Oeuvre

Date : [1784]. / Après une lutte amoureuse, dont témoignent le lit en désordre et une chaise renversée, un amant, vainqueur des résistances de sa belle, qui défaille, a encore la présence d'esprit de pousser le verrou / Annoncé au "Journal de Paris" le 1.er mai 1784 : "Le Verrou", estampe gravée d'après le tableau de H. Fragonard, peintre du Roi, par M. Blot, prix, 9 liv. A Paris, chez l'Auteur, rue S. Étienne des Grés, maison du Collège de Montagu..." Autre annonce dans la "Gazette de France" du 11 mai / Cette estampe fut l'occasion d'une controverse entre l'abbé de Fontenai, directeur des "Affiches, annonces et avis divers", et M. de Saint-Félix. Le journal, tout en reconnaissant le grand talent du graveur, faisait à sa gravure quelques critiques de détail. Selon M. de Saint-Félix, Blot n'avait fait que traduire fidèlement l'original (voir les numéros des 8, 16 et 22 mai) / Pendant du "Contrat" (IFF18 BLOT (Maurice), 12)" / L'original fut commandé à Fragonard par le marquis de Veri. Il figura, en décembre 1785, à la vente de cet amateur où il fit 3950 livres : "Rien de plus ingénieux et de plus gai que ce tableau, et rien de plus satisfaisant que la manière dont il est rendu ; cet habile artiste a placé le grouppe des deux figures sous le principal effet de lumière et dans des attitudes si gracieuses et si piquantes à la fois, qu'il est impossible de rien perdre de l'intention : toutes les parties de l'ensemble sont également achevées et pleines de chaleur jusques dans la plus précieuse exécution ; il doit être bien peu de personnes que de pareils tableaux ne séduisent et qui n'en conçoivent une grande idée des progrès de notre École." (n° 37 du catalogue, rédigé par Paillet)" / On le revit à la vente de Grimod de La Reynière en 1792 (n° 28). Il trouva preneur pour 3010 livres / Un dessin du "Verrou", à la plume et au bistre sur papier blanc, faisait partie de la collection de Varanchan, qui fut vendue en 1789. Il fut payé 800 livres. Mais, soit que l'acquéreur, Mercier, fût d'une race particulièrement méfiante, soit que l'usage du faux fût déjà très répandu, toujours est-il que Fragonard dut signer audit Mercier, qui en voulait pour son argent, un certificat garantissant l'authenticité de son dessin (reproduit par Portalis, p. 195). Ce dessin a figuré à la vente Walferdin / Notice chargée sans modification à partir de l'Inventaire du fonds français, graveurs du XVIIIe siècle.