Titre
LETTRE de remerciment au Secrétaire de l'Académie d'Angers, par M. ***
Fait partie d'une livraison
Fait partie d'une section
Page de début
89
Page de début dans la numérisation
542
Page de fin
90
Page de fin dans la numérisation
543
Incipit
MONSIEUR, Lorsque j'eus l'honneur de vous supplier ici
Texte
LETTRE de remerciment au Secrétaire de
l'Académie d'Angers , par M. ***
MONSIEUR ,
Lorfque j'eus l'honneur de vous fupplier
ici de vouloir bien me faire part des
opérations de l'Académie d'Angers , je demandois
uniquement d'être éclairé , & je
n'ofois afpirer à la gloire d'y être affocié.
Celle que j'ai d'être des Académies de
Rouen , de Montauban & d'Amiens , ne
devoit pas déterminer Meffieurs les Académiciens
d'Angers en ma faveur , puifque
dans ces trois Académies je ne fuis
connu que comme amateur des Belles - Lettres
, des Sciences & des Beaux- Arts . Ce
n'eft donc , Monfieur , que l'éloge que vous
avez bien voulu faire de moi qui m'a valu
l'avantage de cette affociation . Je devrois
en ce cas prendre le ton & le langage de
la reconnoiffance ; mais je vous prie d'obferver
que les faveurs les plus diftinguées
font prefque toujours les plus grands ingrats.
J'ofe donc vous reprocher d'avoir
dit trop de bien de moi , & de m'avoir humilié
en voulant trop m'élever ; car je me
rends juftice , je fens que je n'ai pas tout
le mérite néceffaire pour être admis dans
une Académie auffi fçavante que celle
go MERCURE DE FRANCE .
d'Angers. Les Académies qui ont bien
voulu m'adopter , ont eu des raifons qui
m'honorent beaucoup , mais qui ne flattent
pas affez mon amour propre . Il est fort
trifte d'occuper des places auffi honorables
, & de n'avoir pas le tems de montrer
à fes illuftres confreres que que l'on peut mériter
par quelque endroit l'honneur d'être
affis , ou d'être en relation avec eux. Je
vous fupplie de remercier de ma part
tous ces Meffieurs , dont j'ambitionne l'eftime
& l'amitié. Je ferois bien glorieux fi
je pouvois acquerir ces fentimens de leur
part , & je ne puis cependant y parvenir
qu'en prouvant par quelque ouvrage que
je n'en fuis pas tout- à- fait indigne ; mais les
opérations de nos bureaux font fi fréquentes
& fi rapides , que nous ne pouvons
connoître d'autre Académie que celle qui
fe tient dans le cabinet de notre Miniftre ,
qui juge , qui apprécie nos ouvrages , &
qu'il n'approuve qu'autant qu'ils font conformes
aux volontés du Roi , dont il ſçait
clairement nous annoncer les oracles , &
qu'il dicte très -fouvent lui -même. Nous ne
brillons que par les lumieres de nos fupérieurs
; mais je ferois bien flatté d'être à
portée de profiter de celles de l'Académie
où je pourrois être éclairé dans les Arts ,
dans les Sciences & dans les Belles Lettres
l'Académie d'Angers , par M. ***
MONSIEUR ,
Lorfque j'eus l'honneur de vous fupplier
ici de vouloir bien me faire part des
opérations de l'Académie d'Angers , je demandois
uniquement d'être éclairé , & je
n'ofois afpirer à la gloire d'y être affocié.
Celle que j'ai d'être des Académies de
Rouen , de Montauban & d'Amiens , ne
devoit pas déterminer Meffieurs les Académiciens
d'Angers en ma faveur , puifque
dans ces trois Académies je ne fuis
connu que comme amateur des Belles - Lettres
, des Sciences & des Beaux- Arts . Ce
n'eft donc , Monfieur , que l'éloge que vous
avez bien voulu faire de moi qui m'a valu
l'avantage de cette affociation . Je devrois
en ce cas prendre le ton & le langage de
la reconnoiffance ; mais je vous prie d'obferver
que les faveurs les plus diftinguées
font prefque toujours les plus grands ingrats.
J'ofe donc vous reprocher d'avoir
dit trop de bien de moi , & de m'avoir humilié
en voulant trop m'élever ; car je me
rends juftice , je fens que je n'ai pas tout
le mérite néceffaire pour être admis dans
une Académie auffi fçavante que celle
go MERCURE DE FRANCE .
d'Angers. Les Académies qui ont bien
voulu m'adopter , ont eu des raifons qui
m'honorent beaucoup , mais qui ne flattent
pas affez mon amour propre . Il est fort
trifte d'occuper des places auffi honorables
, & de n'avoir pas le tems de montrer
à fes illuftres confreres que que l'on peut mériter
par quelque endroit l'honneur d'être
affis , ou d'être en relation avec eux. Je
vous fupplie de remercier de ma part
tous ces Meffieurs , dont j'ambitionne l'eftime
& l'amitié. Je ferois bien glorieux fi
je pouvois acquerir ces fentimens de leur
part , & je ne puis cependant y parvenir
qu'en prouvant par quelque ouvrage que
je n'en fuis pas tout- à- fait indigne ; mais les
opérations de nos bureaux font fi fréquentes
& fi rapides , que nous ne pouvons
connoître d'autre Académie que celle qui
fe tient dans le cabinet de notre Miniftre ,
qui juge , qui apprécie nos ouvrages , &
qu'il n'approuve qu'autant qu'ils font conformes
aux volontés du Roi , dont il ſçait
clairement nous annoncer les oracles , &
qu'il dicte très -fouvent lui -même. Nous ne
brillons que par les lumieres de nos fupérieurs
; mais je ferois bien flatté d'être à
portée de profiter de celles de l'Académie
où je pourrois être éclairé dans les Arts ,
dans les Sciences & dans les Belles Lettres
Langue
Vers et prose
Type d'écrit journalistique
Courrier des lecteurs
Faux
Mots clefs
Est probablement adressé ou dédié à une personne