Oeuvre commentée (1)
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1
p. 175-183
COMÉDIE ITALIENNE.
Début :
ONN continue fur ce Théâtre avec un succès égal & soutenu le Roi & le [...]
Mots clefs :
Comédie, Angleterre, Scène dramatique, Roi, Scène, Troupeau, Musique
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texteReconnaissance textuelle : COMÉDIE ITALIENNE.
La Scène eft en Angleterre.
Le premier & fecond Acte font dans
une forêt , & le troifiéme eft dans la
maifon du Fermier.
RICHARD , fils d'un Fermier, Infpecteur
des Gardes de la Forêt de Scheroud,
areçu de fon pere la meilleure éducation;
on l'a fait étudier, on l'afait voyager, peutêtre
pour le diftraire du trop vif attachement
qu'il commençoit à témoigner
pour une petite coufine nomnéeJENNY ,
& qui , orpheline dès fon bas âge , avoit
été élevée dans la maifon & par la mere
de RICHARD .
Après la mort du pere , le fils , de retour
dans fa patrie , prend poffeffion , &
de la ferme & de l'inſpection des chaffes ,
ainfi que du coeur de JENNY , plus belle,
& plus tendre que jamais. La mere apJANVIER.
1763. 177
prouvoit cette union ; le mariage étoit
près de fe faire ; mais JENNY n'avoit
pour tout bien qu'un troupeau qu'elle
conduifoit elle- même aux champs.
Un jeune Milord , qui avoit voyagé
auffi , mais qui n'avoit rapporté de fes
voyages que des vices & des ridicules ,
poffédoit un château aux environs , où
il faifoit fa réfidence . Il devient amoureux
de JENNY , fait détourner par fes
gens dans les cours de fon Château , le
troupeau de la Bergère. On lui dit d'aller
demander juſtice à Milord ; elle y court ,
mais loin de trouver, un Seigneur équitable
& bienfaifant , le Juge étoit le
complice , ou plutôt l'auteur du délit . Il
lui offre fon coeur & beaucoup d'or. Il
la prie , il la menace ; l'innocence étoit
fur le point d'être opprimée par la violence
, lorfqu'un ordre du Roi force le
Milord de monter à chevalpour le fuivre à
la chaffe.LeMilord ne perdpoint fes vûes,
il laiffe JENNY entre les mains d'une
femme qui , après avoir mis en ufage
toutes les infinuations de la féduction
l'enferme dans un cabinet à rez-de -chauffée
, & qui donnoit fur les foffés du château.
JENNY vive , alerte , en mefure
des yeux la profondeur , détache des ri
H v
178 MERCURE DE FRANCE.
deaux , les attache , fe gliffe , & le fauve
chez la mere de RICHARD .
2. Tout ce qu'on vient de rapporter pré-
'cede l'infant où commence la Comédie .
RICHARD ouvre la Scène ; fes premiers
regards dans la plaine avoient cherché
le troupeau de JENNY ; il apprend
qu'elle - même & fans efforts elle avoit
conduit fon troupeau chez le Milord , &-
qu'elle n'en étoit pas fortie : tous les tourmens
de la jaloufie & de l'incertitude
l'agitent tour-à- tour.
Des Gardes- Chaffe arrivent , il leur
donne l'ordre de battre le bois , d'arrêter
les Braconniers & de les amener chez
lui. Il demande comment le Roi eft vêtu,
il ne l'avoit jamais vû ; le Roi chaffoit
rarement dans cette forêt.
JENNY de retour chez la mere de
RICHARD , devant laqnelle elle s'étoit
totalement juftifiée , ( fon troupeau retenu
devenoit une preuve ) JENNY, certaine
de l'inquiétude de fon Amant,court le
chercher dans la forêt , accompagnée de
BETSY foeur de RICHARD , petite fille
de
quatorze ans , plus folle même que
fon âge : Elles le trouvent ; JENNY fait
connoître toute fon innocence , dans les
plus vives expreffions de la joye & de la
JANVIER. 1763. 179
tendreffe. Un orage annoncé dès le commencement
de la Piéce,forceRICHARD ,
BETSY & JENNY de fe retirer,
La nuit fuccéde à l'orage dont le
bruit exprimé par la fymphonie , remplit
T'Entre-Acte . Les Chaffeurs font difperfés
, le Roi eft égaré ; il eft tombé de
cheval , accablé de fatigues , ne ſçachant
où paffer la nuit , & comment retrouver
fa route. RICHARD le rencontre fans
le connoître, lui offre fon fouper ; le Roi
l'accepte & ne fe nomme point . Les
Gardes -Chaffe cependant rodent dans le
bois , trouvent deux Milords qu'ils prennent
pour des Braconniers ; ils les arrê
tent & les conduifent chez RICHARD.
Le troifiéme Acte repréfente l'intérieur
de la Ferme , la maifon de RICHARD .
Sa mere , JENNY & BETSY travaillent
en l'attendant. Il arrive avec le Roi
qui couvert d'une Redingotte n'a nulle
marque extérieure. Le fouper prêt, il fait
paffer le Roi dans une autre chambre.le
vin manque : RICHARD Court à la cave;
mais en revenant , un regard de JENNY
Tarrête fur la Scène ; il oublie le Roi &
l'Univers.
Le Roi laiffé feul à table , peut-êue
ennuyé des propos de la mere de R1-
CHARD , fort du lieu où il foupoit ; BIH
W
180 MERCURE DE FRANCE.
CHARD veut le faire rentrer : Non , dit
le Roi , je refte là ; vite , des verres , dit
le Fermier ; le Roi & lui boivent à la
fanté du Roi . JENNY & RICHARD
s'efforcent à l'amufer , en attendant un
Garde qui doit amener un cheval . Ils
chantent ; BETSY, qui eft fortie , rentre
en difant: Voilà les Gardes qui amènent
des voleurs. Ah Ciel ! dit JENNY , c'eſt
le Milord . Et elle fe cache.
La Scène eft difpofée de façon que
RICHARD , fa mere , & BETSY empêchent
que les Milords n'apperçoivent
le Roi.
Il est témoin fans être vû , de toute la
dureté d'expreffion de l'ironie amère que
peut mettre dans fes difcours un homme
puiffant qui abuſe du privilége de fa
naiffance. JENNY , dit le Milord ,
fortira de chez moi qu'à bonnes enfeignes.
Ilfied bien à un drôle comme toi... Voilà
le Roi , dit l'autre Milord . Le Roi fe
léve , & paroît.
ne
Après la furpriſe , le mouvement , le
murmure , caufés par fa préfence inattendue
, après les complimens emphafés
des Courtifans , après la confufion & les
excufes de RICHARD , ( tout cela exprimé
dans le cours du morceau de mufique
, ) le Roi demande au Milord ce
JANVIER. 1763.
181
que RICHARD veut dire touchant cette
fille , touchant cette JENNY . Ah ! Sire,
répond le Milord : une orpheline , une
infortunée de ce canton , que j'ai prife
fous ma protection,parce que RICHARD
vouloit l'époufer malgré elle. Malgré mois
dit JENNY ,dont l'apparition fubite confond
le Milord. Al'inftant le Roi punit
le Miord en l'éxilant , récompenfe RICHARD
en l'annobliffant , venge JENNY
en payant fa dot ; enfin il comble de
bienfaits une famille honnête , qui finit
la Piéce par des voeux pour le meilleur
des Rois.
N. B. Cette Piéce imprimée , fe vend
à Paris chez C. HERISSANT rue
Neuve Notre- Dame , à la Croix d'Or.
Prix 24fols. Les Airs détachés fe trouvent
chez le même Libraire , féparément.
Le prix 36 fols. La Partition générale
fe trouve auffi au même endroit & chez les
"Marchands de Mufique.
cien
REMARQUES.
L'Auteur des paroles , dans un Avertiffement ,
nous informe de la peine qu'il a eue à faire paroître
fa Piéce , par celle qu'il y avoit à trouver un Mufiun
grand Artifte qui voulût rifquer un
genre auffi nouveau en mufique. Il prévient par-
Ta les fuffrages que l'on doit & que le Public ac-
Corde à M. de MoNSIGNI. On prévoit facilement
182 MERCURE DE FRANCE.
en effet par la feule lecture de l'Analyſe du Sujet,
combien il étoit plus propre à la récitation fimple
de la Scène Dramatiqué , que fufceptible des ornemens
de la Mulique. Malgré tous les facrifices
qu'a fait l'Auteur du Drame à Idole nationale
du jour , à l'effet mufical , il luia fallu un arc
infini pour conferver ce qu'il y a dans quelques
Scènes de comique de l'efprit & de morale fpirituelle.
C'est ce que l'on reconnoîtra à la lecture de
l'ouvrage , beaucoup plus fatisfaifante que celle
d'autres Piéces qui font & ne peuvent être que des .
canevas de mots difpofés à recevoir des chants .
D'un autre côté , l'Auteur de la Mufique mérité
de très- juftes éloges , non-feulement des belles
images ingénieuſes & raiſonnées répandues dans
fes fymphonies , mais de la fagacité avec la
quelle il a trouvé le moyen de faire parler le
chant , & de le faire parler fans confufion dans les
morceaux à plufieurs parties. La Scène , où en at
tendant RICHARD , la MERE , BETSI & JENNI
chantent chacune des chofes différentes , eft un
tableau très-bien renda , & dont l'effet agréable
n'avoit pu être auffi bien fenti à la premiere
Repréfentation ; attendu la difficulté del'extrême
précifion qu'il exige dans l'exécution .
M. SEDAINE , décemment inqnier des foapçons
qu'on auroit pû concevoir contre certaines vérités
exprimées avec la fermeté qu'il avoit imitée du
modéle Anglois , a fait imprimer ce peu de phraſes
fur un feuillet joint à l'édition . On voit par - là
qu'elles ne font que des vérités de tous les temps ,
de toutes les nations , & que far-tout juftifie le
cadre où il avoit cu deffein de les enchâller Mais
il fe foumet modeftement aux regles policées de
notre goût , qui n'admettent pas l'air de dureté
qu'elles auroient pu avoir dans l'énonciation.
JANVIER. 1763. 183
On a remis fur ce Théâtre le 27 Décembre
Solimanfecond on Les Sultanes.
agréable Ouvrage de M. FAVART
dont on continue les Repréfentations
& que le Public revoit toujours avec un
nouveau plaifir .
Le premier & fecond Acte font dans
une forêt , & le troifiéme eft dans la
maifon du Fermier.
RICHARD , fils d'un Fermier, Infpecteur
des Gardes de la Forêt de Scheroud,
areçu de fon pere la meilleure éducation;
on l'a fait étudier, on l'afait voyager, peutêtre
pour le diftraire du trop vif attachement
qu'il commençoit à témoigner
pour une petite coufine nomnéeJENNY ,
& qui , orpheline dès fon bas âge , avoit
été élevée dans la maifon & par la mere
de RICHARD .
Après la mort du pere , le fils , de retour
dans fa patrie , prend poffeffion , &
de la ferme & de l'inſpection des chaffes ,
ainfi que du coeur de JENNY , plus belle,
& plus tendre que jamais. La mere apJANVIER.
1763. 177
prouvoit cette union ; le mariage étoit
près de fe faire ; mais JENNY n'avoit
pour tout bien qu'un troupeau qu'elle
conduifoit elle- même aux champs.
Un jeune Milord , qui avoit voyagé
auffi , mais qui n'avoit rapporté de fes
voyages que des vices & des ridicules ,
poffédoit un château aux environs , où
il faifoit fa réfidence . Il devient amoureux
de JENNY , fait détourner par fes
gens dans les cours de fon Château , le
troupeau de la Bergère. On lui dit d'aller
demander juſtice à Milord ; elle y court ,
mais loin de trouver, un Seigneur équitable
& bienfaifant , le Juge étoit le
complice , ou plutôt l'auteur du délit . Il
lui offre fon coeur & beaucoup d'or. Il
la prie , il la menace ; l'innocence étoit
fur le point d'être opprimée par la violence
, lorfqu'un ordre du Roi force le
Milord de monter à chevalpour le fuivre à
la chaffe.LeMilord ne perdpoint fes vûes,
il laiffe JENNY entre les mains d'une
femme qui , après avoir mis en ufage
toutes les infinuations de la féduction
l'enferme dans un cabinet à rez-de -chauffée
, & qui donnoit fur les foffés du château.
JENNY vive , alerte , en mefure
des yeux la profondeur , détache des ri
H v
178 MERCURE DE FRANCE.
deaux , les attache , fe gliffe , & le fauve
chez la mere de RICHARD .
2. Tout ce qu'on vient de rapporter pré-
'cede l'infant où commence la Comédie .
RICHARD ouvre la Scène ; fes premiers
regards dans la plaine avoient cherché
le troupeau de JENNY ; il apprend
qu'elle - même & fans efforts elle avoit
conduit fon troupeau chez le Milord , &-
qu'elle n'en étoit pas fortie : tous les tourmens
de la jaloufie & de l'incertitude
l'agitent tour-à- tour.
Des Gardes- Chaffe arrivent , il leur
donne l'ordre de battre le bois , d'arrêter
les Braconniers & de les amener chez
lui. Il demande comment le Roi eft vêtu,
il ne l'avoit jamais vû ; le Roi chaffoit
rarement dans cette forêt.
JENNY de retour chez la mere de
RICHARD , devant laqnelle elle s'étoit
totalement juftifiée , ( fon troupeau retenu
devenoit une preuve ) JENNY, certaine
de l'inquiétude de fon Amant,court le
chercher dans la forêt , accompagnée de
BETSY foeur de RICHARD , petite fille
de
quatorze ans , plus folle même que
fon âge : Elles le trouvent ; JENNY fait
connoître toute fon innocence , dans les
plus vives expreffions de la joye & de la
JANVIER. 1763. 179
tendreffe. Un orage annoncé dès le commencement
de la Piéce,forceRICHARD ,
BETSY & JENNY de fe retirer,
La nuit fuccéde à l'orage dont le
bruit exprimé par la fymphonie , remplit
T'Entre-Acte . Les Chaffeurs font difperfés
, le Roi eft égaré ; il eft tombé de
cheval , accablé de fatigues , ne ſçachant
où paffer la nuit , & comment retrouver
fa route. RICHARD le rencontre fans
le connoître, lui offre fon fouper ; le Roi
l'accepte & ne fe nomme point . Les
Gardes -Chaffe cependant rodent dans le
bois , trouvent deux Milords qu'ils prennent
pour des Braconniers ; ils les arrê
tent & les conduifent chez RICHARD.
Le troifiéme Acte repréfente l'intérieur
de la Ferme , la maifon de RICHARD .
Sa mere , JENNY & BETSY travaillent
en l'attendant. Il arrive avec le Roi
qui couvert d'une Redingotte n'a nulle
marque extérieure. Le fouper prêt, il fait
paffer le Roi dans une autre chambre.le
vin manque : RICHARD Court à la cave;
mais en revenant , un regard de JENNY
Tarrête fur la Scène ; il oublie le Roi &
l'Univers.
Le Roi laiffé feul à table , peut-êue
ennuyé des propos de la mere de R1-
CHARD , fort du lieu où il foupoit ; BIH
W
180 MERCURE DE FRANCE.
CHARD veut le faire rentrer : Non , dit
le Roi , je refte là ; vite , des verres , dit
le Fermier ; le Roi & lui boivent à la
fanté du Roi . JENNY & RICHARD
s'efforcent à l'amufer , en attendant un
Garde qui doit amener un cheval . Ils
chantent ; BETSY, qui eft fortie , rentre
en difant: Voilà les Gardes qui amènent
des voleurs. Ah Ciel ! dit JENNY , c'eſt
le Milord . Et elle fe cache.
La Scène eft difpofée de façon que
RICHARD , fa mere , & BETSY empêchent
que les Milords n'apperçoivent
le Roi.
Il est témoin fans être vû , de toute la
dureté d'expreffion de l'ironie amère que
peut mettre dans fes difcours un homme
puiffant qui abuſe du privilége de fa
naiffance. JENNY , dit le Milord ,
fortira de chez moi qu'à bonnes enfeignes.
Ilfied bien à un drôle comme toi... Voilà
le Roi , dit l'autre Milord . Le Roi fe
léve , & paroît.
ne
Après la furpriſe , le mouvement , le
murmure , caufés par fa préfence inattendue
, après les complimens emphafés
des Courtifans , après la confufion & les
excufes de RICHARD , ( tout cela exprimé
dans le cours du morceau de mufique
, ) le Roi demande au Milord ce
JANVIER. 1763.
181
que RICHARD veut dire touchant cette
fille , touchant cette JENNY . Ah ! Sire,
répond le Milord : une orpheline , une
infortunée de ce canton , que j'ai prife
fous ma protection,parce que RICHARD
vouloit l'époufer malgré elle. Malgré mois
dit JENNY ,dont l'apparition fubite confond
le Milord. Al'inftant le Roi punit
le Miord en l'éxilant , récompenfe RICHARD
en l'annobliffant , venge JENNY
en payant fa dot ; enfin il comble de
bienfaits une famille honnête , qui finit
la Piéce par des voeux pour le meilleur
des Rois.
N. B. Cette Piéce imprimée , fe vend
à Paris chez C. HERISSANT rue
Neuve Notre- Dame , à la Croix d'Or.
Prix 24fols. Les Airs détachés fe trouvent
chez le même Libraire , féparément.
Le prix 36 fols. La Partition générale
fe trouve auffi au même endroit & chez les
"Marchands de Mufique.
cien
REMARQUES.
L'Auteur des paroles , dans un Avertiffement ,
nous informe de la peine qu'il a eue à faire paroître
fa Piéce , par celle qu'il y avoit à trouver un Mufiun
grand Artifte qui voulût rifquer un
genre auffi nouveau en mufique. Il prévient par-
Ta les fuffrages que l'on doit & que le Public ac-
Corde à M. de MoNSIGNI. On prévoit facilement
182 MERCURE DE FRANCE.
en effet par la feule lecture de l'Analyſe du Sujet,
combien il étoit plus propre à la récitation fimple
de la Scène Dramatiqué , que fufceptible des ornemens
de la Mulique. Malgré tous les facrifices
qu'a fait l'Auteur du Drame à Idole nationale
du jour , à l'effet mufical , il luia fallu un arc
infini pour conferver ce qu'il y a dans quelques
Scènes de comique de l'efprit & de morale fpirituelle.
C'est ce que l'on reconnoîtra à la lecture de
l'ouvrage , beaucoup plus fatisfaifante que celle
d'autres Piéces qui font & ne peuvent être que des .
canevas de mots difpofés à recevoir des chants .
D'un autre côté , l'Auteur de la Mufique mérité
de très- juftes éloges , non-feulement des belles
images ingénieuſes & raiſonnées répandues dans
fes fymphonies , mais de la fagacité avec la
quelle il a trouvé le moyen de faire parler le
chant , & de le faire parler fans confufion dans les
morceaux à plufieurs parties. La Scène , où en at
tendant RICHARD , la MERE , BETSI & JENNI
chantent chacune des chofes différentes , eft un
tableau très-bien renda , & dont l'effet agréable
n'avoit pu être auffi bien fenti à la premiere
Repréfentation ; attendu la difficulté del'extrême
précifion qu'il exige dans l'exécution .
M. SEDAINE , décemment inqnier des foapçons
qu'on auroit pû concevoir contre certaines vérités
exprimées avec la fermeté qu'il avoit imitée du
modéle Anglois , a fait imprimer ce peu de phraſes
fur un feuillet joint à l'édition . On voit par - là
qu'elles ne font que des vérités de tous les temps ,
de toutes les nations , & que far-tout juftifie le
cadre où il avoit cu deffein de les enchâller Mais
il fe foumet modeftement aux regles policées de
notre goût , qui n'admettent pas l'air de dureté
qu'elles auroient pu avoir dans l'énonciation.
JANVIER. 1763. 183
On a remis fur ce Théâtre le 27 Décembre
Solimanfecond on Les Sultanes.
agréable Ouvrage de M. FAVART
dont on continue les Repréfentations
& que le Public revoit toujours avec un
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Résumé : COMÉDIE ITALIENNE.
La scène se déroule en Angleterre. Richard, fils d'un fermier et inspecteur des gardes de la forêt de Scheroud, a reçu une éducation soignée et a voyagé pour se distraire de son attachement pour Jenny, une orpheline élevée par la mère de Richard. Après la mort de son père, Richard revient dans sa patrie, prend possession de la ferme et de l'inspection des chasses, et épouse Jenny. Leur union est approuvée par la mère de Richard, mais Jenny ne possède qu'un troupeau comme bien. Un jeune milord voisin, de retour de voyages, devient amoureux de Jenny et fait détourner son troupeau vers son château. Jenny se rend chez le milord pour réclamer justice, mais il tente de la séduire et la fait enfermer. Jenny s'échappe et retourne chez la mère de Richard. La comédie commence avec Richard cherchant Jenny, qui a été retenue chez le milord. Jenny revient chez la mère de Richard et explique la situation. Un orage les force à se réfugier. Pendant la nuit, Richard rencontre le roi égaré et l'invite à souper. Des gardes amènent deux milords, pris pour des braconniers, chez Richard. Dans le troisième acte, à la ferme, Richard, sa mère, Jenny et Betsy, la sœur de Richard, attendent. Le roi, déguisé, reste à table. Jenny se cache à l'arrivée des milords, qui réclament Jenny. Le roi intervient, punit le milord en l'exilant, anoblit Richard et paie la dot de Jenny. La famille exprime ses vœux pour le roi. La pièce est disponible à la vente à Paris. L'auteur mentionne les difficultés rencontrées pour trouver un musicien capable de composer pour ce genre nouveau en musique. La pièce est appréciée pour son esprit et sa morale spirituelle.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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