Titre
ÉTRENNE à Madame de M ***.
Titre d'après la table
ÉTRENNE à Madame de M *** .
Fait partie d'une livraison
Fait partie d'une section
Page de début
11
Page de début dans la numérisation
234
Page de fin
13
Page de fin dans la numérisation
236
Incipit
DANS ces jours de fadeur, de fausseté, d'ennui,
Chacun à l'envi vous présente
Texte
ETRENNE à Madame de M ***
DANS ANS ces jours de fadeur , de faulleté, d'ennui,
Chacun à l'envi vous prétente
Quelque inutilité brillante
Que très- atilement pour luit
L'industrieux Dulacq invente.
A vi
12 MERCURE DE FRANCE .
Peut-ètre aufli quelqu'un vous offre- t- il des vers ;
Car le talent aifé de rimer fans génie,
De mille honnêtes gens eft le commun travers .
Moi-même j'ai par fois cette froide manie:
Cependant n'en redoutez rien .
J'ai fait un Madrigal , mais c'eſt pour votre chien.
A MEDOR.
Chien favori d'une Vénus- Minerve ,
A qui le Ciel prodigua fans réferve
Le don de plaire & celui d'éclairer ,
Reçois avec mes voeux ces bonbons pour Etrenne,
Et compte que pour t'en bourrer ,
J'en aurai toujours poche pleine ;
Mais j'ai besoin de ton fecours :
Tu fçais te faire entendre à ta belle maîtreffe.
Pour la rendre attentive invente quelques tours ;
Puis remuant la queue en figne de careſſe ,
D'un air tendre & flateur jappe - lui ce Difcours :
Vous qui fçavez unir par un rare aſſemblage
La vérité des fentimens ,
Et la candeur du premier âge
A tout l'efprit des derniers temps !
Celui qui près de vous follicite mon zéle ,
Eft foumis , attaché , fidéle ;
Son mérite eft d'aimer ; c'eſt auffi tout le mien :
Traitez- le comme votre chien.
AUTRE A GLY CERE .
Voici les voeux que mon coeur forme :
JANVIER. 1763. 13
Le bonheur de Glycère eft mon premier defir ;
Que fans opium elle dorme ;
Que l'affreufe douleur ne vienne plus faifir
Un corps charmant dont à plaifir
Les Grâces ont moulé la forme.
Dieux , épuifez fur moi toute votre rigueur ,
Mais ne déchirez plus une fi belle trame ;
Ne livrez point à la douleur
Des jours que le plaifir reclame.
Si Glycère pouffe an ſoupir ,
Que ce loupir pouflé foit enfant du defir.
S'il échappe des pleurs à l'aimable Glycère ,
Que ce foit le Dieu de Cythère
Qui mouille fes beaux yeux des larmes du plaifir.
Toi qui feras couler ces précieuſes larmes ,
Mortel favorifé des Dieux ,
Je t'enviraî , fans doute un fort fi plein de charmes !
N'importe , fois-en digne , & je mourrai joieux.
Je connois le coeur de Glycère :
Mais s'il fe peut , qu'un tel coeur foit à toi .
Tu fauras mieux que moi lui plaire ;
Puiffes-tu l'aimer comme moi ! ..
DANS ANS ces jours de fadeur , de faulleté, d'ennui,
Chacun à l'envi vous prétente
Quelque inutilité brillante
Que très- atilement pour luit
L'industrieux Dulacq invente.
A vi
12 MERCURE DE FRANCE .
Peut-ètre aufli quelqu'un vous offre- t- il des vers ;
Car le talent aifé de rimer fans génie,
De mille honnêtes gens eft le commun travers .
Moi-même j'ai par fois cette froide manie:
Cependant n'en redoutez rien .
J'ai fait un Madrigal , mais c'eſt pour votre chien.
A MEDOR.
Chien favori d'une Vénus- Minerve ,
A qui le Ciel prodigua fans réferve
Le don de plaire & celui d'éclairer ,
Reçois avec mes voeux ces bonbons pour Etrenne,
Et compte que pour t'en bourrer ,
J'en aurai toujours poche pleine ;
Mais j'ai besoin de ton fecours :
Tu fçais te faire entendre à ta belle maîtreffe.
Pour la rendre attentive invente quelques tours ;
Puis remuant la queue en figne de careſſe ,
D'un air tendre & flateur jappe - lui ce Difcours :
Vous qui fçavez unir par un rare aſſemblage
La vérité des fentimens ,
Et la candeur du premier âge
A tout l'efprit des derniers temps !
Celui qui près de vous follicite mon zéle ,
Eft foumis , attaché , fidéle ;
Son mérite eft d'aimer ; c'eſt auffi tout le mien :
Traitez- le comme votre chien.
AUTRE A GLY CERE .
Voici les voeux que mon coeur forme :
JANVIER. 1763. 13
Le bonheur de Glycère eft mon premier defir ;
Que fans opium elle dorme ;
Que l'affreufe douleur ne vienne plus faifir
Un corps charmant dont à plaifir
Les Grâces ont moulé la forme.
Dieux , épuifez fur moi toute votre rigueur ,
Mais ne déchirez plus une fi belle trame ;
Ne livrez point à la douleur
Des jours que le plaifir reclame.
Si Glycère pouffe an ſoupir ,
Que ce loupir pouflé foit enfant du defir.
S'il échappe des pleurs à l'aimable Glycère ,
Que ce foit le Dieu de Cythère
Qui mouille fes beaux yeux des larmes du plaifir.
Toi qui feras couler ces précieuſes larmes ,
Mortel favorifé des Dieux ,
Je t'enviraî , fans doute un fort fi plein de charmes !
N'importe , fois-en digne , & je mourrai joieux.
Je connois le coeur de Glycère :
Mais s'il fe peut , qu'un tel coeur foit à toi .
Tu fauras mieux que moi lui plaire ;
Puiffes-tu l'aimer comme moi ! ..
Langue
Vers et prose
Type d'écrit journalistique
Courrier des lecteurs
Faux
Genre littéraire
Domaine