Titre
QUESTION PROPOSÉE de Bourgogne à M. D. L. R. sur le Rhume & sur certains regimes de santé, recommandez par les Anciens.
Titre d'après la table
Question sur le Rhume
Fait partie d'une livraison
Fait partie d'une section
Page de début
285
Page de début dans la numérisation
312
Page de fin
291
Page de fin dans la numérisation
318
Incipit
Depuis que je lis le Mercure j'y ai trouvé si souvent des réponses satisfaisantes
Texte
QV EsT 10 N PfiOPOSE'E dr
Bourgogne à M. D. L. R. fur le Rhtimç
& fur cenúns régimes de famé , re
commandez, par les Anciens.
DEpuis que je lis le Mercure j'y ai;
trouvé si souvent des réponses satis
faisantes à différentes Questions qui y
avoient été proposées , que j'espere qu'on
voudra bien m'en procurer une par lç
mêmes canal, sur un sujet qui inreressetour
le monde. Il n'çst rien 4e plus préçie
ux que k sarçtç ; nos Anciens avoienr
D vji unv
&$6 ME RCURE DÊ FRANCÉ'
une grande atcentioo sur ccr article. lis
placèrent de tous côtez des Sentences qui
y avoient rapport. Elles étoient quelque
fois rédigées en Vers, quelquefois cn rimes
feulement , d'autres fois en Vers latins
rimez de la nature de ceux qu'on appelle
Techniques , & cela afin qu'on les retint
plus facilement. Mais comme chacun
n'a pas la clef de ces sortes de dictions.,
je me flate que quelque Médecin zélé pour
le bien public voudra bien nous expli
quer ce qui paroît de plus obscur dans
ces sortes de Sentences.
On les trouve en Quatrains au bas de
chaque mois des Calendriers dans presque
cous les Livres d'Eglise qui ont été im
primez en France au commencement du
XVI. siécle avant le Concile de Trente.
II y avoir alors parmi les Chantres & les
autres Ecclésiastiques beaucoup de Méde
cins qui fçavoient faire l'apologie de ces
Vers & qui en dùnnoient le dénouement»
J'en ai des preuves particulières pour l'Eglise
à laquelle je fuis attaché. Aujourd'hui
qu'il n'y en a píiiSjOn regarde ces sortes de
Quatrains comme ridicules & même com
me très-impertinemment placez. Car où
sont-ils imprimez? C'est dans les Missels,
à la marge inférieure du Calendrier , com
me pour servir de brodure au bout des
Saints de chaque mois. Si ces Vers tane
bien
FEVRIER. 1730/ iîf
bien- que mal faits , ne se trouvoient que
«Mis un ou deux Missels , je les croiroís
peu dignes d'attention ; mais comme ils
k rencontrent dans le plus grand nombre
& tnêmé dans ceux de Paris, & dans ceux
de Rome, imprimez en France, c'est une
marque de l'estime generale qu'on ea
avoit. Il n'est donc pas indiffèrent d'exa
miner si cette estime étok bien fondée ôC
si les règles en font solidement établies.
J'ay eu le bonheur de n'être point at
taqué de la maladie qui a été si commune
depuis quelques mois ; mais afin que je
puisse la prévenir au retour d'une autre
année , quelque charitable Médecin voudroit-
il bien nous assurer si l'on peur se
fier à ce qui est marqué dans un de ces
Quatrains í C'est celui du mois de No-;
vembrc.
Fis sanusfieri ? curetur reuma VSovembri :
Quodque nocens vit ai tua fit prítiofa die ta î
Balnea cum ventre tune nulli profit habert :
íotio fit fana, nec jufta minutio v»na.
Voilà , ce me semble , cinq leçons dans
ce Quatrain. Le premier Vers décide que
c'est au mois de Novembre qu'il faut se
préserver du rhume ou le fake Cesser. Il
est en mêmes termes dans la plupart des
differens Missels que j'ay vus. Il y en a
feulement quelques uns où on lit ;
h.tf MERCURE DE FRANCEí
n..c tibì: fcirt dn:ur , qfiod rheuma ìÇtvemèrt
creatur.'
C'est ainsi que je trouve ce premier Vers
dans un Missel de Clugny de 15 10. dans
un d'Autun de 1 5 30. ôc dans-un de Char
tres de 1 53 1. & un de Sens de 1556V
Cetce Variante nous apprend bien que le
rhume se forme en Novembre ; mais elle
n'assure pas qu'il faille f remédier dès cc
mois- là. II est cependant bon de sçavoir
à quoi s'en tenir ; parce que bien des gens
disent que le rhume est de plus longue du
pée lorsqu'on le mitonne que lorsqu'on le
néglige. C'est lur quoi j'attends un parfait
& prompt éclaircissement.
LesVariantes du second Vers n'en chan
gent point le sens. Qj^ajus nociva i>itar
cela revient au même. Pour ce qui est de
dirtit , les Ecclésiastiques plus accoutumez
auxlangages de leurs Rubriques qu'à ce
lui de Galien ou d'Hippocrare , entendoient
autrefois par dieta, l'Office Ferial
Fit dieta, ou bien Pìt de dicta , signifioit"
qu'on faisoit de la Férie. Mais» je croirois
que ces Vers n'ayant pas été composez pat
un Rubriquaire , l' Auteur veut dire qu'il
feut bien prendre garde à la diète qu'on
observera dans ce mois-là. N'est-ce point
en effet la saison où il semble que Tappégt/
renaît à mesure que le froid approche ?
T~ t FEVR sEK. rr?ô-
Je méptiíc la Variante de certains Missels
eù on lit , tua fint pretio/a diEla , ce font'
des fautes grossières qu'on peut rejettec
fur les Imprimeurs, comme s'il falloir
donc parler moins dans le mois de No
vembre que dans les autres , ou bien qu'il
fellùr n'y parler que le langage de cesprécieux
ridicules.
Le grand nombre des Editions contient'
k troisie'me Vers comme je l'ay rapporté
d'après mon Missel Diocésain de l'an 1 5 1 8-»
Cependant celui de Cluny de 1510. ôc
celui d'Autun de 1 5$ o. mettent en stylcassertif.
Salnea eum venere tune nullum constat habere. ■
Ces deux mêmes Missels rapportent aussi;
Hn peu autrement le quatrième Vers, en;
mettant ,Potie fit fana atque minutio bona.
Je pense qu'on y recommande seulement
de prendre garde à ce que l'on boira , &
de songer qu'il sera bon de se faire ti
rer alors un peu de sang. Un Apotiquaire
attentif pourra me reprendre & dire que
folio veut dite là une Médecine , & que'
ce Quatrain ne doit pas donner l'excluíìon
aux fonctions de son ministère. A
cela je suis tout prêt à lui re'pondre , qu'il',
ne paroît pas que l'usage des potions mé
dicinales doive précéder lu saignée , maisqu'il
doit la suivre ,& que tout au plus il
jíst recommandé de ne foint boire trot*'
froid,
tjà MERCURE DE FRANCE:
froid &c peut-être de tremper son vin avetí
tin peu d'eau chaade , dont quantité de
gens, desquels je fuis du nombre, se sonc
bien trouvez. Je crois aussi , que pour ce
qui est de la queuë' du Vers, ri est question
seulement de ces saignées de précaution ,
telles qu'on les pratiquoit anciennement
dans les Monastères, où il falloit que tous
íes Moines se fissent ouvrir la veine à cer
tains jours de Tannée , de la même ma
nière qu'ils se servent tous du ministère
du Barbier un même jour de la semaine.
Au reste , si je me trompe dans mon
explication, je laisse à Messieurs les Doc
teurs ert Médecine- à en décider. Je mes
flate qu'au premier jour quelqu'un d'entt'eux
, moins afferé lorsque les rhumes
auront un peu cessé, nous donnera un
ample Commentaire de ce Quatrain : &
si le Public en est content, je prendrai la
liberté de demander par le même canal une
Paraphrase également instructive sur les?
Quatrains mis à la fin des autres mois.
Cependant pour ne rien celer , je vous
dirai que le Missel d'Autun de 1530.
ájoúte encore les deux Vers sinvans pour
le mois de Novembre , comme d'un au-?
ire Auteur.
lingues vel crines poterts prs.fcinderê~tutè ;
X>* vem minutt ,& bttlnc* citws intres.
U
FEVRIER. 1730. 10
La précision ou coupure des ongles ou
tles cheveux contribue- 1' elle donc à la
íanté , pour être mise en parallèle avec la
saignée ? A l*6gard du bain , l'Auteur or
donne de se le procurer au plutôt , bien
entendu , avec exclusion de cè qui est por
te' dans le troisième Vers cy-dessus. Je ne
connois point de Rivière qui soit chaude
au mois de Novembte , du moins dans
nos quartiers. Sans doute qu'il est question
en cet endroit des bains domestiques , oa
de ceux qui font dans les lieux où la Na
ture fait sortir des Fontaines chaudes des
entrailles de la Terre. Mais comment 8c
pourquoi les Bains sont-ils píus salutaires
au mois de Novembre qu'en d'autre tems?
C'est ce qu'il est à propos d'éclaircir , 011
bien il faut déclarer que les Anciens
avoient tort de proposer ces règles. Je re
commande fur tout l'article du rhume.
La Ptisane dont oh fé sert pour le guérir
ici , est le vin tout pur ou l'eau-de-vie.
C'est nne Médecine qui n'est pas rare
dans nos cantons, principalement au mois
de Novembre. Mais est-elle bonne ? Estce
celle que prescrit le premiers Vers qui
dit : Curetur rheima Novembn ? C'est-là
la question dont j'attends la décision.
Ce 3 1. Janvier 1730»'
Bourgogne à M. D. L. R. fur le Rhtimç
& fur cenúns régimes de famé , re
commandez, par les Anciens.
DEpuis que je lis le Mercure j'y ai;
trouvé si souvent des réponses satis
faisantes à différentes Questions qui y
avoient été proposées , que j'espere qu'on
voudra bien m'en procurer une par lç
mêmes canal, sur un sujet qui inreressetour
le monde. Il n'çst rien 4e plus préçie
ux que k sarçtç ; nos Anciens avoienr
D vji unv
&$6 ME RCURE DÊ FRANCÉ'
une grande atcentioo sur ccr article. lis
placèrent de tous côtez des Sentences qui
y avoient rapport. Elles étoient quelque
fois rédigées en Vers, quelquefois cn rimes
feulement , d'autres fois en Vers latins
rimez de la nature de ceux qu'on appelle
Techniques , & cela afin qu'on les retint
plus facilement. Mais comme chacun
n'a pas la clef de ces sortes de dictions.,
je me flate que quelque Médecin zélé pour
le bien public voudra bien nous expli
quer ce qui paroît de plus obscur dans
ces sortes de Sentences.
On les trouve en Quatrains au bas de
chaque mois des Calendriers dans presque
cous les Livres d'Eglise qui ont été im
primez en France au commencement du
XVI. siécle avant le Concile de Trente.
II y avoir alors parmi les Chantres & les
autres Ecclésiastiques beaucoup de Méde
cins qui fçavoient faire l'apologie de ces
Vers & qui en dùnnoient le dénouement»
J'en ai des preuves particulières pour l'Eglise
à laquelle je fuis attaché. Aujourd'hui
qu'il n'y en a píiiSjOn regarde ces sortes de
Quatrains comme ridicules & même com
me très-impertinemment placez. Car où
sont-ils imprimez? C'est dans les Missels,
à la marge inférieure du Calendrier , com
me pour servir de brodure au bout des
Saints de chaque mois. Si ces Vers tane
bien
FEVRIER. 1730/ iîf
bien- que mal faits , ne se trouvoient que
«Mis un ou deux Missels , je les croiroís
peu dignes d'attention ; mais comme ils
k rencontrent dans le plus grand nombre
& tnêmé dans ceux de Paris, & dans ceux
de Rome, imprimez en France, c'est une
marque de l'estime generale qu'on ea
avoit. Il n'est donc pas indiffèrent d'exa
miner si cette estime étok bien fondée ôC
si les règles en font solidement établies.
J'ay eu le bonheur de n'être point at
taqué de la maladie qui a été si commune
depuis quelques mois ; mais afin que je
puisse la prévenir au retour d'une autre
année , quelque charitable Médecin voudroit-
il bien nous assurer si l'on peur se
fier à ce qui est marqué dans un de ces
Quatrains í C'est celui du mois de No-;
vembrc.
Fis sanusfieri ? curetur reuma VSovembri :
Quodque nocens vit ai tua fit prítiofa die ta î
Balnea cum ventre tune nulli profit habert :
íotio fit fana, nec jufta minutio v»na.
Voilà , ce me semble , cinq leçons dans
ce Quatrain. Le premier Vers décide que
c'est au mois de Novembre qu'il faut se
préserver du rhume ou le fake Cesser. Il
est en mêmes termes dans la plupart des
differens Missels que j'ay vus. Il y en a
feulement quelques uns où on lit ;
h.tf MERCURE DE FRANCEí
n..c tibì: fcirt dn:ur , qfiod rheuma ìÇtvemèrt
creatur.'
C'est ainsi que je trouve ce premier Vers
dans un Missel de Clugny de 15 10. dans
un d'Autun de 1 5 30. ôc dans-un de Char
tres de 1 53 1. & un de Sens de 1556V
Cetce Variante nous apprend bien que le
rhume se forme en Novembre ; mais elle
n'assure pas qu'il faille f remédier dès cc
mois- là. II est cependant bon de sçavoir
à quoi s'en tenir ; parce que bien des gens
disent que le rhume est de plus longue du
pée lorsqu'on le mitonne que lorsqu'on le
néglige. C'est lur quoi j'attends un parfait
& prompt éclaircissement.
LesVariantes du second Vers n'en chan
gent point le sens. Qj^ajus nociva i>itar
cela revient au même. Pour ce qui est de
dirtit , les Ecclésiastiques plus accoutumez
auxlangages de leurs Rubriques qu'à ce
lui de Galien ou d'Hippocrare , entendoient
autrefois par dieta, l'Office Ferial
Fit dieta, ou bien Pìt de dicta , signifioit"
qu'on faisoit de la Férie. Mais» je croirois
que ces Vers n'ayant pas été composez pat
un Rubriquaire , l' Auteur veut dire qu'il
feut bien prendre garde à la diète qu'on
observera dans ce mois-là. N'est-ce point
en effet la saison où il semble que Tappégt/
renaît à mesure que le froid approche ?
T~ t FEVR sEK. rr?ô-
Je méptiíc la Variante de certains Missels
eù on lit , tua fint pretio/a diEla , ce font'
des fautes grossières qu'on peut rejettec
fur les Imprimeurs, comme s'il falloir
donc parler moins dans le mois de No
vembre que dans les autres , ou bien qu'il
fellùr n'y parler que le langage de cesprécieux
ridicules.
Le grand nombre des Editions contient'
k troisie'me Vers comme je l'ay rapporté
d'après mon Missel Diocésain de l'an 1 5 1 8-»
Cependant celui de Cluny de 1510. ôc
celui d'Autun de 1 5$ o. mettent en stylcassertif.
Salnea eum venere tune nullum constat habere. ■
Ces deux mêmes Missels rapportent aussi;
Hn peu autrement le quatrième Vers, en;
mettant ,Potie fit fana atque minutio bona.
Je pense qu'on y recommande seulement
de prendre garde à ce que l'on boira , &
de songer qu'il sera bon de se faire ti
rer alors un peu de sang. Un Apotiquaire
attentif pourra me reprendre & dire que
folio veut dite là une Médecine , & que'
ce Quatrain ne doit pas donner l'excluíìon
aux fonctions de son ministère. A
cela je suis tout prêt à lui re'pondre , qu'il',
ne paroît pas que l'usage des potions mé
dicinales doive précéder lu saignée , maisqu'il
doit la suivre ,& que tout au plus il
jíst recommandé de ne foint boire trot*'
froid,
tjà MERCURE DE FRANCE:
froid &c peut-être de tremper son vin avetí
tin peu d'eau chaade , dont quantité de
gens, desquels je fuis du nombre, se sonc
bien trouvez. Je crois aussi , que pour ce
qui est de la queuë' du Vers, ri est question
seulement de ces saignées de précaution ,
telles qu'on les pratiquoit anciennement
dans les Monastères, où il falloit que tous
íes Moines se fissent ouvrir la veine à cer
tains jours de Tannée , de la même ma
nière qu'ils se servent tous du ministère
du Barbier un même jour de la semaine.
Au reste , si je me trompe dans mon
explication, je laisse à Messieurs les Doc
teurs ert Médecine- à en décider. Je mes
flate qu'au premier jour quelqu'un d'entt'eux
, moins afferé lorsque les rhumes
auront un peu cessé, nous donnera un
ample Commentaire de ce Quatrain : &
si le Public en est content, je prendrai la
liberté de demander par le même canal une
Paraphrase également instructive sur les?
Quatrains mis à la fin des autres mois.
Cependant pour ne rien celer , je vous
dirai que le Missel d'Autun de 1530.
ájoúte encore les deux Vers sinvans pour
le mois de Novembre , comme d'un au-?
ire Auteur.
lingues vel crines poterts prs.fcinderê~tutè ;
X>* vem minutt ,& bttlnc* citws intres.
U
FEVRIER. 1730. 10
La précision ou coupure des ongles ou
tles cheveux contribue- 1' elle donc à la
íanté , pour être mise en parallèle avec la
saignée ? A l*6gard du bain , l'Auteur or
donne de se le procurer au plutôt , bien
entendu , avec exclusion de cè qui est por
te' dans le troisième Vers cy-dessus. Je ne
connois point de Rivière qui soit chaude
au mois de Novembte , du moins dans
nos quartiers. Sans doute qu'il est question
en cet endroit des bains domestiques , oa
de ceux qui font dans les lieux où la Na
ture fait sortir des Fontaines chaudes des
entrailles de la Terre. Mais comment 8c
pourquoi les Bains sont-ils píus salutaires
au mois de Novembre qu'en d'autre tems?
C'est ce qu'il est à propos d'éclaircir , 011
bien il faut déclarer que les Anciens
avoient tort de proposer ces règles. Je re
commande fur tout l'article du rhume.
La Ptisane dont oh fé sert pour le guérir
ici , est le vin tout pur ou l'eau-de-vie.
C'est nne Médecine qui n'est pas rare
dans nos cantons, principalement au mois
de Novembre. Mais est-elle bonne ? Estce
celle que prescrit le premiers Vers qui
dit : Curetur rheima Novembn ? C'est-là
la question dont j'attends la décision.
Ce 3 1. Janvier 1730»'
Signature
Ce 31. Janvier 1730.
Date, calendrier grégorien
Langue
Vers et prose
Type d'écrit journalistique
Courrier des lecteurs
Faux
Domaine