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Titre

L'HABILE FAUVETTE. CONTE.

Titre d'après la table

La Fauvette Conte,

Fait partie d'une section
Page de début
2331
Page de début dans la numérisation
538
Position sur la page
1
Page de fin
2333
Page de fin dans la numérisation
540
Incipit

Il ne faut pas s'arrêter à la mine : 

Texte
L'HABILE FAUVETTE.
CONTE.
I L ne faut pas s'arrêter à la mine :
Ce vieux Proverbe enferme une Doctrine
Que peu de gens sçavent mettre à profit
La Beauté plaît , nôtre coeur nous séduit ,
Et la raison devient enfin muette.
Si l'on ne sçait comme fit ma Fauvette ,
Prendre d'abord un genereux Parti
Ecoutez- en le conte , le voici ,
Certain Oiseau , bien fait , beau de Plumage
A la Fauvette offroit son tendre hommage ,
Et lui contoit , que son coeur amoureux
Plein de désirs , brûlant de mille feux ,
No
2332 MERCURE DE FRANCE
Ne pouvoit plus se réduire au Mystere :
Ah ! disoit- il , si jamais de vous plaire
Je possedois le solide bonheur ,
Point ne verriez éteindre mon 'ardeur ,
Mais bien plutôt seroit - elle augmentée
Par le plaisir de la voir acceptée.
Je suis charmant , doux , sincere et discret ,
Accommodant.... bref , sans aller au fait ,
Il enfiloit très longue Kyrielle
De ses vertus lorsqu'enfin la Donselle
L'arrêta court , et lui dit : croyez- moi ,
De nos Oiseauxvous pourriez être Roy ,
Vous êtes beau , d'agréable encolure ,
Vives couleurs ornent vôtre parure ,
Je le vois bien : mais ( soit dit entre nous )
C'est peu pour moi , si c'est beaucoup pour vous,
En cûssiez -vous une plus forte doze ,
Car en amour , beauté c'est quelque chose J
Mais n'est pas tout. Auriez -vous , dites- moi ,
Ce grand talent ? .... vous m'entendez , je croy
Las ! que trop bien , ce n'est - là mon mérite ,
Répond l'Oiseau , ma chevance est petite ,
Et ne voudrois sur ce point vous leurrer ,
Puisqu'aussi-bien , je n'en pourrois tirer
Que peu de fruit...... d'or vous parlez , beau Sirej
Ecoutez donc ce que je vais vous dire ;
Yous connoîtrez que sincere à mon tour
Pas
OCTO BRE . - 1731 2335,
Pas n'ay dessein d'amuser vôtre amour :
Il est ici , dans ce chrrmant Boccage
Mille Moineaux faits pour le Badinage
S'ils ne sont point aussi parez que vous ,
Peu nous en chault , la parure chez nous
N'est d'aucun prix : mais aussi la Nature
En négligeant leur petite figure ,
Les a comblez de ces rares faveurs ,
Qui de tout temps ont sçû gagner les coeurs
Toûjours tout prêts pour l'amoureux mystere ,
Vous les verriez revenir de Cythere ,
Y retourner chaque jour tant de fois ,
Que nous n'avons aucun lieu dans ce Bois
Qui n'aît été témoin de leur courage :
'Adonc , voyez que je serois peu sage
Si je m'allois , dans mes besoins urgents
Broüiller pour vous avec de telles gens ;
Rien n'en ferai , je suis par trop prudente :
Mais puisqu'enfin ma conquête vous tente ,
Retranchez -vous à la bonne amitié ,
Car il est vray que de vous j'ai pitié ,
Et ne voudrois du tout vous éconduire :
Or voyez donc si cela peut vous duire ;
Pour y penser , je vous donne du temps ,
Consolez -vous ; Adieu jusqu'au Printemps.
P. M. F. L.
Signature

P. M. F. L.

Collectivité
Faux
Langue
Vers et prose
Type d'écrit journalistique
Courrier des lecteurs
Faux
Genre littéraire
Soumis par eljorfg le