Oeuvre

Date : [1766]. / Cartouche aux armes divisant la légende / P. Ratouis de Limay en cite un état intermédiaire ("Aignan-Thomas Desfriches", p. 195)" / Cochin avait d'abord accepté de graver seul cette estampe. Mais, "accablé d'affaires", il ne put aller jusqu'au bout de sa tâche ; après avoir gravé les figures, il passa la main à Choffard, qui termina le travail. Le 17 juin 1761, Cochin écrivait à son ami Desfriches, auteur de l'original : "J'avois déjà ouï beaucoup de bien par nos revenans d'Orléans, MM. Boutin et Pigalle, de votre dessein [la vue d'Orléans] et je vois par le désir de vos concitoyens qu'il a un plein succès. Je goûte fort le projet que vous me proposés d'en entreprendre la gravûre et les conditions m'en paraissent telles qu'à la première vüe je crois faire payer 9 l. aux souscrivans. Il semble de là qu'on seroit obligé de pouvoir les accepter. Cependant je crois qu'il seroit un peu cher de les mettre au moins à 12 l. pour ceux qui n'ont pas souscrit ; au reste, c'est ce dont je ne pourray juger qu'en voyant le dessein qui est peut-être assez chargé d'ouvrage pour valoir ce prix. Sans la difficulté des temps, je me contenterois des souscriptions au nombre de 300 que vous me faittes espérer des bontés de M. l'intendant et de votre zèle, et je feroy les avances de ce qui pourroit être encore nécessaire pour ces frais, mais au moyen de ce que je ne suis point payé de ce qui m'est dû, je ne brille pas par l'argent comptant et comme je souhaiterois que le nombre des souscripteurs montât au moins à 400, je tacheroy dans le temps, de faire le reste à Paris en annonçant dans les petites affiches. Je ne m'étendrai pas davantage pour aujourd'huy attendû que, comme je pars demain pour aller passer trois semaines à la terre de M. de Marigny, je suis accablé d'affaires. Il suffit que pour le présent vous pouvés regarder les préliminaires de cette affaire comme signés..." / L'estampe ne fut distribuée aux souscripteurs qu'à la fin de 1766. Le 6 janvier 1767, Cochin informait Desfriches qu'il avait expédié à son adresse, la veille de Noël, "les deux cent cinquante estampes de la vüe d'Orléans" / Le dessin original, exécuté en 1761, est au Musée d'Orléans (en voir une reproduction dans le rec. Aa 162, in-fol., tome I, au mot "Desfriches" [information 1946] "Au premier plan, sur la rive de la Loire opposée à la ville, un groupe de promeneurs, villageois, moines, bourgeois et seigneurs, ainsi que des mariniers hâlant un bâteau, animent la monotonie d'une vue panoramique. Tous ces personnages sont esquissés d'une touche alerte et spirituelle ; les poses en sont prises sur le vif. Sur quelques-uns d'entre eux on peut placer des noms : le dessinateur assis prenant un croquis n'est autre que Desfriches lui-même, entouré de M. de Cypierre, intendant d'Orléans, de Mme de Vandebergue, de M. Soyer, de son nègre, car Desfriches, tout comme les grands seigneurs et les actrices célèbres de son temps, avait un nègre..." (P. Ratouis de Limay, "Desfriches", p. 11-12.)" / Notice chargée sans modification à partir de l'Inventaire du fonds français, graveurs du XVIIIe siècle.