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Titre

L'HYVER. Idille de Madame des Houlieres, à Mr Lucas.

Titre d'après la table

L'Hyver, Idille.

Page de début
116
Page de début dans la numérisation
139
Page de fin
121
Page de fin dans la numérisation
144
Incipit

Quand tout ce qui part de l'Illustre Madame des Houlieres / L'Hyver suivy des vents, des frimats, des orages,

Texte
uand tout ce qui part de
FIlluftre Madame des Houlieres neferoit pas d'une beauté achevée , la faifon où nous
fommes m'obligeroit à vous
envoyer le nouvel Idiile de fa
façonque vous allez lire.Ainfi
vous aurez tous fes ouvrages ,
répandus feparément dans mes
Lettres felon les temps qu'elle
en a bien voulu donner des
copies. Ce dernier cft adreflé à
GALANT, 117
M. Lucas. C'eft un homme
d'efprit & de merite fort connu
& eftimé des gens de Lettres,
& quia efté plufieurs années
Lieutenantgeneral de l'Admi
rauté de Normandie.
* thin
L'HYVER.
Idille de Madame des Houlieres , à Mr Lucas.
L'
'Hyver fuivy des vents ,
frimats , desorages ,
des
De ces aimables lieux trouble l'heureufe paix ;
Il a déja ravy par de cruels outrages
Ce que la Terre avoit d'attraits.
Quelles douloureufes images
Ledefordre qu'ilfait imprime dans
l'efprit!
r18
MERCURE
Helas ! ces Prez fans fleurs , ces
Arbres fansfeuillages ,
Ces Ruiffeaux glacez , tout nous
dit
Le temps fera chez vous de femblables ravages.
Commela terre nous gardons
Fufques au milieu del'Automne
Quelques - uns des appas que le
Printemps nous donne ,
L'Hyver vient-il , nous les perdons.
Pouvoir, Thréfors, Grandeurs, n'en
exemptent perfonne ;
On fe déguife en vain ces trifles
veritez ;
Les terreurs , les infirmitez ,
De la froide vieilleſſe ordinaires
compagnes,
Font fur nous ce que font les Autans irritez ,
Et la neige fur les Campagnes.
Encorfi comme les Hyvers
GALANT. 119
Dépouillent les Forefts de leurs
feuillages verds ,
L'âge nous dépouilloit des paffions
cruelles ,
Plus fortes à dompter que ne lefont
les flots,
Nous goufterions un doux repos
Qu'onnepeuttrouver avec elles.
Mais nous avons beau voir détrui
re par le temps
La plus forte fanté , les plus vifs
agrémens;
Nous confervons toujours nos premieres foibleffes.
L'Ambitieuxcourbéfous lefardeau
des ans ,
Dè la fortune encore écoute les promeffes ;
L'Avare enexpirant regrettemoins
Le jour
Que fes inutiles richeffes ,
301
Et quijeune adonné toutfon temps
à l'amour,
120 MERCURE
Unpied dans le Tombeau , veut encor des Maiftreffes.
Il refte dans l'efprit un gouft pour
les plaifirs ,
Prefqu'auffidangereux que leurplus
doux ufage.
Pour eftre heureux,pour eftrefage
Ilfautfçavoir donner un frein à
fes defirs.
Mieux qu'un autre , fage Timandre ,
De cet illuftre effort vous connoiffez
le prix.
Yous , en qui la nature a joint une
ame tendre
Avec undes plus beauxEfprits ;
Vous qui dans lafaifon desgraces &
des ris ,
Loin d'éviter l'Amour,faifiezgloire
d'en prendre,
Et qui par effort de raifon
Fuyez defesplaifirs la folle inquietude
Avant
GALANT. 121
Avant que l'arriere Saifon
Vous aitfaitreffentir tout ce qu'elle
a de rude.
Genre
Collectivité
Faux
Langue
Vers et prose
Type d'écrit journalistique
Courrier des lecteurs
Faux
Genre littéraire
Est rédigé par une personne
Fait partie d'un dossier
Soumis par delpedroa le