Titre
VERS DE M. LE PRESIDENT DE RUFFEY, A Messieurs de la Société Royale & Littéraire de Nancy. Sur le traité des dangers de l'esprit, composé par le Roi de Pologne, & inseré dans le tome V de l'Année littéraire, page 262.
Titre d'après la table
Vers de M. le Président de Ruffey,
Fait partie d'une livraison
Fait partie d'une section
Page de début
51
Page de début dans la numérisation
282
Page de fin
54
Page de fin dans la numérisation
285
Incipit
Quel astre, par des traits d'une vive lumiere,
Texte
VERS
DE M. LE PRESIDENT
DE RUFFEY ,
A Meffieurs de la Société Royale &
Littéraire de Nancy.
Sur le traité des dangers de l'efprit , compo-
Se par le Roi de Pologne , & infere dans le
tome V de l'Année littéraire , page 262.
QUel aftre , par, des traits d'une vive lumiere ,
Eclaire de l'efprit l'incertaine carriere ,
Vient montrer aux humains un fentier peu battu ,
Et du ſein de l'erreur les guide à la vertu !
J'apperçois fa fplendeur diffiper les ténebres ,
Découvrir des écueils en naufrages célébres ,
Régler les mouvemens d'un feu féditieux ,
Rendre utile aux mortels le plus beau don des
cieux .
Qu'heureux font les climats foumis à la puiffance
!
Cet aftre y fait fentir fa benigne influence ;
Il fçait les garantir des rigueurs des faiſons ,
Il fait naître leurs fruits , féconde leurs moiffons,
Cij
52 MERCURE
DE FRANCE
-Un jour pur & ferein conftamment les éclaire :
Quand cet aftre paroît leur fort devient profpere ,
On voit naître avec lui l'abondance & la paix ;
Son éclat l'annoncer bien moins que fes bienfaits.
Vous , Sçavans affemblés , honneur de l'Auftrafie
,
Que dirigent fes loix , qu'infpire fon génie ,
Aux traits de mon pinceau ne connoiffez -vous pas
Votre foutien , votre ame , en un mot , Staniſlas ?
Votre gloire eft la fienne , il en fait fes délices ,
De fon augufte amour vous goûtez les prémices ;
Il anime au combat de paiſibles guerriers ,
*
Il aime , avec les fiens , voir croître vos lauriers.
Quel plaifir pour vos coeurs , de l'entendre fans
ceffe
Dicter à l'univers des leçons de fageffe ;
De voir , par les écrits , le vice combattu ,
Et fon thrône fervir d'autel à la vertu !
Philofophe profond , fa divine morale
Sonde du coeur humain le tortueux dédale ;
De l'efprit , d'un oeil jufte , il faifit les défauts ,
Diftingue habilement le vrai d'avec le faux.
Accordant l'avantage à l'Etat monarchique ,
En maître , Staniſlas parle de politique ;
11 juge fes refforts peu dignes des grands Rois ,
Du bonheur des ſujets fait leurs fuprêmes loix ;
De leurs communs devoirs fçavamment il décide ;
* Prix fondéspar le Roi , que donne annuellement
P'Académie.
FEVRIER. 1755 . 53
Rien n'échappe aux clartés de fon cfprit folide.
Mais bientôt , le crayon & l'équerre à la main ,
De fuperbes palais il trace le deffein ;
Grand , hardi , créateur , il franchit les obftacles ,
Son génie & fon goût enfantent des iniracles ;
Et l'Artifte , en fon art deformais tout nouveau ,
S'étonne à fon aſpect de ſe voir au berceau .
De tous lieux l'étranger vient , le voit & l'admire
,
Son affable bonté dans fon palais l'attire ;
Par un heureux talent , par un charme vainqueur ,
Un feul mot lui fuffit pour conquérir un coeur.
Maisvous feule avez droit , illuftre Académie ,
De chanter dignement le héros d'Auſtraſie ,
Sa gloire , fes bienfaits , fa magnanimité ,
Sa conftance , fa foi , fa haute piété .
Appelles pouvoit feul autrefois entreprendre
De tracer le portrait du fameux Alexandre ;
Nul ne doit avec vous prendre le noble foin
De louer des vertus dont votre ceil eft témoin.
Mais daignez excufer ma Muſe téméraire ;
Admis par votre aveu dans votre fanctuaire ,
J'y puifai tout le feu qui m'anime aujourd'hui ;
A ma timide voix vous fervites d'appui :
J'y bégayai des fons fur la même matiere *
Que traite Staniſlas avec tant de lumiere .
* M. le Président de Ruffey étant à Nanci , lut
dans l'Affemblée de l'Académie du 4 Juillez 1744 ,
unepiece en vers fur l'Eſprit .
Cij
54 MERCURE DE FRANCE.
Vous parutes goûter mon zéle & mes travaux ,
Et pour Fencourager , le portrait du héros ,
Dont la postérité fait l'efpoir de la France ,
Fut , de mes foibles chants , la noble récompenfe.
Mon coeur , en confervant ce gage précieux ,
Garde le fouvenir d'un jour fi glorieux.
DE M. LE PRESIDENT
DE RUFFEY ,
A Meffieurs de la Société Royale &
Littéraire de Nancy.
Sur le traité des dangers de l'efprit , compo-
Se par le Roi de Pologne , & infere dans le
tome V de l'Année littéraire , page 262.
QUel aftre , par, des traits d'une vive lumiere ,
Eclaire de l'efprit l'incertaine carriere ,
Vient montrer aux humains un fentier peu battu ,
Et du ſein de l'erreur les guide à la vertu !
J'apperçois fa fplendeur diffiper les ténebres ,
Découvrir des écueils en naufrages célébres ,
Régler les mouvemens d'un feu féditieux ,
Rendre utile aux mortels le plus beau don des
cieux .
Qu'heureux font les climats foumis à la puiffance
!
Cet aftre y fait fentir fa benigne influence ;
Il fçait les garantir des rigueurs des faiſons ,
Il fait naître leurs fruits , féconde leurs moiffons,
Cij
52 MERCURE
DE FRANCE
-Un jour pur & ferein conftamment les éclaire :
Quand cet aftre paroît leur fort devient profpere ,
On voit naître avec lui l'abondance & la paix ;
Son éclat l'annoncer bien moins que fes bienfaits.
Vous , Sçavans affemblés , honneur de l'Auftrafie
,
Que dirigent fes loix , qu'infpire fon génie ,
Aux traits de mon pinceau ne connoiffez -vous pas
Votre foutien , votre ame , en un mot , Staniſlas ?
Votre gloire eft la fienne , il en fait fes délices ,
De fon augufte amour vous goûtez les prémices ;
Il anime au combat de paiſibles guerriers ,
*
Il aime , avec les fiens , voir croître vos lauriers.
Quel plaifir pour vos coeurs , de l'entendre fans
ceffe
Dicter à l'univers des leçons de fageffe ;
De voir , par les écrits , le vice combattu ,
Et fon thrône fervir d'autel à la vertu !
Philofophe profond , fa divine morale
Sonde du coeur humain le tortueux dédale ;
De l'efprit , d'un oeil jufte , il faifit les défauts ,
Diftingue habilement le vrai d'avec le faux.
Accordant l'avantage à l'Etat monarchique ,
En maître , Staniſlas parle de politique ;
11 juge fes refforts peu dignes des grands Rois ,
Du bonheur des ſujets fait leurs fuprêmes loix ;
De leurs communs devoirs fçavamment il décide ;
* Prix fondéspar le Roi , que donne annuellement
P'Académie.
FEVRIER. 1755 . 53
Rien n'échappe aux clartés de fon cfprit folide.
Mais bientôt , le crayon & l'équerre à la main ,
De fuperbes palais il trace le deffein ;
Grand , hardi , créateur , il franchit les obftacles ,
Son génie & fon goût enfantent des iniracles ;
Et l'Artifte , en fon art deformais tout nouveau ,
S'étonne à fon aſpect de ſe voir au berceau .
De tous lieux l'étranger vient , le voit & l'admire
,
Son affable bonté dans fon palais l'attire ;
Par un heureux talent , par un charme vainqueur ,
Un feul mot lui fuffit pour conquérir un coeur.
Maisvous feule avez droit , illuftre Académie ,
De chanter dignement le héros d'Auſtraſie ,
Sa gloire , fes bienfaits , fa magnanimité ,
Sa conftance , fa foi , fa haute piété .
Appelles pouvoit feul autrefois entreprendre
De tracer le portrait du fameux Alexandre ;
Nul ne doit avec vous prendre le noble foin
De louer des vertus dont votre ceil eft témoin.
Mais daignez excufer ma Muſe téméraire ;
Admis par votre aveu dans votre fanctuaire ,
J'y puifai tout le feu qui m'anime aujourd'hui ;
A ma timide voix vous fervites d'appui :
J'y bégayai des fons fur la même matiere *
Que traite Staniſlas avec tant de lumiere .
* M. le Président de Ruffey étant à Nanci , lut
dans l'Affemblée de l'Académie du 4 Juillez 1744 ,
unepiece en vers fur l'Eſprit .
Cij
54 MERCURE DE FRANCE.
Vous parutes goûter mon zéle & mes travaux ,
Et pour Fencourager , le portrait du héros ,
Dont la postérité fait l'efpoir de la France ,
Fut , de mes foibles chants , la noble récompenfe.
Mon coeur , en confervant ce gage précieux ,
Garde le fouvenir d'un jour fi glorieux.
Langue
Vers et prose
Type d'écrit journalistique
Courrier des lecteurs
Faux
Genre littéraire
Est rédigé par une personne