Titre
LES SEREINS, ou LA NAIVETÉ. CONTE.
Titre d'après la table
Les Sereins ; Conte,
Fait partie d'une livraison
Fait partie d'une section
Page de début
635
Page de début dans la numérisation
4
Page de fin
642
Page de fin dans la numérisation
11
Incipit
Naïveté du Ciel nous est venuë,
Texte
LES SEREINSS
ou LA NAIVETE.
CONT E.
Aïveté du Ciel nous eft venue ,
Au Siecle d'or Dieu nous en fit un don,
De tous alors la Bonne étoit connuë
Onc pour un oui n'eût été dit un non ;
Elle charmoit par fa face ingenuë ,
De qui Nature étoit l'unique fard ;
A ij Comme
636 MERCURE DE FRANCE
Comme fa four ( a) fouvent elle alloit nuë ,
Où s'ajuftoit fimplement & fans art.
De fa douceur toute ame prévenue ,
N'eût på la voir fans un fecret tranfport
Langue qui foit ne fe fût retenue ,
En la voyant , de s'écrier d'abord ;
Naïveté du Ciel nous eft venue ;
Mais quand menfonge au difcours enchanteur ,
Eût pris les droits de Thémis & d'Aftrée
Siecle de fer enfanta maint flateur ,
Par qui Juftice étant adminiſtrée ,
Loin de la Cour , du fourbe ufurpateur
Naïveté fe vit tôt féqueftrée ;
Chacun farda fon viſage & fes dits ,
Au plus offrant toute ame fut venduë ,
Et nul ne fut criant comme jadis ;
Naïveté du Ciel eft défcenduë.
On l'éxila. L'homme , quoique peu fin ,
Vit qu'en fon lieu l'on avoit mis fallace , ( b)
Grand bruit en fut , peu la crurent ; enfin
Pour mieux tromper , Aftuce ( c ) prit fa place.
Qui non pas nuë ainfi que verité ,
Mais fous l'atour de la Naïveté ,
Dupa des Grands avec la Populace,
Naïveté pour obéir aux Loix.
(a) La Verité.
(b ) Fallacia , Tromperie groffiere.
(c) Aftutia , Tromperie fine.
L
AVRIL. 1730 .
637
Du fier vainqueur , au perfide langage ,
Les yeux en pleurs , fuit au travers des bois ,
Laffe , alterée , enfin preſque aux abois ,
On la reçoit dans un lointain Village ;
Elle
y
demeure avec gens à fon choix ,
Sans regretter le vain ſéjour des Rois :
Donc , quoiqu'ici nous la croyons perdue ,
Dans des Hameaux on la trouve par fois ;
Bergers encor chantent à haute voix :
Naïveté du Ciel eft defcendue.
Bergers pourtant ne font feuls heritiers
Des biens fans prix de la franche Déeffe ;
Chez les Bourgeois fe trouvent volontiers
Collateraux , mais grande n'eft l'efpèce :
Si quelqu'un d'eux nous fait voir ſon portrait
( Peinture à nous prefque autant deffenduë ,
Que nuditez , partant moins attenduë , )
Dabord diſons , beniffant chaque trait :
Naïveté du Ciel eſt deſcenduë.
Chez le Manant plus fouvent la voit - on ;
Preuve j'en tiens à qui loüange eft duë
Pour la montrer je quitte mon dictum :
Naïveté du Ciel eft defcendue ;
Et dis enfin prefque fur même ton ,
Fuyant de Cour la race empoifonnée ,
Naïveté s'eft aux Champs confinée.
Remi Richard, Marchand affez aifé.
Dans le Martigue avoit fon domicile ;
A iij
Claude
638 MERCURE DE FRANCE
Claude Croit- tout , Païfan peu rufé ,
D'un lieu voifin , fréquentoit à la Ville :
Le bon Pitaut , non encor déniaiſé ,
Rien n'y cherchoit qu'à gagner croix ou pile ;
Richard ayant quelque méchant procès ,
( Car pour de bons, je crois qu'il n'en eft guere, )
Pour avancer d'icelui le fuccès ,
Voulut graiffer la patte , à l'ordinaire,
Au Rapporteur dudit en la Cour d'Aix.
Deux Habitans des Iles Canaries , (a)
Furent choifis chez le meilleur Marchand ;
Onc on n'oüit Mufiques fi fleuries ;
Lully tout pur diftiloit de leur chant.
Fredons , fur tout , ornemens du ramage
De leurs goziers frôlant le doux plumage ,
Si tendrement l'oreille chatouilloient ,
Qu'on fe pâmoit fi -tôt qu'ils gazoüilloient.
Or l'embarras fut de trouver voiture ,,
Pour envoyer ce précieux ballot ,
Ballot craignant vent , cahots , chaud, froidure,
Le bon Richard pour envoi fi fallot ,
Jamais, je croi , n'avoit dreffé facture..
Tant y rêva , qu'enfin fut arrêté ,:
( Et franchement c'étoit un doux voyage , )
Que ledit couple en main feroit porté ,
Et que d'un voile on couvriroit la cage ,
Pour qu'en chemin ne fût épouvanté.
(a ) Deux Sereins.
Rona
AVRIL. 1730. 1730.639
>
Pour cet effet Richard cherchant un homme ,
En plein marché trouve Claude , & d'abord
Lui dit le fait , lui propofe une fomme ,
Puis plus , puis tant qu'enfin ils font d'accord.
Le Couple part ; s'il arrive à bon port ,
C'eft autre cas : plus bas on verra comme
Il en avint. Il chargea Claude encor ,
D'un mot d'écrit , & voici ce qu'en fomme
Portoit l'écrit. » Il vous plaira , Monfieur
» Avoir bon oeil fur ma petite affaire :
» Si je la gagne , à bon jeu , bon payeur ;
J'aurai le foin de vous bien fatisfaire ;
» En attendant , recevez du Porteur ,
» Les deux Sereins de la meilleure efpece ,
» Ils m'ont coûté quatre piſtoles piece ;
»Je fuis , Monfieur , votre humble ferviteur.
Claude , chargé de ce double meffage ,
Richard l'inftruit du foin qu'il doit avoir ,
Mets-les à l'air , dit-il , & fonge à voir ,
Avant dîner , s'il n'ont manque en leur cage
De graine ou d'eau , c'eft ton premier devoir ;
Puis , quand après voudras rentrer en marche
Recouvre-les , enfin fais de ton mieux ,
Car nul depuis l'ouverture de l'Arche ,
ѳa vû , je croi , couple fi précieux .
Claude promet plus qu'on ne lui demande ;
Et Dieu l'ayant de jambes bien monté ,
En peu de temps il fait traite affez grande ,
A iiij Malgré
646 MERCURE DE FRANCE
Malgré l'ardeur du flambeau de l'Eté .
Mais l'Aftre chaud lui cuiſant la cervelle ,
Sous des Tilleuls au bord d'un clair Ruiffeau
11 va faire alte , & fur l'herbe nouvelle ,
Fait table & lit au pied d'un Arbriffeau.
Auprès de lui le Couple au doux ramage ,
Eft mis à l'ombre , & d'un jugement clair ,
Croit- tout, au lieu de découvrir la cage ,
Ouvre la porte , afin qu'il ait de l'air';
Le grain & l'eau n'eft pas ce qui le touche
Son plus grand foin n'eft que pour le bétail ,
Son ventre alors importunant fa bouche ,
De fon biffac il tire pain , gourde , ail ,
Fromage auffi , mange , boit & fe couche ;
Mais cependant que ronfle le beneft ,
Un des Sereins qu'une branche effarouche ,
Sans demander à Claude s'il lui plaît ,
Sort de la cage & pourfuit une mouche ;
Pas ne la manque , & fur l'arbre voiſin ,
Va ſe percher pour manger à fon aife ;
Là le Petit trouvant quelque coufin ,
Chenille encore à ſon gout non mauvaiſe ,
Il s'en régale , appelle fon fecond ;
L'autre écoutant fuit la voix qui le guide ;
Claude fortant de fon fommeil profond ,
A fon réveil trouve la cage vuide ;
Il fe démene , il fiffle , il va , revient ,
Apperçoit l'un , l'appelle , le cajolle ;
L'OyAVRIL
1730. 641
L'Oyfeau l'attend , Croit-tout croit qu'il le tient,
Mais , lui plus près , l'Oiſeau malin s'envole
Puis avec l'autre il fait le même jeu ,
Tant que laffé d'une inutile courſe.
"
·
Le bon Croit tout commence à croire un peu :
Que les Sereins font perdus fans reffource.
Pourtant encor flatté d'un peu d'efpoir ,
Qu'ils reviendront d'eux-mêmes dans la cage,
Il fe recouche , il attend ; mais le foir
Chaffant le jour , lui fait plier bagage.
Etant déja plus d'amoitié chemin ,
Allons , dit-il toûjours porter la Lettre
Laiffons la cage , & peut- être demain ,
Sereins viendront d'eux-mêmes s'y remettre
Il part , arrive , & d'un coeur fatisfait
Au Rapporteur de la fufdite inftance ,
Il met en main la Lettre & fa Sentence
Sans ſe vanter du beau coup qu'il a fait.
Le Confeiller ayant lû cette Lettre ,
Dit au Porteur : » Richard peut ſe promettre
Que de ma part j'aurai foin du Procès ;
» Il peut dormir fans douter du fuccès ;
" La Cour fera bon droit fur fa Requête ;
Mais , notre ami , les Sereins que voici .
Où ? quels Sereins ? » deux Oifeaux , groffe bête
Lire fçais-tu ? tiens ; vois , ils font ici.
Comment , dit Claude , en avançant la tête ,
Pour regarder la Lettre de Remy ,
Av . Tous
642 MERCURE DE FRANCE
Tous deux font là ! pefte foit d'eux ! j'enrage ;
Ils m'ont tantôt preſque mis fur les dents
J'ai tant couru , qu'encore en fuis en nage ,
Mais tout va bien , puiſqu'ils font la dedans ;
Attendez-moi , je vais chercher la cage..
ou LA NAIVETE.
CONT E.
Aïveté du Ciel nous eft venue ,
Au Siecle d'or Dieu nous en fit un don,
De tous alors la Bonne étoit connuë
Onc pour un oui n'eût été dit un non ;
Elle charmoit par fa face ingenuë ,
De qui Nature étoit l'unique fard ;
A ij Comme
636 MERCURE DE FRANCE
Comme fa four ( a) fouvent elle alloit nuë ,
Où s'ajuftoit fimplement & fans art.
De fa douceur toute ame prévenue ,
N'eût på la voir fans un fecret tranfport
Langue qui foit ne fe fût retenue ,
En la voyant , de s'écrier d'abord ;
Naïveté du Ciel nous eft venue ;
Mais quand menfonge au difcours enchanteur ,
Eût pris les droits de Thémis & d'Aftrée
Siecle de fer enfanta maint flateur ,
Par qui Juftice étant adminiſtrée ,
Loin de la Cour , du fourbe ufurpateur
Naïveté fe vit tôt féqueftrée ;
Chacun farda fon viſage & fes dits ,
Au plus offrant toute ame fut venduë ,
Et nul ne fut criant comme jadis ;
Naïveté du Ciel eft défcenduë.
On l'éxila. L'homme , quoique peu fin ,
Vit qu'en fon lieu l'on avoit mis fallace , ( b)
Grand bruit en fut , peu la crurent ; enfin
Pour mieux tromper , Aftuce ( c ) prit fa place.
Qui non pas nuë ainfi que verité ,
Mais fous l'atour de la Naïveté ,
Dupa des Grands avec la Populace,
Naïveté pour obéir aux Loix.
(a) La Verité.
(b ) Fallacia , Tromperie groffiere.
(c) Aftutia , Tromperie fine.
L
AVRIL. 1730 .
637
Du fier vainqueur , au perfide langage ,
Les yeux en pleurs , fuit au travers des bois ,
Laffe , alterée , enfin preſque aux abois ,
On la reçoit dans un lointain Village ;
Elle
y
demeure avec gens à fon choix ,
Sans regretter le vain ſéjour des Rois :
Donc , quoiqu'ici nous la croyons perdue ,
Dans des Hameaux on la trouve par fois ;
Bergers encor chantent à haute voix :
Naïveté du Ciel eft defcendue.
Bergers pourtant ne font feuls heritiers
Des biens fans prix de la franche Déeffe ;
Chez les Bourgeois fe trouvent volontiers
Collateraux , mais grande n'eft l'efpèce :
Si quelqu'un d'eux nous fait voir ſon portrait
( Peinture à nous prefque autant deffenduë ,
Que nuditez , partant moins attenduë , )
Dabord diſons , beniffant chaque trait :
Naïveté du Ciel eſt deſcenduë.
Chez le Manant plus fouvent la voit - on ;
Preuve j'en tiens à qui loüange eft duë
Pour la montrer je quitte mon dictum :
Naïveté du Ciel eft defcendue ;
Et dis enfin prefque fur même ton ,
Fuyant de Cour la race empoifonnée ,
Naïveté s'eft aux Champs confinée.
Remi Richard, Marchand affez aifé.
Dans le Martigue avoit fon domicile ;
A iij
Claude
638 MERCURE DE FRANCE
Claude Croit- tout , Païfan peu rufé ,
D'un lieu voifin , fréquentoit à la Ville :
Le bon Pitaut , non encor déniaiſé ,
Rien n'y cherchoit qu'à gagner croix ou pile ;
Richard ayant quelque méchant procès ,
( Car pour de bons, je crois qu'il n'en eft guere, )
Pour avancer d'icelui le fuccès ,
Voulut graiffer la patte , à l'ordinaire,
Au Rapporteur dudit en la Cour d'Aix.
Deux Habitans des Iles Canaries , (a)
Furent choifis chez le meilleur Marchand ;
Onc on n'oüit Mufiques fi fleuries ;
Lully tout pur diftiloit de leur chant.
Fredons , fur tout , ornemens du ramage
De leurs goziers frôlant le doux plumage ,
Si tendrement l'oreille chatouilloient ,
Qu'on fe pâmoit fi -tôt qu'ils gazoüilloient.
Or l'embarras fut de trouver voiture ,,
Pour envoyer ce précieux ballot ,
Ballot craignant vent , cahots , chaud, froidure,
Le bon Richard pour envoi fi fallot ,
Jamais, je croi , n'avoit dreffé facture..
Tant y rêva , qu'enfin fut arrêté ,:
( Et franchement c'étoit un doux voyage , )
Que ledit couple en main feroit porté ,
Et que d'un voile on couvriroit la cage ,
Pour qu'en chemin ne fût épouvanté.
(a ) Deux Sereins.
Rona
AVRIL. 1730. 1730.639
>
Pour cet effet Richard cherchant un homme ,
En plein marché trouve Claude , & d'abord
Lui dit le fait , lui propofe une fomme ,
Puis plus , puis tant qu'enfin ils font d'accord.
Le Couple part ; s'il arrive à bon port ,
C'eft autre cas : plus bas on verra comme
Il en avint. Il chargea Claude encor ,
D'un mot d'écrit , & voici ce qu'en fomme
Portoit l'écrit. » Il vous plaira , Monfieur
» Avoir bon oeil fur ma petite affaire :
» Si je la gagne , à bon jeu , bon payeur ;
J'aurai le foin de vous bien fatisfaire ;
» En attendant , recevez du Porteur ,
» Les deux Sereins de la meilleure efpece ,
» Ils m'ont coûté quatre piſtoles piece ;
»Je fuis , Monfieur , votre humble ferviteur.
Claude , chargé de ce double meffage ,
Richard l'inftruit du foin qu'il doit avoir ,
Mets-les à l'air , dit-il , & fonge à voir ,
Avant dîner , s'il n'ont manque en leur cage
De graine ou d'eau , c'eft ton premier devoir ;
Puis , quand après voudras rentrer en marche
Recouvre-les , enfin fais de ton mieux ,
Car nul depuis l'ouverture de l'Arche ,
ѳa vû , je croi , couple fi précieux .
Claude promet plus qu'on ne lui demande ;
Et Dieu l'ayant de jambes bien monté ,
En peu de temps il fait traite affez grande ,
A iiij Malgré
646 MERCURE DE FRANCE
Malgré l'ardeur du flambeau de l'Eté .
Mais l'Aftre chaud lui cuiſant la cervelle ,
Sous des Tilleuls au bord d'un clair Ruiffeau
11 va faire alte , & fur l'herbe nouvelle ,
Fait table & lit au pied d'un Arbriffeau.
Auprès de lui le Couple au doux ramage ,
Eft mis à l'ombre , & d'un jugement clair ,
Croit- tout, au lieu de découvrir la cage ,
Ouvre la porte , afin qu'il ait de l'air';
Le grain & l'eau n'eft pas ce qui le touche
Son plus grand foin n'eft que pour le bétail ,
Son ventre alors importunant fa bouche ,
De fon biffac il tire pain , gourde , ail ,
Fromage auffi , mange , boit & fe couche ;
Mais cependant que ronfle le beneft ,
Un des Sereins qu'une branche effarouche ,
Sans demander à Claude s'il lui plaît ,
Sort de la cage & pourfuit une mouche ;
Pas ne la manque , & fur l'arbre voiſin ,
Va ſe percher pour manger à fon aife ;
Là le Petit trouvant quelque coufin ,
Chenille encore à ſon gout non mauvaiſe ,
Il s'en régale , appelle fon fecond ;
L'autre écoutant fuit la voix qui le guide ;
Claude fortant de fon fommeil profond ,
A fon réveil trouve la cage vuide ;
Il fe démene , il fiffle , il va , revient ,
Apperçoit l'un , l'appelle , le cajolle ;
L'OyAVRIL
1730. 641
L'Oyfeau l'attend , Croit-tout croit qu'il le tient,
Mais , lui plus près , l'Oiſeau malin s'envole
Puis avec l'autre il fait le même jeu ,
Tant que laffé d'une inutile courſe.
"
·
Le bon Croit tout commence à croire un peu :
Que les Sereins font perdus fans reffource.
Pourtant encor flatté d'un peu d'efpoir ,
Qu'ils reviendront d'eux-mêmes dans la cage,
Il fe recouche , il attend ; mais le foir
Chaffant le jour , lui fait plier bagage.
Etant déja plus d'amoitié chemin ,
Allons , dit-il toûjours porter la Lettre
Laiffons la cage , & peut- être demain ,
Sereins viendront d'eux-mêmes s'y remettre
Il part , arrive , & d'un coeur fatisfait
Au Rapporteur de la fufdite inftance ,
Il met en main la Lettre & fa Sentence
Sans ſe vanter du beau coup qu'il a fait.
Le Confeiller ayant lû cette Lettre ,
Dit au Porteur : » Richard peut ſe promettre
Que de ma part j'aurai foin du Procès ;
» Il peut dormir fans douter du fuccès ;
" La Cour fera bon droit fur fa Requête ;
Mais , notre ami , les Sereins que voici .
Où ? quels Sereins ? » deux Oifeaux , groffe bête
Lire fçais-tu ? tiens ; vois , ils font ici.
Comment , dit Claude , en avançant la tête ,
Pour regarder la Lettre de Remy ,
Av . Tous
642 MERCURE DE FRANCE
Tous deux font là ! pefte foit d'eux ! j'enrage ;
Ils m'ont tantôt preſque mis fur les dents
J'ai tant couru , qu'encore en fuis en nage ,
Mais tout va bien , puiſqu'ils font la dedans ;
Attendez-moi , je vais chercher la cage..
Langue
Vers et prose
Type d'écrit journalistique
Courrier des lecteurs
Faux
Genre littéraire