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Titre

DISCOURS prononcé par M. de Ponsan, Trésorier de France à Toulouse, le 28 Juillet dernier, en prenant séance dans l'Académie des Jeux Floraux.

Titre d'après la table

Discours prononcé par M. &c.

Page de début
1880
Page de début dans la numérisation
431
Page de fin
1884
Page de fin dans la numérisation
435
Incipit

MESSIEURS, Je ne puis être redevable qu'à vos bontez

Texte
DISCOURS prononcé par M. de
Ponsan, Trésorier de France à Toulouse,
le 28 Juillet dernier , en prenant séance
dans l'Académie des feux Floraux,
MESSIE
ESSIEURS ,
Je ne puis être redevable qu'à vos
bontez de la Place que vous m'avez accordée
dans cette illustre Compagnie ;
vos suffrages unanimes me comblent
d'honncur ; j'attendois avec impatience ,
le moment de vous assurer que je suis
rempli des sentimens de la plus juste et
de la plus vive reconnoissance , rien ne
troubleroit aujourd'hui ma joye, si je pouvois
vous parler dignement de cette faveur
inesperée.
Vous avec rempli tour à tour, MESSIEURS,
le devoir dont je m'acquitte ; il a offert à
chacun de vous une occasion favorable
pour confirmer vos nouveaux Confreres
dans l'opinion avantageuse qu'ils avoient
de Vous ; en les remerciant de la grace
qu'ils vous faisoient , vous les convainquites
AOUST. 1733. 1881
quites qu'ils pouvoient , à juste titre , se
glorifier de leur choix. Votre esprit déconcerta
, malgré vous , votre modestie.
Vous parlâtes de votre prétendue insuf- .
fisance , et tous ceux qui vous écoutoient
admirerent votre heureux génie.
Je ne dois pas , MESSIEURS , esperer le
même avantage ; ce qui m'éleve aux yeux
de tout le monde, và m'humilier devant
vous ; et l'estime du public que vous me
procurez ne sçauroit me dédommager de
la vôtre , que je crains avec fondement
de ne pas mériter aujourd'hui .
Vous avez pû vous plaindre , avec raison,
que le sujet que je traite étoit épuisés
mais vous avez fait voir qu'il ne l'étoit
pas pour vous. Je n'oserois former la même
plainte . elle seroit en moi un sentiment
de vanité : Non , MESSIEURS, quoique
vous m'ayez précédé , vous ne m'avez
pourtant rien enlevés vos ingénieuses
et sublimes pensées n'étoient pas à ma
portée.
- Les obligations que je contracte sont
sans doute au dessus de mes forces , et je
ne sçaurois les remplir ; pour vous dédommager
, vous trouverez en moi un
observateur constant de vos usages et de
vos Loix : J'ose le dire , vous serez satișfaits
de mon zéle pour les interêts de cet-
I ij te
882 MERCURE DE FRANCE
te Compagnie , et de mon assiduité à vos
Exercices Académiques.
Mais je puis , MESSIEURS, vous présenter
en ma faveur un objet plus interes-
Sant ; ma nomination va réveiller l'ardeur
de tous ceux qui ont quelque talent
pour les Belles Lettres ; ils oseront à présent
aspirer à l'honneur de vous être´associez
la distance qu'ils voyoieut entre
vous et cux les intimidoit , chacun de
vous tour à tour les avoit jetté dans le
découragement , je fais renaître en eux
l'espoir flateur qui excite leur émulation ;
il va les remplir d'une nouvelle affection
pour travailler à se rendre dignes de vos
suffrages. C'est ainsi , MESSIEURS, qu'après
avoir assuré la gloire de cette Compagnie
par les précedentes Elections , vous
yous faites un plaisir , digne de vous , de
favoriser par celle cy , le progrès des
Belles -Lettres.
Ce fut par des motifs plus honorables
que le digne Académicien ( a ) dont je
remplis ici la Place , attira votre attention
; je puis mêler mes larmes avec les
vôtres. J'ai perdu , comme vous , un
confrere avec lequel j'étois depuis longtemps
tres- uni : j'ai été témoin des re-
( a ) Feu M. de Nolet , quatrieme Trésorier de
France de safamille.
grets
A O UST. 1733. 1883
NO
grets d'une Compagnie à laquelle il n'étoit
pas moins cher qu'à la vôtre, et qui
rése compte ses Ayeuls depuis plus d'un siéete
-ale
cle au nombre de ses principaux ornemens
,l'honneur qu'il avoit, MESSIEURS ,
d'être parmi vous , fait l'éloge de son
P esprit , et le grand nombre d'amis qui lui
ca étoient attachez , fait celui de son coeur.
ent Nous voïons , avec douleur , périr avec
lui toute l'esperance d'une noble et ancienne
famille qui avoir de tout temps
aimé , cultivé , protégé les Sciences et les
OB Sçavans , et dont la Maison a toujours
-iot été le séjour et ( a ) l'azyle des Muses.
Cu
VOI
rès
Da
ם ש
de
S.
Je n'ose poursuivre , il faut faire violence
à mon inclination ; me conviendroit-
il de m'étendre davantage sur un
süjet qui vient d'être traité depuis peu si
dignement devant vous (b) . Je dois d'ailleurs
, s'il en est encore temps , me ménager
le mérite de la briévete , qui est le
seul dont je pouvois m'assurer.
( a ) La Maison de Mrs Nolet a de tout temp
été ouverte aux Sçavans. M. Regis , fameux Phi
losophe du siecle passé, loge a long- temps chez M.de
Nolet , l'ayeul du dernier mort , et il y fit même
des Leçons de la nouvelle Philosophie à quantité de
jeunes gens que sa réputation attiroit.
de
(b ) M. d'Aldiguier avoit prononcé depuis peu
jours dans une Sceance Académique l'Eloge de feu
M. de Nolet.
I iij Je
1884 MERCURE DE FRANCE
Je me borne donc , MESSIEURS , à vous
prier d'être convaincus que si j'avois pû
rendre ma reconnoissance aussi éloquente
qu'elle est vive et sincere , je l'aurois fait
parler d'une maniere qui eut de bien loin
surpassé votre attente.
Genre
Collectivité
Faux
Date, calendrier grégorien
Langue
Vers et prose
Type d'écrit journalistique
Courrier des lecteurs
Faux
Est rédigé par une personne
Soumis par lechott le