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p. 175-185
EXTRAIT D'UNE LETTRE Ecrite de Surate. Du 13. Novembre 1685.
Début :
Je finis par une nouvelle que nous avons euë icy du Soleil [...]
Mots clefs :
Navire, Côte, Nouvelle, Noirs, Fort Dauphin, Soleil d'Orient, Terre, Anglais, Madagascar, Surate
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texteReconnaissance textuelle : EXTRAIT D'UNE LETTRE Ecrite de Surate. Du 13. Novembre 1685.
EXTRAITD'UNELETTRE
Ecrire de Surate.
J Du 13. Novembre l''S. Efinis par une nouvelle que
nous avons euè'icydti Soleit
d'Orient. Quoy qu'elle[Oit mau.
vaiÇe, je ne puis rriempefeher de
Vous l'écrire.Un nomme Croi-
Kier
,
Fils d'un Marchand Je
Morlaix qui efloit venu aux Indessur
le Navire de M. du
Haut-menil) nomme le Coche.,
quitta ce BaflimentpourS'cejuart
cjuersur un Navire Anglois particuliernommé
le Bristol
,
quipartit
de Surate d la fin du mois
de Janvier dernier
, pour aller
en Europe* Ce jeune homme dit
que ce Vatjjeauayant eu du mafa
vais temps9 avoit ffté obligé de
relafcber en tIjle de AîadagaJL
car, dans tAnse dufort DauplJin,
qui eflle lieu où nous nous
Jommesd'abord établis,($/ ou ilya
plujtétirsNoirs qui parlent Franfois.
Comme les Anglois ne sçavoientpas
la Langue de ce Pays
tà
,
cessoit lu), qui leurservois
d'Interprete, lis apprirent donc de
quelques Noirs,entreautres
d'un nomméJean
,
qui avoit au--
trefois rfié Serviteurdm Ad*
de S. Martiny e:.,"'- quiparle fort
bien FrançoisJ qu'ily avoit quelques
années que le Navire le
Soleil d'Orientyefloit venu en
cette Ansi du Fort Dauphin
fort maLtraité
J
grfzifant beau-
1 coup d'Eau. Ce dernier leur nom-
» ma les principaux Officiers de et
,Na,vire,.& leurditquily avoit
) dessusdesjfmbfJJadeurs du Roy
de Siam;que ces Officiersavoient
fait la Paixavec les Noirs. gj
quaprès avoir racommodé leur
Vaiffiau& pris des rafraiebiffemens
,
ils estoient partis du Fort
Dauphin
,
maisqua quatre ou
cinq lieues de là ils avaient eslé
surpris d'une timpefle qui avoîtfaitcouhrle
Vaijjeauàfond,fan*
que performefefuji fauve,Il me
paroiss que sur un rapportsi bien
circonftantiéJ on peut croire que ce
mal-heureux Vaijjeau a ejié a
Madagascar> &julilsessperdu
en quelque endroit des cosies de
cette Ijle; car il n'y a pas d'apparence
qu'un Navire comme le
Soleil d'Orient aitcouléafond
à quatre ou cinq lieues en Ader,
« * dans un endroit ou il riy a point
de Rochers, puis que quand on
se voitdansunpérilévident, on
fait ordinairement tout ce qu'onpeutpour
donner à la Cosse
>
ce qui
riejlpas difficile, à moins que le
vent ne vienne absolument de l&
Terre. Pour moy si fofoisdire
m,on fentilnent là dejjus, je croy
que ce Navire au départ deMaf
careigne ayant voulu doubler le
Cap de bonne Esperanceyy aura
eslé battu de la tempefie
, ü que
quelqueDemaflement-, ou quelque
voye d'Eau l'aura oblIgé de
relâcher a la premiers terre qu'il
cura trouiezyOuilfe fera perdit
r-n quelque endroit de la CoJle de
Madagascar, ce qui aura donné
noyen à lapluspart des gens de
*Equipage degagner la Terre. Il
(ivray que l'on deitcraindre/ik
se font faullez du cossê du Forr
Dauphin, que les Habitans qui
efloitntnos mortels Ennemis, ne les
ayentaJf1Jflv]eK' Je nefçaJsi je
meflate par tinteresi queje prens
en quelques personnes qui efloient
sur et Vaetau; mais je ne puismempêcherdecroirequtly
aura
des gens decet Equipageen quelque
endroitde la Cosse de r./Ua-"
dagafear. Il ce certain que s1ils
ânt fauve leurs Armel, &-
qu'ilssesoient tenus surleurs gardes
, les NoirsnAWont pas eu la
- hardiejje de les attaquer. DaiL
leurs s'ils sefont perdui en certains
endroits de ces Cosses, où les Peufiesefloient
Amis des François,
4out le monde ditqu'il neleurfera
point arrivédemal.Jl mefemUe
ïmil nefautajouterfoy à ce que
les Noirs du Fort Dauphin disent3
que pourneflre plus en doute
que ce Navire n'aitfait naustagesurcesCojles,
putsquefiant.,
comme fay déjà dit, nos Ennemis
mortels
,
ilspeuvent en avoir
changélescirconjlancesfélon leurs
mterefls. Cette nouvelle se rapporte
assi'{ à ce que j'ay entendu
dire à M. du Haut,menil
y
que
lors qu'il vint dans les Indes en
J'année 1683surleNavire l'Heu.
psufe? il Avoit rencontré dans 1%
-Canal de Mofambique un
Vaisseau Anglois qui venoit des
Mazelagu qui eJIun endroit vers
le Nordde Madagascar, ou l'on
n)d traiter des Noirs
, £5r que le
Capitainede ceVaiOeau qui estoit
François, lenr avoit crié qu'on
luy avoitdit
,
fJtlun Navire
français de fixante pieces de
Canon lenoit perdu à la Casse
de cette Isle. Le temps qu'ilfaisoit
ne leurpermitpas de s'en informer -
davantage.
Le VaisseauAnglaissur lequelefîoit
embarquéle Sieur Qrou J
:{ier de qui nous avons appris ce *
queje VQM mande du Soleil 1
d'Orient, estoit un Navire particuliervenu
dans les Indes contre
lesdcjfnfes du Roy d* Angleterre,
Issut obligé,après estreparty du
Fort Dauphin, de venir dans
J'lJle dJAmjuan pour achever de
/accommoder9 & pour yattendre
la Moussonfavorable a doutier
le Cap de 130nneEfperancr.
tylyfut rencontré au mois d'Avril
ou de May dernier
t par un
Navire de Sa Mdjefié Britani-
Ijue qui s'en empara, &qui ta.
Ttenoit avec luy à Bombaye;mais
l coula àfond à cent lieuls de la
Cosse de l'inle,&on nenfauvd
jtfr l'Equipage
, parmy kqud
-tftoi, le Sieur Croizier3 qui ell
presentement en noflreLoge,
DeuxFrançois qui font venus
depuis peu d2 Bombaye,m'ont ap.
pris qu'ils avoientveuun Noir,
4 qui un autre Noir de Goa qui
efloitsur le mesmeNavire particulier,
adit qu'ilyavoit entendu
dire à quelques Noirs du Fort
Dauphzn, que le Soleil d'Orient
seftoit perdu a la Cosse de
Âdadagafcar vers la Cosse des
Matatanes
,
où ton* les Peuples
rfloienr Amis des François; que
toutes les personnes qui efloient
dessus s'estoientfluvêes à terre,
4Milsefloientencoretenattendant
que quelque Navire passàstpou,
rembarquer. Cettedtrnierenouvelleriefl
à la vérité qu'unouy
lire, d'un autre ouy dire
,
quiseoitpourtant,
je coyjujfifantpour
bliger la Compagnie à envoyer
wpetit Tïajlimentquitouruftune
UTtiede la Cojiede FfideMaeacar,
pourvoirfil'onpourroit
p avoir quelque nouvelle plus; \rticuliert.
NDIU' écrivons par
pe occasion à MIs les Virecurs
ce que nous avons apris àw
CroiKier ymais ce nejipas a~
pc toutes les circonstances que je.'
arqueicy.
Ecrire de Surate.
J Du 13. Novembre l''S. Efinis par une nouvelle que
nous avons euè'icydti Soleit
d'Orient. Quoy qu'elle[Oit mau.
vaiÇe, je ne puis rriempefeher de
Vous l'écrire.Un nomme Croi-
Kier
,
Fils d'un Marchand Je
Morlaix qui efloit venu aux Indessur
le Navire de M. du
Haut-menil) nomme le Coche.,
quitta ce BaflimentpourS'cejuart
cjuersur un Navire Anglois particuliernommé
le Bristol
,
quipartit
de Surate d la fin du mois
de Janvier dernier
, pour aller
en Europe* Ce jeune homme dit
que ce Vatjjeauayant eu du mafa
vais temps9 avoit ffté obligé de
relafcber en tIjle de AîadagaJL
car, dans tAnse dufort DauplJin,
qui eflle lieu où nous nous
Jommesd'abord établis,($/ ou ilya
plujtétirsNoirs qui parlent Franfois.
Comme les Anglois ne sçavoientpas
la Langue de ce Pays
tà
,
cessoit lu), qui leurservois
d'Interprete, lis apprirent donc de
quelques Noirs,entreautres
d'un nomméJean
,
qui avoit au--
trefois rfié Serviteurdm Ad*
de S. Martiny e:.,"'- quiparle fort
bien FrançoisJ qu'ily avoit quelques
années que le Navire le
Soleil d'Orientyefloit venu en
cette Ansi du Fort Dauphin
fort maLtraité
J
grfzifant beau-
1 coup d'Eau. Ce dernier leur nom-
» ma les principaux Officiers de et
,Na,vire,.& leurditquily avoit
) dessusdesjfmbfJJadeurs du Roy
de Siam;que ces Officiersavoient
fait la Paixavec les Noirs. gj
quaprès avoir racommodé leur
Vaiffiau& pris des rafraiebiffemens
,
ils estoient partis du Fort
Dauphin
,
maisqua quatre ou
cinq lieues de là ils avaient eslé
surpris d'une timpefle qui avoîtfaitcouhrle
Vaijjeauàfond,fan*
que performefefuji fauve,Il me
paroiss que sur un rapportsi bien
circonftantiéJ on peut croire que ce
mal-heureux Vaijjeau a ejié a
Madagascar> &julilsessperdu
en quelque endroit des cosies de
cette Ijle; car il n'y a pas d'apparence
qu'un Navire comme le
Soleil d'Orient aitcouléafond
à quatre ou cinq lieues en Ader,
« * dans un endroit ou il riy a point
de Rochers, puis que quand on
se voitdansunpérilévident, on
fait ordinairement tout ce qu'onpeutpour
donner à la Cosse
>
ce qui
riejlpas difficile, à moins que le
vent ne vienne absolument de l&
Terre. Pour moy si fofoisdire
m,on fentilnent là dejjus, je croy
que ce Navire au départ deMaf
careigne ayant voulu doubler le
Cap de bonne Esperanceyy aura
eslé battu de la tempefie
, ü que
quelqueDemaflement-, ou quelque
voye d'Eau l'aura oblIgé de
relâcher a la premiers terre qu'il
cura trouiezyOuilfe fera perdit
r-n quelque endroit de la CoJle de
Madagascar, ce qui aura donné
noyen à lapluspart des gens de
*Equipage degagner la Terre. Il
(ivray que l'on deitcraindre/ik
se font faullez du cossê du Forr
Dauphin, que les Habitans qui
efloitntnos mortels Ennemis, ne les
ayentaJf1Jflv]eK' Je nefçaJsi je
meflate par tinteresi queje prens
en quelques personnes qui efloient
sur et Vaetau; mais je ne puismempêcherdecroirequtly
aura
des gens decet Equipageen quelque
endroitde la Cosse de r./Ua-"
dagafear. Il ce certain que s1ils
ânt fauve leurs Armel, &-
qu'ilssesoient tenus surleurs gardes
, les NoirsnAWont pas eu la
- hardiejje de les attaquer. DaiL
leurs s'ils sefont perdui en certains
endroits de ces Cosses, où les Peufiesefloient
Amis des François,
4out le monde ditqu'il neleurfera
point arrivédemal.Jl mefemUe
ïmil nefautajouterfoy à ce que
les Noirs du Fort Dauphin disent3
que pourneflre plus en doute
que ce Navire n'aitfait naustagesurcesCojles,
putsquefiant.,
comme fay déjà dit, nos Ennemis
mortels
,
ilspeuvent en avoir
changélescirconjlancesfélon leurs
mterefls. Cette nouvelle se rapporte
assi'{ à ce que j'ay entendu
dire à M. du Haut,menil
y
que
lors qu'il vint dans les Indes en
J'année 1683surleNavire l'Heu.
psufe? il Avoit rencontré dans 1%
-Canal de Mofambique un
Vaisseau Anglois qui venoit des
Mazelagu qui eJIun endroit vers
le Nordde Madagascar, ou l'on
n)d traiter des Noirs
, £5r que le
Capitainede ceVaiOeau qui estoit
François, lenr avoit crié qu'on
luy avoitdit
,
fJtlun Navire
français de fixante pieces de
Canon lenoit perdu à la Casse
de cette Isle. Le temps qu'ilfaisoit
ne leurpermitpas de s'en informer -
davantage.
Le VaisseauAnglaissur lequelefîoit
embarquéle Sieur Qrou J
:{ier de qui nous avons appris ce *
queje VQM mande du Soleil 1
d'Orient, estoit un Navire particuliervenu
dans les Indes contre
lesdcjfnfes du Roy d* Angleterre,
Issut obligé,après estreparty du
Fort Dauphin, de venir dans
J'lJle dJAmjuan pour achever de
/accommoder9 & pour yattendre
la Moussonfavorable a doutier
le Cap de 130nneEfperancr.
tylyfut rencontré au mois d'Avril
ou de May dernier
t par un
Navire de Sa Mdjefié Britani-
Ijue qui s'en empara, &qui ta.
Ttenoit avec luy à Bombaye;mais
l coula àfond à cent lieuls de la
Cosse de l'inle,&on nenfauvd
jtfr l'Equipage
, parmy kqud
-tftoi, le Sieur Croizier3 qui ell
presentement en noflreLoge,
DeuxFrançois qui font venus
depuis peu d2 Bombaye,m'ont ap.
pris qu'ils avoientveuun Noir,
4 qui un autre Noir de Goa qui
efloitsur le mesmeNavire particulier,
adit qu'ilyavoit entendu
dire à quelques Noirs du Fort
Dauphzn, que le Soleil d'Orient
seftoit perdu a la Cosse de
Âdadagafcar vers la Cosse des
Matatanes
,
où ton* les Peuples
rfloienr Amis des François; que
toutes les personnes qui efloient
dessus s'estoientfluvêes à terre,
4Milsefloientencoretenattendant
que quelque Navire passàstpou,
rembarquer. Cettedtrnierenouvelleriefl
à la vérité qu'unouy
lire, d'un autre ouy dire
,
quiseoitpourtant,
je coyjujfifantpour
bliger la Compagnie à envoyer
wpetit Tïajlimentquitouruftune
UTtiede la Cojiede FfideMaeacar,
pourvoirfil'onpourroit
p avoir quelque nouvelle plus; \rticuliert.
NDIU' écrivons par
pe occasion à MIs les Virecurs
ce que nous avons apris àw
CroiKier ymais ce nejipas a~
pc toutes les circonstances que je.'
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Résumé : EXTRAIT D'UNE LETTRE Ecrite de Surate. Du 13. Novembre 1685.
L'auteur, basé à Surate, rapporte des informations concernant le navire français 'Soleil d'Orient'. Ce navire, ayant affronté de mauvaises conditions météorologiques, a dû se réfugier à Madagascar. Un jeune homme nommé Croizier, fils d'un marchand de Morlaix, a quitté Surate en janvier à bord du navire anglais 'Bristol'. À Fort Dauphin, Croizier a appris de Noirs parlant français que le 'Soleil d'Orient' avait été endommagé par une tempête et avait coulé près de Madagascar. Les officiers du navire avaient initialement réparé le navire et fait la paix avec les Noirs, mais une nouvelle tempête les a surpris et a causé le naufrage du navire. L'auteur estime que le navire a probablement coulé près de Madagascar et que l'équipage a pu atteindre la terre. Il exprime également sa crainte que les habitants ennemis du Fort Dauphin n'attaquent les survivants. Cette nouvelle est confirmée par des témoignages de Noirs et par des informations recueillies par M. du Hautmenil en 1683. De plus, le navire anglais sur lequel Croizier était embarqué a été capturé par un navire britannique et a coulé près de l'île d'Amjuan. Des Noirs ont confirmé que le 'Soleil d'Orient' s'était perdu près de Madagascar et que l'équipage attendait un navire pour repartir. L'auteur suggère d'envoyer un petit navire pour explorer la côte de Madagascar et obtenir des nouvelles plus précises.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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