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Extrait de quelques reflexions par Mr M. D. M.

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Incipit

Pour juger du merite & de l'antiquité de ces

Texte
Extrait de quelquesreflexions
par Mr M. D. l'vf.
Pour juger du
merite 5cde l'antiquitéde
ces monuments, il faut
distinguer deux temps, celuy
où ces pierresont esté
posées pourservir de son-i
dationsà un gros mur,&
celuy auquell'inscription
& les bas-reliefs ont esté
fats.
Le Roy Robert. qui
succeda à Hugues - Capec
son pere en 996. commença
l'Eglise deNostre-
Dame.
Avant le Roy Robert
il yavoit eu une autre ancienne
Eglise sur lesdémolirions
de laquelle on avoir
elevélanouvelle;l'on peut
prouver que les pierres
nouvellement découvertes
ont, par rapportàl'endroit
droit ou elles avoient esté
posées,une époque beaucoup
plus reculée que celle
du Roy Robert.
En effetdutemps. de
ChilpericRoy deSoissons
& de Paris,en595.Fredegondesa
veuve se transporta
dans cette Eglise
avec les threfors qu'elle
avoir,&fut reçue par Ragnemond
Eveique de Paris
successeur de (ainç Germain,
dont il est parlé dans
saint Gregoire de Tours.
Il n'y avonir qu'un lieçle
que nos Rois estoient en
possession de Paris lorsque
cePtélat écrivit son histoire.
,j'-:
On sçait d'ailleurs que
quand les premiers Chrestiens
eurent obtenu des
Empereurs le libre exercice
de leur Religion, les
Parisiensfirent bastir à la
pointe orientale de risle,
qui compose aujourd'huy
la Cité, une Chapelle dédiée
a la Vierge, à saint
Estienne)&àsaint Denys,
& l'onprétend que c'est
celle de saint Denys du Pas.
1 Ce ne feroit donc que
j dans la suite qu'ilyauroit
.- eu une seconde Eglisebat
flie par Childebert
vers l'an 522 & c'est
du temps de cette construâion
que l'on pourroit
conclure que les pierres
,
dont il s'agit auroient ser- videfondement.
,. 1 Ces pierres provenues
sans doute de quelques débris
d'Autels, ou autres
monuments du paganisme,
marquent en mesme
temps la destruécton- de
l'Idolâtrie dans Paris Se
le progrez que la Religion
y avoit fait depuis que
saintDenys y avoic prescherirvangile.
Plaine
Denys fut envoyé dans les
Gaules Tanzjo. la premiere
du regne de Trajan
Dece ,
fous le Pontificat
de saintFabien21 Pape.
Le Paganisme ne fut
aboliqu'en 312. après la
conversîon deConstantin
le Grand
Les peuples au delà du
Rhin depuisappeliez
François, entrèrent dans
les Gaules en 415*-.-• &
Merouée,aprèsla more
d"Àftius General des Romains,
se rendit maistre
de Paris, d'Orléans, Sens
& autres Villes vers l'an
455..TW£**43KJ£t>
ak Ensuite les François qui
la pluspartestoient Payens
idolatres
,
cesserent de
l'estre après la conversion *
du grand Clovis
, qui sut
baptisé en 416. & enfin
tout ce qui restoit de Temples
& de monuments du
Paganisme fut détruit l'an
554. par un Edit de Childebert,
ainsi ce feroit par
reconnoissance pour la
memoire de ce Prince, à
qui on attribue la fondation
de cerce seconde Eglise
,
qu'on avoic placé
son effigie la premiere de
nosvingnt-huit répresentées
sur le frontispice de
Nostre-Dame.
Cette premiere Epoque
du tem ps où les pierres
en question ont esté pofées
dans l'endroit où nous
les trouvons, nous conduit
à celle du temps de
Tibere, marquéeparl'inf.
cription qui est sur l'une de
ces pierres,dont voicy l'explicarion.
Sous leRegne de Tibère
CesarAuguste les Bateliers
Parisiens ont consacré publiquement
cet AutelaJupiter
tres-bon & très-grand - Sur les trois autres saces
de la mesme pierre on
voir en bas
-
relief des demi
figures, dont quelques
unes sontmutilées,d'hommes
vestus d'une espece
de tunique. Ily en a trois
dont chacun tient; une
lance avec un bouclier,
surl'un des costez on lit,
DENANI. Sur un autre
on lit E VRISES: & sur
un autre on lit .S B NA N I- v. I L O M les aay
[res lettres sonteffacées.
Par l'assemblage qu'on
a fait de deux autres pierres
qui se ra pportent l'une
à l'autre, & qui forment
une espece de cipe ou de
pilastre quarre presque
entier ,
de la hauteur de
trois pieds quatre pouces,
& de la largeur de deux,
pieds & demi. Il y a Curt
l'une des faces de ces deux
pierres qui n'en font qu'-
une
une la figuredeVulcain,
au dessus on lit VOLCANVS.
Sur une autre face
on voit une figure de Jupicer
debout, au dessus on
litI O VIS. Sur la face qui
fuit est la figure de profil
d'un homme qui, ayant le
bras droit élevé, tient de
la main droite une hache
dont il paroist vouloirabbattre
les branches d'un
arbre qui est devant luy.
On lit au dessusE SV S, &
sur la quatrième face on
voit entre des feüillages
trois oiseaux, dont l'un est
posésurlateste,& les deux
autres sur le corps d'un
taureau,au dessus on lit:
TARVOS TRIGARANVS.
La troisiéme pierre qui
a deux pieds trois pouces
de largeur, & un pied &
demi de hauteur, a d'un
cossé un homme de face,
on litCASTOR.Lecofté
qui iuit reprefenre une figure
à peu prés semblable,
qui ne peut estre que POL-
1vx.
Sur une autre face est un
vieillard avec de grandes
cornes, dans chacune desquelles
est passé un gros
anneau, on lit au dessus,
CERNVNNOS. Sur la
derniere face est la figure
d'un jeune homme tenant
de sa main gauche une
massuë, dont il menace un
Serpent qui paroist s'élever
contre luy au dessus
font quelques lettresfugitives
,
dont on ne découvre
que SI. R. le reste
esteffacé.
Il y a une quatrième
pierre, ayant à chaque
casié deux demi figures
deilinées d'un bon goust.
& sans infcriprion
:
elles
representent un homme
couvert d'une cuirasse à la
Romaine, tenant une lance
de la main droite, Lk
à coHe une femme coeffée
& vestuë comme nos
plus belles figures antiques
avec unbrasselet au
bras droit qui est nud.
Avant de faire quelques
observations sur ces
antiquitez qui font toutes
à peu près du temps de
Tibere,qui a régné vingttrois
ans, & est mort l'an
de salut37.Il estnecessaire
de ra ppeller succinctement
le temps qui a précédé
le regne de cetEmpereur
, par rapport aux
Parisïens ôc à leur Ville.
Les Romains avoient
desja conquis la Gaule
Narbonnoiie , Se receu
dans leur alliance quelques
autres Provinces de
la Celtique lorsqu'ils envoyèrent
une armee au
delà des Alpes fous la conduite
de Ju l es Cefar, tant
pour secourir leurs Alliez,
que pour loumettre le relie
des Gaules. La petite
ville deLuteceefroit pour
lors ca pitaledes Parviens ,
lesquels saisoien partie
des soixante & quatre peuples
separez en Citez disferenres,
quicomposoient
la Nation Gauloile avanc
les conquestes de Cesar.
lurece, ainsiqu'il est
rapportédans ses Commenraires,
fut soumise aux
Romains, après avoir resisté
deux fois à leur armée
commandée par Labienus
un des Lieutenants de Cefar.
Ce grand Capitaine
en avoic trouvéle(èjourfi
commode
,
qu'il y aVÇ>i.t
transféré les Estats Généraux.
Apres qu'il se fut
rendu maistre des Gaules,
la plus grandepartie, ainsi
que laVille de Lutece,
demeura fous la domination
des Romains pendant
environ 500. ans, car ce
ne fut que fous le règne
de Clovis
, comme jel'ay
desja remarqué, que nos
Ancestres s'affranchirent
entièrement de l'Empire
Romain, 7^
"i. Or les Gaulois estant
alors jainsi que les Romains,
engagez dans les
erreurs du Paganisme, adoroient
presque les mesmes
Divinitez
}
fous des
noms dlfferens, Jupiter,
Apollon, Mars & Mercure.
C'estoit chez les Gaulois,
YharanJ Mitra, Hesus, &
Theutates. Cesmonuments
que nous venons de décrire,
marquent que fous
le regne de Tibere, ils
avoient conservéd'autres
Dieux particuliers, te ls
que pouvoienteftreTARVOS,
TIGARANVS
,
& ce
vieillard à deux cornes,
qui a pour infcriprion
CERNVNNOS,comme
pour dire cornutus ; car cer
en langueCeltique, veut
dire corne, &c.
Mr M. D.
Genre
Collectivité
Faux
Langue
Vers et prose
Type d'écrit journalistique
Courrier des lecteurs
Faux
Domaine
Soumis par kipfmullerl le