Titre
LETTRE de M.... écrite à M. de .... Commandeur de l'Ordre de Saint Jean de Jerusalem, au sujet d'un Livre nouveau, intitulé : La Vie de Messire François Picquet, &c.
Titre d'après la table
Lettre au sujet de la Vie de M. Fr. Picquet,
Fait partie d'une livraison
Fait partie d'une section
Page de début
1071
Page de début dans la numérisation
36
Page de fin
1077
Page de fin dans la numérisation
42
Incipit
Vous avez vû, MONSIEUR, sur la fin de ma derniere Lettre, la résolution
Texte
LETTRE de M.... écrite à M. de
.... Commandeur de l'Ordre de Saint
Jean de Jerusalem , au sujet d'un Livre
nouveau , intitulé : La Vie de Messire
François Picquet , &c.
V
Ous avez vû , MONSIEUR , Sur
la fin de ma derniere Lettre , la ré- ·
solution prise par notre pieux Conseil,de
quitter la Ville d'Alep pour repasser en
France , frappé de la disgrace du Pacha
Mortasa son ami ,et craignant même pour
sa propre personne, quelque coup de trahison
, comme une suite de la catastrophe
de ce Pacha. Des motifs de Religion
lui firent differer de deux ans l'exécution
de son dessein.
·
Cet espace fournit des Evenemens ex-.
traordinaires , et qui sont détaillez au
long dans cette Histoire; d'un côté , la tirannie
des Gouverneurs donne lieu à
de cruelles persécutions à l'égard des
Chrétiens, et de l'autre on voit de grands
exemples de patience et de Religion de
la part de ceux- ci, dont quelques- uns terminent
glorieusement leur course, par
l'effusion de leur sang. Par touton voit
I. Vol. Bij le
1072 MERCURE DE FRANCE
le zéle et la piété de M. Picquet se signaler
en faveur de la Religion et du Christianisme
persécuté.
t
C'est à peu près dans ce même temps
que notre Consul , toujours disposé à favoriser
la Religion et ses Ministres , jusqu'à
loger dans sa Maison tous les Missionnaires
qui passoient par Alep , se fit
un devoir particulier d'y recevoir deux
grands Evêques , que Dieu , dit l'Historien
, a donné dans ces derniers temps à
son Eglise , pour animer les Ouvriers
Evangeliques à pénétrer , à leurexemple ,
dans les Régions les plus reculées de l'Orient
, afin d'y annoncer Jesus- Christ aux
Nations Infideles ; sçavoir,M . de la Motte-
Lambert , Evêque de Beryte , et M. Ignace
Cotolendi , Evêque de Metellopolis ;
dont le premier a travaillé avec tant de
zele aux Missions des Royaumes de Siam
et de la Cochinchine ; et le dernier reçut
au milieu de sa course , la couronne qu'il
alloit chercher dans le vaste Empire de
la Chine , pour lequel le S. Siége l'avoit
destiné .
M. Picquet en logeant chez lui tous
ces différens Ouvriers de la vigne . du Seigneur
, et en leur procurant toutes les facilitez
qui dépendoient de son autorité ,
les regaro it comme autant d'Apôtres ,
I. Vol.
qui
JUIN. 1733-
1073
qui alloient dissiper les ténébres de-l'infidélité
du Schisme et de l'Hérésie , répandues
dans l'Orient , pour l'éclairer des lu◄
mieres de l'Evangile. Mais qui eût pensé
alors , s'écrie icy l'Auteur , qu'il dût un
jour être lui- même du nombre de ces Ouvriers
Evangeliques, et que Dieu ne l'eut
envoïé dans le Levant , que pour y animer
son zéle à la vûë de ces Eglises Orientales
, et que pour le préparer, pour ainsi
dire , et le former , par une expérience
avancée , aux sentimens et à la vie des
Apôtres ?
C'est cependant tout ce qui arriva fort
peu de temps après à M. Picquet par les
dispositions particulieres de la Providen
ce qui l'avoit destiné au service de l'E
glise ; et tout cela de la maniere qu'il
est rapporté assez au long dans cette
Histoire , mais qu'il est impossible de
suivre dans une Lettre. Je me contenterai
des principales circonstances
dont la premiere est que notre Religieux
Consul reçut la Tonsure Cléricale à Alep
même , le 10 Décembre 1660. des mains
de l'Archevêque André des Syriens, dans
l'Eglise des Carmes Déchaux de la même
Ville. Ce Prélat fit son éloge en ces termes,
dans les Lettres de Cléricature qu'il
lui fit expédier.
I.Vol. Biiij FRAN1074
MERCURE DE FRANCE
FRANCISCUS PICQUET , &c. qui imitator
Joannis in castitate ejus , Elia in zelo ejus ,
et Joannis Eleemosynarii in liberalitate ejus ,
suscepit de manibus nostris indignis .
primam Tonsuram.
...
Sur le point de partir d'Alep pour se
rendre à Rome , après s'être épuisé en aumônes
, à l'occasion de la famine et de la
contagion qui affligerent la Syrie en
1661.Il eut la consolation de voir abjurer .
⚫le Schisme et l'Hérésie au Patriarche des
Grecs, Macaire , qui déclara , touché par
de si grands exemples de charité , que
l'Eglise Romaine étoit la seule véritable.
Cette déclaration fut faite en prêchant
dans son Eglise , en présence du Consul ,
des Missionnaires et de tout le Peuple ,
après la célébration des saints Mysteres.
réünir
De plus , le même Prélat remit à l'Illustre
Consul une Lettre pour le Pape ,
dans laquelle il le reconnoissoit pour le
Chef de l'Eglise Catholique , et promettoit
de faire tout son possible pour
toute sa Nation au S. Siége. Cette Lettre
fut souscrite non- seulement du Patriarche
des Grecs , mais encore de celui des
Arméniens , nommé Cachadour, et non pas
Caladour. Cette correction est de M. le
Chevalier Maunier d'Alep , et d'André
qui l'étoit des Syriens.
1. Vol.
Ce
JUIN. 1733. 1075
Ce dernier écrivit en particulier une
Lettre à la Congrégation de la Propagande
, au sujet de M. Picquet , toute remplie
de ses grandes qualitez , et des services
importans rendus à l'Eglise et à la
Religion durant son Consulat . Cette Lettre
est rapportée presqu'en son entier .
Cependant M. Baron qui fut son successeur
, étoit arrivé à Alep depuis plus
d'un an , en compagnie de M. l'Evêque
de Béryte . Comme vous vous interessez
à sa mémoire et encore plus à la vérité , je
me fais un devoir , Monsieur , d'inserer
icy ce que notre Historien a écrit au sujet
de ce digne successeur .
» Il avoit travaillé long- temps aupara-
» vant , dit-il , en parlant de M. Picquet,
>> à se choisir un successeur qui fut en.
» état de soutenir ce qu'il avoit si - heu-
» reusement commencé , et qui sçut s'ap-
» pliquer à l'avancement de la Religion
» et au soulagement des pauvres , sans
négliger les devoirs de sa charge. C'est
» M. François Baron , Marseillois , sur
» qui notre Consul avoit jetté les yeux ..
» Il étoit vertueux et intelligent , deux
qualitez essentielles pour accomplir les
desseins de M. Picquet.
"
Il y a tout lieu de croire que cet Endroit
des Mémoires sur lesquels notre
I. Vol.
Au- B v
1076 MERCURE DE FRANCE
'Auteur a travaillé n'est pas tout à fait
- -
exact , mais ce n'est pas icy le lieu de
l'examiner et de rétablir , s'il est possible ,
la vérité des faits au sujet de M. Baron .
Comme il est encore parlé de cet illustre
Consul , et pour la derniere fois , dans le
second Livre de cetre Histoire , je ne
manquerai pas , en vous rendant compte
de ce Livre , de m'arrêter sur ce sujet autant
qu'il sera necessaire , pour vous
donner les éclaircissemens que vous attendez
de moi .
Notre Historien continue dans le même
endroit , de parler de M. Baron , qui ,
comme on vient de le voir , étoit arrivé
à Alep long- temps avant le départ de
M. Picquet.
» Dans cet intervalle , dit-il , le serviteur
de Dieu lui donna toutes les ins-
» tructions qu'il jugea nécessaires pour
>> achever le grand Ouvrage auquel il
» avoit travaillé jusqu'alors avec tant de
» succès ; et les exemples rares de toutes
les vertus que M. Baron admira à loisir,
» lui apprirent à se regler autant qu'il
pourroit sur ce parfait modele. Il l'imi-
» ta de si près , que M. Pallu , Evêque
» d'Heliopolis , qu'il reçut avec la même
générosité , dont M. Picquet avoit usé
envers les autres Prélats Apostoliques ,'
1.Vol.
yas
JUIN 1733. 1077
» assure dans une Lettre , qu'il écrivit à
» la Congrégation , qu'il étoit un autre luimême
, non seulement par son emploi , mais
encore par sa rare piété et son . zele pour la
Propagation de la Foy, et par son inviolable
et respectueux attachement au S. Siége.
M. Picquet partit enfin d'Alep , et
s'embarqua à Alexandrette au commen-
-cement de l'année 1662. et après une Navigation
, traversée de plusieurs accidens ,
il arriva heureusement à Malte , d'où il
passa à Naples , et se rendit enfin à Romeau
commencement du mois de Mars,
Epoque qui termine le premier Livre de
l'Histoire de sa vie : le second Livre fera
le sujet de ma premiere Lettre. Je suis ,
Monsieur , votre , & c.
.... Commandeur de l'Ordre de Saint
Jean de Jerusalem , au sujet d'un Livre
nouveau , intitulé : La Vie de Messire
François Picquet , &c.
V
Ous avez vû , MONSIEUR , Sur
la fin de ma derniere Lettre , la ré- ·
solution prise par notre pieux Conseil,de
quitter la Ville d'Alep pour repasser en
France , frappé de la disgrace du Pacha
Mortasa son ami ,et craignant même pour
sa propre personne, quelque coup de trahison
, comme une suite de la catastrophe
de ce Pacha. Des motifs de Religion
lui firent differer de deux ans l'exécution
de son dessein.
·
Cet espace fournit des Evenemens ex-.
traordinaires , et qui sont détaillez au
long dans cette Histoire; d'un côté , la tirannie
des Gouverneurs donne lieu à
de cruelles persécutions à l'égard des
Chrétiens, et de l'autre on voit de grands
exemples de patience et de Religion de
la part de ceux- ci, dont quelques- uns terminent
glorieusement leur course, par
l'effusion de leur sang. Par touton voit
I. Vol. Bij le
1072 MERCURE DE FRANCE
le zéle et la piété de M. Picquet se signaler
en faveur de la Religion et du Christianisme
persécuté.
t
C'est à peu près dans ce même temps
que notre Consul , toujours disposé à favoriser
la Religion et ses Ministres , jusqu'à
loger dans sa Maison tous les Missionnaires
qui passoient par Alep , se fit
un devoir particulier d'y recevoir deux
grands Evêques , que Dieu , dit l'Historien
, a donné dans ces derniers temps à
son Eglise , pour animer les Ouvriers
Evangeliques à pénétrer , à leurexemple ,
dans les Régions les plus reculées de l'Orient
, afin d'y annoncer Jesus- Christ aux
Nations Infideles ; sçavoir,M . de la Motte-
Lambert , Evêque de Beryte , et M. Ignace
Cotolendi , Evêque de Metellopolis ;
dont le premier a travaillé avec tant de
zele aux Missions des Royaumes de Siam
et de la Cochinchine ; et le dernier reçut
au milieu de sa course , la couronne qu'il
alloit chercher dans le vaste Empire de
la Chine , pour lequel le S. Siége l'avoit
destiné .
M. Picquet en logeant chez lui tous
ces différens Ouvriers de la vigne . du Seigneur
, et en leur procurant toutes les facilitez
qui dépendoient de son autorité ,
les regaro it comme autant d'Apôtres ,
I. Vol.
qui
JUIN. 1733-
1073
qui alloient dissiper les ténébres de-l'infidélité
du Schisme et de l'Hérésie , répandues
dans l'Orient , pour l'éclairer des lu◄
mieres de l'Evangile. Mais qui eût pensé
alors , s'écrie icy l'Auteur , qu'il dût un
jour être lui- même du nombre de ces Ouvriers
Evangeliques, et que Dieu ne l'eut
envoïé dans le Levant , que pour y animer
son zéle à la vûë de ces Eglises Orientales
, et que pour le préparer, pour ainsi
dire , et le former , par une expérience
avancée , aux sentimens et à la vie des
Apôtres ?
C'est cependant tout ce qui arriva fort
peu de temps après à M. Picquet par les
dispositions particulieres de la Providen
ce qui l'avoit destiné au service de l'E
glise ; et tout cela de la maniere qu'il
est rapporté assez au long dans cette
Histoire , mais qu'il est impossible de
suivre dans une Lettre. Je me contenterai
des principales circonstances
dont la premiere est que notre Religieux
Consul reçut la Tonsure Cléricale à Alep
même , le 10 Décembre 1660. des mains
de l'Archevêque André des Syriens, dans
l'Eglise des Carmes Déchaux de la même
Ville. Ce Prélat fit son éloge en ces termes,
dans les Lettres de Cléricature qu'il
lui fit expédier.
I.Vol. Biiij FRAN1074
MERCURE DE FRANCE
FRANCISCUS PICQUET , &c. qui imitator
Joannis in castitate ejus , Elia in zelo ejus ,
et Joannis Eleemosynarii in liberalitate ejus ,
suscepit de manibus nostris indignis .
primam Tonsuram.
...
Sur le point de partir d'Alep pour se
rendre à Rome , après s'être épuisé en aumônes
, à l'occasion de la famine et de la
contagion qui affligerent la Syrie en
1661.Il eut la consolation de voir abjurer .
⚫le Schisme et l'Hérésie au Patriarche des
Grecs, Macaire , qui déclara , touché par
de si grands exemples de charité , que
l'Eglise Romaine étoit la seule véritable.
Cette déclaration fut faite en prêchant
dans son Eglise , en présence du Consul ,
des Missionnaires et de tout le Peuple ,
après la célébration des saints Mysteres.
réünir
De plus , le même Prélat remit à l'Illustre
Consul une Lettre pour le Pape ,
dans laquelle il le reconnoissoit pour le
Chef de l'Eglise Catholique , et promettoit
de faire tout son possible pour
toute sa Nation au S. Siége. Cette Lettre
fut souscrite non- seulement du Patriarche
des Grecs , mais encore de celui des
Arméniens , nommé Cachadour, et non pas
Caladour. Cette correction est de M. le
Chevalier Maunier d'Alep , et d'André
qui l'étoit des Syriens.
1. Vol.
Ce
JUIN. 1733. 1075
Ce dernier écrivit en particulier une
Lettre à la Congrégation de la Propagande
, au sujet de M. Picquet , toute remplie
de ses grandes qualitez , et des services
importans rendus à l'Eglise et à la
Religion durant son Consulat . Cette Lettre
est rapportée presqu'en son entier .
Cependant M. Baron qui fut son successeur
, étoit arrivé à Alep depuis plus
d'un an , en compagnie de M. l'Evêque
de Béryte . Comme vous vous interessez
à sa mémoire et encore plus à la vérité , je
me fais un devoir , Monsieur , d'inserer
icy ce que notre Historien a écrit au sujet
de ce digne successeur .
» Il avoit travaillé long- temps aupara-
» vant , dit-il , en parlant de M. Picquet,
>> à se choisir un successeur qui fut en.
» état de soutenir ce qu'il avoit si - heu-
» reusement commencé , et qui sçut s'ap-
» pliquer à l'avancement de la Religion
» et au soulagement des pauvres , sans
négliger les devoirs de sa charge. C'est
» M. François Baron , Marseillois , sur
» qui notre Consul avoit jetté les yeux ..
» Il étoit vertueux et intelligent , deux
qualitez essentielles pour accomplir les
desseins de M. Picquet.
"
Il y a tout lieu de croire que cet Endroit
des Mémoires sur lesquels notre
I. Vol.
Au- B v
1076 MERCURE DE FRANCE
'Auteur a travaillé n'est pas tout à fait
- -
exact , mais ce n'est pas icy le lieu de
l'examiner et de rétablir , s'il est possible ,
la vérité des faits au sujet de M. Baron .
Comme il est encore parlé de cet illustre
Consul , et pour la derniere fois , dans le
second Livre de cetre Histoire , je ne
manquerai pas , en vous rendant compte
de ce Livre , de m'arrêter sur ce sujet autant
qu'il sera necessaire , pour vous
donner les éclaircissemens que vous attendez
de moi .
Notre Historien continue dans le même
endroit , de parler de M. Baron , qui ,
comme on vient de le voir , étoit arrivé
à Alep long- temps avant le départ de
M. Picquet.
» Dans cet intervalle , dit-il , le serviteur
de Dieu lui donna toutes les ins-
» tructions qu'il jugea nécessaires pour
>> achever le grand Ouvrage auquel il
» avoit travaillé jusqu'alors avec tant de
» succès ; et les exemples rares de toutes
les vertus que M. Baron admira à loisir,
» lui apprirent à se regler autant qu'il
pourroit sur ce parfait modele. Il l'imi-
» ta de si près , que M. Pallu , Evêque
» d'Heliopolis , qu'il reçut avec la même
générosité , dont M. Picquet avoit usé
envers les autres Prélats Apostoliques ,'
1.Vol.
yas
JUIN 1733. 1077
» assure dans une Lettre , qu'il écrivit à
» la Congrégation , qu'il étoit un autre luimême
, non seulement par son emploi , mais
encore par sa rare piété et son . zele pour la
Propagation de la Foy, et par son inviolable
et respectueux attachement au S. Siége.
M. Picquet partit enfin d'Alep , et
s'embarqua à Alexandrette au commen-
-cement de l'année 1662. et après une Navigation
, traversée de plusieurs accidens ,
il arriva heureusement à Malte , d'où il
passa à Naples , et se rendit enfin à Romeau
commencement du mois de Mars,
Epoque qui termine le premier Livre de
l'Histoire de sa vie : le second Livre fera
le sujet de ma premiere Lettre. Je suis ,
Monsieur , votre , & c.
Langue
Vers et prose
Type d'écrit journalistique
Courrier des lecteurs
Faux
Domaine
Résumé
La lettre de M.... à M. de..., Commandeur de l'Ordre de Saint Jean de Jérusalem, relate la vie de Messire François Picquet. En raison de la disgrâce du Pacha Mortasa et des menaces à sa sécurité, le Conseil de M. Picquet décide de quitter Alep pour la France. Cependant, des motifs religieux retardent son départ de deux ans. Durant cette période, les gouverneurs persécutent les chrétiens, qui montrent une grande patience et foi. M. Picquet se distingue par son zèle et sa piété en faveur des chrétiens persécutés. Le Consul d'Alep, toujours prêt à aider la religion et ses ministres, accueille deux grands évêques, M. de la Motte-Lambert et M. Ignace Cotolendi, qui œuvrent à l'évangélisation des régions reculées de l'Orient. M. Picquet les considère comme des apôtres et les soutient dans leur mission. Le 10 décembre 1660, M. Picquet reçoit la tonsure cléricale à Alep des mains de l'Archevêque André des Syriens. Avant de partir pour Rome, il assiste à l'abjuration du schisme et de l'hérésie par le Patriarche des Grecs, Macaire, qui reconnaît l'Église Romaine comme la seule véritable. M. Picquet quitte finalement Alep en 1662 et arrive à Rome au début du mois de mars. Son successeur, M. François Baron, est décrit comme vertueux et intelligent, et poursuit l'œuvre de M. Picquet avec succès. La lettre mentionne également des mémoires sur M. Baron, dont la véracité est contestée.
Constitue la suite d'un autre texte