Socrate prononçant son discours sur l'immortalité de l'âme, après avoir bû la cigüe : [estampe] (1786)
Données de base
Type de notice et de document: Monographie : ImageTitre et date: Socrate prononçant son discours sur l'immortalité de l'âme, après avoir bû la cigüe : [estampe] (1786) Mention de responsabilité: Sane Pinxit. / Danzel Graveur de Sa Maj.té ImpérialeAdresse: A Paris chez Esnaut et Rapilly, rue S.t Jacques à la ville de Coutances, N° 269 et chez Alibert, Rue Fromenteau. Imprimé par RobbeDescription matérielle: 1 est. ; gravure en taille-douce ; 49 x 63,5 cm.Bibliothèque nationale de France: Notice no 44545380, https://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb445453807Source: Catalogue général de la Bibliothèque nationale de FranceRelations
Remarques et validité
Remarque du Catalogue général de la Bibliothèque nationale de France:
Date : [1786]. / En marge, de part et d'autre d'un cartouche aux armes : "A Monsieur Pierre Gaspard Marie Grimaud, Comte D'orsay D'autrey et de Nogent le Rotrou... Par... Esnauts" / Pièce annoncée dans la "Gazette de France" du 4 Août 1786 : "Socrate prononçant son discours sur l'immortalité de l'âme à ses amis après avoir pris la cigüe", estampe d'après le tableau de M. Sané, gravée par M. Danzel, dédiée à M. le Comte d'Orsay, 12 liv. Chez Esnauts et Rapilly, rue Saint-Jacques, à la ville de Coutances". Autres annonces au "Journal de Paris" le 11 août et au "Mercure" le 7 octobre (p. 46) / A son apparition, l'original fit sensation. On cria au chef-d'œuvre. Il est possible que Jean-François Sané ait eu dans sa vie une heure de génie. Mais nous devons en croire les contemporains sur parole, car ce chef-d'œuvre n'est plus connu aujourd'hui que par la gravure de Danzel. Quoi qu'il en soit, la "Mort de Socrate" valut au jeune peintre, encore élève de Vien, un jour de célébrité qui n'eut pas de lendemain. C'était en 1762. Le concours pour le prix de Rome allait s'ouvrir. Rompant avec la tradition, qui voulait que les sujets de concours fussent empruntés à la Bible, l'Académie, pour la première fois, proposa aux candidats un sujet tiré de l'histoire ancienne : "la Mort de Socrate". Ce sujet était dans l'air, si l'on peut dire. La même année, Sauvigny avait présenté au Théâtre-Français une tragédie sur la "Mort de Socrate", dont la représentation fut d'ailleurs interdite par la police, à cause des allusions déplaisantes au pouvoir que des esprits malins pouvaient y découvrir. On était alors dans la période des poursuites engagées contre l'"Encyclopédie" et les écrivains ne manquèrent point de voir en Socrate, condamné à boire la ciguë pour ses opinions non conformistes, une image du "philosophe" persécuté pour ses idées. Les circonstances expliquent en partie le succès du tableau de Sané. Chose curieuse, quand l'Académie fit de la Mort de Socrate le sujet du concours pour le prix de Rome, Sané n'était pas candidat. Mais le sujet lui plut et il le traita pour son propre compte. Le 4 septembre 1762, comme il présentait son tableau à l'Académie, les maîtres, enthousiasmés, lui accordèrent le privilège de "prendre place dans l'Ecole après les élèves qui ont gagné les seconds grands prix". Cette marque d'estime leur parut même insuffisante : ils obtinrent de Marigny que Sané fût envoyé à Rome comme pensionnaire en surnombre. Le talent du jeune espoir de la Peinture française n'y résista pas. Depuis, Sané ne fit plus rien qui vaille. Ses années d'école terminées, il entreprit à Paris un "Saint Pierre guérissant le Paralytique", qui déçut ses admirateurs et ses amis. Témoin le peintre Gabriel Bouquier qui, dans un poème sur les "Charmes de la Peinture", écrivait : "Sané dans son début annonce un vrai talent, // Mais de sa verve pathétique // Le feu ne brille qu'un instant. // On cherche en vain dans son "Paralytique" // L'artiste qui, marchant au flambeau de l'antique, // Nous força d'admirer son "Socrate mourant"." / Désormais Sané, dont les travaux ne retiennent l'attention de personne, ne sort plus de l'oubli d'où l'avait tiré un moment la "Mort de Socrate". On revit ce tableau à sa vente le 8 mars 1780. Depuis on a perdu sa trace / Le poème de Gabriel Bouquier, dont nous avons cité quelques vers, fut édité en 1907 par Gabriel Lafon / Voir la "Notice sur le peintre Jean-François Sané" publiée par M. Jean Locquin dans le "Bulletin de la Société de l'histoire de l'art français", 1910, p. 48-60 / Notice chargée sans modification à partir de l'Inventaire du fonds français, graveurs du XVIIIe siècle.
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