Titre
PROLOGUE, Qui fut chanté chez Mad. d'*** avant la representation de l'Ecole des Maris.
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Page de début
19
Page de début dans la numérisation
245
Page de fin
28
Page de fin dans la numérisation
254
Incipit
MELPOMÉNE, Muse de la Tragedie. Quittez, quittez ma soeur une
Texte
PROLOGUE,
Quifutchantéche%Mad.
avant la representation
de l'Ecole des
Maris.
MELPO ME'NE,
Muse de la Tragedie. QUittez
,
quittez
ma soeurune
arrogance vaine,
Osez -vous comparer
vos frivoles chansons
Aux nobles, aux sublimes
sons
De l'Heroïque Melpo-
1
méne? -
1 'q.
THALIE,
Muse de la Comedie.
Hé de grâce, ma soeur
tréve de vanité,
Vivez en paix avec Thalie,
Vous [avez que vingt
fois elle a déconcerté
Par une agrcable folie,
Uneennuyeuse gravité-
:
MELPOME'NE.
Ma voix resuscite la
gloire
De mes antiques demi
Dieux,
Et je consacre la mémoire
De ceux qui brillent à
vos yeux.
THALIE.
Voschants par leur lu-
,. gubre accord,
Fatiguent souvent leur
oreille,
Ma flute souvent les
réveille,
Et vôtreLyre les endort.
MELPOME'NE.
Croyez-vous que ce
foit un talent fort
utile
De badiner à tous propos?
THALIE.
Vous imaginez-vous
qu'il soir si difficile
De faire bailler les
Heros ?
ME.LPQ,ME"ÍNE.
De Lauriers immortels
je couronne leurs
têtes.
THALIE.
Je sçailes délasser par
dagreables fêtes.
MELPOME'NE.
Je vante leurs exploits.
THALIE,
J'amuse leurs desirs.
MELPOME'NE.
Jeprends foin de leur
gloire.
THALIE.
Et moy de leurs plaisirs.
MELPOME'NE.
Je m'étonne qu'une
Deesse
Qu'une Muse se laisse
à l'orgueil entraîner.
L'amour propre est une
foiblesse
Qu'aux mal-heureux
morte ls il faut abandonner.
THALIE.
Nevousytrompez pas,
le seul
le seul orgueil vous touche, J'ai reçû '},. comme vous
ce dangereux present,
Mais le mien est vif&
plaisant,
Et le vôtre est sombre
& farouche.
MELPOME'NE.
Vous estes ma cadette
au jugement derous,
Et l'on est modeste à
vôtreâge.
THALIE.
Si je fuis plus jeune
que vous,
Ne vous étonnez pas si
je plais davantage.
MELPOME'NE.
Ne profanons plus nôtre
voix
Par une odieuse querelle,
Un Prince des Heros
le plusnoble modele,
Nous fournit de plus
doux emplois,
Il a mille vertus dignes
desanaissance,
Les-Muses dont il est
l'appuy
Doivent se corlfacrcr
à luy
Par zele & par recon- noissance.
THALIE.
A servir ce Heros bornons
nôtre desir.
MELPOMENE,
C'est le plus digne cmploy
des filles de memoire.
THALIE.
Que Melpoméne veille
à celebrer sa gloire.
MELPOME)NE.
QueThalie ait le foin
d'occuper son loisir.
TOUTES DEUX.
Que Melpoméneveille1
à celebrer sa gloire.
Que Thalie ait le foin
d'occuper son loisir.
Quifutchantéche%Mad.
avant la representation
de l'Ecole des
Maris.
MELPO ME'NE,
Muse de la Tragedie. QUittez
,
quittez
ma soeurune
arrogance vaine,
Osez -vous comparer
vos frivoles chansons
Aux nobles, aux sublimes
sons
De l'Heroïque Melpo-
1
méne? -
1 'q.
THALIE,
Muse de la Comedie.
Hé de grâce, ma soeur
tréve de vanité,
Vivez en paix avec Thalie,
Vous [avez que vingt
fois elle a déconcerté
Par une agrcable folie,
Uneennuyeuse gravité-
:
MELPOME'NE.
Ma voix resuscite la
gloire
De mes antiques demi
Dieux,
Et je consacre la mémoire
De ceux qui brillent à
vos yeux.
THALIE.
Voschants par leur lu-
,. gubre accord,
Fatiguent souvent leur
oreille,
Ma flute souvent les
réveille,
Et vôtreLyre les endort.
MELPOME'NE.
Croyez-vous que ce
foit un talent fort
utile
De badiner à tous propos?
THALIE.
Vous imaginez-vous
qu'il soir si difficile
De faire bailler les
Heros ?
ME.LPQ,ME"ÍNE.
De Lauriers immortels
je couronne leurs
têtes.
THALIE.
Je sçailes délasser par
dagreables fêtes.
MELPOME'NE.
Je vante leurs exploits.
THALIE,
J'amuse leurs desirs.
MELPOME'NE.
Jeprends foin de leur
gloire.
THALIE.
Et moy de leurs plaisirs.
MELPOME'NE.
Je m'étonne qu'une
Deesse
Qu'une Muse se laisse
à l'orgueil entraîner.
L'amour propre est une
foiblesse
Qu'aux mal-heureux
morte ls il faut abandonner.
THALIE.
Nevousytrompez pas,
le seul
le seul orgueil vous touche, J'ai reçû '},. comme vous
ce dangereux present,
Mais le mien est vif&
plaisant,
Et le vôtre est sombre
& farouche.
MELPOME'NE.
Vous estes ma cadette
au jugement derous,
Et l'on est modeste à
vôtreâge.
THALIE.
Si je fuis plus jeune
que vous,
Ne vous étonnez pas si
je plais davantage.
MELPOME'NE.
Ne profanons plus nôtre
voix
Par une odieuse querelle,
Un Prince des Heros
le plusnoble modele,
Nous fournit de plus
doux emplois,
Il a mille vertus dignes
desanaissance,
Les-Muses dont il est
l'appuy
Doivent se corlfacrcr
à luy
Par zele & par recon- noissance.
THALIE.
A servir ce Heros bornons
nôtre desir.
MELPOMENE,
C'est le plus digne cmploy
des filles de memoire.
THALIE.
Que Melpoméne veille
à celebrer sa gloire.
MELPOME)NE.
QueThalie ait le foin
d'occuper son loisir.
TOUTES DEUX.
Que Melpoméneveille1
à celebrer sa gloire.
Que Thalie ait le foin
d'occuper son loisir.
Langue
Vers et prose
Type d'écrit journalistique
Courrier des lecteurs
Faux
Résumé
Le prologue de 'L'École des Maris' met en scène Melpomène, Muse de la Tragédie, et Thalie, Muse de la Comédie. Melpomène exalte la noblesse et la sublimité de ses chants héroïques, célébrant la gloire des demi-dieux et des héros. Thalie, en revanche, met en avant l'utilité de la comédie pour distraire et amuser, contrastant avec la gravité de la tragédie. Melpomène critique l'orgueil de Thalie, tandis que Thalie accuse Melpomène de sombre farouche. Leur dispute s'apaise lorsqu'elles reconnaissent la nécessité de célébrer ensemble un héros noble. Elles conviennent que Melpomène veillera à célébrer sa gloire, tandis que Thalie s'occupera de distraire ses loisirs.
Est rédigé par une personne
Remarque
Ce texte est attribué à Jean-Baptiste Rousseau par François Moureau dans son ouvrage Le Mercure galant de Dufresny (1710-1714) ou le journalisme à la mode, Oxford, The Voltaire Foundation, 1982, p. 103.