→ Vous voyez ici les données brutes du contenu. Basculez vers l'affichage optimisé.
Titre d'après la table

Histoire Litteraire de la France, &c.

Fait partie d'une section
Page de début
2419
Page de début dans la numérisation
100
Page de fin
24[2]6
Page de fin dans la numérisation
107
Incipit

HISTOIRE Litteraire de la France, où l'on traite de l'origine et du

Texte
ISTOIRE Litteraire de la France.
Hoù l'on traite de l'origine et du
progrès , de la décadence et du rétabiissea
2420 MERCURE DE FRANCE
sement des Sciences , parmi les Gaulo's et
parmi les François , &c. Par des Reli
gieux Benedictins , de la Congrégation
de S. Maur. A Paris , chez Chaubert
Gissey , Osmont , Huart Paîné , Clousier
Hourdel et David le jeune , Libraires . I.
vol . in 4. divisé en deux parties , & c.
Le seul titre de cette Histoire que nous
avons donné dans toute son étendue.
dans le dernier Mercure , pourroit suffire
pour en donner une grande idée . If
contient le précis de l'Entreprise la plus
vaste et la plus utile qu'on ait encore formée
pour la gloire de notre Nation . Diverses
Histoires particulieres des Sçavans
d'une Province , d'une Ville , d'une Université
, d'un Corps Académique de ce
Royaume , publiées en différens temps ,
et par differens Autheurs , n'ont fait que
mieux comprendre la nécessité d'une
Histoire Générale de la France sçavante
composée tout de suite , et par des Ecri
vains , chargez de ce seul travail . Ce no
ble dessein a enfin été conçu , et en partié
déja heureusement exécuté par de sçavans
Hommes, nez , pour ainsi dire , pour
l'avancement des Lettres , et pour les
plus grandes et les plus laborieuses Entreprises.
Le premier volume dont il s'agit icy ;
pourra
NOVEMBRE. 1733. 242
pourra faire juger du mérite et de l'importance
de tout l'ouvrage , et de l'ordre
de son exécution ; il comprend tous les
temps antérieurs à la naissance de J.C.et
encore l'Histoire des Lettres en France
durant les IV. premiers siècles de l'Eglise
. Entreprendre de donner un juste Extrait
de ce volume , qui contient en tout
près de neuf cent pages , ce seroit à nous
une espece de témerité. Extrait qui nous
jetteroit infailliblement au delà des bornes
de notre Journal , nous nous contenterons
donc de quelques traits qui paroissent
exiger de nous une attention
particuliere.
Nos sçavans Auteurs , après avoir décrit
l'Etat de laRépublique des Lettres dans les
Gaules, avant et durant le tems des Druïdes
, sous le nom desquels on comprenoit
tous les Gens de Lettres des Gaules , exposent
comment les Sciences des Grecs s'y
introduisirent par le canal des Marseillois,
Grecs , Photéens d'origine . Ils n'oublient
rien de tout ce qui se trouve épars dans
divers Auteurs anciens sur cette celebre
Colonie , dont il est aussi parlé amplement
dans deux de nos ( 1 ) Journaux ,
par rapport aux Sciences , aux exercices
( 1 ) Mercure de Decembre 1728. et de Janvier
Aca
1730p
2422 MERCURE DE FRANCE
Académiques , à la Politesse , et aux
Grands Hommes qui ont brillé dans
Marseille Sçavante , ce qui nous engage
d'abreger icy sur ce sujet.
, Son Gouvernement Politique non
moins admirable que son Académie, n'est
pas omis dans cette Histoire . On suivoit
à Marseille , disent nos Auteurs , les Loix
Ioniques exposées dans un lieu public ,
où chacun pouvoit les voir pour s'y conformer.
Le droit d'hospitalité y étoit
en une singuliere veneration ; on y maintenoit
la seureté publique , en ne permettant
à personne d'y entrer armé ; les
représentations licentieuses du Théatre
en étoient sévérement bannies , ainsi que
la molesse , la volupté, la fraude et le mensonge
, et on voyoit regner en la place
dans cette Ville , la bonne foy , la frugalité
et la modestie . Ciceron estimoit si
fort un tel Gouvernement , qu'il doutoit
si Marseille n'étoit pas préférable non
seulement à toute la Grece , mais encore
à toutes les Nations de l'Univers . Aussi
les Marseillois mériterent bientôt le
Titre et les Privileges d'Amis et d'Alliez
du Peuple Romain . Marseille fut appellée
la soeur de Rome.
Diverses Colonies de Marseillois bâtirent
dans les Gaules , selon nos Auteurs ,
les
NOVEMBRE . 1733. 2423
les Villes d'Agde , de Nice , d'Antibes ,
d'Olbic , de Taurence, et peut être celles
d'Arles et de Fréjus . Cette énumeration
pourroit être plus étendue , sans y comprendre
même plusieurs Villes fondéesou
policées par des Colonies Marscilloises,
hors des Gaules , en Espagne , en Italie ,
en-Affrique , et c'est ainsi que se répandit
dans les principales Villes Gauloises
et ailleurs le goût des Lettres ; ces Villes
firent succeder aux Ecoles des Druïdes
des Académies, où elles entretenoient
des Professeurs pour y enseigner , à l'exemple
de Marseille , toutes sortes de sciences.
Telles étoient les Villes de Narbonne
, d'Arles , de Vienne , de Toulouse ,
d'Autun , de Lyon , de Nismes , de Bourdeaux
, et en particulier les Villes qui
devoient leur origine , ou leur ampliation
et leurs moeurs à celle de Marseille.
Le détail de la Litterature et des divers
Sçavans qui ont illustré ces Villes , doit
être lû dans le Livre même , et il le mérite
par l'abondance et par la richesse de
la matiere.
En examinant les Révolutions qu'ont
eues dans les Gaules les diverses Langues
qu'on y a parlé successivement , nos Hisforiens
reviennent à Marseille , ne doutant
point que la Langue Grecque n'ait
été
2424 MERCURE DE FRANCE
été durant long- temps la Langue vulgaire
des Marseillois , tres connue . disentils
, dans toute la Narbonnoise , et à
Lyon même. C'est ce que quelques Sçavans
modernes paroissent avoir ignoré
et ce qui les a jettez dans de grandes méprises
; telle est , par exemple , celle de
M. de Valbonnais , qui n'avoit pas accoutumé
d'errer , et qui a été observée dans
le Mercure d'Août 1721. au sujet d'un
Marbre Antique , chargé d'une Inscription
Grecque, du Cabinet de M.Rigord .
Ce qu'ils disent ensuite de la Langue
Gauloise ou Celtique, est d'une érudition
peu commune , et demande une attention
particuliere . Ils finissent ce sujet-la par
ces mots. De cette Langue Gauloise, jointe
à la Grecque , à la Latine et à celle des
Francs , s'est formé notre Langue Françoise
, qui à l'aide de quelques accroissement
qu'elle a reçus des Langues de nos
voisins , a pris la consistance , où elle est
présentement.
Enfin nos Auteurs remarquent que les
Gaulois Lettrez , sçachant que le Barreau
étoit la Porte la plus ordinaire qui conduisoit
aux charges distinguées, et que l'Eloquence
étoit le moïen le plus certain d'y
briller, ils s'attacherent à cultiver en même-
tems l'Eloquence et la Jurisprudence,
NOVEMBRE . 1733. 2425
ce qui les fit exceller dans la connoissance
du Droit et dans l'art de bien parler.
Ainsi les Sçavans aimerent mieux servir
leur Patrie et le Public de vive voix , que
par écrit. Que si quelques- uns d'entr'eux
ont laissé des Ouvrages de leur façon , la
longueur et le malheur des temps en ont
privé la posterité. Ils nous ont même envié
non seulement la connoissance de
presque tous ces grands Hommes , mais
aussi jusqu'à leurs noms et au moindre.
trait de leur Histoire.
Cette Remarque étoit nécessaire à l'égard
de quelques Lecteurs qui pourroient
s'étonner du petit nombre de Gaulois sçavans
, dont il est fait mention dans cet
Ouvrage , pour les temps qui ont précédé
la naissance de J. C. On y trouve cependant
les Eloges de Pitheas , Philosophe
Astronome et Géographe; d'Euthymenes
Historien et Géographe ; d'Eratoshénes
Philosophe et Historien ; de Lucius Plotius
, Rhéteur ; de Marcus- Antonius Gnipho
, Professeur d'Eloquence et des Belles
Lettres ; de Valerius Cato , Poëte et
Grammairien ; de Roscius excellent
Comédien ; de Divitiac , Philosophe :
de C. Valerius - Procillus , Ambassadeur.
et Favori de Jules César ; de Telon et
Gyardes , Astronomes ; de Cornelius Gal-
E lus,
2446 MERCURE DE FRANCE
lus , Poëte ; de Publ. Terentius- Varo , Historien
et Poëte , de Trogue Pompée , Historien.
N'oublions pas de dire que nos Histo
riens sur la fin d'une Préface , qu'on ne
peut se dispenser
de lire , supplient
les
Sçavans de leur faire connoître
les fautes
qui ont pû leur échaper dans le cours
d'un si long Ouvrage , et de les aider en
leur communiquant
de nouvelles
lumieres
, et en leur faisant part des richesses
litteraires
qui leur manquent. Ils addressent
sur tout cette priere aux divers
Ordres Religieux
du Royaume
, fournis
déja presque tous des Bibliotheques
de
leurs Auteurs , et par là plus à portée
d'indiquer
les autres Ecrivains
qu'ils ont
eu depuis la publication
de ces mêmes
Bibliotheques
. Pour garans de leur re
connoissance
ils donnent les témoignages
publics qu'ils rendent icy des obligations
qu'ils ont à ceux dont le commerce
litteraire
leur a été de quelque secours
,
Nous rendrons compte sommairement
dans l'un de nos premiers Journaux de
la seconde Partie de cette Histoire , qui
comprend les quatre premiers siecles du
Christianisme.
Collectivité
Faux
Langue
Vers et prose
Type d'écrit journalistique
Courrier des lecteurs
Faux
Résumé
L'ouvrage 'Histoire Littéraire de la France' est rédigé par des religieux bénédictins de la Congrégation de Saint-Maur et publié à Paris. Il explore l'origine, le progrès, la décadence et le rétablissement des sciences parmi les Gaulois et les Français. Le premier volume se concentre sur les périodes antérieures à la naissance de Jésus-Christ et les quatre premiers siècles de l'Église. Cet ouvrage est le fruit d'une entreprise ambitieuse visant à compiler une histoire générale des savants de France. Les auteurs décrivent l'état des lettres dans les Gaules avant et durant l'époque des druides, qui étaient les hommes de lettres gaulois. Ils expliquent comment les sciences grecques se sont introduites en Gaule grâce aux Marseillois, une colonie grecque. Marseille est particulièrement soulignée pour son gouvernement politique et son académie, qui servaient de modèle aux autres villes gauloises. Les Marseillois ont fondé plusieurs villes en Gaule et ailleurs, répandant ainsi le goût des lettres et établissant des académies. L'ouvrage examine également les révolutions linguistiques en Gaule, mettant en avant l'importance de la langue grecque à Marseille et dans d'autres régions. Les Gaulois lettrés cultivaient l'éloquence et la jurisprudence, préférant servir leur patrie de vive voix plutôt que par écrit. Plusieurs savants gaulois sont mentionnés, tels que Pitheas, Eratosthène, et Trogue Pompée. Les auteurs encouragent les savants à signaler les erreurs et à partager leurs connaissances pour enrichir l'ouvrage. Ils expriment leur gratitude envers ceux qui les ont aidés dans cette entreprise.
Soumis par lechott le