Titre
SEANCE PUBLIQUE de l'Académie Royale de Chirurgie.
Titre d'après la table
Séance publique de l'Académie Royale de Chirurgie,
Fait partie d'une livraison
Fait partie d'une section
Page de début
1356
Page de début dans la numérisation
327
Page de fin
1371
Page de fin dans la numérisation
344
Incipit
Le 2. Juin, premier Mardy d'après la Trinité, l'Académie Royale de
Texte
SEANCE PUBLIQUE de l'Académie
Royale de Chirurgie.
LE
E 2. Juin , premier Mardy d'après
la Trinité , l'Académie Royale de
Chirurgie , tint son Assemblée publique
dans la grande Salle de S. Côme. M. de
la Peyronie , dont le zele s'étend sur tout
ce qui peut contribuer au soutien d'un
établissement si utile , se rendit à Paris
pour présider à cette Assemblée.
M. Morand, Secretaire de l'Académie,
commença par instruire le Public de
quelques changemens arrivez depuis la
Séance publique de 1732. dont on a rendu
compte dans le temps.
Au mois de Septembre dernier , M. Le
Gendre, Premier Chirurgien du Roi d'Espagne
, et un des plus anciens Maîtres
de Paris , fut nommé par Sa Majesté , à
la place d'Académicien libre.
Vers ce même temps , l'Académie se
proposant de composer une Classe d'Associez
étrangers , conformément à l'Article
XII. de son Reglement , commença
par élire Mrs Cheselden et Belair , qui
furent agréez par S. M.
II. Vol.
M :
JUIN. 1733 . 1357
M. Cheselden est Premier Chirur
gien de la Reine d'Angleterre et de l'Hôpital
de S. Thomas , Membre de la Societé
Royale de Londres , Correspondant
de l'Académie Royale des Sciences , et
connu par plusieurs Ouvrages d'Anatomie
et de Chirurgie.
M. Belair est Premier Chirurgien de
M. le Duc de Wirtemberg ; et c'est à șa
sollicitation que ce Prince a consenti
qu'on transportât en France un des principaux
ornemens de son Cabinet. Cette
Piece si curieuse est le fameux Foetus de
Wirtemberg , qui s'est conservé pendant
46. ans dans le ventre de sa mere .
M. Morand fit aussi part à l'Assemblée
de la Mort de M: Delon , Académicien
libre , qui s'étant depuis long- temps dévoüé
d'une maniere particuliere à l'ins
truction des Eleves en Chirurgie , a mérité
par son assiduité , par son zele et
par ses lumieres , les regrets de la Compagnie.
Il est mort le 18. Septembre 1732.
âgé de 75. ans . Sa place n'est point encore
remplie.
L'Académie a reçû 113. Memoires sur
la question proposée pour le Prix de
l'année derniere ; sçavoir, 95. dans le terme
prescript par le Programme , et 18 .
au commencement de 1733. Ces derniers
n'ont point été admis, E j
1.
1358 MERCURE DE FRANCE
Le Prix a été adjugé à la Picce N ° . 85 .
dont la Devise est Amica manu .
L'Académie , parmi les Pieces qui lui
ont été envoyées , en a trouvé deux
qui méritoient de concourir ; sçavoir , la
Piece N° . 63. dont la Devise est Catteus
offert , et un Memoire Latin , Nº . 44 •
qui avoit sous son cachet Henricus
Bassius , Med. Anat. et Chir. D. ac P. P.
in Academia Halensi.
Après la proclamation du Prix , M.Morand
lut l'Extrait de plusieurs Observations
très importantes sur les playes de
tête. On jugera aisément du mérite de
ces Observations par le nom seul de leur
Auteur. M.Mareschal ne pouvant se trouver
à cette Séance , les avoit envoyez à
M. Morand , pour en faire part à la
Compagnie.
Parmi ces faits , ceux qui ont paru les
plus interessants pour la pratique sont ,
1. l'Histoire d'une Demoiselle à qui
M. Mareschal appliqua douze Trépans, il
y a environ 28. ans , et qui depuis a
toujours joui d'une bonne santé .
2º. Une Hémoragie fort considerable
par le diploé , dans l'opération du Trépan.
3°. Une espece de Hernie de la duremere
et du cerveau sous une cicatrice
parfaite d'une playe de tête , Hernie qui
II. Vol. fut
JUIN. 1733. 1359
!
fut contenue par un point d'appui , sans
lequel le malade souffroit de grandes
incommoditez .
5. Un Trépan fait à l'occasion d'une
douleur de tête que rien n'avoit soulagée,
et par lequel cette douleur fut radicalement
guérie.
6º. Une bale perdue dans le cerveau
d'un homme guéri de sa blessure et mort
subitement un an après.
L'Extrait de ces Observations fut terminé
par celui des Remarques de M. Mareschal
sur les abscès au foye, qui arrivent
à la suite des playes de tête.
M. de la Peyronie lut ensuite un Mémoire
sur la rupture des muscles et des
tendons. Le cours de la pratique lui a
offert un si grand nombre d'exemples de
pareilles ruptures, qu'il est surpris que les
Anciens n'ayent presque fait aucune mention
de ces sortes de maladies , et que
le peu de faits rapportez à ce sujet par
les Modernes , aye souffert tant de contradictions.
Passant de- là aux différens
simptômes des ruptures complettes , il
fait observer ce qui les peut principalement
caracterisers et après avoir fait sentir
les différens degrez de difficulté qu'oposent
à la réunion la différente solidité
des parties et la rigidité ou la du-
II. Vol. Ey reté
1360 MERCURE DE FRANCE
reté que l'âge leur donne , il démontre
que la rupture complette , soit des muscles
, soit des tendons , est moins dangereuse
, et en même tems plus facile à
guérir que la rupture incomplette.
Pour prouver ce qu'il avance ,
il choisit
entre plusieurs Observations , les deux
suivantes .
›
Un homme âgé de 81. an , étant tombé
du haut jusques en bas d'un escalier
de sept à huit marches , s'apperçur en se
relevant , que sa jambe droite , à laquelle
il ne sentoit cependant aucune douleur ,
ne pouvoit le soutenir. La foiblesse de
cette jambe avoit pour cause la rupture
du tendon des muscles extenseurs
environ un pouce au- dessus de son attache
à la rotule. On appliqua un appareil
propre à raprocher et à réunir les
bours du tendon rompu , et six semaines
après le Malade fut en état de se soutenir
fermement sur sa jambe et de mar.
cher comme à son ordinaire."
Un autre fait des plus singuliers vient
à l'appui du premier , et justifie qu'il en
est de la rupture complette des muscles
comme de celle des tendons . En effet on
voit que le muscle fléchisseur du pouce,
non- seulement a été complettement déchiré
, mais qu'il a même été arraché et
11. Vol.
cn2
1361
JUI N. 1733 .
entierement séparé du corps avec la derniere
phalange du pouce , sans qu'à la
suite d'une telle blessure il soit survenu
le moindre accident.
A ces Observations M, de la Peyronie
ajouta la méthode particuliere qu'il a suivie
pour les pansemens , et les conséquences
qui en résultent pour la pratique , ont été
regardées comme autant de préceptes dont
cet illustre Chirurgien enrichit son Arr.
Une matiere bien importante fait le
sujet du troisiéme Mémoire . Il s'agit d'éviter
l'erreur dans un cas fort équivoque,
et dans lequel les méprises peuvent avoir
de très-funestes suites. Voici l'Exposé
qu'en fait M. Peit , le pere , Directeur
de l'Académie,
Si le foye et la vessicule du fiel sont
attaquez d'une inflammation , dont les
simptômes se soutiennent et augmentent
jusqu'au tems qu'on nomme l'Etat , alors
cette inflammation peut se terminer ou
par résolution ou par suppuration . Si elle
suppure , la douleur et la fievre diminuëront
, le Malade aura des frissons irréguliers
, il s'élevera une tumeur à l'hipqcondre
droit , cette tumeur deviendra
molle et la fluctuation , c'est-à- dire le
flot du pus qu'elle renferme , se fera sentir
en la touchant, Ce sont- là autant de
II. Vol.
signes E vi
1362 MERCURE DE FRANCE
signes qui semblent indiquer la nécessité
absoluë de faire l'ouverture ; cependant
M. Petit exige qu'avant d'ouvrir
on se rappelle bien tout ce qui s'est passé
pendant le cours de la maladie , et qu'on
examine chaque simptôme avec l'exactitu
de la plus scrupuleuse ,parce que toutes ces
apparences d'abscés peuvent se rencontrer,
quoique l'inflammation se soit terminée
par résolution .
La bile , dit- il , qui pendant le fort
de l'inflammation , ne se filtroit point au
foye, commence de s'y séparer si - tôt que
la résolution a suffisamment dégagé les
glandes de ce viscere ; mais si la résolution
n'est pas assez avancée pour que
le canal colidoque soit débouché , la bile
qui entrera dans la vessicule du fiel , ne
pourra s'écouler ; elle remplira cette vessicule
et s'y accumulera au point qu'elle
formera sous l'hipocondre droit une tumeur
avec fluctuation sensible ; ce qui
joint à des frissons irréguliers , à la diminution
de la fievre et de la douleur
donnera des signes semblables à ceux de
l'abscès.
Quel parti prendre dans un cas semblable
? Risquera t'on d'ouvrir la vesicule
du fiel , croyant faire ouverture
d'un abscès , ou laissera- t'on périr un Ma-
II. Vol lade
JUIN . 1733 . 1263
lade de l'abscès , dans la crainte d'ouvrir
la vessicule du fiel ? Mais M. Petit ne se
contente pas de faire sentir tout le danger
de l'équivoque , il fournit les moyens
de se garantir de l'erreur. Il fait d'abord
observer que si la diminution de la fievre
et celle de la douleur , sont des signes
de la résolution commencée et de la supuration
faite , il y a cependant quelque
différence dans la maniere dont cette
diminution arrive. Il fait voir de même
que les frissons irréguliers ont des
caracteres qui les distinguent ; il remarque.
enfin des différences notables
dans la façon dont la tumeur se manifeste
, et sur tout dans la maniere dont la
fluctuation s'y fait sentir.
4 Le détail de ces différences nous meneroit
trop loin. Au reste tout ceci n'est
fondé que sur plusieurs observations qui
prouvent évidemment que si dans le cas
dont il s'agit , la ressemblance des simptômes
peut en imposer , une comparaison
exacte peut y faire reconnoître des
différences , à la verité difficiles à saisir
d'abord , mais cependant suffisantes pour
fonder un juste discernement.
Le quatrième Mémoire a pour sujet le
Panaris. M. Malaval , Vice- Directeur , y
rapporte trois Observations d'autant plus
11. Vol.
impor1364
MERCURE DE FRANCE
importantes pour le Public , qu'elles peuvent
le désabuser des préjugez qu'il y a sur
cette maladie. Peu de gens regardent le
Panaris comme un mal d'aussi grande im
portance qu'il l'est en effet , et la plupart
ou le négligent dans ses commencemens,
ou se servent avec une confiance aveugle
de tous les remedes que peuvent ins
pirer le caprice , l'ignorance et la supercherie.
La premiere Observation offre le triste
exemple d'une femme, qui, attaquée d'un
Panaris à la suite d'une piquure au doigt
indicateur ; et ne pouvant se résoudre
à souffrir les opérations nécessaires , livra
sa confiance à des empiriques . Dans
l'espace d'environ 25. jours , le mal augmenta
si considérablement, que la main,
l'avant- bras et le bras , étant tombez successivement
en gangréne , la Malade mou
rut victime de sa répugnance pour les
secours de la Chirurgie.
La seconde Observation montre au
contraire jusqu'où vont les ressources de
l'Art pour la guérison de ces maux , lors
même qu'ils sont portez à leur plus haut
degré . Tel est le Panaris dont il est fait
mention dans cette seconde Observation.
Ce Panaris négligé pendant trois jours ,
fit tout- à-coup des progrès si rapides ,
II. Vol.
qu'en
JUIN. 1732. 1365
qu'en une seule nuit la gangréne se manifesta
au pouce , et que peu après il se
forma successivement à la main et à l'avant-
bras , trois dépôts des plus considérables
. M. Malaval , non-seulement sauva
les jours du Malade , mais réussit même
à lui conserver le pouce et la liberté
du mouvement de ses doigts.
La troisiéme Observation prouve enfin
que les secours de la Chirurgie ,
lorsqu'on a la précaution d'y recourir
de bonne heure , sont encore plus
efficaces pour prévenir les suites de ces
maux.
Le cinquiéme Mémoire est de M. Ledran,
Secretaire chargé des correspondances
de l'Académie. Appellé par un Malade
attaqué de la pierre pour la troisiéme
fois , il lui fit l'opération de la taille ;
mais n'ayant pû trouver la pierre , il cessa
bien-tôt de fatiguer le Malade , mit
une canule dans la playe , et au bout de
quelques jours , commença à faire des
injections émollientes dans la vessie . Par
la suite , au moyen d'une sonde à femme ,
il toucha plusieurs fois la pierre , mais
dans un point d'une fort petite étenduë
et constamment au même endroit ; c'étoit
du côté gauche et en tournant vers le
rectum , le bout de la sonde qu'on sçait
•
être un peu courbée.
1366 MERCURE DE FRANCE
La fixité de la pierre sembloit indiquer
qu'elle étoit enkistée , et le lieu qu'elle
affectoit fit présumer à M. Ledran qu'el
le étoit retenue dans l'urethére. Il abandonna
à la Nature le soin de l'en dégager
, et six semaines après l'opération ,
ayant touché pour la premiere fois la
pierre avec une sonde droite , il jugea
qu'elle ne se faisoit ainsi sentir , que parce
qu'elle avoit changé de place , n'étant
plus retenue dans l'espece de châton où
elle étoit d'abord fixée. Il crut alors pouvoir
sans danger en tenter l'extraction
et il la tira en effet sans aucune résistance.
La pierre avoit deux pouces de
longueur , étoit fort menue par l'extrémité
qui fut saisie avec la tenette , et
avoit à peu près par l'autre bout la
seur du pouce. Cette figure prouve assez
le danger qu'il y auroit d'arracher une
pareille pierre , avant que son châton fût
ramoli ou détruit par la suppuration.
gros-
M. Ledran finit par un détail de ce
que le Malade sentoit avant l'opération ;
et cet habile Lithotomiste propose ces différentes
circonstances , comme autant de
signes qui du moins suffisent pour faire
soupçonner que la pierre est ainsi engagée
.
L'Observation suivante fait honneur
II. Vol. a
JUIN.
1367 1733 .
au génie et à l'invention du Chirurgien
qui l'a fournie .
I un
Un homme âgé de 23. ans , ayant reçû
violent coup de couteau sur la partie
antérieure de la quatriéme des vrayes
côtes, fut pansé très-simplement pendant
les trois premiers jours ; mais une toux
extraordinaire et un crachement de sang
abondant étant survenus , on eut recours
à M. Gerard. Il reconnut que ces accidens
dépendoient de la présence d'une portion
de la lame du couteau qui traversoit
la côte , et dont la pointe excedoit
d'environ six lignes dans la cavité de la
poitrine.
Ce corps étranger débordoit si peu
l'extérieur de la côte , et y étoit tellement
fixé , qu'il ne fut pas possible de
le tirer avec différentes pincettes ou tenailles
, ni même de l'ébranler au moyen
des ciseaux et du marteau de plomb ; et
quoique dans un cas aussi pressant , il
semble qu'on n'eut d'autre parti à prendre
que celui de scier ou de couper la
côte, M. Gérard crut , avant d'en venir à
cette extrémité , devoir tenter de dégager
le corps étranger , en le
dedans en dehors.
poussant de
Dans ce dessein , il alla choisir un dé
dont les Tailleurs se servent pour coudre.
11. Vol. Il
1368 MERCURE DE FRANCE
Il en prit par préférence un de fer , un
peu épais et fermé par le bout ; il y fit
creuser une petite goutiere pour y mieux
fixer la pointe du couteau , et ayant suffisamment
assujetti ce dé sur son doigt
index , il porta ce doigt ainsi armé dans
la cavité de la poitrine , et réussit par
ce moyen à chasser le morceau du couteau
, en le poussant avec force de de
dans en dehors .
Ayant tire le corps étranger , il quitta
le dé et remit l'index à nud dans la poitrine
, pour examiner si le couteau >
en
traversant la côte , ne l'auroit point fait
éclater en dedans . Il trouva un éclat capable
de piquer , et qui tenoit trop fortement
au corps de la côte pour qu'on
pût l'en séparer entierement . Il prit donc
parti de l'en rapprocher , et pour le
tenir au niveau de la côte , il se servit
du doigt qui étoit dans la poitrine, pour
conduire une aiguille courbe , enfilée
d'un fil ciré. Il fit sortir cette aiguille
au-dessus de la côte,qui par ce moyen se
trouva embrassée par le fil, vers l'endroit
de l'éclat. Il lia ce fil en dehors de la
poitrine sur une compresse épaisse d'un
pouce , et serra assez le noeud pour appliquer
exactement,et remettre au niveau,
l'esquille saillante.
11. Vel . Au
JUIN. 1733. 1369
On sent aisément que l'effet d'une manoeuvre
aussi ingénieuse , a dû être nonseulement
la cessation des accidens , mais
encore une prompte guérison..
par
M. Arnauld , le fils , termina la Séance
la lecture d'un Mémoire contenant
une Dissertation sur les Hermaphrodites.
Une operation qu'il a faite à une de ces
personnes en qui les parties qui sont propres
à chaque sexe , semblent réunies, lui a
fourni l'occasion de cette Dissertation .
Il établit d'abord les différentes especes
, parcourt sur chacune les faits les
plus intéressants que nous ayent transmis
les Auteurs ; et sans nier expressément
la possibilité des vrais Hermaphrodites
, ce qu'on ne peut faire sans intéresser
la réputation d'un nombre
grand
d'Ecrivains respectables , il fait sentir
combien il est facile de se méprendre
dans certains cas. M. Arnault ne traite
pas seulement la matiere de facon à contenter
la curiosité ; on trouve dans son
Mémoire plusieurs choses dont la connoissance
est très- necessaire à un Chirurgien
, soit pour instruire les Juges
lorsqu'il s'agit de constater l'état de ceux
dont les parties défigurées déguisent en
quelque façon le sexe , soit lorsqu'il est
question de remédier à ces difformitez
des opérations de Chirurgie.
par
1370 MERCURE DE FRANC
La lecture de ces differens Mémoires P
rut satisfaire beaucoup l'Assemblée . No
venons d'apprendre que le Memoire qu
a remporté le Prix , est de M. Medalon
ancien Directeur de la Societé de Arts
et Associé libre dans la distribution d
l'Anatomie . Il vient de dédier cet Ou
vrage à l'Académie par une Lettre aus
pleine de sentimens que de poli ese
On voit par cette Lettre que M.Medalon
redevable aux Chirurgiens de S. Côn
de tout ce qu'il sçait en Chirurgie , pro
fite de cette occasion pour leur donner
un témoignage public de sa reconnois
sance.
Nous avons cru qu'on verroit ici avec
plaisir l'Estampe gravée de la Médaille
frappée en or pour le Prix.
Elle a pour sujet l'établissement de l'Académie
de Chirurgie . On voit d'un
côté le Portrait de Louis XV . avec la
Légende ordinaire , et sur le revers , ce
Prince est représenté sous la figure d'un
jeune Apollon , ayant près de lui , d'un
côté tous les simboles de la Théorie , de
la Chirurgie , et de l'autre les principaux
instrumens qui en caracterisent la prati
que. Il semble dicter à Minerve Hygiea ,
Déesse de la Santé , des Remarques sur
T'une et l'autre partie de cet Art. La Légende
est Apollo salutaris.
BoulodgAenle.
APOLLO
SOCIETAS
ACADEMICA
CHIRURG
PARISTENS,
M.DCCXXXI
SALUTARIS
Simonneau Sculp.
rs ,
m
3
9
P
PP
ม
JUIN.
1733. 1371
Les Anciens regardoient Apollon com-
1e le Dieu de la Médecine, aussi - bien que
omme celui de la Poësie ; et c'est en cette
ualité qu'il est nommé Apollo salutaris ,
ans plusieurs Monumens, et sur quantité
le Médailles d'Empereurs Romains deuis
Auguste jusqu'à Posthume , qui rena
particulierement dans les Gaules.
On lit dans l'Exergue : Societas Acadénica
Chirurgorum Parisiensium M.DCC XXXI .
• Nous avons annoncé
annoncé depuis plufieurs
mois , le sujet du Prix pour cette
année . L'Académie demande , Quels sont,
suivant les differens cas , les avantages et
les inconveniens de l'usage des Tentes et
autres Dilatans,
Les Memoires seront reçus francs de
port , jusqu'au dernier Décembre inclusivement.
On les adressera à M. Morand,
Secretaire de l'Académie.
Royale de Chirurgie.
LE
E 2. Juin , premier Mardy d'après
la Trinité , l'Académie Royale de
Chirurgie , tint son Assemblée publique
dans la grande Salle de S. Côme. M. de
la Peyronie , dont le zele s'étend sur tout
ce qui peut contribuer au soutien d'un
établissement si utile , se rendit à Paris
pour présider à cette Assemblée.
M. Morand, Secretaire de l'Académie,
commença par instruire le Public de
quelques changemens arrivez depuis la
Séance publique de 1732. dont on a rendu
compte dans le temps.
Au mois de Septembre dernier , M. Le
Gendre, Premier Chirurgien du Roi d'Espagne
, et un des plus anciens Maîtres
de Paris , fut nommé par Sa Majesté , à
la place d'Académicien libre.
Vers ce même temps , l'Académie se
proposant de composer une Classe d'Associez
étrangers , conformément à l'Article
XII. de son Reglement , commença
par élire Mrs Cheselden et Belair , qui
furent agréez par S. M.
II. Vol.
M :
JUIN. 1733 . 1357
M. Cheselden est Premier Chirur
gien de la Reine d'Angleterre et de l'Hôpital
de S. Thomas , Membre de la Societé
Royale de Londres , Correspondant
de l'Académie Royale des Sciences , et
connu par plusieurs Ouvrages d'Anatomie
et de Chirurgie.
M. Belair est Premier Chirurgien de
M. le Duc de Wirtemberg ; et c'est à șa
sollicitation que ce Prince a consenti
qu'on transportât en France un des principaux
ornemens de son Cabinet. Cette
Piece si curieuse est le fameux Foetus de
Wirtemberg , qui s'est conservé pendant
46. ans dans le ventre de sa mere .
M. Morand fit aussi part à l'Assemblée
de la Mort de M: Delon , Académicien
libre , qui s'étant depuis long- temps dévoüé
d'une maniere particuliere à l'ins
truction des Eleves en Chirurgie , a mérité
par son assiduité , par son zele et
par ses lumieres , les regrets de la Compagnie.
Il est mort le 18. Septembre 1732.
âgé de 75. ans . Sa place n'est point encore
remplie.
L'Académie a reçû 113. Memoires sur
la question proposée pour le Prix de
l'année derniere ; sçavoir, 95. dans le terme
prescript par le Programme , et 18 .
au commencement de 1733. Ces derniers
n'ont point été admis, E j
1.
1358 MERCURE DE FRANCE
Le Prix a été adjugé à la Picce N ° . 85 .
dont la Devise est Amica manu .
L'Académie , parmi les Pieces qui lui
ont été envoyées , en a trouvé deux
qui méritoient de concourir ; sçavoir , la
Piece N° . 63. dont la Devise est Catteus
offert , et un Memoire Latin , Nº . 44 •
qui avoit sous son cachet Henricus
Bassius , Med. Anat. et Chir. D. ac P. P.
in Academia Halensi.
Après la proclamation du Prix , M.Morand
lut l'Extrait de plusieurs Observations
très importantes sur les playes de
tête. On jugera aisément du mérite de
ces Observations par le nom seul de leur
Auteur. M.Mareschal ne pouvant se trouver
à cette Séance , les avoit envoyez à
M. Morand , pour en faire part à la
Compagnie.
Parmi ces faits , ceux qui ont paru les
plus interessants pour la pratique sont ,
1. l'Histoire d'une Demoiselle à qui
M. Mareschal appliqua douze Trépans, il
y a environ 28. ans , et qui depuis a
toujours joui d'une bonne santé .
2º. Une Hémoragie fort considerable
par le diploé , dans l'opération du Trépan.
3°. Une espece de Hernie de la duremere
et du cerveau sous une cicatrice
parfaite d'une playe de tête , Hernie qui
II. Vol. fut
JUIN. 1733. 1359
!
fut contenue par un point d'appui , sans
lequel le malade souffroit de grandes
incommoditez .
5. Un Trépan fait à l'occasion d'une
douleur de tête que rien n'avoit soulagée,
et par lequel cette douleur fut radicalement
guérie.
6º. Une bale perdue dans le cerveau
d'un homme guéri de sa blessure et mort
subitement un an après.
L'Extrait de ces Observations fut terminé
par celui des Remarques de M. Mareschal
sur les abscès au foye, qui arrivent
à la suite des playes de tête.
M. de la Peyronie lut ensuite un Mémoire
sur la rupture des muscles et des
tendons. Le cours de la pratique lui a
offert un si grand nombre d'exemples de
pareilles ruptures, qu'il est surpris que les
Anciens n'ayent presque fait aucune mention
de ces sortes de maladies , et que
le peu de faits rapportez à ce sujet par
les Modernes , aye souffert tant de contradictions.
Passant de- là aux différens
simptômes des ruptures complettes , il
fait observer ce qui les peut principalement
caracterisers et après avoir fait sentir
les différens degrez de difficulté qu'oposent
à la réunion la différente solidité
des parties et la rigidité ou la du-
II. Vol. Ey reté
1360 MERCURE DE FRANCE
reté que l'âge leur donne , il démontre
que la rupture complette , soit des muscles
, soit des tendons , est moins dangereuse
, et en même tems plus facile à
guérir que la rupture incomplette.
Pour prouver ce qu'il avance ,
il choisit
entre plusieurs Observations , les deux
suivantes .
›
Un homme âgé de 81. an , étant tombé
du haut jusques en bas d'un escalier
de sept à huit marches , s'apperçur en se
relevant , que sa jambe droite , à laquelle
il ne sentoit cependant aucune douleur ,
ne pouvoit le soutenir. La foiblesse de
cette jambe avoit pour cause la rupture
du tendon des muscles extenseurs
environ un pouce au- dessus de son attache
à la rotule. On appliqua un appareil
propre à raprocher et à réunir les
bours du tendon rompu , et six semaines
après le Malade fut en état de se soutenir
fermement sur sa jambe et de mar.
cher comme à son ordinaire."
Un autre fait des plus singuliers vient
à l'appui du premier , et justifie qu'il en
est de la rupture complette des muscles
comme de celle des tendons . En effet on
voit que le muscle fléchisseur du pouce,
non- seulement a été complettement déchiré
, mais qu'il a même été arraché et
11. Vol.
cn2
1361
JUI N. 1733 .
entierement séparé du corps avec la derniere
phalange du pouce , sans qu'à la
suite d'une telle blessure il soit survenu
le moindre accident.
A ces Observations M, de la Peyronie
ajouta la méthode particuliere qu'il a suivie
pour les pansemens , et les conséquences
qui en résultent pour la pratique , ont été
regardées comme autant de préceptes dont
cet illustre Chirurgien enrichit son Arr.
Une matiere bien importante fait le
sujet du troisiéme Mémoire . Il s'agit d'éviter
l'erreur dans un cas fort équivoque,
et dans lequel les méprises peuvent avoir
de très-funestes suites. Voici l'Exposé
qu'en fait M. Peit , le pere , Directeur
de l'Académie,
Si le foye et la vessicule du fiel sont
attaquez d'une inflammation , dont les
simptômes se soutiennent et augmentent
jusqu'au tems qu'on nomme l'Etat , alors
cette inflammation peut se terminer ou
par résolution ou par suppuration . Si elle
suppure , la douleur et la fievre diminuëront
, le Malade aura des frissons irréguliers
, il s'élevera une tumeur à l'hipqcondre
droit , cette tumeur deviendra
molle et la fluctuation , c'est-à- dire le
flot du pus qu'elle renferme , se fera sentir
en la touchant, Ce sont- là autant de
II. Vol.
signes E vi
1362 MERCURE DE FRANCE
signes qui semblent indiquer la nécessité
absoluë de faire l'ouverture ; cependant
M. Petit exige qu'avant d'ouvrir
on se rappelle bien tout ce qui s'est passé
pendant le cours de la maladie , et qu'on
examine chaque simptôme avec l'exactitu
de la plus scrupuleuse ,parce que toutes ces
apparences d'abscés peuvent se rencontrer,
quoique l'inflammation se soit terminée
par résolution .
La bile , dit- il , qui pendant le fort
de l'inflammation , ne se filtroit point au
foye, commence de s'y séparer si - tôt que
la résolution a suffisamment dégagé les
glandes de ce viscere ; mais si la résolution
n'est pas assez avancée pour que
le canal colidoque soit débouché , la bile
qui entrera dans la vessicule du fiel , ne
pourra s'écouler ; elle remplira cette vessicule
et s'y accumulera au point qu'elle
formera sous l'hipocondre droit une tumeur
avec fluctuation sensible ; ce qui
joint à des frissons irréguliers , à la diminution
de la fievre et de la douleur
donnera des signes semblables à ceux de
l'abscès.
Quel parti prendre dans un cas semblable
? Risquera t'on d'ouvrir la vesicule
du fiel , croyant faire ouverture
d'un abscès , ou laissera- t'on périr un Ma-
II. Vol lade
JUIN . 1733 . 1263
lade de l'abscès , dans la crainte d'ouvrir
la vessicule du fiel ? Mais M. Petit ne se
contente pas de faire sentir tout le danger
de l'équivoque , il fournit les moyens
de se garantir de l'erreur. Il fait d'abord
observer que si la diminution de la fievre
et celle de la douleur , sont des signes
de la résolution commencée et de la supuration
faite , il y a cependant quelque
différence dans la maniere dont cette
diminution arrive. Il fait voir de même
que les frissons irréguliers ont des
caracteres qui les distinguent ; il remarque.
enfin des différences notables
dans la façon dont la tumeur se manifeste
, et sur tout dans la maniere dont la
fluctuation s'y fait sentir.
4 Le détail de ces différences nous meneroit
trop loin. Au reste tout ceci n'est
fondé que sur plusieurs observations qui
prouvent évidemment que si dans le cas
dont il s'agit , la ressemblance des simptômes
peut en imposer , une comparaison
exacte peut y faire reconnoître des
différences , à la verité difficiles à saisir
d'abord , mais cependant suffisantes pour
fonder un juste discernement.
Le quatrième Mémoire a pour sujet le
Panaris. M. Malaval , Vice- Directeur , y
rapporte trois Observations d'autant plus
11. Vol.
impor1364
MERCURE DE FRANCE
importantes pour le Public , qu'elles peuvent
le désabuser des préjugez qu'il y a sur
cette maladie. Peu de gens regardent le
Panaris comme un mal d'aussi grande im
portance qu'il l'est en effet , et la plupart
ou le négligent dans ses commencemens,
ou se servent avec une confiance aveugle
de tous les remedes que peuvent ins
pirer le caprice , l'ignorance et la supercherie.
La premiere Observation offre le triste
exemple d'une femme, qui, attaquée d'un
Panaris à la suite d'une piquure au doigt
indicateur ; et ne pouvant se résoudre
à souffrir les opérations nécessaires , livra
sa confiance à des empiriques . Dans
l'espace d'environ 25. jours , le mal augmenta
si considérablement, que la main,
l'avant- bras et le bras , étant tombez successivement
en gangréne , la Malade mou
rut victime de sa répugnance pour les
secours de la Chirurgie.
La seconde Observation montre au
contraire jusqu'où vont les ressources de
l'Art pour la guérison de ces maux , lors
même qu'ils sont portez à leur plus haut
degré . Tel est le Panaris dont il est fait
mention dans cette seconde Observation.
Ce Panaris négligé pendant trois jours ,
fit tout- à-coup des progrès si rapides ,
II. Vol.
qu'en
JUIN. 1732. 1365
qu'en une seule nuit la gangréne se manifesta
au pouce , et que peu après il se
forma successivement à la main et à l'avant-
bras , trois dépôts des plus considérables
. M. Malaval , non-seulement sauva
les jours du Malade , mais réussit même
à lui conserver le pouce et la liberté
du mouvement de ses doigts.
La troisiéme Observation prouve enfin
que les secours de la Chirurgie ,
lorsqu'on a la précaution d'y recourir
de bonne heure , sont encore plus
efficaces pour prévenir les suites de ces
maux.
Le cinquiéme Mémoire est de M. Ledran,
Secretaire chargé des correspondances
de l'Académie. Appellé par un Malade
attaqué de la pierre pour la troisiéme
fois , il lui fit l'opération de la taille ;
mais n'ayant pû trouver la pierre , il cessa
bien-tôt de fatiguer le Malade , mit
une canule dans la playe , et au bout de
quelques jours , commença à faire des
injections émollientes dans la vessie . Par
la suite , au moyen d'une sonde à femme ,
il toucha plusieurs fois la pierre , mais
dans un point d'une fort petite étenduë
et constamment au même endroit ; c'étoit
du côté gauche et en tournant vers le
rectum , le bout de la sonde qu'on sçait
•
être un peu courbée.
1366 MERCURE DE FRANCE
La fixité de la pierre sembloit indiquer
qu'elle étoit enkistée , et le lieu qu'elle
affectoit fit présumer à M. Ledran qu'el
le étoit retenue dans l'urethére. Il abandonna
à la Nature le soin de l'en dégager
, et six semaines après l'opération ,
ayant touché pour la premiere fois la
pierre avec une sonde droite , il jugea
qu'elle ne se faisoit ainsi sentir , que parce
qu'elle avoit changé de place , n'étant
plus retenue dans l'espece de châton où
elle étoit d'abord fixée. Il crut alors pouvoir
sans danger en tenter l'extraction
et il la tira en effet sans aucune résistance.
La pierre avoit deux pouces de
longueur , étoit fort menue par l'extrémité
qui fut saisie avec la tenette , et
avoit à peu près par l'autre bout la
seur du pouce. Cette figure prouve assez
le danger qu'il y auroit d'arracher une
pareille pierre , avant que son châton fût
ramoli ou détruit par la suppuration.
gros-
M. Ledran finit par un détail de ce
que le Malade sentoit avant l'opération ;
et cet habile Lithotomiste propose ces différentes
circonstances , comme autant de
signes qui du moins suffisent pour faire
soupçonner que la pierre est ainsi engagée
.
L'Observation suivante fait honneur
II. Vol. a
JUIN.
1367 1733 .
au génie et à l'invention du Chirurgien
qui l'a fournie .
I un
Un homme âgé de 23. ans , ayant reçû
violent coup de couteau sur la partie
antérieure de la quatriéme des vrayes
côtes, fut pansé très-simplement pendant
les trois premiers jours ; mais une toux
extraordinaire et un crachement de sang
abondant étant survenus , on eut recours
à M. Gerard. Il reconnut que ces accidens
dépendoient de la présence d'une portion
de la lame du couteau qui traversoit
la côte , et dont la pointe excedoit
d'environ six lignes dans la cavité de la
poitrine.
Ce corps étranger débordoit si peu
l'extérieur de la côte , et y étoit tellement
fixé , qu'il ne fut pas possible de
le tirer avec différentes pincettes ou tenailles
, ni même de l'ébranler au moyen
des ciseaux et du marteau de plomb ; et
quoique dans un cas aussi pressant , il
semble qu'on n'eut d'autre parti à prendre
que celui de scier ou de couper la
côte, M. Gérard crut , avant d'en venir à
cette extrémité , devoir tenter de dégager
le corps étranger , en le
dedans en dehors.
poussant de
Dans ce dessein , il alla choisir un dé
dont les Tailleurs se servent pour coudre.
11. Vol. Il
1368 MERCURE DE FRANCE
Il en prit par préférence un de fer , un
peu épais et fermé par le bout ; il y fit
creuser une petite goutiere pour y mieux
fixer la pointe du couteau , et ayant suffisamment
assujetti ce dé sur son doigt
index , il porta ce doigt ainsi armé dans
la cavité de la poitrine , et réussit par
ce moyen à chasser le morceau du couteau
, en le poussant avec force de de
dans en dehors .
Ayant tire le corps étranger , il quitta
le dé et remit l'index à nud dans la poitrine
, pour examiner si le couteau >
en
traversant la côte , ne l'auroit point fait
éclater en dedans . Il trouva un éclat capable
de piquer , et qui tenoit trop fortement
au corps de la côte pour qu'on
pût l'en séparer entierement . Il prit donc
parti de l'en rapprocher , et pour le
tenir au niveau de la côte , il se servit
du doigt qui étoit dans la poitrine, pour
conduire une aiguille courbe , enfilée
d'un fil ciré. Il fit sortir cette aiguille
au-dessus de la côte,qui par ce moyen se
trouva embrassée par le fil, vers l'endroit
de l'éclat. Il lia ce fil en dehors de la
poitrine sur une compresse épaisse d'un
pouce , et serra assez le noeud pour appliquer
exactement,et remettre au niveau,
l'esquille saillante.
11. Vel . Au
JUIN. 1733. 1369
On sent aisément que l'effet d'une manoeuvre
aussi ingénieuse , a dû être nonseulement
la cessation des accidens , mais
encore une prompte guérison..
par
M. Arnauld , le fils , termina la Séance
la lecture d'un Mémoire contenant
une Dissertation sur les Hermaphrodites.
Une operation qu'il a faite à une de ces
personnes en qui les parties qui sont propres
à chaque sexe , semblent réunies, lui a
fourni l'occasion de cette Dissertation .
Il établit d'abord les différentes especes
, parcourt sur chacune les faits les
plus intéressants que nous ayent transmis
les Auteurs ; et sans nier expressément
la possibilité des vrais Hermaphrodites
, ce qu'on ne peut faire sans intéresser
la réputation d'un nombre
grand
d'Ecrivains respectables , il fait sentir
combien il est facile de se méprendre
dans certains cas. M. Arnault ne traite
pas seulement la matiere de facon à contenter
la curiosité ; on trouve dans son
Mémoire plusieurs choses dont la connoissance
est très- necessaire à un Chirurgien
, soit pour instruire les Juges
lorsqu'il s'agit de constater l'état de ceux
dont les parties défigurées déguisent en
quelque façon le sexe , soit lorsqu'il est
question de remédier à ces difformitez
des opérations de Chirurgie.
par
1370 MERCURE DE FRANC
La lecture de ces differens Mémoires P
rut satisfaire beaucoup l'Assemblée . No
venons d'apprendre que le Memoire qu
a remporté le Prix , est de M. Medalon
ancien Directeur de la Societé de Arts
et Associé libre dans la distribution d
l'Anatomie . Il vient de dédier cet Ou
vrage à l'Académie par une Lettre aus
pleine de sentimens que de poli ese
On voit par cette Lettre que M.Medalon
redevable aux Chirurgiens de S. Côn
de tout ce qu'il sçait en Chirurgie , pro
fite de cette occasion pour leur donner
un témoignage public de sa reconnois
sance.
Nous avons cru qu'on verroit ici avec
plaisir l'Estampe gravée de la Médaille
frappée en or pour le Prix.
Elle a pour sujet l'établissement de l'Académie
de Chirurgie . On voit d'un
côté le Portrait de Louis XV . avec la
Légende ordinaire , et sur le revers , ce
Prince est représenté sous la figure d'un
jeune Apollon , ayant près de lui , d'un
côté tous les simboles de la Théorie , de
la Chirurgie , et de l'autre les principaux
instrumens qui en caracterisent la prati
que. Il semble dicter à Minerve Hygiea ,
Déesse de la Santé , des Remarques sur
T'une et l'autre partie de cet Art. La Légende
est Apollo salutaris.
BoulodgAenle.
APOLLO
SOCIETAS
ACADEMICA
CHIRURG
PARISTENS,
M.DCCXXXI
SALUTARIS
Simonneau Sculp.
rs ,
m
3
9
P
PP
ม
JUIN.
1733. 1371
Les Anciens regardoient Apollon com-
1e le Dieu de la Médecine, aussi - bien que
omme celui de la Poësie ; et c'est en cette
ualité qu'il est nommé Apollo salutaris ,
ans plusieurs Monumens, et sur quantité
le Médailles d'Empereurs Romains deuis
Auguste jusqu'à Posthume , qui rena
particulierement dans les Gaules.
On lit dans l'Exergue : Societas Acadénica
Chirurgorum Parisiensium M.DCC XXXI .
• Nous avons annoncé
annoncé depuis plufieurs
mois , le sujet du Prix pour cette
année . L'Académie demande , Quels sont,
suivant les differens cas , les avantages et
les inconveniens de l'usage des Tentes et
autres Dilatans,
Les Memoires seront reçus francs de
port , jusqu'au dernier Décembre inclusivement.
On les adressera à M. Morand,
Secretaire de l'Académie.
Langue
Vers et prose
Type d'écrit journalistique
Courrier des lecteurs
Faux
Mots clefs
Domaine