Titre
LA CHAMPAGNE vengée, ou loüange du vin de Reims, qu'un Poëte Bourguignon a blâmé.
Titre d'après la table
La Champagne vangée, ou louange du vin de Reims, qu'un Poete Bourguignon a blasmé,
Fait partie d'une livraison
Page de début
67
Page de début dans la numérisation
73
Page de fin
77
Page de fin dans la numérisation
83
Incipit
Chère hostesse d'un vin qu'on ne peut trop priser,
Texte
LA CHAMPAGNE
vengee3 ou loüange duvin
de Reims,qu'un Poëte
Bourguignon a
blâmé.
CHEREhostessed'un
vin qu'on ne peut trop
priser
, D'un vin qui doit à Reims,
comme moi, sa naifsance, f
Bouteille à mon secours;
j'entreprensta deffense.
Pour ton propre inrerctt
vien me Favorifèr„
Est-ce un songe? ô merveille une douce
manie
Chez moy, dans-ce moment, au gré detaliqueur -
Répand de veine en veine
,
- une noblevigueur,
Et forme de ces vers la
nombreuse harmonie.
Autant que, sans porter sa
teste dans les cieux,.
La vigne par son fruit est
au ckflus duchêne;
Autant, sans affecter une
gloire trop vaine,
Reims surpasseles vinsles
plus délicieux.
Qu'Horacedu Falerne enN
tonne les loüanges,
Que de son vieuxMassique
il vante les attraits:
Tous ces vins si fameux
négaleront jamais
Du charmant Silleri les
heureusesvendanges.
Aussi clair que le verre, où
la main la versé,
Les yeux les plus perçans
l'en distinguentà peine.
Qu'il est doux de sentir
l'ambre de son haleine
9 Et de prévoir le goustpar
l'odeur annoncé!
D'abord à petits bonds
une mousse argentine
Etincèle
,
pétille, & boust
de toutes parts;
Un éclat plus tranquile offre ensuite aux regars
-
D'un liquide miroir la glacecrystaline. 1
; ¡ l >
Ce vin dont lafpeft seul
enchante le buveur,
N.eil: pas d'un bourgeon
foible une humeur
froide & cruë;
Autant que la couleur en
réjoüit la vuë,
Autant en plaist au goust
l'agréable faveur.
Taisezvous envieux, dont
la langue cruelle
Veut qu'icy fous les fleurs
se cache le venin,
Connoissez la Champagne, & respectez un vin
Qui des mœurs du climat
- est l'image fidèle.
Non, ce jus, qu'à grand
tort vous osez outrager.
De nuages
fâcheux
ne
trouble point la teste
,
Jamais dans l'estomac n'excite de tempeste,
Ilest tendre,il estnet,délicat, & léger.
Ils'ouvre dans lesreins une
facile route,
Il n'y fait point germer de
sable douloureux,
Et n'y prépare pas, féducteur dangereux
,
Par l'attrait du plaisir le
tourment, de la goute.
Vers
,
Vers la fin du repas, à
l'approche du fruit, (Caron doitménagerune
liqueur si fine)
Aussitost que paroist la
Bouteille divine,
Des graces à l'instant l'aimable Chœur la suit.
Parmy les conviez s'éleve
un doux murmure,
Leplus Stoïque alors se déride le front.
Beaunealors cédeàReims,
& confus de l'affront
Cherche loin du buffetune
retraite obscure.
Equitablecenseur,je veux
bien toutefois,
Bourgogne
,
t'accorder
l'estime quit'est duë,
Pourvû,qu'à l'avenir une
honre ingénuë
Te force à rendre ommage au nectar Champenois.
Mére des vins moëleux,
c'est toy je le confesse
, Qui d'un teint languissant
corriges la pâleur,
Qui versant dans les corps
<
une doucechaleur,
Sais égayer ensemble, &
nourrir la vieillesse.
Mais ne crois pas te faire
un mérite éclatant
D'oster au Laboureur le
soucy de saTaille,
D'animer le Soldat dans le
It champ de bataille;
Un simple vin de Brie en
feroit bien ¡autant.
O vous, puisque le Ciel
par un heureux présage
De la paix aujourd'huy
nous promet le retour,
Anglois de vos sterlins hastez-vous dés ce jour
De venir dans nos ports
faire un meilleur usage.
Au lieu d'avoir si loin conduit tant de guerriers,
Disposé tant d'assauts
,
&
formé tant de lignes,
Hélas! à moindres frais,
des trésors de nos vignes
Vous pouviez sans péril enrichir vos celliers.
-
Ciel,fais que déformais
puny de safolie,
Quiconque insultera l'honneur du Sillery,
N'abreve son gosier d'au-
trevinque d'Ivry,
Ou d'un cidre éventé ne
suce que la lie
vengee3 ou loüange duvin
de Reims,qu'un Poëte
Bourguignon a
blâmé.
CHEREhostessed'un
vin qu'on ne peut trop
priser
, D'un vin qui doit à Reims,
comme moi, sa naifsance, f
Bouteille à mon secours;
j'entreprensta deffense.
Pour ton propre inrerctt
vien me Favorifèr„
Est-ce un songe? ô merveille une douce
manie
Chez moy, dans-ce moment, au gré detaliqueur -
Répand de veine en veine
,
- une noblevigueur,
Et forme de ces vers la
nombreuse harmonie.
Autant que, sans porter sa
teste dans les cieux,.
La vigne par son fruit est
au ckflus duchêne;
Autant, sans affecter une
gloire trop vaine,
Reims surpasseles vinsles
plus délicieux.
Qu'Horacedu Falerne enN
tonne les loüanges,
Que de son vieuxMassique
il vante les attraits:
Tous ces vins si fameux
négaleront jamais
Du charmant Silleri les
heureusesvendanges.
Aussi clair que le verre, où
la main la versé,
Les yeux les plus perçans
l'en distinguentà peine.
Qu'il est doux de sentir
l'ambre de son haleine
9 Et de prévoir le goustpar
l'odeur annoncé!
D'abord à petits bonds
une mousse argentine
Etincèle
,
pétille, & boust
de toutes parts;
Un éclat plus tranquile offre ensuite aux regars
-
D'un liquide miroir la glacecrystaline. 1
; ¡ l >
Ce vin dont lafpeft seul
enchante le buveur,
N.eil: pas d'un bourgeon
foible une humeur
froide & cruë;
Autant que la couleur en
réjoüit la vuë,
Autant en plaist au goust
l'agréable faveur.
Taisezvous envieux, dont
la langue cruelle
Veut qu'icy fous les fleurs
se cache le venin,
Connoissez la Champagne, & respectez un vin
Qui des mœurs du climat
- est l'image fidèle.
Non, ce jus, qu'à grand
tort vous osez outrager.
De nuages
fâcheux
ne
trouble point la teste
,
Jamais dans l'estomac n'excite de tempeste,
Ilest tendre,il estnet,délicat, & léger.
Ils'ouvre dans lesreins une
facile route,
Il n'y fait point germer de
sable douloureux,
Et n'y prépare pas, féducteur dangereux
,
Par l'attrait du plaisir le
tourment, de la goute.
Vers
,
Vers la fin du repas, à
l'approche du fruit, (Caron doitménagerune
liqueur si fine)
Aussitost que paroist la
Bouteille divine,
Des graces à l'instant l'aimable Chœur la suit.
Parmy les conviez s'éleve
un doux murmure,
Leplus Stoïque alors se déride le front.
Beaunealors cédeàReims,
& confus de l'affront
Cherche loin du buffetune
retraite obscure.
Equitablecenseur,je veux
bien toutefois,
Bourgogne
,
t'accorder
l'estime quit'est duë,
Pourvû,qu'à l'avenir une
honre ingénuë
Te force à rendre ommage au nectar Champenois.
Mére des vins moëleux,
c'est toy je le confesse
, Qui d'un teint languissant
corriges la pâleur,
Qui versant dans les corps
<
une doucechaleur,
Sais égayer ensemble, &
nourrir la vieillesse.
Mais ne crois pas te faire
un mérite éclatant
D'oster au Laboureur le
soucy de saTaille,
D'animer le Soldat dans le
It champ de bataille;
Un simple vin de Brie en
feroit bien ¡autant.
O vous, puisque le Ciel
par un heureux présage
De la paix aujourd'huy
nous promet le retour,
Anglois de vos sterlins hastez-vous dés ce jour
De venir dans nos ports
faire un meilleur usage.
Au lieu d'avoir si loin conduit tant de guerriers,
Disposé tant d'assauts
,
&
formé tant de lignes,
Hélas! à moindres frais,
des trésors de nos vignes
Vous pouviez sans péril enrichir vos celliers.
-
Ciel,fais que déformais
puny de safolie,
Quiconque insultera l'honneur du Sillery,
N'abreve son gosier d'au-
trevinque d'Ivry,
Ou d'un cidre éventé ne
suce que la lie
Langue
Vers et prose
Type d'écrit journalistique
Courrier des lecteurs
Faux
Mots clefs
Est rédigé par une personne
Fait partie d'un dossier