Titre
LETTRE de M. GUERIN, Chirurgien-Major des Mousquetaires du Roi, à l'Auteur du Mercure.
Fait partie d'une livraison
Fait partie d'une section
Page de début
208
Page de début dans la numérisation
215
Page de fin
209
Page de fin dans la numérisation
216
Incipit
Je croirois manquer au Public, Monsieur, si je ne vous priois de vouloir bien insérer dans
Texte
LETTRE de M. GUERIN , Chirurgien-Major
des Moufquetaires du Roi , à l'Auteur du Mer-
Cure.
Je croirois manquer au Public , Monfieur , fi
je ne vous priois de vouloir bien inférer dans
le prochain Mercure un fait dont il eft bon de
l'éclaircir & que voici.
J'ai vu avec étonnement dans la feuille des
Affiches du mois de Janvier que Madame Fels ,
pour accréditer vraisemblablement le remede
qu'elle diftribue pour les maladies vénériennes ,
a annoncé un Certificat de M. Moreau & de
moi. Comme j'étois perfuadé de n'en avoir pas
donné , n'ayant pas plus l'honneur de la connoître
que fon Reméde , ainfi que les effets , j'ai
cru qu'il convenoit , avant d'en faire mon défaveu
, que j'éclairciffe les raifons qui pouvoient
avoir engagé Madame Fels à me citer , & je
me tranſportai à cet effet chez elle . Ne l'ayant
pas trouvée , & M Arnoult , Auteur des Sachets
apoplectiques , m'ayant demandé ce que je voulois
, & dit qu'il étoit en état de répondre à mes
queftions , je l'interpellai fur le prétendu certificat
de M. Moreau & de moi , & le priai de me
le faire voir , ce qu'il fit en me tirant deux papiers
, dont effectivement je reconnus l'un pour
être de mon écriture , & fur lequel au lieu
' d'être un certificat , ainfi qu'il le difoit , étoir
FEVRIER. 1763. 209
un énoncé pur & fimple de différens fymptômes
d'une maladie vénérienne , pour laquelle une
femme m'étoit venu confulter avec M. Moreau ,
mon confrère , il y a environ trois ans , & qui
avoit également confulté M. Moreau , mon confrère
, Chirurgien- Major de l'Hôtel- Dieu .
Mais comme depuis ce temps je n'ai plus entendu
parler de ladite femme , que j'ai ignoré fi
elle avoit été traitée , & par quel remède , fi elle
avoit été guérie ou non , & que par conféquent je
n'avois point donné de certificat , je vous réïtére
que j'ai vu avec le plus grand étonnement
que l'on m'avoit cité pour l'avoir donné avec autant
de légéreté .
Quant à celui de M. Moreau , fon prétenda
certificat eft le même énoncé que le mien , & il
protefte ainfi que moi qu'il n'en a pas donné.
Je finis en ajoutant que je crois devoir ce témoignage
à la vérité. Les certificats en fait de
remèdes nouveaux me paroiffant pour le Public
de la derniere conféquence , & trouvant fort
mauvais que l'on me faffe parler d'une choſe
que je ne connois point , & fur laquelle je n'ai
rien dit.
J'ai l'honneur d'être & c.
Paris , le 31 Janvier 1763.
des Moufquetaires du Roi , à l'Auteur du Mer-
Cure.
Je croirois manquer au Public , Monfieur , fi
je ne vous priois de vouloir bien inférer dans
le prochain Mercure un fait dont il eft bon de
l'éclaircir & que voici.
J'ai vu avec étonnement dans la feuille des
Affiches du mois de Janvier que Madame Fels ,
pour accréditer vraisemblablement le remede
qu'elle diftribue pour les maladies vénériennes ,
a annoncé un Certificat de M. Moreau & de
moi. Comme j'étois perfuadé de n'en avoir pas
donné , n'ayant pas plus l'honneur de la connoître
que fon Reméde , ainfi que les effets , j'ai
cru qu'il convenoit , avant d'en faire mon défaveu
, que j'éclairciffe les raifons qui pouvoient
avoir engagé Madame Fels à me citer , & je
me tranſportai à cet effet chez elle . Ne l'ayant
pas trouvée , & M Arnoult , Auteur des Sachets
apoplectiques , m'ayant demandé ce que je voulois
, & dit qu'il étoit en état de répondre à mes
queftions , je l'interpellai fur le prétendu certificat
de M. Moreau & de moi , & le priai de me
le faire voir , ce qu'il fit en me tirant deux papiers
, dont effectivement je reconnus l'un pour
être de mon écriture , & fur lequel au lieu
' d'être un certificat , ainfi qu'il le difoit , étoir
FEVRIER. 1763. 209
un énoncé pur & fimple de différens fymptômes
d'une maladie vénérienne , pour laquelle une
femme m'étoit venu confulter avec M. Moreau ,
mon confrère , il y a environ trois ans , & qui
avoit également confulté M. Moreau , mon confrère
, Chirurgien- Major de l'Hôtel- Dieu .
Mais comme depuis ce temps je n'ai plus entendu
parler de ladite femme , que j'ai ignoré fi
elle avoit été traitée , & par quel remède , fi elle
avoit été guérie ou non , & que par conféquent je
n'avois point donné de certificat , je vous réïtére
que j'ai vu avec le plus grand étonnement
que l'on m'avoit cité pour l'avoir donné avec autant
de légéreté .
Quant à celui de M. Moreau , fon prétenda
certificat eft le même énoncé que le mien , & il
protefte ainfi que moi qu'il n'en a pas donné.
Je finis en ajoutant que je crois devoir ce témoignage
à la vérité. Les certificats en fait de
remèdes nouveaux me paroiffant pour le Public
de la derniere conféquence , & trouvant fort
mauvais que l'on me faffe parler d'une choſe
que je ne connois point , & fur laquelle je n'ai
rien dit.
J'ai l'honneur d'être & c.
Paris , le 31 Janvier 1763.
Signature
GUERIN. Paris, le 31 Janvier 1763.
Lieu
Date, calendrier grégorien
Langue
Vers et prose
Type d'écrit journalistique
Courrier des lecteurs
Faux
Mots clefs
Domaine
Est adressé ou dédié à une personne
Provient d'un lieu