Oeuvre

Date : [1770]. / En buste, de tr. q. à g., dans une bordure ovale ornée de palmes à sa base et reposant sur un soubassement ; le tout sur un fond rectangulaire. En marge : "Gravé par Louis Bonnet d'apres le Tableau de Ktanzinget ["sic"] qui est aux Ap- // partements de Mesdames." / Ce portrait fut annoncé dans la "Gazette de France" du 27 avril 1770 : "Le sieur Bonnet, graveur, rue Gallande... a mis en vente le portrait de Madame la "future" Dauphine, gravé en manière de pastel et de miniature. Prix : 3 liv." / Nouvelles annonces dans l'"Avant-Coureur" le 30 avril 1770 et dans le "Mercure" en mai (p. 187) : "Le sieur Bonnet, bien connu par sa nouvelle gravure dans la manière de pastel, ne pouvoit mieux employer ses talens, qu'en nous retraçant le portrait de l'auguste princesse Marie-Antoinette, sœur de l'Empereur. Ce portrait est une jolie miniature en forme de médaillon que l'on peut placer dans une boîte grande ou petite. Ce portrait peut être mis aussi dans une bordure carrée, en conservant le cartel qui le renferme. Le sieur Bonnet l'a gravé d'après le tableau de Ktanzingen ["sic"], qui est dans l'appartement de Mesdames. On le distribue à Paris chez l'Auteur, rue Galande... Prix 3 liv." / L'original est du peintre autrichien Joseph Kranzinger, qui ne fit d'ailleurs que reproduire un pastel de Ducreux (il ne pouvait être question d'un portrait original, car à ce moment la "future" Dauphine n'était pas encore arrivée en France). Né à Maltsen près de Salzbourg à une date inconnue, mais voisine de 1740, Kransinger était en 1766, date de sa fondation, élève à l'Académie de dessin et de gravure de Vienne. Il vint à Paris à la fin de 1768, alla voir le bon Wille qui accueillait tous les artistes allemands et, par l'entremise de Mercy-Argenteau, reçut des Menus-Plaisirs mission de copier pour Mesdames le pastel de Ducreux, qui ornait le cabinet du roi depuis le 16 mai 1769. Les comptes des Menus-Plaisirs pour l'année 1770, chapitre des "dépenses imprévues", attestent que "M. Kranzinger, peintre allemand" reçut une fois 12 louis, une autre fois 288 livres "pour le portrait de Madame la Dauphine". L'artiste viennois "respecta, au moins dans ses grandes lignes, le type créé par Ducreux ; mais, en modifiant les ajustements, il semble qu'il se soit appliqué à insister sur le caractère allemand d'un modèle que l'artiste lorrain avait au contraire paré des grâces françaises... L'original nous paraît moins sincère que la copie, délicieusement imprégnée de couleur locale." C'est ce qu'écrivent Vuaflart et Bourin ("Portraits de Marie-Antoinette", I, p. 47-50), qui, à défaut de l'original, aujourd'hui inconnu, en jugent d'après la gravure de Levasseur, plus proche de l'œuvre de Kranzinger que celle de Bonnet" / Notice chargée sans modification à partir de l'Inventaire du fonds français, graveurs du XVIIIe siècle.