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DIXIEME PARTIE DU TRAITÉ DES LUNETES, DEDIÉ A MONSEIGNEUR LE DUC DE BOURGOGNE Par Mr COMIERS d'Ambrun, Prevost de Ternant, Professeur és Mathématiques à Paris.
Début :
Nous avons demontré dans le dernier Mercure Extraordinaire, l'ancienneté des [...]
Mots clefs :
Verres, Binocles, Constructions, Lunettes, Objets, Vision, Axes, Convexe, Inventions, Savants, Yeux, Binocles astropiques, Observation
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texteReconnaissance textuelle : DIXIEME PARTIE DU TRAITÉ DES LUNETES, DEDIÉ A MONSEIGNEUR LE DUC DE BOURGOGNE Par Mr COMIERS d'Ambrun, Prevost de Ternant, Professeur és Mathématiques à Paris.
DIXIEME PARTIE
DU TRAITE'
DES LUNETES,
DEDIE' A MONSEIGNEUR
LE DUC DE BOURGOGNE
Par Mr Comiers d'embrun,
Prevofl de Ternant, Profejjeur
és Mathematiques a Paris. NOus avons demontré dans
le dernier Mercure Extraordinaire
,l'ancienneté des Binocles,
&avons donné leur sacile
Construction, de leur premier
Inventeur DanielChorez, qui
les présenta au Royen l'année
1625.Nousavonsaussidemontré
que le R. P. Antoine Maria de
Kluyîn, ce savant Religieux Capucin
Alleman, avoit donné la
derniere perfection aux Binocles,
composantde deux verres convexes
chaque Lunete du Binocle
Astropique, pour contempler les
Astres, & mettant quatreverres
convexes, un objectif & trois
oculaires à chaque Lunere du
Binocle, pour voir les objets
terrestres.C'est de ces Binocles
du P. Reyta, dont toute l'Europe
a admiré le surprenant effet depuis
1642.ausquels on en fit de
semblables en plusieurs Villes de
l'Europe, dez lors que ce grand
Homme en eut publié la Construction,
dans son docte Livre
intitulé oculusEnoch d" Elioe im
primé à Anvers en l'année1645.
Mais parce que plusieurs doctes
Allemans se plaignent contre un - nouvelAutheur grand Adioptricien
, & avec les termes de Mr de
Balzac dans sa 26. Lettre à Hydaspe,
disent, Que la maladiequi
se prend. au bout des doigts,ayant
frapéuneteste,pours'attribuer l'invention
des Binocles,acomposéplusieurs
volumes de Visions, où il n'y a
pas unepensée raisonnable. Ils ne
s'étonnent pas ( ajoûtent ils avec
Mrde Balzac)qui'lyaitdesHommes
qui donnent de la réputation à
des Sots, puis qu'ils ontfait des voeux
&brulédel'encens à desSinges. Je
dois justifier tous les Sçavans de
nostre Nation, qui n'ont jamais
hésité à reconnoistre le 'J'rand
merité & sçavoir du R. P. de
Rtyta,& l'admirable effet de ces
Binocles.
Pour faire le panegyrique du
P. de Reyta, celuy de son Livre
&de ses Binocles, il me suffitde
choisir & rapporter quelques témoignagestres-
authentiques.
Fabius Chisius, grand Astronome,
NonceApostolique & Légat à
Cologne, &depuis Pape AlexandreVII.
apres avoir tres- souvent
admiré le grand effet des Binocles
du P. Reyta, & examiné en
manuserit son Livre Oculus Enoch
&Elioe luy écrivit du 17. May
1642. Dignum existimo ut typis tradatur,
&c. Vous trouverez cette
Lettre dans la Préface dudit liv.
imprimé en 1645.
Jean Caramuel ce grand Evêque
Mathématicien, qui seul a
compose autant de livres qu'il en
faut pour faire une Bibliotheque
choisie, écrivant au mesme Legat
Fabiuschisius, dans sa Lettre
datée deLouvain 103.Juillet 1645.
que vous trouverez au long dans
la 1605. page de sonMathesisNova,
imprimé à Lyon en 1670. parle
en ces termes.
ILLVSTRISSIME DOMINE,
Fir omni exceptionemajor, Rater
jintoniusReyta, sanguine, ut audioy
KôbiliJJimus; cldrijJimm, ut video,
yitâ& Moribu* s ditavitAjtrono-'
miam, Geomttriam
,
Aritbmeticam,
PhyficAm novà invelltú
, Europe
adpriirationempromeritw,patridiri&
Ordincmilluftrat. Innumerosfautores
epatronosadeptu4, in hecprl/Jens;
qaod te Moecenalcmeleeerit, in boaf+.
lix ffub'J!-sub umbroe tu£patrocinium
adcptiufii. De ipfiiisiuftrumétk vari*
funt Aiitàtiomoinmopiniones, varia
de ipfms obflïVdtis judiciii;Jeclquia
tu i/Ùz cxatfa( voila une preuve
palpable de la bonté des Binocles
du P.Rheyra.) h.ufoelices aijudicast
vulgm Ajlronomorvm non moreitur,
quis enimpojjet 'V"'K,nibu.J ingeniis
fatkfaccYc?Amevirum & vemror,
crudea multis impetito opem non tuli,
IjuodcrcdercmmtzJorem oemuUs Udi
non poffe.
Le R. P. Gaspar Schotth, de la
Compagnie deJesus,au premier
Tome de son Magia ZJni'uerfalis
Naturæ & Artis, imprimé en l'année
1657. dans le liv. x. c. ii. De
Telescopii Astronomici tam Monoculi
quàm Binoculi,Origine ejusque Au- )dans la page 494. parle en
cesrennes. AnîhoninsigiturMaria
deRfJttl vÎræquè religiosus ac doffus,
mihiquefamiliariternotm. Neque
hoc Monoculo tubocontcntu<fuit,fcd
alterum focium Oculum si adjunxit,
& tjfJidem foelicijjlmo atifù, ftlicioriquefucçcjfu
, ut mecum fatcriceguntur
quôtquet hajus rei expcrimentum
fumpfirunt. Talisquille inter
hune &priorem effdiffirentitt, qualis
ejje communitersolet inter Mtnoculum
&Bineculum hominem. EXlerimtfJtum
secs in tubo Binoculo ab ipfoauthore
elaborato, atque hoc Binoculo
tubo Jperat Rheyta multa adhuc tati.
tmiid in coelo afel/na deteëtum iri.
Lemesme R. P. Schotc,dans
le mefmeVolume cap. 3. De infignibuiboctempore
Telefcopiorum Ar-.
tifeibus, dans la page 496. dit,
Tertius ce IoannesVuifiL
,
Augufix
Vindclicorum infiniEtus a Reytd,sàtis
tubos tam Monoculos ejuaw Binoculos.
Jjhtaniîm adde Patr, m Autonium de
Reyta, qui non tanlum in ta arte exccllit,
eamque ifriptts tradidit, fed
& alios ctiaminflruxit, & cùm hu..
manifflmus fit,nonpaucisfun (pm..
mumcavit. te "1() LeR.P.MilletDechales,aussi
JesuÎte, dans le 27Tome de son
Mundus Mathtmaticus ,imprimé à
Lyon, en l'année 1674. au TheorémeTelescopium
Binoculum, page
672. dit, Fiant dlloTelcfiopia omnino
jimi/ia, que conjungantur ita utsint
fibi inviccmparalle/a; & dissentcâdem
quâ oculidistantia,, ut uterque
eculus objellilm tamen videat. Expcrtus
fum in Telescopio duorum pe- c-cmpnrabceilrittuemr&emsiajduijsï&wcviiicuisniinu-s
9bjeffumapparere, ô* quod mirum
fsi, non duo Telefcopii gemini flraminavidebantur,
Jedunicum. Etil
ajoûte, Pater ReitainsigneTeIeÎcopum
Binoculum circumferebat, erat
autcm decem circiter palmorum cjus.
Ingitudo.
Comme à travers les artifices
étudiez de ceux qui veulent étoufer
la verité
,
elle s'y montre du
moins en quelqu'une de sesparties
, & verifie le dire du Prophete
Roy xxvi. ii. L'Autheur Adioptricien
de la Vision parfaite de
l'année 1677. y laissa échaper les
termes suivans dans la 47. page.
Le P. Reyta se contentoit, dit-il, de
faire voir tellement quellement des
deux yeux quelques objets du Ciel,
comme la Lune. Tous les Gens de
probité ont leu encore avec indignation
les termes suivans dans
la 7. page de l'Epitre dedicatoire
de laVision Parfaite de 1681. Il
estoit avant moy (l(oll/mcr¡t inoüy,
que l'onpuUebfirvcr tous les objets,
Soit de laTerresoitdu Ciel des deux
jeux conjointement. Etles semblables
termes à la fin de la 6. page
de la Préface.J'effectuë, dit cet
Autheur
, avecautant d'ouverture
d'(/prit que de bonheur, le Binocle,
qui atoûjours reellement esté inconnu.
Enfin on demandecomment il
a osé écrire dans les termes suivans
dans les pages 190. & 191.
de la Vision Parfaite de 1681.
Que toutes les Nations étrangeres
n'ontjamaispûfaire de Binocle, n'y
en ayantjamais paru aucunjusques à
l'impression du Livre de la Vision
Parfaitede1677. danslequel,ajoute-
t-il,j'en auois donnél'invention.
Il faut donc que mille Sçavans.
qui ont admiré tant d'années auparavant
l'année 1677. les prodigieux
effets des Binocles de chorez,,
de Reya, de Vuisil, & du
; Pere Dechales
,
de Monsieur de
Cassini, & mille autres Scavans,
nayent rien veu qu'en songeant,
& n'ayent écritdu Binocle qu'en
dormant.
Lors que je travaillois au Journal
des Sçavans, je rendisjustice
au R. P. de Reyta, que j'avois
connu particuliérement en l'année
1654. dans le grand Convent
des Capucins à Lyon, où avec
Mr de Regnaud & cent autres
Sçavans, nous avions admiré le
surprenant effet deson grand Binocle
pour les objets terrestres.
J'en parlay donc dans le Journal
du 2. Décembre 1677. page 249.
en ces termes. Le P. chérubin donne
un nouveaujour au Binocle ou double
Lunette
,
dont le P. Reyta aparlé
Amplement dans son Livre Oculus
Enoch&Eliæ, en 1645. Le nom
du P. Reyta & deses Binocles a
produit à son Emule le mesme
effet que la Canicule à un Autheur
Cinique contre le Journal
dès Sçavans, bien que tout cequ'il
en dit dans la Préface de la
VisionParfaite de1681,depuis la
25. ligne de la 11. page, & dans
les trois pénultiémes articles de
la Table des Matieres, en Ja Lettre
I, concerne Tinterest & l'avantage
de la Republique des
Lettres; c'est la seule chose qui
merite d'estre bien leuë, & nleu.
rement examinée. Revenons à
nostre sujet.
LA CONSTRVCTION
des 'Binocles du 'Z P. deRejeta
Capucin Allemand, immée
en 164.5. dans son Livre
Oculus Enoch, & Eliæ.
J E rapporteray icy les termes
de cet Autheur si estimé parmy
tous les Sçavans de l'Europe,
& feray en quelques endroits les
remarques necessaires, comme
celle-cy
, que leP. Reyta parlant
en sçavant Homme & sans verbiage,
ne s'est pas arresté à déduire
plusieurs petites particularitez, que
la pratique enseigne mieux a l*Arti~
ste que lesparoles
,
&queson induftrteluyfournitabondamment.
Personnen'y
peut trouver à dire, puis
que leGraculus de ce grand Homme,
le R P. Cherubin d'Orleans
a employé les mesmes termes en
l'année 1671. en parlantde l'Oculaire
double, dans le commencement
dela 208. pagede sa Dioptrique
oculaire.
Dans le iv. livre qui a pour Titre,
Oculus Astropicus Binoculus, le
R. P. de Reyta rend raison du
Titre genéral
,
hujus oculi
,
dit-il
dans la 336. page, Enoch& Eliæ
Binoculum Telescopium, quod fjtlS
praxi & ope magnalia Dei &si remotissimèin
coelo à nobis elongata%
non ampliussemicæco ,sed novo modo
tlmbcbuJ oculis
,
à travers deux
Telescopes assemblez physiquement
paralelles, la distance des
centres des verres estant phisiquement
égale à ladistãce des centres
des Prunelles pour voir les A stres,
pourvoir les objets terrestresqui
sont fort éloignez. Ce quenous
démontrerons, quasi inspectanda
inducamur
,
& dans la page 338. ilajoûte ,neque hoc monoculo Tubo
contenti fuimus, verum&alterum
sociumoculum, un autre Tube monocule
ou Lunette, que P. Cherubin
luy mesme appelle un oculaire
, adjunximus, & quidem foelici'iftmo
AUCU. Igitur,ajoute-il dans
la page 339. praxim utriusquejam
dicti Telefcopitfacillimam
,
& quidtm
non nisi propriâ. experientiâ tradituri
,
benevolum leUorcm rogatum
volumus, nescilicet nobis vitio vertas,
si quoedam arcana ,
quasi quibusdam
oenigmaticis nodis ob graviores
quasdam causas,ccrtafque confiderationesatque
respictus usque ad
suum timpHs ligata tradantuy, semble-
t'il pas que le P. de Reyta
avoit préveu que32. années après
quelquesinge luy voudroit ravir
l'honneur de l'invention des Binocles
ou assemblage de deux Lunettes
en toutsemblabler,dont les deux
axes concourent à un mesmepoint de
l'objet,puis que dans la ig.llç,.de la
5. page de la Préface des visions
parfaites de 1677. l'Autheuraosé
dire, je l'ay inventé moyle Binocle,
& dans la 27. page avec un coeur
conforme à sa vignette dit j'a.
voÍÙ que mon génie se plaist à L'invention
des belles chosès. Ses termes&
sa vignctte font peu conformes
à l'esprit de Saint Paul aux
Philippiens chap. 4. vers 5. Modcftia
vcfha nota fit omnibm bominibus.
L'Autheurdes Visions nepeut
blâmer le P. Reyta, d'avoir adverty
qu'il avoit fait quelques réservesen
donnant la conftru&ion
des Binocles, puis que luy mefme
en a toûjours usé lors qu'il
proteftoit de n'en user pas, par
exemple,en l'année 1671. dans
la 137. page de sa Dioptrique
oculaire, ilprotefte de donnerfincerement
& sans reticence aucunes
son Telegraphe qui est le mien
qu'il rendit faux, l'ayant déguse
pour s'en dire l'Inventeur, néanmoins
en l'année 1677. dans la
144.page de ses Visions parfaites,
il afleure d'y suppléer librement
les reticences dontsavois, ditil
,
parlant de soy-mesme
, été
contraint etuferen itiji. en imprimait
la Dioptrique. Qui n'auroit
hazardé de le croire cette feconde
foisj lors qu'il dédioit (es Vi.
fions au plus Augultcdes Monarquesdela
terre, c'auroiteftéun
crime de croire qu'il eut voulu faire
quelquereserve. Neanmoins
après avoir obtenu de moyde nouvelles
connoissances,illes publia
fous Ion nom dans ses Visions de
1681. & pour pouvoir s'attribuer
l'invention des nouvelles lumières
qu'il avoic obtenu de moy
par l'importunité de ses applications
, & dit sans scrupule dans
la 9, page de la Préface, j'ay efti
obligé iïufer de quelque précaution
dans le Volume de la Vision parfaite
addrejfée au Roy en l'année 1677*
C'cû pourquoy dans la page2.01.
il fait unefiction dejùpplément de
ce qu'il dit avoir reservé en 1677.
au lieude parler juste, & dire de
ce qu'il avoit depuis appris de
moy ,
enfin dans la page 116.
Voila, dit-il, tout le secret sans titicane
reserve. Cependant il ne sceut
bienemployer ce que j'avois eu
la bonté de luy communiquer, 66
il commit encore des fautes tresessentielles
que j'ay démontré
dans la 333. page du xxii. Tome
du Mercure Extraordinaire.
Je conclus donc que le P. Che*
rubin s'en doit prendre à foy.
mesme, s'il n'a peu comprendre
la bonne & facile confirudion
des Binocles duP. de Reyta, &
suppléer à quelques mots de scai
Discours
, comme ont fait tantr.
de flmples Ouvriers aufquelsDieu
n'a pas donné un esprit si suJ
blime, mais plus humble, que
celuy de son grand genie
,
qui se
plaist à l'invention des belles
choses,& qu'il adépeintdanssa
Vignette, & expliqué en la Ta,,
ble des Matieres dans l'article pénultième
de la Lettre N. par ces
mots, le nom exprime la réalité de
la chose, j'en crois plutostS. Paul
2. aux Corinthiens chapitre xi.
verf. 14. Necmirum ipse enim S.
Voyons maintenant dequoy il
s'agit.
Le R. P. de Reyta dans Ton
Oculus Enech & Elioe
,
imprimé en
1645. au Livre oculus Astropicus
Binoculus, page 354. parle en ces
termes.
Prdceptumvit.
Cuntfa qnoe kattends, &c.
Fiat canalàfgnr& obienge, un
tuyau prismere&angle oblong.
Le P. Chérubin en 1671. pour
déguiser dans sa Dioptrique oculaire
le nom de Binocle, l'appelle
oculairedouble, & dans la Planche
21. page108. donne la figure Elliptique
à ce tuyau; ce qu'il explique
en la page 109. mais luy
ayant depuis fait connoistre que
ce tuyau exterieur ne pouvoit
estre Elliptique ou ovalaire, &
qu'il valoit mieux passer à plomb
sur un plan les deux Lunettes,
dont l'une foit mobile, comme
sont encore tous les Binocles de
Daniel Choyez, donc vous avez veu
la construction & la figure dans
le dernier Mercure Extraordinaire.
Voicy une particulière Machine,
Figure I. que Chorez fit
en cuivre doré pour feu Mr de
Monmaur, Maistre des RequeC
tcs., où il mit les Armes, & que
j'eus depuis de sa libéralité ; &
enfin) qu'il fuffifoic que les deux
Lunettes des plus longs Telefcopes
fussent mises sur lesbranches
de ma simple Machine, de laquelle
vous avez veu laFigure13.
dansla3. Planche du XXI. Tome
du Mercure Extraordinaire; 6c
que pour orner & cacher le mi.
ilere de la construction du Binocle,
il faloit enfermer comme le
P. Reyta les deux Lunetes dans
un tuyau parallelipipede rectangle
oblong, ou qui fust du moins
sur un plan horizontal, la forme
superieure estant indiférente. Le
P. Cherubin profitade mes avis,
car dans la page 66. de sa Vision
Parfaite de 1677. il dit, ion voit
dans la premtere t igure de cetteTable,
que fayfait le tuyau extérieur
de nofire Binocle de la forme d'un
Prismerectangle oblong;iexpérience,
à ce qu'il dit, m'ayant fait voir
quesafgxre ejlant de laforte trèsreguliere
& facile a.faire, elle contribuolt
beaucoup à faciliter toute la
conftruclionmécanique de cet oculaire,
donnant une ftuationfcure&juste
aux deux verres qui le compofenty
sans laquelle l.A'rlijÙ intelligent (xperimentera
qu'il eB impossible d'en obtenir
la perfection. D'où je conclus,
que puis qu'en 1671.ilvouloir
que les Ouvriers donnassent
la figure Elliptique au tuyau extérieur
du Binocle, il n'en avoir
encore point fait faire, outre
<iuen l'année 16gi,dairs la 191.
page de ses Visions il dit, n'ayant
jamais paru aucun de ses Binocles,
jusquesàl'impression du Livre de la
Visionparfaite de1677. Cela est si
vray ,que par sa Lettre du 2. Decembre
1676. écrite au St Guerreau
Me Lunetier, aux trois Croissans,
sur le Quay de l'Horloge,
il parle en ces termes. Lundy Sa
Majefié me commanda de luyfaire un
Binocle. Je meserois trouvéenpeine
pourfatùfaire au commandement de
Sa Majesté, y ayant plu* de vingt
ans que jaydeflfié de travailler au
Verre; mais je me fuis soulagé ¡-e¡:.-
prit ausujetdecetravail ,surl'estime
quejefais du vostre ; ceHpourquoy
je vousprie de me faire la grace de
mefaire les verres pour les oculaires
que le Roy desire
,
qui sont un Oculaire
Binocle, &un autre pourdefsiner..
finer. Esperant cette grâce de vomy
je demeure avecaffectionsincere, Votre,&
c. Ilestdonc par luy-nlème
constant, qu'il n'a jamais fait de
Binocles, ny les Verres, ny les
Etuys; & néanmoins dans la 38.
ligne de la ici. page de ses Visions
de1681.il dithardiment, Ilnese
trouveaucunBinodleau !-rionde,avant
ceux que fay faits, depuis l'impressiondu
Livre de mes rifons de l'année
rÔ77,7.
Le R. P. de Reyra parloir plus
sincerement en 1645. Verey ces
termes dans la 339, page de son
OcuioeEnoch&Li,.oe%Praxitnfacilimam
& quidem non nesipropria
experientia trad~tturi. Benevolum
lectoremrogatum voiumua
, ne scilicet
nebts vitto vtrta* si quoedam
quasi quibusdam nodis
,
eb araves
quasdam eausa&conjîderationes,
nfyue ad suum umpw ligata
tradantur, neque etiam tempora cuncta
wdiffçrtnur pirmittunt, qffoa si
ingenium applicueris satis foeliceni
adipisceris.N'avoit-il pas juste
raison de ne s'expliquer fufîîfàm-,
ment qu'aux Sçavants
,
puis qyt:
^celuy qui 31. années après s'est
voulu attribuer l'honneur de l'invention
des Binocles
, a dit dans
la 9. page de la Préface 4efesVi,
sions de 168I. I'ayestéobligépeurce
sujet d'useren1677.deprécaution,ex-
/tiquantUconftruttionptfitive di
£oculaireBinocle> encore, dit-H,quejç
myfoisfujfifemwemexpliquépour
lafaire concevoirà des Personnes trèsintelligentes.
Revenons aux termes du P. de
eeyta, Fiétcmdisjigm^ eblwgs.
i(4 ut oculis, applicatus ambos oblonge
tegat, ex cujwarijicHsuperioris margineoenlisadmûvenda
, tantusarcut
excindatar,utfrmtew captas,infernè
verbsimiliter
, ex mediomarginis
particula excavetur, pro nasiéminentiâ
inmittandâ. Le P. Cherubin
quia par tout copié le P. de Reyta,
dit dans la nj. page, lefond de
la Boette immediate du tuyau exte-
rieur dtt Sinecle, doit avoiraumoins
U# demy pouletd'épaisseur
,
à cause
qu'il doitporter une entaille profondt
pour recevoir le nez, ,
ér estre me/me
entaillé doucement par le haut pour
placer Cémincncc dufront, afin qlliÚ
uempefebent lesyeux d'approcher des
Verresimmédiats ,pourvoir commodémentparle
Binocle. Itaut hoc modo,
oculi, dit le P. Reyta
; mais le P.
Cherubin a adroitement transl
porté la Virgule pour la mettre
a prés le Plot respect qui suit,
afin de rendre lesens inexplicable,
respectuconvexorumocularium,
fin que les deux Lunettes du Binocle
estant disposées à l'usage
d'une Personne, pour voir le mesme
objetimmobile, ou du moins
toujours dans unmesme éloignement
-) perpetuofirmum ifatum&
situmsuum retineant,quod omnino
fierinecesse erit;afin que les axes
visuels qui sontles axes des deux
radiations, qui dumesme point
principal de l'objet couvrent la
surface du Verreobjectifdes
deux Lunettes, tombantàplomb
sur les centres des surfaces de tous
les Verres,comme aussi surles
centres des prunelles du regardant,
par la pointe des pinceaux
'Opriilfs des leurs radiations renversées
par les loix de la refraction
, a prèsavoir penetré l'humeur
cristallin concouvrent êc
s'unissent pour la peinturedu mesme
point de l'objet sur le fond
de chaque Retine, & la peinture:
des autres points en des endroits
semblables,afin que l'objet estant
veu en unmesmeendroitpar les
deux yeux, il ne paroisse qu'un,
&non pas double,ce qui arrive
lors qu'il paroist en differens
lieux, estans peint en differens
endroitssur les Rennes
,
lors que
lesdeux axes visuelsayant suivy
les axes des deux Lunettes, ne
vont pas concourir sur un mesme
point-de l'objet, mais qu'ils croi.
fent & s'entrecoupent, au deà"
ou plus loin que l'objet.
Comme le P. Reyta écrivoit
peur les Sçavans
,
il n'avoir pas
cru devoir faire tout ce détail:
Car les Intcîligcns, comme a fort
bien reconnu le P. Cherubin en
l'année 1679. à la fin de la 397.
page du livre de sacontiguité des
corps, trouvant mauvais que
dans les pages 249. & 150. du
Journal des Sç;mns du 20. De
cembre 1677. j'eusse trop bien
& trop au long expliqué lelrenlo
ciel de la Gonstruction du Biilo*
cle, n'ontpa* besoin qu'on leur ex*
fliqa:
, que ces deux oculaires Lunettes
y sont ajttfkz, à la distance
des centres des ouvertures des deux
Jeflx) de celuy qui regarde par le Bi-
nocle,oupour lequel il est prépaye, ny
que ces deux axes concourent en u*.
seulpoint.
Suivons donc le P. Reyta. Mu-
niatur deinde tubiquilibet canélisdû
chacune des deux Lunettes ,sue
Ajjhrio, msupra in tubo wonoculojie*
ri debere dctlimUJ, qtiibmfiélu*
cefc cfi te hahen duo convcxa ebje-*
ÏÏiva, in eadempatina elaborata enu
ninotjnfdtmdqualitatis, longitudinis
de foyer solaire
,
accrassitiei &-
alix duooculariaprorsus æqtudiaJ Ilt-
Itie in iisdemfenteHù parata. Comme
le P. Reyta ne parle icy
,
suivant
le titre, que de son otahu
Afirepiciu Bwôcuim ,ilne met que
deux Verres convexes à chaque
Lunette de ce Binocle Astropique.
Queitain canalemdisponantur)
chaque Verre oculaire dans
le tuyau particulier desa Lunette,
utsapra
,
avoit-il déja dit, in
tnbû monoculo peri debere dotwim#s.
Vtocularium vitrorum centra,pupiUil:
ccîdi tuisemperdiametraliter. dire.
ctement &à plomb respiciant. Le
P. Cherubin parle de mesme en
la 54.pagedes Visions de 1677.
que les Verres immédiats estant centrakmentajufiez,
aux pupiles des
yeuxy quiestl'essenciel de la cenfiru*
ction parfaite du Binocle.
Hoc est, comme la distancedes
centresdesoculaires pour les objets,
est moindre que celle des
centres desPrunelles,qui est pour
lesobjets éloignez ordinairement
au plus de deux pouces &demy,
& leur diamettre de trois lignes,il
faut d'abord que,tantumocularium
centra ab invicemdilfcntqtsaîum una.
oculi tuipupilla ah alterarànotll est,
de deux pouces & demy an plus
pour les objets les plus éloignez,
& cela afin de donner ensuite
tres facilement la distance requise
descentrsedes Verres oculaires,
en écartant peu à peu les Lunettes
au plus de trois lignes, afin
que les cécres des oculaires soient
vis à vis des centres des prunelles,
par le moyen d'une petite rouë
qui en grainant dans les avances
des deux diafragmes entraînent
latéralement sur un mesme plan,
& contournent les Lunettes,
dont les extrémitez font passees
dans des anneaux de Cuivre ou
de Leton verticalement mobiles,
dans les quatre trous un peu hori-
[onr,denlent elliptiques de ces
diafragmes latéralement mobiles
, 6c dont les ouvertures répondent
aux quatre ouvertures
faites aux fonds du tuyau exterieur
du Binocle. Voyez le tout
dans laDigureII,car parce moyen
elles se contournent pour faire
concourir les axes visuels à un
mesme point de l'objet, ce que
j'ay pratiqué à Lyon en l'année
1654. me servant du Binocle du
P. de Reyta, dont chaqueLunette
estoit composée de quatre
Verresconnexes pour voir les objets
terrestres dansleur scituation
naturelle.
Il est necessaire de remarquer
icy qu'aux Binocles Microscopiques,
& aux Binocles Telescopiques
, que j'ay enseignéen 1665.
de faire servir de Miscrocope, en
allongeantfsffisamment les
tuyaux, suivant que le foyer ou
image aërienne de l'objet plus
proche se forme plus loin auderdere
du Verre objectif, dont j'en
ty donné en 1683. les regles ai*
long dans les pages121. & suivantes
du xxi. Tome du Mercure Extraordinaire
,
la distance des
centres des Verresoculaires, doit
estre fort sensiblement moindre
que la distance des centres des
prunelles, Iî démonstration en.
est facile. Voyez la Figure III.
car puis que les axes des deux radiations
du point~+principal de
l'objet, doivent en ligne droite
traversersanssouffrir aucune restraction
, tous les centres des
Verres & les centres des prunelles
, la distance des centres des
Verres oculairess c. D est moindre
que la distance des centres
des prunelles des deux yeux A. S.
bien que tout cela soit tres-evident
parla seule inspection; neanmoins
le P. Cherubin a écrit lecontraire
en termes tres formels
dans la 73.paee de ses Visions de
1677. L'on ajoutera premièrement
les centres des Verresimmediats,exactement
à la mesureàlaquelle l'on dllra
observé les centres despupiles desyeux,
tournant ou détournant la vis
de la conduite immédiate avec saclef,
jusques a ce que les points correspondent
perpendiculairement aux centres
des ouvertures des piunulcs des deux
Verres immédiats, quel'on aura marqué
sur leur bord inférieur
,
soient
exactement posez avec le compas a
cette distance l'un de l'autre, il dit la
mesmechose dans la 204 page
desesVisionsde1681 Voicyces
termes. l'ajuftay les Verres immediats
par le moyen de la vis de leur
onduite; enforte que la dfiance de
eurs centres convintparfaitement
weecelle de mes deux yeux puis
j'ajufiay la partie objective de ces
ieux oculaires, avec la vis de leur
onduitepropre, à la difiame que i'expérience
me fist con/faifire
, pour réunir
parfaitement les deux ejjues
d'un mejmeobjet, que je regardois
des deuxyeuxensemble
, par les deux
oculairesappuyez, sur la table de la
machine. Voila toute la niefme
pratique du P. de Reytahorfmis
que ce dernier Autheur die, que la
difiance des centres des Verres oculaires
,
doit efire égale à la di(lance des
centres des prunelles
, ce qu'il die
encore tres formellementdans la
205. Vojcy lestermes. Mes deux
oculaires efiant difPo/èz de la forte
potlr voir des objets éloignez,,j'en
voulusregarderd'autres objetsfucctfjîvement
jusques à ejtre notablement
tropproches, (j*je reconnuspeu apeu y~~f~<' quitte salut
premièrement allonger également les
tuyaux de mes deux oculaires ds.nsia
proportionrequise, pour voir de (haclin
separément ces objets proches> é*
flcolldtment approcher doucement les
verres immédiats) par le moyen de
la viz de leur conduite,pour égaler
4la difiance de leurs centre entre eux, celle des centres des ouvertures dç
mes yeux conjointement cDnt(}lIrtJe
sur cet objetproche,
- SuivonsleP.deReyta.am
qui'demditfantiam, des centres des
prunelles, benefeio circini &fpeculi
habere poteris
, avant que le Perg
Chérubin [efuit avisédefeprô^
ner l'Inventeur des Binocles il se
Faisoit que copier le P. Reyra.
C'est pourquoy dans la 104. page
desaDioptrique oculaire de1671.
il diroit, En cette manièrejemefuis
trouvé les centres do deuxouvertures
dç l'ZJuceaJJezjprécisément diftms de
2pouces 6' demy.SuivonsReyta.
vitra ver, duo ibjtctivafaulo
fmtfibi iciniira , frout objeefumlongitu,
aut propius difiabit 4 vi*
dentis loco
, qua magis (Nim remetum
fuerit
,
eo magis oportet )'111' dicta
objeffiva convexa ,
in tubo tffi ad
invicem deducla & remota j & quo
minus, tanto magis etiam neccffiefi
(a fibimutuoappropinqtiâre,Voyez
la Figure IV. Hoc autem, cet approçhement
des centres des verres
objectifs, aussi bien que des
verres oculaires des deux Lunetes
du Binocle, adommmobjccïi diJt&
ïtiam reôïius & cemmodinsset,
uiïkâtotulâdéniâtk, interutrumquc
vitrumtta artifîciose collocanda
, ut
detesipjiusftiperne,alteriU6 verà affirii
mobilts proram feu prominentiam
denlilfam inftrne, modo contrahan*,
modo dtnuo didltcant ; quo modo convexa,
passez &.suspendus au travers
des quatre anneaux verticalement
mobilesdans les ouvertures
des quatre diafragmes, difîis
assariis, aut auricbdco, aut atiafilidiorimuteriafabricandjsinflxA.
Fig.
V. & VI.facillimefirocttjufcumque
ebjecti distantÏA.ma^isab invicem di.
moveri, aut contrahipQterunt.Ainsi
Ijs verres de chaque Lunete se
contourneront en forte que les
deux axes visuels iront aboutirà
un mesme point de l'objet, qui
fera ensuite le centre du cercleou
baze du cone visuel.
La construction des conduites
des parties obje£hves"£c oculaires
desBinocles du P. Reyra estnaturelle
&très-facile; le Pere
Cherubin l'a renduë trèscomposée
en la déguisant pour s'en
attribuer l'Invention. Nous demontrerons
le Physique paralle-
Lisme des axes de deux Lunettes
du Binocle Astropique,commeaussi.-
duBinocle Telescopique, pour voir
les objets terrestres qui sont fort
éloignez. C'est pourquoy favertis
que pour ces deux Binocles il]
suffitd'enchasser les quatreverres.
du Binocle Astropique, comme
estoient dans celuy que le
P. K-ycadécric icy dansles quatre
planchettes de leur conduite.
Que si les LunettesduBinocle
pour voir les objets terreilt-es qui
sont fort éloignez, sont compofées
de quatre verres convexes,
comme estoient celles du Binocle
Telescopique du P. Reyta
,
qui
faisoit voir les objets terrestres
dans leur situation naturelle, il
Suffit que le tuyau qui porte le
verre oculaire, estant attaché à
la longue regle, FigureVII. patte
dans l'anneau verticalement mobile
, comme dans la Fig. VI.
Il n'est donc pas necessàire
d'enfermer les verres dans des
tuyaux,lesquels parleurassemblage
n'en forment qu'un seul tuyau
particulier, c'est dequoy j'avois
donnéavis dans les 498.& 499-
pages de mon Traité des grandes
Lunettes a quatre verres convexes,
imprimé à Lyon en l'année 1665;.
avec mon Livre de la Nature &
prêsage des Cametes, ce que j'ay
depuis encore explique dans les
pages 127. & 128. du XXI. Tome
du Mercure Extraordin. Quartier
de Janvier1683.
Mr de CaHim, ce sçavant 8G
infatigableAstronome, a déja.
reconnu la route des cinq Satellites
de Saturne, sans employer
depuis quelques mois les tuyaux
des Lunettes, s'estant servy du
verre ob*elllif de 76 pieds de
Foyer solaire
,
travaillé par Mr
Borelly de l'Academie Royale
des Sciences, & du depuis, du
Verre de 136 pieds, travaillé par
Mr Campani Romain. II arreste
fixement le verreobjectifsur l'ou
Verture ronde d'une Lame de
cuivre. La piece qui porte cette
lame, est meuë par le mouvement
d'une Horloge à ressort,
comme l'aiguille de la Montre,
sur le plan de l'Equateur ou du
Parallele, en forte que la surface
du verre objectifregarde toujours
à plomb le Planete, que l'on fuit
& que l'on voit, se tenant à
travers le verre oculaire mis dans
un tuyau de cuivre d'environ
quatre pouces de longueur, à
la distance d'environ le Foyer
solaire du verreobjectif.
Toute la Machine qui fait contourner
le verre objectif, n'a
qu'un peu plus d'un pied de hauteur.
Lors que la Tour de Bois
deMarly, quiservoit pour l'é-
Jevarion des Eaux de la Seine
pour Versailles, fera a pportée à
l'Observatoire Royal, tous les
Sçavans feront ravis de contempler
les Astres, sans l'embarras
des tuyaux si difficiles pour les
très-longues Lunettes.
On trouvera encore à Lyon à SJosephMaison Professe des
RR. PP.Jésuîtes, deux fortlongs
& larges tuyaux prismes rettangulaires,
chacun formé de quatre
planches, que je fis faire en
1654 pourexaminervecleR.P.
François de S. Rigaud, l'un des
plus grands Théologiens & Mathématiciens
du siécle, si mes Binocles
seroient aussi bons que
ceux du P. Reyta. 1 Au lieu de monter les quatre
verres de chaque Lunette dans
un tuyau particulier, je fis faire
plusieurs réglés d'un pied & demy
de longueur. J'en formois deux
longues régles, queje rendois fort
longues & fermes par le moyen
d'une nouvelle espece de char,
niere. Voyez-en Ja construction
dans la figureVII. & dans la FigureFIII.
voyez lamonture solidement
ferme des verres. La mon
ture de chacun des objectifs doit
couler le long de la réglé, afin
d'être suivant l'éloignement de
l'objet, dans la deuë distancedu
tuyau qui porte les trois verres
oculaires toujours (stables à l'autre
extremité des régles.
Le Pere Reyta m'avoüa qu'il
s'en servoit de mesme avec deux
simpleslongues régles., pour s'épargner
les ports des tuyaux de
Lunettes, ou leur construction,
dans le lieu où il ne faisoit pas
long sèjour
y
& qu'ainsi par les
deux petites Roues dentées donc
il avoit parlé dans son Livre, qui
engrenoient dans les quatre avances
de montures objectives &
oculaires passéesdans lesanneaux
verticalement mobiles, il contournoit
toujours conjointement
les verres oculaires avec leurs objectifs
, pour faire concourir leurs
axes à un point de l'objet cerrestre..
Le tres R. P. Chérubin, qui
n'ayant peu achever ses Etudes
de Logique, se contenta du degré
de Baloche
, a dit en l'année
1671.danslapage208.desaDioptrique
oculaire, J9uefins lesob--
jets de lit Terre sont proches
,
il eil
necejjînire d'approcherLATERALEMENT
les Ferres objectifs a proportion
pour les voir, Il a repeté son
LATERALEMENT dans la 81. page
de ses Visions de l'année 1677. ÔC
dans la derniere ligne dela 206
page deses Visions de 1681. dit,
En approchant ou en éloignant LATERALEMENT
les Verres l'un de
l'autre. C'est donc contre la bonne
Logique qu'ilaccuse &- blâme le
P. de Reyta de ne donner qu'un
mouvement, lateral aux Verres
oculairede sonBinocle AJlrpitJtI,
puis que le P. de Reyta, n'a jamais
employé le terme lateraliter.
Le P. de Reyta en 1645. dans
la 339. page de son LivreBinoculus
Astropicus, avoitprié ses Lecteurs
de ne trouver pas mauvais, Siquoedam
arcana ob gravionscausas, certafqueconfîd-
crationesatcjuer<Jpcttus,
adsuum tempm ligatatradantur Et ilajoûtoit immédiatement, .23/d
si
fiingcniumapplicuerisJatis foelictm
adipifcerû. C'est pourquoy il ne
donne pas les figures de toutes
les parues de ses Binocles, pas
mesme des deux Lunettes. Le
P. Chérubin n'a pas dû se plaindre
si..l P. Rheita,qui n'écrivoic
que pour les Sçavans, luy a esté
inintelligible par le manque de
figures & d'explication, puisque
luy- mesme qui s'est transformé
en Apollon dansles Culs de Lampe
des pages 75. 131. & 168. de
ses Visions de 1677. avec l'Anagramme
de son nom CHERUBINUS
AURELIANENSIS.
UNA IN VERIS HABERIS
LUCENSJe suis le seul veritable
Sçavant, pour démontrer qu'il
estoit d'un rang pardessus les autres
hommes, autant relevé que
son nom CHERUBIN. C'éfl:
pourquoy dans la Table des Matièresde
ses Visions de1681. en
l'article penultiéme de la lettre
N. il asseure que le Nom exprime
souvent la Realité de la
chose. Enfincomme ila jugédes
autres par sa manière d'agir,ayant
usurpé l'Invention des Binocles de
chorez& de Rheita,& l'Invention
de mon Telegraphe, forcé par
la verité, a reconnu dans la 99.
page, le peu de seureté que l'on a,
auprès de luy, de produire des chesesnouvelles.
M'ayant, ajoute-t-il,
obligé à prévenir la diligence de
ceux qui ont, comme luy
,
iljJèz
d'adresse pour intercepter les InveNtions
d'autruy; r"yejlécontraint,
dit-il, pour cesujet d'user par précaution
de quelque reserve dans la
Bioptriquede iéyi. il en devoit du
moins avertir son lecteur, comme
fars, ajouté-t-il, quej'ay donné, à
ce qu'il dit^l'intention,pour deffi.
iMmeerrddrel«liiinn-aavveecc.Ol'Occaltaidreàirt.Dioptriqui,
n'enayant representiéU Machiné
dans les Tables 28 & 2p que fermée
, sans l'ocuitire. En voicy
la veritable raison
,
il ne pouvoir ladonner Autrement, puisqu'il
n'avoiet pour lors pu apprendre
demoy la maniere d'ajuster au
foyer du verre objectif de la lunete,
la pointe de l'Index derpon,
Telesgraphe, qu'ayant vouludéguiferiladonné
fauxen 1677. Et
nel'ayant sceu corriger es années
1678. &dansfesVisionsparsaites.
l'a rendutrès- composé,&
avec: cela faux, ou inutile. Ce que ja"y démontrédans la 333 page du
22Tome du Mercure Extraordinaire,
voyez-en les Figures & les
Démontrations dans les deux
Planchesdumesme Mercure.
Tous les Savans ont toujours
veu & reconnu que les Binocles
du P. Reyta pour lesobjets de la
terre, elloienrcompofezdedeux
l'unettes chacune dans sontuyau
particulier. Ilsuffit de rapporter
les termes suivans d'une Lettre du
R. P. Balthasar conrard Jesuite,
écrite de Glacid7. Ianuar. anni
.rlftfl. Dedistantiis objectorumme*
rtendis ,
sinedubio Rhelia Capucines
id njôlmt tentareper TVBVM.
DVPLICATVM.Voco eum, per
quem uterque 4culm bomiais simul
simeltranspicere patee,LeR.P.
Gaspar Scbott,apubliccetteLettre
dans la,857 page de [on'TE
CHNICA CVRIOSA,impriméen
1664.Ilestdoncconfiantque les
Binocles pour les objets terrestres,
tantdechorez, que de Rheita,»
-dloient composez de deux lunettes,
& que le Pere Rheita s'en servoit
pour mesurer la distance des
objets de la terre, lorsque leur
distance estoit simediocre,qu'il
pouvoir remarquer la différente
distance d'entre, les centres des.
verres objectis,&c. ainsilil faisoit
en 1645. ses binoclesMicrofio-*
piql/es, de mesme que Chorez; en,
162y
Poursuivonsavec les termes du
P. de Reyta, Et forte ctiam boc modeûbjefforum
ab oculo, fortpeuéloi-.
gnez,dstantiænon ineptedimetirentur,
par les differens angles.
que les deux axes visuelsferoient
par leur concours au principal
point de l'objet, qu'on poutroit
reconnoistre par la différentedistance
d'entre les centres des ver-"
res objectifs, à la distance d'entre
liesmcentmres deés dverriesaoctuslai.res':
b:aq'fte oportet in hanc Binoettlttm
ifibam ita convexa 'Cftltlt!lrJr;car il
parle icy suivant Ton ticre, Oculm
Ajîropkm BitiôCHlu&iJt*ve etinm duv
cvncava
,
tr dao conîtèxa ,modo or.
dinario, dans les deuxtuyaux par..
ticuliers
, pro tcYYcflribîu objettU
confpiciendis difponcrc: ita ut uterque
tonusvïfortm ptr islavitra,
éibàbjcëto utïinque.Ah ccnlo immit-- tthd extra Hubum, in unum dm.
piumcmum,&fcfnmen lumimftim
cùltigatnr '(j-Jit cunffa objictipnn-
&asabocùlûi nôn cfoplitawf'ftdmita
confpiciantur, haudaliter acfcrfpiciliis
ordinarilsifierisolet.
Le P. Chérubin, qui n'a jamaisbien
rencontré, que lorsqu'ilne
s'est pas écarté du sens du Pere
Reyra, a parléjusteen 1681. dans
la 104. pagede les Visions, parlestermes
luivans:l'ajustay les centres
des verres objectifs, é" les centres
des verres oculaires, à la distance
que l'expérience mesit emmiftre•
pour réunirparfaitement ces deux
especesd'unmesme objet éloigné
, ,
que je regardois cles deux yeux en-
Jcmble
, par les deux oculaires appuyez,
sur la Table de la machine,
dr qu'ils ne me lesissent voir
, que
par une seule ouverture, non croisée
l'unesur l'autre, maisparfaitement
ronde~&unforme.Voilà-t-il pas
la pure verion du dire du Pere ;
Reyta
,
& ce que Chorés avoir
publié dans son Ecrit en \6ij.
Il a encore, suivant le P. Reyta,
bien rencontré en 1677. dans la
74. page de ses Visions
, en avoüancque
cette épreuve estlaplus
certaine demonstration pesitive que
l'oculaireBinocle ejt monté dansJA
derniere perfetction, toutes les autres
n'estant que des consequences de celle-
cy.
Le P. Chérubin 31 ans après le
P. Reyta
,
s'cil voulu attribuer
l'invention des Binocles; c'est
pourquoy il a,sans sceru pule, dans
ce qu'il rapporte du Livre du P.
Reyta, dans la48. page de sa Vision
parfaite de 1677. il ena, dis.
je,religieusement tronqué les termes
suivans, Tali profecto tubo Binoculo
ànohis conficto,disoit le P.
Reyta en 1645 objecta duplo, Ii-.
plo,imocjuadruplo majora lucidiora
aîqnc clariora compeximus , quam
per tubum monoculum & certe nijî
ipsimet expertifniJftmM(jH& seribimtu,
utiqite seribere puderet qUit ad
praxim redacta non subsisterent.
C'est parler en veritable homme
d'honneur 6cen bon Religieux.
Enfin, tous les Curieux & tous
les Sçavans de l'Europe, ne reconnoissent
pour l'Inventeur des
Binocles que banïel chorez, en
France, dés l'année 1625.&le R.
P. de R,)'ta en Allemagne, depuis
l'année1645. à cause qu'il composa
les lunettes de ses Binocles
terrestres, de quatre verres convexes,
& celles de ses Binocles
A tropiques de deux verres conllcxes,
telles qu'il les a cy-dessus
décrit. Nous démontrerons que
les Biîwcles Atropiques ont les axes
des verres oculaires avec leurs objeébfs,
toujours Phisiquement
paralleles, à cause du grand éloignementdesobjets
celestes, puis
mesme que les axes des deux lunettes
de trois pieds de longueur du
Binocle du très R. P. Chérubin,
telqu'il la décrit enl'année 1678.
dans la 66. page de Ces parfaires
VisionsLarinifées avec augmentation
, par les termes suivans.
Tetum Binoculinofiri extiriorctn
'rUb,!rtJ triumdumUXât Pedum,quot
Jcilicet Binoculi hltjus îtibia ejJè ve.
hit, qui ufm commodioris
,
&nihilêminusadterrejlria
jingularis effu
Ûxsfunt. Porr',ajoûte-t-il,Binoculum
hune tres tantum pedes len.
gum; ctÙfm diftinftum, adfcx Lcocarum,
lieuës communes de France,
intervallam,objectum preberè,cu
tiofm quihbcî artista poierit txptri
ri. Les deux axes, dis-je, de ce
Binocle, forment un angle tresinsensible,
puisqu'il n'est au plus
que la 6884 partie d'un degre,&
quela distance d'entre les centres
des verresobjectifs des lunettes de
ce Binocle Figure XI.n'estpasla
913. partie d'une ligne moindre
dqeuse ladistance d'entre les centres
verres oculaires immediats.
AucuneMachine ne peut donner
cettepetite difference, quiestinfiniment
moindre pour les objets
terrestres tres éloignez
,
& en..
cores infiniment moindre pour la
Lune&les autres Planettes. C'est
pourquoy je soûtiens que pour
IcsBill"Iej Astropiques, il sufIst.
d'enchasser fixement les quatre
verres, deux objectifs & deux
oculaires convexes dans les quatre
P lanchettesseulement mobiles
lateralement. Voyez les Figures
I. & II. car lorsqu'il estnecessaire,
la nature supplée facilement
àces pré visions, en y conformant
lesveux,
CO MIERS.
DU TRAITE'
DES LUNETES,
DEDIE' A MONSEIGNEUR
LE DUC DE BOURGOGNE
Par Mr Comiers d'embrun,
Prevofl de Ternant, Profejjeur
és Mathematiques a Paris. NOus avons demontré dans
le dernier Mercure Extraordinaire
,l'ancienneté des Binocles,
&avons donné leur sacile
Construction, de leur premier
Inventeur DanielChorez, qui
les présenta au Royen l'année
1625.Nousavonsaussidemontré
que le R. P. Antoine Maria de
Kluyîn, ce savant Religieux Capucin
Alleman, avoit donné la
derniere perfection aux Binocles,
composantde deux verres convexes
chaque Lunete du Binocle
Astropique, pour contempler les
Astres, & mettant quatreverres
convexes, un objectif & trois
oculaires à chaque Lunere du
Binocle, pour voir les objets
terrestres.C'est de ces Binocles
du P. Reyta, dont toute l'Europe
a admiré le surprenant effet depuis
1642.ausquels on en fit de
semblables en plusieurs Villes de
l'Europe, dez lors que ce grand
Homme en eut publié la Construction,
dans son docte Livre
intitulé oculusEnoch d" Elioe im
primé à Anvers en l'année1645.
Mais parce que plusieurs doctes
Allemans se plaignent contre un - nouvelAutheur grand Adioptricien
, & avec les termes de Mr de
Balzac dans sa 26. Lettre à Hydaspe,
disent, Que la maladiequi
se prend. au bout des doigts,ayant
frapéuneteste,pours'attribuer l'invention
des Binocles,acomposéplusieurs
volumes de Visions, où il n'y a
pas unepensée raisonnable. Ils ne
s'étonnent pas ( ajoûtent ils avec
Mrde Balzac)qui'lyaitdesHommes
qui donnent de la réputation à
des Sots, puis qu'ils ontfait des voeux
&brulédel'encens à desSinges. Je
dois justifier tous les Sçavans de
nostre Nation, qui n'ont jamais
hésité à reconnoistre le 'J'rand
merité & sçavoir du R. P. de
Rtyta,& l'admirable effet de ces
Binocles.
Pour faire le panegyrique du
P. de Reyta, celuy de son Livre
&de ses Binocles, il me suffitde
choisir & rapporter quelques témoignagestres-
authentiques.
Fabius Chisius, grand Astronome,
NonceApostolique & Légat à
Cologne, &depuis Pape AlexandreVII.
apres avoir tres- souvent
admiré le grand effet des Binocles
du P. Reyta, & examiné en
manuserit son Livre Oculus Enoch
&Elioe luy écrivit du 17. May
1642. Dignum existimo ut typis tradatur,
&c. Vous trouverez cette
Lettre dans la Préface dudit liv.
imprimé en 1645.
Jean Caramuel ce grand Evêque
Mathématicien, qui seul a
compose autant de livres qu'il en
faut pour faire une Bibliotheque
choisie, écrivant au mesme Legat
Fabiuschisius, dans sa Lettre
datée deLouvain 103.Juillet 1645.
que vous trouverez au long dans
la 1605. page de sonMathesisNova,
imprimé à Lyon en 1670. parle
en ces termes.
ILLVSTRISSIME DOMINE,
Fir omni exceptionemajor, Rater
jintoniusReyta, sanguine, ut audioy
KôbiliJJimus; cldrijJimm, ut video,
yitâ& Moribu* s ditavitAjtrono-'
miam, Geomttriam
,
Aritbmeticam,
PhyficAm novà invelltú
, Europe
adpriirationempromeritw,patridiri&
Ordincmilluftrat. Innumerosfautores
epatronosadeptu4, in hecprl/Jens;
qaod te Moecenalcmeleeerit, in boaf+.
lix ffub'J!-sub umbroe tu£patrocinium
adcptiufii. De ipfiiisiuftrumétk vari*
funt Aiitàtiomoinmopiniones, varia
de ipfms obflïVdtis judiciii;Jeclquia
tu i/Ùz cxatfa( voila une preuve
palpable de la bonté des Binocles
du P.Rheyra.) h.ufoelices aijudicast
vulgm Ajlronomorvm non moreitur,
quis enimpojjet 'V"'K,nibu.J ingeniis
fatkfaccYc?Amevirum & vemror,
crudea multis impetito opem non tuli,
IjuodcrcdercmmtzJorem oemuUs Udi
non poffe.
Le R. P. Gaspar Schotth, de la
Compagnie deJesus,au premier
Tome de son Magia ZJni'uerfalis
Naturæ & Artis, imprimé en l'année
1657. dans le liv. x. c. ii. De
Telescopii Astronomici tam Monoculi
quàm Binoculi,Origine ejusque Au- )dans la page 494. parle en
cesrennes. AnîhoninsigiturMaria
deRfJttl vÎræquè religiosus ac doffus,
mihiquefamiliariternotm. Neque
hoc Monoculo tubocontcntu<fuit,fcd
alterum focium Oculum si adjunxit,
& tjfJidem foelicijjlmo atifù, ftlicioriquefucçcjfu
, ut mecum fatcriceguntur
quôtquet hajus rei expcrimentum
fumpfirunt. Talisquille inter
hune &priorem effdiffirentitt, qualis
ejje communitersolet inter Mtnoculum
&Bineculum hominem. EXlerimtfJtum
secs in tubo Binoculo ab ipfoauthore
elaborato, atque hoc Binoculo
tubo Jperat Rheyta multa adhuc tati.
tmiid in coelo afel/na deteëtum iri.
Lemesme R. P. Schotc,dans
le mefmeVolume cap. 3. De infignibuiboctempore
Telefcopiorum Ar-.
tifeibus, dans la page 496. dit,
Tertius ce IoannesVuifiL
,
Augufix
Vindclicorum infiniEtus a Reytd,sàtis
tubos tam Monoculos ejuaw Binoculos.
Jjhtaniîm adde Patr, m Autonium de
Reyta, qui non tanlum in ta arte exccllit,
eamque ifriptts tradidit, fed
& alios ctiaminflruxit, & cùm hu..
manifflmus fit,nonpaucisfun (pm..
mumcavit. te "1() LeR.P.MilletDechales,aussi
JesuÎte, dans le 27Tome de son
Mundus Mathtmaticus ,imprimé à
Lyon, en l'année 1674. au TheorémeTelescopium
Binoculum, page
672. dit, Fiant dlloTelcfiopia omnino
jimi/ia, que conjungantur ita utsint
fibi inviccmparalle/a; & dissentcâdem
quâ oculidistantia,, ut uterque
eculus objellilm tamen videat. Expcrtus
fum in Telescopio duorum pe- c-cmpnrabceilrittuemr&emsiajduijsï&wcviiicuisniinu-s
9bjeffumapparere, ô* quod mirum
fsi, non duo Telefcopii gemini flraminavidebantur,
Jedunicum. Etil
ajoûte, Pater ReitainsigneTeIeÎcopum
Binoculum circumferebat, erat
autcm decem circiter palmorum cjus.
Ingitudo.
Comme à travers les artifices
étudiez de ceux qui veulent étoufer
la verité
,
elle s'y montre du
moins en quelqu'une de sesparties
, & verifie le dire du Prophete
Roy xxvi. ii. L'Autheur Adioptricien
de la Vision parfaite de
l'année 1677. y laissa échaper les
termes suivans dans la 47. page.
Le P. Reyta se contentoit, dit-il, de
faire voir tellement quellement des
deux yeux quelques objets du Ciel,
comme la Lune. Tous les Gens de
probité ont leu encore avec indignation
les termes suivans dans
la 7. page de l'Epitre dedicatoire
de laVision Parfaite de 1681. Il
estoit avant moy (l(oll/mcr¡t inoüy,
que l'onpuUebfirvcr tous les objets,
Soit de laTerresoitdu Ciel des deux
jeux conjointement. Etles semblables
termes à la fin de la 6. page
de la Préface.J'effectuë, dit cet
Autheur
, avecautant d'ouverture
d'(/prit que de bonheur, le Binocle,
qui atoûjours reellement esté inconnu.
Enfin on demandecomment il
a osé écrire dans les termes suivans
dans les pages 190. & 191.
de la Vision Parfaite de 1681.
Que toutes les Nations étrangeres
n'ontjamaispûfaire de Binocle, n'y
en ayantjamais paru aucunjusques à
l'impression du Livre de la Vision
Parfaitede1677. danslequel,ajoute-
t-il,j'en auois donnél'invention.
Il faut donc que mille Sçavans.
qui ont admiré tant d'années auparavant
l'année 1677. les prodigieux
effets des Binocles de chorez,,
de Reya, de Vuisil, & du
; Pere Dechales
,
de Monsieur de
Cassini, & mille autres Scavans,
nayent rien veu qu'en songeant,
& n'ayent écritdu Binocle qu'en
dormant.
Lors que je travaillois au Journal
des Sçavans, je rendisjustice
au R. P. de Reyta, que j'avois
connu particuliérement en l'année
1654. dans le grand Convent
des Capucins à Lyon, où avec
Mr de Regnaud & cent autres
Sçavans, nous avions admiré le
surprenant effet deson grand Binocle
pour les objets terrestres.
J'en parlay donc dans le Journal
du 2. Décembre 1677. page 249.
en ces termes. Le P. chérubin donne
un nouveaujour au Binocle ou double
Lunette
,
dont le P. Reyta aparlé
Amplement dans son Livre Oculus
Enoch&Eliæ, en 1645. Le nom
du P. Reyta & deses Binocles a
produit à son Emule le mesme
effet que la Canicule à un Autheur
Cinique contre le Journal
dès Sçavans, bien que tout cequ'il
en dit dans la Préface de la
VisionParfaite de1681,depuis la
25. ligne de la 11. page, & dans
les trois pénultiémes articles de
la Table des Matieres, en Ja Lettre
I, concerne Tinterest & l'avantage
de la Republique des
Lettres; c'est la seule chose qui
merite d'estre bien leuë, & nleu.
rement examinée. Revenons à
nostre sujet.
LA CONSTRVCTION
des 'Binocles du 'Z P. deRejeta
Capucin Allemand, immée
en 164.5. dans son Livre
Oculus Enoch, & Eliæ.
J E rapporteray icy les termes
de cet Autheur si estimé parmy
tous les Sçavans de l'Europe,
& feray en quelques endroits les
remarques necessaires, comme
celle-cy
, que leP. Reyta parlant
en sçavant Homme & sans verbiage,
ne s'est pas arresté à déduire
plusieurs petites particularitez, que
la pratique enseigne mieux a l*Arti~
ste que lesparoles
,
&queson induftrteluyfournitabondamment.
Personnen'y
peut trouver à dire, puis
que leGraculus de ce grand Homme,
le R P. Cherubin d'Orleans
a employé les mesmes termes en
l'année 1671. en parlantde l'Oculaire
double, dans le commencement
dela 208. pagede sa Dioptrique
oculaire.
Dans le iv. livre qui a pour Titre,
Oculus Astropicus Binoculus, le
R. P. de Reyta rend raison du
Titre genéral
,
hujus oculi
,
dit-il
dans la 336. page, Enoch& Eliæ
Binoculum Telescopium, quod fjtlS
praxi & ope magnalia Dei &si remotissimèin
coelo à nobis elongata%
non ampliussemicæco ,sed novo modo
tlmbcbuJ oculis
,
à travers deux
Telescopes assemblez physiquement
paralelles, la distance des
centres des verres estant phisiquement
égale à ladistãce des centres
des Prunelles pour voir les A stres,
pourvoir les objets terrestresqui
sont fort éloignez. Ce quenous
démontrerons, quasi inspectanda
inducamur
,
& dans la page 338. ilajoûte ,neque hoc monoculo Tubo
contenti fuimus, verum&alterum
sociumoculum, un autre Tube monocule
ou Lunette, que P. Cherubin
luy mesme appelle un oculaire
, adjunximus, & quidem foelici'iftmo
AUCU. Igitur,ajoute-il dans
la page 339. praxim utriusquejam
dicti Telefcopitfacillimam
,
& quidtm
non nisi propriâ. experientiâ tradituri
,
benevolum leUorcm rogatum
volumus, nescilicet nobis vitio vertas,
si quoedam arcana ,
quasi quibusdam
oenigmaticis nodis ob graviores
quasdam causas,ccrtafque confiderationesatque
respictus usque ad
suum timpHs ligata tradantuy, semble-
t'il pas que le P. de Reyta
avoit préveu que32. années après
quelquesinge luy voudroit ravir
l'honneur de l'invention des Binocles
ou assemblage de deux Lunettes
en toutsemblabler,dont les deux
axes concourent à un mesmepoint de
l'objet,puis que dans la ig.llç,.de la
5. page de la Préface des visions
parfaites de 1677. l'Autheuraosé
dire, je l'ay inventé moyle Binocle,
& dans la 27. page avec un coeur
conforme à sa vignette dit j'a.
voÍÙ que mon génie se plaist à L'invention
des belles chosès. Ses termes&
sa vignctte font peu conformes
à l'esprit de Saint Paul aux
Philippiens chap. 4. vers 5. Modcftia
vcfha nota fit omnibm bominibus.
L'Autheurdes Visions nepeut
blâmer le P. Reyta, d'avoir adverty
qu'il avoit fait quelques réservesen
donnant la conftru&ion
des Binocles, puis que luy mefme
en a toûjours usé lors qu'il
proteftoit de n'en user pas, par
exemple,en l'année 1671. dans
la 137. page de sa Dioptrique
oculaire, ilprotefte de donnerfincerement
& sans reticence aucunes
son Telegraphe qui est le mien
qu'il rendit faux, l'ayant déguse
pour s'en dire l'Inventeur, néanmoins
en l'année 1677. dans la
144.page de ses Visions parfaites,
il afleure d'y suppléer librement
les reticences dontsavois, ditil
,
parlant de soy-mesme
, été
contraint etuferen itiji. en imprimait
la Dioptrique. Qui n'auroit
hazardé de le croire cette feconde
foisj lors qu'il dédioit (es Vi.
fions au plus Augultcdes Monarquesdela
terre, c'auroiteftéun
crime de croire qu'il eut voulu faire
quelquereserve. Neanmoins
après avoir obtenu de moyde nouvelles
connoissances,illes publia
fous Ion nom dans ses Visions de
1681. & pour pouvoir s'attribuer
l'invention des nouvelles lumières
qu'il avoic obtenu de moy
par l'importunité de ses applications
, & dit sans scrupule dans
la 9, page de la Préface, j'ay efti
obligé iïufer de quelque précaution
dans le Volume de la Vision parfaite
addrejfée au Roy en l'année 1677*
C'cû pourquoy dans la page2.01.
il fait unefiction dejùpplément de
ce qu'il dit avoir reservé en 1677.
au lieude parler juste, & dire de
ce qu'il avoit depuis appris de
moy ,
enfin dans la page 116.
Voila, dit-il, tout le secret sans titicane
reserve. Cependant il ne sceut
bienemployer ce que j'avois eu
la bonté de luy communiquer, 66
il commit encore des fautes tresessentielles
que j'ay démontré
dans la 333. page du xxii. Tome
du Mercure Extraordinaire.
Je conclus donc que le P. Che*
rubin s'en doit prendre à foy.
mesme, s'il n'a peu comprendre
la bonne & facile confirudion
des Binocles duP. de Reyta, &
suppléer à quelques mots de scai
Discours
, comme ont fait tantr.
de flmples Ouvriers aufquelsDieu
n'a pas donné un esprit si suJ
blime, mais plus humble, que
celuy de son grand genie
,
qui se
plaist à l'invention des belles
choses,& qu'il adépeintdanssa
Vignette, & expliqué en la Ta,,
ble des Matieres dans l'article pénultième
de la Lettre N. par ces
mots, le nom exprime la réalité de
la chose, j'en crois plutostS. Paul
2. aux Corinthiens chapitre xi.
verf. 14. Necmirum ipse enim S.
Voyons maintenant dequoy il
s'agit.
Le R. P. de Reyta dans Ton
Oculus Enech & Elioe
,
imprimé en
1645. au Livre oculus Astropicus
Binoculus, page 354. parle en ces
termes.
Prdceptumvit.
Cuntfa qnoe kattends, &c.
Fiat canalàfgnr& obienge, un
tuyau prismere&angle oblong.
Le P. Chérubin en 1671. pour
déguiser dans sa Dioptrique oculaire
le nom de Binocle, l'appelle
oculairedouble, & dans la Planche
21. page108. donne la figure Elliptique
à ce tuyau; ce qu'il explique
en la page 109. mais luy
ayant depuis fait connoistre que
ce tuyau exterieur ne pouvoit
estre Elliptique ou ovalaire, &
qu'il valoit mieux passer à plomb
sur un plan les deux Lunettes,
dont l'une foit mobile, comme
sont encore tous les Binocles de
Daniel Choyez, donc vous avez veu
la construction & la figure dans
le dernier Mercure Extraordinaire.
Voicy une particulière Machine,
Figure I. que Chorez fit
en cuivre doré pour feu Mr de
Monmaur, Maistre des RequeC
tcs., où il mit les Armes, & que
j'eus depuis de sa libéralité ; &
enfin) qu'il fuffifoic que les deux
Lunettes des plus longs Telefcopes
fussent mises sur lesbranches
de ma simple Machine, de laquelle
vous avez veu laFigure13.
dansla3. Planche du XXI. Tome
du Mercure Extraordinaire; 6c
que pour orner & cacher le mi.
ilere de la construction du Binocle,
il faloit enfermer comme le
P. Reyta les deux Lunetes dans
un tuyau parallelipipede rectangle
oblong, ou qui fust du moins
sur un plan horizontal, la forme
superieure estant indiférente. Le
P. Cherubin profitade mes avis,
car dans la page 66. de sa Vision
Parfaite de 1677. il dit, ion voit
dans la premtere t igure de cetteTable,
que fayfait le tuyau extérieur
de nofire Binocle de la forme d'un
Prismerectangle oblong;iexpérience,
à ce qu'il dit, m'ayant fait voir
quesafgxre ejlant de laforte trèsreguliere
& facile a.faire, elle contribuolt
beaucoup à faciliter toute la
conftruclionmécanique de cet oculaire,
donnant une ftuationfcure&juste
aux deux verres qui le compofenty
sans laquelle l.A'rlijÙ intelligent (xperimentera
qu'il eB impossible d'en obtenir
la perfection. D'où je conclus,
que puis qu'en 1671.ilvouloir
que les Ouvriers donnassent
la figure Elliptique au tuyau extérieur
du Binocle, il n'en avoir
encore point fait faire, outre
<iuen l'année 16gi,dairs la 191.
page de ses Visions il dit, n'ayant
jamais paru aucun de ses Binocles,
jusquesàl'impression du Livre de la
Visionparfaite de1677. Cela est si
vray ,que par sa Lettre du 2. Decembre
1676. écrite au St Guerreau
Me Lunetier, aux trois Croissans,
sur le Quay de l'Horloge,
il parle en ces termes. Lundy Sa
Majefié me commanda de luyfaire un
Binocle. Je meserois trouvéenpeine
pourfatùfaire au commandement de
Sa Majesté, y ayant plu* de vingt
ans que jaydeflfié de travailler au
Verre; mais je me fuis soulagé ¡-e¡:.-
prit ausujetdecetravail ,surl'estime
quejefais du vostre ; ceHpourquoy
je vousprie de me faire la grace de
mefaire les verres pour les oculaires
que le Roy desire
,
qui sont un Oculaire
Binocle, &un autre pourdefsiner..
finer. Esperant cette grâce de vomy
je demeure avecaffectionsincere, Votre,&
c. Ilestdonc par luy-nlème
constant, qu'il n'a jamais fait de
Binocles, ny les Verres, ny les
Etuys; & néanmoins dans la 38.
ligne de la ici. page de ses Visions
de1681.il dithardiment, Ilnese
trouveaucunBinodleau !-rionde,avant
ceux que fay faits, depuis l'impressiondu
Livre de mes rifons de l'année
rÔ77,7.
Le R. P. de Reyra parloir plus
sincerement en 1645. Verey ces
termes dans la 339, page de son
OcuioeEnoch&Li,.oe%Praxitnfacilimam
& quidem non nesipropria
experientia trad~tturi. Benevolum
lectoremrogatum voiumua
, ne scilicet
nebts vitto vtrta* si quoedam
quasi quibusdam nodis
,
eb araves
quasdam eausa&conjîderationes,
nfyue ad suum umpw ligata
tradantur, neque etiam tempora cuncta
wdiffçrtnur pirmittunt, qffoa si
ingenium applicueris satis foeliceni
adipisceris.N'avoit-il pas juste
raison de ne s'expliquer fufîîfàm-,
ment qu'aux Sçavants
,
puis qyt:
^celuy qui 31. années après s'est
voulu attribuer l'honneur de l'invention
des Binocles
, a dit dans
la 9. page de la Préface 4efesVi,
sions de 168I. I'ayestéobligépeurce
sujet d'useren1677.deprécaution,ex-
/tiquantUconftruttionptfitive di
£oculaireBinocle> encore, dit-H,quejç
myfoisfujfifemwemexpliquépour
lafaire concevoirà des Personnes trèsintelligentes.
Revenons aux termes du P. de
eeyta, Fiétcmdisjigm^ eblwgs.
i(4 ut oculis, applicatus ambos oblonge
tegat, ex cujwarijicHsuperioris margineoenlisadmûvenda
, tantusarcut
excindatar,utfrmtew captas,infernè
verbsimiliter
, ex mediomarginis
particula excavetur, pro nasiéminentiâ
inmittandâ. Le P. Cherubin
quia par tout copié le P. de Reyta,
dit dans la nj. page, lefond de
la Boette immediate du tuyau exte-
rieur dtt Sinecle, doit avoiraumoins
U# demy pouletd'épaisseur
,
à cause
qu'il doitporter une entaille profondt
pour recevoir le nez, ,
ér estre me/me
entaillé doucement par le haut pour
placer Cémincncc dufront, afin qlliÚ
uempefebent lesyeux d'approcher des
Verresimmédiats ,pourvoir commodémentparle
Binocle. Itaut hoc modo,
oculi, dit le P. Reyta
; mais le P.
Cherubin a adroitement transl
porté la Virgule pour la mettre
a prés le Plot respect qui suit,
afin de rendre lesens inexplicable,
respectuconvexorumocularium,
fin que les deux Lunettes du Binocle
estant disposées à l'usage
d'une Personne, pour voir le mesme
objetimmobile, ou du moins
toujours dans unmesme éloignement
-) perpetuofirmum ifatum&
situmsuum retineant,quod omnino
fierinecesse erit;afin que les axes
visuels qui sontles axes des deux
radiations, qui dumesme point
principal de l'objet couvrent la
surface du Verreobjectifdes
deux Lunettes, tombantàplomb
sur les centres des surfaces de tous
les Verres,comme aussi surles
centres des prunelles du regardant,
par la pointe des pinceaux
'Opriilfs des leurs radiations renversées
par les loix de la refraction
, a prèsavoir penetré l'humeur
cristallin concouvrent êc
s'unissent pour la peinturedu mesme
point de l'objet sur le fond
de chaque Retine, & la peinture:
des autres points en des endroits
semblables,afin que l'objet estant
veu en unmesmeendroitpar les
deux yeux, il ne paroisse qu'un,
&non pas double,ce qui arrive
lors qu'il paroist en differens
lieux, estans peint en differens
endroitssur les Rennes
,
lors que
lesdeux axes visuelsayant suivy
les axes des deux Lunettes, ne
vont pas concourir sur un mesme
point-de l'objet, mais qu'ils croi.
fent & s'entrecoupent, au deà"
ou plus loin que l'objet.
Comme le P. Reyta écrivoit
peur les Sçavans
,
il n'avoir pas
cru devoir faire tout ce détail:
Car les Intcîligcns, comme a fort
bien reconnu le P. Cherubin en
l'année 1679. à la fin de la 397.
page du livre de sacontiguité des
corps, trouvant mauvais que
dans les pages 249. & 150. du
Journal des Sç;mns du 20. De
cembre 1677. j'eusse trop bien
& trop au long expliqué lelrenlo
ciel de la Gonstruction du Biilo*
cle, n'ontpa* besoin qu'on leur ex*
fliqa:
, que ces deux oculaires Lunettes
y sont ajttfkz, à la distance
des centres des ouvertures des deux
Jeflx) de celuy qui regarde par le Bi-
nocle,oupour lequel il est prépaye, ny
que ces deux axes concourent en u*.
seulpoint.
Suivons donc le P. Reyta. Mu-
niatur deinde tubiquilibet canélisdû
chacune des deux Lunettes ,sue
Ajjhrio, msupra in tubo wonoculojie*
ri debere dctlimUJ, qtiibmfiélu*
cefc cfi te hahen duo convcxa ebje-*
ÏÏiva, in eadempatina elaborata enu
ninotjnfdtmdqualitatis, longitudinis
de foyer solaire
,
accrassitiei &-
alix duooculariaprorsus æqtudiaJ Ilt-
Itie in iisdemfenteHù parata. Comme
le P. Reyta ne parle icy
,
suivant
le titre, que de son otahu
Afirepiciu Bwôcuim ,ilne met que
deux Verres convexes à chaque
Lunette de ce Binocle Astropique.
Queitain canalemdisponantur)
chaque Verre oculaire dans
le tuyau particulier desa Lunette,
utsapra
,
avoit-il déja dit, in
tnbû monoculo peri debere dotwim#s.
Vtocularium vitrorum centra,pupiUil:
ccîdi tuisemperdiametraliter. dire.
ctement &à plomb respiciant. Le
P. Cherubin parle de mesme en
la 54.pagedes Visions de 1677.
que les Verres immédiats estant centrakmentajufiez,
aux pupiles des
yeuxy quiestl'essenciel de la cenfiru*
ction parfaite du Binocle.
Hoc est, comme la distancedes
centresdesoculaires pour les objets,
est moindre que celle des
centres desPrunelles,qui est pour
lesobjets éloignez ordinairement
au plus de deux pouces &demy,
& leur diamettre de trois lignes,il
faut d'abord que,tantumocularium
centra ab invicemdilfcntqtsaîum una.
oculi tuipupilla ah alterarànotll est,
de deux pouces & demy an plus
pour les objets les plus éloignez,
& cela afin de donner ensuite
tres facilement la distance requise
descentrsedes Verres oculaires,
en écartant peu à peu les Lunettes
au plus de trois lignes, afin
que les cécres des oculaires soient
vis à vis des centres des prunelles,
par le moyen d'une petite rouë
qui en grainant dans les avances
des deux diafragmes entraînent
latéralement sur un mesme plan,
& contournent les Lunettes,
dont les extrémitez font passees
dans des anneaux de Cuivre ou
de Leton verticalement mobiles,
dans les quatre trous un peu hori-
[onr,denlent elliptiques de ces
diafragmes latéralement mobiles
, 6c dont les ouvertures répondent
aux quatre ouvertures
faites aux fonds du tuyau exterieur
du Binocle. Voyez le tout
dans laDigureII,car parce moyen
elles se contournent pour faire
concourir les axes visuels à un
mesme point de l'objet, ce que
j'ay pratiqué à Lyon en l'année
1654. me servant du Binocle du
P. de Reyta, dont chaqueLunette
estoit composée de quatre
Verresconnexes pour voir les objets
terrestres dansleur scituation
naturelle.
Il est necessaire de remarquer
icy qu'aux Binocles Microscopiques,
& aux Binocles Telescopiques
, que j'ay enseignéen 1665.
de faire servir de Miscrocope, en
allongeantfsffisamment les
tuyaux, suivant que le foyer ou
image aërienne de l'objet plus
proche se forme plus loin auderdere
du Verre objectif, dont j'en
ty donné en 1683. les regles ai*
long dans les pages121. & suivantes
du xxi. Tome du Mercure Extraordinaire
,
la distance des
centres des Verresoculaires, doit
estre fort sensiblement moindre
que la distance des centres des
prunelles, Iî démonstration en.
est facile. Voyez la Figure III.
car puis que les axes des deux radiations
du point~+principal de
l'objet, doivent en ligne droite
traversersanssouffrir aucune restraction
, tous les centres des
Verres & les centres des prunelles
, la distance des centres des
Verres oculairess c. D est moindre
que la distance des centres
des prunelles des deux yeux A. S.
bien que tout cela soit tres-evident
parla seule inspection; neanmoins
le P. Cherubin a écrit lecontraire
en termes tres formels
dans la 73.paee de ses Visions de
1677. L'on ajoutera premièrement
les centres des Verresimmediats,exactement
à la mesureàlaquelle l'on dllra
observé les centres despupiles desyeux,
tournant ou détournant la vis
de la conduite immédiate avec saclef,
jusques a ce que les points correspondent
perpendiculairement aux centres
des ouvertures des piunulcs des deux
Verres immédiats, quel'on aura marqué
sur leur bord inférieur
,
soient
exactement posez avec le compas a
cette distance l'un de l'autre, il dit la
mesmechose dans la 204 page
desesVisionsde1681 Voicyces
termes. l'ajuftay les Verres immediats
par le moyen de la vis de leur
onduite; enforte que la dfiance de
eurs centres convintparfaitement
weecelle de mes deux yeux puis
j'ajufiay la partie objective de ces
ieux oculaires, avec la vis de leur
onduitepropre, à la difiame que i'expérience
me fist con/faifire
, pour réunir
parfaitement les deux ejjues
d'un mejmeobjet, que je regardois
des deuxyeuxensemble
, par les deux
oculairesappuyez, sur la table de la
machine. Voila toute la niefme
pratique du P. de Reytahorfmis
que ce dernier Autheur die, que la
difiance des centres des Verres oculaires
,
doit efire égale à la di(lance des
centres des prunelles
, ce qu'il die
encore tres formellementdans la
205. Vojcy lestermes. Mes deux
oculaires efiant difPo/èz de la forte
potlr voir des objets éloignez,,j'en
voulusregarderd'autres objetsfucctfjîvement
jusques à ejtre notablement
tropproches, (j*je reconnuspeu apeu y~~f~<' quitte salut
premièrement allonger également les
tuyaux de mes deux oculaires ds.nsia
proportionrequise, pour voir de (haclin
separément ces objets proches> é*
flcolldtment approcher doucement les
verres immédiats) par le moyen de
la viz de leur conduite,pour égaler
4la difiance de leurs centre entre eux, celle des centres des ouvertures dç
mes yeux conjointement cDnt(}lIrtJe
sur cet objetproche,
- SuivonsleP.deReyta.am
qui'demditfantiam, des centres des
prunelles, benefeio circini &fpeculi
habere poteris
, avant que le Perg
Chérubin [efuit avisédefeprô^
ner l'Inventeur des Binocles il se
Faisoit que copier le P. Reyra.
C'est pourquoy dans la 104. page
desaDioptrique oculaire de1671.
il diroit, En cette manièrejemefuis
trouvé les centres do deuxouvertures
dç l'ZJuceaJJezjprécisément diftms de
2pouces 6' demy.SuivonsReyta.
vitra ver, duo ibjtctivafaulo
fmtfibi iciniira , frout objeefumlongitu,
aut propius difiabit 4 vi*
dentis loco
, qua magis (Nim remetum
fuerit
,
eo magis oportet )'111' dicta
objeffiva convexa ,
in tubo tffi ad
invicem deducla & remota j & quo
minus, tanto magis etiam neccffiefi
(a fibimutuoappropinqtiâre,Voyez
la Figure IV. Hoc autem, cet approçhement
des centres des verres
objectifs, aussi bien que des
verres oculaires des deux Lunetes
du Binocle, adommmobjccïi diJt&
ïtiam reôïius & cemmodinsset,
uiïkâtotulâdéniâtk, interutrumquc
vitrumtta artifîciose collocanda
, ut
detesipjiusftiperne,alteriU6 verà affirii
mobilts proram feu prominentiam
denlilfam inftrne, modo contrahan*,
modo dtnuo didltcant ; quo modo convexa,
passez &.suspendus au travers
des quatre anneaux verticalement
mobilesdans les ouvertures
des quatre diafragmes, difîis
assariis, aut auricbdco, aut atiafilidiorimuteriafabricandjsinflxA.
Fig.
V. & VI.facillimefirocttjufcumque
ebjecti distantÏA.ma^isab invicem di.
moveri, aut contrahipQterunt.Ainsi
Ijs verres de chaque Lunete se
contourneront en forte que les
deux axes visuels iront aboutirà
un mesme point de l'objet, qui
fera ensuite le centre du cercleou
baze du cone visuel.
La construction des conduites
des parties obje£hves"£c oculaires
desBinocles du P. Reyra estnaturelle
&très-facile; le Pere
Cherubin l'a renduë trèscomposée
en la déguisant pour s'en
attribuer l'Invention. Nous demontrerons
le Physique paralle-
Lisme des axes de deux Lunettes
du Binocle Astropique,commeaussi.-
duBinocle Telescopique, pour voir
les objets terrestres qui sont fort
éloignez. C'est pourquoy favertis
que pour ces deux Binocles il]
suffitd'enchasser les quatreverres.
du Binocle Astropique, comme
estoient dans celuy que le
P. K-ycadécric icy dansles quatre
planchettes de leur conduite.
Que si les LunettesduBinocle
pour voir les objets terreilt-es qui
sont fort éloignez, sont compofées
de quatre verres convexes,
comme estoient celles du Binocle
Telescopique du P. Reyta
,
qui
faisoit voir les objets terrestres
dans leur situation naturelle, il
Suffit que le tuyau qui porte le
verre oculaire, estant attaché à
la longue regle, FigureVII. patte
dans l'anneau verticalement mobile
, comme dans la Fig. VI.
Il n'est donc pas necessàire
d'enfermer les verres dans des
tuyaux,lesquels parleurassemblage
n'en forment qu'un seul tuyau
particulier, c'est dequoy j'avois
donnéavis dans les 498.& 499-
pages de mon Traité des grandes
Lunettes a quatre verres convexes,
imprimé à Lyon en l'année 1665;.
avec mon Livre de la Nature &
prêsage des Cametes, ce que j'ay
depuis encore explique dans les
pages 127. & 128. du XXI. Tome
du Mercure Extraordin. Quartier
de Janvier1683.
Mr de CaHim, ce sçavant 8G
infatigableAstronome, a déja.
reconnu la route des cinq Satellites
de Saturne, sans employer
depuis quelques mois les tuyaux
des Lunettes, s'estant servy du
verre ob*elllif de 76 pieds de
Foyer solaire
,
travaillé par Mr
Borelly de l'Academie Royale
des Sciences, & du depuis, du
Verre de 136 pieds, travaillé par
Mr Campani Romain. II arreste
fixement le verreobjectifsur l'ou
Verture ronde d'une Lame de
cuivre. La piece qui porte cette
lame, est meuë par le mouvement
d'une Horloge à ressort,
comme l'aiguille de la Montre,
sur le plan de l'Equateur ou du
Parallele, en forte que la surface
du verre objectifregarde toujours
à plomb le Planete, que l'on fuit
& que l'on voit, se tenant à
travers le verre oculaire mis dans
un tuyau de cuivre d'environ
quatre pouces de longueur, à
la distance d'environ le Foyer
solaire du verreobjectif.
Toute la Machine qui fait contourner
le verre objectif, n'a
qu'un peu plus d'un pied de hauteur.
Lors que la Tour de Bois
deMarly, quiservoit pour l'é-
Jevarion des Eaux de la Seine
pour Versailles, fera a pportée à
l'Observatoire Royal, tous les
Sçavans feront ravis de contempler
les Astres, sans l'embarras
des tuyaux si difficiles pour les
très-longues Lunettes.
On trouvera encore à Lyon à SJosephMaison Professe des
RR. PP.Jésuîtes, deux fortlongs
& larges tuyaux prismes rettangulaires,
chacun formé de quatre
planches, que je fis faire en
1654 pourexaminervecleR.P.
François de S. Rigaud, l'un des
plus grands Théologiens & Mathématiciens
du siécle, si mes Binocles
seroient aussi bons que
ceux du P. Reyta. 1 Au lieu de monter les quatre
verres de chaque Lunette dans
un tuyau particulier, je fis faire
plusieurs réglés d'un pied & demy
de longueur. J'en formois deux
longues régles, queje rendois fort
longues & fermes par le moyen
d'une nouvelle espece de char,
niere. Voyez-en Ja construction
dans la figureVII. & dans la FigureFIII.
voyez lamonture solidement
ferme des verres. La mon
ture de chacun des objectifs doit
couler le long de la réglé, afin
d'être suivant l'éloignement de
l'objet, dans la deuë distancedu
tuyau qui porte les trois verres
oculaires toujours (stables à l'autre
extremité des régles.
Le Pere Reyta m'avoüa qu'il
s'en servoit de mesme avec deux
simpleslongues régles., pour s'épargner
les ports des tuyaux de
Lunettes, ou leur construction,
dans le lieu où il ne faisoit pas
long sèjour
y
& qu'ainsi par les
deux petites Roues dentées donc
il avoit parlé dans son Livre, qui
engrenoient dans les quatre avances
de montures objectives &
oculaires passéesdans lesanneaux
verticalement mobiles, il contournoit
toujours conjointement
les verres oculaires avec leurs objectifs
, pour faire concourir leurs
axes à un point de l'objet cerrestre..
Le tres R. P. Chérubin, qui
n'ayant peu achever ses Etudes
de Logique, se contenta du degré
de Baloche
, a dit en l'année
1671.danslapage208.desaDioptrique
oculaire, J9uefins lesob--
jets de lit Terre sont proches
,
il eil
necejjînire d'approcherLATERALEMENT
les Ferres objectifs a proportion
pour les voir, Il a repeté son
LATERALEMENT dans la 81. page
de ses Visions de l'année 1677. ÔC
dans la derniere ligne dela 206
page deses Visions de 1681. dit,
En approchant ou en éloignant LATERALEMENT
les Verres l'un de
l'autre. C'est donc contre la bonne
Logique qu'ilaccuse &- blâme le
P. de Reyta de ne donner qu'un
mouvement, lateral aux Verres
oculairede sonBinocle AJlrpitJtI,
puis que le P. de Reyta, n'a jamais
employé le terme lateraliter.
Le P. de Reyta en 1645. dans
la 339. page de son LivreBinoculus
Astropicus, avoitprié ses Lecteurs
de ne trouver pas mauvais, Siquoedam
arcana ob gravionscausas, certafqueconfîd-
crationesatcjuer<Jpcttus,
adsuum tempm ligatatradantur Et ilajoûtoit immédiatement, .23/d
si
fiingcniumapplicuerisJatis foelictm
adipifcerû. C'est pourquoy il ne
donne pas les figures de toutes
les parues de ses Binocles, pas
mesme des deux Lunettes. Le
P. Chérubin n'a pas dû se plaindre
si..l P. Rheita,qui n'écrivoic
que pour les Sçavans, luy a esté
inintelligible par le manque de
figures & d'explication, puisque
luy- mesme qui s'est transformé
en Apollon dansles Culs de Lampe
des pages 75. 131. & 168. de
ses Visions de 1677. avec l'Anagramme
de son nom CHERUBINUS
AURELIANENSIS.
UNA IN VERIS HABERIS
LUCENSJe suis le seul veritable
Sçavant, pour démontrer qu'il
estoit d'un rang pardessus les autres
hommes, autant relevé que
son nom CHERUBIN. C'éfl:
pourquoy dans la Table des Matièresde
ses Visions de1681. en
l'article penultiéme de la lettre
N. il asseure que le Nom exprime
souvent la Realité de la
chose. Enfincomme ila jugédes
autres par sa manière d'agir,ayant
usurpé l'Invention des Binocles de
chorez& de Rheita,& l'Invention
de mon Telegraphe, forcé par
la verité, a reconnu dans la 99.
page, le peu de seureté que l'on a,
auprès de luy, de produire des chesesnouvelles.
M'ayant, ajoute-t-il,
obligé à prévenir la diligence de
ceux qui ont, comme luy
,
iljJèz
d'adresse pour intercepter les InveNtions
d'autruy; r"yejlécontraint,
dit-il, pour cesujet d'user par précaution
de quelque reserve dans la
Bioptriquede iéyi. il en devoit du
moins avertir son lecteur, comme
fars, ajouté-t-il, quej'ay donné, à
ce qu'il dit^l'intention,pour deffi.
iMmeerrddrel«liiinn-aavveecc.Ol'Occaltaidreàirt.Dioptriqui,
n'enayant representiéU Machiné
dans les Tables 28 & 2p que fermée
, sans l'ocuitire. En voicy
la veritable raison
,
il ne pouvoir ladonner Autrement, puisqu'il
n'avoiet pour lors pu apprendre
demoy la maniere d'ajuster au
foyer du verre objectif de la lunete,
la pointe de l'Index derpon,
Telesgraphe, qu'ayant vouludéguiferiladonné
fauxen 1677. Et
nel'ayant sceu corriger es années
1678. &dansfesVisionsparsaites.
l'a rendutrès- composé,&
avec: cela faux, ou inutile. Ce que ja"y démontrédans la 333 page du
22Tome du Mercure Extraordinaire,
voyez-en les Figures & les
Démontrations dans les deux
Planchesdumesme Mercure.
Tous les Savans ont toujours
veu & reconnu que les Binocles
du P. Reyta pour lesobjets de la
terre, elloienrcompofezdedeux
l'unettes chacune dans sontuyau
particulier. Ilsuffit de rapporter
les termes suivans d'une Lettre du
R. P. Balthasar conrard Jesuite,
écrite de Glacid7. Ianuar. anni
.rlftfl. Dedistantiis objectorumme*
rtendis ,
sinedubio Rhelia Capucines
id njôlmt tentareper TVBVM.
DVPLICATVM.Voco eum, per
quem uterque 4culm bomiais simul
simeltranspicere patee,LeR.P.
Gaspar Scbott,apubliccetteLettre
dans la,857 page de [on'TE
CHNICA CVRIOSA,impriméen
1664.Ilestdoncconfiantque les
Binocles pour les objets terrestres,
tantdechorez, que de Rheita,»
-dloient composez de deux lunettes,
& que le Pere Rheita s'en servoit
pour mesurer la distance des
objets de la terre, lorsque leur
distance estoit simediocre,qu'il
pouvoir remarquer la différente
distance d'entre, les centres des.
verres objectis,&c. ainsilil faisoit
en 1645. ses binoclesMicrofio-*
piql/es, de mesme que Chorez; en,
162y
Poursuivonsavec les termes du
P. de Reyta, Et forte ctiam boc modeûbjefforum
ab oculo, fortpeuéloi-.
gnez,dstantiænon ineptedimetirentur,
par les differens angles.
que les deux axes visuelsferoient
par leur concours au principal
point de l'objet, qu'on poutroit
reconnoistre par la différentedistance
d'entre les centres des ver-"
res objectifs, à la distance d'entre
liesmcentmres deés dverriesaoctuslai.res':
b:aq'fte oportet in hanc Binoettlttm
ifibam ita convexa 'Cftltlt!lrJr;car il
parle icy suivant Ton ticre, Oculm
Ajîropkm BitiôCHlu&iJt*ve etinm duv
cvncava
,
tr dao conîtèxa ,modo or.
dinario, dans les deuxtuyaux par..
ticuliers
, pro tcYYcflribîu objettU
confpiciendis difponcrc: ita ut uterque
tonusvïfortm ptr islavitra,
éibàbjcëto utïinque.Ah ccnlo immit-- tthd extra Hubum, in unum dm.
piumcmum,&fcfnmen lumimftim
cùltigatnr '(j-Jit cunffa objictipnn-
&asabocùlûi nôn cfoplitawf'ftdmita
confpiciantur, haudaliter acfcrfpiciliis
ordinarilsifierisolet.
Le P. Chérubin, qui n'a jamaisbien
rencontré, que lorsqu'ilne
s'est pas écarté du sens du Pere
Reyra, a parléjusteen 1681. dans
la 104. pagede les Visions, parlestermes
luivans:l'ajustay les centres
des verres objectifs, é" les centres
des verres oculaires, à la distance
que l'expérience mesit emmiftre•
pour réunirparfaitement ces deux
especesd'unmesme objet éloigné
, ,
que je regardois cles deux yeux en-
Jcmble
, par les deux oculaires appuyez,
sur la Table de la machine,
dr qu'ils ne me lesissent voir
, que
par une seule ouverture, non croisée
l'unesur l'autre, maisparfaitement
ronde~&unforme.Voilà-t-il pas
la pure verion du dire du Pere ;
Reyta
,
& ce que Chorés avoir
publié dans son Ecrit en \6ij.
Il a encore, suivant le P. Reyta,
bien rencontré en 1677. dans la
74. page de ses Visions
, en avoüancque
cette épreuve estlaplus
certaine demonstration pesitive que
l'oculaireBinocle ejt monté dansJA
derniere perfetction, toutes les autres
n'estant que des consequences de celle-
cy.
Le P. Chérubin 31 ans après le
P. Reyta
,
s'cil voulu attribuer
l'invention des Binocles; c'est
pourquoy il a,sans sceru pule, dans
ce qu'il rapporte du Livre du P.
Reyta, dans la48. page de sa Vision
parfaite de 1677. il ena, dis.
je,religieusement tronqué les termes
suivans, Tali profecto tubo Binoculo
ànohis conficto,disoit le P.
Reyta en 1645 objecta duplo, Ii-.
plo,imocjuadruplo majora lucidiora
aîqnc clariora compeximus , quam
per tubum monoculum & certe nijî
ipsimet expertifniJftmM(jH& seribimtu,
utiqite seribere puderet qUit ad
praxim redacta non subsisterent.
C'est parler en veritable homme
d'honneur 6cen bon Religieux.
Enfin, tous les Curieux & tous
les Sçavans de l'Europe, ne reconnoissent
pour l'Inventeur des
Binocles que banïel chorez, en
France, dés l'année 1625.&le R.
P. de R,)'ta en Allemagne, depuis
l'année1645. à cause qu'il composa
les lunettes de ses Binocles
terrestres, de quatre verres convexes,
& celles de ses Binocles
A tropiques de deux verres conllcxes,
telles qu'il les a cy-dessus
décrit. Nous démontrerons que
les Biîwcles Atropiques ont les axes
des verres oculaires avec leurs objeébfs,
toujours Phisiquement
paralleles, à cause du grand éloignementdesobjets
celestes, puis
mesme que les axes des deux lunettes
de trois pieds de longueur du
Binocle du très R. P. Chérubin,
telqu'il la décrit enl'année 1678.
dans la 66. page de Ces parfaires
VisionsLarinifées avec augmentation
, par les termes suivans.
Tetum Binoculinofiri extiriorctn
'rUb,!rtJ triumdumUXât Pedum,quot
Jcilicet Binoculi hltjus îtibia ejJè ve.
hit, qui ufm commodioris
,
&nihilêminusadterrejlria
jingularis effu
Ûxsfunt. Porr',ajoûte-t-il,Binoculum
hune tres tantum pedes len.
gum; ctÙfm diftinftum, adfcx Lcocarum,
lieuës communes de France,
intervallam,objectum preberè,cu
tiofm quihbcî artista poierit txptri
ri. Les deux axes, dis-je, de ce
Binocle, forment un angle tresinsensible,
puisqu'il n'est au plus
que la 6884 partie d'un degre,&
quela distance d'entre les centres
des verresobjectifs des lunettes de
ce Binocle Figure XI.n'estpasla
913. partie d'une ligne moindre
dqeuse ladistance d'entre les centres
verres oculaires immediats.
AucuneMachine ne peut donner
cettepetite difference, quiestinfiniment
moindre pour les objets
terrestres tres éloignez
,
& en..
cores infiniment moindre pour la
Lune&les autres Planettes. C'est
pourquoy je soûtiens que pour
IcsBill"Iej Astropiques, il sufIst.
d'enchasser fixement les quatre
verres, deux objectifs & deux
oculaires convexes dans les quatre
P lanchettesseulement mobiles
lateralement. Voyez les Figures
I. & II. car lorsqu'il estnecessaire,
la nature supplée facilement
àces pré visions, en y conformant
lesveux,
CO MIERS.
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