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DEDIE' A MoNsEIGNELtK
DA . UPfiI
PARIS,
P.J.LAISFI
...Jo • ·IT~ ~~-~' ...
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' ..- J rr ·~. ... -~ -,. .
' ';)-""
•• - 1 ·- .. -:. ~ ...
N donnera t oûjours an Volurâ~f
11ottvean du Mercure Gala11t le
renlier jour de chaque Mois, & on
e ve11dra ~ a:uffi-biên~ que l"'Extraordinaire
, Trent'e fols relié e-11 Veau,
& V i11 gt-cin q fols en Pai:chemi11.
A PARIS,
c.hez G. DE LUYNE, au Palais , dans la
Salle des Merciers, .à îa Jufiice.
Chez C .. BLAG BAR. T •. R~ë S, Jac·que~,
à. l•entrée de la. Ruë du Plâtre, ..
lt cn .. fa Boutique Coutt-Neuve du P.a.la:isii
AU DAUPHIN. .
lt T. GIR.ARD, au Palais, dans la. Grande ..
S allc, à 11 En vie.
M. D C.-· LXXXII. "' .
s.
V 0 Y que ddns
toute cette Relation
on- ait mis 1\1 on .. ·
~~-· =~-s-~ feio-neur le Duc
b
de Bourgogne, on tt/vertitqu'il
aut dir~, Monfeignettr, Duc
de Bourgog·ne. On dvoit déja
in1prin1e1 qt~elque s Feüilles du
lt1rrcurr quand on l,.t feu_, &
on a continué le Volume comme
on l'a1.Jait commencé~ pour nJ
point parler de déttx açans.
Les Particularitez Je la Nai{-
... . . .. ~
~l: l 1
~
A V I ··s~
faner de te feune· Prince, & les
R~oü.1 a~ces. qtti tont ft.ti~ie ti
Parù~ ont .au·rny tantcle matiere,
qu'il a eftd i1npo~ible dj mejleiç
llUC!1'ne NouVelle d:,. Mois.. On· ...
n~a pû mef me parler des Feftes
qt4e cette NcJri . ance a. ait aire
dans Les Pro1Jinces, à l~ exception·
Je celles qui a.nt efté faites en·
Bourgogne_, @! ~ StYasbourg.
Tortt cela eft re[er-LJé pour le .NI ()iS
prochain.. Le .Meréttre ne dOit .
pa. eftre reg~rdé CO'!'me .un Livre,
q11-i appren.d t1ne .Nou'Vttle qu'on.
ne .ffait pas~ puis q.ue les Nau~·
,..,v'elles ne ont nOPJ'1}clles q1~l un.
jo-;.'r "~ mai6 comme u-n Recueil Je
. - ' A VI s ..
toutes les circon{tances dont -ce!
Nourvelles ont dccompagnécs,&
qui font fçeuè·s ort oui>enf·à~:peÙ:, -
tle Perfannes, quo y 'lu> e;n g,entrd:l·
le iros de l ~.Article · âit. connu~-"
C1eft par ce détail~ & par le tour
qu' an luy donne, qtl o~ cràit qu·en.·
quelque temps que ce·(oit, l~S m:t~~,
tie-res que ·/J o.n tra;terA. faro'nt re-~:-.
ceuë's corr1me eff tnt nJt/, v~!t~s, dep
• mer me q ~te iu.fqu/~ ''"·fin 'du mon~.
de ·, l' Hifloire Jèr1e. n"ouvelle pour . . . • .... .. . .J!l1 ceux -q ~tt ·n'" dtJr-orit pas , cammenCé
À la lire, ·bien que les é·venem·en!··
/f ur··en O~ent connas 4~ant qu'ilr
les· ~yent !et.U.
On "-éteh-du da·ns cette Re lat ion
A VI S. .. .. •
totu l~s Articles qtJr le~ Public
ignoroit, ou dont il .fa·"uoit tres.
peu de cho eJ & en me(me tertJps
on a ~bregé ceux qui lr-ty efloient
conntU,, pour ne le pas enn;,ryerpar
tf intttiles r~pétitions. ~Çi 1:. on a
parlé des d.ernie.rs, ç'a cfté pour
aire unCorps.)&donner une uite
Ju tout. On mettra &&in i ~ntiers à
l'a'Venir tous les Mémoires qui
J.. tt·Utres Relations.
.. ..
L -
. ,,
); E~trAit d11 PrZ~ilege du 7è.°.1·
ri,}
J
~ ..... Ar Grace & Privilege- du Roy, Donné à
\ S. Germain en Laye le 31 .. D ecembrt! 1677,
. Signé,Par le Roy en fon Conteil, ruNQ.!::IIRas ..
~.Il efè permis à J .. D. Ecuyer, Sh.. ur de Vizé,.
·de faiie iinprimer par J.lois un Livre intitulé
'.-MER C1JR E GALANT, pre [en té à M onfei::
gncu r LE: DAuPH1N.,& tout ce gui concerne
-. ledit ~1crcure, pendant le temps & efpace de
.: ftx années, à cotnpterdu jour que chacun defd~
..: Volumes fera. achevé d'in1primer p®ui la pre-
.· miere fois: Comn1e auffi defenfes (ont faite·s
·.à tous libraires, In1primeurs_, Gravrurs & au ..
-"·r:res, dtimprimer:i graver & debirer Jedit Livre
~·fans le confentement de l' Expofo.nt , ny d'en
:·rxtraire aucune Piecc, ny Planches fervant à
. l'ornement dt1dit I...ivre, mefine d'en vendre fc~
,, p2rémen t~ Be de donn~r à lire ledit Livre, le
. tout à peine de fix mille livres d'amende~ &.
.· cQnfifc:ation des Exemplaires contrefafrs, ainti
:.que pl~ s a;1 lo11g il _cfi porté a.udiî PriviJeg
1
e.
J Regdl:rc:fur le Livre de la Communante Je r11
i. Janvier r67 S. Signé, E.C ou TER or, Syndic,
-;\ Et Jedit. Sieur D. Ecuyer, Sieur de Vizé,
fa cedé & tranfporté Jon droit de Priyilege à
:;t, C, Bl~geart , Itnprin1eur-Libraire , peur en
~.; joùi r fi1ivan t r3ccord fait entt'~ux 1
)(~ A4thi'llÎ tl'iln'J1ri•1r tour /41re•i,re flil
~·~ û jl• ,.&ouft 1~1~.
1. - • ,): ...
~ ·. '( : .. ... ,
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~l~~~~~~~~~~~~
1
J
...... .__· U o y qt1e dc .. puis
.. .
quatre ou cinq an-
/ _,
nees J aye co1nmcn.,,
cé tour_es n1es Lettres par
quelqu'une des plus éclatantes
Altiôns du Roy, j)interrom,
pray aujourd'huy cec or-'.
Aou zts.~) A
2 ~f ERCURE
dre, pour vc::nir d'abord à cè
ui regard~ l)heurcufe Naifance
de Monfeigneur le
D~1c de Bourgt>gne, Si ce
n,efi point vous ·parler de ce
Mon.arque,_ ce fera du moins
vous entretenir I: de quelq_ue
chofe, qui vous donnera au.,
·tant de {ùjet de l'admirer,
.. que tout ce que JCVous en ay
dit en plufieurs occafions~ Le
Ciel l'a cl1oify pour le con1-~
bler de tous les bonheurs qui
puîifent élever un Souverain
au plus haut degré de félicité
& de gloire; niais il n> a fait·
'c grand choix que. parce
"
~; GllLANT. 3
·; qu>il a connLt q u,il s, en ren-
:i doit digne de luy ~rnefm e, en
'._ fe fcrvarït le plus noblement ..
: qt1'on ait jama_is fait de la fi.-
.; be.rté qll~Qnt tous les Hom-
'.; mes de fe porter au bien ou
-;. au mal. Ea effet, on peuc dire
~.que le Roy feroit violence à
fan pancl1ant, s'il l1émentoit
en aucune chofe ce caraéfere.
de jnfrice-, & , de ·grandeur
qu>il fair éclater da11s toutes
fes Aél:ions. Il l'a tol1jqu,rs
pris pour-. regle de C1 conJ.
d . & ) /] ça u1te , · ç ÇJl'.: ·-:par· ·cette "rat~
fonque DicL1 fe plaifr à verfer
fur luy fes plu~ prétieufcs g·r.a-:
A ij
4 EjF.~CURE.
ces. Quay qu'il les reçoive
de fa n1ain toute-puiifJnte, il
ne laiffe pas de fe les devoir en
quelL1ue fOrtç à luy-mefine,
pt1is que {On mérite fèrt à.les
lny attirer~& q Lie ce mérite eR
fon t)ropre ouvrage. Doit-on
s~étonn~r apres celaJ fi route
la Fran.ce i11forLnée de la grof.
{èfiè de Mada1nc;- la f)au11hine,
& voyant le: R~y le plus
accor11ply de tous les Hommes,
de1nandoît au Cie lavec
·des voeux· fi rein plis d'ardeur,
ur~ fecond P1~ince d.u S~ng de
'Cette augult~ Monarque~ Les
Peuples fe regardaient eux-:
·~ G' A "J' .!~ 1'~ l 'T <- r J;'~ ~ ~~.. ~ li:ï: > • r
!: .......~ .l -; ___ ..I'.,,,....~~ _:::. ~ i "l .i? '
• 1
'~111ên1es et1 forn1anr ces v oeL1x~.- .
~'.Ils reaardoie11t le bonl1eur &
lJ la <Tloirc t-le la Patrie, oui re-
~ ~
,__ cevant u11 not1vel éclat par
'. ce"rte naiOE1nce, i't,ra d1 at1ta11t
- ··-plus redoutable à 11os Enne-
._mis, que les gra11t1es & veri~
:, tables lccons clu difficile Art
: :;
::~de bien Regr1er, feront in1-
::_., ~t-~ a~ 01) fi lf p-l 'l-!~ d.~ a'~ (î'-+1 ~s ~· l~ :r "Ca,.· l J..:l .... ... Loi ,,.. r. ~ ~ '-b l \..
:~, Sujets, (ous la plus l1eureufe
}dornination qui ait eJlé veuë
:l depuis le com1nencernent de
~:la Monarcl1ie. Voila, Ma.
: dame, ce qui a caufé la joye
t qu~ tous les Fr~11çois vicnj
11-en t de faire parojfire ; &
-~ A iij
r •
-~:
,.~
il ; f
.. ~1 ·1
f
...
6 1 E,RC JP~E
comme les circonfrances de
routes les cl1ofes qui toucl1ent
le Roy, les rendent encor
plt1 s re111arquables , auffibien
que les 1na11ierf:s toutes
cl1arma11tes dônt ce Prince
accoinpagne tout ·ce qu~il dit
& tout ce qtt'il fait, s~il cfl:
i1npoffible de trouver des
termes qui répondent dignement
à la beauté & à la grandet1r
de la Matiere, il faut du
inoins efire bien infrruit de
tout ce que l~on prétend ra.conter,
c>eft à quoy j'ay travaillé
avec tout le foin poffible;
1nais en vous rendant
Gr\-L,ANT. 7
con1ptedes oaroles auife fo11t J. i
dites, je ne vous aiTure pas de
vëus raporre.r par tout ]es n1ef-.
n1es dont 01î s~efl: fervy. Je
vous p·r"otnets ièule111en~ qu~~. ·
quoy que les rer111es îoicn-W.!~
diférens, ce fera toûj ours la
n1ef me cl1ofe à l'égard ~e la
pe11fée. c· efi tou [ ce q u.~ il cfl:
po1Iible de faire en de fcn1.,..
blables occafions ~ où le tn~
multe, & la confufion d~ la
Cour, e 111 pef c l1en t ceux- anel~
mes qui la con1pofent, de
voir~ d,entendre ce qui s'ty
fi1it & ce qui s'y dit~ Mais
qt1and on f~auroit parfaite~
.l\ iiij
.
8 Î't ~TI D r1lJJn ~·" IV l. r.:1 .Di.. ~.,I _r;;k. .~
ment jufques au 1noindre d~-
rail, il e!1: difficile q t1e de certaines
Fe11:es a11i1nées par d·ès
I • - i11011ve1nens exterteurs, pa-
_.r oiilt nt fUr le papiercè qL1~el~
t~les ont ell~ en effet. Q~1a11d
je diray qu'on a f:1ic des FeuK
ôc des lllut11inations, & qt1'on
a. v'l1idé 1111 t!rand no1ubre de
~
Tonneaux J co111n1e ces cl10--
.fes fe fo11t par ordre, on ne:
poL1rra découvrir, fi les tén1oignages
dLJ.. del1ors ont
eflé r effet. du pur lUOllVe~
111ent de l'a111e. Il y a un certai11
air de faire fan devoir
daJJ.s la : j o·y e 1 qui fAit con~
n Al "'i ~ < 2r N~
:J, ~ ,._.j .f'' ~ l l . 9
,noiftre qu'on la relfent véritable111ent;
& quiconque ne
le rr1arqt1e pas par u11 je~nefçay
'-1uel épancl1e111e11t qu'il
eft lJlL1s aifë ~1.e fe figt1rer que
de le décrire , ne doit pas
· efire mis au notnbre de- ceux
qui (è font réjoftis, bii=n qu~il
fe foit acquité des réjoi.iiffances
ordo11r1ées. Co1n~rie dan-s
celles qtJe l'on vient de faire_, -
les Frar1çois ont marqué une
vériral1le joye, j-e n1e trouve.
d'aL1tant plus embara!fé,_que
pour la faire· connoiflre dans
tout [on ex:cés, il fa.ut, s'il fe
peut, que le; récit donne de
Io iERCUît~E
l 1aétion à cc qui s'eft taie. Il
faut un i1ortrait a11in1é, u11e
pei11tuçc vive & ·parlante des
amcs con111)e des Fe.iles, des
tranfports qt1i ont accon1 pa ...
gné les lJaroles com1ne des
·paroles 111cfines. Il faut que
le papi1r fatfe -lire jufqu' att
fond des coet1rs, qu'on {è fi~
gure non fèulement le Spéélacle
coinnle fi l~ on y eildit
préfent, 111ais tèut ce que_reffentét
ceLIX qui le font; qul on
fe inette forten1ent devant les
yetJK t'ardente manicre dont
ils agi!fent, & qu'enfin on
ait -~jn1agination telleme11~
GALANT. Il
ret11plie de ce qu3on lit, qu~on
croye n1oins lire . q L1e voir.
Corr11ne J. 'a y a' vous m·arquer
les p]us grands eLnportemens
de joye dont on ait jaLnais
entendu parler, j'ay befoin
·des plus vives couleurs pour
V'OUS les peindre. s·i je n~en
trouve pas d) aifez fortes, re-
1 r. ~ ~
p1~e1entez - vous ce qu un
grand bo11l1eur tres .. ardemme11t
fou l1aité efl: capable de
lJroduire, avec affuranCe que.
tout ce qtte vous pourrez
vous repréfenter ne fçauroit
aller li loir1 , que l~ allégreife
pt1blique vie11t d'e1lre pouf- -0~~-:
fée, · .. ~-
I ;ER~ ~RE "' ~ ~.. . ''I i-' L r.J • i.....,.,..J! 'ti... ... .;..11
· Le Mardy, qt1atrién1e dé
ce Mois, apres que Mada111e
la Daupl1ine eut fot1pé, elle
co1111ne11ça à fe·nrir qt1ell11Jes
douleurs da11s les reins. Eile
le dit à la Reyn e, & la pria
de n,en l.,oint parier .. Cette
Princeffe e!lant tol1jours dû
caraétere GLle je vous ay l1épei11t
dans l! Rél;.tion de fo11
Mariage.) a voit trop de fer-
111ecé pour vouloir, fur de
legeres douleurs, ~ettre tout
le monde dans cette ef pece
de trouble qt1'elle fçavoit
bie11 que tievoît cat1fer la i-1re~
-~~~iere ' connoiffance qt1c ron
1 lf....M..a ... ,
~ .... r~,
" GAIH.A~41~. 11
a.uroit de [on mal. Il efioit
tard, & elle aim9it mieux fou~
frir un peu fans fe plaindre,
q,Je d'cxpofer route la. Cour
à palfcr la nujc iàns aucun re ....
pos. Cependa11t ce mal a yanc
redoublé à une l1e11re aprcs
1ninuit,le brt1it en fu trépandu
quelque temps apres, MonfCignet1r
demeura toû jot1rs
aupres de Madame la Daupl1ine
, & ne voulut point
fÜrtir de fà Chambre de toute
la i1 u.ir .... Tot1c Verfailles apprit
ce qL1i Je paffoit. Jt1gez de l,a·~
gîtation_gui parut alors dans
u11e au1l1 grande Cour quf!
14 iERCURE
cc Ile de France. Tout y fut c•i
mouvcme11t. Les Princes,&:
les 'Princc:ffes du Sang qui
n' étoiét point encor couche i,
fc rendirent auffi-toft chez
Madame laDauphine.Les au ..
tres a y,. an~ efi-é éveillez, y vinrent
un peu apres. Des Courriers
partirent_ en diligence
pot1r avertir ceux qui eftoient
à Paris_ 0 n envoya. des.
Relais [nr le cl1.emin. Il fut
éclairé com111e fi le jo11r ct1fr
·déja paru·, par la quantité de
Flambeaux que faifoient porter
ceux qui allaient & venoien
t i & toute la Cour ré:
GALA~~T. I)
veillée à ce gr_and bruit, accourut
dans les Antichambres
de l,A parte1nent de Ma~
dame la Daupl1ine, & dans
la Galerie pa.r où l'on paffe
pour y aller~ Comme il n'y
• > avo1t attcune apparence qu -.
elle duft accoLicl1er fi-toft>·
on ne voulut point aller.
éveiller le Roy. Enfi11 {ùr les
cinq l1eurcs du matin, on
jugea à propos de lu y a ppren~
dre r état où eftoit cette Prin~
..1
cef.fe. Il fe leva aufiî .. toll, &
au liet1 d'aller chez elle & de
paf oifire alarn1 é , il u (i, de la
prudence , & de la modéra~
..
..
4 ' îr,." rrE RC r) E 10 rv i .,.-~ ..,1 r~ ~
_tion q tti luy fOn t ordinaires.
Il crut que da11s une journée
où les prieres efl:oienr neccf--
faires pour atirer le fecottrs du
Ciel, la ·premi~re cl1off qu'il
devoit faire, efl:oit d> en tenla
Me:ffe. Il la fit dire, & en~
viron à fix l1eures du matin
il ·alla voir -en quel état les
cl-1ofCs elloie11r. La Cour grof
' ~ fiffoit a tous rnon1ens. Les
moins dilige11s {è re~1doient
de toutes parts aux en vit·ons
·de r A partement de Madame
la Dauphine, & 1) on voyait
fantî ce{fe arriver ceux à qui
des Courriers· avoicnt efré
~
.. ' . '
• L..
·:.~
·1}~ ~ il· î 'A 1',îT -_w ~J 1~~- 3v.v1 J··)._ 1 ---~ i. • 1-7·
.·~ dépefchez. On euft di~ gue
;; toute Ja CoL1r, to11 t Verf ailles, . -
·: & toute laN obleiTe (_le France.,
: environnait 1) A partemcnr de
.·- laPrincetfe nialade. On n'en
pouvait approcher , tandis
que le rcfic du Chafieau l.,a_
roiffoit défërt. Il y eùt, -& le
. mefine e1nprelfen1c11t, &_ la.
mcfn1e foule juf qt1'~ neuf
l1eures, que le Roy voyant
que les douleurs de Mada111e
la Daupl1i11e .cftoie11t fort di ..
n1inuécs_, fortit de chez ·cette
Pri11ceflè pour alle.r au Conc,
fèil. La plûpart des Prin.ces
& des Princeffes qui avoien~
4oufl 1~82~ B.
L. =El'
i8 11\ V J i rrF. »·. , t....i{.. '=i ... C-v .J~U R· E _ .......; ,m
veillé toute la. 11uit, allerent
pre11dre quelques heures de
repos. M·ada1ne de Carigna
·n efroit de cc nombre,
fàn âge n!tayant point efté
Une ra if on affez force pour la
difpenfer de cette fatigue.
Cependa11t il arrivait. toûj
ours du monde nouveau;
& quoy qu~un nombre in ..
finy d.e Perfonnés de routes
fortes de q ualitez fe fuifent
retirées, raffiuence paroilfoit
toû jours égale , & je croy
rnefme pouvoir affurer qu~ -
·elle · efl:oit plus grande, &
qu~elle aligmei:i:to~t toûj~u~~s:
.!. -.
.:!-.., AT ~ ~ ~~~r
t; -it"" ~ ~ r·~ ~ 1..~ :- • I 9 ~ "Vllll"~ • .S. ~'!., ~ o..: • .i ~ ~
La ~eyne paffa toute cett.e
• r •
mat1n~e, ou en pr1ercs, ou
aupres de Madan1e la Daupl1ine.
Le Conièil ne fut
pas plucofi: finy, que le Roy
revint chez cette Princeffe.
Il la trouva dans un aifez
bon état, & y der11cura q ucl..:
que te1nps. Il la fit manger,
& f ortit en fuite avec la Reyne,
èli.ez laquelle il vi11t dî-.
ner, accon·1pagné de toute
la Niaif on Royale& Ce Prince
aya11t 'fçeu fur la fin de f 011
Dîné que Madame lâ Daup
hine efl:oit en repos, juçrea
{ 'I' ~ D que 1-a pre1ence ne Juy eil:oi~
B ij
'
AQ ~ 4 -P"P f:UR F &..t 1 V l _)- -NJ 3.. ~ i-..... .1 I ""-- ...... HJ
poi11t e11col· ncceOE1ire. Ainfi
apres avoir re1nené la Reyne
jl1f qu'e11 fon Apartetnent, il
alti rravailler co1nme de coûtu
me. Vous fÇavez, Madame,
que tous les. jours au
fo1·rir de table ce Monarque
fe renferme dans (On Cabinet,
& qt1'il s'y applique juk
-ques au foir à ce-qui regarde
le bien de l'Etat, pendant
·que toute la ~our n~a poin~
d, autre foin qtte de cl1oifir
les plaifir~.qu~elle f>rendra les
-apref d.înées.
Outre les Cottrriers dé-.
pefchCz aux Princes, on~~
GllLANT. '2I \
,: 1
f voit envoyé en divers en-
.~ droits, à Paris & à Verfailles,
:: pour ordo11ner des Priercs.
: Des fOn1n1es ,co11fidérables
ftirent délivrées . en mefinc
:· tetnps pc;>ur des Aun1ône:s.
· Le Roy ~n fait beaucoup
1 d ~ inconnuës. uantité de
· Malheuret1x s _, apperçel1rent
dans cette rencontre dt1 re ...
double1nent de fes libérali .. . .
tez. St1r la fin de l,aprefdî-
~1ée, Madarne la Dau.pl1inc
fentit des do.uleurs tres-violentes.
Le Roy n' çn eut pas
efié-plucoft averry, qulil vint
aupre~ de cette Princeffe~
........ _
·. URr1~ RP 2 2 ~ l! ~~ _i. JJ.,.J
La plus grande partie des
. Am baiTadeurs, des Envoyez,
& des Rélidens- des Princes
Etrangers, ayant appris ce
qui fe paffoit, fe rendirent à
Verfailles , afin de fçavoir la
11ouvelle de l\1ccoucl1ement
dans le mefiue inilanrqu~on
la publierait, & d:Jen faire
part fur rl1eure à leurs Maîtres.
Le chemin fut de plus
en plus couve~t de ceu-x qui
allaient de Paris à Verfa.illes,
ou qt1i revenoi~nt de Ver-failles
à P.aris. Ce n) efl:oient
que Courriers· & Carroff~·s
en-- relais, La mcfi11e cl1ofe
g ~ !\. I .14 ,~1~
~ u r~ JHf\'1·~ l_ • 21
;· s' cfr re1narquée fuL .. ce che-
'.- 111in plufieurs jours apres la .
. nailfance de Monfcigneur
· le Duc de Bourgogne , tout
ce qu~il. y a de Perfonnes
d'une qualité dif!inguée dans
le Royaù-111e en ayant efiti
témoigner leur joye à Leurs
Majefr~z. Celles qui arriverent
le Mercredy au foir,
n'avoientpas encorfujet d'en
faire paroifl:re. L> a batement
& la confiernatio11 avaient
con1111encé à pre11dre la place
de la joye qt1e l,.on aveit reffentie
à la prcmiere nouvelle
que Madame la Dauphin~
-
' F-" E .. R-... RP 24 _ ~ c~~u :;.~
cfioit en travail.. On l~avoit
d,abord laîffée écli.aper, parce:
qu'il y avoit longtemps qt1e
l'on attendoit rhet1reux mon1e11t
où cette PrinceiTe accoucheroit
,- & qu'on le
croyait tot1t procl1e ; mais
les chofes cl1angerent bien,
lors que la. longueur du travail
eut fait envifager. le péril.
·Les foins & les prieres de
la Reyne r~doublere11t. La
pieté de cette vertueufe Princeife
eft connuë, & il 11,y a
perfonne qui ~e fçache corn.
_bien elle a toûjours faît paroifl:
re d)an1our aux Princes
& , - ..
GA L1J\-t~1T. ~5
& aux Prince{fes [es Enfans.-
Le Roy tâchoit cependant à
: donner _ d-e la coni61ation à
. 11adan1e la Da_upl1ine. Il {~
fcrvoit pour cela de cet air·
: cout en.gageant, & de- ces
~n1anieres qui enc·hance1:Tt., -
~ lors q u,il defc~nd de la ma-
. jefré_ à laquelle les R~ys fo-nt
aflùjeris, & quJils ne peuve11t
:-- pref qu~ja111ais fe dilpenfer de .
garder. La Re.y ne & le~ Prinb
ceffes du Sa11g agifiOientfans
ceffe po11r rendre .à M~1da1ne
la Dat1pl1i~e cou.tes les fortes
de fèrvices que les Femmes
perLvcnr rendre dans-.une oc- .
Âouj1 iOS2fj C __;
......
/ ~ ~r 'f·-'\l n c1u D E 2 b 1\J1 i t~ r, ~ J.--,~ ~
ca fio11 de cette nature. Lè
Roy,& Monfeigneur le Dau-pl1i11,
n) oublierent rien de
leur cofl:é, & foûcinrent Madame
la. Dauphine, qui eue
befoin de fe prome11er dans
{à_ Cl1an1breD Comn1e fes
dot1leurs ne cefièrent point,
ils y pafferênt la nuit, fans
qu~ l,un 11y l~autre vouluil: fè
dei-habiller. Pendant cette
foirée du l\1ercredy, la J1uit
dt1 Mercredj1 au Jei1dy, & la
jc,,ur11ée du Jeudy jufques à
l 'l1eure de l:: accoucheme11t
<le 1\liadame la Dauphine, il
/ n>)' a rien de {i. tendre que ce
~ALANT. '27
qui [e paiTa entre le Roy &
cette Princeife. La douleur
clonne de la grace aux chofes
qu'on dit, & fournit des ex:pre
llions vives & naturelles6
Jugez de ce que fe peuvent
dire des Perfonnes qt1i ont de
l1efyrir infiniment, & qui fè
parlent.'e-0 ces te1nps-là~ Pen,.
dant _ q'ue Madame la Daup
l~jrtè foufroit le plus, elle die
au Roy, · u,il luy eftoit .1.~
che ux à, a'Voir connu un Ji bo1t
Prince JI & ,f avoir eu un fi bon
Pere & un fi bon lvf ary , pour
les quiter fi-toft. Le Roy_, qui
de !On co11:é rencl1érjffoic iùr -. --
- - _..I. c ij
28 JlfE:F1.(~:UF~E
ces n1arques de ten drclfe,1
lu y dit , f!.!1/ il eroit cont·ent
qrr1,:: e1qe ~uj1 une Fille , po1"rveu
) '/ - . fl. • :J lJ qit e!~e oit1 r11r moins~ & qtJ. e '.e
ttJl: pl utojf délitt1rée. Cette Pri11~
celfc dit à Sa Majefié dans un
autre tetn ps, ~ ~e on e1nbarr(;t.s
;ie ~v~ JrJoit ny de es dot-tleurs, ny
·~
Je la cr,.ai11te de li~ 1nort; qu~ elle
oublirait rtviJlontiers (es jJeinesJ &
t;Jtl tlle ef1:oit pre{le de fflOtJrir,
,(1_ot:~r·11eu qu~ en m~ttrant elle laiff:;
fl ttrt Jitir1ce qtJti ob!igeafl le
l<_oy t~ Monfêir>~ ,~et·tr le Dau_
Lr- J ~ ~- ph irt à e fauvenir d'elle~ Elle
tiit er1cor <-ians !ès doL1leurs
les 1;lus violentes, G i:te ce qui
r
.. .. t
~ A Î !;. ~~ ~~~
~ ~ _t...,t.L "~ ~ ~ 1 -.... ..~ ~ ~~-·NI .1,. 1--~ ~~ e 2 9
ctit4 oit. fa J;f u~ /J;.,rti1zde peine :J
c"J. e1rfoit d'en donner f-i.-~~t Ro;1 J & ./
• r ' ;r ~-r • de 'Votr qt-1-e ta bottte qu ti d/Oé>Z~
1~-' l ./; ;r;.. r; . i pot1'r elle e J ,;-;tJ; Olt j OU f"lr ltf:Jr
~.. .,., ~ rne rne, en le \~1i ant cor:i[1att r
trop for-ter12ent à,f}J1- JJ1al. ~1 oy
qu 1 ~elle ait {Ouffert long·-
,..... . f temr>s , elle a coniervé 1~
111efn1~e caraltere Lie gran-deur
:1 &. f on ef prit a ~ }Jaru
. toL1" J. o t1rs. e)g a 1._.
Le Jcudy marin, le Roy
alla à la IvlciT(t, & quoy qu'il
J1. Ir eu it ve1 l_ l e /, 1·1. .. 11e .~. a1.1 ~1a pas c1t e
tenir Co11fèil à fon orL{i11airc . .
A i11fi ce Prince a partagé
det1x joL1rs, & prefq_i, ze deux c iij.
jO l1 \Jt l!~~, R- .... "'"UR u 01- f~.ri . îj,
nuits _, entre fes prieres, les
foi11s de l~Etat, & fa tendre!fe
pour Madame la Dauphine~
Je vous ay déja fait remarquer
en plufieur=s occafions,
qu'il n'y a ny voyages, ny
réjoüiifances, qui rayent ja~
mais empefChé de tenir Con ....
fcil. Sa Majefté apreS avoir
ren1ply le devoir d.)un veri-
~able, Monarque , re~our11a
· che·z Madame la Daupl1ine,
pour_ ren1plir ce1uy d1un cen-!I<'
. .dre Pere. 0 n agita fi r on f~1i
·-gnerqi t cette .Princeflè. Lc·s
Medè.cins furent de ce fcn~
riment~ 0 n -le fuivit , parce
~ A ~;.. r-"'it.._ ~~ A , ~ ,.. ~ l ~ '?I ~r -~ _iT-~ 1--"''1i j • ')
quJils C11 do11nerent ~e cbo~;
ncs raifons, & que c eft lJrel.,
que un t1fage gc11eral en de
pareil les occafions·, à moins
qu'il n"'y ait des circor1fl:·ances
particulieres qui cm·pefcrl1e11t
qt1J on ne fàig11e la_ Mala1def·
Con1n1e le cemps de -r-ac'co~ ...
chen1ent de Madame la Dau~
pi1ine a.ppr<>choit, fes d·ouL-b
leurs redoublerent, & l)inquiétucie
de to~te· la Cour
-redoubla auffi. La trifl:e!fe
Il ' augmento1t a cous momens,
& la conftern·arion· devine
enfin genérale. Madame
donna de~ marqries extràot:
c iiij ..
i.. ' c ..:. ~ .. J 11~ tr ~~ ~R~-. 41
j2 1 ~~ .. ~ < ~ ~, ·-·1 ..t ....._ ~ .. ' ,_,J J :;...,,...,
àinaire'i (.l~ rendreffr~ po~1r la
PrinCc:lfe c.1t1"clle voyoir tant
foufrir, & fes fOufi--ances luy
arracl1erent des Iar1nes. La
Reyne & les Prince!fes du
Sang n,oubliércnr ric11 pour
la fou1ager, & s:tabaiifercnt
à toutes les fon\5tio11s par
lef quelles elles crûre.ti.t lu y
pouvoir rendre fèrvice, &
adoucir {es do11le11rs. Made-
1noife ile d-~9rleans agiffoic
avec cet air vif q t1i lu.y eil fi
11aturcl~ Elle n'avoit prefque
point qt1iré Mada1ne la Daupl1i11e
dep11is les premieres
atteintes de · fon maL. îv1a-
~
.,-, A --, .Jf. .,. 1 ~
~~J ]';~ i~,;I .f\ r~ 1 . 31
dan1e de Boüillon, qui comme
Fen1me du Gran(i Cl1a1nbellan,
efloir dans la Cl1am·
bre de cette Princeffe > la
fèrvir tres- t1rileme11t, & rresà~
propos, & Madan1e la
D;tupl11ne lny donna des
marques d~ la f:ltisfaétion
qu:relle ei1 reçeur. ~oy que
la Cl1a111bre fLlft remr:lie des
Princes & cles Princet1ês du '
Sang~ & d~L1n aif ez g1~a nd
nombre d'at1tres Perfonnes
dont la i-1ré[ence y efroir ne-ceffaire
11our le {èrvice , le
Roy jUgea11t q t1e le raon1ent
d.e l ~ accoL1cl1ctncnt~ efioit
54 ERClJRE,
proche, & fe fervant de cette
préfence d,,efprit qui n~ l'abandonne
jamais, reconnut
d) un coup dl oeil' mal ré le
riom bre de tant de Per1orînes
prefièes dans la Cl1ambre,
que MonfieL1r.le Prince de
Cor1ry n .. y e!toit pas. Il ordonna
auffiroft qu~on l'allail:
chercher. ..
J\Ious approchons du mo--
n1cnt que l,on fouhait~it depu.
is tant d'I1eures; & l'ordre
que Sa Majefl:é venoit de
donner, faifoit voir que ce
Monarque 1 ~a voit de,., iné.
~leftoit vray. Ce Prince ne
GALAN-~f. 1.1
tire jan1ais de conjeétures
fau!fcs fur tout ce qu'il voito
L'air du vifage de ceux qui
a voient plus de- lumie_res que
luy en ces forres de cliofès,
& lesfiéquentes & vives dou"'
leurs de lv4adame la Dauphine
luy avoient fait penfer
jufl:e, ce qui arriva peu de
temps apres.. La Cl1ambre
eftoic alors re1nplie de Leurs
Majefiez , de M·anfeigneur
le Daupl1in, de M,onfieur, de
Madame, de Màdemoifelle
d,Orleans, & des Princes &
PrinceOEes du ~ang qu·on a-.
voie mandez à cet accouche"= ... ._ _ ___........li
!"""..li . 1 i 6 "lC X..vi1 ·r,l ~~~ 'Ji . CI ~~~ ~.->-.-. -1"4 ~7~ ~o(o.~. >-• l. ~ ovtJI ~ I -=t~ r.~J
111er1t, fuivant le droit que
leur naiffance leur donne Ll,v .,/
efl:r-e préfei-1s. Il y avoit ei1cor
plufi eurs Da111es de la pre-
111iere q L1alité, à q11i · iet1rs
Cl1arges acquiérenr le privi~
lege d'y de1TlCL1rcr, & dont
le ·cervice eftoit 11eceifaire à
la Prince if~, ~·0)7 qu> 011 ft1il:
r... l ~- • ians mouvernent, c11acun ra1-
foir voir u11e i111patientc attente
de ce qui arriveroitd
Un mur111ure bas & inquiet
cfioît ente11du da11s toute t:i
Cl1ambre. Une tritleffc 111êlée
d~: joye y régnait. lJ ne
attention curiet1fè s'y faif oit
GALft;_NT. j·7
difringuer. 0 n la remarquait:
par l'attitude d·cs Perfonncs,
attffi - bien que dans leurs
yeux, & fur.tout leur vifage.
Cependant le~ i1r-effantes
dot1lcurs de ~1> acco11cl1~111ent
rcdoublerent à Mada1ne la
Daupl1ine. 011 craint_, on a
l'eiprit en deiOrdre. Le Sieur
Clen1enr· qui devait accoucl1er
cette Pri11celfe _, avoit:
beat1couo olus de liet1 de fe ~
.1 1
trou.bler '-]Ue les autres. Il
devait cr~tinL1rc pot1r elle &
pour luy. La préfènce de Sa
Majefré le devoit intimider,
& la crainte de malfaire pou:
58 . ER C UR ..il"t/Vlrfl
voit l' en1 pef cher de réüffir "~
Aucune de·ces cho[es ne luy
fit impre!fion. Il oublia, & le
lieu où il efroit, & le rang de
la Perf onne qui attendait f on
fecours ; & en s1 acquirant dè
ce qui le regardait, il fe poffcd.
a fi bien, que le Roy a dit
depuis qu'il avoit remarqué
qu'il efroir Cage. Chacun ef:
ta11t attentif, co111me je viens
de vous le inarquer,Madame
la Dauphine accoucl1a à dix
l1eures , & un quart cinq à
fix n1inures. Le Roy qui eft
prévoyant & judicieux en
~ouccs chofes, a voit craint
• 1 ~
~ .
~ GALANT. ~9
=;accouchant d )un Prince,
:~ l'excés de fa joye ne fufi dan~
\~ gereux pour elle, fi elle l)ap-
'.'. i1renoit dans le mefme in-
! fiant. Ain fi Sa Majeilé eC.
~ \ . ·. l sr CI ~~ ro1t convenue avec e e~
~
~ment, de quelques paroles
.~par lefquelles il luy ferait en~
tendre d'abord de quel E11~
fant cette Princeifc ffroit accoucEf~~
a Le sr Clen1enr les
pronons:a, inais le ton de fa
voix & fes yet1x en dirent
trôp. 1'v1onfieur comprit le
mi!l:cre. Il dit à derny ce qu~i1
a voit découvert., & n lachcva

40 iv1ER_<:lJl~~l~
point~ Sa Majtilé annonça
at1fiiroft cette nouvelle, &
non1ma le Prince , Duc de
Bourgogne. La joyc de Madame
éclata par l' oppofition.
de ce qui avait 111arqué fa
triilelfe.
Tous ce q11i fe paffa alors
dans la Clial11l1rc où ce Pri11-
ce '1enoit de naiitre , ne
_fca11rc~it efrre décrit,-~ il fe- J/ .. :· - ~~ -.
roit irr1poîlible d'en e:~frimer
tous les n1ouvetnens. Ceux 1
inefl11cs qui y citaient ighorent
cc qujjls ont fait, & ce
qu,ils ont dit, & r on pet.1t
connoifl:re par làr qu'ils ne
~ ~ I ~- liL ff-'r
~.J _A wJ JJ~~ r~~ I c. 4 I
pc11vent rapporter fidclleme.
nt cc q u1 ont fait les autres.
Ce qui fUivir eft e11cor
plt1s fur11re11ant. Il paffe tout
' .,, ... .. ce qu on sen pe.ut i111ag1ner »
· & 1'011 ne pourroit e11 faire
une peinture qui approcl1aft
de ce qu~ 01i. a vû, q L1and il
ferait poffible de parler de
ce11t cl~ofes à la fois~ 011 en .. ~
tr"' ouvrit deux Portes dans le
.mefine temps pour annoncer
la grande nouvelle, qui nilef:
toit encor fÇeuë q11e de ceux·
qui efioient dans la Cl1ambre
de 1\!iadatne la Dat1phî11ec
Le Roy en 011vrit une} & di~
~1ou zOS.z., D ·-
... r - - - .... _..., ~ - ...
42 iERCUF~E
aux Princetfes ,: attx Ducl1effcs,
& aux autres ·Daines du
... pre·1nier,r rang,. C1cfl un Prince •
. La Dame- d)Honneur apprit
·la n1ef mc chofe aux Hommes
:·qui· .clioient dans une autre
~ntichambre. L'éclat qui fe
:fit alors ell: inoü y 1& le mouvep
·ment prefque incroyable, Ce
fut un flux & un reflux , & un
agreable défordre de joyc
qui n'a jamais eu d'exemple.
Chacun agi1f oit par le mef me
principe; chacun relfentoic
les mef mes tranf ports, cha·
cun avoit le mefme bue, &:
~ependan~ ~ha~~~ agifÇ~~~
GALA?~~T. 4î
diféremmenr. · Les uns ~tâchoient
de percer la foule~
pour aller publier par tou·t
l 1heureufe nouvelle qu'ils venoient
d,apprendre; & les
aYtres, fans bien f~avoir o·ù.
ils allaient, ny ce qu'ils Efi.
foient ~ tant ils eJloient tranf:
portez, forcerent la Porte d~
la Chan1bre de Madame la
Dau pl1ine, ou pour ·n1ieu-t:
dire, leur joye lac forç·à-j, ; ca:r
quelque violence qu,on ·pli.A;
cmployer)il fembloit que êe'li\
fe fifl: a v.ec circonfp eét·ion(,
& fans perdte le tefpett~ eJ1aç
Eun e~h,~a~o~t ceux· qui .. e~
. D ij
._ ..... 1
44., l \S ~ _;,.. ,.. •. .J .:i. .... "•'-'•' ..j u 1.." :..... ;:... ... -J l\/{):i 1.< ( 41! 'îD μ
toient les _t>lus procl1es, fa11s
clill:inélion de q 11alité. 0 n
ne voyait qt1e larn1es cle joye,
& Cf UX qui iè haïfIOient, OUblioient
leurs démcfiez pour
fe réjoüir enfè111ble de la naif:
fance du Prince. PlL1fieurs
Valets fe trouverent,fans fçavoir
où ils eftoie11t _, n y co1nn1ent
ils y avaient efl:é porte
·z, dar1s l' Anticl1am-bre avec
les Princes , & les o·ames de
la premiere qualité. Le Roy
défendit qu'on cl1affafr perfon11e,
& dit qu'ils n1avoiene
_p~s ejli m~-iiftre s rl~ leur joye. 0 n
t"edit cent: fois les 1nefn1es
-- - 1 r r • .- - " _. • ,..t

G_P1Lit\~JT. 4~
cl1ofes aux meGnes Perf onncs'
le tra.nfport où ron eCtoit
falfànt croire que c' eftoit
· .toÛJours à de nouveaux ve~
nus qu,on parlait. Rien n)égala
le zele & l'aétivité de Mr
d)Orr11oy. Il traverfa plL1-
fieurs fois les Anticl1ambres,
defce11dit les -Efcaliers & les
rcn1onta, publiant toûjours
qu'on a voit u11 Prince, & il
s~enroiia tellement, ·qu'il demeura
longren1ps apres cela
fans qu'on pt1fl: l'entendre
parlera Les Valets qui occupaient
les E[caliers ayant ap-
, .
pris cette important~ n~u:::
46 · ERCVRE :·
velle, s1écrierent, fans l'avQir f
prémediré, & comme fi le :~
Ciel les eufl inf pirez, Vi.floire, ~-.
ViEfoire. Ces cris augmentant
fe répandirent plus loin , &
ce mot réïrere parut d~un
heureux préfa ge. u oy que
toutes ces chofes dctmandent
du temps pour les décrire,
elles fè pafferent pourtant
dans le n1ef me inftan t ; & ce
qu,on d_oit trouver incroyable,
c· eft qt1e fi-toft qu'on.
eut prononcé le nom du
.Prince dans la Chambre de
Madame la Dauphine, il fema;
~la que ~'~ir ~uft port~ !a no~;:
GAL~A.NT. 47
v elle de fa naiff ance dans les
endroirs les plus reculez du
Château, & aux deux bouts
de Verfailles4 Il n·y avoit
, qu un moment que cecte
~ Princeffe clloit délivrée~ & ..
i; déja les Feu~ eflojent allu--
~ mez de tau.tes parts. Ils fu~~
rent con1me un fignal pour
}j~les MiOEonnaires tirez de la
·:Paroiffe de Verfailles, & éta)
·blis par le Roy dans .Je Châ.;~
tcau. Ces Miflionnaires fe : .
; rendirent au1Ii-cofl: dans la ;"~
:.·Chapelle, & ils y chanterent
;. le Te Deum. V oil a le fruit de
: !' ~cablil.fcment dont je v~~'
- -...,.
4~ NIE P~ !:îJR E
ay parlé. Autre fois Dieu n'eC.
toit poi11t remercié à la Cour,
par la voix d.e fes Minifiresl
~des graces qu'il y répandait~
Il r ei1 au j OL1rd'l1uy par les
foins de la pieté dtt Roy, &
il l'efl: 1nef me avat1t qu'on fc
n1ette en devoir de luy rei1-
dre graces ·en a1Jcun autre
lieu.
Je reviens à la Chatnbre
de Madame la Dauphinee
Mon[eigneur le Duc de Bourgogne
y fut ondoyé par
Mr le Cardinal de Boüillon,,
Grand Aumônier de France»
qui ~ftoi~ ~yec !~~tolc; e11 Ca~~
rr1aîl - -- ......
...
G1\lyJAt~T~ 49·
n1ail & e11 Rocl1et_ La Ceré-
111on ie fe fir en préfence de
1v1r le Ct1ré de la l'aroiife de
V·erfaillcs; & fi-tofr q11'elle
fut fâ.ite, on alla re111t1er le
Prince da11s le Cabi11et de
1viada111e la Daupl1ine, d'où
on le iapporra t1n peu a pres:J
pour le faire voir à cette Princc!
lè. En fuite, Madatne Ia
b1arécl1aie de la ~~ore efrant
enrrée dans une Cl1aiiè à
Porteurs, on le mlr fui· fes
genoux, & il fLtt ainfi porté
juièi_Lle dans 1 ~A I',iirtetncnt
qu' 011 luy avToit. pré paré. 1\-1~
le Marc1uis de Sclgnelav.
1. . ~' J ' ÂoNjl 1ô8z,.. E
. ..
..., -r·., R tJ...'. .~......r JR ~ ) 0 i (~~ .. -i. ~, .. t .,:~. " ~
Secrétaire d,Etat, & Tréfo.=
rier de l'(Jrdrc ) y vint at1ffi ..
toit ,.{e la part dt1 R~ O}:', & lu.y
aJ>porta la Croix du S. ~Efp rit~
parce. que les Fils de Fra11ce
i:iaiifent avec l'Ort1re~ J'a~y
oublié de~ '1ou ~ dii-e q u.e ~;a
Iv1 a j c. flé e in.br ~Jfii. 1 a J?"-c y n.e
& Ma(iaL11c la Dat1pl1ine,
dan.s le 1)rct11i,er mou.ve111ent
de fa joyc, &: qt1e tous }ç~s
Pri11ces & toutes les l)rin.ceifcs
du Sang qui efroie11t
da11s la C l1a 111 b re, inarq tier
e 11 t la part qu1ils y prenaient
ei1 1:1.lü.ant . cc ~Monarqt1c:~
Ol1~re cet Princ~ffes) & les
~ . - ... - - .
......
.. . .
'
. ...
~ri L AN-~r ~!fi.. ~ri 1. si·
t .. ut:"c~s D ar:1es que je votts a y
! .. - I • l cl~ja norn:11ees, VOIC'}' e;
nc1ns de celles qt1i ef!cienc ,
~t1ili daEs ceÎ:te C l1am bre ;
1 1 {~ l\!fac1a111r: o.e ~/1on~e pan, St;!:".a
Ir1te11dci.11te de la 1't1aifo11 de
la F,,.e}-nc; Madan1e la Du·
cheffe de Créq t1y, & 1viadarr1 =
l~.. Co111te1Te de Bérl1t1ne,
Da.t11~s cl~I1onneur & d' .L~-
tour de cette Princeffe ; 1v1ada
rt1e de ~Richelieu, Dan1~
cl'Pi1 on n e111.. de ivi a da 111e la
Dau11l1ine; Madan1e la Marécl1ale
de Rocl1efOrt, &
lv~ad;~me la MarqL1iiè de
h1air1tcnon,Dan1es d,Atour9
E ij
)2 "l -'rf~ l P~R ·~ \~_JI ~uR~_t!, ,
Madame la Ducl1eife d'Ufés;~
· l\1adame la Ducl1effe d'Au-.
rr1ont, Fclnt11c du Pren1ier
Gentill101n111e de la Cl1am-n
bre en anné~; Ma~an1e la .
Dt1cl1eife __ de BeaU\1 illiers,
Fen1t11e ,\'.lt1n I)remier Gen-:
till101r1111e de_ la Cl1a\11bre;
Mad,a111~ de Ve11elle, Pre ....
1niere Sou~ - Gouvernante;
Madame de ~iont~hevreüil,
G ou-vernante ü~ es F"J!1 l es d~H o~ ..
...
ncur de Ni1da1ne la Daupl1i~
ne; Mada111e Pelard, Pre ..
. miere Fen1n1e de Cl1at1.1bre
du 11ouveau Prince; Madan1c
.
}Aorcau , Pren1iere Fe1n11~.c
. . .._
..- . - ....
., .- . .:. ·_., ., - .
.... ,. . .
~t ~~]~ î A ~L1T ,, .> '\.,_]: ~- _S., •. 1J .L ~ 1 ...." ' -~- 1 J )
-~~- .. de Cl1at11 b re de '!\1ada111e la ... t Dau1)l1iî1e; & les Fe111111es de
:~ Cl1a111bre de certe Pri11ceffe
! t}t1i e!loie11t lÎC jol11· ..
' ' .. I •
: & ·d.al.1r111es i1c11L{~11t dc_ux
'~jours & d:ux .nL1its, il efioit
~ t-e111ps .({e lai1Tèr t\·1ada111e
:la Da11 1t)l1i11e en repos, &
. 1
qL1e le Roy en. allait prc11-
dre. Il E1loit pour cela fortir
de la Cl1a111l)re de cet.te
I1rinceffc , ~~ effi.1)=~er des
trJ.nft1orts de jo)1e dollt un
Pri11cc moins aJtàble '-}L!e
1' e R· oy n ,a uro1~ t pt/;i s. ) accon1~
.
~ ~ ..
..... llJ
-
"'-'
c- .i> 1\ l{t.:i R ~i 1R 11. J Lt- 1 "if 1 -~ ·'· " .1_ \... . .: i Li --"'" . r.~
n1ode~. Il faloit l)affer a11111ilielt
~e tot1t ce qui compo{è
la Cour de France , Grands
Seig11eurs, & autres. Ces
tenl-lres tranf ports dont tottt
-le monde efl:oic poifedé, fi.re
nt oublier à p lL1 fieu r5 _ ce
qu'il~ eCroient. Cl1acun fc
jetra à fes pieds, & embraiTa
fes genou~; & rel qui dans
.:·-~1n autre tcrr1ps n'aL1roit ofé
·~~11 approcl1er de bien loi11,
, I l' ! _J t~ .
~JJJ1t11e par exces L1C J.a J0)1ej
iC me!loit · par111y l les a Litres,
fans faire retléxio11 fi1r ià te-
11.1éri té. L>exe1nple l'a11rori~
rifoit, & cl-1acu11 fervoit li' e.~
..
GALA~~~T~ 15
~e111ple à l'autre. I~a foule
em11efchoit que l'o11 diftino
·t1aft pcrfonne~ t1elqt1es
le P~oy, il les fOutl·oit d,tin air
,,il cnf;ageant, que la 11ar~
3jefTe de ceux qui auroie11t
,Jel1 efire les i1lL1s tin1ides,
en prenait· de no11velles forces.
Itnaginez -vous, -Madame,
qu_e dep11is I'A parte-
111ent 01Î. Mada1ne la Daupl1ine
eft accoucl1ée_, jufqttes
cl1ez laRey11e, où Leurs Ma~
. f1 li ,,..,, . l JC cez a J.erc11t jOL1per.l 1 y a
u11e Anticl1a111bre l~i Salle )
des Gardes de Madarr1e la ..
E iiij
i!i·
..... .. 1
~ 6 1~~.'.>..l.,t_,.l. <~" -c. ~ un~ n~
Dauphi11e, t1ne rrcs-lo11gL1e
G~lerie, le Palier d1t1n grand
Efcalier, avec des R.ttours,
cli~er!ès Salles, la S1lle des
1
Gardes de la Reyne à traverfèr
1 & g ue tous ces lieux
til:oient tellement remplis
de n1011de, qujo11 p.eut dire
q lle ce Prin ce fl1 t porté 3
tJ.ble dep11is I~ Cha111bre
èle Madan1c la DaLlJ)l1ine,
jufqu'ati liet1 où il f6t1pa.
P(JUr Monft:igneur le Daupl1in
, ce qL1'il avait vû
iOufrir à Madatne la Dat1~ ...
pl1i11e, & les cl1o(es tendres
qt1' elle Ill y a voit dites, 1' a~
Gi-\LA1\t~T .. )7
voient penétré d~t1ne douletir
qtii le tint longtemps .
tot1t abattt. Joignez à cela
l1accablei11ent où JCs veilles ..
l'aVoient n1is .. :(~~Jfl.,~ q1~and
d,u n ex ce's tJt c t L~ i. 1n t '~ ~i1 { : 1· 1 rra -
lut paffer à la grar1dc joye;
il eut de la rleine à la f o-ûre- .(
faifi:ffemcnt} qu'1l 11e~11ût d,a~
bord bien reconnoiflre l~ état
où il fe trou voit. Il baifi routes
lCs Femtnes qui ell:oie11t
dans laCha111br-e de lviada1ne
la Dat11)hine~ Le Roy_ or.,..
donna de grancles fomrnes
pour déliv-re1= des Prifonniers ~ .. • - ~ • r'l;ir}r
~s tEF~ClJF~E
& qt1elq11es-11ns aya11t vot1l11
fe fervir cle l'occ1lion pour
lu y de1nar1der des C3races,
~ 'ëf ' 1 ~ ~ ;ro1cy Cl: qti 1t repotl(1lt~ ;e
40
/' l ' l . 1 l UJJ eg"t ~ans a 1oyc (?""' ti6n 'i e
n1all1eurJ1 Il n r ·artr 1~oi11t fi errvir
de ce te;·nps four r1ze faire {des
-~'=:l;'Jer;1andes . . · e ft-iÎ.5 aire les <Jra'P
~··''ces en totzt terJ2ps qttand il les
aut1/· 'a 0 •/J_ ar.1~e ~ 111 iiCLlt con_no11-t:1~c
. 1
par là '1_Ue G en de Ct2rr.a.incs
occafions on tire de fe3 bon ...
tez ce que r on fouhaite' il
) fi IL ne · pc)1L1t cl1 e tc1nps Ol'l l' on
en puitfe rien obte11ir co11tre
la jul1ice, & que ce ~v1011ar-q
ue, le plus mociéré de tous
G J} T A. Î"i.. ~ T ~
« T _tt L1F\i~'. . J9
les Ho1nmes, !'!:
1ayar1t in1ité
Aléxa11dre qu~ dans fes 1'ver ... ·
·. , tus, nj a j atnais rien E1.it <Ïont
~ il ait eLI lieu de fe rcpenrir;
f ce q11, on ne petlt L1i~·e_ de ce
,~ ConqL1éranr. Il ·ne prono~.c~
~ aucune parole, qL1Î ne foit
- accon.1pagnée cl~ équité ~-c de
). prul~cnce, '3c qt1i ne du~
, efire écrite pour Ièrvié J-'inltruélion
& de regle à la PoC.
~ terité. Il eft certain qL1e fi on
: les rat11affc-it toutes , 011 y
verrait t11LLS de bo11 feijs, g L1e
tians t-c,ut ce tJll~ o_n a rccueilly
cl es anc1.c ns 1) .lr .1t1, 10 I-o. pi'1 es, q ut..
(1nt a~ed:é d~&11s tot1r ce qu.~iJ~
..
.-· .
60 . ~ ~9"". R. ru~B 1~· f_ ' .c. ~~:.t.; ~ ..,,..~ .:-; l • t...._ ._.. ~~ .. .J
ont écritJ plus de d11reté que
d'l1un1an ité. A tl ffi ce 1v10-
narq L1 e cout aimable, & qu~
a parLt tel de11uis petl al1X
_ yet1x des A t11 baffii.dcurs \7 enus
de Barbarie, 11~eft~il t1as.
regardé '11ar réclstt _du Trône
où il eft afiis , ~11ais par (:.i
propre Perfo11r1e ; & fr .rant
d ~Etrangers s 1 etnpreffent
tous les jours pot1r le voit,
ce n'efi: poi11t le Roy qu~ils
cherchent à voir fll L11y;
cette_ q11aliré n'adjoûre rie11
à l>H_(Jmm~ ~ i11ais i1s veule11t
fe donner le pluiiGr de le con~
fidérer,, parce qu'il efl: rout
G/,LANT. 6r
brillant de gloire, &·que jamais
aucun Pri11ce n' a~rem-
- pl}' la Terre d'une fi jufèe
adn1ira ri on_ .F
Si-to11 ql1e -~1{ada1ne la
DJ11phi11e' tÏJt accouchée,
Meilleurs les Secrétaires d·Etat
.tire11 t faire 1111 tres-gra11d
11om bre de Copies d,une Let.
d.
tre dt1 Roy, pour les envoy·er
à tot1s les -Gouverneurs des
Villes de France. Voicy ce
que cette Lettre contenait.
J
. 0,YJjietJr tle .... Les hrt1-~
· ret1x fucCés que mes juftes
.de. eins ont toûjours eu, oit dans
..
,-·....,,
tj. ., J t,~ ~r~i P~, {~ ~ ~r~ ,,..... f: ~ :<. ~~
~ i. ~~NJ ~ ~-~.-·· ir..~ 1 ·:i.~ 3v>Jl
lci.P tt,L~ J cit Jatt·.' f ~t G ï!ertc--,, ri~p:1i&
~ J ' . nza-;1 .L1~'.,,~e11:::mcnt' a cctre Cotft"
ortne .J @r le~.,, 1Jr•J!:,~·és .J'.f{ ~anr;,ize ,~::'C
aue mes Armes ont Çç~ie- fur mes ~J_ J ~.I
E;n11e 'li'lis ; qui (ltit· rer,~c!tJ la Paix
-a' "''1 .·..~ t.fi"ope > r111-s nies .~c. tats t\l couvert
iles tnfrei-'ri(es t!e.i _En1viet~.-"C · ,, l J .
_J r h J ·1 . lt Il .. (1' r Mll vt~n cttr uortt J. s jCU-~J el.i~· ~ B•
rétab!J) rt1es _.1lliez. da;-is ceU~"(
tllint 011t.· lcs a~~;·oit dép,\üiUez, orJ.t
fa~it co.~1110.'~·'lre tJ-j cz clair(~r.1e?'t ,~
( ta.ut f e rnonde la J'Ui ar1-te proteEfia.
n, .dr Diett vour cette Couro1i-
1
ne; mais .elle nlâ jam"1is parU fi
. fi~l I . . · 1 'l ~~ u?i.en~ent.; n)' ~zt nazJ·; re tctnt
~~ ':i1Ji'tttttce j1ottr la jçélicité uture
J p , ,, . 11·
t~;. met- ..; t1t~p' f:, ërt ' a· l rm~jj e:
..
GPiJNAA~I~T. 61
1nent de lcttr repos ,. qtte par le
gage prfticu~'~ qr~/il ri;ietlt d:.er:,
cionner ;. la. p,~tZnce en. ltt N ai ...
~ d) p . ·"" ;' J a-nce ·" t4n -rince,qu.E J ~'V nomme
D11,c de J"9ourr,rc~ne J dont mattes-
0 o
lhtr"e 67" tres- "r,1née .1-l:itle l,i 1Jatf.-
J'hitie a r1'lé l121trctifème11t déli-
....., 1 (-... j . " ., "Ortc.. ,Je u.r: r121cr temazgna~e qt-ee
je f'tfoh-- de. fa; Ba1~tf Dirr.11r;e j ~fr,
qir.î ;net le cr:t;11ble à tlt.;1t de J7raflié'4
rz. tez d. o nt e J1I e a Jrr, 1/ïJOf1·) r ,~-/ mot~
Rt g/:-ie _, rne donne des ... re~f[e ntf~
rnensfi ~vifi· de recorinoi 1
t!nce en~
tverI .(-~~ .Di.-uir1e A~~t=.jcJ'lé:, ~jucj~
~ne tro~_v,·.Je da.ns f'irntJr1i a.tlCe Je {
, ~ 14 .
.tt-t f'Ctt~r.)utr tl..f gr1r,"' rncnt renicrcier;-
0"' cornnze jt ne /f 4Uroi~' 11z.irtJ>~
-~
-
r;4 MERC:~ RE
y fatisfaire qu~ en obligeant tous
mes Sujets qui particijJtf1.t à ta.nt
de bien faits , d, en rendre · 1i·ve:
moy les Ac1~·1lns de grrJ;ce qui lrty
en ont de11.fs3 je mande dU:X Arche'
1.'cfque J & E1.,,,efques de mon
R..oyatJr>:e , Je faire chanter le
Te D,('Ll n1 d:ins leurs Eglifos
Catl1etlr"1lcs J (;.r a:Jtres dr: leurs
Dioce(er; ft} je 'î.JtJUS ais cettt
Le.ttrl pour vous donner p1trt d~
cet-te ag,reable NO;tvelle~ & 'Votu
dire en rnef»'le te f11l-1s qt-ee mon ia ....
ten-tion efl q:'J.e 'Vous ajfifliez au
Te Ü(t1n1, qui fera chanté dans
la Ville où -vouJ 1vous trouverez
lors de la réceptitni de la Préfantet
G r~b_ îi. nJ 117~~, 1\1'1~ ... i i~ L • 6) :
-~ "ente 1.JOtfs tini~z la main à ce que
Corps C-.ommu11 des Villes)·y. a -
f ftent; 711~ '1.1ous fc:_[Jiez tirer le
Canon dt11,ns m4' Vtlle de .. ~ &
autres Places de l;J étenduê· de '1JÔr1e
Ch'!lr<rse, faire des F_eux de
joye, (_'/' dorincrau furplus toutes
les rriatqtJes de réjoüzJJ~·nces publiqt~
es qu:>u~ frveriernent Ji a·v_an~
tageu. .r : tJ1fr1te ,a & la f.Jré_(ente
n' ejf atit pour autre fin~ je prie
ï)ieu qu'il 'VOUS ait M~ .de a•aU8
en fa fainte .artf e ~ f crit ~ Ver--;
:.{ailles le 6. j«~urd'-4ouft zôSz~
Il faut 111ai11tcnant 'louS
,....4
f - . 1
~ . ..;
6t~ !\~PD: ~:I ~î'R F \. ) 1 tf l_ Lrt-.1 _r;t. ·- s. .. ~. " ..!.,,,..) .i. - ,.. -.-1
.-
8-~ 1· 1-· "-' c ~-.. ~ ""l ! 1 : ·1r:~, l' ·a ~1~·1 01 ·~· ~ 1 ~ 1-~ ~ ~ l ~ ts.. ~i 1"..- j r .... 1...1 ..l .:t. ~ ' l l ._, ._ ~ • ~
.l l
c~ot1rcs & :J"a11s 1a I)!~1ce llU
JC_ l., ~ J ~\I' Pa~] '.-.1· ~-1 J~ c~ -i i [, ..1 r~l :"l n ~ r ou 1:, ~A. - l_ L - <..- ) i;..., ~ ;• Î - 1 ·- 1\,,... - ~(,.. ~ ~ 4
4Y~ __ r r~ · 1, v T r~ 1 J n
~ er111 l ts, u 11 ·u ar t1 e ,:.111 1 \ .. oy

c1orn1oic: f1r u11e Paill~fTe,
~1a11S le r110111enc que :rv'Ia. ...
!la111e la Daupl1ine accou~
ci11 a . .I 'l (-:l1cenûl 1. t l' extra.ore1 1el ~
~ / 1 1) I .;, .,. · r na1re ec1at c1ue epaI1ou11-
ferntnt de la _joye~ fit faire,
& ql1e je ne vct1s ay déc1·ii
qt1~i!11parftireme11t.. Itfe i .. é.. .
veiii~l. en. furfaut à ce grancl
bl·uit, & ay-ant co1npris, qu.oy
qué tlorn-.iarJt '~11core à demyj
! . ~ • ,. A
~ u 1; '~/ ~r101r de na1 tre t1t1
I! 1:.tnc;e, il L;Jit fa Paillaiîe fi1r --....... -. . .. . ;. . · ~ .. - . .. .. ..,.) . -·
rl A î' ~- ~-1~~r L
~r _t\ i,μ1 .f'tl~~ ~ · r17
fon dos, & C1ns rie11 d.ire à
qi11l luy fi1t po.fI1ble JU.f Cf ll a
.!a }lrc111ierc Cl1urt, Là il 111it
le .fet1 à cette Pailla:l!è·, 3~
l)rek1t1e '!.~ mcfi11e inc}1nent
tin no111bre infi11y d}at1tres
l~eux fL1rer1t allt1i11ez, fa.n~~
~ ()_ ! I
._ [lU on Cil et11i prepare aL!Clllla
iQ11 voyoit cl1acun voler. Lei~
. 11ns s ~ .et-11pre1r1r.0r:1. e11 t 'a c h ~er""'
cl1er dt1 bois ;. & les a.urres,
lla11s l'ardetire pa:lllo11 d'efl:re
· des pren1iers à 111arq11er. leur
, zele , prirent tout ce qt1.1ils
t:rouvcre11t, brûlere11r des
Sancs & des ..f. ables, & 111i;2
........ . ... ... .. ·- - _. . ~ r. ., -:i
l~ l]
.. _ . - . __,
68 l<i: _E-~.f RC~UR ~ -V ... ~ ":~ ~~
rent }:au feu plufiet:trs atttt·es
Meubles co111 bufriblè.s. Cet1x
q lti efl:oient coucl1ez fe rc leverent
·, & il y eut plLtGet1rs
Dances otl des PerfOnnes de
q t1alité fe 111efierent avec les
bas Officiers, & le Pet1ple.
Ces réjoüiOEànces eurent à
• I , ~ pe111e con1111ence, qu on vit
couler des Fo11taines de Vi11
aux deux caftez d-e la pre-
1niere ·Grille dt1 Cl1alleau.
Toutes ce Iles des Courts jetterent
auffi du Vin· au lieti
dJEauc On en envoya plu~
fiet1r s Muids à la G-eole, & ·
~~x Attcliers, afin que le, i
~ ...~. ...
~ :
t
L
n ;Lr.... L1. ~NT 6 .f~ - 9
~-~I ]'--\ I'"t ~ • -
grai1d no1nbre d"Ouvr~rs
qui font i Vcrfailles, ne fi~
point de cor1fi1llofl, en. {e
n1ei1ant avec les Soldats de
la Garde Françoife & de la
Garde SLtilfc, qui celébrerent
cette N~1l[~1nce avec des
crrlportemcns de joye qt1i
;. paffent tout ce qt1'on slen
~i 11eL1t i n1aginer. Ils firent du
·. feu de ·cout , & brûlerent
1 mefn1e qu.;.ntité de cl1cfes
\v· <lor~ t on Ile lt:.u r au rolt ~-pas
~- per1r1i.s de dii~vfer dan.s un
~ ~
-~ autre te1n ps~ Le Itoy vlr_ e°:
~ paOE1nt tout cet ~ ~!r - '--. ~~,ble
{ 1
~ ~efordre , & dit~ (i · 1~~ fait:'_~
:C
7 0 ~i l~P n c~u-n -...., ï'-1 i 3:!.1 1~~ ~j ~ .t~J
~ lai . èr Jâire _, f'Ot.tr'V~U qu'ils ne
noU& brr.tl~nt 11as.. Un cles Don1efliqu.
es de .Ni r B (1n te r1111s
' 1 l . voyar1c ec1ater a Jo y e a1 e tout
le 111onde, e'{ pri11CÏflale1ne11t
celle de fo11 N1ai1lr-:, qrii eil:
un des pius ~rde~1s et: des plua
zélez Servireurs (lu Roy) er1
fut penétré fi viveme11t, que
s> ePcant def: habillé, il j erta
tous fê:s Habits da11s le fe11~
11 j • 15' A
1 ne ~ et1 repenttt po1r1t, o~
loin~d'avoir du cl1agri11 cle les
Voir brûler, fa joye tl1 t tOÛ ..
jours également fortec S=i
1\1ajefl:é~ fÇeut ce qu,il avoir
fait, & lt1y fit .d~~l~~r ~1~ .
L~
~..., !\ l A ~L ! "î~ i T f''"i .. 1 ~~ ~·-~( ~ • 71 itt~H'P'" ..J.. _ ... ... v• I -~ _l__ ~ ~
rre s-- be1 H~1bic , avec· cinq
L1ante Loü.is. On fit at1ffi
des r:eu~ç , Be, l' cJn déf 011ça
cl u2JJ tl. te' c~.. e r1-r d 011~1eatiX - ev
a11t let1 f-loftels de fv1ei1ieurs .
les ~1ir1ii1res; &~ !vl 1
. de Nlontaufler
fic con11oifri~ fa joye
i11r les plt1s ·éc1atantes 111ar--
; ques q u~il luy f-ùt pollible
d' er1 dc1111er en {i oeu Lie J ..
tempsb Ces réjotiiffa~1ces
ont dL1ré plufieurs jours , &
.. ont toûjours augmenté~ Il
· y a eu des I lluminarions de ,
,~ ~ tot1tes 1ortes de ma11ieres , &:
l'on ~-i ~~" pt)j_ tl t é11arcr11é l> Ar~ " ·-. [ b
~i ·~~fic~-6~ La P~J~npc ~ ~~-~ ill~~~
..-. !li
_\;
...
i:·
7i ~1ERCUR.E
nlinée autant de fois qtte
cette Fell:e a reco1n11.1encé;
& tous les FeL1x· de Verfailles
dè11n2r1r t111 not1vel éclat à
13 or do11t le Cl1afl:eau c!t
COLtvert, il ne s' eft peut-efire
jamais rie11 ve11 de fi bril ...
lant. Mais., lv1ada111e, je ne
puis 111e réfàudre à quitter ce
Lieu, fans vous parler e11cor
du Gra11d Roy à qui il doit
toutes fcs beaurez. 011
ne peut qu'a" pe.i ne . co11cevoir
les manieres de ce Prit1- .
cc, qui jt1fqL1e dans les n1oi11sa
dL .. es cl1ofes fait paroiilre end
fe1nbl~ to_utcs les vertus qui . --. - -. --~- - -. .._ ~ - ....... . ~ . .. -fc r
~011~
.... - ... -"
.
G1\IvAft~~~l1~. 75
., {011t feparées dans les plus
_ parfaits. La .gr~nde j oy e,
~- comme la gra11de douleur,
~ eftant une efpece de dcfaut,
f lors qt1' on vet1t n1ontrer
qul on la reiTent da11~ toute
f011 éte11duë, parce qu'elle
fait fortir de la tI\Ol1ération, .:
& que tout excÇs efi co11~
dan1nable, fufl>-il n1efi11e de
verttt, le Roy a fait voir qt1'il
efkoit n1aift1=e de l'u11e & de 1
l'autre, puis qt1e C.1 bo11ré, îà
tendreff e, ra rete1111ë, fa juftice,
(à pieré, fa ptlid.ence_, fa
grandeur, (à Cl1ariré, & beau ...
co:J p d'autres vertus, ont:
Aouft zôS2,. G
74 ERC~ RE
paru dans tout ce qu·on Iuy
.a veu faire & entendu dire
dans les divers mouvemens
que luy ont caufé le mal &
liaccoucl1en1ent de 2v1adarriC
la Dat1pl1ine. Sa conduite,
fa· jufiice, fon. efprit, & fa
prud·ence, onL éclaté dans les .
rc11artics qu'il a faites à ceux ;:
qu1' . ont~ pris ce temps ·pour
luy deLnar1der d~es Graces; fa :.
cl1arité"' & fa libéralité dans .
{ès au1nônes ; fa bonté dans
les· tétnoig11ages de fa joye;
f~ l)ieté dans fes prieres ; fa
tendreife pouL· Madame la ,
D'1L1pl1i11e1dans fon·afliduité, ·
1
G1\LANT. 71
& dans tout çc qu.,il a dit en
voyant foufrir cette Princeffe;
fa modération , -dans fa
maniere de recevoir la nouvelle
d'un bonl1eur qu'il l'Ou ....
l1aitoit; & enfin_, la grandet1r
de {011 a111e dans chacune de
, ces cli.ofes. Ainli l'on peL~.t
dire qu1il a i1art1 Pere_, Hon1-
mc, & Roy tout-à-la-fois;
que quor, qu'il ait fènry vi~
vemenr tajojte, il11"'cn a fait
uoir que ce qu'il en falloit
laiife~r écli.aper; & que co1nrne
ia douleu1"' avoic efré fans
foiblelfe, les tranlports qu~il
a fentis njont point eu d,cn1~
- _j G ij
76 NIE CTJRE
portement. Si tant de vertus
ont brillé- dans ce qt1i n~ au ...
roit caufé à un autre qu'un
fxcés de joye, qui rauroit tiré
de la inodération > où les
Grands Ho1n1nes doivent
toûjours deineurer, ne doit.
on pas to1n ber d 'accord
qu'il n~y a per(011ne !Ur la
terre qui puiife ettre con1-
paré à cet augufic Monarqt1e?
Vous jugez bien qt1'il
n ~a vas laitfé le St Cleme11r J
~ans récorn pc.1J{è. 11 lt1y 2
~onrLé dix 111illc fi~a11-cs; .&
quand. le St Cle111ent alla le
re1nercier' il lt1y dit fort oblic. '
G _!~LAN~f · ·77 ·
t"eai11nient qu'il efi:oit tresavoit
rendu , & que ce qu'i!
luy donnait, n·efl:oit qu'u!l
co111111e11ce111ent -de ce qu'il'
feroir l)OU r lt1y.
Il efl· re1ni-1s ql1e nol)s for~
tians de Verfailles. Le cl1en1i11
qt1i co11duit de ce Lieu
à Paris, n"a peur-efirc ja111ais
efté fi retr1ply, ny {i brilla11t~
Q1antiré de Gens d,un rang J,
tliil:i11gt1é, croyoie11t eftre les
premiers qui y porteraient
cette Not1velle, parce qu'ils
eiloienc partis a11flitoil: dpres
l'acçoucl1e1nc11t de l\1ada111e
G iii
'
78 ERCURE
la Dauphine~; mais ils furent
bien furpris, lors qu'ils virent
. de grands Feux allumez à
Cl1~lliot, · & qu'on les y arre{
ta pour boire à la L1nté de
Mo11{t:igneur le Duc àe Bour~
gagne. Voicy co1nL11ent la
. chofe )"' a voit efté fçru ë en
tres-1~eu ,le te~11ps. M:· 1e l\1aréct:
ial DL1c de '\1i\1cn11.e t.:~
ta11t indift-,ofi, y efioic allé ~ l ~
prc~_(lre l' :..ir. Il fai[oit tenir
un Cot1rrier à Verh1.illes);·tout
pteft à partir au pren1ier or"OI
dre que Madntnc· de lvion~
cefpâo fa Soeurlu)r donnerait~
Ce Courrier · fL1t dépefclJé
, GALP~~lT. .79
dans le mot11ent de la Naiffance
du Prince.; & Mr de
Vivonne . qui efioit at1 I~it,
s'eftant relevé à fon arrivée,
fir a1lLJmer plufiet1rs l~eux,, &
do11ncr tlu \li11 à tot1s les Paf:
fan su Ain fi 1 ~on 1Jet1t aifut"er
qujil entra fi fortc1nenr dans
la joye de fon Maiftre, pour
qL1i vqus fça·'vez qu,il eft toutà--
fait fenfibie, qu'il en oublia
fon n1aL La 111efine Nou~
\
1clle fu-t a1)porrée alJlli promIJte1nent
à rr~-Ioftel de Villeroy,
otl dés roi11t1it on fit des
réjoiii:ffances. Les Voifins de
cet Hofrelfire11t at1ffitafi des
G iiij
"'i:
6 ~/!En i~~u-.-R~ ... OO l"v'i K ~~;JI î _r~
Feux da11slaRuë deRicl1cliet1~-
0 naffi.1rcq uc1v1 1 ~deTorig11 y,
Lambert &d11Tlller,en firc11t
dans leurs uartiers prefqt1e
à la n1cfine l1eure. lv'laiS ceqUi
fllr11rit beaL1co11p cet1x qui
croyoienr ellre partis de Verfài
llei le5 prein iers, & qui' paf.
ferent par de!fus I.e Pont S.Mï..
chel; c~efi qu'ils y rroLtverent
le charbo11 de plus de deux
Voye~de Bois qu'on veEoic
d'y confo1nlner. T 0L1s ceux
qui eil:oient revenus de la
cour ,envoyeretlt çlir·e à .leurs
An1is que Mada111e la Daupl1inc
_C~<?itaccoucl1ée. uel--
Gf\I~Ar~~T. . 8r '
qt1es-uns avoien t des Cot1rriers
e~pré5 pour en efl:re plus
pro111ptement avertis ; &
d ,d.Lltres croyant leur faire
plai!îr, ei1voyercnt encor
cl1ez eux de lcu1 .. propre n1au ..
\
1 e111ent, pour leur .i11prendre
ce qui ven oit d' a~rriver ; de
iro rte ·qu ,1.,1 y etJt d es G ens .
qt1'011 vin.t éveiller de qt1artd
J l1eure en quart- d1l1cure
pe11dant tou.t l~ relle de la
i1uit) pour leur faire part de
ce qu'ils fçavoienc déja. Cette
Not1velle ayant eilé répan~
-dLtë partn}' le PeL1ple _,dés que
le j ot1r eut parL~, cl1acl.1n cou-=- . ~~
82 E CUF~E ~
rut en infirLtire fon Voifine.
On s~arrefioit dans les Ruës~
fans fe connoiftre, pour fe
-dire que la France avait un
~·nouveau Pri11ce , & tout le
monde for.ti.1oit des delfeins
de fe b~6ri.tcliv_Crtîr, & de faire
mef n1e de .la dépcnfe au de la
de fon pouvoir. C'eil: 11ne
cl1ofe pref que -i11concevable
qne ce qui fè fit dés ce j ot1r~
là, fans qu'on et1fl: eu qL1e
peu d'licures ·pour le 11répa~
ret·t)
Mr de Pomereu, Prcvolt
des 1viarcl1ands, a voit reçeu.
1
à une heure apres r11ini1it par
GALANT. 8?
Mr de c·urly, Exempt des
Gart1es d11 Corps, u11e Lettre
t-le Cacl1et·du Roy qui luy
apprenait cette No.uvelleG Il
en fit avertir les Ecl1evi11s, &
les Officiers de J.a_ Vil]e, &
don11a les ordres .. pCtir: faire
exéct1rer rot1r ce. qui ·fe pratique
da11s une RCjo\ii!farice
fole111ncl1e. On condt1ifi1
plufîcurs Pieces de Vin au.x
endroits par lefquels il fallait:
neceOE1irc1nent i1a!Ièr en arri'
1ant ·de Verfailles, afin qt1e
cenx qui en viendraient, pûffent
boire à la fanté du R.oy,
~( /\dL1 Pri11ce qui venoit de
na1 ti~e ~
( ..
·;~ 84 ~v1EF"k<:URE
Mr d~ Bonneüil, Introdu~
cl ull:eur des A ln baff adeurs,
alla par ordre de ·Sa Majefl:é
don11er aVis de cette Naiffance
a11x Minifires reco11nL1s
e11 cette co~;r) e'{, Îll\7Îta ceuxde
Cl1apelle de fe trou,1er au
Te Deum qu'on devoit cl1antcr
le le11 detnain. Le n1ot de
Cl1a pelle efr la _difiinétion
des Carl101iqu.es & des Pr0-
tefl:ans. La Fon raine de la
Place t-le Greve jetta du Vin
toute la journée. On en don-
11a encore le foir avec du Pain
devant la grande l)orte de
~:p!ofiel de Villee Il y eut U1\
GALANT. 8)
Feu, & l)on y tira des Boëtes
& ·du Canon. Les Réjoüif: ~
fances corn 1nencerent ce
foir-là ; & dés l'a )re{èlînée~
plufieurs a voient er111é let~rs
1 ' ' Boutiques, qu<?Y- qu 011 n y.
euft obligé perfonne. 011
allu111a des Feux dans toutes
les Ruës, on n1it des Lumieres
at1x Feneft~es, & il y eut.
des Tables dreifées. devant
plL1fieurs Hoftels & Maifon~
de Per{~)11nes de qualité.
Cc -meil11e jour , fi1r les
l11uit l1eures du foir , la. Prerni~~
re Coi11pag11ie des Mouf.
quetaires 1 avec toμs fes --9f
'
,g6 tERC~ -RR
fieiers, marcha Tambour ba~
tan c, mèche aJlu111ée, depuis
fon Hoitel jufqu)à celuy de
Mr le Commandeur de Four.
bin fon Com1nandant. Il alla
luy-mefme au devant vers le
Pont-rouge~ fe mit à leur
tei~e, & les condt1iGt fur le
Quay, le long du Parapet,
qu'ils bordette11t :t\'ec toutes
·les forn1alitez qu'ils prati~
q_uenr dans les Attaques~ Ils
11e furent pas plL1toft rangez,
que les Tan1bours ce!fercnr,
pour do11ner aux Ha11tbois
le temps de joüer q11clques
-~anfarcs pea~ant q lle le P~it
~
L
....;
GAL,J\;_NT. 87
ple fe rangeoit. On ne donna
qu'un ordre ge11eral aux
Mot1fquecaires ponr toute$- ·
lc:sDécharges qu'ils devaient
faire. U11 Ta111bour faifoit
en fuite tous les Commande ..
mens pafticuliers) & un feur
coup de BagL1cte les avcrrif-
·foit du temps qu) il falloit
prendre pôu.r les difére11r~s
chofes qu'on den1andoit
d1cux. 011 fçait que cet illufrre
Corps cfl compofé .de
m1ere qualit~ du. Royaume_,
& qu'il n'c!t pas moins diftin
gué par l' adreffe dans l,E.:
'L., -~
,
8--g ~1rER~11 I ~ l _ I '1:r..v.--1 '~-} RE~
xercice,qt1e par la valeur Lia11s
le Co1nbat.
Cerre adreffe parut bien
dans cette occafion. LeTa111 ..
bour ne les eut pas plutofl:
avertis de fe te11ir prefl:s, qu' ..
apres les cou11s de Bagucre
ils comme11cere11t t111e·· Dé ...
cl1arge, qui par des reprifes
qui n'avoient rien d1 inter~
:roc11pu , ._ firent entendre envir(
111 1nille coups de Mouf-.
quet. Les inrervalcs en. eL
toient aufli juftes,& les te111ps
a.~ili comptez que cellx de la
M t1fiq u e la mieux cada11cée.
Le pre1nier qui a voit tiré, ef:
~"' A 't' A ~ î , .. l)t'~ n
\_!fi_Li\l~~ 1 • ù9
coit coûjours en état de re~
co111111encer dés qt1e_le dernier
avoir fait fa décl1arge;
O t1 do11na coûj ours le fi gnal
fi à propos. & tous les n1ouVemens
furent fi ~·éguliers,
qu'on en eufi efl:é {u 1.. pris, fi_
on n'efioit pas accoûtu111é à
les admirer clans le11r jufieffc.
C' efl: un plaifir :J qu, on fçait
-que 1le Roy fe don11e tous les
Mardis.
., .
• p
1 \ •
. . ,
1
Ces premieres D~cl1arges
n' eureï1t pas plutofi fi11y, qu~~
ils en re prire11t d, autres, rôtttes
difére11res. Le Ta1nbour
avertit les deitx .!L,\îles de com~
........ ~ dou · 16-iz~ H .... . --,...L - • -4 L._ ! ~ -......... ~- 1 .... ...
90 l1ez·. ~. l\ sf2r1 Di ~~URP "Je... ~.v~l J. .. ~
mencer en mefine temps,
pour finir au milieu, fans in ..
tervale d'un coup à l~aurre.
Cela fit un effet qt1'011 auroit
pei11e à C"xpliqucl'\ Ils continuerent
jL1fqu'à dix ou douze
Décl1arges, & toûjours difé--
c:. ' L' ,....\ l 1 ' 1.ereL11.n1ent~ ne 10 eur i~c--
po11doit d:ins les Galeri;:s du
Louvre, & les temps en eC.
toier1t a11ffi 1narquez, que
ceux des Moufquetaires(t
Cela cft:ant fait, ils fe rcmirci:
it ~n marchf ainli qu'il~
cfl:oient venus. Juf ques - la
ils n. ~ avoie11t ell:é éclairez
qu~ du fell contin~el qu,i~~
l~ Jt ~ !\ liii 1 '"'T"'
~ ~'\. ~ - ?,..\ ~ -tii !: • A T _,...... .:J ~ ~,J .1-. ~- .L ,, .S.- . .../ ~
avoient. fait eux - n1efines;
111ais leur c·on1mandanr, qui
' • i
i ne lna11que a !Ien, & qu1 en
J routes cl1ofes eft d'u11e pru-
~1 dcnce reconnuë qui luy fait
li toû jours bier1 i1rc11drc fo·n
.~ ten1ps , avoit déja f:1it difjJo;•.~
fer u11 gran'-1 Feu qui s'allu-·
.. 111a à propos pour éclairer
1 cette ~viarcl1e. Mr de Fourbin
1 fit abandonner au Pet1 pie
qL1clques Muids _de Vin·, &
donna cl1ez -luy ltn magni~
que ~.epas à. une Compâgnie
.~ crreable iliuilrc &
b ~ ' ' :tres ~ bien cl1oifie. Pendaflt~
çe tc1npsj) la Con1pagnie de~
!-I ij_
9 'u -3.~. . 12~ ~r=t. .;_, {-~ ....... \ U1 RE
Moï.If q1Jetaires, coin iua11dée
par Ml de Jattvellc ~ faifoit de
pareilles Décl~arges fur le
Retnparc de là Porte ~. Ar1-
...
'Il to1ne.
Samedy l1uitié111c du mois,
les Canons de la Ville, tle la
Baftille, ~ de 1, Arfenal, ah
·-noncerent dés le matin la
Ceré111onie, & les Ré joiiiC.
~ fances qui de,roient efire faites
ce jour-là. Les Boutiques
furent fern1écs par Arrefr d11
Parle111ent, & les Collegcs
par· un Mandement fpécial
du Reél:eur. Mr de Saie.cor,
Maift re des Cerémonies., all~ ....__ ---- .. _ ~-... ___.., .. . ~ --- - .. ~ ............. ~....... : - - •. - - ..........:: - - --Il - - . - .....,. ...._ .,,,,
G ;:\ IMf\ ~lT. 9·~
le rriatin porter l1 ordre at1,Parle111en
r, à la Cl1a1nbt·è des
Co1npres,à-laCour des Aides~
& at1 Corps de Ville pour
àfiifter ·au Te Deum. - Toutes
ces Co~n i)agnles fe trot1ve~
, rent à N of-tre . D ainé fi1r les
quarres heures; le ·Parle1nent
e11 p, obes rouges, & les a.u~
· tres _Corps avec leurs Robes
de cerémonie. Mr le Cl-ian- ..
-celier s'y rendit à la telle du
ConfeiL Les Jvf iniilrcs E trangers
y vi11rent dans le plus
lefie appareil qu'il let1r fut
11offible pour hon_orer cette
f e!l,e~ Cc~ ~i11i!l:re~ ~rcnt - - - A-.. ... ............. ·- ..... - - - - - .......... _ _ • ... ;.,,,J
' 94- t- E.. 'ô Cl-r.R u Hf .r~ ~,j . _i ~'~ -~-~,
. M r Fof carini, ·A mbaifadet1r
de Venife; Mr le Marquis
Ferreiro ,An1baifadeur de Sa-
. ~
voye; M r ie Bailly de Haute--
feuïi ~.e, Ai11baffi1deur de Mal ...
re; Dotn Salvador Taborda,
Envoyé de Portugal; & 1v1r le
. Co111te Bagliani, En\royé tlu
Duc de. Mantouë~ Plufieurs
au-rrcs Envoyez y afli!l:erent
e ~ tncognzto.
Mr l' Arcl1evef que, revéttl
'cle fes I-Iabits Pontificaux J)
com n1ença le Te Ve'um, & la
Mufique le continua. Ell~
avait efl:é faite exprés. La
~o~~e~le groffe .Çloche fonna
_ GAl,.1/\ NT. 9~
. ourla pretniere fois~ On eut
eaucollp de peine à la mettre
en branle, parce qu!on.
n)avolt pris des n1efl1res ·que
pour la faire fon11er le jour
de l_. Affon1pti on. A la fin du
Te Deum, le Canon tira danS4
tot1s les lie11x dont j-e vous ay
déja parlé. Toutes le5 Clocl1es
de la Ville carillonnaient
, ainli que les Hor~
loges pt1bliqt1es , qui dans
les Felles fOl.en1nelles ne difcontinue11r
point pendant
quarantes- 11el1res.
Apres que le Te Deum eut
~fl:é cl1lnté J toute la Ville fc · -i. _ _ - · - ......... ' .J
• ...A.'W'" - · ..r - ,.____ .......... -- .. ...,. ..} ........
. . '
~ '96 . ERC~URErendit
en {011 Hôtel, où fe
trouva N[r le Duc de Cré- .
quy, Pre111ier Ge11till101nme
de la Chambre dt1 Roy, &
Gouver11eL1r de Paris, accon1-
pagné de Mr le Marquis de
la F11cnte, A111 baffadet1r d'Ef:
pagne, & de plufieurs autres
Perfûnnes du premier rango
On leur préfenta. une Collation
tres-.magnifiquc) & ron
en Cervir plufieurs autres dans
les A partemens de Mrs Vi11x,
Itobcrge, Hcliifan _, & Baglan,
Ecl1evins; de~Iv1r Truc)
Procureur du Roy , & des
autres Officiers de la Ville~ .. _ ·, .
. -·· - -. . . ~ .O... r__i ,
'
1
\
) 1 ' r . 1 '· ' 1'
( i
1 .
) r
1'
' ' '
J@/l/llllllllllilllilllllllllllllllll1
~ ~ -r AN~ \,.I}~Llft 1 m 97
On fit e11fuite joüer un tresbeat1
Feu d;artifice. On avoit
élevé un Tl1éarre quarré fur
ne11f Pilliers , a}~a11t quatrevingts-
fëize pieds de tot1r, &
f1ifant de tous cofrez u.11e
face (1e vingt~ qLtatre piedsg
Ce Théatre efroit et1ricl1v
•" d}unc Cornicl1e pei11te en.a·
1v1arbre, reS?nanr tout au tOllr
D
avec fa Frife charfTée de Da.u~ l:\ .
pl1i11s cncrelaffez les uns cla11s
les autres. Il eftoir fer111é de
Baluflres, & férvoit de Baze
à u11 gra11d Pied-d~ eftal de \
huit pieds de haut,-, & de·{èot
Aoujl lÔS~e l ,
~ T~
98 1 ERC RE
·haut de ce P·ied-d'e!l:al e!loit
bordé d'une Corniche de
Marbre, avec de riches Pann~_
aux de Lapis, d~~s lef quels
on voyoit de petits Amours
qui badinoient avec des· Dau ..
pl1i11s~ Sur ce Pied-d' efial il
y en a voit un autre petit, de
trois pieds de haut ,.fur deux
& demy de ·large. Ce. der·
nier foûtenoit une Figure de
1 -'E[pérancc couronneé de
Fleurs , tenant un Amour
entre fcs bras. 01' lifoit ces ..
quatre V ers au deif olls ·de la
Figure.
'GALANT. 9~
Déja depNis longtemps, par cenl -·
forcés he:.11reHX, . -
L4 l~ort11ne rlpond ll#X pr"}cts d~
ltt Fr;ançe;
M 1tis t1uj~urd'h1tJ ttJ f'ropice Efil·
t·an,~e
-Dt un bonheur dtrnel vient ":/forer
nos voesx~
La Planche que je vau.~~
I cnvoye ravcc;, vous mettra
'.devant es yeux ce.que je
ne vous explique qu)impar-
. faitement .. Le Bal fl)cceda au
Feu, & dura la plLJs grande
partie de la nuit. M r de Pommereu
, Prevoft~ · dc:s Mar ...
cl1ands, voulant que la réjoüiifance
~e ·'etfaft point,
., ...
... ;• .' '
l ij
Ico 1\,lfE~ R- (~'fu~ ·n E 1 '1 l. 'NJ .i ·~ ..... ... ~- ..
a_voit fait conduire plL1fieurS
111uids de Vin- da11s toutes les
Places publiqt1e_s, & difiribL1er
des Au1nônes. Il fut .
i1nité da11s ces difiribt1tions
par les_ Ecl1evi11s , qt1i firent
aufii donner du Pai11 & du
Vin devant leurs -MaifOns.
Pl11fiet1rs at1rres Pieces de Viti
fure11t concf11ites at1x Portes
de la Ville, par les ordres des
Fermiers generaux des Aydes,
qt1i en régalerent toL1s
-ceu:x: qui voulure11t boire ..
Mademoifelle d'Orleans,,
& Madan1e de Guifè ayant
cl1oif y chacune leur j ou~
~ ~ 4c'. - ~ ..~ Gr\ 3uJr .t\~ T .>r IoI
pot1r h1ire éclater leur joyc,
en don11crent des i11arqt1es
~lu Palais d·orleans par d~s -
IlluL11î11arions au Dôl11c, &
aux Feneilres <1e ce grand
'-·
Palais , par de g.rands Rc11as
don11cz aux Da111es, l'ar des
Concerts d~I11{1rL11ne11s , &
})J.r (1L1 Pai11 & du Vi11 diflr.iL1u
é à tous ceux c1t1i fè p.réif11--_
• tcre11t pour e11 recevou;· .. · · ,
Mr- le 1\1arquis de Eèrreiro,
Pl.1nbaffadeur de Sa~ôyc, fit
fJire clcvaï1t [1 l)oite: Ruë ,{es
S ai11 ts 1) e re s , t1 n:e I 1lu11:1 i11a-
. d ' ; l t1011 es plus ec. ·arai1tes, a ui
. 1
cont111ua e11cor _trois ot1 qt1a~
I iij
102 l· ERC RE
tre jours apres. Tout le tnon.:
. de f ~ait que Madame l~ Dau
·pl1ine n'efi pas plu& éloignée
de Henry IV. que lv1onfei~
gneur, & .011 , n ·ignore pas
-q·ué c~e:Ll: une ava11t·age q u':.
·elle d·oit à la s·avoy.e ' qui
à.voit . donné feu ë ~1 ada.1ne
:l'.Eleél:rice ·à la Baviere , Mr
l' Ainbalfadeur de·, Sa Voye
·~~·a\toit~·expliqué tout cela dans
cette·~ llluminatibn. 0 n y
:~voyoit fept grands Ecus d·Ar.c
• . 111es, ,portez par une n1an1ere
d~·Arbrc Genealogique. Les
A:rtnes de Henry IV .. en·fai-.
foiènt · le f ·Tronc , les deux
G /! T i\ N~ . ;4 L,fi _ i · 1oî
Brancl1es c{l:oient cl1argéc~
fur la ·droite des Arn1es de
Loüis le Jt1fte, de Loü1s LE
GRAND , & de Monfeigneur,
& fllr la gat1chc, de Mada1nc
Chrifl:ienne de France, Ducheffe
de Sav9ye, dti! Ma.d1a~
n1e Addaïde, Eleétric~ de
Baviere, & de ·Madame-~ la
Daupl1ine. Cet Arbre Genealogiq
ue eiîoit terminé p~l~ ,
deux grandes T'iges;· :de Ly-st]
Ces 1~iges s'uni1foient da11s. le
n1ilieu, & produifoient- un
Bouron, qui en s'ouvrant jettoic
L1~ éclat extraordinaire:~
Une Couronne Royale finil.
.. l liij
..
104 ~l!ff R. r:I 1 l ~ ~ -A->~ ..:i. "1.,., ... :• v T.1 .._J .r'.~ ~J
f oit _l'1llu 111i11atic•11 } & la Cotlq
ronne efloit fi bie11 illL1111inée
clle .. 111tfi11e , qt1) elle i11iitoit
cle bien prés le fCt1 dont= les
I)ierreries les_pll1s ·vives brillent
en pltin jour. T 011t le de-
1 {)_ • 'l .. 11ors e1101~ encor ec aireI par
quantité de Flan1beat1x de
.cire blancl-ie , &: u11 grantl
Bucl1cr occupoit .une partie .l .
lie la lll1~. Pcntla11t trois otl
c1t1atre n.t1its, cet An1l1aOE1-
c.Ieur fit tirer u11 nombre incroyable
de Ft1fées \1olanres,
clo11t il y en a\'OÎt toûj011rs
plufieu.rs qt1i partoient e11
i11e{01e te1nps. Ces quatre
.~ .. '
f G11tI~ft~~1T · · Io~
:1: expliquo\ent le fecret (.{~ l 11-
t lt1minatio11, & le deife1n de .\'.
-~: toute la Fc1l:e. ·
.,.
·:~, -/
; n,ins le (~rntnrt?J exces de jo.,.ve
~- Ot't /es Fran ço 1!: fa.i1f tlU jonrcl' htt},
'.1' A ~ :i Le Trone voitq1tc ltt Si1/UOJ't
~~Lit.y rencl le S a.n g q1l elle- tt rt·cet4 de
"... T ~- !19. . -
i;
f~ Mr le Duc cle Créqt1y s'cfr
.J ·fort diil:ingt1é. Il y avolt tin
~-. grat1d nor11bre de Flatnbeau~
:~ de cire blanche entremêlez
: de La11 ternes, fur la T ei·raffe
.. de [011 Hoftel. 011 y diftribua
qua11 tiré de Vi11. L~I-IOtel de
Mr le Marécl1al de Çréquy.
:!l.
Io6 iE,RC JRE
eiloit aufli tout brilla11 t d·e
Luinieres. On y compca plus
de cinq cens Lanternes; car
outre celles qui eil:oient iùr le
Portail_, les Toits qui foni: aux
deûx cofl:ez, & qui fànt plus
bas que cet1x du Logis, &
genéralemcnt tot1s ceux de
l,Hofiel,en efl:oicnt couverts.
0 n y diftribua auffi beaucoup
de Vin.
Mr le Duc de S. Sin1 on n, a
rien oublié pour donner des
-·marques du zele qu'il a toû-
--jours fait pJ.roifl:re pour Li
Maiiôn ~oya.le. Son Hôtel
.. ~rilloit par tol1t de Lun1ieres.
GALA . io7
On l'avOit illuminé jufèJ.u'au
haut des Cheminées, où les
mors de Vive le Ro_y eiloient
écrits en lettres de tèu. L'Artifice
n'y difcontinua }Joint
pendant plus de fix heures>&
il en fL1t beaucoup plus confu111é
devant cet Hôtel, qu,il
n, en eu il: falu -pour faire det1x
grand Feux danS les formes.
Tandis que rArcifice joüoir,
on fit de grandes liberalitez
au Peuple, & ce Duc diftribua.
chaque foir àfes Domeftiques
dcquoy faire des ré-j
oüiîfa11ce s à leur maniere.
Madame la Con1tc1fe -~de ..
Io. o l\Jl!E-R .t~1~ 1n =r: {) 1 ~ l .,,.J '"k \...,...,1 l.J :S.. 1-.,._ >~~
Vérttë , Belle- Soeur de Mr
rAbbé~dc Véruë, que nous
avons veL1 icy Am baifadeur
avantMr le Marquis Ferreiro,
s~ efr at1ffi fort dillir1guéc da11s
la Rt1ë de Tournon. Il ne.faut
pas s'étonner Gelle a t1n coeL1r
François. Elle e!l i1ée en
Fra11ce , & le r~111 g q i1 'elle ;
tient en Sa\1oye, l)obligeoit :
bien de s'i11téreffer dans ce i
'
' •r.
1 i'
.~
deux Courones. Auf11 a-t-elle ! 1!
n1arqt1é -fa j oye d"'t1ne ma ...
niere qt1i .n,ell pas co1n1nune.
On a vet1 pendant trois nujrs
u11-e f:1çon de Dô111e élevé de·~
GAIJ),A~~lT. 10_9
Vant fa Porte. Ce Dàtne ef.
toit fort illt1111i11é :J- & faifoit
briller de toutes par"ts. les Ar~
1nes de France, de Baviere~.
~; & de Savoye. Un grand
notnbre de Fla1nbeaux or11oit
tour le d.eva11t de fon Hofiel;
& un grand Bucl1~r que l~on
allu tna devant ia Porte., ft1t
• entretenu cotices ces trois .
nuits, dept1is l1t1it l1eures du
fair j11fq ues à trois 11eures du

111at1n~
Ce 111efme jour l1uitién1e,·
tlui cfioit celuy du Te 'Peum,
5-c.. Liu Feu de la Greve , les Co-
1nédiens Fran~ois donnere11t
.....1
lIO 1 ERCURE ~
la Comédie gratis; & pour
faire ·voiL· que dans un~te.mps
où tout le monde efloit dans·
la j oyc, ils -ne vouloienc pas
épargner la dépenf e, ils choifirent
le. Grntilhomme Bour-
1;eoû, à caufe que cette Pie cc
cil remplie d,E11trées ~e Balet
& de Chanf ons. Le foin
qu'ils .prirent de la bien repréf
en ter , fut une cl1ofe fi agrea~
ble au Public, qu~ au corrimencement,
& à la fin de la
Co1nédie·, il .fitauffi des Con~
certs de f on cofié, & remer ..
Eia les Comédiens par des
Çhoeur~ de r'11e lr,l{oy 1 q~
GALANT. 111~
durerent prés d'un quart ... '
d~heurc chag ue fois. 0 n avoit
lieu d'efire fatisfait ~ pt1is que
malgré la prodigieufè q uantité
de monde qui fe trouva à-
'ette Repréfentation, tout fc
Ea1fa fort tranquilement , &
fans aucun cm barras, par le. "
bon ordre qui fut apporté.
-Les Comédiens Italiens
donnerent auffi le mefmc
jour une de leurs plus belles·
Comédies gratU au PublicD
LJ affiuence du menu Peuple.
y fut fort grande, parce 'jUC
le -~artier en eft trcs .. remp
l y. CepCnda·nt i1 y eut un ~
~ ~Fin -:t~·1~ ~D ·E lI2 IV i _,rJ!J l'- ~'"~~, .. LJ .t\i.. ,N4
bon ordre, que 111algré~ la
foule , cl1acun f 11 rra libre-
1nent, & fans e11re inco1n~
modé.
Ce jour-là, & les deux fiti~
va11s, le Cano11 de l'J\rfenal,
& de la Bafrille , fe fit entendre.
0 n le tire trOis ,fois à
trois diférens tc1nps dans les
jours cl1oifïs pour cl1anrer le
·Tc Det-tni ~ & les Iléj oüiifanc
ces ne vont pas plus loin;
1nais dans cette occaGon _, le
Di111a11cl1e 9. & le Lundy 100
furent celébrez de la n1efn1e
: forte qt1c le Samedy, & on
~ira le Cano11 à la poiu te cl~
.
GPtL~l\NT. 111
jour , à midy, & fur le fair.
lvir de :Bef maux, Gouverneur
de la Bailille, fit~ dreifer un
arand Bucl1er deva11t la Por~
de cette Fortercffe. Mr le
Marquis de Befmaux fan Fils,
y mir le feu. Il y eut du Pain
& du Vin dill:ribué, & r on
donna le divertilf e1nent d'un
Feu d'artifice d .. une gra.ndeltr
extraordinaire, Je puis parler
aînfi de cc Feu, puis que l~
Corps de la Ba!tillc luy fervit,
pour aintï dire, de Machine
& de Corps·, l' Artifice eftanc
attacl1é toue autour des Tours
& des Murs de ce Cl1afl:eau.
Àouft z(Sz~ K ~
...,,,
II4 l\1ERC RE .
.Ainfi jamais il n~y e11 eut de
fi grand, 11y qui rempliil une
fi vafte étCnduë. · Il dt1ra du
1noins une l1eL1re, pendant
laquelle le bruit des Boëtes,
& de la lvfoufqueterie de la
Gàrnifon, fe fit e11tendrc de
.loin. Tout cela enfe1nble faiiôit
croire que la Bafril1e eftoit
en feu, & avoit aifez de
l'air d'une Place que l'on
prend d' aff au t"
\ Les Marc~1ands- qui occo-
·pent le Pont N oflre-Dan1e,
firent à r envy éclatei.. leur
joye par une n1agnificence
_que~-tou~ l~ ~~~_nde alla ad:
GAL.1\N1~. II)'
mirer. Chac~n s'e!loit (ervy
de ce qu'jl vend de brillant
. pot1r l'expofer en del1ors, &
~ fè111bloit avoir voulu faire de
·ce IJor1t autant d' Aparten1e11s
fo111ptueux qu 3il y avoit
; de Botttiqt1es~ 011 I~avoit illu-4·
·; 1niné par plt1fieurs Lufrres
>garnis de Bougies, & ra11gez
·par to~t dans une égale diftance~
Toutes les Fcnellres -
efioie.nt éclairées d't1n nclnlbre
prefque infiny de Lu111ie-
. res depuis le l1aur j u f LI ~1 j au·
l1a.s. Ce n!) efl.:oienr par rout
qt1e Girandoles ôc. Pl~qL1es
~01~écs , & ~~.~n di!?rir;guoi~
l( ij
116 ~fER<:URE
comme en plein jour lesPor~
traits des Roys de France, &
-les autres Figures qui ornent
ce Pont. On y avoit adjoûté
beaucoup de Tableaux. ·Les
Miroirs de toutes fortes, à
Bordures de cryfial & à Bordures
dorées , eftoient jufqt1'
aux toits. Ain!i les Lufrres
que lj on a\'oit fuff>endus oil
l'o!i place les Lanternes, fai ..
[oient paroifl:re les Fet1x plus
de cent fois redoublez dang
. cl1aque Boutiqt1e.Les Cham ..
bres eftoient de mef n1e pad
rttre, & com1ne ell~s f 011t
fore baifes, il cfioit aifé d~
• - 1 -- - ... 1.....- -
G1\L,Jf'-NT~t 117
voir tout ce quiefroit dedans,
11ar cette 1011glle perfpeétive
cle Lurnieres qui éclairoicnt
tout le Pont. 0 n allu111a un
gra11d Feu à l'u11 des bouts, &
ron cl1oiGt t1ne des Bot1ti-
-· r ques les plus {patieu1es, po.ur
en fc1ire la Saile 2i.u Bal. Elle
e fl:oit teridL1 ë d'u11e tres .. belle
TJ.1)ifferie , & a.voit poμr
orne111cnt pluGcL1rs Î\1!iroirs
,.;
{l~t1ne Bordt1te ad1nirableG
011 y dança jufques à cinq·
1 ~ r
l1et1res du 111ati11 att ion des +
1-Ia11 tbois & des ''iolo11s J a~
les. Liq t1eurs 11) y fure11 t ·pas.
éparg11ées, On bettvolt auffi ~ ~..,,.
K iij
!18 NIERCUF,E
da11s la pl û part l{es autre:9
Boutiques, dans les Cha111-
bres, & fur le Ijont 11iefi-ne,,
Chacun f ~- répondait l'un à
l'autre ; & les Pafl:1ns que
l~ on faifoir boire, fOrn1oient
à tous 1nor11cns de nouveaux
Concerts de Vive le Roy, &
Mon eigneur le Vt1tc de Bour-_
goine.
Comme Mr le Duc de
Montaufter eil: Gouvernet1r
de Monfeigneur le Daupl1inJ
il fe111ble qt1'il a.voit un doLtble
fujet de fè réjoüir. Auffi
peut-on dire que le coe11r dL1
Maifire avoit paffé da11s fës
_ G1\LAt~~1~. i19 .-_
1) 0111eil:iq t1es, q t1'ils efl:oie11 t
tous ani1nez de iàn ef prit .J &
que ja111ais les vifs n1ouve--
111cns d)une \1 e1.aitabl~ joy·e
n'ont G bien i1ar11 q tte fur
leurs viiâges. A voir la t11a. ..
niere do11t ils s'y ~bando11..o·
noient, on connoiiTOit aifé-
111e-t1t qt1'ils ne n1arqt1oie11t
rien qu'ils i1e fentiffe11r.
Q~elq11e éclàt gu~ait eu. la
] I r ' Ç, ,,. •1 !1: , - ae pe nie qu on a j_a1te) 1 11 e~ ..
.~_;J: ;;1loit poir1t ce· lt1vI des aob- rea-=-
bles trâfOorts que l,alléP-reffc l . ~,.
a }1roàt1its per1cla11t 11l;J lieurs
jor1rs dat1s tot1t cet Hofret.
Il el1oit éclairé d'u11 rrrand •t.:> '\
K iiij
120 ME 1R c:uP~ E
no1i.1bre de Flambeaux de .
poing de cire blancl1e_, & paroilfoit
le Pal~:iis de l!l A bon-a
dance & lie lJ. J oye ; de l' Abon
dance, 11on feulement
parce qu1il n"' efÎcJit permis à
pcrfonne tie pa!fer devant la
I?orte,, fans s1y arrcfter pot1r
boire, n1ais encor parce qL1e
11on rem11liflàir des Crucl1es
cle Vin à tot1s c~t1x du ment1
JJeu ple q t1!. ve11oient e11 den1antler,
& qLt :lil y av oit des
T~1bles drcffées en plt1fiet1rs
endroits? & c-le la J oye, parce
que dans la Çourt, dans les
Cl1an1bres, & dans toute la
-G·AlμJANT. 121
; Maif on, on ne voyait que des ·
~ emporte1nens de plailir, &
;; des Dances .aL1 [011 de route
~-~ fOrte d_,InfitL11nens.
1 ~
Le Vendredy 7. de ce
: n1ois, pre1niet jour des Réj
oiiiliànces, I\1ilord Prefron,
En\1oyé Extraordinaire d'An~
gleterre, n"'ayant pas eu le
1 C ' 1 I te 1n ps ae ia1re aes prepara~
rifs, ordonna q u "'on fifl un
grand Feu, el que ron diilriL1uaft
tiL1 Vi11 à tolts ceux qui
paiferoient devant [on Hôtel.{
Cela fur executé, & pendant
'111e le FeLt brûloit, on tira
\Jeaucoup de Fu fées volantes";·
..-.J
122 M;~ R ~r 1RP . 1 ~ J ,,..,.-J 1. ~ ... ,..,1 "iJ ..:&.. J ... -.A
Des Tron1petes fànnercnt
plt1:fiet1rs Fanfàres jufl1u'à
n1inuit , & il fe troL1va dans
l'!-Iôtel une fOrt grande a{:
fcm blée de Genti1si10111 r11es
}J._ t1 g lois , & au tres , qui l)e11-
dan t toL1t ce temps fL1rent
régalez: -de Vins de liqueur
qu10μ y donna Clî profufion~
Toutes les Fe11eflres, depuis
le ha11t jL1fqu·au bas, efroient
ill11minées de Flan1beaux &
I d@: Lan ternes., & 1) on fit .dés
ce jour-là tout ce qtte la pré-
• • •
c1p1tat1011 put per1nettre.
Le lende1nai11 Sa111edy, on
μiic aux quatre pri11ci11ales
GP~I~1\~lT. 12~
Croilées du devant de l1Hôte1
quatre (Trands Cl1ailis de
' o r .
Peinture tran11Jare11re, qui
L1~fo ient L1ne tres-belle Illu-cJ
n1ination au dehors.
0Jns l'u11 de ces Cha.ffis,·
at1 1)re111iei." A par.te1nent, 011
voyait un Hercule aflis fu ·r
des Tro11hées dJat--mes, rept"é.,
fentanr la Frat1ce, dont les
Ar1nes efroient at1 deif.:cs.
Dans 1' autre · Cl1affis de ce
mefi11e A t'arreme11t, il y avait
un Ne ptt111e affis fù1· une_
Co11c1t1e 111arine, avec fOn
Tricle11t à la n1a it1, re t1réfenta11t
1, Angleterre, & les Ar:
124 Tit Vfifn~ Re~~~·L lT.tR ~~
nies de Sa Majefié Britan'G
nique au àe!fusa
,.i\.u fccond A11arte1ne11r,
on \royoit dans le Chailis, ~a11
deffus de celuy où eftoit repréfenré
Hercule, les Armes
de Monfeigneur le Daupl1i11
& de Madame la Daupl1ine,
dans L1n 111eline EcL1flàn, au
bas duquel il y a.voit det1x
grands Daupl1j11sa Da11s le
Cl1a.ffis au deifus de celu y
qtti tepré[entoit Ne ptt111e,
on voyoit les Ar111es d.es trois
Royau1nes d) Angleterre, E-coife,
& Irlande, avec la Devife
du Roy d'Anvl.etcr4~c" .... '4Ïri (.,_") ,,
GliINJANT. 12)
Ditu eJ1 mon droit.
~ Ces Illuminations Î:1.ifoient
un rres-bel etfer. Auffi peut~
011 dire que les plt!s l·1abiles
Peintres de Paris- en ces fortes
dJOuvrages,y a voient mis
la main. Tot1t cela fut fait en
• un 1our. ~ .
Toutes les autrcsFeneftreS • 1
dudevantde l'Hôtel jufqu>au
: toit, fUrent éclairées dG Flam~
beaux &:. de Lanternes pein~
~tes. On fir un grand Fel.1;
t 11cndanr lequel on tira un
trcs-gra11d nombre de F11fécs
~ . ·volantes, & autt·es Artifices.,
''1J • ~ i On continua les P'-éjoüi!fan~
. ~~ . '
. · ...
' . ......- ( .
'
1 .. _ .. ~ i •. ·:-:r·
~~- ~
~L~~
~~·-~
1 • .- ·. ~
.. .. 1
~---!/
~. .. -~·:.
..-. r.1•: - L..., • -

I26 tE R,CUP.~I~
ces dans l)Hôtel, où il y a voit
q uan cité de Perfon11cs de
qualité, & une Troupe de
Hautbois qui joiia j ufqt1)à
• •
!111lllllt.
Le rroifié1ne jour,_ qui fut
le Di111ancl1e, on vit les 111eC.
mes Illu111i:riations, mais le
fet1fUt11lus grancl, les.Fu{ées
_volantes & Artifices en plus
grand nombre, Il y avoît des
Trompetes & des Titnbales
qui fer~oient admirablen1e11r
à finie 1' agreable f olen111iré de
cette Réjoüiffance.
· Il y eut des TaPles àreifées
pe~d~n~ ~r?is jour~ deya11.~
GALfo~NT. 127
l'Hoftel de 1v1r Fofcarini,Am-
; baffade11r de Venî{è. Rie11
~ n' e.fl:oit plus beaLt à voir que
;; cet Hofiel, qui efia11t tres~
t fi1perbe~ae luy-1~1eline, fem:
~: bloit recevoir t1n nouvel é- )i
: clat de la fi.1rprenante qt1an-
J tité (le Fla11.1 beaux de cire
~ blancl1e dont il eiloit éclairé" . .
~Les 1
·autres Ar11ba1T..1deurs & .•.ç..
~: N1iniflres des Princes Erran_·
·Î gers q11i fo11t icy, ont aufli
·~ ri1arqué leur joye, c11~1cL1n en
.1 i p~lrtict1lier, avec bcaucou11
,. de mag11ificence , par des
F.et1x , des Illuminations, de
!'·Artifice , & des libéralire~
~u Peuple~ · · --~ · · -· - __J
___..
12S · l.E F~ CURE
· Mr le Tellier., Cl1:inceliet
'
de France, a fait voir à tout le
monde corn bien il efl:oit [en~
'fiblc au nouveau bonl1eur
dont elle j oüit. Si fa tnodefiie
1n ,e1npefche d >e11trer dans
aucun détail de ce qu'il a fait,
il eil_ aifé de le concevoir.par.
la con11oi1Ta11ce qu'on a de.:
iOn zele pour le Roy, & de la!
fidelité qui l'a rendu digne l
du ra11g où il efl:. ·
Tous les Minilires & Se.,·
cretaires d'Etat, fe font figna, !
lez dans la m.ef me occafion, f:
Il y avoît u11e fi grande quan~ .
t. icé de Lumieres dans leurs• · ~ .
~ Jt ~ AN,.~ tiI\LJFil l · 129
Hofl:Cls, q Ll) 011 les eufl: pris
pot1r des Palais enflâtnet.
A uffi les voyait-on éclater
·:par deffus tous les autres Feux
~: 'lolfins. .
~ Mr le Prince Adolphe a té=~
rrioigné par de tres-gran des
~réjoüiOE1nccs la part qL1'il
tprenoit à l'allégreffe publi~
l.que. Il eft Oncle du Roy de
~ St1ede ~ & logé à Ran~1 boiiilf
let, M aifon de plaifa11ce aur~
;environs de Paris , liors la
~ IJorte S. A11toi11e~ Un nom--= t
ibre prefque infiny de Ltt-1
• • I ! ... •
_ 111teres ec1a1ro1t cette lv1aifo..tt
dedans & del1ors. Outre un
; 4ouft z(8~~- .~ vj -·
'1."
:~
~.
"' ~
~
;sr
11!1
;,!. ,
l ?·o '?2r_ ;t î{ R .i1~ . n E ) l V t ~J I 'k <tz....,.,A tl>~ ~
fort gra11d Feu qui fl1t allum~
devant la Porte, il y en eut
j un d'artifice, auquel ce Prince,
& le Prince iàn Fils, 111i~
rent le feL1 cl1acun avec 11n
Fla1nbeau de cire blanche.
ltatre Tables fL1rent fervies
avec beat1càup de magnificence,,
pollr un fort gra11d
non1bre de Perfonnes de quar
lité. Prefque tolts les Miniftrcs
des Princes Etrangers:
avoiertt efté it1vitez à ce Ré- i
gale. Tout ce que l'on def-. j
fervit fut· donné au Peur)Iep !
Les Hautbois & les Violons 1
~è firent entendre pendant l~
G ~~ ~ ~ N~~..,
J~i.,..ir·\l 1 • IjI
Repas, & la réjoiiiîfance finit
par le bruit Lies Boëtes, & le
diverti1feme11t des Fufées
v ola11tes.
~1ilord s·raffoed s.' efr fait
auffi ren1arqL1er dans fon
(~.artier pa1· quantité d) Ai·t
ifi ce, & par toutes les autres
cl--1ofes qui font co11noifire
q u~ on fe réj oiiit d 1
L1n gran~
bonl1eur11
Ivf J.da?11e la Princeffe ?via~'
• r. -,:~r· "' _, r1ar1e de vv 1rte111berçr na pas
l rf:' , l b ai11e ec11t1per cette ocçafi 011
,:le llonner des 111ar·qt1cs de
~~attacl1c111ent qt1~elle a pour
~a Fran~ed y OL!s fçavez, Ma ...
K yij ' -...........
~ ~~ '<"-~ ~n :'~u 1!-~ ~ l ? ~ 1~1'); *'-'i ~- ~ - i_.r . ~
) ~ ' "f1 ~ 3..-wJ .1. % ?-,..wl .~ ~ -~
clan1e, qu~il y a plufteurs an:
nées qu'elle eft à Paris fous
]a proteétion de Sa Majefié.
Son Hofiel , qui eit un des
plt1s agreables cle toute la
Ville, eiloit éclairé pa~· une
i11finité de Bougies qt1' on
avoit placées le long d'une
Galerie & d'une Baluflrade
qui regne al1 t~e.ffus de la Por~
te. Des Fla111beaux de cire
blanche eiloient allttmez au
deffus, & tout autour de la
Balufiradc. Il y a voit devanc
cette mef n1e Porte un Feu
d,artifice des 1nieux enten~
~us'J Il dura lon·gtemps, & fu~
!]AtmANT. 13?
tiré au bruit des. Trompeces
& des Ti1nbales. Vous jugez.
biep q t1~il y accourut g1 .. and
monde. Ceux qui eureptfoi~
pûrent fe defal tércr par u11e
· -Fo11taine ?e Vin qui coula en
abondance.
La mefine Princeffe de
Wirtcn1berg. a eilé télnoi11
des marques de joye que l,o~
a données dans l ~A.cadémiC
Royale de Mr Coulon pour la
NaiifJ.nce de Monfeigneur
le Duc de Bourgogne. 0 n
y fit t1ne efpece de Carroufel
, & ron y cot1rut la Bague
& les Teftes. L~Aîfembléc
~ . . , -
"' f{ t:i' ~ 1 ., 'i
que ce S pelta.cl~ attira fut fi
110111breL1fè , qt1e quoy quf!
tous les Manéges·, & les.1autrcs
lieux oLl. lc·s Exercices fe • • font ordinaire111c·nt, foitnt
tres-ij1atiel1x , on eut de la .
pei11e à y do11ner place à:·
to1Jtes les PeriOnnes de qua- 1~
lité qui fe préfenterent. Ce- .'.-
pe11dant l\t1r~ leS Ecuyers du!·:
L~_cfnay, du Guard & Ra .. ;:
cl1efort , aff ociez avec Mc~·
Coulon~ rcglercnt les cl10 .. :--
fes d'une rnanicrc qui en1pé-· 1~
cl1a le déf ordre. 1-fous les ~ : . .... ,
S péétateu rs furent contei-~s, .--·
~ curent f uj et de fc loi:ie~ _de~ t_.
,
1
..
s*"\ 3' ~ ~ ~ ~~ .
lJ J·jf._ L1 r\ 1~ i · I 5)
}1t::)t1nelletez qt1i leur furent
faites. ~1r le Prince d'Ooftfri{
è _,qui apprend ·fes Exer-
. ciccs dans cette fan1eufe Ac.a-
-dé111ic, fit prodiguer toute
lOrtc de Liqueurs , de Frt1irs,
& de ConfitL1re.s, & l'our ren-·
drc cette Fefre plus re111ar-q
uablc, il pria Ma.dame la
Princc!feMariane deWirte1n~1
berg fà Tante, de di!lribuer
deux Prix a u,il avoit defrinez
.l
pot1r les Vainqueurs. Le premier
efroit une ricl1e Epée,:
pour celLly de la Courfè de
Bague;· & raurrç- une Mon~
~rc d'or d\~ne façon fingu:· ·
1
i 36 iV1F: R c~·r. P~ E,
liere, pour celle des Tefieso
Les Genrill101nn1es qui le$
devaient difi-1uter, fire11t pa~
roifire à l'envy leur n1ag11ifice11ce
dans la beauté de
_leurs Plt1mes, & dans la ricl1e!
fe de leurs !-Iabits. Ce
n) eftoit q u' or & argent , &
des Rubans en 11rofufion.
Les Harnois de leurs Cl1e~
vaux en eftoient tout parfe~
mez, & à' Cl1aque changeJ
ment qu,ils en faifoie11t, il~
çhangeoie11 t de GarnitLl ree
1--es Daines qt1i eftoienc le
plus bel or11ement de l' Af:
~mblée., leur infl1iroient une
ardeu. r-•
..'.• -. (' G E ~ ~ }" ""~ ~ ~.lJ:iL~J·\;_~ 1-. 137
; ardeur qui at1g111e11ta leur
i adrelfe.On n,a pû me dire les
:: non1s de rous ces Me ffieurs.
\; Je i1~cn ay appris que quel~
~. :; ques-uns que voL1s trouverez
:~ ic}1· Je 11e leur donne auc11.11
~ rang .
.t 1',1r le Pri11ce d' Ooil:fi.. ife, . .,
~~ Mr le Comte de MontarnaL: T
. M[ le Marquis de Putanges8
Milord de Ma11deville de
, Mo11taigu.
M. le Marquis de Marigna:
11e.
·!!"
Mr le Chevalier de Velaux"·
fan Frere.
Aouft 16'1,,,.· K viij
.
138 ·~JIEF~CUR~E
Mi le Comte de Mérode~
Mr le Marquis de Dogue~·
• p1ne .
. 1v1r c.les Bois,
. Mr le Co1nte Diauler. ·
Mr le Comte Pl1ilippes de
K onigf nlarck.
Mr Coulon, qui-a efté Page
de la Cl1a1nbre. -
Mt de VilqLtenie. .
Plufieurs Trampctes firent
1' ouverture de ce Carroufel,&
continuercnt leurs Fanfàres
juf ques à la fin. 1v1r le Prince
d10ofi.frife remporta le PriK 1
de la Bague avec une grace 1
GAI.>,JANT. Ii9
& u11e adrcife, qui luy attircrc11
t r admira.rion de tout le
111011deo Enfuite 011 fit la '
C~t1r[e des T'efies. Mr Iè
i'v1 ar quis de Marigr1ane , &:
Iv1r îe Chevalier de Velaux
ii+ ·~··
!On Frere, et1rent r avantage
fi1r cous les autres. Ils enle~
verent cl1acun ht1itTefies e11
trois Couriès, C~tte égalité
avant re11dL1 la Viétoire in-

certaine entr' eLlX, il fL1t réfolt.
L qlte le Prix feroit doriné à
ce lL1y q.ui fer oit le 11lus de
1~e!l:es dans u11e {èule Cottrfe ..
Q~oy q t1' ils cob1rL1 ifent tous
l~·)-O 1\.ïl~n C R~ IJef i t~, r~ ~.-_.( · ~ ~
deux avec toute l'adreife pof: ;
fible, 1' Aîné fut le plt1s heu- ::
ret1x. Il enleva les quatre
Telles, avec t1n e j t1fi~{fe qui
luy fit donner bca11cot1p de
l'!üa11gesa. Le Cadet 11' en fit
Que trois. Ces de11x Freres
&.
font d'une des plus conGdé ..
rables ~v1aifons de Provence. J
& Moufqueraires dans ]J
Co111pagnie de Mr le Coin ...
111andeur de Fourbit1., Coin ...
ine ils font encor fort jeunes,
ils acl1event leurs Exercices,
en attendant qu"ils {Oient en
·écac de fè fi gnaler dans le fer<
JA~LAN~I~. 14i
vice du Roy. Mr le Marquis
de Mario-nane eut l'l1onneur
de recev~ir le P cix· de ta n1ain
de Mada111e la Pri11ceifc de
Wirtci-11 berg, qui le luy llon~
na de la i11aniere du 111onde
la plus obligeanteo La Fefl:e
finit par le Ma11ége que cha-que
Gentill101nn1e fit faire
au Cheval , qui lu y efioit
écl1eu par droit d'2.i1cicnncré.
Tout le r'1011de fçait qt1e l' Acadé1nie
de M r Coulon, paffe
pour l'u11e des mieux montées
qui [oient da11s Paris, [oit
pour le oora11d non1bre de ~ D ~
K ix
142 i EP~Cl P~E
bons Cl1evaux, f oit pour leltr
gencilleifc. Ainfi l'on peut
' 1 croire que rien ne 1nanqua
de ce qui pouvoit contribuer
à la fatisfal.é1:ion de l'Aifemblée.
·
Je poufferais trop loin g
cet Article , fi je vous no1nmois
tous ceux dont le zele
_a éclaté par les marques de
leur joye. Jcne puis pou.rtant
111,empcfcher de vous dire en
peu de mots:> de q l1elle ma~
nier Mr de S.aint Vallier a fait
paroifrre la fienne. Sa Maifon
brillait entierement de Lu~
•- - L..f
..... ..
w Gt\L~ANT. 141
n1icres depuis le hattt ju[-
q Li' au bas , & co1nme elle eil
au bout du Pont-roL1ge, &
au paff.10"e de tout èe qui 0 .
entre & fort du -FauxDourg
S. Ger1nain, il avoir fait mettre
tous fes Gens de Livrée
aux trojs avenuës, & lors qu~il
paffoit quelquJun, ils luy fai-fojent
boire la fanté du Roy,
de Monfeigneur le Dauphin,
& de Monfcigneur le Duc de
Bo11rgogne. Cette {àrte de
régale a ~uré trois jours , pen~
da.nt lefquels 011 a toûjours
bû & dancé à la clarté de -....... .
' .-
12:) tERCURE ~
deUx gra11ds Feux; aufquels
on adjoûtoit à toute heure de
nouvea11 bois, afi11 qu,ils du'"'
raiTei;it jufqutà ce que tout le
Peu pie [e ttJ il: retiré~
Mr le Duc de S. Aignan
cftant dans le Cl1atl:eau d' A·~
li11,gourt, que M r le Maré~
chal de Villeroy luy avoit
prcfté pour prendre des Eaux
de Forges, y rcçeu.t avis, par
un Courrier ex prés, de l'ac ..
coucl1ement de Mada111e la
DauphineD Il envoya aul1i- i
tofr un Gentilhomme en : '
~oux·, pour y témoigner fa
GALANT. 14)
joye, & fit fur le cham1) une
Ballade fOrt galante, qu'il
adreOE-i à rviadan1e la DUcl1elfe
de Ricl1cliett. A fOn
.~. retour il fit faire un Feu de- . .
...
;· vant fOn I-Ioft~l, & tirer i1n
· fort gran·d no~Tibre de Boë;.
tes; Un des {és An1is luy
;t ayant t1it comolin1ent {i.1r la . 1
qu~ritité de ces Boëres, il
luy répo11dit agreable111entJ
que s,il en avoir pû trouver
dav1ntage , il y aurait fait
111ettre le feu,& inef me à celle
tle Par1dore 1 fi elle Iuy fufè
tom bée e11tre les mains , ne~
14~6· . EP~CURE
.pouvant ie perfuader irqL1e
da11s le bo11l1cur dont la
France joüiff oir , il euil: pû
forcir de cette Boëte at1c11n
des n1alheu.rs donr on dit
qu-~elle - etlé autrefois re111 ..
plie.
Le R eél:et1r > & tous ceux
qui coin i1olènt ru niverfité.
n 3 ont pas efîé des derniers à
prendre part à 1, allégreife
commune. AinG on aveu la .
Sorl~o11ne toute illu111i11éeJ
& l1on a fc1it de grands ·Fet1x
dans ia Co11rt & deva11t la
Porte de cette magnifiq uc
-
. ~· .. :: ·r- : ·_ .... . ·~
G L AN T -sr .~ ~;-:~-~~-~ ... .. -~~ . . -~
~ • x-i ~~~ ).:~~
L\,J,/~ .L • . ,. • -. -~--1~
Ma if on. Le College Royal
de Navarre, ceux du Plefiis,
de Bourgogne:> d'Harcourt,
& de Beauvais, ont fait aufii
paroiflre let1r joye ; & les
Ecoliers de tous ces Colleges
ayant jctté beaucoup d'Ar,.
tifice, & fait diver{ès réjoüiffances
aux cris de Vi7Je le
Roy_, -et) Mon eigneur le Duc
de Bourgo<-~ne _, on ne peut
douter que ces Concerts ne
fLt1fent trcs-éclatans , efrant
co111pofez d't1n nombre in ....
finy tie Voix qui n~av~ie11t
point d'at1tres n1cfures qu~
l'emporten1cnt de leur zeleq·
Cl1.acun f ai fan t paroiilre la
joye qu~il avait de la NaiC
fa11ce du nouveat1 Prince_, &
fe [eïvant poL1r cela des cl10 ...
fes qui .regardaient fon employ,
Mr de Lully a crû de ...
voir donner l'opéra au Pu~,
blic. On y entrait par t1n Arc
de trio1npl1e~ & c'efioit veri ..
tablement rriompl1er, que de
pouvoir paffer par deifou~j
tant il y avoit de périls à efiùyer
poLtr y parvenir. On
pourroir dire qt1~il y vi11t un
Monde entiero La diférence .......__ ·-
a1e
GALANT. 121
de ce qui s~eft t'réfenté de
l. Peu pie à la Cotnédie & à
~ l~O péra, quand on luy a d~n-
·;.. né (_~ratis l'un & l,aucre , fait .
l co11noillre la grande fortt111e
i que le tnérite des Ouvrages
:. de Mr de Lully luy fait fairco
! Co1nt11e il efr le plt1s l1abile
t qui ait jamais paru en fan
f genre, il efl: bi:n jufte que
le Pt1blic le diftin gue par
'. l' e1npreiTeme11t qu,il a de
? voir cc qu'il fait. Apres la
Re.préfenratio11 de Pefi ée, le
grand Portique par de1Tous
lequel on efioic entré, &
t1e~x 0 bé~ifques qui eftoient
Aouft z(S~. L
-
122 :rv1 RCl~~JR~E
aux deux caftez, parurent
tout en feu, & u11 Soleil s' éleva
peu à peu. att dcffus. Ce
Soleil eftoit co111pofé de plus
de mille Lu111ieres vives., cltefl:
à dire fans efl:re couvertes"
011 tira ·en fuite plus de foixante
Fufées d'hon11et1r les
t1nes a1Jres les autt.. es, & 1) on
fit couler jufqu'à mi11uit une
Fontaine de Vin, qui confola 1
pluGeurs Perfo11nes de n,avoir
pû ei1trcr à !'Opéra.
Dans routes les occafions,
où il a eilé queil:ion de n1ar<
l t1 er {à j oye pour toue ce
qt1i a reg3.. rdé la gloire dbl
.
.'
f_ 1~,oy , Mr le Brun. n~ a jamais
l manqué de fe di.ll:inguer.
·~- Vous vous fot1venez du Feu
.;·: d,~A.rtifice qu'il fit faire, &
( dont je vous envoyay le Defr-
fei11 gravé, quar}d Sa Majefté
'. don11a la Paix. J)ay à vous
: parler at1jourc.-l,l1uy d3un a~1-
tre que vous trouverez be.:ltlcoup
pius conGdérable. I~a
nouvelle de la Naiffanc;:- de
MOfeignettr le D11c de B()Urgog11e,
ne fut pas j)lu roll venuë
aux Gobcli11s, que rous
cet1X de ccr. H of îe l F~ o} al, &
fur tout M1 le Bru11, l]tlÏ en
c:fl.: le Direé1:et1r , vou L,~ re11t
. L 1i jJ
I·24 iE R CUF~ E
faire connoifire au Public la
joye qu~ils en reffe11toient,
par une Pyramide de feu de
quinze pieds de 11aut, qu'ils
allulnerent le fOir dans la
Rt1ë. On fit c.ouler une Fontaine
de Vii;i juf qu'à 1ninuit.
On eut foin de régaler tous
ceux q11i fe préfenterent, &
on 11~y épargna rien de ce
qt1i pouvoir entretenir la réj
oüiffa11ce. Le lendemain on
alluma un alttre Feu pareil au
pre1nier, & l'on fit les 1nefmes
R.égales à tout le monde&
Co1nme cette Fefte devoit
~f~re continuée trois jours,
.- .
G -~ I ft N· T ~ _.
y irl\ ~-,Al _ · 12)
on eut le tetnps d'élever pour
le troifiélne une inagnifiq Lie
Décoration deva11t !a Porte
de I 'Hofrel des Gobelins,
pour fèrvir à. t1n Fet1 d"artifice.
Cetre Décoration, qui
efloit de ci11q11ante pieds de
l1auc, & de quarante-de·ux
de large, repréfënroit la Façade,
ou le Portail du Ten1 ...
p le de 1) l 111 r11 or ralité. Ce
Te11111le_, de figt1re o&ogone,
eûoit or11é de deux Ordres
dJ Arcl1iteél.L1re ·ru11 fur t~autre,
le iëco11d Corinthien, &
~ivoit trois Portes dans trois
difércns pans de roaocron,.. b ~"
I~ lij

,
126 fvlEP~C . RE
Au de1fus de celle du milifu;
plus élevée que les autres,
eftoient les Armes de France
"\ -
dans Ltn Globe ib . ûtenu de
Dauphins, acco1npagné de
Trophées: avec des EfCJa-ves~
Au delfous efioit le Bu!te de
MonfèigneL1r le Daupl1în, &
plus bas, les Ar111es de Monfeigneur
le Duc de Bourgo4&0
gne.
Les deux Portes de5 caftez
efioient occupées, !June par
Ja StatL1ë d'Htérct1le, l 'aucrc
. , i1ar celle de Minerve , le~
Pied-d, eitaux de marbre, &
les Statuës d'or. Ces deux
. -
.. ..
•' ·, .... G f'\L,1~t\_NT. I27
Divinitez eftoienr mifes 1~
co1111ne pour défè11dre ]'entrée
du Ten.i11le, & ne la lailfêr
libre g11'à ceux qui par
leurs vertus fe fëroient r~_117"
dL1s dignes d'y avoir -~Jlace.·
C' eft cc qui a voit do1111é 1it:ll
.l.
d~ écrire i tlr Je P ied-d\;ftal C11. 1
lettres djor, dt1 coflé d'I-Ier4
ct1le, Portce patent 'V,~rtvtti _, &
dt1 collé c1c ~~,.1i11cr\1 e, Proc11I
hinc profani.
E11rrc les lJilaftres, en qtta ..
trc en.droits '-1iférens, cfl:t)ien t:
des Ovales ot1 Cartoucl1es
Dcvifes t~1ites par N.lr l,Abbé
T .,.. .. ~ ..
L lllJ
12S lv1E P~ CUF~ E
Tallemanr le jeune, lnten~
dant des Devifès & Infcriptions
des Edifices Royaux.
La prerniere efioir un jeune
Lyon, avec celi paroles d-'Ovide,
Nominibtu generofus a'Vitis.
Ce je11ne Lyon efl fier
dés fa naiffance, & ne {ë promet
pas 1noi11s de fOrce & de
genérofiré qu1ont cet1x dont
il fort; ce qui convie11t affez
bien à Monfeigneur le_ Duc
de Bourgogne, qui {uivra
g1oricnfe1nenc les traces de
fcs A yeux,& fi.1rtout du Roy,
dont il recevra fOn illt1Urc
éducation.
J \ ... ~
Gi~\ImANT. 129
Urie Ft1fée volante f:1ifoit
le Cort1S de la fcconde De~
vife. Elle av oit ces inots pour
Aine 6Juo nen accetito &rdore
' ~ lJT
feret1trf IJour dire que de met:
n1e que cette Fufée qui a. en
foy une n1ariere combufiible,
brillera dans rair dés
9u"' on y aura 1nis le fel1. Mon-
{èigne11r le Duc de Bourgogne,
qui a dans les veines le
Sa11g illuftre de Lo ü l s LE
GRAND, fera briller fon nom
& fes vertus, quand Sa Majefl:
é y aura adjoûté fes le~
~ons & fes exem1-,les. ..
La troifiéLne eftoit un L ys1
PRC~~n ~ Ijo ~- ~~UK~
avec t1n autre petit Lys Beury
f orcan t de fa tige, & ces 111ots
d~Ovide, Patrij candorit Imago.
Ce jeune Lys efi la vraye
I1nage de la blancl1eur du
Lys dont il eft i{Jrty. Mon~
feig11eur le Duc de Bourgogt1e
fera at1fii le vray Portrait
âe la ca11deu.r, c-' cil: à dire des
vertu.s cle l\1onlèigncur le
Dau pl1in fon Pere~
Dans la der11iere Devife
on voyoit 1111 Aigle inontrant
le Soleil à {On Aiglon~
'
41
Ces paro1es ttrc' es d'H orace
1L1y (crvoient d~ Aine, Dos m-a~
gna P arenti5, pour faire co11~
.. . -~- . ,-:
- ~ ·.. ~ -· ri GALA T. 1'j1·
11oifire que con1me cet._ Aigle
ne pet1t dOner un plus grand
li.éritage à fon Aiglon,que de
luy faire co11tetnpler le Soleil,
dont la lu111iere luy co1nrnuniqt1e
la force qui le re11d.Je
Roy des Oyfeaux, Monfèignettr
le Dat1phin i1e peut
don11er au Pri11ce iOn Fils tin
l1éritage plus ricl1e, que de
luy do1111er à conte111l1l.:.r fOn .i
A ycu 1, l1on t le fi t1·1bole eft le
S oieil , d' 01î il 1111ifera toutes
les vertus qui le rendront
un jour dig11e d ~eftre fan
Petit-Fils.
Sur la Cornîcl1e L1u i1re~
1j2 iEF~C? RE
mierOrdre, régnait une Baluftrade
d'or, & .aux deux extrémitez
eiloient pofées deux
Figures, l'.un.e de la Juftice,
& l"aL1tre de la Pieré. Le milieu
plus élevé, poi·toit t1ne
haute Pyran1ide ornée de
Pal111cs, qui renferrnoient
plL1fiet1rs Aaions héro~ques
de Sa Majeilé. Au haL1t deJa
Pyramide el~oit l 1 Imn1orta ...
lité, tenant en [a 1nai11 un
Cercled'orétoilé pour en- cort·
ronner le Roy, dont le Bulle
efèoit placé au bas fur le de~
vant dt1 Pied.cl' efi:al. 011 avoj t
environné ce Pied- d,efial de
t.j i
GALANT. 111
Tropl1ées , & r~ on y voyoit.
deux Statuës aux deux coftez,
l,une de la Gloire, & l'autre_
de la Valeur. Le refre de la
Balufrrade efioit couvert de
Tropl1ées, avec deux grancls
Ovales qui contenoient deux:
Bas~reliefS; dans l}un defquel.
s on avoit 1·epréfenté
-Hercule fe repofant de fes
travaux, & fa.ifà11t voir fous
fes pieds quantité de Monftres
défaits. Dans l'autre efroirMinerve,
triom pl1a.nte d~s
Vices. Ces deux Divinitez
qui défendaient en bas l'en-
~rée du T e111ple , donnaient
,.._...
i54 tERC PlR
à entendre en ce lieu-là , que
ceux qui par leur vertu a ...
voient merité d3y avoir places
joüilfoienc enft1itc d,une parfaire
tranquilîté; & c~efl: ce
qui avoit donné lieu d2écrire
en lertres d'or fous le Bas-relief
Li'I-Iercule, ces i11ots rirez
de Virgile & n1is en conrrefe11s,
Tttndem dat cura quietemJ
pot1r dire qulapres beaucoup
de travaux , enfin les Héros
trouvent de la trâquilité. Sous
le Bas--reli~f de Minerve, on
avoir n1is ces 1nots auili de
Virgile , P lacid,i. pace quie citJ
pour montrer que _la y ertu,
' .,.~
~ I ,,~·
·apres avoir eité bien exercée,
trouve enfin le repos où elle
af pire. Derriere cette Pyramiele
& ces Tropl1ées, Figt1 ...
res & Bas-reliefs, 011 voyoit
l)riller le fecond ordre de ce
Tetnple. Il cfioit Corintl1iên,
les l)ilafires de Marbre, avec
les Bafes & les Chapiteaux:
dJor. Dans le milieu une
grande ouverture en arcade
efi:oir prefqt1e cachée· par la
Pyra111ide , & ce qui l'accom
pagnoit~ Il y avoit dcuJ:
grands Tableaux dans les
· det1x autres P~ns qui eiloient
plus c11-veuëo Le prcr11ier ~~
Ij6 1ERClJRE
ces Tableaux repréfe11roit Ja-
(on , qui enleve la T oif on
d~or; & l'autre fa.ifoir voir
Tl1efée, Vainqueur du Mi no ..
taure.
Le grand Edifice finiffoit
pa1· t1ne Balu1lrade, avec · de
petits Pied-d~ eftanx, d'e(pace
-en ef pace_ Sur ces Pied-dj ef.
raux efroien t des V .afes à l'an ...
tiqt1e, d'où il fortoir des Râmes.
Tous les environs ef.
toie11~ ornez de Tapi:fferie &,
de ··rableaux , repréfentant
d'un cofré les Allions héroi·-
ques du Roy; & . de l'autre
toilé 1 celles d'Aléxandre,
... ' --A
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' --:· ,.
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1r · <1 "·I~ i,11J.I 1'1. ,\ . 'jl : ' 1 1t"•· .. . , -41- '1!
.. ·, ..... ,,, ... Il..
-' -
-
-1 f. (.
Gft~L, ANT, 157
Cotnlne je vous envoye le
D cff ein gravé de cette repréfenca
tion, je ne1n'attacl1eray
point davantage à le décrire.
J>ourpeu que vous ayez d~applicatîon
à l)exarniner, vous
découvrirez fort aifé111ent le
foin partïculier que Mr le
E.r Jn a pris· de coLtc cet Edifice.
"'
t1oy qt1e ce Temple de
l, I111111ortalicé paru{\: rres,.
bea~ pendant le jour, & que·
l'on ne pufl: sJi.maginer qa~il
y manquafi rien de cc qui
pouvait luy do11ner de 11 ao-ré ...
j_ t) '
ment; le ioir, lors quel' Art~:
4 ou~f1 .c 68 z°-' M
138. iERCURE,
fice fit paroifrre un Soleil q t1i
s'éleva peu à peu jufques au
lieu le plus étninent l & dont
les rayons, étendus de toutes
parts, allun1erent le Feu d1 ar~
tifice, qui fut précedé du
bruit des Boëtes , du fondes
Trompetes, &:. du Concert
des Violons, le tout reprit un
nouvel éclat. Les Illumina- ~ i
tians; & les F·ufées, avaient
efté dif pof é·es· d'une manicre
qui les empefcli.oit de cat1fer
aucun. défordre dans l' oecon
nomie de cette rc_pré·fentation;
& outre les effets que
·~~~ A:~rifiç~ fit e~ !'air , ~~ ~~~~ ..
~ ~ .. r
r'1 ~ î ~-z. N < I ~ ·~~
~.J. Fl Jv~ r~ ~ . :S 9
vit encor à rendre l'ordon- \
nance de ce Ten1 ple plus
granll , & plus n1ag11ifiqt1~
qu'elle 11'avoit paru tout le
.. JOUr.
L'on tcr1nina Cette Fefte
par un autre Feu de bois en
Pyramide pareil aux pren1iers.
Il fut auffi allumé au
bruit des Boëtes, & au fon
des Violo11s & dts Tro111pc~
tes, & ei1tretenu longtemps
pot1r éclairer une G bcll.~ nuito'
011 tint table ouverte, & 1)011
fit couler, co1111ne_aux deux
jours precéclens, rine Fon_,,
. 1 ' I~. . .rt': .ra111e (1e v' i11 3 q u1 ne ce-.t12J
.. . .& _ ......
~Ji ij __.
,.., .
"'- ~r: 'O r JRT':' --i40 ivi {.,~ r"1-c"l._ ~Â
point jufqu'aU lende111ain ..
A prcs tin (i long Article
des Réjoüiffa11ces de Paris, il
femble que je n'aye plus rien
à .·-vot1s en _mander ; cepen •
dant je n·aurois encor fà.it
que con11nencer, fi je fui.
vois l'ordre dequelquesRélations
qui ont parlé des Marchez,
des Ponts, des Places
publiques, des L1ais , des
Ruës , & des Particuliers.
Comn1e la fin de chacun de
ces Articles qtti parleroient
tous de Boëtes, dj A'Itifices,
d 'I llu1ninarions, & de V in diftri~
ué, fe1·oit plus a1nplc que;
Gf'-LA~~~r. 141~
le corps, qui ne contiendroic
que le nom du lieu (ce qui
fèroit repercrcentfois la mefme
chofe ) je ct·oy devait
prendre le party de vous faire
une peinture generale de la
joye qu'on a fait paroifire icy,
& de ce qui s,y c:it fait d'extraordinaire.
Je commence
par les Illuminations. Elles
n) ont pas efl:é feulement de
Lan ternes , & de Chande Iles
fur les · Fenefl:res, mais ; de
Flambeaux de poing de Cire.
blanche, de Falots , & d.e
La1npes de diverfes fortes.
Ces Lumieres eftoient cm •
.... - ... ' . -.. .. • . __.1
14~ ERC -RE
ployées de deux façons. LeS
unes étoicnt vives,c' eit à dire,
qu~elles n'eil:oient enfèrmées
dans aucunes MachinesQ
Celles - là rempliffoient des
.eal\s de ~iuraille, des TerraC
fes, des Cornicl1es, & cout ce
qui les pouvait recevoir. On
voyoit des Flambeat1x -cle
poing faillir des Feneftres;
·da.ns de riches Bras, ou dans
des Macl1incs faites exprés,
peu de Bras efta11s propres à
contenir des Flarnbeat1x <..-l~
poing.Les Falots 11aroiifoie11t
jufques fur les Cheminées, &
!~~Lampes cfloient attacl1ées
GAl~ANT~ 14î
contre les inurailles. Les Ma ..
cl1ines qui couvroient ces
Lutnieres en beaucoup d1endroirs
(car e11 d' atttres on -~fi
av oit 1nefié lesLu mieres vives
avec les Macl1ines) repféfentoien
t des Figur~s qui rempli!
foienc des Croifées cntieres,
des 0 bélifques, des-Allégories,
des Pyratnides, des
Devifes , des Armes , des
Inf cri ptions à . la gloire du
Roy, & de tc>ute la M1i(?ii.
Royale. 011 voyoit ot1trc cela
des Grour>cs _c\~ L,in.t .!r11es, &
des Macl1ines tn i)uv antes 3
roul~tntes & tol1r11a11tcs des
....... . ' · - .. · -. ...... rvM ___, ,_.
1
.. ~
.... 1 ~ ........
144 lERC:: RE
Lanternes [ufpenduës at11nilieu
des Ruës bea.ucou p plus
haut que les toits, avec des
lettres de feu ' où r on difiîn~
gL1oit Vt'Ve lé Roy, con1 me {i
1, on et1ll voulu porter la gloire
de Sa Majefié jufques dans
les Cieux. Enfin il njy a forte
de Machine propre à illu1ni.,.
~iner que 1, on n'ait in1aginée,&
pluGeursen onr1nême
cl1angé trois .. oit quarre fois.
Tel qui n'avoir jamais fait de
Devifes fn inventoit ~ & les
Femmes mêmes cl1ercl1oient
des fujets pour donner aux
?cintres, qui rcgardatTent la
Naiifance
"
G!1IN,A~~T. 14)
N a.iifance q uJ on ce le broit"
On voyoir avec cela, les Terra!
Iès de plufîeurs Hôtels
re1nplies d'orangers entou.:
rez de Fla1nbeaux d)argent
o-ar11is de Lumieres, & des
dus au de!fus des BalcoilS ...
pareille1nent ornez ·de ver~
dure , ce qui prodt1if oî t u.n:
effet tres-agreable, rien 11:. ef..
ta11t plus beau gue les Lumiercs
avec la Verdure. Auili
des ParticiiliCrs· a:voie11t- ils
fait des- Feiiillées avec des
bra11cl1es c1u.Jils avoier1t ei17
vo~1,é coui1r~~r ·~ l:a c i
l. ,,.. "' ~ j a.111 p~~~
t10 ,;1tI ~~lj)-t ~~
./2 · ,.,·~j r 1 o o .,l{J. 1 ,,~
.
146 Î\'IERC RE
gne' & r on a veu plufteurs
Bateaux fur l'eau garnis de
Verdure, de Lun1iere, & d' Ar.
tifice. I 1 n ~y av oit d"' aillflurs
prefqtie point de Ruës, où.
quelque Lufire de c1 .. iil:al ne
fL1fr fufpendu. La plûpart ti~s
Courts que les Paifans pouvoien
t voir, eftoient auili fore
illuminées~ Joignez à toute~
ces chofes la clarté des Feux,
& celle que produit l' Arti..
fice. Coi-11n1e cl1acun en a.. .
voit allt1rné deva11t fà Porte
avec une tres-gra11de rét;u ...
larité, on en voy'"oir deu~
i:aags da11s toutes les Ruës~
Ces Feux e!toient Coupez
d~ efpace en efpace par c-eux
è~Pi.rtifice ·qL1,on faifoit joüer
devant les Hofl:els des gra11ds
Seio-net1rs; car ce qu·i auroic
cfrl autrefois un FeL1 d\1rtifice
p11blic, en efioit t1n d'une
gxand, Ma.if on 1;articu1iere~
PluGeurs Bourgeois avoien-c
tncflé de r A rrifice parrn V les. - J
Fct1x co111pofez de Bois, &
l'on n'entendait de rotls cÔrcz
que bruit de Pecards & de
Fu fées. Outre celles que jet- ..
toie11 t les G cns -dt1 co111 t11t1n .
.) - -
le·s A ppre11 tifs de tou rcs for_
tes de lYlefiicrs, & les Do-
N ij ..
1~ .. 8 1'/IEJP~CUR~E
111eftiq1..1es des l)erf on11es de
-qualité, ( ce qui prodt1ifoit
une pluye de feu, s'il cil: per-
111is de parler ainfi, ) on .fai{
Oit à t~us mo111ens. des dé_
charges d 3 Arn1es ; -& les
Femmes , aprcs avoir a.p..,
pris à tirer des Fu[êes , fe
hazardoient à tirer des PiC
tolets. Des Partict1liers a-voienr
fait dreffcr en quel.
qt1cs enclrdits fdcs Cordes
qui traverfOient .la Riviere.
o·n rnettoit le Feu à des Fu ...
ftes volantes, qui efl:ant at-tacl1ées
à ces (~ordes, cou~
.raient deili1s avec la 1ne!i11c .
~ ~ ~ ~ 71f- ~,...r
~ T ;."':::.~ ~ t~ ~l J • I A 9 - s . . _. J .... .. '1 ..t .. I ...
""'l .. ir.,,..,,. ~ .;JI- .> ... ·>. _1 ~ • !
ra11i<.~ité q Lle fi elles ct11Tent
efré ei1 l~air; & co1n111e ~Iles
allu111oient d';.1utres Futees
})lacées al1 bout de la Corde,
& que les der11iere.s alloient
dt1 cofré do11t les. r~re111ieres
eJloie11t parties _, on cro)1oit
que les tnefn1cs retot1rnoie11t,
ce qlti a fait faire plt1Geurs:
gaget1res. Voila de -quelle
11lar1iere Paris eft-ojt au de~
l~ans. 011 V0)70it da11s cl1atJUe
1Zt1ë, tJ.nr :n l'air qt1\\
terre, cit1q l)eripeCrives de ~
Lu1nieres tot1t-- à--la-fols fca-
' -:J voir , deux Lies 1-:eL1x q L1i ef~
toient dei deux collez deN
iij ~
-
150 MERC~URE
vant les Maifons, deux des
lllun1inations qui éclairoient
les Fe·nellres, J. & une autre
cl es La.ntcr11e s & Macl1ines
qL1e l'on a voit flJfpenduës~
~-tan c a LI del1ors) cette ViileJ
quoy que la plus gra11de dt1
lv1cJ11cle, ne f'aroi!foit que la
l\.1acl1ir1e d'un F ett d'artifice;
les Fu{Ccs vola11tes qu,on tiroir
de to11s les I-Iofl:els, &
que des ParticL1li~rs 111efl11es
f · r · tl 11
111.01eL.1t tirer_, pot1var1t e11.:rtl
~ prifes pour les Fufées de ce
Fet1. Ceux qui efiolent à
t1 uelqt1e difrance de Paris,
e11 voyoient à chaqL1e i11{~
~
tr.J.. P~i .î~ .i~ · \Ni ~~ · I)I
tant voler en rair des centaines.
Les Villages des enviro11s
eftoicnt aufli tout en
feu, les Païfàns et1 aya11t allu
111é d) eux -- niefines , , dés
qu'ils avoient fçct1 la Naif~
fàr1ce de M 011ièignet1t· le
Duc de Bo11rgogne.
T-'es P'"éjoiiiifa11ces ,te Paris
n ' ont pas e1~rJe bo rne'e s aux
Feu):. LesTi111bales)lesT1·om ..
i1eres) les \liolo11s·~ les I-Iautbois)
s'y fot1t fair entendre de
toutes paers; & leur bruit
111efié ~ cc-luy cles Fu[ées, des
Ar111es à feL1, des Boëtes, des
Accla1nations publiqL1es, &
N iiij
~/ï1:' n (....a1~ ~n T 1
I)2 1 ~ i r:J 1~ ~.,i LJ .t~ ~
des cris dé Vive le Ro11, &J ...,.j
toute la Maifon Royale , for-V
. moic enfet11ble u11 concert
qu~ t1e peut efl:re entendu
dans aucune alttre VillC du
n1oade. Le non1bre des TableS
qni eftoient dreiTées de-·
va11t les. Maifo11s, & (lans les
Boutiques, eft une cho!è qui
pa.lfe totttc croyance. Il y en
r.. voic qt1i oecupoient prefq
ue la longueur des Rt1ës,
On fe réoondoit des Fenef: l.
rres le \Terre à la 111ai119 011
arreitoit les Carroffes q Lli paf~
f oient pot11· faire boit"e toLttes
~e~ ~~rfo11nes qui ~ftoie11t
G A!!" A f1,i.l"T l' ' .L - ~I l. !;_ ~ ~ _l • } )
àeda11s,Hon1raes & Fen1mes,
de quelqt1e qL1alîré qt1
1elles
fUffent; & quand il n°y a voit
plL1s rien da11s les Tonneaux,
011 v i11ettoit auffi- tofl: le feu J
da11s le lieu 111cfme où l'on
avoit beû , pour faire voir
q L1' ils v ~t1 oien r d' efl:re vt1i~
dez. 0 n. s\:?f!oit ·fervy ci1
beau cou 1) d' e11droirs de cent
111a11ieres i11génieu{è s ~ pour
y faire des Fo11taincs .d.1oà
coulait le Vi11. I 1 fe111 bloit
que cette Liqucu.r_, qni d)ordinaire
cauiè des q uere Iles,
11javoit ~-,lus qt1c les qualirez
i1ecef1~1ircs pour exciter feu-~
I)4 ERCVRE .
len1e11 t la joye, puis que pcn~
d~111t t.es RéjoüitTa11ces pu .. J
braffez, & ont 111is 611 ~t Jeurs i
1 l diférens. Il v eut d~s Ma[ j
J
ques en beaucoi1p de lieux;·.
des s~ils i~rcfque _p::1r tout' ~~ l
1'011 t1ourroit ine{l11e dire ql1e '.
toL1t Pdris eftoit con.1tne u11e : .
Salle (le Bal. La fJlûpart de "
ceux qt1i fo1~t En{éi[~11es de \
la Cot11pag111e de leur Q~1ar~ 1
t i e r .:) a V 0ie11 t 111 l s 1 e L1 r D ra oa
peau à leurs Fenefrres, & d()Jl·
11oient à boire deif ous. PlufieL1rs
jeunes Bot1rgeois s'e~l~
~ant alie1nblez , co11111ofe-~
~ J;..-
"t il ·r A Nrf ; GJN\~~t4r\ • 15)
·lrcnt utle Compagnie de
/JvfoL1fqueraires ~ & com1ne
f gris~1eli11 }JlaitC11t à Ma.dan1e
;1la Daupl1ine, ils en tnirent à
:,Jeurs Cl1apeaux, à 1e11rs Cra ....
. ; vctres, & à leurs Noeuds d'é .. '
: paL1le , <3~ {è p rot11e11eren t ainÎ
fi par la Ville Ta111bour ba.:
tant, & le l\1ou[qL1et fur l'1é-
· .i1at1le~ Les Réjolii1Îci11ces n,é_
clatoien t guéres moi11s pencla11
r le j ot1r. Il y avoir des
B~1ls ot1vcrts dés l')apre[dî11ét~,
& ci1acL1n faifoit fervir la Collation
à fes A n1is. Il fel11blOit
q.t1e les Divertiifc1nens a~g~
'
l)6 ER {~u~Ri:? ,....! ~ ......... 1 ~ -5~-t
rnenraffent cl1aqt1e jour. Les
Peres do11noient à leurs En"' .
fans deqt1oy {e réjoLiir, les
Maifl:res à leurs Domeflj_.
ques, & les Arti(àns à leurs
Garçons , & à leurs A pren ...
tifs. Plu.heurs ont fait con ..
noiftte leur j oye, & ben y le
Ciel par des i11a11ieres ot1po ...
fées. Ils ()fit do1111é des i\.u-j
mânes , & fait l1abiller d~s
Pauvres; & certaines Gens,
qui dans u11e autre {~iifo11 auroient
fot1ffert qu!t 011 les aflii:
tait, faifoie11c des Iibéralircz
i1ot1r rendre gracc:s à Dieu
de la Naiffa11ce du Pri13cc, ..
..
GAL~iAN·T. 1)7
Outre les grandes largetfes
que le Roy a faites aux Prif01111iers
de la Conciergerie,
ils en ont at1OE reçeu beat1-
coup des Particuliers , ce
qui leur a donné lie11 de faire
de gra11des Réjoiiilfances, de
n1anîere qu'on euPc pris C€
I.ieu>oùla trifteffea coûtume
de reg11er, pour le fejot1r des
I)lailirs. A.infi l,on peut dire
qL1e les Pauvres~ qL1e l~s PriicJ11niers,
.que le Peuple, &
les Per(Or1nesf de qualité, ont
tous 1narL1ué les n1efi11es empreife111e11s
pour fe réjoiiir. -
Les tr a11ip arts de j oy e q u~
158 . 1 D.t~~ R~ ~~i~~·~ ~i URE 4 .·~ .
ceux de la Place Rova!e ont ·
"' fait éclater, ne peuvent efi:re
décrits, non plus que !,éclat
de fès Lua1ic:res. La fi1né- ~.
trie des Maif 011s don11oit de i~~ ,
la iégt1lariré à . cc S péétacle f
.~e feu, & rien nlcftoit plus f
agreable à la veuë. Outre la r::
clarté qui partait des Hôtels :,
éclairez depuis le l~aut ju{: :.
qu>au bas , le Parapet que .
l)on a fait depuis peu autour ·!;
Ele cette Place , paroiffoit ~
tout lu1nineux. Il y avait
de petits Canons à l'Hôrel de
Ricl1elieu , qui n'ont point
ceif é de fe faire entendre talX .. . , - ..
: tJALANT. 159
ces. Vous fs:a vez qtJ 11 -efl: fi_
tué dans cette Place, auOE-·
bien, que_ les Hôtels de Chau,.
nes, de Duras, & de Dangeau,
où l'on a fait des cl1ofes
extraordinaires. 011 ne sJ efl:
pas inoins difringué àllHôtel
de la Feuïllade, & 1, on dèf011
ça ju{ques à fept ou l1uit
ni11ids de Vin à lJHOrel de Vil~
lero}T· Les Fc.fres furent pref:
que égales chez routes les
IJerf01111es de qualité. Les
Violons que Mr le Prevoft
desNiarcl1a11ds a voit en Voyez.
dë111s le Jardin des Tuille~
~
.• T / 14 iTJ:1 n (~1r 1-r.~ 1:i'
i.00 iV ~~· ~'- ..... ~1U ii~ L;..r
ries·, à la Place Royale, & en·
plufieurs autres endroits de "
la Ville , 11~ a voient pas 11eu 1
contr1ti bu eI a\ mettre 1e p eup le :'.
en joye; & ce qL1i efl: aifez :;
[urprena11t, c> eft que dés les
trois pre1niers jours, desPat~ .
ticuliers firent de tres-beaux .·
. ' ' Fet1x cl~ art]fice malgré le peu ;
de tcrnps. qu'ils a voient pour .
les faire préparer. Si 13 on con4
' fidere l'an1our que 'tous les
Peuples de Fra11ce onr pour
leur Roy, l'on n_e s~ éto1111era
point de toutes ces Réjoliifl1nces,
& l,on fèra ai[ément
perfuadé qu"on les yerra toû~
~} ~
i. ."l",.-
1 ..i..._·
-::/~ ~ ~ ~ ~ ~ ?."~ /
·:.·,. :r ' s-~ ~ .-= ~ '-1..r ~ ~ T' r >J. \,. $ _}_~r ~ _5.,_a,J f'"t-. .t "! ~ .i ~ j_ V
1 • .. • . , ..
. :)es ct1ofcs qu1 don11eront
~.:quelq~1e fOrte de fatisfadio~
:~:il LolÎIS LE GRAND. rf'out
• -~ a.
J:ce que je voLts puis dire, Ma-
;'.:~da111e , c'efr q t1e les bons
'. . "t. /.\
. . ' . . ..
ii~Franço1s n 011t pu vo1r tous
::~~ces tranfports qui i1art~ient
:~~du fo11ds de l,an1e, fàns que
"la joye leur ait fait verfer des
lar111es. Je ne vo11s dis tien
_dont je n'aye efié ré111oin.
Pendant les deux. ot1 trois
·~ premiers j ot1rs qui fùivirent
- ccluy de l~iNaiOEince de !\Jion-1
feigneur le D LlC de BoL1rgog11e,
tour le Cl1e111in de Ver.-
~.Aou/t z08 2a 0 -· ~
. ... ,. ...
J 6.. ., ~L ':i l~~...~--1 n' ~ r'1. JF~ ~~4 J :;._ \j ~ .. .,,.-:. 1. ~ 1-""" .. ~ "- S,__,,_.J
fàilles fut couvert dtt Pe.up!e
qui voL1loit aller té111(1ig11er
fa joye e11 ce Lieu-là par {ès
accla111ations. On y entencloit
lés cris de Vi,..fje le Roy :
I'"éïterez par at1tant de voi:\ ~ ....
-que fi la Cour euft efié au i
111iliet1 de r1aris. Ceux qt1i fi_ ~
Ill ,' rent ce voyage, apres avoir 1·
vû Sa Maj cfté, chercl1ere11t }
' . 1 p- a voir e nouveall rince. tt.
'
r- . ll~lques .. uns fe rencontre .. :
rent da11s lles heures affez fa .. :
vorables pottr joüir de ce bo11~~
heur, .& les autres ne lai!fe-:
rent pas <l, av.'?it quelque forte
de f atisf aétion à voir f et1le~
..... . ~ -- . ' . .......
~~ ~ t -~ ~ 9tT 6 ~~ ~ M :S~.-7 ~~l • l ) j ~ !'. ·~ ..J ~ ~ ~ ri .
~..& - · ~
i11ent fori Aparte1nent. Madame
la MaréCl1ale de la
Motte voulL1t bien fe. donner
la peine de montrer ce_ Prince
il tout le mond.e _, .quand
elle crut le pouvoir faire, fans
qu~il er1 re~euft auct1ne incon11nodiré.
Elles' attira par là
beaL1cou p de loiianges. Cette
Naiffance a fait faire quantité
de Vers. Je vous en envoye
quelques-uns. En voicy de
l' illuflre Mademoiftlle de
Scudéry.
A ~f 0 ·N s Ê I G N E il R.
LE DUC DE BOURGOGNE,
.
Enez,heureux E11f.1nt, venez
à la fttmiere,
Yom aU.ez... c~mmenccr t'ne ill1iflre
IJ
carrte,~e,
:Et le Soleil qui n4ift aux hords de
l'orient., ,
N'a PM d .. fà naiffence ''" écl,1t Ji
yi•a nr,,
Tout hriUe autour de ~or.JJ ; lts Jtux;
les Rû·, la Gloire,
]tartnt voflre Bercear'1 comme t1n.
Ch4r de Viél-oire.
M11Û, ô divitJ Enfant, IJ11and 1n fart
de Hér1s,
on ne vit p~ /(}11-gtemps dan1 les
brM du Repos.
B1.JQe~-vo1u; qNe le c~rp,, l'ej}rit~
e(r le f Pttragc,
G A 1 A. T. 16.(9 _i ~ ..ul . J
}(iJY{ClJ.t {es Loi.," dr1 t!WJf S , & les
Re gles dei' lige; '. . _
PrJ.{/èz r11pidement les frivoles plat-
Jir1, .
Et concevez bie;ito1!f d~hfroïques ..
defirs.
P.. o it-J l'ourrc z..J1N.rj1affir 111 ;.;.s les Pri;ice J
~ ~ tii'n M onae ~
De vos prcn1iers Exploits rcmJ1lir
la terre & t~ondc;
Digne de vojlre N orn eftre adoré tle
f()U1'
Et vvir toeijo1J.r.s Lor I s, /,ien aa
de;/w de rvous,
Eclairer tous vos f a1, v~us jèr'lo'ir
de Mode f e ;t
~1flre dtJ. Roy des .R.oys une Image
-hdeUe
J' 1 ' '
Le honhet1'r des Fr11ncoii, l'a.me dt J
fis Etats,
Et l'exemple ctcrnct de tptJJ le,; Poi#
....J
te1JtatsJ.
......
166 . EP~CURE
Les det1x So11nets q t1e vous
aJlez voir, font de dettx Autl1eurs,
à qui leurs Ouvra ...
ges ont acquis beaucoup de
gl9ire. Le pre n1ier eft de Mr
Boyer, & le fecond àe Mr le
Clerc_, tous deux de l, Aca.,.
démic Françoifeg
SU R LA . NA I SS AN CE
DE MoNSEIGNEUll
LE DUC r> E BOURGOGNE~
S 0 N NET ..
.
~ Vel lclat fùrprenant, qaelle
-- clttrté nouvelle
3t' J' éj:a.4d at*_Jo1Jrd' huy for/' E1npire
.f.. r ançoÛ/
16
G1\LAN~I~, . 1__6 7
.: , .
rz._ 'u /êconti Rejctton d une Ra,;e tmm:;
i rtclle
Pron-Jct d. t lJnivcrs mille hien.s ~
la fa~·~
~~
~·~=~
r;~tlle [/licité ptUJ p:irfaite 6'1 plu:! -
bt/!e
Po1tvnit ptryer Loy--1 S de fisfamcux
Exptoits!
Fortune, ta fave1tr, pour tout autre
injide!/c~
Co1nh!e enfin le honhettr d" p!U<J
grtJn_d de rtos Roys ..
~g
C~e11oit. peu pour L OV I S de 1,1ivre
dans !' fl i_(!-oi re,
D, éttrn~(er_/On Nom, de tranfmeltrt
fa ,~luire
.A.ux Siecle.r ~venir dans t~Mtt fa
fjle1tde11r;
8 . ~T~ ~u7) !'.:'
I 6 ~ R \.~~i l~'"- ~
~ ~g
Il 'Voit plw cl'1Jn t1f J"J de fan lJOtt'î)&ir
1fapréme;
' Il rr.NJit dés ce ntotncnt aie deLa de luy
mifme, 1
AM tle!a dejiJn. Fils étendre fa gran.
detJr.. ~.. ~
A 1\10N SEIGNEUR
ET A MADAME
L A . D A U P H I N E1.
'
• S 0 N NET~
ll.I N CE chcry dtl Ciel, Fil.1
de1 pitM grand des R~ys,
~i ne voit 1ue par LHJ' fa j1tiffenct
bornée;
~t Vot.U, de totM les detJX le )tJ.Jfle &
digne choix,
l' RI N €ESSE, en qui l 1 Q11 'Voit /~
rcrtN couronnée;
GALA T. 169
~~ - --
Gl(jriettx Orncmens de l'E/;npi-re
..
FrdtJ.f~M , _
'{oüiffi~ pleinement de ~fJftre dej..
~ .. , ..
tJnee; .
Tottt vom rit, tout vom /1i/i, & henit
mille faU r.
Lt Joar tjui vom fiitmit "'"X Loix
de lJHymenée.
';.; ~g
·; Cet objet de 1101 Ya:ux, çe .Pils j2
fl1Jbt1.ité, -
Sen16l.1Jir encDr manquer J /4 ftlicité
.
: v·Mn RIJ peMr 'Jlli le Ciel tif# fi1
tréjôri déplO)'e;
gg
· M 4(, luy don»4nt &e FrNit de vojr~
heurenx lien,
Vol# '"Vtnc:G de le mettre""' cumblt
de.fa joye;
.Aott;fl zOl.z.fA p
(
170 iE R C 1lt.E
Iljit vojfre h9nhe11r, Y .. 011.1 achevez
le fien.
Mr ~albra y, Valet de Cl1am~
bre du Roy, a rjré d'heure11x
préfages de cc que le Prince
cil né le J eudy :J & dans le
mois d'Aou!l', appellé Auq
gu ll:e par les Latins. Voicy
c?mn1ent il explique fa pc·n~
fee.
E nouve4u Prince ~/l ni le jotJ'f
de Jupiter,
C' tfl te plm beau deflin qu' ()J; f N~{e
fa11h,1iter;
I.e S'1rt, au ch(}iX Je{' Aflre~ tji fav1-r4bfe
& jttfte,
.P11t4 ']M~iJ d{lit hériter ds PoHrvlJif
fa1''tJlYAj1J.
GALA T. i7r
Pottr comble de hdnhetJr, c"ejldans !~
M oû d' Attgtljf-t,
D) 1-JtJC he11reuft Grandeur le préfage
eJf ctr tain ..
J'adjoûte un Madrigal dont
rAutlleur m, eft inconnu.
' Un Empire puiffent fair:
tous tcSyn11Naits
;·art lOgtemps avant que de naître;
En naiffent afferer le bonhenr de la
• Paix,
Se foire aimer e~ Roy ,fi faire crain~
., dre en Jf attrt,
Des le Bercea11 montftr .un air de
~ Conquerant,
Promettre un long repos /ùr ltt terrt
t t: .JJ ... & ./ u rt. 01i c. :·',
c:;ej imiter Loi.ils LE GRAND
' ,.... 1 ....... D 11 . - 1 u J>remier /as qu o,:-,; j-<l '1 .-::tt l\·1 ode·.·
p ij
,
i72 _ - ERC~URE
M' Caffini, de l'O bferva~
taire , a fait de rrcs . beaux
Vers Latins fur cette mefme
n1atieref Ils font connoifl:re
l'heureufe difpofition où ef.
toient les Aftres dalls le
te1nps de la Nai!f~nce de
Monfeigneur ·të Duc de
Bourgogne , & les grands
biens que la France en doit
attendre. Mr Dele11glet, Pro~
feiÎeur Royal de l,~~'?qucnce
Latine, en a.fait aufli dans la
n1efn1e Langt1e, qu'il adreiTe
au jeu11e Prince. Ils fo11t cour,,
nez d ~u11e ma11iere tres-agrea--
b le, & fort efiimez de cou~
. ~. .r--. ~ ~ i\ lJ.~ 1 T I ~ ? '~--r f \ L I't t 't~ • ! :J
~ ce11x qui les ont veus.
Votts voyez, M~da1ne_,
q11'il n'y a perfoi1ne qui ne
contribuë à iOlemnifer une
Naifface.Jqui a don11é la joye
la plL1s ge11erale q11'on ait jamais
reiTentie~ Mada1ne la
D ucl1effe deRicli.elieu a mar-"
qué la Gen11e par une 1nag11i ...
ficence digne du rang q11' elle
tient. Ce n'cft pas une cl1ofc
cxtraordi11aire pot1r elle, cette
Ducl1elfe eftâ11taufli connuë
pa1· la grandeur de [on ame,
qt1e par la beat1té de f011 e{~
~rit, ~elc1 t1es j 011rs apres
l accoucl1e1nent de Mada111e
p iij
,7
174 l/IERCURE
la Dauphine, elle donna un
tres-fo1npt_ueux Repas.,. & y
convia plufieurs Dames~ qui
ont r11onneur comme elle de
fervir cette Princetfe.t On ap.,
·.porta au de!fert un Baffin
Jl
-dans lequel il y .av.oit douze
Cornets de papier, faits à la
ma11ière de ceux où l' 011 i11et
au jour d' hu y cies Confitures.
Cela fit croiré qu, on les ea
avoit retnplis. Le Baffin fut
préfenté à Madame la I\1aréchale
de Rocl1efort, à Madatne
de MonchevreL1'il, &
c11ft1ite à toutes les Filles
·dJHonnel1r de Mada1ne la
..1
-~ • '
GPtI",/,NT. 17)
Dat1r1l1ine , & à .leur Sous-
Gouverna11te~ Elles rrouverent
da11s cl1aque Cornet
des Galanteries 111agnifiques,
co1ntne des ·coupes d,or en·-
tourées de Diamans , des
1 Eventails avec des Bouto11s
de mc{i11e , des T abletes &
des Boëtes, le tout d'or, ôc
avec des Cercles de Dia1nans ..
U 11e autre Galan te rie tertni-na
la Fefte. t1and Madame
la Ma.récl1ale de Rocl1efort
voulut fortir, elle den1anda
fon Eventai], dont les Don1cf.
tit1t1es cle Ma.dame de Ri-s ~
cl1elie·u s,efl:oient charge.z,
p iiij
17.6 ~1E:P~c~ RE
q11a11d on s'eftoit- mis à table.
On luy en apporta u11
autre, où il y avait des Boutons
de cres-beattx Diamanso
Elie dit que ce n' eftoit point
le fie11, & le rcfufa plufiettrs
fois; mais enfin Mada1ne de
Ricl1eliet1 luy ayant dit, Ma_.
daine, Ce_ erlt le ~voftre _,s'il '1.)0ff&
plirt~/1, elle_ f acce1-1ra. De 11areille
·s Galanteries font {j bril ..
la ntes d-' e lles04 même S,q u' e Iles
11' 011t p·as be foin q t1' 011 les
lo11ë poù r les faire ren1arq uerG
On a cl1anté t>luiïet1rs fois
à V crfuilles le Te Deum en
l\t11Jfique, La plû part des
G/\_.LANT. 177
Maillres en ont compof é, &
ont fuplié le Roy de leur faire:
la grace de les entendre, ce
q11.lil a eu la bonté de leur accorder-.
Ce MonarqL1e n'a.
point vot1lu qt1e _les Corpsluy
vinffent faire Co111pli:...
111en t ft1r la N ai!fance de
}v1onfeignet1r le l) uc de Bot1rgogne.
Ainfi tous les Chefs,
·& plufieL1rs autres , Iuy e11
ont fait cl1act1n en parcicu..,.
lier. Liant aux A1nbaffadet1rs,
& autres Mi11i!l1·es des
l1rinces Etrangers, Sa Ma.,
jcilé 11'é1. pû let1r refufer l,Audic11ce
qttJils luy o.nt fait de~

1·78 tERCî RE
nlander. Ils l'ont euë dans le
grand A parte in en t de Vertailles
, avec l,::s Ceré111onies
accoL/411 tu t11 eI es , c ' erJrl a' d*1 re,
que tous les Corps qui fèr ..
vent de Garde au Roy, ef.
toie11t en l1a ye. Ces Miniftres
paiTerent par le 111ag11ifique
EfCalier, qui doit tau.tes {ès
beautez à M r le Brl1n, & dont
je vous e11voyay une Defcrip~
tian fi-toll qu~il fùt acl1evé.
Le Roy eitoit a.flis dans fa11
Trô11e d'argent. Ceux qui
occL1 poient les prc111iercs Pla ..
ces a11 pres de ce Prince , et:
~oient d1t1n coflé., ~Mr le Duc
.... _
GAL1l\l:tJT. 179
de Boüillo11, Grand Cl1am--
bellan, MI le Duc de Créq11y.,
& Mr le Prince de ~-arfillac;
& de l'au rrc ~ !vi le
Duc d,Aun1on.t, Mr le Duc
de S. Aignan, & Mr le Marqt1is
de Gefvres~ Une grande
foule de Courrifans les e11viron
nait. M r le D ttc de Ltt..,.
xembourg , Capitai11e des
Gardes de quartier, alloit
recevoir les (culs ALnba-ifa.
dcurs à la Parce de la Salle des
Gardes. 1 ls ell:oient conduits
pat· Mr de Bo11neüil Introduéteur
des A n1ba!fadeurs,
qt1i efroit allé les prendr~ ..
,,..
l oo o ~l V ~ 1E n1~ 1'1.. (-.-.. ,.(,,1. u~ nr~ . ..
cli.ez Mr Colbert de Croiffvo J
Les Minillres des Pri11ces Catl1oliques
furent les fèulb qui
eurent Audience ce jour-ià;
& elle leur fat dorlnée fa1îs .
rang. Voicy leurs noms. ivlr
le Marqt1is de Iv1arini, En~
voyé de Ge11nes , tv1[ Fofcari11i>
A tnbaffadeur de Vé11iif~
Mr l' Abbé Réfini,Env·oyé de
Mode ne; Mr le Marquis Ferreiro,
Ambaffadeur de Sa~
voye; Mr le Co1n111an.deur
de Hautefèuïlle, Arr1baifa ..
deur Llc ·Malte; Mi- Taborda~
E11voyé cle PortL1gal; & f.v1r
~agliani ,_~Envoyé de Mari;.
GALAI'1T. i81 .·
rouë. Ils a.voiét tous ttne Suite
fort no111breufe. Leurs Co1nplimens
11e furent 9ue fur la
Naiifance de ~lfon.feig11eur le
Duc de Bourgog11e. Le ltoy
les écot1ta avec l'air grave
que [011 rang clerriar1dc; mais
il leur répondit av·cc une
i n1ajeflé pleine de cette douceur
qui luy g:igne totts les
coeurs. Ils allcren t enfuite à
t rAudicnce de Monfeigneur
·t le Daupl1i11, de Monfeigneur
·;-1e Duc de :Bourgogne, & de
~ Moniîeur. Ils leur firent des
~.~ fL1Jet, & enrcc~ eurent des Ré~- - ·
l
'. .. .......
~.
:1
T, ,
~ 1
-.... ...
-1 :Il
l ,,

;~.....
1-. ....
i
' l 00 2 · 1. F~-."WIR C...U.. J ·R· ~3.-..t
ponfes tres ... obligeantes. Ma~
dan1e la Maré·cl1ale de la .
M ote par la pour le petit -
Pri11ce. Toutes· ces Audien~
ces durerent cinq 11eures, a.
pres lef quellcs ces Meffieurs
furent reconduits au Liea
d'où ils a voient efté ar11enez.1
Ils n>eurent Audience de la
Reyne , & de Madame,- que
1, a pref d În ée , parce q u > e Iles
n~en donnent jan1ais le ma.
tin. Ils y furent conduits avec
de pareilles cerén1onies. Les
mefi11es cli'ofes fe palférenr le
lendemain à r égard des Am-
~aifadeurs, & Minifrres de~
.-:;
..'
' ~~ GALANT. 181
{ Princes Prote.flans. En voicy
-~. les noms. Milord }Jrelton,
: Envoyé Extraordinaire d·, An.--
1'. gleterre ; Mr I~ilierot , En!
·!:f voyé de Suéde; Mr Meyer~
;.: cron , Envo)1é de Danne;:~.
mark; Mr Spanl1eim , En-
~:· voyé Extraordi11aire de Man-./
fieur l'Eleéteur de Brande- ..
{~ bourg; & l'Envoyé de _M r le
'.~ Duc de H olfiei n. M r S pan-~!
heim ayant parlé un peu plus
:~haut que les autres, fan Dif-
~=cours fut entendt1 de tous
~Chambre de l)A11dience, &
lapp.Iaudy en beaucoup d·~n~
i dro1r-~ ., "" IJ • 1
~ -~ ..
,
1
~,.
'
i
1.
'
1°4 l\ ,~E· Rr· -r.R1:1 ô - l 'li ~ & .... ~tt' .S. ~
Monfeigncur le Danphin;
qui ne s ~ efioit pref qt1e
p_oin t - éloig~1 é de Madame
la Dauphine, depuis fon accouchement,
voulut prendre
let diverriifement de la Cl1aC.
fe le Lundy 17.de ce mois. Ce
--Prince arriva dés fix heures
du marl11 au bout du Faux"°
bourg S. Antoine. Il y 1nonta
à cl1eval, & fir-era. fuite le tour
du P.irc de S. Mandé, où il
tuafix ou fept Levraux,& plus
de quarante Perdreaux. Il fe
rendit de là à Vincennes, &
d-îna dans la grande Salle.
_ ui11ze ou vingt Pc~fon~~~
~ Il-.. < '~ !r ? 1Z ~ .... ~~~ ~ 8
\J .i'""\ 1.>JJ ]"\ 1. ~ ~ • 1 ) )
dtt i1remi~r r~a11g, eurent
]'l1on11et1r de dîr1er avec luyo
Monfieur lePrince cleConty,
Mr le Grand, Mr le Prince de
Conigftnarlc , Mrs les ~.Aaré--:
.cl1aux tle Scl10111berg & de
Be lfon d , & }~·1 r le Co111te de
Laull1n, efl:oient de ce nom~
brc .. Apres le dîné., ce Prince
alla. à la Ménagerie de Vin,.~
cr:11nes,& y vit co111barre plu~
fieu rs Animaux les Ji.1s co11-
tre les autres. Des Cl1iens
-co111batirent d'abord contre
t1n 0 t1rs , & en. fuite contre
un Taureau. Ce co111bat fut
fuivy de celuy d~une Vacl1c,!
~otift iQS.z~ - .-
_, ~
i86 fVlE~ R CURE
contre la Tygreffe don11ée a
SaMajeflé par les AmbaiTa ..
deurs du Roy de Maroc. L~
:Vache vainquit, & eut le
mefme avantage contre une
,Lionne, & puis contre un
Tygre. Apres celr1, on la fit
combatre contre tin Lyon.
Elle lj arraq ua, & quo y qu'il
luy eufl: dépoüillé la 11a11che,
& qu~elle en fufl: detncurée
boit',~ufè, elle ne laiffa pas de
levain cre ,~ a~Jffi-bien qu'un
Loup, qu'elle comb~itic en ..
cor. On la fit retirer, & l'on
amena~ un Levrier de Mr le
~L1~a11d~Lou,~~t~~r, p9i;~ _~° -~=
G A ~~ ff· :2.5 . ~~ .., _ ' ~t '"'T~" lft 8 ô -I 7 ;._ >... _.....j J_ '!i. ~..... ~ ~
batre contre le Lot1p. Le Levrier
fit merveilles. Il m·ordoit
fans ceife les jarers du
Loup, & le caleta à vingt reprifes.
Le lender11ain, Mon ...
feîgnettr vi11t à la Foire d.:
S. ·Lattrens ~ & alla e11 fuite
voir la Répréfentation de
......... l' Andro1nede de Mr de Cor-·
neille l'aîné. Je vous ay parlé
de cette Pirce, dont les beau•
tez sttirent tolijours grand
n1011.de. Les mouvcmells des
I\1ac l1i11e s 9. L.1 i en font les ot--n.
e mens, font d'une entiere
jufte!fe .i & Monfeig11eur le
Dauphin en partit rres,.fatis~'
t-iit~ -· ~ 0 i1 -~
i...... ii..--- - • J ~~ .. ~..... Ili ... ~
"'o.ll' \-.....- .... ~ . ...t
S 8 NI: .. y-Y' n rY-~~1 ~ i. r'r ~
l \. ... t :t.--.--[ > ~~ ~- ~ ~ ~-.,f ~ 1 - l. ~r.-J .r tt... ~,.,! ~-~-- i. ~. ~ t;,
IJe11dât qi1'on faifOit at~ Roy
des Cor11plimens à Verfaillcs}
de la part des Princes de toute
l'Europe, on ~en1ercioit Dieu
dans les Egli{es de Paris, des
proCpéritez contint1elles do11t
il luy plaifl: de co111bler la
France~ Ce fut un defir fr e1n ..
preffé de lL1 y rendre graces,
qu'on pré.vint d~tns quelques ...
ttnes le Mandement de i\1r '
1:. Archevêq.. ue,en cl1antanr le ·re Deur1l fans en avoir reçeu
1"01·dreo Cor11t11e il devoit
efl:re f olemnel, ceux q lli ra~
voient déja chanté, le recom~
mencc1nent J apre~ qu~ !~
~ ... .. . .
~ ~ N rAla.J.:t'#if _,. \~.r 1·~1Ll\1 f · 189
}/~a.ndcLne11t eut efté donné.
Le jour qt1e rEglife de Paris
s~ acq Liita de ce devoir , l'-Ar
li Arcl1cvefl1ue qui avoir déja
f.1it p luficurs li béralitez , les
redoubla. Le devant de f on
Palais fur rot1t couvert de
Luinieres, & l,.011 y tira. un
F et1, dont on admira les Fu~
fées volantes. Huit Muids de
'Vin fure11t liéfoncez; & l'on
en do11na à roug le monde.
Ce lJrélat avait ordonné à
fes 0 fficicrs de difl:rî buer en
mefme cetn11s une fo1nn1e
d1argent at1 Pe11ple .. Toutes
les Paroiifes de .Paris fe font .. .
• T 1 .. ~ • •
1,0 t4EJRCURE
diflinguées a renvy le jour
qus elles ont cl1anté 1€ Te
Deum. ba i1lûpart en avoienc
fait coin pofer un en Mu fi_
que, & pref quc dans tot1tes
on a el1tc11l{t1 retentir le bruit
de diférens Infl:ru1ne11so Le
15. & le 16. de ce mois., fi1-
rent choifis pour cette Ceré ..
manie. On illumina le l)or ..
tail & les Clochers. 011 fit
des Feux devant la Porte de
cl1aque ParoiiTe, & l'on tira
des Fufées volantes en lJeau ..
coup d~ endroitse
Les Comn1unautez Reli~
-gieufes. n'ont pa~ ~~bl~~ ~~
I
G t\I~;J N~T. 191
n1arquer leur zele. Voicy ce
qu'un Parriculier -~ écrit à
{On An1y fur le Te Deuin d~
S. Vié1or.·
~?] 15~ .. ~~~~~~g~~~: ~~
A MONSIEUR DE*** '
L autl Monjietir:a qtJe je ,.vous
.......... entretienne de ce qui s' ~fi pa e
~ S. VitCfor pour la Nai dtncr dt
Monfeignettr le Duc d:~ 'Bour
· gogne le IOil Je ce Moi5 ,·fur le1
fix heures @r demie du oir,.
MeJFe11rs les Chanoines Je
,_,ette .Abbaye Royale> ~oul"int ?~
!.~en1Jy té~rLoig;; f:T leur zef e rù, ,,.

~ 2 f\t1Ej.F~ CIJ RE
leur joye for la N ai ance de ce
Prin~e,, firent chanter d~ins leur
Choeur un Te Det11n en Mu ..
Jique par qt-t,itre-~ingts Voix J
accomJ' a,~nées de Cla'1Jej]insJ
Thiorbes.1 B/J.; eJ dt! Violes) Via_
lonS:J 6-...J Ba On. Il t't entonné
par Mrde la Lane_, qr6ind Prieur
de cette Abbaye; & Mr Mineret
Maiflre de la Mujique de S. Germain
l'AuxetroUJ dont le mérite
tfl connu de_ toU& ceux qui ont le
zouft fin pour la belle MufiqueJ
les conduifait. Il s~ y trou'1Ja un fi~
grand nombre Je Perfannes de
qualité, qr1', on eut bien de la peine
~ rrou'1Jer p la.ce f "Ut les oiie ur1
il'! nftrtJmensJI
- -
GAL.AÎ\1~r. 191
d'!n.forrJmeni, & pour les }ylu-:
Il; .ficierts.
Tant de beautez, ta11t de mer ... . ~ -
veilles
~~roll voyait dans ces beaux
lieux,
D'u11 cofl:é, ché4&.r111oie11t pJ.r les
veux, t~ t 'c ..i.e l'autre, par les ored. lesd
.Att)ant,& apres le Te D eu 1n,,
on fit plujieurs Déc!JL-1rge$ d'lttte
centaine de· Boëtes .J 1rJ.i eJl:~icnt
rangées derriere· t' E~e., Ife, t,,-indis
· qtte d~vant la f~vrti ru.irtgt. quatre
1~t1r1bottrs &· d.::s J-;=3ffr~f) conduits
par l~ Tarnbottr M~jor, batoient
continue: lie ment~ (!;.., ~t4e l c s de 1~x_
Aottfl16'Bz,. R
~
,
194, ERCVRE
C 1mpagnie& des (]dtrdes du Faux~
bour[;,, r;f un autre cojle', aifaient
_ans ce e des décharge8 de k.f ouf..
quet. Le Carillon des Cloch~ re~
pondoit à tout ce la. ·
Ce bruit tonna11t de tous coftcz
Ac.co1.npagné <.i·e cris de joye, ,
Da11s les Lleux les plus écartez
Té111oignoit qtte le Ciel envoye
U11 Petit· Fils
ALl Grand LOUIS,
Ce qui ne contribUÂ fa5 peu A
einimer les Soldats ~ tant de joy~,
c~efl que comme ils J~rmoient 11ne
ha,y~ dans la grande Court de
l'Abbaye, on eut foin d/~n or ..
mer une 1iutre Jerriere eux, ·d/Vt~
...
GA.LA T. 19.
e: / J 4uttne1te ae SceAt'x ple~ns· ...
Vin.
Ils ei1 bûre11t abondamment,
Et la plûpart en ayant d~.nsJa
tefte,
Firent voir qtte Baccl1us fe rrietta11t
dtune Fefie,
Er1 rend le plailir plus cl1arn1ant.
La Cerémonie eftantfoire, &
leur1 Jvf ,ufquets ne pouruantp!urt
tirer, on leur fit fc:Jrter ;- euper
dans le mefme LicuJ& elsy u~
rent Ji bien rfg,ale~:1
~e chacut1 de Vin entefré.~
Avec fa rouge trogne~
D'avoir bû trop à laià.nt6
De ~Aonfieur le Duc de Bour~, _ ..
R. ij
._
196 tERC RE
S'c11 recournoit ei1 cl1ancela11t~'
Con1n1e fait t1n Yvrog11c, ·
Tot1jours <lançant,
Toiijou rs cl1anta11t,
~and quirter~i.y ~je 111a be.
iOgne,
M·o11feigneur le D,aupl1i1J, pour
e11 refaire autanr?
-
Le jot4r ejl-ant ftny, pendant
lequel on .t.'l;;oit 4it à la Porte
de ['Abbaye ttne d.U1nône de Pain
& Je Vin .4 totu ceux ''"t s'j e(toi
ent' pré ente~ po14:r la recer~@irJ
on mit des La.nternes affuwiées
~ux l 7ene ftre s de de ;u la ,."f{u~
& on fit allumer dêfLJ.ant Ici Porte
un "-~rand Feu qt'i diBrtt, j~ qzlatt
lendemain. La eune e du
_..J
G11~L.A.!~~I". 197
FattxhoUrrr y vint aire des dé-
& comme Bacchus tt'VôÏt efté de
la }~efteJ 11our /,~ rendre plus belle~
il 1'èr11bla qtle l'Ar1Jottr sj ruou!t.tt
attfJi mejlcr,. Tont le 1t1011de du
'Voijinage fe mit t-tr fa Porte) &
témoigna l;ar de fènftbles ~ r:ts~
q1,/ if prenait /,eattcotJf de part~ la
jl!Je publique.
tT ne N yn1p l1e (io11t la. beat1té
Ita vit des coeurs la libertê,
D·llne r:.racc fi naturelle
""-"" D iil:ribua p~r tout des rafraîcl1if~
f<:n1en~1
(t::e chacu11 reîTe11rit pour elle
D)LH1 ~1n1oureux tranfport les
~ ~ pren11ers 111otrvemenso _
R iij
168 ~· ERC . RE
Voi/11, Morifieur, ce qu~ j'ay
'IJCU , comme ~fi snt.'Voijin de cett·e
A~baje. e '1Jo1u en ·erJ'Voye la
Relation, ~ laquelle ruoU-5 '1Jou ..
· dre~ bien que: j:J adjoûte ce Md, ..
tlrigal pour lVlonfiigneur le Dur
de Bourgogne.
T--oy ,qui i1ais aujo11rdtl1uy pour Ie
lJien de la Frar1ce,
11 I.,oy j qui caufes par tout ta.nt de
J éjo üilf ar1ce,
Des Lys aimable Rejetton;
~c le Ciel, qui ·{~aie tout bien
faire,
··r'e donne la vertu de ro1J Papa

n11211 t111,
4.- ..
: Er la vaieu r de ton GranciPcre.' . -
Les Peres C~rn1es 1 appellez
Billettes, ay·a11t appris
cette N aiifancc par la nou,..
velle qt1i s~en rér)and.ir danstour
Pdris , penda11t qt1'ils
eft.Jient à ivlatines le jot1r ·de
la Feflc de S. ~~lbert, Patron .
de cet 0 rdrc, le Pe·re Prieur
ord.onnJ.- au 1nef n1e i111lant
qn'oil en rendiil graces à
Dict1, & obligea les Reli ..
gieux à redoubler leurs Prie-.
res. Les jours !ùiv~1ns il fit
diilribuer ..-. les A L11nônes ex~
traordinaires , allumer des-
Feux. le f oir, & éclairer rou-3
....
lt iiij
+
zoo ivfEP~CURE
tes les Feneftres du Conve11t
par des Lanternes aux Arr11cs
d11 P""oy, de la· Rey ne, de
1\1on{èig11eur le Dat1 pl1in, de
l\:1ada1ne la Dauphine) & de
l\11011[eigneur le pu~ de
Bourgogne. Lors qu'il eut
reçeu le l\1andement pour
c11ar1ter le Te Deum, il pré ..
t>ara i,.a. Cor11 t11u11aute~ a' de s
Prieres de Q~~aranre 11e11rcs,
dont l' ouvertttre fut faite au
fOn des Clocl1es & des or ...
t1 L1es, le le11de111aîn, Fefle de
'--' l,P:a.ffomptio11 de Nofrre-Da~
me. On fit cl1ague jour la
Proceffio11 apres Vefi1res, &
·GAimANT. 20'!
le Te Deum fi1t chanté avec
coute la devorion poffible en
prélèncc d'u11 no111bre i11finy
de Peuple. L,Eglife efl:oit parée
dc _tres-ricl-ies orncn1ens,
& de plùfieurs Luf1:1·es re111-
plis de Bougies. Il y a ~/oit de
rands Lu t11i11.aires fur tous
es Au te 1 s, & t:i11 t de ~ };_c1.rrez
enfemble fa.ifOit11r un rres bel
effet. Ces Peres cl1antëre:nt
. plufieurs fois le Pfeaume Dod
rnine in rvirtute •'tua lcetabitur ~
l\e~~, l'arce qt1'il renfern1e
tol1tes les .grandes Benédic-
~ '- .
t1ons, qt1e Dieu. répand fùr
les Roys~ .
202 iv1E1RC RE
Les Carmes du gra1rd Co1}.
vent ont auffi fJ.it voir la part
qu~ils prenoi~nt au bo11l1eur
pL1blic, par le Te Veum qt1'ils
ont cli.anté c.le la tnaniere la
plus f0le111nelle. Les 0 rgues
& les Trompctes eftoient
mc11ez à Jeur Cl1ant, & ce
roeilange le rendoic rres.
agreabl-~. Le foir ils firent
dans let1r Court 11n Feu d' ar~
tifice, qt1i fut allumé en Cerén1onie.
Il y avoit des Lu-n1ieres
à routes les Fenefl:rc~
de leurs Cl1atnbres, & . ft:pt
Trorn petes ne ceOEerét point
.de fe faire enteJldre pe11dant
G1~LA - . 201
tfu~on tira le Feu. Ce qu'il y ·
a de plus remarquable dans
ce que firent ces Religieux,
c'eft qu'ils furent les pren1iers
q·ui do11nerent ces cé-
1nojgnages publics de leur
(' .
Joye.
L es T 1' 1'e at1. ns n ' ont pas e.,a1lC j
~des derniers à n1arqt1er celle
qt1,îls ont rè!fenrie. Outre les
· raifons generales qui les ypor~
toie11 t, ils en ont eu de particulieres.
1\1on fcigneL1r le Duc
de Bot1rgogr1e e!l: venu aLl
n1onde la veille de la Felle de
S.Gaërar1 let1r FOdareur, ~iour
qt1i t\1adame la Daupl1inc
h A
'
~04 .. 1ER~C~~ -F~E
a une devotiori parriculierc·
cée avec le laie~ i1uis q L1' elle
lt1y a efl:é infpirée par fcuë
Madan1e la Duc}1effe de Ba~
viere !à Mer~, Fondatrice du
n1agnïfique Conve11t qulils
ont à Munie, dont l'Eglifo
porte le no111 de ce Saint.
Cette Duci1effe regardoit la
Princeffe i~t Fille, comtne un
don que le Ciel luy avait f:1ir
par les Prieres de S.t Gaêran.
Auffi pencla11t fa groflèife
elle er1voya des-Statuês d'ar ..
g·ent par tous les Co11vcnts ,..._
'1111111 .. / ... J ,les T i1eat111s~ Ces Peres n eu~ .
f't'JJ. A r AN r:r -';~~r . ~ ~ n. · '2 o)
.rent pas plûrofr appris 11l1eareux
accoucl1eme11t de N1a_,
dame la Dauphine, qu>ils
n 1 ~cha11rerent e11 a\..lion ae gr~-
f ces une gra11de Meffe fole1n~
!nelle., avec les fuperbes Or~
tne111ens q~e leur a donnez
_·cette Pri11ceife. T otites les
· Fe11cil:rcs de leur Mai{On fu~
rent éclairées pend~nt q~atre
.· j·ours d'une infinité de Lu-
1111ieres. A~ milieu de leur
ir Balco11 q u1 e11 efioit tout
;}re1n11l)r, 011 voyoit les Armes
.~ Ga1ne la Dau11l1111e·, qui fer-~
.'! voient d' appuy ~ un Soleil,:
·.. ~_. ~
• 1
•. .ï ~
-.:
:~ ,.
-..-...~.
. J
-~
J.

-..
206. tERC1URE
a.vec cette Infèriprion, Magnu1
oecuntlitAtis Pater. Ils fi ...
rent allumer des Feux devant
leur Porte, & tirer en l~air des
Fufées volantes. Le Diman ..
çhe 16. de ce m.ois, le Pere
Aléxis du Buc, dont je vous
a.y parlé tant de fois, re~eut
l'abjuration d'u11 Gcntill1om ..
me Alle1nanQ A_ l'iffuë de fa
Conl:roverfe ,~, il exhorta tous
fCs A udit_~urs qui eil:oient en
r·res-grand nox11bre , à demander
à Dieu pour M~onfeigneur
le Duc de Bot1rgogne,
ane longue vie , la pieté de
Saint Loüis :»cou.ces les vcrcu~ - - .... ~ .. _____ . . - ,;- _ ........ - ... ·- .. ... ... - - ..
GAL,A T. 207
Je fës augufres A yeux, & le
zele pour r·extirpation de
l'Héréfie, qui fait le carad:ere
particulier de Loü1s LE
GRAND· Ei1 fuite il entonna.
le Te Deum fuivant les ordres
de Mr r Archevef que.
Les Chanoi11es Réguliers
de S. Ailguilin de !'Ordre de
Saint Antoine, dont le Supérieur
de Paris efi Frcre de
Mr rAbbé de Maulevrier .
Langeron,·A u1nônier de Ma~
dan1e la Dau pl1ine, firent 1a
._ I
!11ei111e cerelnor1ie ·du Te
_!)cum le Mard y' i1. de cë mols~
~ Il fut cl1anté avec une tres~
.' ,
.)
~ -.·
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l
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1 ... j. a
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.1.
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Ro8 -pn rr îR E ~ ~'.H'.j r~ -..,.w\ L,1 ~ ... •
belle Sympl1011ie, & fuivy de
la clécl1arge d1
u11 fOrt grand
no1nbre d-e Boëtes_, de plu ..
fieurs Fufées , &( Lances à
fet1 , des Fanfares de plu~
lieUrs Trompeces, & de r1L
lumination du Clocl1er, qui
demet1ra éclairé toute la nuit. 1
011 y \10)-roit les Eten d:irds de
France, de Daupl1i11é, de Bi.,
viere, & de Bourgogne~ Le
·Balcon de la R11ë Saint A11 ...
toine fut au!Ii éclai1:é; & tout
le t1artier prenant part à
cette Feftc , toutes les Fenellres
du voifi11age fL1rent
~e1nplies de Lu111ie!~~t L~
l~ ti w !\ N-
1 ~ .r ~ 3v.M ..i~- T- 209
le n de n1a in It. il y eL1t u.lle
Meife fole1nnelle, qui fut
celebréc par le Seigneur de
S. Ma11t-1ez, 011cle de Mr le
Préfident de l,Arche, âgé de
qt1atre-vingt-dix ans, à qui
la joye de la Naiifa.nce du
Prince avoit. donné de nouvelles
forces, Enfi1ite 011 ente11dit
la décl1aro-e de deux 0
dot1zai11es de Boëtes, ·& l~on
vit cot1lcr Ltne Fo11taine de
Vi11 , qui fit boire tot1t le
Pet1ple à la fa.,té du Roy,
,~ de Monfèigneur le Duc
cl.e Bot1rp;ogne , pendant
qt1e les T~ro111 Peres co11tii.
-~' -Aou/1: 1Dl?2~ S .. li'
. -+ - 1
~10 ~li EJ R CUF~ E
nuaient leurs Fanfares.
Les Peres de la. Mercy' prés
l'Hoftel àe Gt1ife, fe d_illin ..
guerent le DiEriancl1e 2-3· de
ce tnois par trois décharges
de Boëtes, & par des FeuK
d"artifice d 3 une invention
. particL1liere; mais Fltr tOll t r~r
le Te Veum, que la Mufi~
que du Ro}' cl1anta dans leur
Eglife. Maden1oifelle de Gui ..
fe y affifl:a , avec un trcs~
gran.d no111brc de Perfo1111e~
cle li pren1iere qualité.
Je '1ou s donne les déraih
entiers de ces fix Comn1u~
1ta.utez, parce que les Rela:
G.t\L"A!,lT. 2II
tions pt1bliques n3 ont rien dit
de quelques-unes, & qu,ellcs
ont oubl ief b ea11cot1p a1e ClL. "".o
co11il:lnces des àutres. Je ne
vous tiira}r q u'u!1 mot des autres
Co11vents dont elles 011t
parlé amplcn1ent.
Cet1x qui q11t cl1anté le
Te Deu11'3 e11. fv1ufic1ue, ë:: qui
ont fait des Il!un1i11atio11s &:
des Feu~,, h111t les Jcfuircs de _
la l\1::1ifor1 Profeffe de Ia.Ruë
S. Antoi~e, les Relipie.afes
~ de ljAffor11ptio11, e~ cell~ de
la Co11c~ption cle la Ruê
S~ Ho11oré. Ces deroit:res a..:.
yoient f~iit des Prieres po~1.~
S Il .,
1~
l • ,,_ i ..
...
"l,., -r~-NF ? ~î 1n ~i -~ J;,,,J l ~ l 1~~ .i. r~ \. .. Hl~ :S...J ri.... J...w
MadaLne la Dau11l1ine, plus
d~un 111ois ava11t fcs Couches
.

Les Convents qui ont ad ..
joûté at1x Illuminations &
-aux Fet1x, les TroLnpetes, les
Tin1bales, les FufCes volan~
tes, & a11trc Artifice, font les
Maif ons de 1' 0 raroirc , les
Augufiins Déchauffcz, les
Jacobins dlt Faubourg S.Ger~
111~1i11, les Jacobins de la Ruë
S.Jacqt1cs, & les Grands Augufl:
ins. Les Jacobins de la
R.uë S. Ho11oré, outre r Artifice,
firent c11tenclre le bruit
de quelques petites Pie~e~ d~
Gt~I~ANT. 2r1
Ca11011. Il ne fe peut rien de
plus devot, ny de plus éclata11t
i1our 1,"-Artifice, que ce
q11e firent les Capucins de la
n1efine Ruë S. Honoré. Ces
Peres 011t al1fli cl1anté un Te
Deum dans la Court des Ca~
pucines, apres y avoii· allun1é
un Feu al1 Con des Trom petes
& des Timbales. ~elques
jours apres, 011 vit briller
q11a11rité d'Artifice da11s la
Court & dans le Jai;di11 des
Freres de ce ineft11c l\1011aftere.
11 y :ut ut1t; Si in pl1onie
de t 011te s (or ces tl, In ftru ine i1s
ft1~ la Porte de l 1Egl1fc, De~ ·~~
ERri RE ~14 l . ~~) ~
Pyramides de Lampe~ 111ê~
lées avec des Lant~rnes, or ..
noient celle de la Ruë; & de
parcillesL11n1ieres éclairaient
toutes les Fencilres du Con~
vent. Le Frere Loüis du
M-ans avoit voulu té1noig11cr
par là corn.bien il a de recon~
noi!fance de totts les bien°
faits quïl re·~oic de la Cout\
.Les Peres Feüillans, les
Religieux de S. Ger_111ain des
Prez, & les Matht1rins, ourP:
l, Artific~ & le:1 IllL1r.ainations,
di!l:ribuerertt du Pain & dn
Vin j &: 2lo l' Abba.vc de Sain.te
Geneviefve du MontJ c•n fi~ --.. , r "
·~-·.
~~J r~s_ "L"' .:A ~ N~.1, • ~l).
des aumônes à tous les Pau,.,
,,res qui fe préfenterent. Ils
vi11rent au nombre de plus
de huit cens.
Tous les Religieux des
Co11vents dont je viens de
vous parler, ont cl~anté le
Te 'Deum_, chacun un Cierge
il. la main, & y ont adjoûté
l' ExttudiJtt. On a fait lca mef-.
111e chof e da11s tous les au ... 1
crcs Convents. Il n1e feroic
inutile de,vous les nvmmero
Plufïeurs Corps ont fait
at1ffi cl1a11tcr le Te Veum; les
Secrétaires du Roy 1 aux Ce!
e.tlin$ ; le.s A 'Jocats auK Co11:
. 2-16 1I'U\ t1r E~M R~ C~ n E • r~
feils de Sa Majefié, aux
Grands At1gt1fiins, (la Mu.
fique efioit de ~v1 r lv1i11oret,
Maifi:re de Mufique de Saint
Germain l~ Auxerrois;) & les Io"
Co11fèillers du RDy N otaîres
au Cl1afl:elet de Paris, en leur
Cl1apelle , dans la Salle du
Pré!idial dt1 Nouveau Châ.~
tel et. Ce Te D~t~m eftoit aufli
en Mullque. Mrs les Lieutc-
-nans Cri111ine 1, Civi1,& Parti~·
culîer, y a[iCrere11t~ Les Syn~
-dies Ge11érat1x des :tvf arcl1ids
Privilégiez de la _Mai{On du
Roy , firent celébrer une
gra11de Meffe avec beaucoup
uJC
GJ\~LANT~ 217
de folemnité le i.5. de ce mois,
jour de la Fefie de S~ Loüis.
Ils choifirent pour cela l,E-.
alifè des Filles Pe11ite11teso
b
Apres la Me!fe_, 011 chanta le
Te Deum, dont la MufiqLte
cfroit adLnirable .. Mr le Litute11ant
General, Mr le Pro~
curet1r du Roy , & plt1Geurs
Officiers de la Prevofl-é cle .. ~ -
l"'Hofrel du Roy, s,y rrouvcrent.
Le Te Deum fut fJivv
d'un Concert de Trornpetes>"
de Ti111bales, de V!olons, de
1-Iautbois, & de plufieurs au'°·
tres Inar11n1er1s.
Le Public, apres avoir rep:· ·
Ao1ift 16'8.1,., T ~
- J
~18 ERC-URE
du folernnellement graces à
Dieu de la Naiffance de
Monfeigneur le Duc deBour.
gogne, a. c.l·û devoir en 1non ...
trer fa j oye par des réj oüif~
fances d'éclat; & de_ !imples
)3ourgeois fc font aifociez
pour faire des Feux d'artifice.
dans les formes, c'efr à dire
fur des rnanieres de Tl1eatre.s
élevez, & avec des Figures,
des Infcriptions,& toute {èrte
d'autres ornemens. Il y en
eut plulieurs à Paris le Lnn.
dy i4· veille de la Fefic de
S~ Lol;is. Ceux qui ont paru
· les plu~ b~aux , fùrent c~rez
..
' GAL1\NT. 2r9
à la Croix du Tiroir, & au
~artier de la Ruë neuve
Sai11te Anne. Ce der11ier eftoit
veu de trois Ruës , &
quo y que dans un lieu fort
ferré, le zele de ceux qui occupaient
les MaifOns voifi_.
11es, les fit paifer par de!fus
touS les a~cidens qu'ils pouvaient
craindre du fe11. La
figure de celuy dont je ·vous .
parle, eftoit quarrée. On· 11'y
voyait ny Piliers ny ouvert,
ures, & les qt1atre Faces efcoient
bot1chées i1ar quatre
Paneaux de marbre. Il y a voit
~"s Figures~e relief aux qua:"
r ij
~
220 ~A.ER CURE
tre coin~. Ces Figures repréfentoien
t l 'Abondance , Ia
Gloire, la Yiétolre, & la Re ..
.no1nm-ée4 Le milieu efroit T remply par un grand Obélif
que, au haut duquel cfioic
un Soleil. Quatre Devifes faif
oient l'ornement des quatre
cofl:ez de cet 0 bélifque~ La
premiere efroit un Aigle avec
un Aiglon, qui regardoienr
le Soleil. Ces paroles luy fer ..
voient d'ame, L~t1'tt'r genu~ffe
pAres. Un Soleil qui fe rnon ..
ttoit à de1ny au deili1s d'un
Globe aux Armes de Bour
·gagne, foûtent1 par des Da.u~
G11\L~,A~t~T~ 221
pl1i11s, faifoit le fujec de la fe~
~011<..-le. Ces i11ors elloienc au
deffous, Ingens ruifits ab-Aurorâ~
La troifié1ne e{toit un Globe
aux Ar111es dL1 Roy, éclairé
dlu11 Soleil, avec ces deux
i11ots, Patet omnibus; & la derriicre,
un ~~lcio11 fàifant fon
i1id fttr la Mer, ave.c ces pa:;
roles, F oecun~lita5 ejus cau(a q14ietis
e:1~ 011 tira beaucoμp de
Futées vola11tes, qui fire11t en
i'air leur éclat accoûtllmé;
111ais la 1>luye, CJ1:1i ne ceOE1
l)oint tot1t ce ~oir ... là, ei11pef:
cha 11ne partie de l~effet du
Feu, II finit p;ar racrreable l1
T iij
...
z22 l"1EF~C~UP~-E ~ . Spééta.cle - d ~une Machine
tournante qt1i eftoit au haut
del~Obélifque, & qui fit voir
un Soleil toue lu1ninet1x de
.
~.
r ra vons-. · ,/
On n'en efl pas demeuré
aux Prieres & aux Feux. On
a fait des Societez pot1r de
fô1n11tt1eux Rer1as., aufquels
1 • ,__ , 1 cr1acun a contr10.ue t14 es .. at·-
getncn t. Il y a_ et1 des Illu1ni ..
Ïiatio11s particulieres dans des
Jardins de Campagne. E11fi11
<?n peut dire que la joyc a
efré genérale 1 & que cout
Paris y a pris part, pt1is que
toute la Ville s'efi divertie
GP~LANT. 2~~
c11femble, que les Corps ~
les Commt1na11 tez ont faft
des Fefies, que des Parcicullers
fe fo11t affociez pour en
faire, & que d~autres e11 ont
fait feL1ls. .
uoy que les grandes
Nouvelles !Oie11t fçeuës par
tout en fort peu de te n1 r>s ) il
fen1ble qt1e les lntérelfez les
a1Jprennent toûjot1rs plutoft
qu.e les autres. Ai11fi 1'011 ne
doit pas s1 étonner fi celle de
la N âiîfance de lv1 onfeigneu r
le Duc de Bo11rgogne a efi:é
portée à Dijo11 avec toute la
vîte!fe po!lible. 011 doit en~
T üij
...
1ER UR ~ _..,,, . l - . ~ IJ .. ,,, A 1\ · · ~-- Ll 2 ··r ~ ri w:J î C ~ ""- .>..w1
c~~e · efire moins furpris de
l ,emprelfeme11t que cette
Ville -a montré, pour faire
éclater fa joye par toutes les
111arqt1es que fes Habitans en
pouvoient donner. L,l1on..s
neur que tot1te la Provi11ce
reçoit de ce 9. u1u11 fi grand
, Prit1ce pottefon :11otn,luy efi
t1·op cl1er, pour 11e le pas ref:
fèntir rres - vi,le111ent. Au Hl
i11e crois- je obligé de \rous
l d' 11 1
par er - e e ae' s aL1J~ Ot1rd•~ " 'l1 uy,
préferal1Ier11ent à toutes les
autres Provinces. Si-rail qti'~
on y eut appris que Mada1ne.
la D aupl1ine eiloit ac couché~
Gr\INIA , T. 22')
ri'un Prince que le Roy avait
no1n1né Duc de Bourgogne,
le ?vf aire, ou Vicotnte M-ajeur
de Dijon., fir publier que cl1a ...
~J..u e Ha1o~H . .... .d..... L~.,1,.-.. .~..;·. ·y1. flt ~~ Lç"â';l"t' -.~,. .A..._p"" s
fellx devant fa Porte. Ses
ord.res furent exécutez bien
au dela de ce qu'ils portoienc.
Qu[re les Fet1x ordinaires, on
en fit .11lufieurs d; attific~. 0 ri
1nit des Bou.gies & des Chan~
cl elles fur toutes les Fenefi:resJ
des Cl1andeliers de Salle à
l 'c11trée des I\1aifons des . ,
Fla1î1beaux aL1 dcns jufqu'au
fai-fle des Clocl-1ers) desT ours11
& des Terra:lfes, cle ma11iere
""
~
~26 ERCURE
que coure la: Ville fembloit
cftre ·e11 feu, & faifoit voir
l.1n jour éclatant aux plus
fon1bres 11eures de la n11ic.
.Tl. .Je 1 1 • } 1enae~na1n , tou re.5 es
Compagnies de Judica.ture-
& de Fina11ces, affifiere11t en
Corps at1 Te Dettm :J q11i fut
cl1an_té en Mufiq ue à. la Sainte
Cl1a pelle du Roy, avec un
appareil & L111e füle111nité digne.
s du. Sujet, Pendant la
cerén,)onie, les Ca1101~s du
Cb.afieau, qt1i s,cfroienr déja
fait entendre le jour précedent,
fe rnêlerent encor avec
i· harmonie des Clo·ches de la ...
,.
GALANT.· 2~7
Sainte Chapelle, qui fontl,un
des plus agreables Carrillons.
de cout le Royaume. Le Te
Deuf1'i cfrant acl1evé, on s.'abandonna
tout .de 11ouveau
-à la joye. Toutes les Cloches
fonnerent. On fit des Feux
par tout da11s ia Vîlle & d~ns _
les Fauxbourgs. On dreffa
des Tables dans les Ruës, &
l'or1 y bût la fanté du Roy,
delaReyne,de f\fonfeigneur
le Daupl1in, de Mada111e la
Daupl1ine,&deMonfeigneur
le Duc de Bourgogne. Plufieurs
Dixaines de cl1aqùe.
uartier n1arcl1erent en ar..,. .. . -.. ... ..1
228 ERCURE-- ~
n1es Jau fon des Tambours·
~
des Fifi .. es,& des Hautbois, &
firent de fi·équentes Décl1ar.
ges. Un grand no111bre
d~HoL111nes & de Fen1mes,
dont quelques-uns efioie11t
déguifez d1une maniere gro.,
tefqt1e en fort11e de MafCac1
rade, da11çoie111: au milieu des
Ruës, & faifoient autot1r des
Feux ce11t Figures ~greab les~
Des F·ontaines de· Vin cou ...
laient en plL1Get1rs ei1droits~
&: fur tout aL1pres de l~I4o!lel
de Ville, On diftribuoit da11s
les Places pt1bliques, toutes
forces de Liq Lieurs; & les plus
GALA T 4 229
auG:eres quittaient leur fevcrité,
pour prendre part aux
plailirs publics. Le troifiéme
jour, on rencl1érit fur ce qt1i
avoit déja efté fait_, & la Cam~
pagnie des Chevaliers du Jeu
de rHarquebu[e SJen mefla.
Ell~ alla en armes jufqu1au
àcfTus de la Terraffe dtt I~ogis
du R.oy,., mit le feu à -quantité
de Fufées volatTtes, & donna
le divertitfement de pluficurs
at1tres Fe11x d) artifice , avec
une Décl1argeredoublée qu:I~
elle fit du l1auc de ce{llperbe
c· 11afteau, qui paiTe en éleva~
ti~n les plus hauts Clochers~
·~

z3o?V1ERC RE
_ uelques Habitans repré·~
fentcrcnt les Armes de Mo11 .. •
feigneur le Daupl1in en cara~
d:eres luminellx. On trou'°'
• • • voit en '11ngt ou trente en~
droits de la Ville divers Ecl1a.,1
'
fauts, 011. les uns bî1voienr, &
les autres faifoient retentir
. tau te for te d'I nftrt1 mens.·~ U .n
Baccl1us aOEs fur un T on8
neau , tenant une Bou teille
d'une main, & de l,a.utre, un
Verre., eiloit porté·' fur les
épaules de quatre Hommes,
& fuivy d 'une infinité de
-Gens de tout fexe & de toute
r~ondition, qui entonnan~
-
GALA T. ~51
des Cl1anfons à boire, renouveloient
agreablement
les anciennes Feil:es de cc
Dieu. Parn;iy ceux qui don-1
ncrent de plus grande~ mar- ·
q\.1es -de leur joy$! & deilleur
zele, Mr.du Guay, Premier
Pré!ident de la Cl1ambre des
Co1nptes de Bourgogne & .
de Breffe, fe di{l:ingua. Il y
ct1t un Fet1 tres-Clevé devant
fà Porte_, des Illuminations à
toutes fes Fenctlres, &: des
tiécl1arges continltelles d) Ar ...
rnes à fct1 pendant cinq ou·
fix 11e~res :i le L11ndy ro~ du
~~t1ois 3 & les deux . jours fui.~
.. _ ·-- l =C .. l
2321 E;RC RE
vans.. Il fit a uffi difirîbuer
durant· -ces trois foîrs plu~
fteurs Muids de Vin au Peu ..
ple.
I:a joyc que rcifent toute
la Bot1rgogne, a paru dans
Seignelay. Mr de .Motl1eux
qui en cft le GouverneurJ
n'e11t pas plûtofr fceu l'l1eu~
reufe nouvelle de la N aiffan--
. ce du Prince, qu'ayant fait
mettre la Bou rgeoifie fOus les
ar1nes, il la fic Lnarcl1er en
ordre jutqi1e dans la grande
Court du Cl1afiea11. Cette Miliee
y fir trois décl1arges, pen"'
~ant lef quellc:s on vit paroî~
i~ ~ I , ~. l'i 1r-rr
~r 1~ ir.uJ f"\ 1-11~ • .t • 2 ? i
tre dans le Jardin un Feu
d:artifice des plus ·beaux que
ron ait veus de longte1nps en
ce Païs-là. Huit coups de
Canon fure11t le fignal pour
fâire partir les premieres Fu-fées.
L~air parut en feu~ prefque
au n1eiine i11il:ant, & cc
S pellacle dura trois quart~
d'heures. Lors q t1' il fut finy Dl
Mr de Motl1euJt fit entrer
t1ans la Salle du Chafieau -taus
les Officiers de Jui?ice & de
Milice, avec quelques G_~nq
till1om111es des plt1s fi gnalez
de la Pro\1Î11ce.. Il leur -don~
~ na un i11agnifiquc Repas, qu~
Âoufl 16'~ ;!. V -.
~ .
..
. j
".'j _.
•I '
.:. . '
.'.
' .. ..
~ .... J
·~ Zj4 MER{:URE
fut co1nmencé par la fanté
du Roy, & co11tinué par celle
cle la Reyne, de Monfêigneur
le Dauphin , de Madame 1a
·Daupl1i11e & deMonfeigncur
.le'. Duc de Bourgogne.'A ch~-cune
""de ces fantez, il· fut tiré
huit coups de Canon.
J.. a vois ré[olu de ne vous
parl~r dans cette Lettre que
de Paris; & de la Province de
Bourgogne , dont le Prince
nouvellement né porte le
nom; 1n'ais il y a quelque
cl1ofe de fi. nouveau dans ce
~ qui s~ efi: paffé à Straibourg,
~ ue je ne puis dif érei; à v~u~
~ GALANT,. 21)
rapprendre., Le ze~e de [es
Habirans n a pas feulement
paru dans la prqrhptitu4e
qu'ils 011t apportée.à montrer
leL1r joye, mais encor dans la
maniere dont ils ont marqué
f!u'ils la reffentoie11t~ uoy,
qu'ils f oient fort éloig11ez,'
leurs Réjoüiifances ont cfi:é
faites at1flitoll: que celles de
beaucoup de Villes~ qui font
en deça, & il a efté aifé de ·
voir par l'éclat qu'elles ont
eu ., qt1'ils ne fe repentent
point des fOûtniffions qulils
ont renLlu ës au Roy com1ne
~ leur Maifl:re. Leur repo~
V ..
~ " lJ
r;., 6 a % ~~ ·~.~~{ J~ l:~ -:; ~w~ ~ ;;~l'~ .... ~ ~_,.. ~ 1 ~ ~ y.,~
"'-' ) i f.J i r,"-! .:S_,. ~ ''·--· ,,! ~1 .-t .......... _S: ... ~
n., cfr plus troublé, & C'?111r11e
c~eft vivre l1e11reux que de
n~avoir ·~oint d,inqt1iétude"
ils 011t lieu de fe vanter d'un
parfàit bonheur. Le Jeudy
13. dés fix l1eures du 111atin,
le lvf ~1giflrat fi.Y: fonner tot1tcs
les Clocl1cs de la Ville, pour
faire ·co11noiilre au Peuple
qu'il clloit né un Prince à la
France$ Une heure apres on
en ret1dit graces à Dieu fo~
letnn<:llement dans laCatl1édralf>,
& dans toutes les Egli~
fcs Prote!lanres ; ap14es qt1oy
les Tro11·1peres 1 l~s Haur~
bois & les Tirnbalcs,fe firen~
"
~~~ ~ .:0 A lwi. 'i ,..~ ~~rr~L · r~ l · ~17
entendre du l1aut de la Tour
de la graade Eglife. Il y eut
deva11t la Mai{On de Ville
plt1fieurs Foncaines de Vin,
On tira au Blanc & à. l'Oyfeau.,
& u11 f or.t grand no1nbre
de Perfonnes de qJ.Jalicé
diff>uta les Prix~ Mi- de Cl1amilly
Gouvernettr de la Ville.!
gagna le premier. L~ ~la.
giilrat ,--apres avoir donné le
Jeu de r 0 yfeau .) régala les
Da111es d'u11 tres-beau Con~
cert de coute forte d1'Infrru--
mens. Il fiJt fuivy d:-une ma-gnifiqne
Collation, à laquelle
r~~ceda UQ. Feu d)arcifice qt.1~
238 i iE1RC RE
dura deux l-1eurcs. Toucw· le
Canon de la Ville, de la~Citadelle,
&· dt1 Fort de Kell,
tira, pendant qu'on faiCoit
joüer ce Feu. Plus de cinq
cens gros Fla1nbeaux a voient
cflé allumez autoL1r de la
Corniche de la grande Eglife~
Joignez à cela des Feux _de4·
vant toutes les Maifons, avec
, des Lanternes aux Feneilres,
&: vous n·\iure~ pas de peine
à -vous figurer co1nbie11 la
Ville efroir éclairée. Le zele
du Magifirat ne fe borna pas
'a ces te} LnoI1J gnarrnes exte' d
~ J& T A ltJw~'T \J~i-\.L.t\1~ • Zj9
dés le tnati11 une Oraifon en
Langue Al~emande, pour rcn1ercier
Dieu d)> avoir donné
un Prince à la France, & luy
demander la continuation de
fes gr~ces pour Sa Majefté, &:
pour toute la Famille Royale._ ~
Cette 0 raif on fut recité~ pu~
bliquement ·par fon ordre.
On 13a traduire; & comtnc
les Copies qui courerit de
cette Trad11ltion pourraient
.... & . ne pas aller juf q u ~à vous, en
• • Yo1cy une que Je vous en~
.toye.
VieutoUt-pi~i ttnt ('? éternel.IJ
~ui non eulement éle·1Je~ lr:~
1'40 Ï\lf E RC - rR E
R.oys ur le ·Trbne , & établiffez
les Princes & les Se?gneurs dans
leu'( pt4Î · "1nce, mais _ ~ui pttr
~oftre be~édié1~on" appuyez &
-canfar'Ve'Z_ leurs Familles; V 01«
qu! a'Vez promis ~ Daivid 'Voftre
. Ser·1Jiteur que '7JOUI ét1tblirie z fa
Maifon J nous ruous rc:ndons :sr•ces,
Seigneur, ( elon que .'1:Jons
n~!'S .tvve~ commttndé par 'Voffre
.Apo1'lre, Je aire des P~i~res &
des Aélions -. de zrAces ré"iterées,
principalement pour les R.oys~ (3·'
pour tous les Souverains) de ce
iJUe ,vous "~ez dé1"' ftably &
lî C?rmy la Mai on de no~re
l{ay, pour a Royale Li~_née, &
particulierement
G1\L~!\NT. 241
partîculierement de ce que 'VOUS
l' a'1r.)e'{ auzmentée par t heureu e
Nai ,ince d'un Royal Princea
que ___la Seréni ime Dauphine a
mis aû Jrnonde ~ l'ayant ainji éten-:
dt4è. ju q1.l~ la troifiéme genêr~tio~.
Nous 'Vous rendons iraces,:
Seigneur, pour ces Benédiélions"'
Jont 'VOt'S avez comblé Ja tresbautt
Maifon RC?Yale, & nou$
rvous prifJns ttvec une 11ro onde
humilité de donner à noftre Roy3'·
à toute faMaifon RC!_Jale:J& par ...
ticulierementaux Princes es En.1
. ..
fans;, une longue @r heureuft
'lJie. .Accardez-nous '1)011:-·e o-race . ~·~ ô
(cr voffre benédic1ion, a fi;1 q1~e.
Àouft 168~.. X 4
- J.
. . .
DUJ~-.. /e jufte go·u~vernei'ni:nt, 6~
ous l?t pu~ dnte. prote{/i.on de
no re Roy, & · ourvera"in Sei ..
gneur >. & de toute a klaifan
·Royale, nOuS pui ·;ons joüird~une
~e frtr,rt.quille, d4nJ l,exercice Je
t.O Ute lej~ ilertus Chreffiennes. '
' ' ' . ' ' • • 1
- • j • • ] J • . • ~ ...... · _L::_ . 1
Mr LotiVart > d_e Roye en
Picardie, -. a fait : une, Ana .
. gramme · fart parti~uliere fur
le Nom de M onieigneur le
Daupl1in~ . 1
..
-Loüi5.J Daupl1in Je V:ieiinoii;
-Fils de Loüii_ quato;~zitme~ Roy
Je F rante & de N .a~~rre.
En ~l1cangeaQ.t deu:< let~
GALANT~· 'l 4:1
tres, il Y· a trouvé ce~ mots~~ .
Prince qui M la <ry, Dieu te
tlonner4 unFils le Jixiémed~Aouft
À onze heurts du air.·
Mr Bourfault a fait le pre;
mier des deux Sonnets que
je vous euvoye encot lur ce tte
N aiifance. Le f econd eJl
de Mr Richebourg.
U P~ OY,
Sur la N ai1îance de Monfeigt1eur
le Duc de Bourgog11eG
SONNET.
-
Jt. .. 4."f\JD ROT, far tJIJ.Ï {, Ciçl
: rlp4nd gY&ce far gtAct,
Il ne m11nq11t pl114 rien IÎ t(I. filé.~_ ~.
• ;# Cite;
.. • • 1 • X ij
z44MERC ltE
Po11r "-ffi:re,- 111 ..iV. inde À t11 Pojérzte,
D'Nn nouvtA" Conq11ér11nt il ""g.
me;,te t4 E.4t·c ..
,L.- -.. .
2·1 tfl ni te ;J lros, ']Ui d~it 'SJ~11 ger
IAThr4ct
:Du pl111 f "jcrhe jdN g 1u' eUe 4it j11m11ù
/1Jr1e;
Ttr·i11ffir l' Hlrtjlt, & t' Inftde..,
lité,
.Et faivre le ,f c11tier 'Jflt tif r 11/eur
luy tr11ce.
!i
~ u.el Prince far '" Terre ej1 pl'"
heure11x IJllC Toy! ·
1/ Ettrope Avec. rejjec7: 1Jhc it 6' tll
.... L(JJ,
Et par to1't J tif. gl1irt 1n éle'lJe deJ
Tert1-plesfl
..
GALANT::- 2'4~
. fi!~
~ ;_-- . ~~ ' '
Si les Siec/es futtJrJ iotttent de tes ·
hauts F'ai IJ, ·: · ~ ..
res rtugujles EnfdnS) in/raiJJ p/!1/1
te se ..~ eniplc J, _
Fotrr les defab~Jftr, far~l'Jt (C qltt t~
Trai. w,~ . ~, .. .~ '."i'. ' ;,, _
J \- "
A i\1ADAME
LA DAU PH l'N E~
S 0 N NET.
EMJeiUe _de 1111s jet:rs, 1140~
rable V JC·TOIRE,
DtJJjf /11, fécondité 11dit t'J ~fPoir- des
Il Fran cou;
'
... ' •....
D ·tJn. }rt t)rJ.arqtte fan.r p11.ir1 il!u./lre ~ ~
_& digne c~oi. .' t; ·
~e ccjottr tt. ftJ~r Yom da ch .. 1rfJJts,.
& de glcirc ! ·
X ii.i
• ~ 1 "• - • • •
i4~6 l\1ERCURE ·
: 1 • ' ,. -.of; ~ :g :- -.. 1
.. 1 :;A. .- . - ~ .
ci'~ .. --
~'il v11 dorJner de l1Jjlrt .à l) écl1itt1n~
e H ij!oire
~li Vet-M 11p}Jr:/lé·ta, /,, JI é~~e de cent
·:·.- R:;y t !
Pour chdnter-q,g~ gran4e8fYJ; que nou.J
.- ~:; 11/lons~. dt~ fa i5 .. ~ -. . _. .:
lmp~~rtr {e ftcours d~s :!~lies dt
... ·.; .. ;· • .. • • 1 · · M em&rte ! , ·_ ~- , ·
'!iQ ' ' : ···~ ... ~ ') . .._5
1 1
• L 1
.,... ..
.1' • -..
Z./n _P.rf nce, ~n !f éri1ier dtJ Pou1,,1oir
- 1 ,. ~-, Oii'VCY tttn,
11-curtaflrnent co1tçea. dans 'l,,,'o/re
1tng~ijlc- S~i11, - .
ÀH.X jeli-x de t' {);;i1Jei"s ~vie,;/ de
f rent:lrl~ ~·h:ti_ffence ~ ·. . ~g, ..
~;e · d~ Expf()its J~rprt:n'a~~-' que c!t
, 1 • ... .. . , · F11itr zno uu., . .
~and J.J,n.c."TJ;efjtte ~!l~~e11Y·fi:~·a 71or1
À {a }'r.tznce, · · · · c: · ~~
..
J?!~' $~~ ,.J~I:. ~ ~ .. .
Et le Fils , & le .Fert', 1;11x co11tz..
~-- ..,. de L G J/'" 1 S ! . : ~- ;. . . ~ .
•• - 1 1 ..... •
~ . '
T-;: .Je réferve poi.~r une aLttre
fois u11 fort gra_n d i101n bre
, V t. J ae - ers qu-i in ont e fl e) e-i1-
voy ez ft1r le mefine fujer, &
volts r1'at1rez l)lus que c~ .Ma.:
drigal dans cette Relarion.
s u R L1 f-1 E u R E u X -
'
I:.. ci_; 0 t1 c HI 'M. EN T DE M.ADAM.B.:.~~
-v ....... ' -·(..
...- -._ - ...
LA D~t\U PHI NE~
\ E Frincff l'h[us beau tjl6C /c
IC JOl-J;,
9 r(è' ~_, ' J! ~'· eion 1J1)J voeHxvzet ae naitre,
Sr1,~fin2 froNt fi1it dé),1 p1ir~tre
~~e tJ9UJ /t~ Vtfff,}i}S f{Jf..fY-4.-tt)l!-Y>
X iiij
2!48 }1IERCVF~E
Suivttnt les J'J~blts'jJtU de C(tlX dBnt
il tient t cjr(J,
Ji.t le Die" dt /4 Gtterre, 6 le Di(tA
' dt t' Amoitr. ·
Enfin,Madame, il fa.utvous
parler de ce q u~ fc paffa icy le
Mardy2.5.de ce mois jour de Ia
Fefte de S.Loüis~ Depuis qua ..
tre i~e11res de l' aprcf:Ji11ée de
cc jour jufqu,là 111inuit,Ie Pet1-plc
devait avoir crois Dîvertiifet11ens,
!Ça.voir, des Joûte!
fur l' eat1,avcc le Jeu de l' 0 y·f
on, u11 Feu dj artifice au Ili
fUr l'cat1, & une Illun1ination
aux Galeries du Louvre~ Mr
le Prévoft des Marcl1and3
. .
G/n\LA-NT. 249
voyant da11s to·L1s les Habi-4·
tans de Paris ttne impatient~
ardeur de faire co11noifrre
leur joye , a.voit con[enty
que les Officiers de Police de
la Ville fiffe-nt un Feu~ Il er\
avoit pris le foin, & pour di-'
. verrir le Peuple qui t1evoit ·
s~a!fembler pour ce Sp-éél:acle,
il a voit ordonné au)( Maî-tres
Paffi~urs du Porc S~ Nicolas
d11 Louvre, & de la Grenoi.
iillere, de tirer l,Qyfon.
~ant à l'Illuminatio11 deg
Galeries du Lottvre , ceu~
qt1i ont l'honneur · (1,y de-
1net1rer fe l'e(toient i1npof~~
FJ e:~ (1 "Lt1 "Q ri [î t? "P 6'.J. ~ -- c .r ;wo~ i, .... ~·t ~ f ft"-. ~-:1
'
1 ' • . 0 t' vo1011ta1.terr1enr; <;C ! ont euxm~
fn1e·s filit execut~r, la Ga ..
lerie eltant rein plie de tout
ce qu,il y a en France de plus
l1abiles Gens l)our les Arts.
Je feray trois Articles de ces
Divertiifeme11s, qt1and j)aura
y décrit le Lîeu q tti lctt r a
f.:rvy de See ac. 0 il doit demeurer
d'.t~.c;cor.d qL1'il feroit
fort n1al. aifé d} en trot1ver ut1
dans a.ucu11e at1trc Ville ~,11
. lvlonde qui et1OE les 1ncftnes
heaut\~z' fi r on fait refléxio11
fur fes q11atre faces. La t~rc--
miere re11réfente le Palais des
Tqilleries , les Galeries dn.
.,.
~~lA : L.r· 1t~ i N~l (' 2)1
Louvre,l1ailtes d~ troi~ étages!)
toute la f:1ce d\_ine A.île de
ce Cl1afr.eau, & tin ua.y avec
une b~lle {l!ite de Maifons"
On découvre de la {èconde,,
un tres-bel Hôte! qt1i eft cclu}'
de CtJnry- )la face de l'Eglife
·& àt1 College des .L1atre-N
arions, & plufieurs grands
Hôtels. La ttoifién1e fait voir
t111 Po11t de ~Pierre d··un.e fOrt
grai1de larg~ur ~un Cheval
Ge Bronze él~vé fur un Pied-4
d1êfial e11toL1ré de. quatre Efclaves
, tù-r lequel e!l: l~ Sta~
tuë du P11..oy Henry IV. deux.
grand·es Aîles de lviaifon~
. -
2)2 ERC RE
baities de Brique ~_dans u11e
Ifle, au milieu defquelles on
voit une IJlace publiq11e, une
des grandes Portes du Palais,
unepEglife élevée avec un riche
Clocl1er • & les deux
Tours del' Eglife Cathédrale
de la pren1iere Ville du Mon ..
de ; t}Uatre gra11ds uays,
f~avo.ir, de la Mègifferie, des
lvlorfondus, des Orphévres,
& d.es A uguil:ins, & en pcr-f
pelliv e deux Ponts, dont l~un
cfè appellé Pont au Cl1a11gc,
& 1, aL1tre Pont Saint M icl1el 4
La derniere face offre un
;pont de bois , qui ft:111ble
GALA~lT. 25~
a)efire plus à jour que ccluy
de pierre, quJafin que l1oeil
y découvre mieux une longue
perfpeélivê d'Eau, de Faïfages,
~de Maifons d~ plaifan~
ces. Peut-iefire que ceux qui
dés le berceau fànt accoûtumez
à voir ces diférentes
beautez, ne les ont ja111ais
alfez connuës , l'l1abirude
leur ay2nt fàit efèimer corn-·
mun le plus bel ~fpeél:_qu,il y1
ait au 111onde. Ce fut au 1nilieu
de la Ri\'Îere qui coule
entre les deux Ponts_, que patltrent
les deux premiers S péÇtacles
qui dcvoien~ fc~yi~ d~
1') + l\J1E R ClJRh E
Divcrtilferr1cnt l'~~lprefdi~1é~
d ~ 1111 .. t u JOUr que J~ v1ens ae vo'1~
i11arquer. r~1r le i?revoll de~
M·~rëhand~ avoit•· don1iê Dn
•rdre , pour faire dcfcendre
les Bateaux qui cot+vrent la
Riviere entre les dct.aPonts1
aux environs da Pont Rouge,
& ils la f~rmerent enticre~
i11t:11ten cet e11droir, de ma..e
niere qu:il n'y dcn1eura que
huit ot1 t1i p.:tites Fletes pour
Ia craverfer ,- afi11 que ceux
qu.i ·-1lloienc prendre des pla~
ces chez leurs Amis , ou fur
-des Echafauts , pulfcnt ac:idOUtcir
leur chc111in -en pa!~
L... - - • -- ...
.
--
GAL.~ fl}~ r'li1~r. 255
fant l'eau. Ces petits Bateat1x
allant &' venant fan c"t~~ffe-_ ._..
procluifirent un S péll:ac 'e
fort divertiifant. Il~ efioient .•'
tellementcl1argez de monde,
que bc:tiucoup de ceux qui les
~cgarQq:jcnt, c1·oyoient à chaquF11noment
le$ voir a.bîI11cr.
Plufieurs d,e ces petites Naceles
firent le tour de la Ma- ~ .
chine qui compofoit le Feu
dJ artifice.. Con11ne 011 a be ...
fàin de beauçottp d'eau pour
les plongeonsqu~on fait faire
à ceux q_ui cirent l'Oyfon, on
z.voit placé de11x Bateaux rem~
plis de. Charbon de terre au~ . . .........
_,'
2)6 Jv1EJRC ItE
deux cofl:ez de la Riviere• à
})endroit où elle a le pl1!s de
profondeur. Au milieu de ces
Bateaux qui cfta . ntain!i cl1ar,.
gez, font plus fern1es, & va.
cilen r moin$ fur l'eau,' il y
avoit deux n1anieres de Mats
a.ufquels une grotfe Corde
elloit a ttacl1ée. Elle travl:r ..
foit 1, efpace qu'il y a voit d,u11
p ' de ces Bateaux a l'autre" &
l'Oyfon eftoic fortement lié
au. milieu avec des fils de Léton.
Cette·, Corde f e trouva
heureufèment deva.11t rHôtel
de Créquy _, parce <.1ne
!~eau y eft plus prof and"~ que
~ li 1! J:~ 11._ 1 fi'~.. ..
~,,i ti. ~ .l~~1~~ i . 2) 7
dans les autres e11droits.
Tou te la longueL1r dLt <.lcva11c
de la Terratf~ de cet Hôtel e{:.
toit ~a piffée de Velot1rs rouge
cramoify, avec le!) Ar1nes de
Mr le Duc de Créquy. Elles
cil oient or & argent,& tolites·
relevées ei1 boffes Il y avait
un Tapis de \r ciours bleu au
111ilîeu de la Terraffe, avec
u11e Franp-e d~or tout at1couro
~' Un Dais de Velours rouveo
crai1i.oify , coL1vert d'efpace
e.n efpace d'un lai·ge Gal<;}11
d'or, eftoir attacl1é au de!fus.
Ce D~is efioic pré~aré fJOUt. <: - Â - lv10111eigncur le Daupl1ir1Jr·
Aott/l 16i ~~· y· ~
.. - L- - .,.J.
8 ~/T-?~ ~ ~~~ ~n y~1
~ ; __, ~ ,?" i. l .J> '2, 1 .i. i. .t. ..-~ 1~ "·.~ _, ~ r,~ ~
qui devoit le fOir venir de
Verfailles pot1r le Spéltacle
du Feu. Les Fenc!l:res de~
Gale·rits d11 Louvre oppofées
·à cet Hôtel, efioient toutes
ornéès dt! Tapis. Un gran.d
Ecl1afaut ré2:11cit tOl1t le ·\ana ~ .__. 0
de ces Galeries. Il e-fi:oit de
trOis pieds pltts b~1s qt1e les Fe~
nefrrcs,&: éloig11é d)arJtant de
la ?v1ur.~illcG Il y :a.voit d'autres
Ecl1afat1ts dc·ffi1s & devant la
T-err:iffc du .Louvre. Il y en
«l.\'oitd~1ns la Pl~Lce du Cl1cvat
de Bronze. Le dr(va11c du Colod
lco~~ des Q~Jacrc·· N ~ttions en b "'-..
~!toit tou1: · plein, & il y ea
- t' ~ ~ ~'""'r . GAt~~;'N i.·· i59
:a.voit dans la Ruë J & fur le$
..-.oits tout le lon ~ des 1v1ai- .i V
fans qui re111pli!fe11t le refte
de cette face, de fOrre q1Je le
1 ~~. '1 , n1oncte paro11101t e,.c\~ e r)ar
érage depuis le bas du Q~1ay
j11fq tl) ~.u l1a·1t des T oitso , LetJ
B.ateaux qu~on avoir fdit retio$J
rer en efroient CO!Jvcrts. I,le
Pont:-Rot1ge.i !!.< le Pon tl> Ne.u.f
ne 1, eil:oient p~s. moins;, & la
lo11gue & large Place qui oc~
eu pe la difrancc qui eft de~
puis le PQnt--Ro11ge ;ufqu~à la
Porte de la Conférence J c11
e fl:oi t toute re nl lJ lie. Figurez-q
y~us e11fin que ~out le to11r,
....-4 y il .. .. :t
......
. pn ~~un y., '2 6 0 1 t.A r~ \~ ,j ~"k. r~
du. Liett que je vous ay dé .. ~ peint au co1nn1ence1n~ent de
cet Article, en efloit telle~
' ment couverc , que cet1x qui
bordaient la Riviere furent
contraints d'y rnettre · les
pieds. Il y en et1fi n1efn1e
beaucoup qt1,on y renverià.
Si je m~ en rapporte aux Con~
noilfe·urs, i1 y avait plus de
quatre cens mille Perfonncs.
Sur les qtt?-tre l1eures ~pre~
midy, pendant que le Peuple
s'aifembloit encar, & que
\"enar\t à grands flots, com-me
les Torrens les plus éten~
~us par les plU:s ~arge~ Ave:
<J;\LAI~T. 26r
11uës , il fè répandoit da11s
tous les endroits otl il pott\
1oit trot1veL~ place, Les fyi~Îtres
Paifeurs dt1 Port S. Nicolas,
& de la Grc11oliillere, acco1npagnez
de quelques Dé~
1 1 l b oara~urs, e tout au r101n re
de- tre11te, arriverent au {àn
des Ta111bours & d-~·~s Tro1n...b
peres, fUr le bord de l"eau.qui
regarde le petit Guichet· des
Galeries du Louvre~ .Ils · eftoient
vécus fort proprc1nenta
>L1elques- uns avoienc des
Habits brodez. Leur Drapeau
eftoit b Ianc, & ils ef-
~oiellt tous ari11ez d*u.ne ef- • .... - • 1 1 ..
, ~ - 'w .Al ~_... .. _ _, - r -~-- J - - _ _. • - • ~ _. - - ~ .. .......
~62 1 · E,RCURE
pece de Gaule, qu'ils appel~
lent Lance. au bout de la- ili'
quelle efroit attaCl1é un mor_
ceau de bois rond, & auffi
};;1rge qtle la for1ne d,un Cl1ap~
au~ C'eft avec cela. qt1'ih
luitetlt~ Huits petits Batca.u~
peints de blanc, avec des Jr.
nc111ens roucres, le:; vinrcnc
prendre , &. . es co11dl1iGrent
jl1fqu'à un autre EQ.teau. de
· moyenne· g.rantleur, fur lequël
un Echa,fa.~t eft()it élevé~
Celuy. qui porcoit le Drapeau
monta fUr cet Echafaut
Le tout efi:oit peint de blanc,
~ -~r.~~· de F!~~rs:~e~Lys, ~
~ A 1!' :it. ~ "Trr /
U.t·\.~R~l:~ .t • 2~,j>
de Dauol1ins.4i\.pres quelques l. .
Fa11farçs, cettX qui. devoienc
: luïter cl1•ngerent d,Habit.11
~ &· en prirctlt d~ blancs avec
~ <les Cales rouges. l,a· ~1achi-
.r ne fi1r la<1t1elle ils efloic11t, s' a .. ·
van·ça enfuite) ;& s'arrefta .à
quelques difran·-ce. de la Cor-.
de où l'an: avoir- fufpendu
· l'Oyfon. Les htlit petits Ba-
, 1 - teaux s en ~procher.ent. Ceux:_·
qL1i dc,toient luïçer entre ... ·.
rent deda,.. n,s, , apres quoy · Jes ·
, Bateaux ie1cparerent. Q~at.re
paiferent del' a.Litre Çoil:é de
la Corde. Les q t1arre autres ·
dem.eurcrent en deca , & lei-~ . . .. . .. ....... . ....... - .. . ,, . - ..
.264 iEJF~C · -P~E
Joûtes co1n111encerent. Les
Luïteurs tnontoient tour ~
to111~ fur le bout de leurs Ba ..
teaux-, & te11oie11~ leurs L~n ..
Ces droites au devant de leur
.r
. eq:o1nac. Les Bateàux paC
f~iè~f aycc rat)idiré lCs uns
devant les at1tres, & cl1acun
tâchant de toucher f on A ver ..
faire avec le bout de fa Lance 1 l par le cotl:é de l'efrotndl.c qu'il
luy voyait d·éc6i1vcrt _, c' eftoit
pref que t1n co11 p fûr de v~ir
ton1ber run ou 1~autre quand
jls fe t0Qcl1oic11t, parce qu'il
e~oit cOmn1e impoilible que
!~plu~ f~~b~~ ~~ F.~dail pas
- · ·- .. ·· · all
... L T
n A LAN~1 ,.I ... 2~~ '1.:.,,.-- ...è. ~ 1- ..S... -~ 0 )
au plus fort, & q u~ on r~ut di~
ficilement {è retenir , pour
i1c-u q t.t~ on ait cl1ancelé. Aufli
cela arriv oit.il rarement, &;,
! i'on en voyoit plt1s fouvent
} tOber deux· enfet11ble quanJ .. .......
~ils s'eftoient toucl1ez , qu'on
~- ne voyait le plus foible ré(i{:.
· tei·, & s' empe.fcb:er ll' eil:re
renverfé dans l) eau. Ce Di-
···~ vertiffeinent avoit dé j a duré'!I ,:~u
en·viro11 t1ne li.eure, lors qtiC·v·:·~
1v1onfeignettr le Daur hin arriva&
Il fi1t rcçeu à la Lltfèence
de [011 Carrolie par Mr le
Duc de Créqu},. , & ~l entra
dans l~Hô.tel de ce D L1C aa
.. 1oiifl zôfiz~ Z .
-~
~266 - · iERCURE
br~it de vi11gt-q uatre Vio~
Ions, & de plufiet1rs autres
Inflrume11s q Lli efl:oient fur
itn Ecl1afaut à collé de la
gra11de P or ce de l tH ~te 1 de
Créqt1y, & qui pou\1oient
efl:re _et~tendtts de la Ru ë, &
de la TerraOEe où la Place de
ce Prince efloit l)réparée}par~
c_e qu'ils eftoient au deifous.
0
• Mo11fieur cftoit 1-,lac~ fur le
~~f~ 1Balcon dt1 Cabinet du grand
A parreme11t bas dtt Lo11vre.
Ce Cabinet efl: orné de Glaces,
de cres-bclies {Jeintures,
& l'or y éclate de routes païts.
Le Balcon s' otivre par deu>:
1 ~ •
(~J f-~\ Tt N1ÎI f~t:. Ni. ~'"' t:. .;, Î • 2\.)7
<:tran des P-ortes virrées. Ainfi
~co1111ne fi l'on e!1oir dans le · J
:~Balcon. M r le Prevofi deS"
·(1 'v1arcl1antls a\'OÎt fait tn ettrê ~. .
?des Violo11s fur un Echafàut·.:
. ~ dreiTé au delf ouS. Il y cri avoir::
f e.ncor par fon ordre eri- t1lti_'.
LGcurs autres endroits~ ~L1ffi.:.~
1
?bien que des Flûres,des 1--Iaut~
~bois, des Tjn1ba.lcs J & dès
:rrot11petes. Qua11d Monfei.·-~
i g11eur le Daupl1i11 fè ft1fr affls ·.
:' iou s le Dais 01 '1 l'ci1~ IF).~.' v····-1c · .
' ' ... .. - J it..' ~ ..&.
· 11lacé fOn Frit1teü il.~ 011 1L~Y ·:
doi1na le diverriffe1ncnt tÎes->
Joûtes pe11dant u11 ~-· dcrriie~ _-,
.J.
'26S1 ERC RE
heure. Le ]eu de royfon
com1nença enfi1ite. Tous les
Précendans à la. viétoire n1on~
tererit fur l,Ecl1afaut dont je
vOUs ay parlé, & cet Echaf:1uc
Voguant au bruit. des -Tim·
hales & des T ron1 petes , paff
an t &·ret_)à.!I:1nt à force de
ran1es [ous la Corde 011 !'on
·avait at-ra.cl1é l'0)1fon, ceux
qui voulaient avoir la gloire
d~en arracher quelq·ue picce,
.- de11.1euroiét fu!pendus à cette
·.Corde, pendant que r'Echa ..
-fa11t contit1uoit de -vogue~
011 lâchoit auffi_.rofr une ei"'
pece de M ouli11et , qui les
G~~Lfa~NT.' 269
fa.1. r1· anr to1nl oer ru de tnent
da11.i l,eau, les .oblig~oit fort
{àuv·ent à lâcl1er prife, parc~
.qL1e par le t11oyen .de.c~ 1'1ouliner,
011 les- relev.01t avec
\1ne v.iteife .. qui .leur f:1ifOit
perdre leurs 111efl1res ,·ce .qu~
efioit to û j ou-rs co11 tin ué j u f jl' , .. qua ce qL111 $ eu1r1r.e t1t ab. an--
· don11é la Corde ... Ta11c. de
f ~ . ' 1) . 1 ,,.at1ts, JOlnts a . eau q.u1 .-1es
aveuglait, les elnpefèl1oit de
{è bie11 te11 ir à la Corde , & à
t ) o ' <1 1 c ~ . I ,, J y1on~ '. ~~ ques101s 1 s s y
attacl1oiex1r deux enfe111l1Ie,
& ils do11116ie11t alors bien
plus .de plaifir a~1x sr~ééla~.
"'~ ~J~E·R .r-t ~R-P .-,J J 0 .2. .· !. .wJ ~ ..... ,; ;._,.;...,.
·_teu rs. La . i.1réfence de 1\1011~
feigneur. le Daupl1i11 les e4 ..
cira tclle1ne11t, que ce Jeu
:.dura beaucour1111oins que de
:_c;0Ûtt1me. Det1x en1 porterent
des pie ces de l' 0 y e, & le croi~
. fïéi11c eut le Corps; & co1nn1e
c'eft le morceat1 at1qt.1clle
. 1 /t b' 1 tr10111p11e e1t attac · e, e con1 ..
--bat ceflà , & rou s cet1x a ui
~eft~icnt .!ùr l'Eclîafàut fC j~t~
-.~terent dans l,eau; la tefie la .
. -prc.miere., co1n1ne s'ils euffent
·vou.!L1_· fe cacl1er de l1onte.
M r le D_auphin ,. fortit alors
.<le cleifus la '"f erralfe, & alla
.. ~ans les A parte1nens tle l'I-1~;
#\'1J11 .-i~ ~-rj ~NÎ~~ N.~ ~_{ ~ 2 7r
rel de Créouy. Ils efl:oie11t . !
tres-111agnifi<--1uen1e11t meublez,
& l,on n'y. voyait i1ar
toL1t qL1e Tables, & · Lu{îres
d\:trgent. Il y eut Bal, & ar)rf'S
le Bal 1111e Collation 111agnifiqt1e..
Ceux l]LIÎ 111a11gere1it
à la Table de Mo11fèig11eur l·e
0~1t11)l1in, furent MonGeur
& Nf adatne la Pri11ce.ffe d·c
Conty, Monfiel1r le Princ·e
de la R t1cl1c-fÙr-Y on. , les
{ix Filles d'Ho11neur de Mada111e
la Dat1pl1ine, & deu:t
de l\1adaine. CeL1x qui eftoie11t
placez de toL1res l)J.rts
fur les Ecl1afclt1ts, ô~ da11 s les
Z
...... a.
.~ lllJ ,),'
~ ~~TIRs~I 1~ E 2 72 1Vi r.~, '-.. -!· ~ _K ~!
Chan·1bres, fe fèrvirent de ce
rein i1s pour faire la n1efn1e
cl1ofè en att~·nllant l'heure
du Feu. Il fauc vous en faire
la dcîèription. Sa figure eftoit
qt1arée, & paroiilàit iUr)or.
té,e par une Balc:·i11e. Tout le
Cor11s tft:oit cornpofé d,un
ordre Ionique, & Dorique~
Dans les deux Portiques qui
regardaient le Louvre , &
d_a11s les deux autres qui rc.,
gardaient le College des
r_ __ 1
- )uatre - Nations ~ ciroicnt
(_1'.latre grandes F]gt11 .. es qui
repréf~ptoient la Terre_,i'Eau,
~, AiJ.~)& leFet1. 0 i1 v oyoit d~u.1s
GALAt~lT. 27·3
les deux autres Faces, la V cri~
té, l, A111our t.livin,la PeintUl"e,
lx le Bo11 Augure.·Toures ·ces
Figt1res part~rent tra11fparan-tes,
quand la nuit eut com ..
i11ence .. DJns les q t1arre Faces
de r Atti ll ue C1ll a voit re~-~
l)réfenté lcsf\.ivieres de Seir1ej;t
de !\1a.r11e, d}Oilê,& de l~ AtJ ....
be. 0 i1 voyait atlX deux côtez
un grand Dat1pl1i1~, fur
leauel eftoir le Génie de la l.
Fr .1t1ce, porta11t les Ar1nes dt1
P\..oy, & ayant t111 Triton au-pres
de luy~ Quatre Figures
de relief rempliffoient les
quatre coins de rAtriqt1e, ~
~ 7 4 11\ ~ ,i tf "ft:..i, Rr-'l:.t_~,4'~ t ~1 Kn 1.:! 5__.,
faifoient voir la. Vertu 11éro1_·
que, l'ALtrorc, l'}:..bonda11ce,
& l' An1ot1r de la Patrie. On
avait pofé u11 grand Globe
terreilre au dtiff us de l' }\ tti-
{
.. ._ t " n · qtte ~ & ur ce G 1obe ertc1t
pref ei1tant la Ricl1cf1e de la
France, q11i re11oit fur fes ge ..
not1x le Génie des Franc.o, is .
Il y avoir 3.. fes jlieds plufieurs
CoL1ro11 nes. ua Frife de toute
la Macl1i.11e~·;j'e!loit ornée de
Solei!s, Lle FleL1rs .. de-Lys, &
de Da:J1Jl1i11s rel1aL1ffcz d'or,
& 1'l 1t1 a \1 <]i r peint e11 111arbre
__ ,. ~o~.Jt ce qui111arqt1oit leCorps
(j A I A ~ 1ir-r dl "v~! ir~ >~i/~l~ _j:_ • 2 7~
de l' Arcl1ite'éturee Les quarre
coi11s de la Baluitrade eftoîent
ornez de c1uatre 0 bélifqu_
es enïicl1is de Fleurs-deLys
d.Jor; & qL1atrc Vazcs
enr~11 àI t11ez er{ ]1_ .0• 1ent ,~u n11• 1i· eu
dLt --rheatre, !ùr lequel toute
la Macl1i11e eftoir pofée. Il
efl: jt1fl:e de vous non1L11er
ceux qui or1t contribué à la
dépenfè de ce Feu, afin qt1e
tOLlt le n1onde connoiiTe la
parc q u,ils f>ren11ent à t;e qui
regarde le bien de la France.
Ce font les Jurez V en deL1rs,
les Jurez CrieuL~s, les Jurez
Cot1rtiers de Vi11s _, les Jurez
.........
276 iVlERCUR.. . E
Jaugeurs de Vins, les Jurez-
Mouleurs de Bois, les Aides
au}~ J urezMouleurs, les Jurez
Conrrclleurs de la B i1cl1e, les
Jurez Mefurcurs de Cl1ar ..
bo11, les Jurez Porteurs de
.Cl1~1rbo11, les Jurez Meft1-
reurs <l(: Bled, & les Jurez
Porcet1rs de Grains~
_ Le jour ne tl1t pas plutoft
fi11y , - que l'_Illu1ninarion fi
attc11duë fc1nbla le tàire r~ .. ..
naltr~~ T otlt le IJeL1 p le ciont
je vous ~y décrit l10J)doyanre
foule, ·co1n111enç:oit à.-s'irnpa ..
~ie'll~~r, .parce qu'il y av oit
\déja _qu.elque te1nps t1ue les
GAL.ANT. 277
Divertitfernens efl:oient ceC.
[ez. Cependant M1
s de la
Galerie du Louvre avoic.nt
pris de fi jufl€s mefures, que
pot1r ne point faire artendt·e
ce qti~ils voulaient donner au
Public, cotr1Lne il arrive or ..
dinairement en ces fortes.
d 'occafions, tout crftoit en
état avant que l'l1eure des' en
[ervir fufi venuë. Ain fi la nuit
n'eiloit pas encor tout-à-fait
f cr111 ée 1 ors q u J on allun1a~
On s~efl:oit b-eaucoup promis
d,un Corps at11Ii difiingu.é
par fon niérite dans tolls les
Arts; 1nais à peine eut-on
......
278 ~4EJF~C~UF~E
con1111cncé à regarder les
prc111iers endroits q 11i fL1re11t
illt1111inez,que l'éclat& le bon
gouil aya11r frapé les }'et1x &
l)efprit de ce qu:il y av oit de
Connoiifeurs parn1y cettein~
nombrable n1ultitude de.Peu·
ple~ ceux qui eftoient déjaebloüis
de cc quJils voyoient,
n1êlcrent leurs acclan1ations
aux applaudilfemens des premiers_,
& ro11 n'entendit que
des éclats d~ ad1niration, qui
ne ceffercnr pref que poinr
de tout le foir; .& ce qujii y
eut de [urprena11t, c:lcfi que
~''?n vit plus d~ deux cens 111il--
G {\., L ~ N~ 27 ~:. Fi .r~...,_ t • 9
~]c Perfonnes qui regardaient
'(dtl cofl:é de reaU, Oll qui a.'.\
roienc les yeux attacl1ez fur
::le Fet1, tour11er , & lever la
:Ircile tous à la fûis, de iàrte
·;qu'il fe111 bloît . q t1e la terre
f et1fl: e11gloury tous ceux qui
~ cfioie1.1t au mefine endroit '
i ~ '..-un mo111e11t ai1paravant, &
:- q u, elle eufi reproduit d)~iutrcs
Spéll:ateur~ dans l~ mef-
111c ii1J!a11 r. L, éclat des l.1u ...
nJicrc~, & le bruit du Peuple>
· pafferent jufques à l'Hoflel
de Créquy; & Wlo11fCio-neur
a table, fit 0L1vrir les Fencf-
...... ~ ~
..
8 . .. -rr~ ~--~~ ~~ ~R T"
r.t· o ~ ~.,.. X ~ . ~ l "- r'i -~ ~ ~ -:.L. ~ '7~ . ..,J rtJ "li1.t _J ... ....111
tres dtt Lieu où il mangeoit
va11t qutelle fuit encor danJ
tout f on éclair.
-. Le Pcttple agreablemenr
appliqué à examiner tout ce
qi1i coin pof oit ~ette Illu1ni ..
nation, n, av· oit plus tant d'in1·
patience de voir le Feu. ~a
pro1nptitude avec laquelle
le nombre des Lumiei:-cs aug~
inentoit à ·chaque i11fiant, luy
fournitfa11t dequ oy 1' occuper
toûjot1rs de plus en plus, luy
don11oit de continuels iüjcts
d,ad1niration. Pendant que
lJ on allu1noit tout ce q lti J,~
-
. ~
~ r:.. r ~ ~ 1r-r 2ct)' -.·
~-.v.r ?'5-ki f \ i. ~ 1 Q o
voir fer\1ir d1or11ement à la
trrancle Cornici1e, & éclairer
. ?-" .. ; .. . r l ,.,.
1 ~ ~ C1 ;:~ .p ' 1 ~ r1 11 e c:- & P ~ ~ 1~ on ...... • .., 'li) .li...' ...... b .. & ~1 ~ ~ ..... ~ 'JI,. -
. ton5 qui la retnpliffoient, 011
. rravailloit égalernét en bas; &
. lcCorps dJiArchiredt1re,,où ell.
·le petit Coridor 011 la Galerie
:, baife,parut e.n peu de temps
illut11iné 11ar plL1s cle dix 111ilie
Lampes qui deilignoie11t l)A~.;·
cl1iteéture dt1 premier Ordre·
du Bafrin1ent qui efr Doriqiie,
& diil:ribué pat· 56* Piç
lail:~ .. es accouplez., aya11t leurs
Bafes & leurs Chapiteauit:
de ffi gnez par ces Lt1n1icr,es~
~u~-bien que la Cornici1e ~f
fiJ o i:;rt 1 os z.~ A~ ~
~~-·-~:. 2 8 ,~, ~1 1·~ ~~~-....,T .• ~~ C{ J~~~ p _t "lt_ ...._..;! .... .l ~ ?. ~
1' Architeéture, qt1î font du
-ineft11e 0 rdre. 011 ne s'cl~
toit poi11t encor aviie de de[
ligner & for111er en France
un grand Corps d"' Arcl1üe.
dure avec des Lumieres vi ..
ves. Il n,et1 efl: pas de la meC
D1e forre à Ro111e, ,où elles
font a!fcz oedinaires , & fur
tottt at1 prodigieux Corps de
B:fl:i111ent de l~Eglife de Saint
Pierre, dont toute -r Arcl1ite..,
dure efl: illutninée fOuvcnt
par dehors, mais avec cette
diférence, qt1e quelques~uns
de ces Meffi.eurs de la Galerie
.4u Lo~v~e qui l~s- on~ ye_~-~s
n A r . t\ N~1 7~. 2 <1~~ --~ ~ .JV.ltlt ...L :;.._ ri_ ...~. 0 1.
d~111s le Païs , ont fait 111arq
u er les montans -des Cor1)s
de cerre Archireéture avec ..
les 111efines Lu111îeres ; ce
q llÎ ne f e fait point à Saint
Pierre, & C'efr par cette rai~
[on qu"'on a liet1 de dire que
flllL1111i11ation de la. .Galerie
a paru l)lus cor11plete que
celle de ce grand Edifice de
S. Pierre, parce que les parties
efianr plL1s pretTécs, &
l' Arcl1itelture plus dcilio-née
fcs parties, le n1orceau de ]a
Galerie qt1'011 avoir ilb~1niné,
paroiffoit ttllerrlent brillant,.
Aa ij ... _ . ·-
20u;!\ 4 Tug.r"7... .,{.-,' ,'i, ?~p\ r~· ,~. .~~g ~<: ~ L . , l J:M l~,., :.~, .... ! _1.' r_.
que fi l'on vouloir repréfen ..
te,r u11 P~1lais dt1 .Solc.:il~ on r1e
... Ill. r . .a pourro1r rien raire q L11 e11 a pprocli.
aft davant~1ge. ~~oy
qu'on ne {e I,Uaft i1oint ,f exan1iner
cette A rcl1ireél:ure
de Fett, !'éclé;lt q.L1i redoul1loit
pltxs haut , fit lever les yet;x
fur les Obéllft1ucs & fi1r les
Tir11pa11s. De nouvelles Lu ..
mietCS y parllrent. ÜL1tre ]es
dix. n1ille Lampes qL1i for ..
moien t le · C~orr>s d' A rcl1ite~
él:ure de la Galerie baffe, la
-Cornicl1e de· la Galerie haure,
. ,, , , G l ~ . r
"PtJeJl(~~ ~ra.tl,Je ..;L er1e, e1--
~~lt bo~~déC d'un ~ang d~~°=
Gt\LA~lT. 28)
ders, & il y avoit des Terrines
reinplies de grofiès Lu-
111icres dcrriere les· Frontons
&: les 0 bélifqucs ; & pour
{i1rcroift de c.larcé, les deux
cc.fiez des Frt)ntons ei1:oicnt
re111 plis de Lu micres vives.,
qui en marquoienr le contottr.
Tandis que le Pet.1ple
s~ a trac l1oit 2. confi dérer les
Peintt1rcs des Fronr<Jns &:
des 0 bélif9~Jes , on· pL.~~a
vlngthttitTabl~aux illu111inez ......
dans les Croifees de la Ga.,
lerie b~fi~~ .. ~ & ron rc1narqt1a
qu) . lf iîs eirt~ o1; tnt enrt• c ll t,. s de
--~e!tons dorez, & eclair~z de
.... - .. ... .. • ... 1 .. - 1 - . ... ._ .... • --~ J
286 1ERc~· RE
lll111ieres vives. Cette aurr ..
(_i
n1entation d.e beautez fit
donner de noLtveaux api-1lau ..
diiTcn1ens; & la diligence
avec laquelle ces Tableaux
furent placez , fit croire
qt1,il 11'avoit t-~lu pour cela
qu'un coup de SiBer, com1ne
pour fai1·e cl1anger les Dtcoratio11s
des Pieces de Machi ..
nes. Tant d'habiles Gens unis
enfèLnble,n' avoienr pas man~
qt1é de pourvoir à tout ce qui
avoir pû eflre neceOEiire pour
l1exécl1tio11 de lettr cntreprifè,
& ils y dont1oient eux~mei~
mes leurs !Oins.· lis avoien~
J -
r:: }\ r il NT 8 -"ih.i 1ir-i ~~· r-~ ~ • 2 7
déf a fait des IllL11ninatioÎls
afÎèz confidirables dans les
ci11q pre111iers jours ~te réjoiiiffi1nce
qt1i fUivirent l'accoucl1e111enr
de ~·1adatne la
Dauphine. On avoit vel1 à
let1rs Fenefires des A llégories,
des Devi[es , des 0 bélif
q ues, & des Lan1pes de
Lur11ieres vives ; mais chacun
ayant alors fùivy fon
idée, il n'y avoit cL1 n_y régt1~
lariré ny fiinérrie, ce qui f11t
ca tJfe q u· on propofà c.ic faire
qnclqtie cl1o{è de grand à
frais co1nmu11s. C><:-ll ce qui
a l1onné lieu à r1llL1.rr!ÎnariOn
~ ~ ~4
88 ,.~n ~~u~w n n
2 . i ~,.., l<l \ .... ..,J !i tf i... t --. . • • 1. . ..... dç,11t je vOuS ·parle, & qui a
fair tal'l t de bruita
- .
. -. ' . '\ .
On et1t a pe1μ~çi. p.uvert
~~tee proppfitio1l, tj11'ir1)arut
q~ . e la proi-16lîtio11, le travail,
& l'exécution, n,efroiei1~ qu,-n
une n?efin~ cl1ofe .. Q!Jarid un
vç;ritable _z-cld ani111e, foins,
•• ..._ •- .J'L
- ~ . • 6\ peine, a~"ge11t, rien _ne c~~te)
& to~t ce qt1~011 fair tl. . erit àu
m irae le. c:t e 11:. ce q QJ on ~ ~1eu
dans-l~occafion de cE.tteFeflea
Les Fe mm es & les E11fans
! r :
ont travaillé; & les O.uvriers,
dont lè ta1ent 11~ efi f1oi11t de
.p~~indre, & qui fçavecnt 1«.~ule'*'
~ent dcffi11er, parce que leur
- ~~~ploy
• ~ 1 " G11\LANT.<:·i89
e111ploy l'exige' ori~.Ptis les
Palcces & les Pince~,,:&· _ ont . t . , •. .
paru 11abiles ei1 ce qu~ils _n~a-.
_ voie11t jatnais pr~tîque. En~~
· tout s'eit fait avec cet e1n..._ .. _.
:. . .. ... . \
; preffe1ne11t qu1 fert a m~r--
; qt1er l'a111ot1r que le R~Y- ~111-:
~ i1ri1ne à to11r le 1nonde~ ·ce
~ qu'un zele fi ardent a de.
; mérite, rcjalit fùr MrColbcrr,,
; & aug1ne11teroit la glqi.r~e ~~i
ce grand .Mini1lrej fi elle pou_-s
~i voit recevoir qucl'-1 ue ac-
·- ... ·~ - .
f cro1i1en1ent, })Uls q11c col.1'1~
I Ille s Ll ... ! I ri t" :.J .... ~ ... ~ ~ .. I .J• (~ --"• -~ p~. ~ tt... ' 1 J - ~ 11.1 \:~ ~ J~ 1._ l ~:--..... ~ 1 . l ~ ; ) > a. ~
;
; l\1ens du l~~.0)1, & cies f~rts &
1 M ;i n, , f~, _q. , ~. 1 ... e c .. l e- 1.:; ,., ... .ç~ c ..; . 11111 l ) ~ ~ -~ i.. ~-~ ~-- ~ ... 1 ' ~· : "' ,,.. ~ ~ . ~ ~ J" .f! !. \..r " l
I •
; ' ·1. <) : ../.L OUJ i.- lu b ,Z ~
- J
.. BU
2r90 _ E .. R C ·1R E
propof~; ceux- qu~il croit ca~
pa,ble~::ll'qctu per. ._ le .s :Loge ..
mens des G~lerie& j i & d1y
reJ1dre . ·fe~vice. ,à .Sa,·.Maj cfié,.
" 1 • n.y: en ayant aucun -parmy
eux -qui. ~.~ait:-.: ~et :l1on,neur;
L_enr,-< -de_ffein ... avpit · eJlé .. de
1. Q l.. _ll d~ - ~~ __ ,qp.f· ,~.r eu ~ d, arr1" fi- ce à\.
l'Illu1nina.-tion.. La coni1ru .. .. ~ . -- - ..
&ion en-- au.rait- ~el.lé extraor .. ... 1 _ ... - • - 1 •
din~i~ret.-~ l_i : y,; --ai1r~jt ._en(~.q ncl ..
qtie.- ;façon-.par:Q· 4es-M·achi ..
nes ·; & : çeQx qtl~~ -,-ç~xercent
t~nt_ 4e -b~aUx A~r~s~~' .- ayant
rÇii;p y =·_.ç-,ifeq.1 b}ç-._~ -l~μr~_. penr.,
. ' ' r -. ~,. 1e::es: exe-c:ute··eux-me1me·' ~ r.+ ·--· · - ,.. ...... ' -. . - . . . . • - - .. :i; • - .. • -s -- ,_.,. ·- .. -.... . .... - . . -.. - ·- . ..
d~p).}~ i: 1lçs-. ~μi~<?y~u-~, ~:cJ~,e.x_éc:(l~ ·
~ .....
~ J • ~
{ ~. ~ .. ·t L 1 I" '1 .... ~ -..--:....:. _
GAL.A.NT·;~~ 2'·,r'.·
rcr il e·ft à croire,·~q· ue. no-Ul;,.,
\. , - .
a'Jrion·s · vfu quelq u-e cho[C~
de tre's -beau ... ~·& ·:de trC-s-nou~>
' 1 veau·;· · inaiS. ces~ M,e:ffietirS ~ fe:-1
trouv~erent. o·bligez·_:'..~ d~~a·ban.·.~::'°-
donner leur deifei-n· '" lors qtt~~·: , . ils.:eu·rert t a.p pris i df h1y·:_· de· .M:1~
le PreVbfl: ·~·des:.~ M-arcl1~i-n·d·s. ~AinG
·ils en·: demeurere11t ·à/
la. feule 1 Illu··min~atiOn. Le:f: 1 . - .. .
vingt~ h~tit Tableaux~: q\li oc~·. .:
cupoie-n.t les Fen·eftres~~ de--. la
Ga le rie .~~baff~ _ , repréfe ri ~oien·t ·:
la ~ P;einttire- , la· ·- SCul:p'.ture ... ·-.
l~ Atcl1.1 teéture .,~·! lâ--~G-taveûrc-·"·
et1~·Efr-1ffip: ês & enM-édaille!_-.-·.
1, c >
-o.r1évrerie; :: ·la. J oüail-le·rte;·
B b ij.
292 fiiERCURE
I :1 Armurerie , 1, Horlogerie
11 Hiftoire, les Matl1é'l;.1ati~
ques, la -Géogra11hic, la Bra ..
derie, & la ·Marqueterie. Il
v avoit autant .de Tableaux J.
de Devifes ·pot1r cl1acun des
Arts que je·- viens de vous
notn mer. Tot1tes les Illun1i ..
nations de Tableaux eftant
faires ordinairen1e11t pour
paroître dans la nuit la plus
obfcure, & les dix 111ille La111 ..
pes dont j'ay parlé ayant rappe
llé le j ot1r :, les Tableaux
aui efl:oient dans les Croi{Ces . l
devaient 11e point paraître
4u tout, ou dllmoins paroître
G.f {\i î 3 .., .. J ~A~ ~}' ~ii .l1_~ • "L.'J 9?)
pel1 tra11fparens , , puis _,que
f'obfcuriré ne régnait poi11~
en del1ors. Cependa11t coin-:
311e ces 1v1cf1ieurs i1}avoie11t ..
• I I 1 d I r &.
r10111t epargt1e a . e11en1e,
ott)ils avaient n1is derriere l
tous ces Tableaux trois fois
f'lus de Lumiere q tt;Jil 11 'attroit
faiu en 111cttre, s,il n'y en
av()Ît point ett en del1ors, les
Ta-blcaux eftoient au11i tranfparen
s que da11s la t1ui_t l~
f>lL1s·noire, & l'c11111eur dire
q11e c·'tfl la pre111iere fois
'-1u;o11 a vetl dettx Lt1n1ieres
<liférentes, dor1t llt1ne de\roit
détruire l' aL1tre, faite coutes
B b iij
- Ji,.'.~1 ~:94 1 ~ lr-·~E _-R . C·~ U· ni~~ ~r~
_ dtux . leur effet. ·-Je i1aife au~
Peintures·' q Lli cftoicnt ·po{è:es
. ·Ie ~l'on g· ·d-~ la grant.le .Corni~
.t:h{\.· It·y a voit quatorze 0 be~
l{Jqt.1~sJ&,·qt1atorze Frontons,
-fÇ~1voîr :,· ·. un: Fronton entre
r<leuxObélïfques. Il f:1ut ob~
-Jèrvcr ·-:qt1e ·.ies. Frontons eftoient
jt1ftement · at1 deiTus
des Feneftre.s, ce qui en fai·
~f(1ît cé me, le couronnement.
~-fls '-tepréfe.ntoient -~ al~ernati~
~-v.en1ent ·des Cl1ifres clu Roy,
.. &. )des .- Soleils... - .aant ·aulC
: 0-~b·éli!q Lies-'-, : ils · efroien t de
-rieuf.à dix ·pï-e'.ds de-ha:ur. :VoiJ
: c:y-··ce qui eftoil: peine fur chi~
.... ~ .
....
G ~~·LAt~T- ·. 251~
cui1t Un Tropl1ée. dJArme·s,
avec une Infcription ·q tti 1na.r~
q t1oit que . ce .. Tropl1~e efl:oit
à·la gloire.dnRoy, p9L1r av:G.ir
pris cent Villes; d~s Dép~iài1-
les de plufieurs Provinces a~-
j ol1tées à. fon .·Royaume; :des
Inflrutnens de Riviere, .avec
u11 Fleuve captif~ qt1i·111arqt1oient'
le Paffi1ge du Rl1in;
un . Tropl1'.ée., .1naritin1e, ·d.e
Prouës :,. de·_Vai!feaux· .t &; de
1~ridens, pour marquer les
· Vîfroire~ -: navale·s :dL1 _,Roy;
Jes . D.époüillcs des ·Barbat.es
du Can ad-a ·, i. & dt1 "Païs des.
lroq uois ·; . -- p_oUr. ~.marguer Jes
li b iiii )
~ y~.,~ '~ ~ . 1.s' 296 ~~Ri E, R~ c~~~ l~u.~~ -E
t.rio1np11cs de Sa · Majefré fur
les Narions barbares; des
Arn1es, pot1r n1a.rq-uer que
ce Prince a, 11eureufè111ent
acl1ev.é trente Guerres; les
1\rt11es des Turcs , brifées)
pour avoir confervé la Ho11-
grîe. 0 n av oit joint fe-pt Tro~
pl1ées de Pi1ix à ces (ept Tra.
pl1ées de guerre, [~avoir, des
I nitrun1en~ des Arts , pour
les avoir rétablis; des ·ra.l1les
des Loix, des Livres, des Ba..,
lan,ces, des E11ées de J ufrice,
&_des,Faifceaux, pour avait~
ér-ably les Loix; les Te111ples
des tJ.erétiques abatus; poul~
·~-GALflNT. '297
avoir détruit l,Heréfic ; ·-des
~
l\1onflres encl~aînez, 'ac. des
Epées ·rompuës, ;.pour avoir .
fait ceifer le·s .Crinu:s ,- ·coin~
n1e les Duels & les ·Bla{~1l1é~
4-
mes ; des Ar111cs rot11 pt.1ës;
a tt;lcl1ées·::.à .--u t1 ·O Iiv ie·r, t)ou r ·
~ 1 I 1 IJ 1 avoir do111~j e ia .-.. t 1x aL1 1~11_C)!_1---
de · dpc.t.;f31J.cr•t.;_ f~--:ii·r~ (;é."""Ç,: ·'"'!-\l/''C
, ~ 11.1' "-' V V - :iii.. ~ l. Ai "'- ~.. .. - ' ~.. ·- -·
d, . ~ i,J s· I 11 {i 1... l1 n....,_ _(-"; "1 C_ '.._ t... l ...... ~~ ~ ..... ... .: .. r. ...~. "71 (~· s=· · ~ ~ .... L . i ..._ .l . "" t-' > {-'' 1 \:. ..~ :i.:" -._. ;
f or.t î fier ~ & t rtl~i1 .:_: z· · d c ' . .-·G.i- .,,.
nons, l)(Jllr avoir t11uny des
Places. 0 n y :11" C)ÎC-1 a{.lj.oûcé· ·
les Artnoiries des Villes· J:es .
deux Bourgognes,· parêe.···que·.·
~e Roy les a réunies,. & ·que ~1j
le jeune Prince en portci_ l~-·
No111,
n En ~fr;\i.~ R r.-
2, 9n r~\ .. ~J r~
Tous ces Tropl1ées re·gar-t
dant Je Roy, il n~y a.voit rien
le Ion g de la grande.. Corni.
cl1e, qui ne fuit à fa [rloire L}
fet1le. Ouant à r1llurt1i11~1rion
~
d'e11 bas, le jeune l)ri11ce y
a.voit plus de part. Vous le
verrez par cette Infcription
qui ei!oit en mots Latins à
la tefre des Tal1leaux.
Les Arts qui habitent dans la
Gttlerie du Louvre, o nt &
con:facrent leitrs (er'1Jices au jeunr.
Prince nou'Velle11irnt né, Mon-~
.~· eizneur Le Vue de Bourgogne b
· · Ili~11 ne l)ouvoit eitre
• .~ " • I n11eux · lt11ag1ne, parce·· qne
Gf\LAl'1T~ 29·9
1' on f u paf oit q u:e tot1 s k s Arts
repréfcntez_. ditns~ les TablcauX
qui re1npliffoient les
Croi{ Ces de la Galerie baffe,
travailloiEnt à l!t gloire de ce
Prince. Au milieu de cette
Galerie il y a une efpece de
4
Portail~ Il efr et1 faillie , . &
quatre Colornnes avancées
fOûtiennent une Terra!fe.,
avec une Balufrrade. Ces
qt1atre Colo1nnes . efroient
entourées de Lan1pes d,une
maniere qui ne ro1npoit
point 1 'ordre de r' Arcl1it.e"°
-ll:ure.. Le Bu ile de I\1 onf ei~-
g n eur le D aupl1in çftait fu~
lsz.ttE Re~ 1 R-...·~ 300 1-~ i .,~ ·~~ LJ _ .b~
le n1ilieu de la Porte, a'tec les
A rinoiries de Monfeig11eur
le Duc de Bourgogne. On
lifoit ft1r la Frife d.,enbas t1ne
~rifcription I~arine, tirée du
Proi>l1ece lC'lïe. Elle ef1:oit
I
1niiè Jà co111111e un A ugt1re de:
I~ gr-~r1 deu r d11 j eunc Pri11ce.
Vo1cy ce q_t1~clle marqt1oi;.
Les Pcupl:s· ·rn:~rcheront a la ..
-avr:ur de ruas Lumieres ~ & l~s
Royr à l'écl.1t d!! V~j'1re N.ifa;
1ce. Le,vez les __ yeux; & re ...
gardez de tottt coJfle'{. ToUI ces
G·tns ne ont i~y q!.te pour vo1u,
& ne traruaille'nt Cf.Ue l1ottr 11.1otu ..
Tout le refie de cette Fa-_,
GALANT. 501.
~ade cfr·oit hiftorié jufques
fur la Terra,ffe· q~i donn.e
dans .la Galerie. Ahaute. Plu- .,
fieur~ Figures 1faifOient connoifire
la. gloire qt1e le Roy
avait acqu~fe dans la Guerre
& dans la Paix ; & le B ufl:e
de Sa Miljefié efioit élevé
fL1r la Tcrrafiè. Une grande
Figt1re repréfenrant la Gloire,
tenoit t1ne, Couronne fur -la
ce11c de cet augufie Monarque.
_La . B~lu11rade efioit
Qrné.~ ~l!L1n,Tapis enricl1y de·
(es Cl1ifr~s, & en·viro1111ée . cle
1 , ..
p1~~1eurs. rangs t1e Lamt-)ese
L~S Uoëtes J ~ les Canons
"'
qu' Qn · avait -placez fur -le
Terrain ;qlli -eft au .. l1as du
Cl1eval ~e Bronze·, tirerfnt
J~_,p.euple-·d.e l~~":'tt~ntiOn ·avec
laquelle il: exà111inoit tot1tes
ces- chofes: .,_.~.-lu y apprirent
qu.e le ~fp étlacle-·du-Feu e!loit
prleOE t.: d:e ~c-orh1n-encer. On
. d' b 1 ~ • tira~:'( a _ o~Cl tro1s .. :·ou quatre
douzai11es· ---de-Fufées -d'l1on- . ..
ne.ur, .-_,. parmy'.,:lef quelles il y
en· av9it .rde .. -, fi. . ·:belles~., que
peut~ctlre n?en. ·a-t-on jamais
veu .-de·:. pareilles·:_·cn ~France.
0 n,-. ~lnit '. en··,fuit.e le;·' feu à la .
Macl1ine don:t je:vous ay -·faic _
lit.·.;: \'~rfcription. .. 'L,~·Arcl.fic~
Gif\·I~~A T. ~.01
,re~u y parut. beaucot1p .. Des
manieres de Sauciflion~ _apres
y avoir demeuré ,: quelque
te111ps plongez, & s'eftre pro,
n1enez fur, 1-a. Riviere, jet~_
toient des Bollq . uers de Fu, .. ·
fées,: qt1i eilant .. rer.01nbie~.·-,
dan_i l' cat1, en reifortoient-·un:··
. J mo1nenc- apres·, :s y prame-·
noient-en·cor~quelque .re1nps~.
p\liS· cré'toient.·av_ec éclat. LeFeu
eft_~n.t fin.y, Mo~fe.lgneu-r ..
le Daup.hin monta en· · Car-~
roffe .p.. Q.Ur ·retourner à-Ver-.-
C.lilles,- .fort. Content du· Peu~ ·i
l)le, q:ui .par-des ac.claxnation:is/·ic
ontinu-e ll~s a voit i~émoign~ ·-;
30.4 ~lr~n ~-'1~ ~t} E l '.s i~J ~c... ~~~~rt·î_.J l~~ _,_.,
la joye qt1elL1y caltfoitfJ. pré ..
feti.cee La Cotnpagnie des
Maifires Palfeurs, & des Dé_
bardeurs,'qtii avoieni diy_erty
ce Prince par leurs Joûtes·&
par le Jet1 lie l'Oyfon, & qui
avaient repris te·urs HabitsJ
pour l'aller faliier dans la
Court de rHoftel d~Créquy,
e11 · fut au ffi ~. f arr ... è on tente,
pliis qt1'il ieUr donna des
ma·rques de {à libéralité. Le
Pe11ple qui ne fe pouvoit Iaffer
d' ad111irer l'Illuminarion
de la Galerie, pa{Ç;.l le refre
du foir à conlit1érer toL1tes fes
.Peautez. Il· fètrlbloit que 1~
~AL· A .N. ;:~ ? ~ ~?~ fi l • )0-)
Lumiere Cn fr~pant les ycu:r,
remplilfoit llcfprit de joye.
Le n6bre infiny d~ Gcn~ qui
. s·eiloient placez dans le bas
~ des ua ys ~ s~ ellant retirez,·
cette Lumiere reflécl1ie dans
.· f eau, y.fit paraître ·un Palaïs
de feu; & Con1me .tot1tes les
Lalnpes deffignoient l.' Ar-;
cl1ireéture, ainfi que je vous
l'ay dit ,
1
& q.~,e dans l~éloi-~
gnen1ent les lut11ieres pa1~.oif{
ent plus a.pprocl-1ées , cet1x
_.q_Lti v.oy~9ienc <le , loin cetteIllu
ini11~at_ion.:, -la_ prc~11oier>.t
pour t111 Pal~tis C()n-~rîofC plu-.
fO{~ .q'u n . n1or.c.e.au, d.c Fçu { ij
4oufl J.fS.z~ G ~
..,o6-, #t\.rîP u. · :~u~·p_ -~
) 1 t-5 ~ $;-,.J 1~ \.-'!#.'~ 1~ ,....,..j
èe tern1e mie.fl: permis) que
-de Lu1nicres diféréres... Udn.
tité de Gens de qualité qui
· occu poien t les q u~rantc-deux
Croiftes de la c;alerie -haute ,
·il)ayanr pû voir cette Illu1ni.
natiori, --. parce q11~elle efioic
~ .. ;aL1 c~effous d'eux, ils pa!fcrent
--cn--Carroife le long de la Gaq
lcrie. Il en vint d,a.utres de
-divers endroits-; & plulieurs
qui s) en: efl:oient ·rerour11ez,
en ayailt fait le recit à leurs
.. Amis qui n~avoient rien veuJ
ils y accoururen!r.-· ·Ainfi l'on
s·> y promena tolite la · nuir,
:_~ o 1ne on '1ll~oit fait au Cours,
...... - ~ ... _ ..-. • - .. .... • - • - • ..Jiii p • - - .. . -
GAI~A·~~lT. 307
·plufieurs Lanipes· eil:ant et1-
core· allu1a1ées à· l1uic 11eures
du mati~. Ces Meffie.urs qui
ont joint la dépenfc à l' ef prit,
pour faire cette lllUn)ination)
en font graver une Planche.
Ils me l'on.t promife. Er; vot1s
l'envoyant, je vou.s. parleray
des di vers_. ta lens~ où ;_ei_ce·llc
cl 1 acun a1-' eur G
• 1 • ~
..
.. ·Les -J ffuit.es du Collr;=gr; ,·9e
Clern1o·nt3 qui en toute for;te
d~ occaGOns font let1r. _ plus
fenfible joye de 1narquer_le
zele qu!rils ont pour Sa. Ma.~
}t~OEé, Ont fait voir dans_ cell~~1
-~~y·; la part qu,ils prenaient~
~~ ij ....
..
~ }f ~ t~ ~-u'1:'RT.' j,c8 1Vtl:!, ~{~.t r"
Réjoüiffances publi'lues, par
tine fole1nnité des plus écla ..
• t_antes. Une Harangue Lati ...
ne que le Pere -Jouvency, l'un
des Profeffeurs de la Rétl10~
rique, prononça le- 1+1 de ce
mois fur la - Nailfance de
Monfeigneur le Duc de
B.ourgogne JI en fut con1me
!,ouverture. Il s"'cn ac·quita
avec 1·aplaudi!fement d'une
tres-illutlrc & grande atfc1nbléeo
- Mr l' Arcl1evefquc y
vine en cerén1onie, avec. fà.
Croix porrée devat1t luy , ce
qui obligea quantité d'Evef..
_q~cs qui .s~y tro~v~~ent ~ d5.
-G-ALANrf. 1·09
fe 1nettre en Cainail · & en
Rocl1et~ Il y avoic bea-ucoup
de Per{O~ncs de qualitéJ& l1fl
fort grand nombre de ·Reli-:
gieux & d1Ecclcfialliq11cs.
C P I ~ es eres ayant prevu··que
le Spéltacle de l~eau dont je
viens de VOL~s parler, ·attire-. ·
roit tout Paris t~ tcn ck-n1ain,· ·
choifirent le Mercrcdy 26.
pour la gr an de Fcile qti-:ils ~~
avaient ~lit préparc1~. . La
Cot1rr ~Il-oit re111p!ie: --d~()t'...:' · ·
nemens-t-1..iti-s fes qt1arre faces.
Au .; 1) i 1i e u c1 c-? c t· i 1e q· ü i
efl ·oppo1ée à ·l?1 Pc}rte tie Jar .
~~~)il y av oit u11 tOrr gran4 .
Portrait du Roy fur une 1na~
niere d' Efrrade~ Seîz-e grands
Drap~aux dans lefquels on
avoic peints le-s fix-vingts &
huit -· uartiers de la Defèc11-
danCe du petit·. Prince, ef ..
~toie11t placez -au 11.aut de ia
·mefme face.~· Les It-nages de
la Reyne,. de Mon{eigneuri
.-Oc Mad;ame la Daupl1i11e, &
·des -Pri11ces- &- ·Princetfes
de'. la· Maifon. Royale, tâi·
· foient t1n-e partie de la Décoration
de cette Court. 0 n y
voyait les Médailles de 6t·
~ ·R.oys- de France, &: chaque
"' '.Médaille a.voit .fon lnfcrip~
G ALAl,lT. ',jII
tion~ tr outçs les ·Scienc:cs qlte
r on eμfcigne d~ans .·çe Colle ..
ge, eftoient.·repréfentées par
autant ··de ·Ter111es; avec une
Infcription _ enerale ,-qui faifoit
conndi{ r~: qu.e çett-e_-Ré-
. joü i if an.ce _; f e faifOi t_ pour~ la
N aiOE1nce de Mon(c;igneui~. le
Duc de Bou·~~:gogne.- -Les
plus cc léhres Hifrori~ns ~_d:u
Royaume reprefèntez ~Q.J]i
e11 Ter1ncs,-·portoient l~.gra11 ...
cle Corniche, où ron v-p·.yait
les :tvlél1ailles · :de nos_~Roys.
Vingr-deux D.evifès ,· &; au ... :
. tant d'lnfèriptions tirées des
~nciens Poëtes, cfi:oien.t dans
1 .... -~ - • - .......J
31~ 1 ERCURE
des Bordt1res dorées. T~ot1teS
'
ce~. · di,1erfitez occuperent
ag~1eablen1cnt les Curieux,
pefl (lant deux jours q ti"' elles
f~_rcnt expOfées. Le bas de la
C9urt ~froit orné de Tapiife ..
r~es i & d~ns le milieu.paroi[..
fOit un Temple auquel .on
av oit don11é u11e figt1re qL1ar ..
réco Il eil:oit pla.cé fur u11e
·Mv11tagne , & repréfeOroit
celc1y qL1
1 A pollo11.a\'OÎt autre'"
fois G.1r le Mo.nt Claros, &
qlte tat1t d,O.racles ont re11du
ce lébre. L' allufion d.u M 011t
Claros ~1u _College d~ Cier ..
n1oi.41t ~ fai{oit .v.oir le defl~i1l -- - . - .. .....
~jU5?1J.
GAiyÂA~~lT~ 3l~ .
, .. . . qu 011 avo1~ et1, en_ metta·nc
ces qt1atr~ mots fui~ les q11atre
faces ·de ce Te1nple, Horo cil~
puG Reg,ius Vucis Buriundize. La
figL1re d, Apolon. tena11t fa
Lire e111 fa main , Cfioit au
plus hatlt du Temple. Les·
Bufies du Roy·, de MOnfeigneur
le Dat1pl1in, de Loüi~
XIII. & de He.nry IV. orcd
noient les quatre Frontons.
Dans les Tympa11s des Frontons
eftoient des· I~1fcriptions
Lati11es, qui fai{oienc co11-
l on prefageo1t pour Mon{ei~
gneur le D.uc d.e ~ourgogne,
ÂDu{l ztfS z.~ l D d
~ ..t ....
314 ERCURE
fui· l,afpea de ces .quatt·e
f r~r1ces. Sous -le Bt1fl:e de
Monfeigneur le .Dau f~l1in l on
li(Oi t e 11 in ots La ti11 s ., H c urcux
J:ar fan Pere; feus ce lu y dn
Roy. ~ qrand p1-tr 01~ 1~yeni;
:fous celuy de Loiiis )~lIL
.. t~fte par on BJ aye itl; &:_ 101 s
('.elt1y d~Henry lVo f/7 c.11Uant
par/ on T1,.ifaycul. Les Pilailres
des deux faces otl efioic-nt ks
Bt1fte.s de ~~onfèigneur le
Dat.1pl1in, & de Loliis XIIL
ciloic11r de 1Jorpl1ire veiné de
blanc , & les deux autres
de Lapis veiné t1'or~ J..Jes Chapic~
a\.lX des Pilafires dans la
~
~ tl! ~ .Ji ~~ 'l>-~·:'J l ~ l~\ ~ j ~~ . ,.1 ~ • .., 1 < 'l-.,,._._,;s J.. '..). '.)v.N. J:. ~ '"1 i. ..., '
-f1ce du Bufte de J\1011[eifrncut,
eftoic11t co111pofèz de
Lb1 L)'te PA 11 . . ,. "'._ L1 F'o on, JDlnte a
deux Dau11l1i11s; dans celle
d~1 Buile L1t1 Rc)v, dJL1n Glo- ..
~ be ren1ply <.le.trois Fleurs .. de-
Lys, & d)l111 Tropl1ée de
deux Cat1011s couci1ez _, & de.
fix 1Drapeaux: élevez ; dans
Celle dt1 Bt11l:e de Loüis XIII~·
d,u11e Pcatt de Lyon, & cle
det1x Ma.ffuë.s pail~ées en.Sau·
roir; e" da11s celle du Butte
d'Henry IV. de l)]ufieurs H»
accor11 pagnées de Paln1es,,
d~une Epée nt1ë, & d:tune
Couro1111e de LaL1rier ~ HL1it .. ...
D d ij
g16 ~IIER·<~URE
Médailles à la maniere anriqu
·e, fervolenc d ~ orne1ne11c
aux entre det1x des Pilafrres.
Dans la. pren1iere, on voyait
un jeu ne Enf a.nt re levant une
.femme co11ronnée de Pan1 ..
pres ·d·c Vig11e , & appuyée
·fur 11n. Ecuff on écartelé de
:B:ourgogne ancien , & de
B.ourgognc 111oderne, avec
.ces. n1ots -Burgundia r~na cens,
D a'ns la fecon de , paroi if oit
t111e Vertu tenant d~une main
'..u:ne Ancre double fi1r la .. 1 -quelle elle syai)puyoit, & de
·.l_Jautrc_, deux Dau1,l1ins entre ..
!aifc~ ~v~~ deL1x jetJnes Lys)
~ . -
. . . -..
- . ' . 1 •
...
. ' .
.
8
.... JI! ; .... *', ~ ~,.~, ~ -i;-r -~ .. ,
j l ~~.~,r~5:· ~···{ ~"'-:~ ~ ·l l ~ ~·i "6\',. .~2 1,,.l J ~ ~·f' '- . ~ .... J. ~ . ol(_ • t /.V-..... ~ ........ ""'ri'-_,,...:. r ... ·~,.. ~,._ ~
l" fllr [on ~r rô11e le B erce~u
' '
d,u11 li1fà·n t , cle~Vjn.r leq ùel
·deux Nlagiflrats c~olc11t 1>ro .
. ll~rncz. La Legende y cC
t()Î.t Grec.que~ & fit~nifioit le
frcré Serat. Da11s la iC·ptié11lc,
eftoit -un Vai!feau avec le
lZoy~ r~l! -rir11on, t1~ Daupl1in
à la Pro11ë, o:: r11nafre cr un - &:.,")
Ei1f:1n.r d·ans !a î,/ oiic au lieffus.
<:lt1 l\1Iars. Ces paroles s'y li~
fÜje11t, Felicita5 f~egni. La der.~
"E·ll p f ... ~ c- in f {").1· r l f':-' ~-~ l i·~ 1 F ll, 1) e ,~ (''JJ ...
... ~ 5- ~· ' ~- ... ..._, J. - .... ~ ...... .. • ,. r :i. l J. ....
1 ~ r ( ''- ~
~ ~ ~ ~ ll r ·~ i~ r-.. n ~ i rl ~ ... r (' ··) \:" .....r .... . ~-' ;·\.. '- ~ - .1. ''l l i..I 1 t \,,_,.i .... ' : \J..) ~ ~·... ~ ~
.1
t111c Irlfcri11ricn Grcc(.1 ut·\ qui
1 . 1 . { __, ,---~ ' -1
(h,7 QU QI t ., l "' ... ~ ,, ~-- .. ""~ .. .,,. -. vn} "'1 .. .. ~ ?'". r J..-... V 1 CL l t: ~ ... ~!J ~ ~:ll~~~i'f j i/~~?t~;.~ l
.... ~

~ '-n T\t!'P "Q- r1 f îJJ E ..( _, - ~ "' L h. .. ..J .1. t~ )~ ..... ....il L} .i ;:~ J
J
plufieurs autres Infiru111cns~
On y ajoûta .Je Vo?nine {al ..
'VUm ac Re:;em , at1fli e11 ~t:1U~
fique.· Ta.~dis qu'une. tres ...
gran.dc Affemblée donnoit
!qn atteption aux Mu!icic11sj
toute .la CoL1rt fL1 t illun1inée~
Trois Lanter1ies pei11tes de
Soleils, de Daupl1insJ& d.) Ar-
111oiries e.ftoien,c à cl1aque
Fenefire , & dans cl1aque
face, 011 vit p~efque en u11
n10111ent trois étages é·clairez.
L [~ uanri.té de Pots-à-feu e -
toient placez {ù r ~es Cl1e t11ine,
c s, & l a .B.. a 111e qt1,1 . 1.s J.C t-
.. * J-' " .. J
to1e11t pol1vo1t e1lrc vcue t~c
. . ---- -·~--·J ·• - I---. ~O:-..,.r,-· ~. .. -~ Jll: ~- .,, • •• - . . r r "' 1~ .... G A T r\ . -· ·.· . r ~ {"".
~j ~~~ i . • .. • 1 •
- ~~):, :e:. . ~ ~ -1 • , . j 2!
loi11. A i~reS quel~ MUfi·q'lfë
eL1t tin y·; des ~l. .. ro111petes qtti
fe répondoie11·r · dt1 .... ~hal1 f' ~ d~
deL1x Pavillo11s 10pp.Ofe~·· }:' dil
vertire11t fOrt tO·us ·ceux êeUit . ~ qui- efl:oie11c .. · vertus pc)·L1r ;:. c,ê
SpéllG!cle. ·Plus de ;· . ·tren~--~
Boëtes furent· tirées dans·un.e
autre c·ourt; pen~d·ant qUe le~
Tron1pete·s j_oüoîent, & l'on
fit fucceder·à cette .dêch·argC
l'éclat lun1ineux· . :d~un fo-rt .
gta11d n-01n--bre l1e F-ufées VO~
\.._
lat~tes. EJ11fi11 il y e1~ eut t111e
t]ui pJrtit d't1n ra~ro11 d~un
' ' , ""\ . 1 . 1 l
...,
gr~n a S (_"} .. e j - , poic o Ll c !101.r
le I} orrtai t clu Roy· , & cet-te
. ~ ll f ~ ~ J u1' ~· ~ ~ . s _ > -\ . ..Lt
..._ ,. ~~ ~ ~~\!"~ 1~~ ~
.•j 2 .~, l l{ i ) ... , :S ~ '- ~1 ~ ~ ""-N' I 4 '~ .. ~ :'I i___ .i.. "''- ~ .......
· Fufec alla 111ettre le feu ~i la
Iviacl1iL1e~· firrurez - vo1Js- c11 0 4
l)effet, l1ar tout ce qt1e rArri .
.c 1 .. , d. •rf1 11ce _pr<?au1t ue .ivert111antj
-& d'ag-re~ble. Ce Fet1 durJ <.)
prés d'une l1eure _, & tout ie
111onde fortit fort co11tent
~ . ~ ac ·ce qt1'il avoit veu & en~
ter1dLt,_ · .
M~s de la F·act1lté de Droit1
qni avoie11t téi-11oig11é leur
joye poL1r la NaiOElnce du
Prince, par des Feux C~~ des
I ilt1 t11it1 a t io11s le f oir d·~s 7·,, SQ
'
& 9. de ce 111ois, 011 t ·cr Li q Je
pen dat1 ~ que to' us les~ Cor-ps
/\ l " '. l' . d c 1
~. taç 101e11.t a c11v Jv e l~t1re
n ~ ~ ~ ?t. ~_,.v .. ~ -i,,,J: J;". 'z ~- L<:. ,; J~ < ~3 ~ " , , .f ~ l _, i .. ,) ~ .)
' 1 l 1 ec ater eur zc 1e ~ l.. i1 c..1 flr o1. t. de
leur tlevoir- de donner de.s.
111arques 11articL1liercs de lcLI:r
reco11119ifl:111ce, pour les graces
q u c ie Roy tet1 r a faites.
de1?uis peu, par le R.êtàbliffen1ent'
de la. Profcflion du
Droit Civil .dans let1r Ecole.
Ai11fi le 27. les Doéteurs Ré- .
ge11s , ei1 le11r Habit de Ced
rétnonie, & les Doél:eut·s Acr- n
gregez , s' efian t rendus le
f{)ir da11s le Cl1oel1L-- de i~-E-
(T ~ 1r c .1 ,:'1 c Jr- 1. 1 1~ (_i ~-~ L ,., t 1.. .. r\ I) h ~ .1. 1. ~ . ' "' u . ~ CL. -".. !. i {,._ ·~i 1.. "' . . J
l . .1 ,
L t ~1 Lt q uc l~::L1rS 1) reclc-ceffc:t1rs,
(Jll t cl1oii)' p(JUr les Fe ftes de
R 1 · . ,~ l e.Jg1on, y i1rer1r c11a11 ter tlll
P) r u~~ .. ~ - ~~! ~ .I'!"~ R ~'"J~1{j?"~ --n-
.....>. j 2 4,. ") l. ;;..,.,...; .....~. 1-..- \ .. , •.l .1. --~ 5-..J'
I Te De11111 en ML1fi que. Il fut
il1ivy. d'u11e diftribt1tion de
Pain & de Viri, & d) au111ôries
à tous les r'at1vres qt1i fe pré_
fenterent. Il v avoitt111 ~fl1éa- ..,
rre dre!fé pot.Ir Ul1 Feu de joye
d l 1 6 ,~ ~ d . evat1t a N a1lon · e ia Fa~
ct1 1t e'. C e T'h e' atre iro t1/\. tet' 101. t • .
u11 0 béli[qL1e-, fur le l1aut
duquel il y a-voit c.tri· Soleil ft.1~
·1)cJrté d1
lf11 Croilfa11r·; avec
ces 111ors du Pfca1111le 7r~ Per-m~
tnebit cum Sole et) ~·ante L:-tnan1.
Pour 1110ntrc1· qL~c 1-J
. ~ l o= ~ .. ~ ~ 1 r ~: l"" /':'D c· _J l·1 J.. ; p.~ • 11 e 1)·-·~ i :,,, ,.. ... (~ ~ l ! t ~ L \.4 ï...·:.i \...... .J ·~ l( · l .!. LJ l..J ~)
'--' - .
pre11311t fê;n écl~tt cle cc li~~ ·du
Roy, durera toûjours-, o~ ob..:
G1~. L .ANT. 52)
fcurcira celle de i·En1pire Otton1-
an. At1x trois fâ.ces de
ro bélifql1e' efioit pei11t ·un
Aiglon iOûtenu par un Ai-.
gle, & regar~ant · le Soleil,
avec ces paroles, Via.m nt!J ~
cens~ eflat Olympo. Au deff
ous eil:oie11t repréfentées· en
cl1acune des faces de r 0 béli[
q ue, la Prudence, la JL1fiicc
Ql, la Valeur. Aux qt1atre côtez
du Pied-d'efral, on voyoic
les quatre principales Planetes,
qui par les Signes> .~:&
par les Mai(Üns -où elles fe
trouvaient à · rL1eure de la
1
Naïgance du jeune Prince~~
1
3. .~ ., 6 .- .~• ~r.•. R(""".~~ ~1n;-. E1 _,.,..J J..~,,l 'l..J .i_ ~ .....,,.,
préfagent fcs fiJtur' s gran.d
deurs. Sur le fi·on t du l)i:~ d~
d'efial ciloit le Soleil l1ans le
Sigt1e d11 Lio11, avec ces i11ots,
Au(piciis orttu ma1·arib1J5, pou1~ l ~ . m<arq uér en general ces 1) ré ...
fages extraordinaires ~ que
donne le Soleil lagé da11s !a
Co11ilellatiot1 OlÎ il a le pius
de tàrce .. Sur le collé droit,
efl:oit Saturne da11s le mefi-ne
Signe, avec ces paroles c1ui
n~ ont pas be[oin d~efl:re int-:-rprétées.,
Aurea reddat a:~ula
Arvo Jimilis. J11pirer da11s le
meflne Signe dL1 Lion> eit~·~it
fl1~ le coil:é gau·cl1e. 0 i1 y li~
~ ~ î ..,, ~ ~,...,~{.,
~ -. ~ "'1. ~ ='.,fi~ ~ \J }·~~ ->J~A fi~ ~ _i • 3 2 7
{Oit ces paroles , Populi~ erit·
(jmnihus idem, i1our f3ire con-
11 t1il1:re par l' Etoile de J-u pir.
c r, qui défigne les grantis
& bo11s Princes, que la bon._
té & la gra11det1r de Monfci •..
gneur le Duc de Bourgogn.e
(_.t lt1y artirero11t la venération
de tous les Pet1ples. Su.r la
derr1iere face <ll1 l)ie d -d; ci1~1J,
·011 voyait la Lu11e f0L1s _le .Signe
de la Bala11ce .. _ .Ces . rrlots
Ver/'a fance crri~et, n1arql1oi~n.~
que ce Prince n1arcl1;.~l1r u·n
jollr fUr les tr~1ces de !Or1 ~:ugu.!
l:e f\ yeul, & de -i~)n g1.o-
1·ieux Pt_.re) a\,.l1ev era "'t' ~ l;-aif-
-~
3281 EF~CURE
fer l'E1npire dt1 Turc. Sur 1~
.i.
de\1ant _, & fur le derrie1"e de
la Frilè ,-· eftoient des Infcri ..
ptio11s Lati11es , pleines des
fuul1aits qt1e fait rEcole de
[)roit ·pour Sa' Majefl:é, &
pour l:ot1te la ·Famille Royale.
si:tr les ·aeux cofrez-de la mcC
me Frife à droit & à gaucJ1e,
~ne· grande clarcé s~élevanc
& [e f en dan t en det1x , dan:;
les 0111bres d,ur1e n11it obC.
cure, fans-Lu·ne, &fans Eroi ...
les, repréfentoit celle qui fut
veuë-effeétivetl1ent en divers
' endroits pat plufieurs Per·
fonnes , la veille de~ la N aif:.
... . .... -. ~
.G. r ./f\ iI .,,}1\1 ~11' ~:1~ ~,~ • j29
C1t1ce dL1 Prince. Ce Vers
Lati11 efl:oit att detTous ..
Rec:.'Sn~ q1tantus crit~ qui 'flOt~em_
iiluminat ortu! _
La plû part de fès Devife~
fo11t de. Mr Doujat, Pre111ier.
Doé1:eur Rége11t en Drôir, &
Dovcn des.- Profe{feurs du J .
Roy~ a11 College Royal.
Q~oy qL1e le Theatre pré-·
paré t)our. ce Feu de j.oy.e full_
~i1 état dés le inari11 du ~ 7. le
n1auv·ais te1n1>s en.lit ren1.ettre-.
le. Speél:acle au lendeinain~
AinG le .t8. fi.1r les l1uit
~
l1~11res da foir, tout le devarit
des Ecoles, qL1i avec l,~_utre
Aot-tfl 168 zt; E e
~ ... ---1

$~M.f~ ~.. T. ~ lt ~ T ~ - J ~ ~ f ~ . ~" . . 1
. ..; ...... ~N·~ ' ... , ... ~ -:: •• ~ • ' ' I ~'.·, ,_::.,. .f_ ... ~ Jv .. m 1 . ~ ..i.. ~ ~ .J )
da11s la c:ourt LÎC la Coin-:
i11anclerie de S" Jean c.lc La-i
tt·a11, où l' oi1 fut contrainr de
tirer les i1ll1s beaux & les plus:
<rros, i)oul· éviter le péril d,e
fén t l)Û eau.fer,_ da11s t1ne Ruë~
a~1ffi érroite que celle de·
S. Jean t1c B eat1 vais~. Ei1 rnef:
rnc te11111s 011 allun1a quan....;
ri.. teI die L anre1-11cs d,e . d.i cre,~
re11tes 1... nvenç1...o r1 s, q111.. ' ~epre~
f"e11t<Jient les aL1gt1Jtes n.01ns~
'=1e la Fa111ille Itoyale ; 1î1ais.
fur rot1t le 11-t.1!le d.u Roy qui~
efl: fur· 1~1 grande Porte de.)i
l ...
Ecoles ,. efranr e11vironné d~:
Ee ii ... _ - ~
J
..
. 1 111: ~· -r~ ·-r~ rf~·. tJ. ~ 1 ~ .u. l V'~ Ç ;_... ,. _.-,.!. . , ..~ ~- ~ . [. f'' . .t î pw~ -1-~,A ~ -""'d
Ft·il·o11s tot1t brilla11t d)or &
d 'arge11t, & de grandes Illun1iriatio
·i1s , fir. i1aiil:re des.
cris ret-lot1blez de Vi'7Je· leRoy11
qui 111arquant ·la j.oye dn
Peuple, la réi-iarrdirent da.ns
1' •
t{>LI t i·e t1a1~c1era
t\ujot1rd'ht1y, L1111dy der ..
nier }.our <-1-Lt 111ois; la Con1 ..
mu11auté des ·Procureurs doit
faire- tirer t1n F·eLl d'arti-fice.
~ ,~ 1 ' J~e vous en .-refcrve- ·a ae 1""c"' ri.. ~
p~ic .. n pour le 111ois, procl1ai11,
aù!1i--~ien- que celle des P,é ...
foijli1ànces qui e11t efI·é faites
da·ns lç~·: Provirlces ;- pot1r la
Naiil:l11ce:. ·de.- Iv1o.~feigneur
n ·t:, ~L· - .A ltt.1~lT.·~ j'~- .. __ ~ . ~ A ~ ~ . - ) 9l!V('r- J'_ ~ .
le Dttc dctBourgogne. Les._
Ilartict1larirez de. roll.tes_ les
Fef[es que" cette . Naitfanc~e·
a· fait· faire', icy _, .. · :ren~pliffant
toute 111a Lettre; j.~ fuis; con~-rrai11
t de reinetrre ·à: une. au~~ . . . 1 .
tre fois diverfcs, N·OuvC1I.es, . ,.
que j~avois à v~us appr~_ndree
Je. re1ne:r~ a-u(l1 rExpli~c_ation
tles detix ·dcrni-eres E11ig.roe~, ..
& les 110111s de ·ceux qui·:~Jl
011 t tr.oltv é. le fens .. ~~T oUt cela 1 1 1 •
fëra dans. 1na Lcttre~,.de ·Se:p~
te111bre. Q11a11t at1x nt1n1s de
ceux~ qtti expliqueront .. -les
deux no_t1velles que j:e vou-s
envoye p,r_~fènte!'n·ent ·.i .il~
',)~ 3"I" f"'r r /fr:/ n~ f~·\ J 0 · ~ Q i. f..~ ..1.. "'-i... ~ .. ~ V .l.-~ _}:_.#,
fCront 111is d·an-s I~ dix-n·cu~
...
fié~ne Lettre Extr~ordi11ai ..
re, q L1Li paraîtra le 15-· Otto.
bre._ ~a pret11iere de ces deux
Et1igtnes efr tie Ma.de111oi~
f elle de ·B·oifangers. :rvir Itau!t
de Ro-üe11. a fait la {èco11de.
•.
E lt l .f /·~; ~ 1 . p
~ l'~ 1 u l~if · Jv~O
E _fàis un G,c:m11;ofl de bca:1ce1:p
de parties}
For~ ~g,:tlen1e11t r1_/farzi~1;
cl:"1cun dif/rtminçnt trott~ve. en rnoy
cles attr,1its;_ ...
lr.1 atb· qttoy tf '"~ c;"J. mon cmp.lo)', le bat'
.. qu'on (e prtJpq_(e
~ Jf. ,..... 1 r:.. Soit toN 1eurJ rne/me cflr)Je, J ,,.) J
~ J .. ,,,.... d ) 1 "" 1'1 a Jin pt"tiattzt ;011vent t c"'i.re1tnr
t: i!tF ~r· ·~f. .f !!-.,.
...-..
..
,.
nJ.A --T3v ~JAJd~i11 ~~ r • j~7
C~ez les Crirnds_je ~(uû bille, & t~ on
rtte chérit f'ort; ·
Etqttrindjc faU che~ la Cttnt1illc,
L'on tiJ,J rédttit jufq1e'lf /1J fA·iUe.
1
Adiett; Mada1ne. Je vous
cnvoye le N11,politain~ que le
Sr Blageart debite depuis
quelqt1es jours, & fuis vofl:re,
&c.
... •WWW W'.a&i UOE'WM&lri a " il ..-,.. ..._.. 11111' 1 - • -. C- ......... .-Q >...,. ~ ,c;,"""'..,...__.m
Av i"s ponr placer (es Figures G
.
· E Feu foût:enu par des Pilaftr.e-s,·
......._....,,( doit regarder la page '7.
L· autre F eli doit xegardc! la p~g~
l)7Q .. .
4ot:l;jf! Ifll:_~ .. ,,.
eA·r AL 0 (_,''Y E. D E"S p·r ECEs
qni C(J111j>~/ent le ,Jy r 111. Extrt1or ...
dinAire·d11 ~-,1 erc11rre Gaf411t, !..-@''r.it· ..
ticr 4;t . .1·v1~i l 1 OS .z~ .dûN~~l 1111 J':f:btic
lc1j~ .~uiUct1682.
_!
IL ÇONTI ENT
~ois RépG1~tes en Vers à .la quefti-on 1 fi
l 0:·1 pe#f eft:m.er Nife -pe,.ftnrne fl1nJ q1./,,,.
I' a1rne, f.!r" ft 11i;J. CDY#r • .,ire on "f'ellt din1er 'knt
p.erJ~nne fans qu.' OI!· f efhme. Trois R é~ion têj
en Vers à Li qu~fi.ion, Lequel ejl le pbu bonur;x
"'wu Fc>nme ' d n(cartl~ a~.~f.-1.7.)eu~·~' iÎ "" Am.
rnt qu'elle a 4Îmé.1m1i.r Cf.U'Fllen'aime pùu.~
, f. , /1 ' ,. J , -r - •onfe.len e11 p~.us .tll'nt:e>ou ,? 1tn.:t1Jf1 .. e 11l-1- "fit ..
-me •1·Jem 11J:!1'1t, q :•., t'11e n '•:Îme p ~ in.t ~ {5 q:/eHt
n'" j.t1"htts•Ùné. Trois R.éponfès en Versà
Ja quefiion > Ji rdfl. f'CHf Jrre ;~ "UC1'f ~JJime ~
n~e perfan?Je tl:u,, rA#;( plus ile~é f Ne i ~~1
n>-eft, 'Trois R.tpon(es en Vers à la quet1ion,
qr11/lt1 ,.flltifans on ptut 4'7JoÙ· de m~p,,~ler lA
m!Jrt '.t 1111trf .s que celles qM 'on f'rJUrroJI prenR
tir~ .lé J• rel~!Jio11. · Trojs Rtpon(es en Ver.9
fur l1origlne & l'anti1..1uicé des Couronnes,
Tro.is Rêpga.fes en Vers à la:queftion ~ "i"'t.f. ..
le .t>/Ji J~ r .. -eijiuz.. qui ··1e1Jt A"VoÙ· J.onnê /Je1' ~
la JS-étfue11te fa~KnJt, U-il Tra hé de la }Jour-..
pr.c r<:mply d'éruJit~on; de pailà.ges, & ~~e
v e·r.:. ' a llr~C trois Ft 0(] [es .. ra Vée~ fLt-r· ce lu,..· ~ ~ jet. Un Tr-titt~ dn mépri§ de la Mort. Le
.!;iq_n. ~~~~u1J F~ble .qui.~«.po)1d .&Ja q~e~~
riot\ , d qNellel- . 111'#P'f Ues - #~ #fJtrit~hk ~-.t!-':m.
1r;t 11ut eflr~ co111111-. PJulleur~ Sonnets~L
· An1Jtit confta.nt. lJ ne Rupture. Un -Son..;_
vct co ntr~ tl'n fQ·i:~ l!Î d l?ômc, prefi à épo11fer
1 1 . •
u:1c B~lle. Un Sor1[1et _co11tre les L1o~rt111s._
Un Sonni:r fur le bon SuJ.~t. Un so:nn~t fur
11 vie l1euret1(è& U ll .. difco.urs en l~ro[e · .de
rorin-î ne drs Couronnes & de kurs eCpeée-s.
Deu~ Répo1ife, en .V.er.s 3. la.quefi:ion ,,fi J'ufa{
e de! m~('Ju~s doit efire ('trmls lnd~(ërt"'!..:.
me '11' a tou·I~ /rJ.rte d~- perfanner. U ll d1[cours
en Pro!C hab. fr~--1uence fo.ig11ée. Une
Lettre de": M .. de Conucr:, , contenant ·tou-.
t.cs 'les Machines anciennes & moderncs.9
pour é!ev-cr les eaux , & . lc.s avirnag~s que
la !\.t~chine qu~il appelle Roya.le , a par def.,,,
fi1~ toutes les autres gu~_on a cy~de-V'ao[ cxe:....
enté, avrc une Figure gravée de ceue Ma ...
chipe. Un ttes-grand. no1nOre de So11nets
& de Madrig~lilx_, fut le;;; -fii: Enîgmt-s desl
trois rlcrnicrs -mois. Les no111~ de CCU'I qui.
~nt d·cvin é celks du dLrriic.r li1ciis .•. Une -R6 ... ·:
po11Çeà la. que.ll:ionfur l~origine des Vapeurs:.'~
(fotH on croit que _les l-l-on1mes ~Les Fem~·
nies n'ont efié il1comnlodées que .depuis.
C],uin:z.c ans. La peinture. d1
u.11 patfait A•
m.int. Les queftion~ à._déc:ider pout le dix~
nenfvién1e 6~ traordinaire a . Sçil 1"oi.c, .. ··-·. ·.
·l, Qu:-!l' ch-0 ix rlo i t fair~- un Honimc, CjUi -
4-Jant le. coe11r.fèniible à l'eiprit & .à: la b~au:...:
té,_ n'eH. point aif~z riche pc.allr vivre {a.as ch.a<J -
gr~n, avec llne pc-rfonne qui. ne luy a.pporte-i
nnt aucun hic!l, 01.1 luy pxopo~ trois P•.r.tl~'
~ ,..
pour le ma.ri:ige i une Fille tres-tiche mai~
trcs-la ide., & n'a y:i.n t aueun eiprit 3 une autre
-parfaire1ncnt belle ,. & d'une fagcflè rcco 11 _
l1Uë, d 1Ulle hu111eur Jouce't mais rans bien; ~
c11 fin une trt.-ifién1e.; qui par fon efprir fe fait
adn1irer de tollt le n1onde , nlais qui n'a. 11y
bien ny beancé.
· I 1. On demande fil~ fëntin,ent de Phinée
dans 1' Opera de Pcrf~e 1 eft d 'tui veritable A:
~nan t, lors ~u~il dit qu 1 il a.imc n1ieux voie Anclrom
ede devorée p:i.r un Monfire, qu'lentre
les llras d~L111 Rival,
III. Il a paru deput s quinze jours un Livre
nouveau, intüul~ .Académie G4iante Il efi
compofé de plufiet1rs Hifloires, dan~ l'une
defqnelles un Cav:\iier (oûtienr~'IU~ r An1our
efi:in t ur.i tri but qui c fl: dû à ia Beauré , cdu y
qu'nn a pour nt1e jolie Ft:m1ne, ne doit poü{c
-elnprfchcr qu•on en prenne pour toutLs les
belles Perfonnes que l'on rencontre. Un au:
tre pritend que quand on aime ta ne Femme')
l)amour que lion a pour elle ;~oit enlaidir
Îout le reA:e du beau Sexe , à l'égard de celuy
.qt1i ain1e. On dc.n1a11de quelle opinion eil à
preférer.
l V. 01~ dema11de le Portrt! it: d,un Ho111n1e
qui vit parfaitement heureux.
V. QE_etle eil: Porigine dn Droit.
VI. ~ Bes fan t les qualitez nece.OEaioes
pour la convcrfa.tion.
VI. On vcudn~ir fçavoir quel efl 1' ~~,t~cor
·des Lunet~es> Gue} progrCs elles ont. eû\ · ~
~lie& en ont elle les dif ére~c~ ~a111ere~~
Qualité de la reconnaissance optique de caractères
Soumis par lechott le