[Planches pour : Collection des Ports de France] : [estampe] (1760-1767)
Données de base
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Titre et date: [Planches pour : Collection des Ports de France] : [estampe] (1760-1767)
Mention de responsabilité: [Charles-Nicolas Cochin fils] / [d'après Joseph Vernet]Adresse: [S.l.]Description matérielle: 15 est. ; eau-forte, burin.Bibliothèque nationale de France: Notice no 44542165, https://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb445421652Source: Catalogue général de la Bibliothèque nationale de France
Relations
Remarques et validité
Remarque du Catalogue général de la Bibliothèque nationale de France:
Date : [1760-1767]. / C'était une lourde tâche, et fastidieuse à la longue, que celle dont fut chargée Joseph Vernet en 1753, sur l'ordre de Marigny. Dans l'idée du Directeur des Bâtiments, la collection des "Ports de France", exécutée pour le compte du roi, devait comprendre vingt tableaux, huit pour la Méditerranée et douze pour l'Océan. Mais les difficultés financières et la lassitude du peintre réduisirent finalement ce nombre à quinze / En 1758, avant même que la besogne ne fût terminée, on décida de les mettre en estampes, afin d'en faire profiter le public. L'entreprise fut confiée à Cochin et à Lebas. Le 13 mai, les deux amis soumirent à Marigny un projet de souscription, qui fut accepté dans ses clauses essentielles. La souscription s'imposait en effet, car l'ouvrage s'avérait dispendieux, les premiers frais considérables. C'était, à vrai dire, un procédé un peu usé. Le public, trop souvent déçu par des promesses qu'on ne pouvait tenir, ne "marchait" plus. Il convenait donc d'agir avec prudence. Aussi les deux associés demandèrent-ils, pour livrer les premières estampes aux souscripteurs, un délai de deux ans, qu'ils estimaient d'ailleurs plus que suffisant. Et pour leur éviter des débours excessifs, il fut décidé que la souscription se ferait par tranches. Les amateurs s'inscriraient d'abord pour quatre planches, à la livraison desquelles il leur serait loisible de renouveler leur souscription pour quatre autres planches, et ainsi de suite jusqu'à l'achèvement du travail. Le prix était fixé à 6 francs l'estampe pour les souscripteurs, à 9 francs pour les autres. Le bon Chardin, qui était trésorier de l'Académie, voulut bien "être dépositaire des deniers provenans des souscriptions." On pouvait naturellement s'inscrire de même chez Cochin et chez Lebas. Les planches furent gravées dans l'ordre d'exécution des tableaux et numérotées. Les quatre premières furent distribuées le 10 octobre 1760, avec un retard de trois mois, ce dont les associés se déclaraient navrés. ("Mercure", octobre 1760, I, p. 167) / Les 4 premières estampes de la suite des "Ports de France" furent exposées par Lebas au Salon de 1761 (n° 151)" / La seconde tranche ne fut livrée que dans le courant de juillet 1762, avec un retard de six mois. Nouvelles excuses des graveurs dans le "Mercure" (juillet 1762, I, p. 153). Les 4 estampes de la seconde suite des "Ports de France" furent exposées par Lebas au Salon de 1763 (n° 190). A ce propos, Diderot écrivait ("Salon de 1763", art. Vernet) : "Le Bas et Cochin gravent de concert ses ports de mer ; mais Le Bas est un libertin qui ne cherche que de l'argent, et Cochin est un homme de bonne compagnie qui fait des plaisanteries, des soupers agréables, et qui néglige son talent. Il y a à Avignon un certain Balechou, assez mauvais sujet, qui court la même carrière et qui les écrase." / Les estampes de la 3.e souscription furent distribuées le 28 janvier 1765 et annoncées au "Mercure" de ce mois (II, p. 172). Elles furent exposées au Salon de cette année (n° 230). Diderot décidément ne les goûtait guère : c'est Lebas, écrivait-il, "qui a porté le coup mortel à la bonne gravure parmi nous, par une manière qui lui est propre, dont l'effet est séduisant, et que tous les jeunes élèves se sont efforcés d'imiter inutilement. Il a publié quatre estampes de la troisième suite des "Ports de France" de Vernet, gravés en société avec M. Cochin. C'est Cochin qui a fait les figures ; et c'est ce qu'il y a de bien. Ces associés n'ont pas pleuré bien amèrement la mort de Balechou." ("Salon de 1765.")" / Enfin les deux "Ports de France" de la 4.e suite parurent dans le courant de 1767, et, comme de coutume, Lebas les exposa au Salon de cette année (n° 221). De nouveau Diderot fronça les sourcils : "Gravures médiocres, faites en commun par deux habiles gens, dont l'un aime trop l'argent, et l'autre trop le plaisir. Ce n'est pas seulement à Vernet, c'est à eux-mêmes que ces artistes sont inférieurs ; l'un a fait les figures par-dessous la jambe, et Le Bas les ciels." ("Salon de 1767".) Ce n'était pas l'avis de Mariette, qui jugeait au contraire "ces planches parfaitement bien exécutées." / Quelle est la part respective des associés dans la gravure des "Ports de France?" D'après Jombert (n° 255), Cochin en a gravé à l'eau-forte toutes les figures et même, pour quelques-unes, une partie du paysage. Lebas et ses collaborateurs firent le reste. On n'ignore pas que dans l'atelier de Lebas on poussait assez loin la division du travail et que plusieurs graveurs spécialisés mettaient la main à chaque planche signée par le maître ; il n'en alla pas autrement pour les "Ports de France". L'ouvrage terminé, les deux associés se partagèrent les planches, "ce qui formoit pour chacun huit, de manière que chacun n'avoit que la collection de moitié desd. "Ports de mer" et qu'un associé ne pouvoit la compléter qu'avec le secours de l'autre" ("Archives de l'Art français", 1885, p. 153, inventaire après décès de Lebas). Les épreuves de ces planches furent dérobées à Cochin par un élève qu'il hébergeait : "Imaginez-vous, écrivait-il à Descamps le 12 juillet 1786, que j'ai été indignement volé par un élève, que j'avois pris par charité... Il m'a pris 800 à 900 estampes des ports de France, les premières épreuves sans lettres que j'avois conservées, que je vendois 30 livres pièce, qu'il a vendu 9 livres..." Cochin se montra d'ailleurs satisfait du travail de son confrère. A son vieil ami Desfriches, qui avait recruté nombre de souscripteurs à Orléans, il écrivait : "Dieu vous bénira, n'en doutez point, vous avez travaillé pour la propagation des écus des Cochin, des Le Bâs, si que leurs bourses deviennent grasses à lard, que de jouissances s'en suivront, car voulez-vous de bons soupers, ayez des écus, voulez-vous de bonne musique, ayez des écus, voulez-vous de belles filles, idem... Afin que vous puissiez rendre compte aux bonnes âmes qui ont souscrit apprenez-leur que nous avons déjà deux estampes à l'eau-forte dont les curieux paroissent satisfaits, voire même esbahis. Mon camarade [Lebas], comme vous me le marquez, s'étoit un peu discrédité auprès du public ; ce n'est pas que le drôle n'ait les plus grands talents, mais il couroit après l'argent et vouloit le gagner à son aise, quand Maistre Cochin est venû le prêcher qu'avant touttes choses il faloit bien faire, il a bien falû que la conversion se fît, aussi est-elle exemplaire et j'ose promettre que jamais Le Bâs n'a rien montré d'aussi soigneusement fait. Enfin il y a lieu d'espérer que le public ne regrettera point son argent ; peut-être même ceux qui ont reculé en feront-ils un peu pénitence. Ces Vernets là ne sont pas des croutes, et tel croit les avoir bien vûs, qui n'a pas aperçû la moitié de leur mérite." / Les originaux des "Ports de France" furent exposés aux divers salons de 1755 à 1765. Chacun des numéros du livret est accompagné d'un commentaire, qui précise les intentions de l'artiste. Vernet nous informe qu'il ne négligea rien pour donner à ses tableaux une valeur de document : "circonstances particulières de lieu, vêtements du pays et des nations qui ont commerce avec ces différens ports, aussi bien que leurs navires ; espèces de marchandises qui y sont particulières ou qu'on y apporte le plus ordinairement ; détails des manœuvres de la marine, soit militaire, soit marchande ; calmes, tempêtes, enfin jusqu'aux effets divers des heures du jour." / Chaque tableau fut payé 6000 francs à l'artiste / La collection des "Ports de France" est aujourd'hui au Musée du Louvre (Villot, n° 592 et ss., Brière, n° 940 et ss.) [information 1939]" / Consulter : "Archives de l'Art français", 1855-56, p. 139-167 (itinéraire de J. Vernet et paiements) ; 1893, p. 1-93 (projet de souscription et correspondance de Vernet avec Marigny et d'Angiviller) ; 1903, p. 135-137 (correspondance de Cochin avec Marigny)" / Outre les estampes décrites, il convient d'en mentionner 3 autres, qui complètent la série des "Ports de France" et qui furent exécutées d'après les dessins de Cochin : "Le Port et la Ville du Hâvre" (n° 16), gr. par Martini et Lebas, en 1776 ; une "Vue du Pont et de la Ville de Rouen" et une "Vue du Port et de la Ville de Rouen" (n. 17 et 18), gravées sous la direction de Lebas et de Choffard et exposées au Salon de 1793 (voir IFF18 CHOFFARD (Pierre-Philippe), 413 et 414). Nous ignorons si Cochin a collaboré à la gravure de ces pièces. Pour ce qui est de la dernière, elle était dans son atelier, inachevée, et le maître, la veille de sa mort, se préoccupait de son sort. Un des articles de son testament (28 avril 1790) la concerne : "Je charge mon exécuteur testamentaire... de faire achever et perfectionner par M. Chauffard, graveur, la planche du "port de Rouen", qui m'appartient, pour en remettre le produit avec plus d'avantage dans ma succession et de faire à ce sujet les avances nécessaires sur ma succession." / Ces 3 planches faisaient partie du fonds de H.-L. Basan (an XI-1802), n° 430 : 9 livres chacune / Le Musée de Rouen possède un grand dessin de Cochin, au crayon noir lavé d'encre de Chine, qui représente une "Vue de Rouen prise en 1777 de la rive gauche de la Seine" (n° 962 du catalogue de 1911) [information 1946] / Notice chargée sans modification à partir de l'Inventaire du fonds français, graveurs du XVIIIe siècle.
Mentions dans d'autres contenus
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