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Titre

TRIOMPHE DE PLUTUS. ODE.

Titre d'après la table

Le Triomphe de Plutus, Ode.

Fait partie d'une section
Page de début
2770
Page de début dans la numérisation
307
Position sur la page
1
Page de fin
2773
Page de fin dans la numérisation
310
Incipit

C'est vainement que sur la terre,

Texte
TRIOMPHE DE PLUTUS
O DE.
C'Est vainement que sur la terre
Jupiter , pour être adoré ,.
Tu fais entendre le Tonnerre
Tu n'en es pas plus réveré .
En vain tes rédoutables Freres
Arment contre des témeraires ,
Et les flots , et les sombres bords
L'homme brave votre puissance ,
Et n'implore que l'assistance
Du Dieu qui préside aux trésors.
Que Mars , pour tout remplir d'allarmes] .
Marche environné de Soldats.
Rien n'est plus foible que ses armes ,
Si Plutus ne les soutient pas.
Minerve , autrefois honorée ,
Est maintenant presqu'ignorée.
DECEMBRE 1731. 2778
Er voir ses Temples renversés.
Rome naissante , tes grands Hommes
Ne seroient au siécle où nous sommes
Que de celebres- insensés .
Qu'on dise que , pour la Patrie ,
Leur amour toujours indompté ,
Leur faisait immoler leur vie ,
Leurs enfans et leur liberté.
Antiques Héros d'Italie ,
Comme une brillante folie ,
Nous regardons vos plus hauts faits :
L'interêt de la République
N'est plus qu'un être chimerique ,
Qui n'excite point nós souhaits,
A ce Récit , fameuses ombres ,
De qui Plutus fut abhorré ,
Repassez les Rivages sombres ,
Pour voir comme il est adoré .
'Accourés , mais pour des prestiges
Ne prenés pas les grands prodiges
Qu'il fait éclatér à nos yeux.
Voyés comment , par sa puissance ,
Des gens sans vertu , sans naissance ,'
Sont devenus des demi-Dieux.
1. Vol
D iiij
ans
1
2772 MERCURE DE FRANCE
Dans les honneurs , dans les délices.
D'Adulateurs environnés ,
Ils triomphent sous ses auspices ;
Ils n'ont que des jours fortunés.
L'industrie en secrets féconde ,
Des fleuves fait remonter Ponde
Sur les monts qu'ils ont enrichiss
Toujours Bacchus , Flore et Pomone
Chez eux du Printemps , de l'Automne
Offrent les dons les plus exquis.
En leur faveur , Dieu des richesses ;
Que ne fais-tu pas en ce temps ?
Sans mérite , par tes largesses ,
Ils s'élevent aux plus hauts rangs .
* Si Themis contre eux prend les armes ;
Dès qu'ils sentent quelques allarmes ,
Tu sçais les mettre en sûreté.
Que peut leur faire sa vangeance ?
Quand tu veux , on voit sa balance
Prête à pancher de ton côté.
Qu'aux Mortels , le Dieu de Cyther
Ne vante plus ses traits vainqueurs ;
Plutus habile en l'art de plaire ,
Mieux que lui triomphe des coeurs
a. Vol.
Pow
DECEMBRE 1731. 2773.
Pour les allier , la Noblesse ,
L'Esprit , la beauté , la sagesse
Ne déterminent plus le choix :
Il est seul l'Arbitre suprême .
Et jusqu'auprès du Diadême ,
L'Hymen est soumis à ses loiz.
Vainement la stoïque Ecole
Condamne ses adorateurs ;
Chez nous sa morale frivole
Ne trouve plus de Sénateurs.
Quelle erreur de penser qu'Astrée ,
De chez les humains retirée ,
Puisse encore les rendre heureux ?
Ce Dieu qui la fit disparoître ,
Est le seul par qui l'on voit naître
Des siécles dignes de leurs voeux.
Par M. de Monfort l'Amaury.
Signature

Par M. de Monfort l'Amaury.

Genre
Collectivité
Faux
Langue
Vers et prose
Type d'écrit journalistique
Courrier des lecteurs
Faux
Genre littéraire
Résumé
Le texte 'Triumphes de Plutus' souligne la domination du dieu Plutus, associé à la richesse, sur les autres divinités et les valeurs traditionnelles. Jupiter, Mars et Minerve apparaissent impuissants face à la puissance de Plutus, qui soutient les armes et assure la prospérité. Les anciens héros de Rome et d'Italie sont perçus comme des insensés dans le contexte actuel, où l'amour pour la patrie est devenu illusoire. Plutus permet à des individus sans vertu ni naissance d'accéder à des positions élevées et de jouir de jours fortunés. L'industrie et les dieux des récoltes (Bacchus, Flore, Pomone) offrent leurs dons à ceux que Plutus favorise. Même la justice (Themis) et l'amour (le dieu de Cyther) sont subordonnés à Plutus, qui détermine les alliances et les mariages, y compris ceux proches du pouvoir royal. La morale stoïque est rejetée, et Plutus est vu comme le seul capable de créer des époques dignes des aspirations humaines. Le texte est signé par M. de Monfort l'Amaury et date de décembre 1731.
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