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Titre d'après la table

Livres nouveaux,

Fait partie d'une livraison
Page de début
3
Page de début dans la numérisation
9
Page de fin
28
Page de fin dans la numérisation
34
Incipit

Le Mercure est la base de toute perfection Philosophique, &

Texte
LE Mercure est la
bafe de toute perfection
Philosophique,
& j'ay accompli en luy
l'oeuvre parfait j'ay
donné au Mercure cette
vertu ignorée par nos
plus grands Autheurs
cette vertu brillante&
solide
,
qui charme éga
lement les Philosophes
& le vulgaire.
Enfin parun heureux
travail je fuis devenu
maistre & possesseur de
l'esprit universel. J
Ce n'est pas moy qui
parle au moins,c'est Ile-J
mon-Lulle&ilne s'agit
pas icy du Mercure Galant;
il s'agit du Mercu
re des Alchymistes,&
<
je cite ce passage à propos
d'un petit Livre nouveau
que je vous annonce.
Ce Livre qui a pour ti
tre Examen des principesdes
Alchimistes sur
la Pierre Philosophale,
prouve par de bonnes
raisons que la Pierre Philosophale
est impossible
d'autres Livres prouveront
lecontraire par des
raisons qui seront peutestre
aussi bonnes; mais
tous ces Livres ensemble
ne prouveront jamaisparfaitement
que l'ignorance
de l'homme sur les
secrets de la nature,C'est
cette ignorance dont j'ay
ma bonne parc, quisuspend
mon jugement sur
la Pierre Philosophale. :
Je vous ex poserai seulement
quelques endroits
d'un manuscrit qui la dcfsend
: ce manuscritqu'on,
m'a envoyé n'estpasd'un
Scavant, mais cette ma-j
tiere est devenuë àla mode
par les nouvelles experiences
que nousen
! voyons, & il est permis
aux femmes mêmes de
parler du Magistere,
d'Hermes, de la Quintessence
harmonique du
MisteredesSages & du
grand Oeuvre. Voicy ce
que dit mon manuscrit.
On cherche depuis longtemps
le Mouvement perpétuel&
la PierrePhilosophale
,& on traite ég;¡-
lement de vifionnaircs ceux <
qui se vantent d'en avoir
fait ladécouverte; à l'égard
du mouvement perpetuel,
l'impossibilité en est démontrée
; il n'y a plus que les
ignorans qui le cherchent,
mais la demonstration n'a
pû mordre encore sur la
Pierre Philosophale
, nous
n'avons rien de clair ny pour
ny contre;ainsi ceux qui en
font entestezn'ont pas plus
de tort que ceux qui s'en
moquent.
Ecoutons à present l'Auteur
du Livre nouveau.
La perfection d'unechosese
connoistpar la cessation du mouvement
qui enfaisoit la nutrition
ou l'augmentation. Cela
paroist dans les végétaux ;
quand legrain de bledestmur,
le mouvement cesse de luyporter
la nourriture.
Tantquunechose estenmouvement
ellen'est que dans la
voye de sa perfection ; car le
mouvemeut est un moyen qui
conduit à une fin qui est te repos.
L'animal memearrivéaun
certaintemps ne passe pas outre,
sa grandeur saforce., é7
enfinsa vie sont bornées.
Quant il est parvenu à cet
estat de consistance
,
il l'si comme
en repos ;je veux dire que
la nature ne fairplusquerepa.
rer autant qu'elle peut les Pertes
qu'ilfait tousles jours.D'où
vient que l'Animal qui dans
l'état de consistance a tout ce
qu'il faut pourfaire une parfaite
digestion,c'està dire qui
estcapable de recevoirplus de
nourriture & d'accroissement
n'en reçoitqu'autant qu'il en
faut pour l'entretenir dans cet
estat,sans augm station ?C'est
le termeprescrit par l'Auteur
de la Nature, qui a voulu
borner nos jours; C'est, pour
parler avec les Alchimistes, la
fin du Cercle de la Nature.
Nous voyons donc que dans
les animaux &dans les végétaux
, la Nature borne C
fixe leur mouvement a un certain
estat deperf ctionau de-là
duquel ils ne vont point.
D'ou vient, donc que cette
nature, qu'on dit unique
en tour, ne garde pas la même
renO-Je dans les Métaux ? Voici un endroit du manuscrit
qui répond à peu
présàcettequestion.
Nous ne conoissons que
très-imparfaitement les regles
de la nature, s'il y en a
quelqu'une dont on puisse
estre sûr
,
c'est que la nature
est variée à l'infini,même
dans les Ouvrages qui
nous paroissent les plus semblablcs.
Toutesces propositions
,. la nature n'a qu'un bu. Elle
agittoûjours par les mêmes
voies. La nature est une ; ce
sont autant de Sophismes
que les Alchimistes & ceux
qui les combatcnt peuvent
expliquer chacun selon ion
sistême.
Les Animaux Grr' les Végétaux
(dit l'Auteur du Livre)
neproduisent que leursemblable
&c. Les graincs&les oeufs
contiennent en petit les plantes
& les Animaux qui doivent
estreengendrez&c.leur
productionn'est réellement que
l'extention de toutes les parties
de l'individu imperceptible par
l'action de l'esprit qui le penetre
,
le dilate &le dispose a
recevoirl'aliment proprequi si
change en la substance, & en
augmente toutes les parties
dans toutes lours dimensions.
Tout cela est vrai,l'Auteurconclut
de là qu'on
ne pourroit produire un
métal,queparlessemences
dece métal. Il a peutestre
raison
, .& que l'or
estantun tout homogene,
ne peut contenir desemences
propres àestre developées.
C'est ce que je ne
sçai point, mais mon manuscrit
dit que toute la
nature n'est composée
que de petites semences
propres à estre animées , quesçait-on si les Parties
qui composent le Mercurene
sont point autant
de petits Animaux,&si
cet esprit universel que
cherchent lesAlchimistes
n'est point composéd'autres
Animaux infiniment
petits, qui font propres
à accrocher ensemble,&
à fixer ceux dont le Mercure
est composé ; les
plus grands Philosophes
ont eu des opinions aussi
visionnaires que celles-là;
ils ont découvert aussi
de grandes veritez. Concluons
delà que toute la
Philosophie n'est qu'un
composé deveritez &de
visions;ainsije conseille à
ceux qui n'ont point d'argent
à risquer de croire la
PierrePhilosophaleimpossible,&
je conseille à ceux
qui peuvent mettre quelque
argent à leur plaisir,
de préférercelui-là à d'autrès,
puisqu'il peut estre
; utile en découvrant une
infinité de secrets
, que
ê: les Alchimistes trouvent
chemin faisant, &s'ils ne
l trouvent pas cette Quintessence
qui a fait vivre
Artesiusmilleannées. Ils
ont trouvé des essences
qui peuvent guerir des
Rhumatismes.
C'est en cherchant la
PierrePhilosophale qu'on
a trouvé les belles teintures,
& nous avons obligationauxAlchimistes
des mesl anges qui font les
plus belles couleurs pour
les. étoffes Se pour les
Dames.
J'ai eu plusieurs conversations
avce Mr le President
de S. Maurice,sur
cette matiere : il estoit
dans cette incertitude
censée,où l'on doitestreà
l'égard d'une science
obscure, quand on l'a
chargé de faire faire une
experience dans la Vallée
de Barcelonnette; il a eu
toutes les attentions possibles
pour n'estre point
surpris,&il a vû réellement
changer deux onces
de plomb en or,avecune
petite pincée de poudre;
on ne peut pas s'em pêcher
de faire attention à
cela, c'est toujours unsecret
curieux,il reste à sçavoir
s'ilserautile, &si les
frais de l'opérationn'excederont
pas le profit.
Puisque l'occasion s'en
presente, disons un mot
de Nicolas Flamel& de
son Livre Hieroglifïque,
dont on voit encore quelques
figures aux Charniers
S. Innocent ; tout le
monde sçait cela, mais il
faut bien grossirmon Livre
pour ceux qui veulent
de répaisseur.
Nicolas Flamel Ecrivain
& Habitant de Paris,
en 1599. demeurant
ruë des Ecrivains, prés
la ChapelleS. Jacques de
la Boucherie,acheta pour
deux florins à un Inventaire
un Livre doré fort
vieux,dont les feuillets é.
toient d'écorces d'arbres.
Il contenoit, dit Flamel,
•_
lui-même
, trois foissept
feuillets,leseptiéme desquels
estoit toujours sans
écriture, au lieu de laquelle
estoit peint au premierseptiéme
une Vierge
& des Serpents s'engloutißans,
au deuxième septiéme
une croix où estoit
ataché un Serpent, cr.
aux autres septieme JVtoientpeints
des deserts,
au milieu desquels couloient
desfontaines d'où
sortoient plusieursSerpents.
Au premier des feuillets
écrits efloit Abraham
Juif, Prince
,
Prestre
Levite, Astrologue &
Philofopbeala, Nation
des Juifs
, par l'ire de
Dieu dispersezaux Gaules
,
salut,D. apréscela
ilestoit plein de maledictions
aveccemotiiiaranatha
, contre tous ceux
qui le liroit, silrieflûiç
Sacrificateur; ou Scribe,
jecrois qu'il venoit des
Juifs quon avoitchassez,
deParis&c.
1 Au quatrièmefeuillet
estoit peint unjeunehomme
avec des aisles aux talons
, avec un Caducée
dont ilfrappoitun casque
qui lui couvroit la teste,
cestoit Mercure ; contre
lui venoit courant&volant
à asles ouvertes un
grand Vieillardqui avoit
sur sa teste une Horloge
attachée, & enses mains
unefaulx,dontilvouloit
trancher les pieds à Mer.
cure. A un autre feuilletétoit
sur lesommet d'une
Montagne,unePlanteà
tige bleue fleurs blanches
&rougesfeuilles luisantes
comme orfin,&des Dragons
& Griffons autour.
A un autrefeuillet un
Roy
Rozierfleuri appuyécontre
un Chênecreux &
une Fontaine d'eau blancheseprécipitant
dans des
abimes.
A cet autrefeuillet un
Royavecungrand coutelas,
quifaisoit tuerpar
ses Soldats, force petits
enfans
, & leurs meres
pleurant, & lesangdes
enfans estoit ramassêpar
d'autres Soldats, & mis
dans un grand Vaisseau
dans lequel le Soleil&lay
Lunesevenoient baigner.
Flamel,ditunautreHistorien
,
avoit une jeune
femme nomméePrenelle,
avec qui il s'afligeoitfort
de ne pouvoir trouver le
vrai sens des Figures du
Livre, qu'un Medecin
nomméMr Anseaume,
commença à lui débrouiller.
Flamelentrepritensuite
un pelerinage
,
Prunelle
fut tres-affligée de le voir
partir, mais illuipromit
de revenir avec le trésor
des trésors
, ce qui lui fit
suporterson absence patiament.
Sur laroutede
sonpelerinage , un Marcrand
de Boulogneluisit
connoistre un Medecin
Juif, nommê Canches,qui
acheva de l'instruire
, il
revint à Paris,oùsachere
Prenellefut tres-joyeuse
de lerevoir, &pourtant
sachée, ne le croyant pas
plus riche que quand il
il estoit parti; mais enfin
aprés quelques années de
travail il accomplit le
grand oeuvre le 17. Janvier
; l'an mil trois, cent
quatre-vingtdeux,enprésence
de Prenelle sa femme>
qui enpensa mourir
dejoye. -'
: Ce Livre se vend à Paris,
chez DANI EL JOLLET,
au bout du Pont S. Michel,
du costé du Marché Neuf,
au
Livre Royal.
Genre
Collectivité
Faux
Langue
Vers et prose
Type d'écrit journalistique
Courrier des lecteurs
Faux
Est rédigé par une personne
Soumis par kipfmullerl le