Oeuvre

Date : [entre 1799 et 1801]. / Cette entrée à Milan fut pour les Français une journée inoubliable. Le peuple délirait, heureux d'être enfin délivré du "Tedesco" abhorré. Joie sans mélange... durant les premiers jours. "Plus tard, dit Stendhal "(Vie de Napoléon)", l'enthousiasme diminua : on en a vu la cause dans l'extrême pauvreté de l'armée. Le bon peuple milanais ne savait pas que la présence d'une armée, même libératrice est toujours une grande calamité. Il n'y a d'exception que pour les jolies femmes, qui sont guéries du "mal de l'ennui". Or une armée, toute de jeunes gens... était admirablement disposée pour faire tourner les têtes. Il se trouva, par un hasard qui ne se renouvelle qu'à de longs intervalles, qu'il y avait alors à Milan douze ou quinze femmes de la beauté la plus rare, et telles qu'aucune ville d'Italie n'a présenté de réunion pareille depuis quarante ans". Ces jolies femmes ne furent point cruelles à de jeunes héros qui leur apportaient, avec la liberté (dont elles se souciaient peu sans doute) le plaisir (qui leur agréait davantage). Stendhal fut de la fête naturellement. Et le souvenir de ces jours suffit à parfumer toute la vie de celui qui devait faire graver sur sa tombe ces simples mots : "Arrigo Beyle Milanese" / Notice chargée sans modification à partir de l'Inventaire du fonds français, graveurs du XVIIIe siècle.