Oeuvre

Date : [1787]. / Assise sur un banc, vêtue d'une robe blanche à ceinture lilas, Nina tient une rose dans la main dr. et regarde à dr. d'un air éploré. Fonds de bois devant un portail. Par une échappée, mâture de vaisseau dans un port. En marge les premiers mots de l'air qu'elle chante : "Hélas ! hélas ! // Le bien-aimé ne revient pas" / Signé sur le rocher, dans l'angle inférieur g. : "Hoin pix" / Cette épreuve fut exposée à la Bibliothèque Nationale en 1906 (n° 666). Une épr. avant toute lettre, de la collection Achille Fould, figurait à la même exposition (n° 665), où l'on put voir également une miniature de C. J.-B. Hoin, représentant M.me Dugazon, en buste, dans le rôle de Nina, miniature qui appartenait au baron de Schlichting" / Estampe annoncée dans la "Gazette de France", le 11 septembre 1787, puis dans le "Journal de Paris", le 14 du même mois : "Nina, estampe en couleur, gravée par Janinet, d'après Hoin ; prix 6 liv. A Paris, chez Janinet rue Hautefeuille, N° 5, et chez Esnauts et Rapilly, rue St Jacques, à la Ville de Coutances." (n° 257, p. 1117)" / "Nina ou la Folle par amour", comédie en un acte, en prose, mélée d'ariettes, paroles de Marsollier des Vivetières, musique de Dalayrac, fut présentée pour la première fois le mardi 15 mai 1786, sur le théâtre italien, avec un succès qui ne peut se comparer qu'avec celui du "Mariage de Figaro". M.me Dugazon triompha dans le rôle principal à tel point qu'on put dire que les paroles étaient de Marsollier, la musique de Dalayrac et la pièce de M.me Dugazon / Le succès de M.me Dugazon eut sa répercussion dans l'art. Outre la miniature de la collection Schlichting, datée de 1787, Hoin a signé également, en 1789, une gouache représentant M.me Dugazon, dans le rôle de Nina, mais dans une autre scène que la gravure de Janinet. Cette miniature appartint aux Goncourt ("Maison d'un artiste", I, p. 92) et passa à leur vente, en 1897, où elle fut payée 19.000 francs (n° 125 du Catalogue, avec reproduction, p. 63) / Au Salon de 1787, M.me Vigée-Lebrun exposa un portrait de M.me Dugazon dans le rôle de Nina (n° 103) / La gouache originale, gravée par Janinet, signée C. B. Hoin, P. de M.r, 1786, appartint à la collection Mühlbacher. A la vente de cette dernière, en 1907, elle atteignit 18.000 Fr. Exposition "Claude Hoin", Peintre de "Monsieur", André Weil, Paris (1934, n° 21. A Mr. Arthur Veil-Picard. Une épr. de la gravure de Janinet, même vente, n° 84) / Le baron Roger Portalis, dans son étude sur "Claude Hoin" (G.-B.-A., 1900, Dc. 20 a rés) donne cette précision intéressante : "Pour conserver à l'estampe la physionomie exacte du dessin, et laisser à l'actrice la place occupée par elle, à la gauche de la scène, où le public était habitué à la voir, l'habile Janinet a pris soin d'exécuter sa planche à l'aide du miroir, ce qui donne la clef de cette particularité que la gravure se trouve dans le même sens que le dessin." / Expositions : Bibliothèque Nationale, 1906 (n° 666) ; André Weil, Paris, 1934, n° 21 et 84 ; Dijon, 1963, n° 105 ; Bibliothèque Nationale "M.me de Staël", 1966, n° 355" / Notice chargée sans modification à partir de l'Inventaire du fonds français, graveurs du XVIIIe siècle.