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Titre

ACADEMIES.

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[3]
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9
Page de fin
12
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18
Incipit

Le Jeudy 25. Juin 1711. M. l'Abbé d'ESTRÉES, ayant

Texte
LlTTERATVRE.
ACADEMIES.
LeJeuy2.5. Juin
1711. M.
l'jûbbe d'ESTRE'ES, ayant
esté élûparMessieurs de
l'Academie Françoise, à
la place de feu Monsieur
Boileau Sieur des Preaux,
y 'VÍnt prendre seance. L E Discours que
prononça Monsieur L.
d'Estrées,&c laRéponse
qu'yfît M.deValincour,
sont de ces pieces
d'éloquence dont il
est dangereux de faire
des extraits; comment
abbreger avec succésun
précis déja réduit
aux plus justes bornes
que l'excellence de l'art
lui puisse donner? comment
retrancher d'une
compoficion sibien ordonnée,
sans la décomposer,
pour ainsidire?
& quel choix peut-on
faire entre des pen fées
également solides
, ou
brillances, sansestreblâme
par ceux qui regretteront,
avec raison
,
les
beaucez qu'on auraobmises
Ces difficultezm'ont
décerminé à une nouvelle
maniere de faire
des extraits: c'est de
composer
, par exemple,
des propres maceriaux
d'un discours, un
petit extraitsuiviqui
contienne à peu prés en
racourci l'idée de l'original.
Par ce moyen je ne
ferai pas moins de tort
à l'ouvrage:mais l'Auteur
pourra le disculper
en jettant la faute
sur le Compilateur, &
je me disculperai moimêmed'avoir
ob mis,
peut-être, les plus
beaux endroirs
, par
la necessité de préferer
les plus convenables,
& les plus propres à
la liaison d'un extrait
suivi.
Pour conserver le
plus que je pourrai l'ef
prit de l'ouvrage & les
droits de l'Auteur, je
ne mettrai du mien que
quelques mots pour
cette liaison que je me
propose;& jedistinguerai
même par la difference
des caracteres de
l'impression,les morceaux
dont je n'aurai
rien retranché, d'avec
ceux dont j'aurai retranché
ou changé le
moindre mot. ie
Mon but principal
en essayant de cette nouvelle
methode, a esté
d'épargner au Public.
les tran sitions ennuyeuses,
qui sont inséparables
des meilleurs extraits;
on est contraint
d'y repeter sans cesse :
Icy Monsieur un tel découvre
avec une vive
penetration les causes de
tels & telseffets. Là
l'Auteur prouvepar des
reifonriemens solides,&
par une erudition profonde
que. En cet endroit
Alonfieier-*** dépeintazec
les traits les
plus vifs de l'Eloquence
la plus parfaite, &c.
Par ces explications,
on ne fait, pour alici
dire, que raconter un
ouvrage, & mettre en
récit, ce qui doit estre
en action 3 car, comme
on - sçait
, toute piece
d'Eloquence a son ac-
Don, & l'on ralentit
cette action en y mêlant
des digressions,
où l'on nevoit souvent
que les louanges de
l'ouvrage, & les décisïonsde
celui qui en fait
l'extrait ; le public est
un juge jaloux,on l'irrite
en prévenant les
jugemens; il ne veut
pas qu'on luidésigne,
qu'on lui montre au
doigt les end roi ts qu'il
doit adrriirer; faites lui
sentir les beautez de
l'ouvrage par l'ouvrage
même,il fera content:
Et voila l'Eloge de
l'Auteur fait.
Tcutes ces reflexions
me font-conclure, qu'il
vaut peut-estre encore
mieux alterer, & même
défigurer un ouvrageen
l'abbregeant,que
d'en ôter la force par
des digressions.
Quoiqu'il en soit essayons
de cette sorte de
compilation abbregée,
simple & suivie,sielle
ne réussit pas,nousen reviend
rons bien aux extraits
ordinaires, où je
me ferai toûjours honneurd'im
i ter ceux qui
sont excellens en ce
genre.
Genre
Collectivité
Faux
Langue
Vers et prose
Type d'écrit journalistique
Courrier des lecteurs
Faux
Est rédigé par une personne
Fait partie d'un dossier
Soumis par kipfmullerl le