J'ajoûte un Sonnet , que
vous ne ſerez pas fâchée de
voir. Il eſt de M² l'Abbé du
Claux , connu dans le Dauphiné
, par beaucoup d'endroits
qui le diftinguent. II
le fit fur ce qu'un jeune Marquis
, auſſi galant que bienfait
, avoit fervy de Cocher
à deux des plus aimables
Perſonnes de cette Province,
dont l'une a touché ſon coeur,
A M'LE MARQUIS DE B.
Es Chevaux du Soleilſçavoient
Attelcz dés long- temps au Char de la
Lumiere,
GALANT. ΙIΟOΙI
Ils ne quitoientjamais leur chemin
ordinaire .
Et quelfut cependant lefortde Phaë
ton?
Se
Prenez done garde à vous , trop hardy
Celadon ;
Ceux que vous conduisez ignorant
leur carriere,
Quand le coeur vous dira de regarder
derriere,
N'allez pasfuccomber à la deman
geaison .
SS
Lepéril en estgrand ; vous avezplus
àfaire
Que n'avoit autrefois ce Cocher teméraire,
Dont par tout l'imprudence alluma
tant defeux .
I ij
102 MERCURE
SS
Son employ demandoit moins deſoin ,
moins de peine,
Carpourson coup d'eſſay, ce beauFils
de Climene
Ne menoit qu'un Soleil , & vous en
menez deux .