacrer à la postérité la mémoire des
hommes de génie , avoit fait une collection
des plus beaux morceaux de
Mufique d'un homme étonnant , mort
chez lui à l'âge de trente ans. Il fe
nommoit Martin & avoit étéVioloncéle
à l'Opéra . M. le Duc de Gramonile l'étoit
attahé par fes bienfaits , & a de lui des
Ouvrages de la première beauté. C'eſt
en réuniffant le génie de ces trois Compofiteurs
qu'il eft parvenu à mettre en
ordre tant d'Ouvrages différens , dont
il pourra faire préfent au Public , s'il
paroît les defirer , & les recevoir comme
des monumens de ce que peut l'union
des talens confacrée par l'amitié .
Le Clair étoit fait pour la connoître
& la rendre aimable . Il avoit dans les
moeurs cette noble fimplicité , caractère
diftin&tif du génie. Il étoit férieux
& penfeur , n'aimoit point le grand
monde. Il n'avoit ni cette modeftie intéreffée
qui mandie des éloges , ni
cet orgueil qui en rend indigne. Il étoit
affez grand Homme pour ofer dire
qu'il étoit content de fes Ouvrages ,
& pour les retoucher s'il croyait qu'un
NOVEMBRE . 1764. 195
meilleur avis lui eut découvert des beautés
qu'il n'avoit point faifies.
L'Europe entière connoît fes Sonates;
& fi la France a des Gavinies & des
Capron , ce font fes Ouvrages qui les
ont formés. Il débrouilla le premier
l'art du violon ; il en décompofa les
difficultés & les beautés. Il manqua un
le Clair à Lulli ; il eft créateur de cette
éxécution brillante qui diftingue nos
Orchestres , & Rameau lui doit autant
qu'à fon propre génie,
La furveille de fa mort il apporta à M.
le Duc de Gramont un morceau de Mufique
plein de feu & d'enthouſiaſme.
il falloit le voir, à foixante-ſept ans , éxécuter
avec une vigueur étonnante , communiquer
à un Orcheſtre tout fon
feu , & fi près du jour fatal , goûter
le plaifir d'être admiré lavec cette joie modefte
& pure qui conviendroit fi bien
à un jeune homme qu'on loueroit pour
la première fois .
Il femble que l'amitié ait des préffentimens.
Celle de M. leDuc de Gramont pour
le Clair , je me fers de fes expreffions ,
en eut d'affreux . Il lui offrit mille fois
un logement chez lui , & l'avoit déterminé
à l'accepter quand il fut affaffiné,
Il eſt fans doute des monftres qui ne font
I ij
196 MERCURE DE FRANCE.
ni de leurs pays , ni de leur fiécle. Que
d'êtres n'ont de l'homme que la figure
humaine !
Perfuadé , Monfieur , que les talens
de l'efprit font peu de chofe fans les
fentimens de l'âme , ma première étude
a toujours été de jouir des affections
de la mienne. J'ai connu le Clair , j'ai
pu l'admirer & l'eftimer. Je vous écris
l'âme encore faifie de l'affreux récit
de fa mort. S'il eft impoffible de confacrer
à tous les grands Hommes des
monumens en marbre , & d'y graver
des vers à leur honneur , en voici que
j'ai trouvé gravés pour lui dans mon
coeur & que le Public au moins daignera
peut-être agréer,
Le premier des François , le Clair, à fon génie
Sçut l'art d'affervir fon archet.
Du grand Rameau rival par l'harmonie
Il eft mâle , élégant , tendre & toujours parfait.
Lui feul méritoit bien de rendre les Ouvrages;
Lamitié careffa ſes moeurs :
Il fut eftimé par les Sages ,
Admiré par les Connoiffeurs.
J'ai l'honneur d'être &c,
Le 26 Octobre 1764.
DE ROZOI
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Résumé : LETTRE à M. DE LA PLACE, Auteur du Mercure, sur feu M. LE CLAIR, premier Symphoniste du ROI.
La lettre rend hommage à Jean-Marie Leclair, un célèbre musicien français décédé la nuit du 22 au 23 octobre 1764. Né à Lyon le 16 mai 1697, Leclair était le fils d'Antoine Leclair, musicien de Louis XIV, et de Benoîte Ferrière. Il a servi divers patrons, dont les Bonnier, avant de devenir le premier symphoniste de Louis XV. Leclair a voyagé en Hollande, où il a été honoré par la princesse d'Orange, avant de revenir à Paris. Il a composé plusieurs œuvres, dont des sonates, des duos, des trios, des concertos et l'opéra 'Scilla et Glaucus'. À l'âge de soixante ans, il a continué à créer des œuvres pour le duc de Gramont, qui l'a pensionné et encouragé à travailler. Leclair a également collaboré avec d'autres compositeurs sur des ballets et des tragédies. Connu pour sa simplicité et son sérieux, il a marqué l'Europe par ses sonates et a innové dans l'art du violon. Sa mort a été ressentie comme une grande perte, notamment par le duc de Gramont, qui avait une profonde amitié pour lui. La lettre se conclut par des vers en l'honneur de Leclair, soulignant son génie et son intégrité.
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397
p. 206
SUPPLÉMENT à la Lettre insérée dans le Mercure de Novembre, sur feu M. LECLAIR, premier Symphoniste du Roi.
Début :
On a oublié de dire que M. Leclair avoit eu la Médaille de Lyon, [...]
Mots clefs :
Médaille, Ambassadeur extraordinaire, Composition, Concert
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texteReconnaissance textuelle : SUPPLÉMENT à la Lettre insérée dans le Mercure de Novembre, sur feu M. LECLAIR, premier Symphoniste du Roi.
SUPPLÉMENT à la Lettre inférée dans
le Mercure de Novembre , furfeu M.
LE CLAIR , premier Symphonifie
du Roi.
Na oublié de dire que M. Leclairavoit
eu la Médaille de Lyon , que l'on
donne aux Ambaffadeurs Extraordinaires
, & que l'Infant Don Philippe l'avoir
demandé pour fon Concert.
M. Leclair laiffe un Eléve , nommé-
Geoffroy , à qui il a montré à jouer du
violon , & la compofition , lequel marche
à grands pas fur les traces de fon
Maître. Il appartient à M. le Duc de
Gramont depuis bien des années. Il fera
paroître ce mois - ci l'Ariette du Loup
de fa compofition.
le Mercure de Novembre , furfeu M.
LE CLAIR , premier Symphonifie
du Roi.
Na oublié de dire que M. Leclairavoit
eu la Médaille de Lyon , que l'on
donne aux Ambaffadeurs Extraordinaires
, & que l'Infant Don Philippe l'avoir
demandé pour fon Concert.
M. Leclair laiffe un Eléve , nommé-
Geoffroy , à qui il a montré à jouer du
violon , & la compofition , lequel marche
à grands pas fur les traces de fon
Maître. Il appartient à M. le Duc de
Gramont depuis bien des années. Il fera
paroître ce mois - ci l'Ariette du Loup
de fa compofition.
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Résumé : SUPPLÉMENT à la Lettre insérée dans le Mercure de Novembre, sur feu M. LECLAIR, premier Symphoniste du Roi.
Le document, supplément à une lettre du Mercure de Novembre, mentionne Jean-Baptiste Leclair, premier symphoniste du Roi, qui a reçu la Médaille de Lyon grâce à l'Infant Don Philippe. Leclair a un élève, Geoffroy, qu'il forme au violon et à la composition. Geoffroy, appartenant à M. le Duc de Gramont, publiera bientôt l'ariette du Loup.
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