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Titre

LE DESESPOIR AMOUREUX. CANTATE.

Titre d'après la table

Desespoir Amoureux, Cantate,

Fait partie d'une section
Page de début
425
Page de début dans la numérisation
4
Page de fin
428
Page de fin dans la numérisation
7
Incipit

Tandis que nos Bergers rassemblez dans la Plaine,

Texte
LE DESESPOIR AMOUREUX ,
T
CANTATE.
Andis que nos Bergers raffemblez
dans la Plaine ,
Danfoient au fon des Chalumeaux
,
Sur un affreux Rocher le fils du vieux Silene ,
Tircis , le beau Tircis , l'honneur de nos Hameaux
,
Se plaignoit des rigueurs de l'ingrate Climene.
A ij II
426 MERCURE DE FRANCE ;
Il s'adreffoit , mais vainement ,
Aux Zéphirs , aux Echos , à l'Onde fugitive ,
Et d'une voix douce & plaintive ;
Il leur contoit ainfi fon amoureux tourment
Ruiffeaux , ceffez votre murmure ;
Ceffez de foupirer , Zéphirs ;
Laiffez aux peines que j'endure ,
L'ennui , les plaintes , les foupirs ;
Le doux penchant de la Nature ,
Vous mene au gré de vos defirs ;
Ces Champs , ces Fleurs , cette Verdure
Ne vous offrent que des plaifirs.
Ruiffeaux , ceffez votre murmure ,
Ceffez de foupirer , Zéphirs .
Laiffez , &c.
J'aime une Bergere inflexible ;
Mes maux ne peuvent la toucher ?
Son coeur paroît plus infenfible ,
Plus dur que le plus dur Rocher.
Le foin d'accroître mon martire ,
Eft pour elle un plaifir charmants
Plus je languis , plus je foupire ,
Plus elle rit de mon tourment.
Ruiffeaux , ceffez votre murmure
Ceffez de foupirer , Zéphirs ,
Laiffez , & c.
Non
MARS. 1730. 427
Accablé du poids de ma chaîne ,
Non,non, je ne vis point, je ne fais que languit.
Trop aimable Climene ,
Ou foulage ma peine ,
Ou laiffe-moi mourir .
Climene étoit alors dans le prochain Bocage 1
Elle vient au récit des peines du Berger ,
Et bien loin de les foulager ,
Par des fourirs mocqueurs les accroît davan
tage.
Pour ce Berger trop amoureux ,
Ah !quel chagrin ! quel tourment douloureux !
Il gémit , il fe meurt aux pieds de la Bergere ,
Dont la froideur le defefpere.
Son coeur , fon triſte coeur ,
De fi cruels mépris , de tant d'indifference ,
Ne peut plus fupporter la barbare rigueur.
Et fon ame livrée à fa vive douleur ,
Sent enfin fuccomber fa force & fa conſtance,
Ses maux étoient fi vifs & fi preffants ,
Qu'il en marqua la violence ,
Par ces triftes accents:
Defefpoir funefte ,
Viens à mon fecours ;
Acheve le reſte ,
De mes triſtes jours.
Climene détefte ,
Mes tendres amours;
A iij
Dea
428 MERCURE DE FRANCE.
Defefpoir funefte ,
Viens , & c.
Tout à coup agité d'un tranfport furieux ,
Il court au bord d'un affreux précipice ;
Y porte fes regards , puis les fixant aux Cieux ,
S'écrie: ah ! c'en eft fait ! paffons aux fombres
lieux ;
Caron , fois moi propice ;
Et toi , funefte Amour , reçois ce facrifice.
A ces mots , de la Roche il alloit ſe jetter s
Mais quand il vit que la Bergere ,
Ne venoit point l'arrêter ;
Il s'affit doucement fur la tendre fougeres
Non , lui dit-il , ne preffe point tes pas
Raffure-toi , Climene ,
Ta frayeur eſt vaine ;
Je renonces au Trepas .
On oublie en mourant fon amour & fa peine s
Et moi , je veux porter ta chaîne ;
Je veux vivre & fouffrir pour ne t'oublier pas
Raffure - toi , Climene ,
Ta frayeur eft vaine
Je renonce au trépas .
La Bergere fe mit à rire ,
Et le Berger auffi,
Le deſeſpoir dans l'amoureux Empire ,
Finit toûjours ainfi.
Par M. Palmary de Cabors.
Signature

Par M. Palmary de Cahors.

Genre
Collectivité
Faux
Langue
Vers et prose
Type d'écrit journalistique
Courrier des lecteurs
Faux
Genre littéraire
Soumis par kipfmullerl le