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p. 104-164
LA BAGUETTE JUSTIFIÉE, ET Ses effets démontrez naturels.
Début :
Mr Comiers est universel. Vous avez vû au commencement / Je suis persuadé, Monsieur, qu'on n'a pas besoin de [...]
Mots clefs :
Eau, Baguette, Corps, Métaux, Sources, Corpuscule, Mines, Assassins, Effets, Trouver, Parties, Pores, Animaux, Terre
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texteReconnaissance textuelle : LA BAGUETTE JUSTIFIÉE, ET Ses effets démontrez naturels.
Mr Comiers est univr":!
tel Vous avez vû au commencement de cette Lettre
un sçavant Traité de sa façon sur un Calendrier fixe Se
perpetuel. Envoicy unautre
pour réponse à ce que le Pere
le Brun, Jesuite
,
& le Pere de
Mallebranche
»
de l'Oratoire,
ont écrit sur la Baguette.
Qaoy qu'il foit Aveugle, il
voit tout. & rien n'échape
à la penetration de son esprit.
LA BAGUETTE
JUSTIFIEE,
ET
Ses e
ffets démontrez naturels.
iAMeJJire Jules-Louis 1Jolt i
Marquis de Chamlay,Conftil1er du Royen ses Confeiht
Maréchal General des Camps
$0 Armées de Sa Afajefié.
E fuis persuadé, Monsieur,
qu'on n'a pas besoin de
Devins,ny deleur Baguette,
pour apprendre les obligations que je vous ay
,
& que
je publie partout; mais je
croy que la Baguette quifait!
tant de bruic, auroic grand
besoin de vostre approbation..
Si ce bon heur luy arrive, per-.
sonne n'en ofcra condamner1
l'usage
,
car toute l'Europeest
convaincue que parvostre pe.,
netration d'esprit, vous découvrez si parfaitementle vrai
& le faux, que vous n'estes
jamais trompé par les fpecieufesapparences de l'un ny
de l'autre.
Les Sçavans disoient hardi-
nent que la Divination par
a Baguette avoir des causes
Physiques
,
pour produire
ans aucun mélange de Pacte
explicile ou implicite, tant de
faits furprenans
; mais lePere
le Brun ayant écrit de Grenoble,, & demandé au Peie de
Malebranche son sentiment
sur les plus grandes difficultez des effets qu'elle produit,
il n'en a receu d'autre réponse, sinon qu'ils estoient diaboliques; & comme j'apprehende que l'on ne traite de
mesme l'Homme art'fiâtl Anemofèope, Propbete Physique du
changement du temps, que j'ajj
donne dans le Mercure du
mois de Mars de l'année
1683. & dans la26. page de
jéêlx Eruditorum
,
imprime
à Leiphe en l'année 11684
y veux répondre physïques
ment aux demandes du Pere:
Is Brun,afin de détromper
ceux qui se laissantentraîner
par le poids du sentiment de
ce Philosophe, d'un sçavoir
& d'un merite distingué
,
feroient de sinistres jugetnens
contre un grand nombre de
gens
*
de Robe&d'Epéc, tous d'une probité connue, qui
nt le même talent que Jac.
ues Aymar Vernay, de Saint
rcran, prés de S. Marcellin
n Dauphinc. Mr l'Evesque
c Morienne, & MrGalc.c,
elebre A stronome,& grand
pcnitcncier do Carpentras,
ont le mesme talent que Jac-j
ques
Aixiiar»aussî bien que Eccleflaflique deLyon, que
d" Panthot, Doyen des Melecins
,
dans sa Lettre écrite
à Mr Daquin, premier Mede-
:in du Roy» assure trouver
l'endroit où font les corps
des Noyez.
Dans les choses obscures
& embarassées de difficultés j
je suspens mon
jugement»!
pour donner lieu à l'Accusé
de défendre sacause, ou pour
attendre que quelqu'un parle
pour luy. Cette maxime cft
de Droit naturel; c'est pourquoy Seneque le Tragique
disoit
,
Parte alterâ inauditâ
justum licetftatuaty haud œquum
judicat. Pourquoy donc accuser d'abord de diablerie ce
pauvre Aimar &sa Baguette?
C'est agitcontre les maximes
du Droit, car pour prononcer sur de telles matières de
Pacte avec les Demons, Ar-
menta àttbent tjJe sole meriAYIO clariora
,
outre que Odia
ent restringenda, favores amiandi. Ce fut surce,principe à desDamcs, plus sçavantes
fcrupulcs, que dans la conoiffancc de la bclltPhyfiquc,
:
fus obligé, pour satisfaire
leurs demandes, de leur
endre les effets de la Baguette
ors de foupçonde diablerie;
&cela fut cause que je m'exdiquay comme il s'enfuie.
Dieu donc les secrets font
mpenctrables,a permis auxAnés des deux personnes assas-
, nés dans leur cave à Lyon,
avant qu'on les mette en terre;
ou à leur mettre un baussecol, afinqu'ils ne mâchent
point leur suaire ou drap dans
lequel ils fontenfcvelis, &
pour empêcher que par quelque sympathie
,
disent-ils, ils
n'attirent le fang de leurs parens, dont les corps enterrez
ont esté trouvez par tout
couverts de fang. On attribuoit autrefois aux Sorciers ce
succement dusang des veines.
Pour ce qui concerne l'art
de trouver les Sources,cela
appartient à mon Traité de
l'Elévation des eaux, dont les
principcs font dans mes Letres
,
inférées aux Mercures
l'Avril& deSeptembre 1688.
& dans le 18. Tome extraorlinaire. Je n'ay
rien a ajouter
:onccrnant les véritables & les
aux Prophètes, les Devins,
k les Pytons
,
m'en estanc
iflfezexpliqué dans mon Traité des propheries. inseré dans
lesMercures des mois d'Août,
Septembre & Décembre de
l'année1689.& dansceluy de
Septembre 1690.
Je me resserre doncicy à la
Divination par laBaguette.Je
dis que la Baguette n'cft point.
Justice les Impies &les Scélérats de profession;ainsi l'homme d'iniquité a eu ses Protecteurs.
J'espere guérir par démonstrations Phyfiqucs ces Scrupuleux
,
dans la fuite de ma
Medecine Universelle
,
dont
on aveu les commencemens dans les Mercures des
mois de Juin,Juillet,Aoust,
& Novembre 1687. où je démontreray
fcnfiblement tout
ce que Levinius Lcmnius ra pporte De occultisNaturtoe miraculist tout ce que le gran d
Medecin Fernel a
dit, De abdi-
ris rerum causis,tout ce que
Fromondus avance dans son
Livre De fascinatione
»
routes
les vertus Médicinales & proprietezcurieuses qu'Anselme
Boëce de Boot, Medecin de
l'Empereur Rodolphe 11. attribuë aux pierres precieuses,
& enfin tout ce que l'on peut
croire,De transplantationemorborum, dont le Sçavanc Tenczelius & le docte & curieux
Mr Bartholin ont écrit.
J'examineray en dernier
lieuce qui obligeà present les
Polonoisàcouper lacetteaux
corps moresde leurs parens
avant qu'on les mette en terre;
ou à leur mettre un baussecol, afin qu'ils ne mâchent
point leursuaire ou drap dans
lequel ils font ensevelis, &
pour empêcher que par quelque sympathie ,disent-ils, ils
n'attirent le fang de leurs parens, dont les corps enterrez
ont cité trouvez par tout
couverts de fang. On attribuoit autrefois aux Sorciers ce
succement dusang des veines.
Pour ce qui concerne l'art
de trouverles Sources,cel a
appartient à mon Traité de
l'Elévation des eaux, dont les
principes font dans mes Letres
,
insérées aux Mercures
l'Avril& deSeptembre 1688.
& dans le 18. Tome extraorlinaire. Je n'ay rien aajouter
oncernant lesvéritables & les
aux Prophetcs) les Devins,
& les Pytons
,
m'en estant
assezexpliqué dans mon Trai-.
té des Prophéties, inséré dans
lesMercures des mois d'Août,
Septembre & Decembre: de
l'année1685?.& dansceluy de
Septembre 1690.
Je me resserre doncicy à la
Divination par la Baguette.Je
dis que laBaguette n'est point
absolument necessaire
,
rnaiJ
qu'elle sert, comme la longueur d'une aiguille d'Horloge ,
à rend re plus sensible le
mouvement de l'impression,
qui est d'autant plus grande,
qu'on serre plus fortement
les deux cornes de la Baguette» demême qu'en pressant
fortement avec le pouce & le
doigt Index, le filet qui suspend une bague au milieu
d'unverreà boire,lacilculation du fang s'y fait ressentir
davarage, il ébranle peu à peu
le filet,&enfin la bague par
ses vibrations, va heurter les
ord s
interieurs du verre,&
ors qu'on a
compte l'heure
lue l'on croit qu'il soit, l'imagination fufpcnd ce prompt
nouvement du sang, & on
:c fle de presser le filet
;
c'est
pourquoy les vibrations finissent, & la bague ne frappe
plus contre le verre.
Je disencore,que laBaguette peut servir à la conduite
des corpuscules,jusque dans
la main, de même qu'un balay trempé dans l'eau, mis
en la cheminée le manche
en bas, sert à attirer la fumée
en haut, ce qui a
donne lieu
aux ignorans de dire que les
Sorciers ayant unBalay entre jambes, montoient par la
cheminée pour aller au Sabat. De plus, je dis que
l'homme armé des deux cornes de la Baguette, doitestre
confideré comme un Ayman
armé
,
dont la force est tresnotablementaugmentée Enfin je remarque avec le P. de
Chales Jesuite, danssonMunJus Mathematicus, que les Baguettes prises sur les differens
arbres qui croissent sur différentcs eipeces de Mines, sont
plus propres pour trouver la
même
même espece de mécal, & de
les Mines, parce que les pores
de ces bois font plus conformes à recevoir les corpuscules
de même métal
,
autour duquel il se fait un tout billon
semblableàceluy de la pierre
d'Ayman. Ce Pere
,
qui est
d'un sçavoir
)
d'une probité,
& d'une vertu consommée,
ne traite pas de diablerie lufage des Baguettes, pour trouver les Mines & les Sources
d'eau, ce qui fait que je ne
crains pas de dire, que l'effet
de la Baguette n'est pas plus
criminel que celuy de la Baguette de Moïse, qui trouva
de l'eau dans le Rocher.
Enfin il est constant, que
dans tous les siecles on a
parlé
de la Baguette de Coudre.
Virgile dans leII. Livre des
Georgiques dit Pinguaque cum
rutrubus torremus exta colurnis,
Agricola dans son Livre de
Re Metallica, n'a pas oublié
de parler de l'usage de la Baguette de Coudre,& de renvoyer les Sçavans curieux au
Livre que le DocteAnglois
Flud a
intitulé Philosophia
Mosaica
;
ils seront satisfaits
u
sujet de cette Dcvination
par la Baguette de Coudre.
Tess: un bois dont la contexure des fibresadurapport à
me corde. C'est pourquoy si
Ivec cette Baguette on emwoehe quelque petit oiseau
3
:crte broche tournera d'ellenemc) a
présquelleaura esté
res bien échaufée
,
car l'humidité du corps de l'oiseau
s'insinuant le long des fibres
de la broche, les détordra. &
elle tournera d'elle-même.
Cela me fait souvenir que
les Juifs pour rostir l'Agneau
Paschal,attcachoient les deux
pieds de derrière au
montand
de la Croix, & les deux pieds
de devant etoient étendus sur
la traverse
,
& tournoient verticalement la Croix.
C'estun fait incontestable,
que l'usage de laBaguette pour
trouver les Sources d'eau, les
Mines & les Tresors
,
ou les
Métaux cachez
,
étoit connu
dans toutes les Provinces de
l'Europe; & il elt vray que
Jacques Aimar est le premier
qui par hazard a
remarque
que ceux qui ont le talent de
trouver les Sources d't'au,J'ont
gufïi poursuivre lesVoleurs &
Assassins, enmarchant par
erre sur leursvestigessuivant
urroutesur laRiviere & sur
a Mer. Il l'a fait voir par excricoce,ayant suivy par orre de la Justice au mois de
uille dernier
,
depuis Lyon
ufqucs à Beaucaire les trois
'({affins:l tous trois natifs de
roulon. Il trouva dans ici
Pnfbns de Beaucaire le plus
cunc,nommé Joseph Arnoul,
)o[u. On le ramena à Lyon,
Du il fut roüé le 30.Aoust
dernier
,
à l'âge de dix-neuf
ans. Aimar donna la chasle
aux deuxautres Affaffins,I"Urî
nommé Thomas
,
Marinie
de Galere, & l'autre appelle
André Pese
,
Prevoit de Sale,
mariéàToulon. Ils étoient
sortis du Port quelques heures avant l'arrivée de Jacques
Aimar, qui les poursuivit jusqu'à l'entrée des Terres de
Gennes, ayant reconnu l'endroit où ils avoient débarqué,
& les Oliviers fous lerquel,
ilsavoient couché.
Voicy comment Jacques
Aimar s'apperçut pour la premiere fois qu'il pouvoit trouver les corps assassinez & cachez sous terre
,
& poursui-
vre&reconnoître les Assassins.
Jacques Aimar naquit a
SaintVeran,présdeS. Marcellin en Dauphiné) le 8. Septembre 1662. entre minuit
ëc une heure. Ceux qui meritent un logement dans les petites Maisons, je veux dire
les A strologues, font charitablement avertis, que le Frere
du même Aimar ,né deux
ans aprèsdans le même lieu,
& au même mois de Septembre
,
n'a point le même talent. Qu'ils n'attribuent donc
pas à l'influence des Astres ce
dont ils ignorent la véritable
cau se. Il n' y a que le Soleil
& la Lune qu'on doit considererdansla Medecine,dans
l'Agriculture te dans la Navigation.
Nostre Jacques Aimar dans
sa il année cherchant de l'eau
dans une cave avec sa Baguette, se sentir intérieurement
agité avec plus de violence
qu'à l'ordinaire, & dit qu'il
y
avoirune abondante Source
d'eau en ce lieulà. Oncreusa
& l'on fut étrangement sur
pris de trouver dans un Tonneau le corps d'une Femme.
susédans de lachaux,onytrouva aussi la corde avec laquelle
elleavoitéré étranglée,&cette
Femmeavoitdisparuil y avoir
quatre mois. La Baguette fit
des mouvemens extraordinaires contre son Mary qui se
voyant découvert prit la suite. Ce fut donc par hazard
,
queJ.Aimar reconnut que son
talentde trouver des Sources
d'eau, s'etendoità trouver les
corps assassinez
,
à poursuivre
les Assassins&les Voleurs,&
à les reconnostre, après avoir
receu la premiere impression,
&s'estre,pourainsi dire,ay-
manté au lieu où l'assassinat
& levolontété commis; car
étant ainlicornIne imprégné
des corpuseules & fcls volatilsou fixesémanez du corps
des Voleurs ou Assassins. Il
ressent lamêmeagitation,lors
qu'il marche sur leurs vestiges,& cette agitation interieure est si violentc, lorsqu'il
mer son pied sur ccluy du
Criminel, qu'il tombe en désaillance.
Je répons maintenant article par article aux demandes
& aux difficultez du R. P. le
Brun, proposées au R. P. de
Malebranche. La Baguette
étant fourchuë,on met de l'or
ou de l'argent dans les mains.
Pour lors si le métal caché est
de même cfpece que celui qu'-
on a
dans les mains, la Baguet.
te tourne avec plus deforce,ÔC
l'on juge de la quantité &de
l'espece du métal cachéce qui
a toujours réussi à l'Astronome Mr Galet, grand Penitencicr à Carpentras
;
la raison en
est évidente. Ilsefait autour
de chaque métal
,
de même
qu'autour de toutes les pierres
d'Ayman,un tourbillon de
certains corpuscules
,
fingu-
liers à chaque métal. C'est
pourquoy si le métal qui cft
dans la main, cft de la nature
dumétal caché,ils s'unifient
& font une impression plus
grande. L'exemple est évident
en l'Ayman armé, dont la
presence agite davantage l'aiguilledelaBoussole,attire de
plus loin, & retient plusfortement le ser;& lors que le
métal caché est d'autre eCptce, que celuy qu'on a
dans les
mains, laBaguette ne fait aucun mouvement, parce que lestourbillons de differens
métaux, font de différente
configuration, & par confcquent leurs effets font differens ; ce qui paroist visiblement par l'eau forte, laquelle
disseut l'argent & les autres
métaux moins noblesquel'or,
auquelelle ne touche pas.
Quesiàlamêmeeau forteon
ajoutel'esprit de sel commun,
on fait l'eau Régale, dont les
parties acides du Nitre, devenuës plus grossieres, font dans
les larges pores de l'or, l'esset des coings, en separant les
parties compactes de ce Roy
des métaux, ce que l'eau forte
n'avoit pu faire, parce que les
parties acides duNitre étant
plus minces passoient librement par les porcs de l'or, &
ne pouvoient passer par les
pores plusétroits de l'argent,
sans en ébranlerles parties
compactes & dissoudre sa
masse ;
ffl par une raison contraire, comme les parties acides de l'eau Regale font plus
grossieres elles ne peuvent
entrer dans les petits pores de
l'argent,& ne peuvent par
consequent ledissoudre.
1
Leslarges pores de l'or font
que le Mercure monte tout à
coup le long d'une verge d'or
l,
se même que l'encre monte
lans le tuyau de la plume par
a
fente, quand elle n'est pas
rop seche
,
ce qui cft encore
une autre raison de cc que le
Mercure nes'insinuë quetresdifficilement dans le fer, dans
l'argent) & dans le cuivre, qui
ont les porcs plus secs & plus
étroirs que les pores de l'or.
J'ajoûte icy une curiosité
qui me sertà faire connoistre
que les corpuscules émanez
des Mines, des Métaux fondus,des corpsassassinez,& de
l'eau,modifiezestantentrez
par les porcs de nostre corps
y produisent des agitations
intérieures, enaltérant, fermentant, ou coagulant le
fang
,
les humeurs, & les esprits vitaux & animaux. On
fait des mouches, ou autres
petits animaux que l'air foutient&agite. En voicy la manière. Ces mouches font premièrement fonduësen argent,
puis couvertes d'une dorure
un peu épaisse; après quoy
ayantfaitquelques petitstrous
dans les parties les plus cachéesde lamoucheonla jette
dans de l'eau forte qui dissout
tout l'argenténelaisse que
épaisseur de l'or, qui cft,
pour ainsi dire, l'epiderme de
la mouche,estant comme la
dépoüille du Serpent,ou dela
Cigale.
Quant à la demande pourquoy tous les hommes n'ont
pas les mêmes talens que Jacques Aimar, & pourquoy lors
qu'il est sur l'eau découverte,
ilnesent pas les mêmes émotions ,qu'il ressent quand il
setrouve au dessus des fources d'eau cachées en terres
& comment on peut juger de
l'abondance de la Source, de
(à profondeur ,& des diffe-
rentes terres qu'on trouvera
en creusant,je répons que tous
n'ont pas les porcs configurez
pour donner entrée a. ces atomes,& que les pores de leurs esprits animaux font configurez
de telle maniere,qu'ils n'en
peuvent estre ébranlez ny alterez. Pour la preuve de cela
j'employe l'exemple de l'Eauforte, qui dissout l'argent &
les Métaux moins nobles,sans
toucherà l'or, dont les pores
font disserens de ceux des au.
tres Métaux; & au contraire
les atomes de l'Eau Regale
cftantproportionnez aux po-
res de l'or
,
en font la dissolution, & ne pouvant s'insinuer dansles porestrop étroits
desautresMetaux,ilsn'en peuvent ébranler les parties,n'y en
dissoudre tamanc. Jepourrois
ajoûter qu'il y a
plusieurs personnes qui tombent en défaillance à certaines odeurs de
fleurs,comme de laTubereuse,
&autres, bien qu'elles soient
cachées) & que les mêmes
odeurs plaisent ou soientindifférentes à d'autres. Enfin
qu'il y a
des yeux tendres, far
lelquels les yeux d'autruy
J
principalement des vieilles
Femmes mal saines, font de
malignes impressions
»
sur
quoy les Parcns disent que,
leurs Enfansont esté ensorcelez; ce que Virgile n'a pas
ignoré, puis qu'ila die
Nescio quis teneros oculus mihifascinatagnos.
Au sécond Arricle
,
Pourquoy l'eau qui est à découvert ne fait pointressentir les
mêmesémotions que les Sources cachées,je dis que sur l'eau
à découvert on ne fent rien
pour trop sentir, que les Sources fous terre ont toujours
quelque degré de chaleur
ue ces vapeurs traversant la
erre changent la configuraton. ainsi que l'eau, le vin
le vinaigre distilez, la Rose du mois de May, & le Seein du foir. Ces vapeurs stim";
regnent & fc chargent de rets
)U atomes de différente nature des terres qu'ils traversent en montant. Cette diffeente modification que l'eau
reçoit par la différente filtra
rio de la diversité des pores de
la racine des arbres& des plantes
,
produit la différence des
herbes,desfleurs, & desfruits.
Demême la différente modi-
fication des vapeurs & des ex.
halaisons des Sources & de:
Mines, fait sentir différente
émotions aux Devins à la Ba
guerre, sur lesquelles émotions, de même que les Me
dccins sur les differens Batte
mens du pouls, après de Ion
gues experiences, formen
des regles pour juger del
quantité & profondeur de
Mines, des Métaux cachez,
des Sources & dela d ifferent
nature, ou espece de terr
qu'on trouvera en crcufanr.
Les Devins à laBaguette n
peuvent sentir d'émotion si
eau découverte, parce que
es parties cylindriquesn'étant
modifiées ny imprégnées
l'aucun sel terrestre
,
ne peuvent alterer ny faire fermenter
esang les humeurs, ny les
esprits animaux, & cependant
ils découvrent la vaiif,Ile,1'or
& l'argentmonnoyé, en quelque part qu'ils soient cachez
en terre
,
ou en autre endroit,
parce que les Métaux estant
forgez, frapez
,
& battus, acquierent
,
de même que le
fer trempé
,
destourbillons
fcmblablcs àceux de la pierre
d'Aiman;& d'autant que les
corpuscules qui émanent des
Métaux'tau forgez, for font durs, gez
,
font durs
3, inflexibles, & infiniment plus
subtils que ceux de l'eau, ils
produisent sans autre secours
les altérations & émotions en la personne des Devins à laj
Baguette.
A la demande, Comment
ces corpuscules, ou tels fixes
ou volatifs, émanez du corps
des Assassins
)
peuvent fubfiner sur la terre, sur l'eau, Se
sur la mer, malgré les vents
& les orages, jerépons qu'ils
subsistentdemême
que les
tourbillons de lamatiere magnetique
gnetique autour de l'Aiman,
& que ceux qui font émanez du Lièvre & du Cerfsubsistent sur les Rivieres & furles Etangs, dont les chiens
ressentent l'iiiipreffion
,
ces
corpusculescausant des effervescences semblables à celles
qui proviennent du mélange
de l'esprit de Vitriol avec
l'huile de Tartre, ou de tout
autre [cl Acide avec un tel
vuide
J
ou Alkali. Il y a
plus de cinquante six ans que
j'avoisun Bar bet qui alloit
chercher, & trouvoir dans le
fond de la Durance entre un
millon de cailloux, ccluy que
j'y avoisjetté,aprèsque je l'avois tenu quelque temps dans
la main. Cela me fait souvenir d'avoir lû dans Wandel.
mont quelque chosedeplus
surprenant. Il dit qu'ayant
mis dans sa main certaine
herbe, & tenu ensuite quelque temps la patte d'un petit
chien,ill'aimanta si fort»
pourainsi dire, que la Maisresseduchien ne pùt l'emp
êcher de le suivre, quoy que luy-même le maltrairast.
La durée de ces corpuscules & leurs effets se prouvent
par l'exemple des corpuscules
de la Lepre qui demeuroient
attachez aux murailles, ce que
Moyfc assure dans le Levitique. A presentlesMarsillois,
où la Phtisie est fort commune, raclent religieusement les
murailles des chambres habitées par des gens infc£hz de
cette malad ie.
Jay connu des personnes
qui ont esté attaquées de la
Goute pour s'estre servies
du fauteuil d'un Gouteux
,
lesquellesen furent de livrées
après avoir brûlélacbaife.
Ainli Hyppocrate confama
par de grands seux les atomes
de la Peste. L'expeicnce a
fait voir que sur les sieges
de ceux qui souffrent des Hemorroïdes,oula Dissenterie,
il y
demeure des corpufcu les
qui communiquent le même
mal aux autres ; & pour faire
conoistre la force que ces corpuscules émanez de l'eau, des
Métaux cachez
,
& des corps
des Assassins, ont de faire
ressentirde violences impressions & alterations aux corps
des Devins à la Baguette, il
suffit d avoirremarqué que
iors qu'une Femme en certain
estat entre dans une cave, tout
le vin se gâte,&lePouccacse
corromm corrompt d'une d UMe érrarre C{r<1J'rr.ïortc nn
dans le saloir. Enfin> pour
démontrer que les co* pulcules dontils'agir, subsistent
malgré les vents & les nrags,
il ne faut que faire Kfbxion,
que de chaque point des objets, même les plus éloignez,
parc une pyramide de rayons,
dont la bazeestant entrée par
la prunelle de l'oeil sur le cristassin» forme par la pointe de
la mêmepyramide renversée,
ou Pinceau optique,lemême
point de l'objet sur la Retine.
sans que les vents puissent dé
tourner ces rayons qui viennent en ligne droite. On voit
avecplaisirtoutlemisteredes
especes ou peintures des objets sur undrap,ou papier
blanc dans une chambre ob.
scure;& ce que tous les Philosophes ont de la peine à expliquer c'est que dans le même
trou toutes les imagesdesdifferens objets setrouvent confonduës,& après s'estre entrecroisées se debarassent à cerraine distancesuivant la longueur du foyer solaire du verre
convexe
,
qu'on a mis sur le
trou fait au volet de la chambre obscure,pour se peindre
su le drap ou papier blanc,
avec leurs vives couleur,mais
en ~ation renversée. Pour
expliquer ce qu'il y a
de plus
difficile dans l'Auguste Sacrement du Corps de J, C. j'ay
emploié cette experience dans
ma nouvelle Instrution pour
réunir les Eglises P. R. à [tEglifè
Romaine. Ce Livre est imprimé en1678. par le S' Pepie,au
grand S. Basile, ruë Saint Jacques.
Je ne puis croire ce que le
Pere le Brun avance, que le
consentement de deux Vai;
fins à ne plus se servir des bornes plantées, oste la première
convencion) à moins que de
reconnoistre avec les Payens,
les Deux Thermes, & le pou.
voir de lesarracheràdes bornes, & de les congédier quand
on ne voudroit plus s'en servir.
Si le me~me Pere parle juste, lors qu'il dit que c'est un
fait constant, que les Devins
à la Baguette trouvent les chc«
mins perdus,ilestaussi vray
de dire que
LesPeuplesaffranchis de l'Em
pireIberois>
Quifournis a NajjaH ont cepe
d'eflrc RD!.Í.
( J'entens les Hollandois par
ces Peuple,) autoient grand
besoin de lacques Aimar-p( ur
trouver la hauteur de la route, par laquelle estant vivement poursuivispar lesVaisseaux Anglois, ils abrogerent
leurs voyages en venant du
Japon par les Mers Scpteiv»
trionalcs.
Voicy quelque chose de
plus considerable & de plus
positif. ray leuautrefoisdans
le secondLivre des Macha-
ont faussé la foy promiseau
Sacrement de Mariage, les
deux Sexes vivrent dans une
réciproque fidélité
,
& on
n'aura plus besoin du sacrifice de jalousie
,
ny des eaux
ameres que la F\mmc soupconnée écoit obligée de boire
en presence du Prestre & de
son Mary
,
suivant l'ordonnance de Moyfc
,
écrite au
long dans le 5. Chapitre du
Livre des Nombres. Le Grand
Ausone danssonIdile15. digne de la Muse Françoise de
Madame des Houlieres, ne
diroit plus.-
£)uoduit&fèfl&boritcr->si..-.-.
'; PœIJæ.qu graves in cœlibe
vitâ
1 conifigis, at gravior cuflodia
vinamaritis.
La crainte du mouvement
le la Baguette suffiroit au May pour retenir sa Femme dans
.c devoir conjugal
,
& par ce
noyen il vivroit tranquillement dans son ménag) pourvu que luy-même fuit dans sa
conduitetel qu'il veut paroitre dans l'esprit de sa Femme.
Je dis que letalent des Devins à la Baguettepeut éstre
^lteré ,& même se perdre pat
le changement d'air, de nourriture, &par les agiémens du
mariage
,
parce que leurtempérament venant à changer,
les espritsvitaux &animaux
changent de configuration.
Je dis outre cela, que les Devins à la Baguette peuvent
estre en défaut, lors que des
personnes d'autorité les insultrent ou les rallient; car
pour lors la crainte caufanr
en eux de fortes & inférieures
émotions) ils ne peuvent ref- ;
sentir celles des corpuscules
étrangers, émanez des pieces
d'or cachées en terre. Par la 1
..----.- -- - - i
même raison les Médecins
ont souvent trompez au jugement des maladies par les
prompts & differens batte
nens du pouls, que la memoie,oula presence d'une personne aimée, causent. Les Anciens nous fournissent pour
exemple cePrincequi par une
agitation extraordinaire de
pouls à la presence de sa BelleMere,fit connoistre à son Mc,
dccin qu'il en estoit secretement amoureux, ce qui porttl.
son Perc à laluy ceder,afin de
luy faire recouvrer sa fanré
perduë. Je dis encorce,que plu-
sieurs personnes ont sans le
sçavoir, le même talent que
Jacques Aimar, & pour le reconnoistre,qu'ils prennent ma
Baguette.C'est un jetde Coudre
,
les branches forment la
lettre Y. Le tronc a un pied de
longueur) & une des cornes
en aauuntjCar l'autre estcoupéeàtrois pouces prés du
tronc Qu'ilsempoignent d'unemain letronc de la Baguette, & de l'autre la longue corne, la paume des mains toutnée vers le Ciel, la Baguette.
tournera sur l'or, de même que
la broche
de Courdre tourne !'
uprés du feu. J'ajoute enin qu'on peut facilement
oir l'experience de la Divilation par la Baguette. M
Geofroy
,
un des plus Sçavans
poticaires de l'Europe
J
a
hez luy un Garçon
,
nomae Pierre Tonnelier, de Noent sur Seine, né le 14. Serembre de l'année 1669. Ce
Garçon a
les cheveux noirs
la barbe rousse, & sans se
ervir d'aucune Baguerte, rte, il
ent des pal pitations de coeur,
ors qu'il est dessus ou fort
rés de onelques d'or
uc )L0~' 'i.d.
-1
,
.-;.t. ées 1 en,.sera-,
Il
MMr
Geofroy m'a asseuré en avoir
vû plusieurs fois l'experience,
lors même que ce jeune hom
me n'estoit point averty qu'il
eust caché de l'or dans son
Jard in. Letalentde cePierre
Tonnelier a
quelque choie de
plus fingulicr que, celuy de
Jacques Aimar puis que sans
Baguette il trouve l'or caché
enterre. Ilena fait voir l'cx
perience à Madame _:-.Lo_u
>- vois en sa maison, ensuite à
Ml'Abbé de Louvois dans
le Jardin del'Acadcmie des
Sciences où à la vérité il
manqua au premier coup par
1.
les railleries,& les brocards de
quelques-uns de la compagnie ; mais ses esprits étant
remis
,
il réussit un quarcd'heure après, puis qu'il trouva plusieurs fois l'or que l'on
avoit caché. Il a encore depuis prouveson talenrchez
Mr le President Nicolaïoù
l'on employa touterfortes de
ruses pour le tromper & pour
le surprendre
,
& depuis peu
de jours il a
encorclétffiLtns
hesiter
,ayant trouvé deux
Louis d'or que Madame de
Morangis avoir elle mêmc/>
sachez en deux differensenuft'r
droits du Jardin de sa maison
ruë S. Louis, prés la Place
Royale. Ce jeune homme
vient souvent chez moy ;
je
l'ay examiné à fond, ôcPay
trouve un bon Israëlite, dans
lequel il n'y a point de fraude,
& je fuis prest» quoy qu'Aveugle
,
à luy donner en qualité de Docteur en Theolo.
gie,&de Chevalier de l'Inquisition du S. Office, à luy
donner dis-je,mon Approbation..& artefter que la Divination par la Baguette a
sescauses Phyfiqucs naturelles, sans
mélange de pacte explicite ou
implicite
tel Vous avez vû au commencement de cette Lettre
un sçavant Traité de sa façon sur un Calendrier fixe Se
perpetuel. Envoicy unautre
pour réponse à ce que le Pere
le Brun, Jesuite
,
& le Pere de
Mallebranche
»
de l'Oratoire,
ont écrit sur la Baguette.
Qaoy qu'il foit Aveugle, il
voit tout. & rien n'échape
à la penetration de son esprit.
LA BAGUETTE
JUSTIFIEE,
ET
Ses e
ffets démontrez naturels.
iAMeJJire Jules-Louis 1Jolt i
Marquis de Chamlay,Conftil1er du Royen ses Confeiht
Maréchal General des Camps
$0 Armées de Sa Afajefié.
E fuis persuadé, Monsieur,
qu'on n'a pas besoin de
Devins,ny deleur Baguette,
pour apprendre les obligations que je vous ay
,
& que
je publie partout; mais je
croy que la Baguette quifait!
tant de bruic, auroic grand
besoin de vostre approbation..
Si ce bon heur luy arrive, per-.
sonne n'en ofcra condamner1
l'usage
,
car toute l'Europeest
convaincue que parvostre pe.,
netration d'esprit, vous découvrez si parfaitementle vrai
& le faux, que vous n'estes
jamais trompé par les fpecieufesapparences de l'un ny
de l'autre.
Les Sçavans disoient hardi-
nent que la Divination par
a Baguette avoir des causes
Physiques
,
pour produire
ans aucun mélange de Pacte
explicile ou implicite, tant de
faits furprenans
; mais lePere
le Brun ayant écrit de Grenoble,, & demandé au Peie de
Malebranche son sentiment
sur les plus grandes difficultez des effets qu'elle produit,
il n'en a receu d'autre réponse, sinon qu'ils estoient diaboliques; & comme j'apprehende que l'on ne traite de
mesme l'Homme art'fiâtl Anemofèope, Propbete Physique du
changement du temps, que j'ajj
donne dans le Mercure du
mois de Mars de l'année
1683. & dans la26. page de
jéêlx Eruditorum
,
imprime
à Leiphe en l'année 11684
y veux répondre physïques
ment aux demandes du Pere:
Is Brun,afin de détromper
ceux qui se laissantentraîner
par le poids du sentiment de
ce Philosophe, d'un sçavoir
& d'un merite distingué
,
feroient de sinistres jugetnens
contre un grand nombre de
gens
*
de Robe&d'Epéc, tous d'une probité connue, qui
nt le même talent que Jac.
ues Aymar Vernay, de Saint
rcran, prés de S. Marcellin
n Dauphinc. Mr l'Evesque
c Morienne, & MrGalc.c,
elebre A stronome,& grand
pcnitcncier do Carpentras,
ont le mesme talent que Jac-j
ques
Aixiiar»aussî bien que Eccleflaflique deLyon, que
d" Panthot, Doyen des Melecins
,
dans sa Lettre écrite
à Mr Daquin, premier Mede-
:in du Roy» assure trouver
l'endroit où font les corps
des Noyez.
Dans les choses obscures
& embarassées de difficultés j
je suspens mon
jugement»!
pour donner lieu à l'Accusé
de défendre sacause, ou pour
attendre que quelqu'un parle
pour luy. Cette maxime cft
de Droit naturel; c'est pourquoy Seneque le Tragique
disoit
,
Parte alterâ inauditâ
justum licetftatuaty haud œquum
judicat. Pourquoy donc accuser d'abord de diablerie ce
pauvre Aimar &sa Baguette?
C'est agitcontre les maximes
du Droit, car pour prononcer sur de telles matières de
Pacte avec les Demons, Ar-
menta àttbent tjJe sole meriAYIO clariora
,
outre que Odia
ent restringenda, favores amiandi. Ce fut surce,principe à desDamcs, plus sçavantes
fcrupulcs, que dans la conoiffancc de la bclltPhyfiquc,
:
fus obligé, pour satisfaire
leurs demandes, de leur
endre les effets de la Baguette
ors de foupçonde diablerie;
&cela fut cause que je m'exdiquay comme il s'enfuie.
Dieu donc les secrets font
mpenctrables,a permis auxAnés des deux personnes assas-
, nés dans leur cave à Lyon,
avant qu'on les mette en terre;
ou à leur mettre un baussecol, afinqu'ils ne mâchent
point leur suaire ou drap dans
lequel ils fontenfcvelis, &
pour empêcher que par quelque sympathie
,
disent-ils, ils
n'attirent le fang de leurs parens, dont les corps enterrez
ont esté trouvez par tout
couverts de fang. On attribuoit autrefois aux Sorciers ce
succement dusang des veines.
Pour ce qui concerne l'art
de trouver les Sources,cela
appartient à mon Traité de
l'Elévation des eaux, dont les
principcs font dans mes Letres
,
inférées aux Mercures
l'Avril& deSeptembre 1688.
& dans le 18. Tome extraorlinaire. Je n'ay
rien a ajouter
:onccrnant les véritables & les
aux Prophètes, les Devins,
k les Pytons
,
m'en estanc
iflfezexpliqué dans mon Traité des propheries. inseré dans
lesMercures des mois d'Août,
Septembre & Décembre de
l'année1689.& dansceluy de
Septembre 1690.
Je me resserre doncicy à la
Divination par laBaguette.Je
dis que la Baguette n'cft point.
Justice les Impies &les Scélérats de profession;ainsi l'homme d'iniquité a eu ses Protecteurs.
J'espere guérir par démonstrations Phyfiqucs ces Scrupuleux
,
dans la fuite de ma
Medecine Universelle
,
dont
on aveu les commencemens dans les Mercures des
mois de Juin,Juillet,Aoust,
& Novembre 1687. où je démontreray
fcnfiblement tout
ce que Levinius Lcmnius ra pporte De occultisNaturtoe miraculist tout ce que le gran d
Medecin Fernel a
dit, De abdi-
ris rerum causis,tout ce que
Fromondus avance dans son
Livre De fascinatione
»
routes
les vertus Médicinales & proprietezcurieuses qu'Anselme
Boëce de Boot, Medecin de
l'Empereur Rodolphe 11. attribuë aux pierres precieuses,
& enfin tout ce que l'on peut
croire,De transplantationemorborum, dont le Sçavanc Tenczelius & le docte & curieux
Mr Bartholin ont écrit.
J'examineray en dernier
lieuce qui obligeà present les
Polonoisàcouper lacetteaux
corps moresde leurs parens
avant qu'on les mette en terre;
ou à leur mettre un baussecol, afin qu'ils ne mâchent
point leursuaire ou drap dans
lequel ils font ensevelis, &
pour empêcher que par quelque sympathie ,disent-ils, ils
n'attirent le fang de leurs parens, dont les corps enterrez
ont cité trouvez par tout
couverts de fang. On attribuoit autrefois aux Sorciers ce
succement dusang des veines.
Pour ce qui concerne l'art
de trouverles Sources,cel a
appartient à mon Traité de
l'Elévation des eaux, dont les
principes font dans mes Letres
,
insérées aux Mercures
l'Avril& deSeptembre 1688.
& dans le 18. Tome extraorlinaire. Je n'ay rien aajouter
oncernant lesvéritables & les
aux Prophetcs) les Devins,
& les Pytons
,
m'en estant
assezexpliqué dans mon Trai-.
té des Prophéties, inséré dans
lesMercures des mois d'Août,
Septembre & Decembre: de
l'année1685?.& dansceluy de
Septembre 1690.
Je me resserre doncicy à la
Divination par la Baguette.Je
dis que laBaguette n'est point
absolument necessaire
,
rnaiJ
qu'elle sert, comme la longueur d'une aiguille d'Horloge ,
à rend re plus sensible le
mouvement de l'impression,
qui est d'autant plus grande,
qu'on serre plus fortement
les deux cornes de la Baguette» demême qu'en pressant
fortement avec le pouce & le
doigt Index, le filet qui suspend une bague au milieu
d'unverreà boire,lacilculation du fang s'y fait ressentir
davarage, il ébranle peu à peu
le filet,&enfin la bague par
ses vibrations, va heurter les
ord s
interieurs du verre,&
ors qu'on a
compte l'heure
lue l'on croit qu'il soit, l'imagination fufpcnd ce prompt
nouvement du sang, & on
:c fle de presser le filet
;
c'est
pourquoy les vibrations finissent, & la bague ne frappe
plus contre le verre.
Je disencore,que laBaguette peut servir à la conduite
des corpuscules,jusque dans
la main, de même qu'un balay trempé dans l'eau, mis
en la cheminée le manche
en bas, sert à attirer la fumée
en haut, ce qui a
donne lieu
aux ignorans de dire que les
Sorciers ayant unBalay entre jambes, montoient par la
cheminée pour aller au Sabat. De plus, je dis que
l'homme armé des deux cornes de la Baguette, doitestre
confideré comme un Ayman
armé
,
dont la force est tresnotablementaugmentée Enfin je remarque avec le P. de
Chales Jesuite, danssonMunJus Mathematicus, que les Baguettes prises sur les differens
arbres qui croissent sur différentcs eipeces de Mines, sont
plus propres pour trouver la
même
même espece de mécal, & de
les Mines, parce que les pores
de ces bois font plus conformes à recevoir les corpuscules
de même métal
,
autour duquel il se fait un tout billon
semblableàceluy de la pierre
d'Ayman. Ce Pere
,
qui est
d'un sçavoir
)
d'une probité,
& d'une vertu consommée,
ne traite pas de diablerie lufage des Baguettes, pour trouver les Mines & les Sources
d'eau, ce qui fait que je ne
crains pas de dire, que l'effet
de la Baguette n'est pas plus
criminel que celuy de la Baguette de Moïse, qui trouva
de l'eau dans le Rocher.
Enfin il est constant, que
dans tous les siecles on a
parlé
de la Baguette de Coudre.
Virgile dans leII. Livre des
Georgiques dit Pinguaque cum
rutrubus torremus exta colurnis,
Agricola dans son Livre de
Re Metallica, n'a pas oublié
de parler de l'usage de la Baguette de Coudre,& de renvoyer les Sçavans curieux au
Livre que le DocteAnglois
Flud a
intitulé Philosophia
Mosaica
;
ils seront satisfaits
u
sujet de cette Dcvination
par la Baguette de Coudre.
Tess: un bois dont la contexure des fibresadurapport à
me corde. C'est pourquoy si
Ivec cette Baguette on emwoehe quelque petit oiseau
3
:crte broche tournera d'ellenemc) a
présquelleaura esté
res bien échaufée
,
car l'humidité du corps de l'oiseau
s'insinuant le long des fibres
de la broche, les détordra. &
elle tournera d'elle-même.
Cela me fait souvenir que
les Juifs pour rostir l'Agneau
Paschal,attcachoient les deux
pieds de derrière au
montand
de la Croix, & les deux pieds
de devant etoient étendus sur
la traverse
,
& tournoient verticalement la Croix.
C'estun fait incontestable,
que l'usage de laBaguette pour
trouver les Sources d'eau, les
Mines & les Tresors
,
ou les
Métaux cachez
,
étoit connu
dans toutes les Provinces de
l'Europe; & il elt vray que
Jacques Aimar est le premier
qui par hazard a
remarque
que ceux qui ont le talent de
trouver les Sources d't'au,J'ont
gufïi poursuivre lesVoleurs &
Assassins, enmarchant par
erre sur leursvestigessuivant
urroutesur laRiviere & sur
a Mer. Il l'a fait voir par excricoce,ayant suivy par orre de la Justice au mois de
uille dernier
,
depuis Lyon
ufqucs à Beaucaire les trois
'({affins:l tous trois natifs de
roulon. Il trouva dans ici
Pnfbns de Beaucaire le plus
cunc,nommé Joseph Arnoul,
)o[u. On le ramena à Lyon,
Du il fut roüé le 30.Aoust
dernier
,
à l'âge de dix-neuf
ans. Aimar donna la chasle
aux deuxautres Affaffins,I"Urî
nommé Thomas
,
Marinie
de Galere, & l'autre appelle
André Pese
,
Prevoit de Sale,
mariéàToulon. Ils étoient
sortis du Port quelques heures avant l'arrivée de Jacques
Aimar, qui les poursuivit jusqu'à l'entrée des Terres de
Gennes, ayant reconnu l'endroit où ils avoient débarqué,
& les Oliviers fous lerquel,
ilsavoient couché.
Voicy comment Jacques
Aimar s'apperçut pour la premiere fois qu'il pouvoit trouver les corps assassinez & cachez sous terre
,
& poursui-
vre&reconnoître les Assassins.
Jacques Aimar naquit a
SaintVeran,présdeS. Marcellin en Dauphiné) le 8. Septembre 1662. entre minuit
ëc une heure. Ceux qui meritent un logement dans les petites Maisons, je veux dire
les A strologues, font charitablement avertis, que le Frere
du même Aimar ,né deux
ans aprèsdans le même lieu,
& au même mois de Septembre
,
n'a point le même talent. Qu'ils n'attribuent donc
pas à l'influence des Astres ce
dont ils ignorent la véritable
cau se. Il n' y a que le Soleil
& la Lune qu'on doit considererdansla Medecine,dans
l'Agriculture te dans la Navigation.
Nostre Jacques Aimar dans
sa il année cherchant de l'eau
dans une cave avec sa Baguette, se sentir intérieurement
agité avec plus de violence
qu'à l'ordinaire, & dit qu'il
y
avoirune abondante Source
d'eau en ce lieulà. Oncreusa
& l'on fut étrangement sur
pris de trouver dans un Tonneau le corps d'une Femme.
susédans de lachaux,onytrouva aussi la corde avec laquelle
elleavoitéré étranglée,&cette
Femmeavoitdisparuil y avoir
quatre mois. La Baguette fit
des mouvemens extraordinaires contre son Mary qui se
voyant découvert prit la suite. Ce fut donc par hazard
,
queJ.Aimar reconnut que son
talentde trouver des Sources
d'eau, s'etendoità trouver les
corps assassinez
,
à poursuivre
les Assassins&les Voleurs,&
à les reconnostre, après avoir
receu la premiere impression,
&s'estre,pourainsi dire,ay-
manté au lieu où l'assassinat
& levolontété commis; car
étant ainlicornIne imprégné
des corpuseules & fcls volatilsou fixesémanez du corps
des Voleurs ou Assassins. Il
ressent lamêmeagitation,lors
qu'il marche sur leurs vestiges,& cette agitation interieure est si violentc, lorsqu'il
mer son pied sur ccluy du
Criminel, qu'il tombe en désaillance.
Je répons maintenant article par article aux demandes
& aux difficultez du R. P. le
Brun, proposées au R. P. de
Malebranche. La Baguette
étant fourchuë,on met de l'or
ou de l'argent dans les mains.
Pour lors si le métal caché est
de même cfpece que celui qu'-
on a
dans les mains, la Baguet.
te tourne avec plus deforce,ÔC
l'on juge de la quantité &de
l'espece du métal cachéce qui
a toujours réussi à l'Astronome Mr Galet, grand Penitencicr à Carpentras
;
la raison en
est évidente. Ilsefait autour
de chaque métal
,
de même
qu'autour de toutes les pierres
d'Ayman,un tourbillon de
certains corpuscules
,
fingu-
liers à chaque métal. C'est
pourquoy si le métal qui cft
dans la main, cft de la nature
dumétal caché,ils s'unifient
& font une impression plus
grande. L'exemple est évident
en l'Ayman armé, dont la
presence agite davantage l'aiguilledelaBoussole,attire de
plus loin, & retient plusfortement le ser;& lors que le
métal caché est d'autre eCptce, que celuy qu'on a
dans les
mains, laBaguette ne fait aucun mouvement, parce que lestourbillons de differens
métaux, font de différente
configuration, & par confcquent leurs effets font differens ; ce qui paroist visiblement par l'eau forte, laquelle
disseut l'argent & les autres
métaux moins noblesquel'or,
auquelelle ne touche pas.
Quesiàlamêmeeau forteon
ajoutel'esprit de sel commun,
on fait l'eau Régale, dont les
parties acides du Nitre, devenuës plus grossieres, font dans
les larges pores de l'or, l'esset des coings, en separant les
parties compactes de ce Roy
des métaux, ce que l'eau forte
n'avoit pu faire, parce que les
parties acides duNitre étant
plus minces passoient librement par les porcs de l'or, &
ne pouvoient passer par les
pores plusétroits de l'argent,
sans en ébranlerles parties
compactes & dissoudre sa
masse ;
ffl par une raison contraire, comme les parties acides de l'eau Regale font plus
grossieres elles ne peuvent
entrer dans les petits pores de
l'argent,& ne peuvent par
consequent ledissoudre.
1
Leslarges pores de l'or font
que le Mercure monte tout à
coup le long d'une verge d'or
l,
se même que l'encre monte
lans le tuyau de la plume par
a
fente, quand elle n'est pas
rop seche
,
ce qui cft encore
une autre raison de cc que le
Mercure nes'insinuë quetresdifficilement dans le fer, dans
l'argent) & dans le cuivre, qui
ont les porcs plus secs & plus
étroirs que les pores de l'or.
J'ajoûte icy une curiosité
qui me sertà faire connoistre
que les corpuscules émanez
des Mines, des Métaux fondus,des corpsassassinez,& de
l'eau,modifiezestantentrez
par les porcs de nostre corps
y produisent des agitations
intérieures, enaltérant, fermentant, ou coagulant le
fang
,
les humeurs, & les esprits vitaux & animaux. On
fait des mouches, ou autres
petits animaux que l'air foutient&agite. En voicy la manière. Ces mouches font premièrement fonduësen argent,
puis couvertes d'une dorure
un peu épaisse; après quoy
ayantfaitquelques petitstrous
dans les parties les plus cachéesde lamoucheonla jette
dans de l'eau forte qui dissout
tout l'argenténelaisse que
épaisseur de l'or, qui cft,
pour ainsi dire, l'epiderme de
la mouche,estant comme la
dépoüille du Serpent,ou dela
Cigale.
Quant à la demande pourquoy tous les hommes n'ont
pas les mêmes talens que Jacques Aimar, & pourquoy lors
qu'il est sur l'eau découverte,
ilnesent pas les mêmes émotions ,qu'il ressent quand il
setrouve au dessus des fources d'eau cachées en terres
& comment on peut juger de
l'abondance de la Source, de
(à profondeur ,& des diffe-
rentes terres qu'on trouvera
en creusant,je répons que tous
n'ont pas les porcs configurez
pour donner entrée a. ces atomes,& que les pores de leurs esprits animaux font configurez
de telle maniere,qu'ils n'en
peuvent estre ébranlez ny alterez. Pour la preuve de cela
j'employe l'exemple de l'Eauforte, qui dissout l'argent &
les Métaux moins nobles,sans
toucherà l'or, dont les pores
font disserens de ceux des au.
tres Métaux; & au contraire
les atomes de l'Eau Regale
cftantproportionnez aux po-
res de l'or
,
en font la dissolution, & ne pouvant s'insinuer dansles porestrop étroits
desautresMetaux,ilsn'en peuvent ébranler les parties,n'y en
dissoudre tamanc. Jepourrois
ajoûter qu'il y a
plusieurs personnes qui tombent en défaillance à certaines odeurs de
fleurs,comme de laTubereuse,
&autres, bien qu'elles soient
cachées) & que les mêmes
odeurs plaisent ou soientindifférentes à d'autres. Enfin
qu'il y a
des yeux tendres, far
lelquels les yeux d'autruy
J
principalement des vieilles
Femmes mal saines, font de
malignes impressions
»
sur
quoy les Parcns disent que,
leurs Enfansont esté ensorcelez; ce que Virgile n'a pas
ignoré, puis qu'ila die
Nescio quis teneros oculus mihifascinatagnos.
Au sécond Arricle
,
Pourquoy l'eau qui est à découvert ne fait pointressentir les
mêmesémotions que les Sources cachées,je dis que sur l'eau
à découvert on ne fent rien
pour trop sentir, que les Sources fous terre ont toujours
quelque degré de chaleur
ue ces vapeurs traversant la
erre changent la configuraton. ainsi que l'eau, le vin
le vinaigre distilez, la Rose du mois de May, & le Seein du foir. Ces vapeurs stim";
regnent & fc chargent de rets
)U atomes de différente nature des terres qu'ils traversent en montant. Cette diffeente modification que l'eau
reçoit par la différente filtra
rio de la diversité des pores de
la racine des arbres& des plantes
,
produit la différence des
herbes,desfleurs, & desfruits.
Demême la différente modi-
fication des vapeurs & des ex.
halaisons des Sources & de:
Mines, fait sentir différente
émotions aux Devins à la Ba
guerre, sur lesquelles émotions, de même que les Me
dccins sur les differens Batte
mens du pouls, après de Ion
gues experiences, formen
des regles pour juger del
quantité & profondeur de
Mines, des Métaux cachez,
des Sources & dela d ifferent
nature, ou espece de terr
qu'on trouvera en crcufanr.
Les Devins à laBaguette n
peuvent sentir d'émotion si
eau découverte, parce que
es parties cylindriquesn'étant
modifiées ny imprégnées
l'aucun sel terrestre
,
ne peuvent alterer ny faire fermenter
esang les humeurs, ny les
esprits animaux, & cependant
ils découvrent la vaiif,Ile,1'or
& l'argentmonnoyé, en quelque part qu'ils soient cachez
en terre
,
ou en autre endroit,
parce que les Métaux estant
forgez, frapez
,
& battus, acquierent
,
de même que le
fer trempé
,
destourbillons
fcmblablcs àceux de la pierre
d'Aiman;& d'autant que les
corpuscules qui émanent des
Métaux'tau forgez, for font durs, gez
,
font durs
3, inflexibles, & infiniment plus
subtils que ceux de l'eau, ils
produisent sans autre secours
les altérations & émotions en la personne des Devins à laj
Baguette.
A la demande, Comment
ces corpuscules, ou tels fixes
ou volatifs, émanez du corps
des Assassins
)
peuvent fubfiner sur la terre, sur l'eau, Se
sur la mer, malgré les vents
& les orages, jerépons qu'ils
subsistentdemême
que les
tourbillons de lamatiere magnetique
gnetique autour de l'Aiman,
& que ceux qui font émanez du Lièvre & du Cerfsubsistent sur les Rivieres & furles Etangs, dont les chiens
ressentent l'iiiipreffion
,
ces
corpusculescausant des effervescences semblables à celles
qui proviennent du mélange
de l'esprit de Vitriol avec
l'huile de Tartre, ou de tout
autre [cl Acide avec un tel
vuide
J
ou Alkali. Il y a
plus de cinquante six ans que
j'avoisun Bar bet qui alloit
chercher, & trouvoir dans le
fond de la Durance entre un
millon de cailloux, ccluy que
j'y avoisjetté,aprèsque je l'avois tenu quelque temps dans
la main. Cela me fait souvenir d'avoir lû dans Wandel.
mont quelque chosedeplus
surprenant. Il dit qu'ayant
mis dans sa main certaine
herbe, & tenu ensuite quelque temps la patte d'un petit
chien,ill'aimanta si fort»
pourainsi dire, que la Maisresseduchien ne pùt l'emp
êcher de le suivre, quoy que luy-même le maltrairast.
La durée de ces corpuscules & leurs effets se prouvent
par l'exemple des corpuscules
de la Lepre qui demeuroient
attachez aux murailles, ce que
Moyfc assure dans le Levitique. A presentlesMarsillois,
où la Phtisie est fort commune, raclent religieusement les
murailles des chambres habitées par des gens infc£hz de
cette malad ie.
Jay connu des personnes
qui ont esté attaquées de la
Goute pour s'estre servies
du fauteuil d'un Gouteux
,
lesquellesen furent de livrées
après avoir brûlélacbaife.
Ainli Hyppocrate confama
par de grands seux les atomes
de la Peste. L'expeicnce a
fait voir que sur les sieges
de ceux qui souffrent des Hemorroïdes,oula Dissenterie,
il y
demeure des corpufcu les
qui communiquent le même
mal aux autres ; & pour faire
conoistre la force que ces corpuscules émanez de l'eau, des
Métaux cachez
,
& des corps
des Assassins, ont de faire
ressentirde violences impressions & alterations aux corps
des Devins à la Baguette, il
suffit d avoirremarqué que
iors qu'une Femme en certain
estat entre dans une cave, tout
le vin se gâte,&lePouccacse
corromm corrompt d'une d UMe érrarre C{r<1J'rr.ïortc nn
dans le saloir. Enfin> pour
démontrer que les co* pulcules dontils'agir, subsistent
malgré les vents & les nrags,
il ne faut que faire Kfbxion,
que de chaque point des objets, même les plus éloignez,
parc une pyramide de rayons,
dont la bazeestant entrée par
la prunelle de l'oeil sur le cristassin» forme par la pointe de
la mêmepyramide renversée,
ou Pinceau optique,lemême
point de l'objet sur la Retine.
sans que les vents puissent dé
tourner ces rayons qui viennent en ligne droite. On voit
avecplaisirtoutlemisteredes
especes ou peintures des objets sur undrap,ou papier
blanc dans une chambre ob.
scure;& ce que tous les Philosophes ont de la peine à expliquer c'est que dans le même
trou toutes les imagesdesdifferens objets setrouvent confonduës,& après s'estre entrecroisées se debarassent à cerraine distancesuivant la longueur du foyer solaire du verre
convexe
,
qu'on a mis sur le
trou fait au volet de la chambre obscure,pour se peindre
su le drap ou papier blanc,
avec leurs vives couleur,mais
en ~ation renversée. Pour
expliquer ce qu'il y a
de plus
difficile dans l'Auguste Sacrement du Corps de J, C. j'ay
emploié cette experience dans
ma nouvelle Instrution pour
réunir les Eglises P. R. à [tEglifè
Romaine. Ce Livre est imprimé en1678. par le S' Pepie,au
grand S. Basile, ruë Saint Jacques.
Je ne puis croire ce que le
Pere le Brun avance, que le
consentement de deux Vai;
fins à ne plus se servir des bornes plantées, oste la première
convencion) à moins que de
reconnoistre avec les Payens,
les Deux Thermes, & le pou.
voir de lesarracheràdes bornes, & de les congédier quand
on ne voudroit plus s'en servir.
Si le me~me Pere parle juste, lors qu'il dit que c'est un
fait constant, que les Devins
à la Baguette trouvent les chc«
mins perdus,ilestaussi vray
de dire que
LesPeuplesaffranchis de l'Em
pireIberois>
Quifournis a NajjaH ont cepe
d'eflrc RD!.Í.
( J'entens les Hollandois par
ces Peuple,) autoient grand
besoin de lacques Aimar-p( ur
trouver la hauteur de la route, par laquelle estant vivement poursuivispar lesVaisseaux Anglois, ils abrogerent
leurs voyages en venant du
Japon par les Mers Scpteiv»
trionalcs.
Voicy quelque chose de
plus considerable & de plus
positif. ray leuautrefoisdans
le secondLivre des Macha-
ont faussé la foy promiseau
Sacrement de Mariage, les
deux Sexes vivrent dans une
réciproque fidélité
,
& on
n'aura plus besoin du sacrifice de jalousie
,
ny des eaux
ameres que la F\mmc soupconnée écoit obligée de boire
en presence du Prestre & de
son Mary
,
suivant l'ordonnance de Moyfc
,
écrite au
long dans le 5. Chapitre du
Livre des Nombres. Le Grand
Ausone danssonIdile15. digne de la Muse Françoise de
Madame des Houlieres, ne
diroit plus.-
£)uoduit&fèfl&boritcr->si..-.-.
'; PœIJæ.qu graves in cœlibe
vitâ
1 conifigis, at gravior cuflodia
vinamaritis.
La crainte du mouvement
le la Baguette suffiroit au May pour retenir sa Femme dans
.c devoir conjugal
,
& par ce
noyen il vivroit tranquillement dans son ménag) pourvu que luy-même fuit dans sa
conduitetel qu'il veut paroitre dans l'esprit de sa Femme.
Je dis que letalent des Devins à la Baguettepeut éstre
^lteré ,& même se perdre pat
le changement d'air, de nourriture, &par les agiémens du
mariage
,
parce que leurtempérament venant à changer,
les espritsvitaux &animaux
changent de configuration.
Je dis outre cela, que les Devins à la Baguette peuvent
estre en défaut, lors que des
personnes d'autorité les insultrent ou les rallient; car
pour lors la crainte caufanr
en eux de fortes & inférieures
émotions) ils ne peuvent ref- ;
sentir celles des corpuscules
étrangers, émanez des pieces
d'or cachées en terre. Par la 1
..----.- -- - - i
même raison les Médecins
ont souvent trompez au jugement des maladies par les
prompts & differens batte
nens du pouls, que la memoie,oula presence d'une personne aimée, causent. Les Anciens nous fournissent pour
exemple cePrincequi par une
agitation extraordinaire de
pouls à la presence de sa BelleMere,fit connoistre à son Mc,
dccin qu'il en estoit secretement amoureux, ce qui porttl.
son Perc à laluy ceder,afin de
luy faire recouvrer sa fanré
perduë. Je dis encorce,que plu-
sieurs personnes ont sans le
sçavoir, le même talent que
Jacques Aimar, & pour le reconnoistre,qu'ils prennent ma
Baguette.C'est un jetde Coudre
,
les branches forment la
lettre Y. Le tronc a un pied de
longueur) & une des cornes
en aauuntjCar l'autre estcoupéeàtrois pouces prés du
tronc Qu'ilsempoignent d'unemain letronc de la Baguette, & de l'autre la longue corne, la paume des mains toutnée vers le Ciel, la Baguette.
tournera sur l'or, de même que
la broche
de Courdre tourne !'
uprés du feu. J'ajoute enin qu'on peut facilement
oir l'experience de la Divilation par la Baguette. M
Geofroy
,
un des plus Sçavans
poticaires de l'Europe
J
a
hez luy un Garçon
,
nomae Pierre Tonnelier, de Noent sur Seine, né le 14. Serembre de l'année 1669. Ce
Garçon a
les cheveux noirs
la barbe rousse, & sans se
ervir d'aucune Baguerte, rte, il
ent des pal pitations de coeur,
ors qu'il est dessus ou fort
rés de onelques d'or
uc )L0~' 'i.d.
-1
,
.-;.t. ées 1 en,.sera-,
Il
MMr
Geofroy m'a asseuré en avoir
vû plusieurs fois l'experience,
lors même que ce jeune hom
me n'estoit point averty qu'il
eust caché de l'or dans son
Jard in. Letalentde cePierre
Tonnelier a
quelque choie de
plus fingulicr que, celuy de
Jacques Aimar puis que sans
Baguette il trouve l'or caché
enterre. Ilena fait voir l'cx
perience à Madame _:-.Lo_u
>- vois en sa maison, ensuite à
Ml'Abbé de Louvois dans
le Jardin del'Acadcmie des
Sciences où à la vérité il
manqua au premier coup par
1.
les railleries,& les brocards de
quelques-uns de la compagnie ; mais ses esprits étant
remis
,
il réussit un quarcd'heure après, puis qu'il trouva plusieurs fois l'or que l'on
avoit caché. Il a encore depuis prouveson talenrchez
Mr le President Nicolaïoù
l'on employa touterfortes de
ruses pour le tromper & pour
le surprendre
,
& depuis peu
de jours il a
encorclétffiLtns
hesiter
,ayant trouvé deux
Louis d'or que Madame de
Morangis avoir elle mêmc/>
sachez en deux differensenuft'r
droits du Jardin de sa maison
ruë S. Louis, prés la Place
Royale. Ce jeune homme
vient souvent chez moy ;
je
l'ay examiné à fond, ôcPay
trouve un bon Israëlite, dans
lequel il n'y a point de fraude,
& je fuis prest» quoy qu'Aveugle
,
à luy donner en qualité de Docteur en Theolo.
gie,&de Chevalier de l'Inquisition du S. Office, à luy
donner dis-je,mon Approbation..& artefter que la Divination par la Baguette a
sescauses Phyfiqucs naturelles, sans
mélange de pacte explicite ou
implicite
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Résumé : LA BAGUETTE JUSTIFIÉE, ET Ses effets démontrez naturels.
Le texte présente une correspondance et des observations concernant la divination par la baguette, un sujet controversé à l'époque. Le marquis de Chamlay, confiseur du roi et maréchal général des camps et armées de Sa Majesté, défend l'usage de la baguette contre les critiques des pères Le Brun et Malebranche. Chamlay affirme que les effets de la baguette sont naturels et non diaboliques, citant plusieurs savants et exemples historiques pour appuyer ses arguments. Il mentionne notamment Jacques Aymar Vernay, connu pour son talent à trouver des sources d'eau et des corps cachés. Chamlay explique que la baguette amplifie les mouvements imperceptibles, similaires à ceux d'une aiguille d'horloge ou d'une bague suspendue dans un verre. Le texte aborde également les propriétés des corpuscules émanant des métaux et des corps vivants. Jacques Aimar utilise une baguette pour détecter les métaux cachés en exploitant les tourbillons de corpuscules spécifiques à chaque métal. L'eau-forte dissout les métaux moins nobles que l'or, tandis que l'eau régale, enrichie en esprit de sel commun, dissout l'or en raison de la taille de ses pores. Les corpuscules peuvent altérer les humeurs et les esprits vitaux des devins, et les émotions ressenties varient en fonction de la configuration de leurs pores et de leur sensibilité. Le texte mentionne Pierre Tonnelier, un jeune homme capable de détecter l'or sans baguette, en ressentant des palpitations du cœur. Monsieur Geofroy, un apothicaire savant, a observé ce talent. Tonnelier a démontré ses capacités devant plusieurs personnalités influentes, réussissant même malgré des tentatives de tromperie. L'auteur, après avoir examiné Tonnelier, le déclare honnête et prêt à approuver la divination par la baguette comme ayant des causes physiques naturelles, sans implication de pacte explicite ou implicite.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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