Titre
A MLLE CAMARGO, Danseuse de l'Opera. EPITRE ; Au sujet d'une Piece Comique, où l'on a prétendu critiquer ses talens.
Titre d'après la table
Epitre à Mlle Camargo,
Fait partie d'une livraison
Fait partie d'une section
Page de début
2359
Page de début dans la numérisation
566
Page de fin
2361
Page de fin dans la numérisation
568
Incipit
Eh ! quoi, la critique t'outrage,
Texte
A MILE CAMARGO,
Danseuse de l'Opera.
E PIT RE ;
Au sujet d'une Piece Comique , où l'on a
prétendu critiquer ses talens.
EH ! quoi , la critique t'outrage „
Et s'efforce de t'abaiffer !
Pour confondre son vain langage,
CAMARGO , tu n'as qu'à danser.
La voix de l'injuste censure ,
Se perd dans ces heureux instans
Et cent suffrages éclatans ,
Etouffent son foible murmare.
Ton triomphe est certain ; crois-moi ,
Regarde voler sans effroi ,
Le trait malin et satirique ,
Il tetombe sur le Caustique,
Qui l'ose lancer contre toi.
Je veux publier ta victoire ,
Ne craint pas qu'en vengeant ta gloire ,
De PREVOST , j'aille bassement ,
Insulter l'illustre memoire ,
Et chicaner sans jugement ,
SALE
2360 MERCURE DE FRANCE
SALLE' , de qui la Renommée ,
Nous apprend qu'Albion charmée ,
Prise comme nous l'agrément.
Non , je ne suivrai point la piste
De maint outré Panégiriste ,
Du bon sens ennemi mortel ,
Qui préferant son goût aux nôtres ;
N'encense jamais qu'un Autel ,
Et veur renverser tous les autres.
Mais songeons à te celebrer ;
Est- ce un ouvrage a differer ?
Que tes attitudes brillantes ,
(Peintures vives et parlantes )
Forment des Tableaux excellens !
On ne connoissoit pas encore
Tous les charmes de Terpsicore ;
Quand on ignoroit tes talens.
Tu n'est que trop sure de plaire
Eh ! comment ne plairois - tu pas ?
Ta jambe seule a plus d'appas ,
Que n'en rassemble tout Cithere ;
Sur la Scene qu'elle est legere !
Que les mouvemens en sont fins !
Tel Zephire dans les Jardins ,
En cherchant les faveurs de Flore ,
Voltige au lever de l'Aurore ,
Sur les Roses et les Jasmins :
Les yeux éblouis sur tes traces
N'em
OCTOBRE . 1731. 2361
N'en suivent qu'à peine le cours ;
Tes pas enviez par les Graces ,
Sont applaudis par les Amours.
En lisant ces deux Vers , peut être ,
D'abord on me reprochera ,
Que dans un moderne Opǝra ,
Je les ai pillés ... j'en suis maître ;
Mon titre est que rien galamment ,
Sur la danse ne s'est pû dire ,
Qui ne te soit dû justement.
Lorsqu'au Théatre où l'on t'admire ,
Apollon vantoit sur sa Lyre ,
Terpsicore et son Art charmant ,
Dans les deux Vers que je répete ,
Il ne parloit pas en Poëte ,
Inspiré par son vertigo ,
Mais en illuminé Prophete ,
Al chantoit la Danse parfaite ;
C'étoit prédire CAMARGO ,
* Ces deux Vers sont du Prologue des Fêtes
Grecques et Romaines ; ils étoient chantez par
Apollon à l'honneur de Terpsicore.
Danseuse de l'Opera.
E PIT RE ;
Au sujet d'une Piece Comique , où l'on a
prétendu critiquer ses talens.
EH ! quoi , la critique t'outrage „
Et s'efforce de t'abaiffer !
Pour confondre son vain langage,
CAMARGO , tu n'as qu'à danser.
La voix de l'injuste censure ,
Se perd dans ces heureux instans
Et cent suffrages éclatans ,
Etouffent son foible murmare.
Ton triomphe est certain ; crois-moi ,
Regarde voler sans effroi ,
Le trait malin et satirique ,
Il tetombe sur le Caustique,
Qui l'ose lancer contre toi.
Je veux publier ta victoire ,
Ne craint pas qu'en vengeant ta gloire ,
De PREVOST , j'aille bassement ,
Insulter l'illustre memoire ,
Et chicaner sans jugement ,
SALE
2360 MERCURE DE FRANCE
SALLE' , de qui la Renommée ,
Nous apprend qu'Albion charmée ,
Prise comme nous l'agrément.
Non , je ne suivrai point la piste
De maint outré Panégiriste ,
Du bon sens ennemi mortel ,
Qui préferant son goût aux nôtres ;
N'encense jamais qu'un Autel ,
Et veur renverser tous les autres.
Mais songeons à te celebrer ;
Est- ce un ouvrage a differer ?
Que tes attitudes brillantes ,
(Peintures vives et parlantes )
Forment des Tableaux excellens !
On ne connoissoit pas encore
Tous les charmes de Terpsicore ;
Quand on ignoroit tes talens.
Tu n'est que trop sure de plaire
Eh ! comment ne plairois - tu pas ?
Ta jambe seule a plus d'appas ,
Que n'en rassemble tout Cithere ;
Sur la Scene qu'elle est legere !
Que les mouvemens en sont fins !
Tel Zephire dans les Jardins ,
En cherchant les faveurs de Flore ,
Voltige au lever de l'Aurore ,
Sur les Roses et les Jasmins :
Les yeux éblouis sur tes traces
N'em
OCTOBRE . 1731. 2361
N'en suivent qu'à peine le cours ;
Tes pas enviez par les Graces ,
Sont applaudis par les Amours.
En lisant ces deux Vers , peut être ,
D'abord on me reprochera ,
Que dans un moderne Opǝra ,
Je les ai pillés ... j'en suis maître ;
Mon titre est que rien galamment ,
Sur la danse ne s'est pû dire ,
Qui ne te soit dû justement.
Lorsqu'au Théatre où l'on t'admire ,
Apollon vantoit sur sa Lyre ,
Terpsicore et son Art charmant ,
Dans les deux Vers que je répete ,
Il ne parloit pas en Poëte ,
Inspiré par son vertigo ,
Mais en illuminé Prophete ,
Al chantoit la Danse parfaite ;
C'étoit prédire CAMARGO ,
* Ces deux Vers sont du Prologue des Fêtes
Grecques et Romaines ; ils étoient chantez par
Apollon à l'honneur de Terpsicore.
Langue
Vers et prose
Type d'écrit journalistique
Courrier des lecteurs
Faux
Genre littéraire
Domaine
Est adressé ou dédié à une personne