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Titre

BOUQUET Présenté par les Chevaliers de l'Arquebuse de Brie-Comte-Robert, à M. Paris de Monmartel, leur Colonel depuis long-tems, la veille de la S. Jean 1755.

Titre d'après la table

Bouquet présenté à M. de Monmartel

Page de début
68
Page de début dans la numérisation
587
Page de fin
72
Page de fin dans la numérisation
591
Incipit

Cette Compagnie se rendit à Brunoy, & après avoir mis pied à terre, elle / C'est en vain qu'aujourd'hui la gémissante Aurore

Texte
BOUQUET
Préfenté par les Chevaliers de l'Arquebufe
de Brie -Comte - Robert , à M. Paris de
Monmartel , leur Colonel depuis long- tems ,
la veille de la S. Jean 1755 .
Cett
Ette Compagnie fe rendit à Brunoy ,
& après avoir mis pied à terre , elle
alla au nombre de trente fous les armes &
en uniforme au Château. M. de Monmartel
vint au- devant d'elle tenant M. fon fils
par la main. On portoit à la tête fur un
SEPTEMBRE. 1755. 69
brancard , un bouquet en forme de furtout
de deffert , compofé de fleurs de fucre en
paftilles. Aux quatre extrêmités s'élevoient
quatre palmiers formant un cabinet , entrelaffés
de panneaux à la mofaïque. Sous
ce cabinet on voyoit les trois déeffes &
Pâris donnant la pomme à Venus entourée
d'amours voltigeans ; & au-deffus un Mercure
en attitude de la Renommée. Aux
pieds de chaque palmier étoit un génie en
habit uniforme de l'arquebufe avec des
trophées d'armes , chaque génie portoit
une emblême .
Le premier.
C'est en vain qu'aujourd'hui la gémiſſante Aurore
A fait voir les tréfors de la brillante Flore ,
L'attrait éblouiffant d'un éclat paffager
N'offriroit de nos coeurs qu'un tableau trop léger ,
Fleurs , dont l'induftrieux & folide affemblage ,
Du deftructeur de tout redoute moins l'outrage ,
Vous allez devenir aux yeux judicieux
Le fimbole parfait de nos finceres voeux .
Dites au pere , au fils , à l'époufe chérie ,
Que le dernier de nous leur donneroit fa vie
Pour prolonger leurs jours , & les rendre immor
tels ,
Et que tous les defirs de notre Compagnie
Sont d'avoir , en dépit du tems & de l'envie ,
Afa tête des MONMARTELS
70 MERCURE DE FRANCE
Le fecond. Les armes de M. de Monmart
Une pomme d'or. Ces armes font fur
drapeaux de la Compagnie .
La reine de Paphos l'obtint par fa beauté ,
Et toi par tes vertus & par ta probité.
Elle fait notre gloire & nos cheres délices ,
Et brille à tous nos exercices .
Le troisieme. Les armes de la Compagnie.
Par notre attachement , & par tous tes bienfaits ,
Nous goutons des plaifirs vifs & pleins d'inno
cence.
Et pour mieux confacrer la grandeur de fes faits ,
Nous uniffons l'amour à la reconnoiffance.
Le quatrieme. Colonel M. de Monmartel.
Que ce nom nous eft doux ! qu'il nous eft précieux!
Il embellit chez nous la plus petite fête ,
Il nous fait difputer l'honneur de la conquête
Bien plus que le prix de nos jeux.
M. Greban , Capitaine en chef , fit trèsélégamment
un fort beau compliment à
M. de Monmartel , dans lequel il lui demanda
de vouloir bien accorder aux voeux
de la Compagnie , M. fon fils pour Lieutenant-
Colonel . Il fut reçu & inſtallé ſur
le champ , & prêta ferment entre les mains
de M. le Colonel. Un enfant de onze ans ,
fils de M. Dauvergne le jeune , Capitaine. <
SEPTEMBRE. 1755 . 70
Guidon , admis depuis quelque tems dans
la Compagnie , & qui n'avoit pas encore
prêté ferment , le prêta entre les mains de
M. de Monmartel fils , Lieutenant - Colonel
, & lui débita le compliment en vers
libres , qui fuit.
Pour fe ranger , Monfieur , fous votre obéïflance ,
Les liens du ferment paroiffent fuperflus ,
Il ne faut qu'un coeur tout au plus ;
Voici quelle eft ma conféquence.
Quand à la fois on peut unir
Et fon devoir & fon plaifir ,
On goûte une douceur extrême ,
Or dês qu'on vous voit , on vous aime ,
Ainfi l'on doit donc fe tenir
Trop heureux de vous obéir.
Eh ! qui de vous aimer oferoit fe deffendre ?
L'amour en vous formant vous donna ſa beauté ,
un coeur bon , délicat & tendre ,
Ses graces & fa majeſté .
La vertu , qui toujours a guidé votre pere ,
Et qui vous eft héréditaire ,
Dans fon difficile chemin ,
Vous conduit déja par la main ,
Et vous tiendrez de votre mere
La valeur de tous fes ayeux ,
On le voit fur vos traits , on le lit dans vos yeur,
72 MERCURE DE FRANCE.
Pour moi, Monfieur , quel avantage
D'être à l'ombre de vos drapeaux.
Non , la foibleffe de mon âge ,
N'arrêtera pas mon courage
Pour furpaffer tous mes rivaux.
Je vais done confacrer tous les jours de ma vie
Au folide bonheur de vous être attaché ,
Et mon coeur en eft fi touché
Qu'il ne fent que par- là , le ferment qui me lie:
M. le Colonel fit fervir des rafraichiffemens
de toutes efpeces à la Compagnie
elle fut invitée d'affifter à la proceſſion du
feu de la S. Jean , & eut l'honneur d'y
être commandée par M. le Lieutenant-
Colonel. M. de Monmartel a eu la bonté
de marquer beaucoup de fatisfaction , &
un grand nombre de perfonnes de confidération
qui étoient chez lui , & beaucoup
d'autres des campagnes voifines que cette
fère avoit attiré à Brunoy, en ont paru fort
contentes.
Titre de noblesse
Genre
Collectivité
Faux
Langue
Vers et prose
Type d'écrit journalistique
Courrier des lecteurs
Faux
Genre littéraire
Est adressé ou dédié à une personne
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