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p. 495-504
RÉPONSE à une Lettre écrite de Toulouze, inserée dans le Mercure du mois d'Aoust 1731. page 1922. au sujet de la Philosophie Hermetique.
Début :
L'On ne répondra qu'à deux articles de la [...]
Mots clefs :
Mercure philosophique, Agent, Soleil, Science, Métaux, Corps sec, Or
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texteReconnaissance textuelle : RÉPONSE à une Lettre écrite de Toulouze, inserée dans le Mercure du mois d'Aoust 1731. page 1922. au sujet de la Philosophie Hermetique.
RE'PONSE à une Lettre écrite de Toulouze, inserée dans le Mercure du mois
d'Aoust 1731. page 1922. au sujet de la
Philosophie Hermetique.
L'altre Anonime de Toulouse.
'Onne répondra qu'à deux articles de
Premierement ; que son Mercure ou Vif
argent commun et Venal , quelque épu
ré qu'il soit , n'est point le premier Mer--
cure actif des Philosophes , ni leur semence, et qu'il ne peut en cet état pro-.
duire par lui-même l'Or phisique , comme il l'assure ; et cela , parce qu'il n'en´
contient point, et que nulle chose ne peutdonner ce qu'elle n'a pas. Le Mercure devenu vierge et mondifie , ne se peut précipi
ter enforme de terre par aucun feu, dit Helmont, à cause de sa trop grande simplicité,
pourlaquelle on le compare à l'Element de
l'eau. Il auroit dû voir dans le roʻchap.
de Philalette , de son Entrée ouverte, qu'il
faut introduire dans le Mercure un feu sulfureux , actif, capable de pourir l'or ; et que·
parcette préparation le Mercure est herma
frodite , àcause de ce soufre , qui renferme
en même-temps en lui un principe qui est tout
496 MERCURE DE FRANCE
tout ensemble actifet passif, moyennant lequel il se coagule soi- même , étant aidé senlement d'une chaleur convenable ; c'est
pourquoi dans le chap. suivant, il dit ,
que la vie du Mercure est dans le seul soufre Metallique, caché dans la Maison d'Aries. Et dans cet autre Passage du même
Auteur , dans son Commentaire sur la
Lettre de Riplée , au Roy Edouard , où
il dit : Sachez que le Mercure a en lui un
soufre qui n'est pas actif; notre Art consiste
àmultiplier en lui un soufre vifet actif, lequel vient des reins de notre corps hermafrodite , dont le pere est un Métal , et la
mere un Mineral. Voilà qui est bien
clair ? Si l'Anonime connoissoit la composition de ce corps , qui est le premier
Rebis , et son usage ; il n'auroit pas assûré
que l'Artiste ne crez rien de nouveau, car
la premiere opération est de composer le
Chaos , le Rebis ou Corps hermafrodite ,
pour nétoyer le Mercure , et lui ajouter
par la même opération , ce qui lui manque. Rebis, dit Bernard Trévisan à Thomas de Boulogne , est la premiere chose en
cet œuvre , c'est pourquoi Phil. dans le
Commentaire cité, dit- il , n'y a qu'une seu
le liqueur convenable à notre ture , laquelle
n'est tirée d'aucune chose , que la nature ay?
formé , mais d'une substance composée par
Part
MARS. 17321 1 497
l'art du Philosophe. Notre Art donc , ajoute-t- il , est de joindre deux principes , ( un
dans lequel le soufre , et l'autre dans lequel le
sel de nature abonde ) , qui pourtant ne sont
pas parfaits , ni toutefois imparfaits entierement, etpar consequent peuvent, par notre
Art , être changez on exaltez , ( ce que ne
peut être et qui sera entierement parfait ) et
puis par le Mercure commun , extraire du
composé , non le poids , mais la vertu fermentative , qui engendre dans le Mercure
commun une race plus noble qu'elle même, qui
est notre vraie hermafrodite. Or cette hermafrodite icy est un corps fluide , sous
forme de Vif-argent ; mais le premier
qui a animé ce second , est un corps sec:
et pulverisable ; c'est l'enfant hermafro
dite dont Phil. décrit la composition dans
son 7 ch. de l'Entrée ouverte , lequel est
seul capable de nettoyer le vif- argent de
sa lépre , et en même temps de l'impreigner du soufre spirituel embrional et
potentiel de l'or physique , contenu dans
le premier Rebis ou Chaos. Cela est conforme à la pratique de B. Trévisan et à
celle d'Espagner , qui d'un commun accord ne se sont pas contentez de rendre
le Mercure homogéne , mais ils ont cru
qu'il falloit , par la même opération , lui
ajouter ce qui lui manque, qui est le soufre
498 MERCURE DE FRANCE
ด
fre spirituel Metallique , et comme ap
puyé d'un double soûtien Métallique , ils eussent un Mercure double et animé
qu'ils n'ont pas cru seulement être l'unique clefnécessaire pour ouvrir le Palais
du Roy; mais ils l'ont persuadé aux au-~
tres avec autant de force que de science , non seulement n'ayant point admis
le Mercure simple , mais l'ayant totalement rejetté. Le premier se déclare ou
vertement dans l'Epître à T. de B. à las
pénultiéme page , et le 2ª , dans les §. 47--
et 54.
Voilà assez d'autoritez pour prouver
àl'Auteur anonime que son Mercure n'a
point les qualitez de celui des Phylosophes , que Phil. nomme dans le 1. ch. de
son Entrée ouverte : Or bland crud semence femine, dans laquelle l'or jette la›
sienne.
,
Nous voilà arrivé au second article à ›
réfuter. L'Anonime prétend que son prétendu Mercure homogéne , mondifié de
sa lépre ou tache originelle , étant joint à
l'or , donnera la Médecine qui transmuëi
des Métaux imparfaits en or. Il permet
tra qu'on lui représente, que pour pareil→
le chose peut-être , il faudroit que son ' ,
simple Mercure fut capable de dissoudre radicalement l'or , ce qui ne peut être ” .
puisque
MARS. 1732. 499
puisque le veritable Mercure Phylosophi
que,quelque bien animé et travaillé qu'il
soit ,joint à l'or , attendroit , dit Philalette , sans être changé , la fin du monde.
L'Anonime auroit dû apprendre de Gebert
qu'ily a trois principes de Métaux ; l'Ar-.
gent- vif, le Soufre et son compar l'Arsenic}
ainsi donc ; il supprime de sa pratique
l'Arsenic, qui est le troisiéme principe ,
qu'il ne connoît pas apparemment , sans
lequel la dissolution de l'or est impossible, et c'est de ce troisiéme principe dont
les Phylosophes ne parlent qu'énigmati
quement, et non du Mercure animécomme le prétend l'anonime, duquel, au con- .
traire , ils parlent tres- clairement. Phil.
qui est un des Phylosophes modernes ,
qui a écrit le plus clairement , dit dans
son Vademecum : Notre Lune qui represente la femelle , est d'une race Saturnienne,
taquelle a contracté mariage avec un Dieu
Belliqueux ; elle est appellée Arsenic , parce
qu'elle teint l'or en blancheur , déchire ses
membres et le rend fluxible à la moindre chaleur, comme du Mercure , l'argent du vulgaire est masculin et agit comme mâle ; it
peut être employé au deffaut de l'or ; mais
cette Lune , qui est femelle , et qui est don→
née pourfemme au Soleil ( dans la production du Magistere ) n'estpas un corps , mais HIE
350172
oo MERCURE DE FRANCE
un pur chaos , et un esprit merveilleux ; et
quoiqu'il puisse passer pour un corps , il est
cependant vivant et vivifiant , c'est pourquoi cette Lune est chez les Phylosophes appellée substance moyenne; au regard du Mer
cure, elle peut être appellée Corps et au re- ;
gard de l'Oret de l'Argent, elle est un espritz
C'est notre Soufre crud et immaturé, et`unMercure vifet coagulé , quoique non fixe ; il est
l'unique et le plus grand secret de notre art
et tous les Enigmes que les Phylosophes ont
inventez , ne l'ont été qu'à dessein de le cacher. Voilà une ample description de l'Ar
senic des Philosophes , ou de leur Lune
femme du Soleil. Riplée dit : Trois subs- tances ne font que deux natures , terre et eaus
à quoi Phil. ajoute dans son Commentaire; l'Homme et la Femme sont deux corps ou
terre. Dans son Vademecum , parlant de
la proportion des poids , il dit : Soyez
attentif, prenez du corps parfait , blanc et
roage (lequel represente le mâle) une partie ;
de notre Arsenic ( qui tient lieu defemelle Y
deux ou trois parties , de l'eau de notre mer ,
quatre parties on plus.
Riplée , dans ses 12 portes , dit , que le
Mâle Rouge , la femme blanche , sont faits
un , mariez par l'esprit de vie. Item : Elle
est appellée Eau-de-Vie Metallique , parce
qu'elle donne vie et santé aux Métaux
moris ,
MARS. 1732. Sor
morts , et conjoint par mariage l'homme rouge , avec la femme blanche, c'est- à-dire avec
le Soleil et la Lune. Item , Mettez dans un
verre toutes ces matieres ( quoique trois en
nombre , toutefois c'est une seule chose) et les
laissez putrefier. Finissons cet article , par
cette question que fait Riplée : Qu'est- ce
que l'hommerouge ? qu'est- ce lafemme blanche? qu'est-ce que l'esprit de vie ?
Artephius désigne aussi trois matieres
Dans cette eau, dit-il , le corps qui est fait
de deux corps, du Soleil et de la Lune , s'enfle , se dilate , grossit. Item. Notre Vinaigre
susdit se mêle avecle Soleil et la Lune.Item.
L'Esprit est la vertu mineralle des deux
corps et de l'eau. Item. De ces trois ensemble unis,se fait notre Pierre, c'est- à- dire, du
Soleil , de la Lune et du Mercure.Finissons
par dire que le Bain , le Roy et la Reine
d'Artephius sont trois substances distinques l'une de l'autre , le Bain est le Mercure animé , le Roy est l'or ou l'argent
et la Reine est l'Arsenic ou la Lune des
Phylosophes , non pas l'argent vulgaire ,
qui est un mâle , comme l'enseigne le
Cosmopolite , ch. 10. lorsqu'il dit : Les
Ports du Corps'ouvrent dans notre eau, qui
ne mouille point les mains; le Corps est le
Soleil , qui donne sa semence , et c'est notre
Lune qui la reçoit , non l'argent vulgaire.
Flamel
02 MERCURE DE FRANCE
Flamel parle aussi de trois substances”,
forsqu'il dit : Ce sont ces deux Dragons sur
lesquels Fason versa le jus, préparé parMedée. Item , la dissolution de nos Corps proa
cede de ligucité pontique de notre Mercure.
Item , je t'ai fait peindre un Corps , une
Ame, et un Esprit , pour te montrer que le
Soleil , la Lune et Mercure sont résuscitez
en cette opération.
Bernard Trévisan dit à T.de Boulogne :
Si l'or se décuit dans l'argent vif, la cause
de sa dissolution est l'humidité de l'argent
vif, restrainte par la dancité d'une terre ho
mogéne , qui est de semblable nature : On
s'apperçoit aisément que ce sujet est un
Corps sec , different de l'Or et du Mereure , lequel est la troisiéme matière en
question , ( dont il est parlé dans le Trai
té du Sel, qu'on attribue au Cosmopolite,
en ces termes: Quand cette Pierre Satur
nienne aurd resserré l'Eau Mercurielle , qui
est le pur feu de l'or , enclos et emprisonné
dans leprofond d'un sel congelé. ) Item, dans
le Mercure sefait la conjonction des deux semences masculine et feminine. Phil. Entrée
ouverte , ch. 18. dit : Quelque procedé que
tu suives des deux, tu nepeuxrienfaire, sans
lefeu le plus approchant du Soleil et de la
Lune; je t'avertis que par ce feu - là , il net
faut entendre que notre Fourneau secret. C'est
de
MARS. 1732.
503
de ce feu dont il parle , ch. 20. lorsqu'il
dit: Des aussi-tôt que la Pierre aura senti
sonfeu , le Soufre et le Mercure se fondront
et seront fluents sur le feu.Or ce premierfeu
n'est pas le second, qui est l'exterieur ; en
un mot , ce feu est celui dont parle Pontanus , lequel dit , que faute de le connoître , iferra deux cens fois. Riplée le
nomme Lyon vert. Flamel , Dragon Babilonien,c'est la moyenne substance d'Artephius,le Garde- Porte du Trévisan. Jean
d'Espagnet le loue comme étant un feu
secret. Le Grand Rosaire l'appelle la Racine de l'Art.Finissons par ce passage que
Philalette rapporte dans son Vademe
cum : Lorsque ces trois especes sont jointes
ensemble en poids convenable , après une
longue attente etpleine depatience, elles donneront ce seul et unique principe, qui contient
en lui tout ce qui est requis pour notre Pierre.
Nous finitons par prier les curieux qui
pourroient écrire sur ce sujet, de ne point
tomber dans le défaut de l'Anonime qui
n'a cité aucun passage des Phylosophes ,
pour prouver ce qu'il avance , sans quoi
on ne repondra point à de pareils écrits ;
nous avons évité cette négligence et pris
soin de ne citer que des passages d'Auteurs dont les ouvrages sont fort connus,
Nous nous flatons d'avoir démontré, sui- vant
504 MERCURE DE FRANCE
vant ces Auteurs , 1°. que le Mercure pur
et homogene , sans être animé d'un or
potentiel , n'est point le premier Mercure des Philosophes ; et 2° . que le Mercure même vrayment philosophique ne
dissout point l'or , s'il n'est aidé d'une
substance moyenne nommée par Pontanus feu , sans lequel tout travail est
inutile en cet Art.
d'Aoust 1731. page 1922. au sujet de la
Philosophie Hermetique.
L'altre Anonime de Toulouse.
'Onne répondra qu'à deux articles de
Premierement ; que son Mercure ou Vif
argent commun et Venal , quelque épu
ré qu'il soit , n'est point le premier Mer--
cure actif des Philosophes , ni leur semence, et qu'il ne peut en cet état pro-.
duire par lui-même l'Or phisique , comme il l'assure ; et cela , parce qu'il n'en´
contient point, et que nulle chose ne peutdonner ce qu'elle n'a pas. Le Mercure devenu vierge et mondifie , ne se peut précipi
ter enforme de terre par aucun feu, dit Helmont, à cause de sa trop grande simplicité,
pourlaquelle on le compare à l'Element de
l'eau. Il auroit dû voir dans le roʻchap.
de Philalette , de son Entrée ouverte, qu'il
faut introduire dans le Mercure un feu sulfureux , actif, capable de pourir l'or ; et que·
parcette préparation le Mercure est herma
frodite , àcause de ce soufre , qui renferme
en même-temps en lui un principe qui est tout
496 MERCURE DE FRANCE
tout ensemble actifet passif, moyennant lequel il se coagule soi- même , étant aidé senlement d'une chaleur convenable ; c'est
pourquoi dans le chap. suivant, il dit ,
que la vie du Mercure est dans le seul soufre Metallique, caché dans la Maison d'Aries. Et dans cet autre Passage du même
Auteur , dans son Commentaire sur la
Lettre de Riplée , au Roy Edouard , où
il dit : Sachez que le Mercure a en lui un
soufre qui n'est pas actif; notre Art consiste
àmultiplier en lui un soufre vifet actif, lequel vient des reins de notre corps hermafrodite , dont le pere est un Métal , et la
mere un Mineral. Voilà qui est bien
clair ? Si l'Anonime connoissoit la composition de ce corps , qui est le premier
Rebis , et son usage ; il n'auroit pas assûré
que l'Artiste ne crez rien de nouveau, car
la premiere opération est de composer le
Chaos , le Rebis ou Corps hermafrodite ,
pour nétoyer le Mercure , et lui ajouter
par la même opération , ce qui lui manque. Rebis, dit Bernard Trévisan à Thomas de Boulogne , est la premiere chose en
cet œuvre , c'est pourquoi Phil. dans le
Commentaire cité, dit- il , n'y a qu'une seu
le liqueur convenable à notre ture , laquelle
n'est tirée d'aucune chose , que la nature ay?
formé , mais d'une substance composée par
Part
MARS. 17321 1 497
l'art du Philosophe. Notre Art donc , ajoute-t- il , est de joindre deux principes , ( un
dans lequel le soufre , et l'autre dans lequel le
sel de nature abonde ) , qui pourtant ne sont
pas parfaits , ni toutefois imparfaits entierement, etpar consequent peuvent, par notre
Art , être changez on exaltez , ( ce que ne
peut être et qui sera entierement parfait ) et
puis par le Mercure commun , extraire du
composé , non le poids , mais la vertu fermentative , qui engendre dans le Mercure
commun une race plus noble qu'elle même, qui
est notre vraie hermafrodite. Or cette hermafrodite icy est un corps fluide , sous
forme de Vif-argent ; mais le premier
qui a animé ce second , est un corps sec:
et pulverisable ; c'est l'enfant hermafro
dite dont Phil. décrit la composition dans
son 7 ch. de l'Entrée ouverte , lequel est
seul capable de nettoyer le vif- argent de
sa lépre , et en même temps de l'impreigner du soufre spirituel embrional et
potentiel de l'or physique , contenu dans
le premier Rebis ou Chaos. Cela est conforme à la pratique de B. Trévisan et à
celle d'Espagner , qui d'un commun accord ne se sont pas contentez de rendre
le Mercure homogéne , mais ils ont cru
qu'il falloit , par la même opération , lui
ajouter ce qui lui manque, qui est le soufre
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fre spirituel Metallique , et comme ap
puyé d'un double soûtien Métallique , ils eussent un Mercure double et animé
qu'ils n'ont pas cru seulement être l'unique clefnécessaire pour ouvrir le Palais
du Roy; mais ils l'ont persuadé aux au-~
tres avec autant de force que de science , non seulement n'ayant point admis
le Mercure simple , mais l'ayant totalement rejetté. Le premier se déclare ou
vertement dans l'Epître à T. de B. à las
pénultiéme page , et le 2ª , dans les §. 47--
et 54.
Voilà assez d'autoritez pour prouver
àl'Auteur anonime que son Mercure n'a
point les qualitez de celui des Phylosophes , que Phil. nomme dans le 1. ch. de
son Entrée ouverte : Or bland crud semence femine, dans laquelle l'or jette la›
sienne.
,
Nous voilà arrivé au second article à ›
réfuter. L'Anonime prétend que son prétendu Mercure homogéne , mondifié de
sa lépre ou tache originelle , étant joint à
l'or , donnera la Médecine qui transmuëi
des Métaux imparfaits en or. Il permet
tra qu'on lui représente, que pour pareil→
le chose peut-être , il faudroit que son ' ,
simple Mercure fut capable de dissoudre radicalement l'or , ce qui ne peut être ” .
puisque
MARS. 1732. 499
puisque le veritable Mercure Phylosophi
que,quelque bien animé et travaillé qu'il
soit ,joint à l'or , attendroit , dit Philalette , sans être changé , la fin du monde.
L'Anonime auroit dû apprendre de Gebert
qu'ily a trois principes de Métaux ; l'Ar-.
gent- vif, le Soufre et son compar l'Arsenic}
ainsi donc ; il supprime de sa pratique
l'Arsenic, qui est le troisiéme principe ,
qu'il ne connoît pas apparemment , sans
lequel la dissolution de l'or est impossible, et c'est de ce troisiéme principe dont
les Phylosophes ne parlent qu'énigmati
quement, et non du Mercure animécomme le prétend l'anonime, duquel, au con- .
traire , ils parlent tres- clairement. Phil.
qui est un des Phylosophes modernes ,
qui a écrit le plus clairement , dit dans
son Vademecum : Notre Lune qui represente la femelle , est d'une race Saturnienne,
taquelle a contracté mariage avec un Dieu
Belliqueux ; elle est appellée Arsenic , parce
qu'elle teint l'or en blancheur , déchire ses
membres et le rend fluxible à la moindre chaleur, comme du Mercure , l'argent du vulgaire est masculin et agit comme mâle ; it
peut être employé au deffaut de l'or ; mais
cette Lune , qui est femelle , et qui est don→
née pourfemme au Soleil ( dans la production du Magistere ) n'estpas un corps , mais HIE
350172
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un pur chaos , et un esprit merveilleux ; et
quoiqu'il puisse passer pour un corps , il est
cependant vivant et vivifiant , c'est pourquoi cette Lune est chez les Phylosophes appellée substance moyenne; au regard du Mer
cure, elle peut être appellée Corps et au re- ;
gard de l'Oret de l'Argent, elle est un espritz
C'est notre Soufre crud et immaturé, et`unMercure vifet coagulé , quoique non fixe ; il est
l'unique et le plus grand secret de notre art
et tous les Enigmes que les Phylosophes ont
inventez , ne l'ont été qu'à dessein de le cacher. Voilà une ample description de l'Ar
senic des Philosophes , ou de leur Lune
femme du Soleil. Riplée dit : Trois subs- tances ne font que deux natures , terre et eaus
à quoi Phil. ajoute dans son Commentaire; l'Homme et la Femme sont deux corps ou
terre. Dans son Vademecum , parlant de
la proportion des poids , il dit : Soyez
attentif, prenez du corps parfait , blanc et
roage (lequel represente le mâle) une partie ;
de notre Arsenic ( qui tient lieu defemelle Y
deux ou trois parties , de l'eau de notre mer ,
quatre parties on plus.
Riplée , dans ses 12 portes , dit , que le
Mâle Rouge , la femme blanche , sont faits
un , mariez par l'esprit de vie. Item : Elle
est appellée Eau-de-Vie Metallique , parce
qu'elle donne vie et santé aux Métaux
moris ,
MARS. 1732. Sor
morts , et conjoint par mariage l'homme rouge , avec la femme blanche, c'est- à-dire avec
le Soleil et la Lune. Item , Mettez dans un
verre toutes ces matieres ( quoique trois en
nombre , toutefois c'est une seule chose) et les
laissez putrefier. Finissons cet article , par
cette question que fait Riplée : Qu'est- ce
que l'hommerouge ? qu'est- ce lafemme blanche? qu'est-ce que l'esprit de vie ?
Artephius désigne aussi trois matieres
Dans cette eau, dit-il , le corps qui est fait
de deux corps, du Soleil et de la Lune , s'enfle , se dilate , grossit. Item. Notre Vinaigre
susdit se mêle avecle Soleil et la Lune.Item.
L'Esprit est la vertu mineralle des deux
corps et de l'eau. Item. De ces trois ensemble unis,se fait notre Pierre, c'est- à- dire, du
Soleil , de la Lune et du Mercure.Finissons
par dire que le Bain , le Roy et la Reine
d'Artephius sont trois substances distinques l'une de l'autre , le Bain est le Mercure animé , le Roy est l'or ou l'argent
et la Reine est l'Arsenic ou la Lune des
Phylosophes , non pas l'argent vulgaire ,
qui est un mâle , comme l'enseigne le
Cosmopolite , ch. 10. lorsqu'il dit : Les
Ports du Corps'ouvrent dans notre eau, qui
ne mouille point les mains; le Corps est le
Soleil , qui donne sa semence , et c'est notre
Lune qui la reçoit , non l'argent vulgaire.
Flamel
02 MERCURE DE FRANCE
Flamel parle aussi de trois substances”,
forsqu'il dit : Ce sont ces deux Dragons sur
lesquels Fason versa le jus, préparé parMedée. Item , la dissolution de nos Corps proa
cede de ligucité pontique de notre Mercure.
Item , je t'ai fait peindre un Corps , une
Ame, et un Esprit , pour te montrer que le
Soleil , la Lune et Mercure sont résuscitez
en cette opération.
Bernard Trévisan dit à T.de Boulogne :
Si l'or se décuit dans l'argent vif, la cause
de sa dissolution est l'humidité de l'argent
vif, restrainte par la dancité d'une terre ho
mogéne , qui est de semblable nature : On
s'apperçoit aisément que ce sujet est un
Corps sec , different de l'Or et du Mereure , lequel est la troisiéme matière en
question , ( dont il est parlé dans le Trai
té du Sel, qu'on attribue au Cosmopolite,
en ces termes: Quand cette Pierre Satur
nienne aurd resserré l'Eau Mercurielle , qui
est le pur feu de l'or , enclos et emprisonné
dans leprofond d'un sel congelé. ) Item, dans
le Mercure sefait la conjonction des deux semences masculine et feminine. Phil. Entrée
ouverte , ch. 18. dit : Quelque procedé que
tu suives des deux, tu nepeuxrienfaire, sans
lefeu le plus approchant du Soleil et de la
Lune; je t'avertis que par ce feu - là , il net
faut entendre que notre Fourneau secret. C'est
de
MARS. 1732.
503
de ce feu dont il parle , ch. 20. lorsqu'il
dit: Des aussi-tôt que la Pierre aura senti
sonfeu , le Soufre et le Mercure se fondront
et seront fluents sur le feu.Or ce premierfeu
n'est pas le second, qui est l'exterieur ; en
un mot , ce feu est celui dont parle Pontanus , lequel dit , que faute de le connoître , iferra deux cens fois. Riplée le
nomme Lyon vert. Flamel , Dragon Babilonien,c'est la moyenne substance d'Artephius,le Garde- Porte du Trévisan. Jean
d'Espagnet le loue comme étant un feu
secret. Le Grand Rosaire l'appelle la Racine de l'Art.Finissons par ce passage que
Philalette rapporte dans son Vademe
cum : Lorsque ces trois especes sont jointes
ensemble en poids convenable , après une
longue attente etpleine depatience, elles donneront ce seul et unique principe, qui contient
en lui tout ce qui est requis pour notre Pierre.
Nous finitons par prier les curieux qui
pourroient écrire sur ce sujet, de ne point
tomber dans le défaut de l'Anonime qui
n'a cité aucun passage des Phylosophes ,
pour prouver ce qu'il avance , sans quoi
on ne repondra point à de pareils écrits ;
nous avons évité cette négligence et pris
soin de ne citer que des passages d'Auteurs dont les ouvrages sont fort connus,
Nous nous flatons d'avoir démontré, sui- vant
504 MERCURE DE FRANCE
vant ces Auteurs , 1°. que le Mercure pur
et homogene , sans être animé d'un or
potentiel , n'est point le premier Mercure des Philosophes ; et 2° . que le Mercure même vrayment philosophique ne
dissout point l'or , s'il n'est aidé d'une
substance moyenne nommée par Pontanus feu , sans lequel tout travail est
inutile en cet Art.
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Résumé : RÉPONSE à une Lettre écrite de Toulouze, inserée dans le Mercure du mois d'Aoust 1731. page 1922. au sujet de la Philosophie Hermetique.
Le texte est une réponse à une lettre anonyme publiée dans le Mercure d'août 1731. L'auteur anonyme soutient que le mercure commun, même épuré, ne peut produire de l'or physique car il manque de soufre actif. Selon lui, le véritable mercure des philosophes doit être préparé avec un feu sulfureux pour devenir hermaphrodite, c'est-à-dire contenir à la fois un principe actif et passif, permettant ainsi au mercure de se coaguler et de produire de l'or. L'auteur anonyme est critiqué pour son ignorance de la composition du premier Rebis, un corps hermaphrodite essentiel à la première opération alchimique. Cette opération consiste à composer le Chaos ou Rebis pour purifier le mercure et lui ajouter ce qui lui manque. Plusieurs auteurs, comme Philalèthe et Bernard Trévisan, sont cités pour appuyer cette vision. Le texte réfute également l'idée que le mercure homogène, même épuré, puisse transmuter les métaux en or sans l'aide d'une substance moyenne, l'arsenic. L'arsenic est décrit comme un principe essentiel, souvent mentionné de manière énigmatique par les philosophes. Il est nécessaire pour dissoudre l'or et permettre la transmutation. Plusieurs auteurs alchimiques, comme Riplée, Artephius, et Flamel, sont cités pour expliquer la nécessité de trois substances (le Soleil, la Lune, et le Mercure) et de leur conjonction par un feu secret pour réussir l'opération alchimique. Le texte se termine en invitant les curieux à citer des passages des philosophes pour prouver leurs affirmations.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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