Exemple d'humanité // donné par Madame la Dauphine le 16 8.bre 1773. : [estampe] (1774)
Données de base
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Titre et date: Exemple d'humanité // donné par Madame la Dauphine le 16 8.bre 1773. : [estampe] (1774)
Mention de responsabilité: Dessiné par Maureau le J. / Gravé par F. Godefroy.Édition, état: [État décrit dans l'Inventaire du fonds français, graveurs du XVIIIe siècle]Adresse: A Paris chés l'Auteur, rue des Francs-Bourgeois // St Michel, vis-à-vis la rue de Vaugirard.Description matérielle: 1 est. ; gravure en taille-douce ; 14 x 21,3 cm.Bibliothèque nationale de France: Notice no 44562208, https://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb44562208xSource: Catalogue général de la Bibliothèque nationale de France
Relations
Remarques et validité
Remarque du Catalogue général de la Bibliothèque nationale de France:
Date : [1774]. / Bordure rectangulaire" / En marge, de part et d'autre d'un cartouche aux armes, 5 vers de Marmontel, 3 et 2 : "Vous n'oubliez pas qui nous sommes..." ; au-dessous : "Dédié à sa Majesté Marie-Thérèse, Impératrice Douairière // Reine apostolique d'Hongrie et de Bohème, &. et Présenté à Madame la Dauphine // Par... F. Godefroy." / Il en existe une copie en sens inverse, signée : "Boorsaller 1774" (Coll. de Vinck, n° 201)" / Cette gravure a été annoncée dans la "Gazette de France", 28 février 1774, l'"Avant-Coureur", mars 1774, N. 16, p. 8 et 20, p. 8 ; le "Journal des Sciences et des Beaux-Arts", mars 1774, I, p. 571 et avril 1774, II, p. 179, et le "Mercure", mars 1774, p. 163" / Pendant du "Retour de chasse", estampe dessinée et gravée par Duclos qui se vendait 1 liv. 4 sous "chez Godefroy, rue des Francs-Bourgeois" ("Gazette de France", 4 mars 1783) / L'original de Moreau le jeune, en dessin à l'encre de chine, est passé à une vente de portraits faite à Paris à l'Hôtel Drouot du 5 au 8 mars 1883" / Le récit de la scène qui donna lieu à cette estampe et à quelques autres, se trouve dans une lettre de M.me Du Deffand à l'Abbé Barthélemy, en date du 21 octobre 1773. Ce récit lui avait été envoyé par la Vicomtesse de Choiseul, qui se trouvait dans la calèche de la Dauphine : "Madame la Dauphine, Madame la Comtesse de Provence, Madame de Beaumont et moi, nous étions dans la même et unique calèche. Le Roi s'en est approché et a dit à Madame la Dauphine : "Madame, il vient d'arriver un affreux malheur, le cerf a sauté dans le jardin d'un pauvre vigneron qui a été effrayé ; il a voulu fuir, le cerf l'a tué. C'est sa malheureuse femme qui vient, par ses cris, de m'apprendre ce malheur. J'ai envoyé sur le champ du monde pour le secourir et j'ai envoyé au rendez-vous pour avoir le chirurgien. Il n'a que trente ans et trois enfants dont j'aurai soin, mais la pauvre femme, cela ne lui rendra pas son homme." On est venu dire au Roi que l'homme n'était pas mort. La femme était presque évanouie, à vingt pas de nous. Madame la Dauphine dit tout de suite :" Il faut le dire à cette pauvre femme." On est venu le lui dire. Elle ne voulait pas le croire. Mme la Dauphine me dit : "Je voudrais y aller, mais je n'ose pas, le Roi étant là." Le Roi part ; M.me la Dauphine et M.me la Comtesse de Provence volant au bas de la calèche, et à travers les vignes vont joindre cette malheureuse femme. M. le Dauphin et M. le Comte de Provence, au lieu de suivre le Roi, les accompagnent. M.me la Dauphine, toute en larmes, se jette presque au cou de cette malheureuse, l'assure que son mari n'est point mort ; elle ouvre les yeux et dit : "Et mes pauvres enfants ?" M.me la Dauphine la conjure d'être tranquille, l'assure qu'on en aura soin, lui donne sa bourse. M. le Dauphin, pénétré de douleur, en fait autant, ainsi que M. le Comte et M.me la Comtesse de Provence. On dit à M.me la Dauphine que la connaissance est revenue totalement au pauvre malheureux et qu'il demande sa femme. M.me la Dauphine l'a fait mettre dans sa voiture avec son fils, sa sœur et sa cousine. Un des valets de pied fut commis pour en avoir soin. Le souffrant n'est occupé que de l'état de sa femme et cherche à la tranquilliser sur le sien. Le chirurgien espère que la blessure n'est pas mortelle." / L'Abbé Barthélemy commente : "L'action de M.me la Dauphine est attendrissante." M.me de Beaumont a dit quelque chose de bien joli : "M.me la Dauphine suivait la nature, M. le Dauphin suivait M.me la Dauphine." / Ajoutons que l'accident arriva au village d'Achères et que le vigneron blessé s'appelait Pierre Grimpier. Le 14 novembre suivant, il était suffisamment valide pour se trouver sur le passage du Roi dans la Galerie des Réformés à Fontainebleau. "S. M. s'est arrêtée pour lui parler et a bien voulu lui témoigner, avec la bonté qui la caractérise, le plaisir qu'elle avait de le voir rétabli." ("Gazette de France", 15 novembre 1773.) / La bonne action de Marie-Antoinette attendrit les âmes "sensibles", et elles étaient nombreuses à cette époque. On la monta en épingle. L'Abbé Le Moine, chapelain de la Dauphine, en fit une pièce de vers, et la "Gazette de France", qui annonçait sa publication chez la V.ve Thibout (11 novembre) parla de la sensibilité "héroïque" de la princesse. A l'occasion du nouvel an, un commerçant avisé, le Sieur Compigné, tabletier, rue Greneta, au roi David, mit en vente un tableau d'écaille représentant l'événement, et qu'il intitula : "Les Malheurs réparés par la Bienfaisance". "On trouvera dans son magasin le même sujet en petite forme pour pouvoir être placé sur des tabatières et un très grand nombre de bijoux de toute espèce, pour des étrennes." ("Gazette de France", 24 décembre.) Naturellement, les artistes saisirent l'occasion de faire la cour à leur future souveraine. Témoin la présente estampe. Et quand la Dauphine fut devenue Reine, ils rappelèrent ce vieux souvenir : En 1775, Duclos en fit le sujet d'une vignette qui lui avait été demandée pour les "Annales du règne de Marie-Thérèse" de Fromageot / En 1776, on put voir à l'Exposition du Colisée une esquisse à la gouache de Gabriel de Saint-Aubin : "Le trait de Bienfaisance de la Reine à Fontainebleau" et, bien que le livret ne le mentionne pas, un tableau et un dessin représentant la même scène, œuvres de J. B. A. Gautier-Dagoty, qui en fit de plus une estampe (5 octobre 1776) / Notice chargée sans modification à partir de l'Inventaire du fonds français, graveurs du XVIIIe siècle.
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