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1
p. 2289-2293
RECEPTION du Marquis de COURBONS, en la survivance de la Charge du Marquis de GAUBERT son Pere, premier Préstdent au Parlement de Navarre.
Début :
Les Provisions de M. de Courbons ayant été portées à l'Audience, le Syndic des Avocats [...]
Mots clefs :
Marquis de Courbons, Parlement de Navarre, Syndic des avocats, Cour, Arrêt, Président
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texteReconnaissance textuelle : RECEPTION du Marquis de COURBONS, en la survivance de la Charge du Marquis de GAUBERT son Pere, premier Préstdent au Parlement de Navarre.
RECEPTION du Marquis de COUR
BONS, en la survivance de la Charge
du Marquis de GAUBERT son Pere , premierPrésident au Parlement de Navarre.
Es Provisions de M. de Courbons ayant été
portées à l'Audience , le Syndic des Avocats
a fait un Discours , après lequel il a conclu à ce
qu'il plut à la Cour d'ordonner la Lecture et Pu- blication desdites Provisions. Messieurs les Gens
du Roy se sont levez , et M. de Mesplez , Avo- cat General dudit Seigneur Roy , portant la pa
role, ont dit:
MESSIEURS ,
Dans l'obligation où nous sommes de concourir de
notre Ministere à l'enregistrement dee Provisions I dons
2290 MERCURE DE FRANCE
dont vous venez d'entendre la Lecture ›; c'est une
grande satisfaction pour nous d'avoir tout lieu de
croire que notre voix serafavorablement écoutée.
Organes des volonsex du Roy auprès de vous ,
mous sommes toujours assurez de trouver dans vos
coeurs des dispositions à la plus parfaite soumission
mais nous parlons avec bienplus de confiance , lorsque nous sommes persuadez que l'Arrêt que nous
devons vous demander , n'aurapas le seul meritede
l'obeissance.
Nous nous rappellons la joye que vous temoignétes lors de la publication des Provisions de M. de
Gaubert, est un heureux prejugé pour celles que
M.de Courbons vient d'obtenir Naissance, services,
méritepersonnel,tout parloit enfaveur du Pere ; ces
mêmes avantages vous parlent en faveur du Fils."
Si M. de Courbons vous étoit moins connu › 078
pourroit vous prevenir en sa faveur par le recit des vertus de sses Peres , soit que le merite se transmette Avec le sang, soit que l'éducation ordinaire aux
personnes distinguées , fasse éclore en elles de plus
grandes qualitez , vons presumeriez avantageusement d'un Homme de sa naissance ; mais il n'a
pas besoin de se parer à vos yeux de l'éclat de ses
Ancêtres , il s'est fait connoître dans le peu de
tems qu'il a été parmi vous par des endroits moins
équivoques et plus essentiels. La naissance , il est
vrai , est ungrand relief dans les personnes en pla
ce; elle previent le public , elle augmente le " respect et la soumission : mais c'est le sçavoir , la droisure , la bonté qui fait le fondement de la confiance des Peuples.
Il paroit que M. de Courbons, est né avec un
esprit droit et facile , et il l'a cultivé par les con- noissances qu'exige un Emploi où l'on est des
tine discuter avec autant de solidité que d'élo-1
quence
OCTOBRE 1732 229N
$
quence le droit public et particulier : la Renommée,
ce temoignage qui n'est jamais suspect , n'a cessé
de nous dire combien il a brillé dans cette premiere
Charge ; ses lumieres , son equité , son habileté
à manier la parole , lui firent toûjours prevenir
les decisions d'une Compagnie caracterisée par la
sagesse de ses Arrêts ; sa douceur , sa bonté , son
accès aisé pour les Parties , sa patience à les enten
dre , lui attirerent l'estime et la veneration de ses
concitoyens.
Du Parquet de Provence , où il a , pour ainsi
·dire , été élevé , il a passé dans ce Parlement ,
il a bien soûtenu la reputation qui l'avoit devan
cé. Vous avez souvent vú avec surprise que ses
judicieuses reflexions enlevoient vos suffrages dans
les affaires mêmes qui devoient être nouvelles pour
lui , soit par rapport à nos Loix municipales , soit
par rapport à notre Jurisprudence ; ensorte que plùsieurs d'entre vous, penetrez de son merite, lui defevoient déja par estime la Place à laquelle le Roi a
trouvéjustě de Pélever.
Sil lui manquoit encore quelque perfection pour
remplir un Ministere aussi étendu qu'il est imporsant, l'experience suppleroit bientôt à ce que l'âge
ne lui auroit pas permis d'acquerir , et les exem-
"ples domestiques sont un secours qu'il aura ( à
ce que nous esperons ) long-tems encore devant les
yeux.
Oùpourroit- ilpuiser avec plus d'abondance , des
sentimens de zele pour la Religion , pour le Roi ,
et pour le Bien Public , et pour tout dire , un plus
grand attachement à tous les devoirs d'un Premier
Magistrat Quipourroit mieux que ce digne Pere
Ini apprendre à soutenir tout à la fois l'honneur
de sa Place, la dignité et les droits de la Com
Spagnier
મૈં મું Assidu
2292 MERCURE DE FRANCE
$
tent?
Assidu et infatigable au travail , il ne se con
pas de dispenser ici une justice rigoureuse
il a établi dans sa maison une espece de Tribunal
domestique , où il se plaît encore plus à terminer les dissentions , et surtout celles qui peuvent aigrir
les esprits et perpetuer les haines ; d'ailleurs bienfaisant par inclination , on le trouve toujours disposé
à s'employer pour ceux qui ont recours à lui ; il n'épargne ni ses soins pour faire plaisir , ni son credit pour procurer des graces.
A ces traits , MESSIEURS , vous reconnoissez votre illustre Chef; à ces mêmes traits vous
reconnoîtrez sans doute le digne successeur que le Roi lui a donné. Dans cette confiance , nous nou
bâtons de vous demander de mettre le dernier sceau
la grace que Sa Majesté leur a accordée.
Nous requerons ordonner , que sur le repli des Lettres Patentes dont lecture vient d'être faite , il
sera écrit qu'elles ont été luës , publiées et registrées,
pour être executées selon lenr forme et teneur ,
pour jouir l'Impetrant de leur profit et utilité,
SURQUOI la Cour a rendu un Arrêt qui ordonne la lecture et publication desdites Provisions , qui a été faite à l'instant.
Le 31. Août 1732. la Ville de Pau avertie de
l'arrivée de M. de Courbons , députa vers ce
Magistrat deux Jurats et deux Notables. Ils parzirent avec la Bourgeoisie , et allerent attendre
M. de Courbons à l'extremité du Territoire de
Tau. Lors que M. de Courbons y fut arrivé , les
Jurats et Notables mirent pied à terre ; et M. de Courbons descendit de son carrosse avec Mrs
d'Esquille, Président à Mortier , de Carrere, d'Abbadie et de Labarthe, Conseillers en la Cour , qui
lui étoient allez au- devant. L'ancien des Jurats ,
CA
OCTOBR E. 1732. 2295
en livrée Royale , harangua M. de Courbons
et la harangue finie M. de Courbons remonta
dans son carrosse ; et les Jurats et Notables à
cheval, à la tête de la Bourgeoisie , précedez par
les Trompettes de la Ville , marchant sur deux
colonnes , l'épée nuë à la main , accompagnerent M. de Courbons jusqu'à son Hôtel.
Un moment après son arrivée il reçut les complimens des six Jurats, en livrée Royale , accompagnez des Officiers et du Corps de Ville , de
l'Université , de l'Ordre des Avocats , et de tous
les Corps de la Ville.
BONS, en la survivance de la Charge
du Marquis de GAUBERT son Pere , premierPrésident au Parlement de Navarre.
Es Provisions de M. de Courbons ayant été
portées à l'Audience , le Syndic des Avocats
a fait un Discours , après lequel il a conclu à ce
qu'il plut à la Cour d'ordonner la Lecture et Pu- blication desdites Provisions. Messieurs les Gens
du Roy se sont levez , et M. de Mesplez , Avo- cat General dudit Seigneur Roy , portant la pa
role, ont dit:
MESSIEURS ,
Dans l'obligation où nous sommes de concourir de
notre Ministere à l'enregistrement dee Provisions I dons
2290 MERCURE DE FRANCE
dont vous venez d'entendre la Lecture ›; c'est une
grande satisfaction pour nous d'avoir tout lieu de
croire que notre voix serafavorablement écoutée.
Organes des volonsex du Roy auprès de vous ,
mous sommes toujours assurez de trouver dans vos
coeurs des dispositions à la plus parfaite soumission
mais nous parlons avec bienplus de confiance , lorsque nous sommes persuadez que l'Arrêt que nous
devons vous demander , n'aurapas le seul meritede
l'obeissance.
Nous nous rappellons la joye que vous temoignétes lors de la publication des Provisions de M. de
Gaubert, est un heureux prejugé pour celles que
M.de Courbons vient d'obtenir Naissance, services,
méritepersonnel,tout parloit enfaveur du Pere ; ces
mêmes avantages vous parlent en faveur du Fils."
Si M. de Courbons vous étoit moins connu › 078
pourroit vous prevenir en sa faveur par le recit des vertus de sses Peres , soit que le merite se transmette Avec le sang, soit que l'éducation ordinaire aux
personnes distinguées , fasse éclore en elles de plus
grandes qualitez , vons presumeriez avantageusement d'un Homme de sa naissance ; mais il n'a
pas besoin de se parer à vos yeux de l'éclat de ses
Ancêtres , il s'est fait connoître dans le peu de
tems qu'il a été parmi vous par des endroits moins
équivoques et plus essentiels. La naissance , il est
vrai , est ungrand relief dans les personnes en pla
ce; elle previent le public , elle augmente le " respect et la soumission : mais c'est le sçavoir , la droisure , la bonté qui fait le fondement de la confiance des Peuples.
Il paroit que M. de Courbons, est né avec un
esprit droit et facile , et il l'a cultivé par les con- noissances qu'exige un Emploi où l'on est des
tine discuter avec autant de solidité que d'élo-1
quence
OCTOBRE 1732 229N
$
quence le droit public et particulier : la Renommée,
ce temoignage qui n'est jamais suspect , n'a cessé
de nous dire combien il a brillé dans cette premiere
Charge ; ses lumieres , son equité , son habileté
à manier la parole , lui firent toûjours prevenir
les decisions d'une Compagnie caracterisée par la
sagesse de ses Arrêts ; sa douceur , sa bonté , son
accès aisé pour les Parties , sa patience à les enten
dre , lui attirerent l'estime et la veneration de ses
concitoyens.
Du Parquet de Provence , où il a , pour ainsi
·dire , été élevé , il a passé dans ce Parlement ,
il a bien soûtenu la reputation qui l'avoit devan
cé. Vous avez souvent vú avec surprise que ses
judicieuses reflexions enlevoient vos suffrages dans
les affaires mêmes qui devoient être nouvelles pour
lui , soit par rapport à nos Loix municipales , soit
par rapport à notre Jurisprudence ; ensorte que plùsieurs d'entre vous, penetrez de son merite, lui defevoient déja par estime la Place à laquelle le Roi a
trouvéjustě de Pélever.
Sil lui manquoit encore quelque perfection pour
remplir un Ministere aussi étendu qu'il est imporsant, l'experience suppleroit bientôt à ce que l'âge
ne lui auroit pas permis d'acquerir , et les exem-
"ples domestiques sont un secours qu'il aura ( à
ce que nous esperons ) long-tems encore devant les
yeux.
Oùpourroit- ilpuiser avec plus d'abondance , des
sentimens de zele pour la Religion , pour le Roi ,
et pour le Bien Public , et pour tout dire , un plus
grand attachement à tous les devoirs d'un Premier
Magistrat Quipourroit mieux que ce digne Pere
Ini apprendre à soutenir tout à la fois l'honneur
de sa Place, la dignité et les droits de la Com
Spagnier
મૈં મું Assidu
2292 MERCURE DE FRANCE
$
tent?
Assidu et infatigable au travail , il ne se con
pas de dispenser ici une justice rigoureuse
il a établi dans sa maison une espece de Tribunal
domestique , où il se plaît encore plus à terminer les dissentions , et surtout celles qui peuvent aigrir
les esprits et perpetuer les haines ; d'ailleurs bienfaisant par inclination , on le trouve toujours disposé
à s'employer pour ceux qui ont recours à lui ; il n'épargne ni ses soins pour faire plaisir , ni son credit pour procurer des graces.
A ces traits , MESSIEURS , vous reconnoissez votre illustre Chef; à ces mêmes traits vous
reconnoîtrez sans doute le digne successeur que le Roi lui a donné. Dans cette confiance , nous nou
bâtons de vous demander de mettre le dernier sceau
la grace que Sa Majesté leur a accordée.
Nous requerons ordonner , que sur le repli des Lettres Patentes dont lecture vient d'être faite , il
sera écrit qu'elles ont été luës , publiées et registrées,
pour être executées selon lenr forme et teneur ,
pour jouir l'Impetrant de leur profit et utilité,
SURQUOI la Cour a rendu un Arrêt qui ordonne la lecture et publication desdites Provisions , qui a été faite à l'instant.
Le 31. Août 1732. la Ville de Pau avertie de
l'arrivée de M. de Courbons , députa vers ce
Magistrat deux Jurats et deux Notables. Ils parzirent avec la Bourgeoisie , et allerent attendre
M. de Courbons à l'extremité du Territoire de
Tau. Lors que M. de Courbons y fut arrivé , les
Jurats et Notables mirent pied à terre ; et M. de Courbons descendit de son carrosse avec Mrs
d'Esquille, Président à Mortier , de Carrere, d'Abbadie et de Labarthe, Conseillers en la Cour , qui
lui étoient allez au- devant. L'ancien des Jurats ,
CA
OCTOBR E. 1732. 2295
en livrée Royale , harangua M. de Courbons
et la harangue finie M. de Courbons remonta
dans son carrosse ; et les Jurats et Notables à
cheval, à la tête de la Bourgeoisie , précedez par
les Trompettes de la Ville , marchant sur deux
colonnes , l'épée nuë à la main , accompagnerent M. de Courbons jusqu'à son Hôtel.
Un moment après son arrivée il reçut les complimens des six Jurats, en livrée Royale , accompagnez des Officiers et du Corps de Ville , de
l'Université , de l'Ordre des Avocats , et de tous
les Corps de la Ville.
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Résumé : RECEPTION du Marquis de COURBONS, en la survivance de la Charge du Marquis de GAUBERT son Pere, premier Préstdent au Parlement de Navarre.
Le texte décrit la réception du Marquis de Cour en tant que successeur de son père, le Marquis de Gaubert, au poste de premier Président au Parlement de Navarre. Lors de l'audience, le syndic des avocats a prononcé un discours et a demandé la lecture et la publication des provisions de M. de Courbons. M. de Mesplez, avocat général, a ensuite exprimé la satisfaction du roi et la confiance en la soumission de la cour. Il a souligné les mérites de M. de Courbons, tant personnels que ceux hérités de son père, en mettant en avant ses qualités de savoir, de droiture et de bonté. M. de Courbons a été loué pour son esprit droit, ses connaissances juridiques, son éloquence et son équité, ainsi que pour sa douceur et sa patience. Son passage au Parlement de Provence a été marqué par des réflexions judicieuses et un respect unanime. La cour a rendu un arrêt ordonnant la lecture et la publication des provisions, confirmant ainsi la nomination de M. de Courbons. Le 31 août 1732, la ville de Pau a accueilli M. de Courbons avec une délégation officielle et une escorte jusqu'à son hôtel, où il a reçu les compliments des différents corps de la ville.
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