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1
p. 3013-3018
Exposition des preuves de la veritable Religion. [titre d'après la table]
Début :
EXPOSITION des preuves les plus sensibles de la veritable Religion . A Paris, [...]
Mots clefs :
Preuves, Religions, Raisonnement, Athéisme
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texteReconnaissance textuelle : Exposition des preuves de la veritable Religion. [titre d'après la table]
EXPOSITION des preuves les plus sensibles
de la veritable Religion . A Paris ;
chez Rollin fils , Quai des Augustins , in
12 , dede 458 pages.
C'est un nouvel Ouvrage du P. Buf
fier , Jésuite. Comme il n'a été rendu public
par l'affiche que ce dernier mois,qui
tient à l'année suivante , il en prend la
datte et est marqué 1732 .
L'Auteur prévient dans sa Préface une
pensée qui se présente naturellement à
L'esprit 3 sçavoir , qu'il s'est fait même de
notre temps , beaucoup de bons Ouvrages
sur la Vérité de la Religion chrétienme
, et qui ne laissent rien à dire de nou-
Isa.Vol E iij veau
3014 MERCURE DE FRANCE
veau , pour le fond des choses ; il en tombe
d'accord , mais il observe que ces Ouvrages
sont venus après d'autres qui
avoient enseigné les mêmes choses ; neanmoins
on les a estimez , parce qu'il se
trouve toujours de nouvelles manieres
d'exposer les preuves , de les choisir , de
les arranger et de les faire sentir. On ne
peut trop multiplier ces maniéres differentes
, afin de s'accommoder aux diffé
rentes sortes d'esprits et de goûts dans un
sujet aussi important que celui ci . Ce que
le P. Buffier paroît avoir eu particulierement
en vûë , c'est d'exposer par une suite
de Proposions, liées les unes aux autres,
les preuves les plus judicieuses et les plus
sensibles. La Religion , dit- il , étant
par
Tout le monde , il faut prouver d'une maniere
proportionnée à la capacité du commun des.
esprits , et qui fasse encore plus d'impression
sur la force du sentiment dont ils sont égalelement
susceptibles , que par l'étendue du
raisonnement qui n'est pas égale dans tous..
Il insinuë que les raisonnemens trop sub.
tils qu'on employe quelquefois contre les
incrédules , ne sont pas toujours éficaces..
Esperera-t- on convaincre des gens qui ne
veulent pas l'être , où les réduire à ne plus
rien repliquer ? Les bonnes raisons manquent
souvent ; les mauvaises ne tarissent
jamais, L'Au
"
DECEMBRE 1731. 30T5
L'Auteur veut donc que l'on se fixe à
un point qui est de s'en tenir à des preuves
de tel caractere , que si on en avoir
de semblables dans celles des choses humaines
où l'on seroit obligé de prendre
part , on seroit manifestement déraisonnable
de n'y pas acquiescer , bien qu'on
y pût opposer quelques difficultez. Ce
n'est pas que l'Auteur ait rien négligé des
preuves les plus solides ; mais il s'attache
sur tout à découvrir l'imprudence inexcusable
de ne pas suivre le parti de la Religion
chrétienne. Quand ( par impossible
) , dit - il , la verité ne seroit pas démontrée
directement , il seroit toujours
évidemment démontré qu'il est imprudent
de ne la pas embrasser 3 parce que
dans les affaires importantes , il est essentiel
d'embrasser le parti le plus judicieux,
quand d'ailleurs il n'auroit pas l'évidence
qu'on voudroit ; sans quoi on se rend
coupable aux yeux des hommes dans les
choses humaines , et aux yeux de Dieu
dans les choses du salut..
La suite de ces sortes de preuves sensibles
s'apperçoit dans une Analyse de
toutes les parties du Livre , qui se déduisent
l'une après l'autre des trois propositions
qui en font la division générale.
Sçavoir , 19. Rien n'est plus raisonable.
LI. Vol. E iiij que
3016 MERCURE DE FRANCE
que de croire les choses quand c'est Dieu
qui les a dites : 2 ° . Rien n'est plus raisonable
que de croire que Dieu les a dites
, quand elles sont enseignées par un
Maître aussi autorisé de Dieu que l'a été
Jesus- Christ . 39. Rien n'est plus raiso¬
nable que de croire qu'elles sont enseignées
par Jesus-Christ , quand'elles nous
viennent par le ministére établi de Jesus-
Christ même , pour nous les transmettre .
Chacune de ces trois Propositions générales
est prouvée par des preuves particulieres
, dont chacune est encore exposée
par des Propositions plus détaillées .
En voici un trait , tiré de la 4 Proposition
, où en prouvant l'existence de Dieu ,
on montre aussi que les difficultez qu'on
voudroit opposer dans le sistéme de l'Athéisme
, sont plus grandes que dans la
vérité de l'existence de Dieu : Par exemple
, 1 °. Croire ( comme on y est réduit
dans le systême de l'Athéïsme ) que le
monde entier , ou même qu'une simple
horloge ait été faite et continue à marquer
régulierement les heures par un pur
effet du hazard ? 2 °. Juger qu'un corps
soit déterminé à tel mouvement, sans que
rien l'y ait déterminé ; de même encore
admettre pour principe , avec Spinosa
qu'il n'y a qu'une seule substance ; que
II. Vol. peutDECEMBRE
1731. 3017
peut-on admettre qui soit aussi incompre
hensible et aussi absurde ? C'est un systême
, dit-on , dont on tire de justes con,
séquences. Mais n'est-il pas ridicule de
penser seulement à tirer des conséquences.
d'une absurdité . Si j'allois mettre pour
systême , poursuit l'Auteur , que 3 et 3.
font 7 , et non pas 6 ; ne serois - je pas insensé
d'en vouloir tirer des conséquences
? Or suis - je moins intimément , et
moins necessairement convaincu que
moi et une roche ne sommes pas la même
substances que je suis convaincu que 3 er
3. font 6 , et non pas 7.
La seconde importance des trois Propositions
générales à prouver , est que·
Jesus-Christ a été autorisé de Dieu , pour
nous donner des enseignemens de sa pari. On
le montre icy par la connoissance , et de
ce qu'a été Jesus- Christ , et des miracles.
qu'il a opérez . Comme ce point demande
une discussion particuliére , le P. Buffier
en réduit la méthode à trois Propositions.
1º. Il est des choses qu'il faut croire sur le
rapport d'autrui . 2. Parmi les choses.
qu'on croit, sur le rapport d'autrui, nullë
n'est plus avérée que celle-cy 3 sçavoir ,
que l'Histoire du Nouveau Testament a
été écrite du temps des premiers Disciples
de Jesus-Christ. 3. Qu'en ce cas , elle
II Kol E v mé
7
3018 MERCURE DE FRANCE
mérite toute sorte de créance .
L'Auteur ne paroît pas vouloir éluder
les objections des incrédules ; au contraire
, il s'attache à rapporter ce qu'elles ontde
plus imposant , comme pour donner
du relief à la solidité des réponses qui y
sont données dans un jour également plau
sible ; mais c'est un détail qui nous méneroit
trop loin , tandis que nous devons
nous borner à indiquer seulement l'ouvrage
et son caractere.
Au reste , ce Traité est imprimé dans
le cours des sciences , du niême Auteur. Ils
commence à se distribuer. Nous pourrons
une autrefois en indiquer aussi l'économie
générale.
L'AGENDA DU VOYAGEUR , ou le Ca--
lendrier des Fêtes et solemnitez remar-.
quables de la Cour et de Paris , dressé en
faveur des Etrangers , pour l'année bissextile
1732. Par M. S. de Valhebert.
Il est beaucoup augmenté. Celui de
1731.n'étoit que de 86 pages in 18 ; celuici
est de près de 100 pages in 12.
de la veritable Religion . A Paris ;
chez Rollin fils , Quai des Augustins , in
12 , dede 458 pages.
C'est un nouvel Ouvrage du P. Buf
fier , Jésuite. Comme il n'a été rendu public
par l'affiche que ce dernier mois,qui
tient à l'année suivante , il en prend la
datte et est marqué 1732 .
L'Auteur prévient dans sa Préface une
pensée qui se présente naturellement à
L'esprit 3 sçavoir , qu'il s'est fait même de
notre temps , beaucoup de bons Ouvrages
sur la Vérité de la Religion chrétienme
, et qui ne laissent rien à dire de nou-
Isa.Vol E iij veau
3014 MERCURE DE FRANCE
veau , pour le fond des choses ; il en tombe
d'accord , mais il observe que ces Ouvrages
sont venus après d'autres qui
avoient enseigné les mêmes choses ; neanmoins
on les a estimez , parce qu'il se
trouve toujours de nouvelles manieres
d'exposer les preuves , de les choisir , de
les arranger et de les faire sentir. On ne
peut trop multiplier ces maniéres differentes
, afin de s'accommoder aux diffé
rentes sortes d'esprits et de goûts dans un
sujet aussi important que celui ci . Ce que
le P. Buffier paroît avoir eu particulierement
en vûë , c'est d'exposer par une suite
de Proposions, liées les unes aux autres,
les preuves les plus judicieuses et les plus
sensibles. La Religion , dit- il , étant
par
Tout le monde , il faut prouver d'une maniere
proportionnée à la capacité du commun des.
esprits , et qui fasse encore plus d'impression
sur la force du sentiment dont ils sont égalelement
susceptibles , que par l'étendue du
raisonnement qui n'est pas égale dans tous..
Il insinuë que les raisonnemens trop sub.
tils qu'on employe quelquefois contre les
incrédules , ne sont pas toujours éficaces..
Esperera-t- on convaincre des gens qui ne
veulent pas l'être , où les réduire à ne plus
rien repliquer ? Les bonnes raisons manquent
souvent ; les mauvaises ne tarissent
jamais, L'Au
"
DECEMBRE 1731. 30T5
L'Auteur veut donc que l'on se fixe à
un point qui est de s'en tenir à des preuves
de tel caractere , que si on en avoir
de semblables dans celles des choses humaines
où l'on seroit obligé de prendre
part , on seroit manifestement déraisonnable
de n'y pas acquiescer , bien qu'on
y pût opposer quelques difficultez. Ce
n'est pas que l'Auteur ait rien négligé des
preuves les plus solides ; mais il s'attache
sur tout à découvrir l'imprudence inexcusable
de ne pas suivre le parti de la Religion
chrétienne. Quand ( par impossible
) , dit - il , la verité ne seroit pas démontrée
directement , il seroit toujours
évidemment démontré qu'il est imprudent
de ne la pas embrasser 3 parce que
dans les affaires importantes , il est essentiel
d'embrasser le parti le plus judicieux,
quand d'ailleurs il n'auroit pas l'évidence
qu'on voudroit ; sans quoi on se rend
coupable aux yeux des hommes dans les
choses humaines , et aux yeux de Dieu
dans les choses du salut..
La suite de ces sortes de preuves sensibles
s'apperçoit dans une Analyse de
toutes les parties du Livre , qui se déduisent
l'une après l'autre des trois propositions
qui en font la division générale.
Sçavoir , 19. Rien n'est plus raisonable.
LI. Vol. E iiij que
3016 MERCURE DE FRANCE
que de croire les choses quand c'est Dieu
qui les a dites : 2 ° . Rien n'est plus raisonable
que de croire que Dieu les a dites
, quand elles sont enseignées par un
Maître aussi autorisé de Dieu que l'a été
Jesus- Christ . 39. Rien n'est plus raiso¬
nable que de croire qu'elles sont enseignées
par Jesus-Christ , quand'elles nous
viennent par le ministére établi de Jesus-
Christ même , pour nous les transmettre .
Chacune de ces trois Propositions générales
est prouvée par des preuves particulieres
, dont chacune est encore exposée
par des Propositions plus détaillées .
En voici un trait , tiré de la 4 Proposition
, où en prouvant l'existence de Dieu ,
on montre aussi que les difficultez qu'on
voudroit opposer dans le sistéme de l'Athéisme
, sont plus grandes que dans la
vérité de l'existence de Dieu : Par exemple
, 1 °. Croire ( comme on y est réduit
dans le systême de l'Athéïsme ) que le
monde entier , ou même qu'une simple
horloge ait été faite et continue à marquer
régulierement les heures par un pur
effet du hazard ? 2 °. Juger qu'un corps
soit déterminé à tel mouvement, sans que
rien l'y ait déterminé ; de même encore
admettre pour principe , avec Spinosa
qu'il n'y a qu'une seule substance ; que
II. Vol. peutDECEMBRE
1731. 3017
peut-on admettre qui soit aussi incompre
hensible et aussi absurde ? C'est un systême
, dit-on , dont on tire de justes con,
séquences. Mais n'est-il pas ridicule de
penser seulement à tirer des conséquences.
d'une absurdité . Si j'allois mettre pour
systême , poursuit l'Auteur , que 3 et 3.
font 7 , et non pas 6 ; ne serois - je pas insensé
d'en vouloir tirer des conséquences
? Or suis - je moins intimément , et
moins necessairement convaincu que
moi et une roche ne sommes pas la même
substances que je suis convaincu que 3 er
3. font 6 , et non pas 7.
La seconde importance des trois Propositions
générales à prouver , est que·
Jesus-Christ a été autorisé de Dieu , pour
nous donner des enseignemens de sa pari. On
le montre icy par la connoissance , et de
ce qu'a été Jesus- Christ , et des miracles.
qu'il a opérez . Comme ce point demande
une discussion particuliére , le P. Buffier
en réduit la méthode à trois Propositions.
1º. Il est des choses qu'il faut croire sur le
rapport d'autrui . 2. Parmi les choses.
qu'on croit, sur le rapport d'autrui, nullë
n'est plus avérée que celle-cy 3 sçavoir ,
que l'Histoire du Nouveau Testament a
été écrite du temps des premiers Disciples
de Jesus-Christ. 3. Qu'en ce cas , elle
II Kol E v mé
7
3018 MERCURE DE FRANCE
mérite toute sorte de créance .
L'Auteur ne paroît pas vouloir éluder
les objections des incrédules ; au contraire
, il s'attache à rapporter ce qu'elles ontde
plus imposant , comme pour donner
du relief à la solidité des réponses qui y
sont données dans un jour également plau
sible ; mais c'est un détail qui nous méneroit
trop loin , tandis que nous devons
nous borner à indiquer seulement l'ouvrage
et son caractere.
Au reste , ce Traité est imprimé dans
le cours des sciences , du niême Auteur. Ils
commence à se distribuer. Nous pourrons
une autrefois en indiquer aussi l'économie
générale.
L'AGENDA DU VOYAGEUR , ou le Ca--
lendrier des Fêtes et solemnitez remar-.
quables de la Cour et de Paris , dressé en
faveur des Etrangers , pour l'année bissextile
1732. Par M. S. de Valhebert.
Il est beaucoup augmenté. Celui de
1731.n'étoit que de 86 pages in 18 ; celuici
est de près de 100 pages in 12.
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Résumé : Exposition des preuves de la veritable Religion. [titre d'après la table]
Le texte présente un ouvrage intitulé 'Exposition des preuves les plus sensibles de la véritable Religion', écrit par le Père Buffier, jésuite, et publié en 1732. L'auteur reconnaît l'existence de nombreux ouvrages sur la vérité de la religion chrétienne, mais il souligne l'importance de nouvelles manières d'exposer les preuves pour s'adapter aux différents esprits et goûts. Buffier vise à présenter les preuves les plus judicieuses et sensibles de manière accessible au commun des esprits, en évitant les raisonnements trop subtils qui peuvent être inefficaces contre les incrédules. L'ouvrage est structuré en trois propositions générales : 1) Il est raisonnable de croire les choses que Dieu a dites ; 2) Il est raisonnable de croire que Dieu a parlé par Jésus-Christ ; 3) Il est raisonnable de croire que les enseignements de Jésus-Christ nous sont transmis par le ministère établi par lui. Chaque proposition est soutenue par des preuves particulières et détaillées. Buffier discute également de l'imprudence de ne pas suivre la religion chrétienne, même si la vérité n'est pas démontrée directement. Il argue que dans les affaires importantes, il est essentiel d'embrasser le parti le plus judicieux. L'auteur aborde les objections des incrédules et fournit des réponses solides, bien que le texte ne détaille pas ces réponses pour rester concis. L'ouvrage est imprimé dans le cadre des cours de sciences du même auteur et commence à être distribué. Le texte mentionne également un autre ouvrage, 'L'Agenda du Voyageur', augmenté pour l'année bissextile 1732.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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