→ Vous voyez ici les données brutes du contenu. Basculez vers l'affichage optimisé.
Titre

STANCES.

Titre d'après la table

Stances,

Fait partie d'une section
Page de début
1221
Page de début dans la numérisation
26
Page de fin
1224
Page de fin dans la numérisation
29
Incipit

Cephise en dois-je croire au rapport d'un Enfant ?

Texte
STANCES.
Ephise en dois- je croire au rapport d'us
Enfant
Où dois - je le traiter de fable ?
Fft- ce de votre part qu'il m'a fait compliment ?
Plus ce bonheur me paroît grand ,
Et moins il me paroît croyable !:
Mon coeur , un tel espoir a droit de vous saisir
Ne vous refusez pas à cette joye extrême ;
Il est doux de s'aider à se tromper soi -même
Lorse l'erreur eft un plaisir..
L'Enfant a t'il dit vrai suis - je heureux ? suis -je
à plaindre ?
I. Vol Qui
1222 MERCURE DE FRANCE
Qui pourra m'assurer de sa sincerité ?
Cet âge ne sçait il ni feindre ,
Ni déguiser la verité ?
Non , ce n'est point une imposture ;
Je le crois , j'en ai pour garant
Le petit Dieu qui met mon ame à la torture ;
Il n'eft lui-même qu'un enfant :
Amour , je te ferois injure :
Ji je me défiois de ton âge innocent.
Mais mon doute toûjours revient et m'embarasse,
Dois-je ne point songer aux adieux qu'on m'a
faits ?
Ou remercier d'une grace ,
A laquelle peut-être on ne songea jamais ≥
A chaque inftant mille scrupules ,
De mon esprit flotant redoublent l'embarras ;
S'il faut choisir enfin, ah ! paroissons credules ,
Plûtôt que de paroître ingrats..
Mais je me flatte trop d'une grace incertaine ,
Moy qu'on vit rarement près de vous s'arrêter ,
Moi que vous connoissez à peine ,
Qu'ay-je fait pour la meriter
<
52
TO
D
I. Vala
Sei
JUIN. 1731. 1223
Seroient- ce mes regards , dont l'éloquent silence,
A sans doute trahi les secrets de mon coeur ;
Seroient- ce mon respect , ma timide conſtance
Qui m'ont attiré ce bonheur ?
Seroit- ce qu'entendant quelques flutes plaintives
Troubler pendant la nuit le silence des Airs ,
Vous connussiez la voix de mes ardeurs crain
tives.
Qui s'expliquoient par ces concerts ?
Vous auroit-on appris que mon coeur équitable
Faisoit gloire par tout d'être en bute à vos traits
Auriez- vous sçû combien je vous trouvois ai
mable ?
Et comment en tout lieu je vantois vos attraits ?
D'un éloge sans fard ; est- ce la récompense ?
Cephise , avez-vous crû lui devoir ce retour ?
Je le vois , je dois tout à la reconnoissance ,
Et je ne dois rien à l'amour.
Helas ! peut- être encore la pitié s'y joint- elle ;
Prévoyant la douleur mortelle ,
Dont votre prompt départ accableroit mes sens ,
Vous devintes sensible à ma peine cruelle ,
Et sçûtes l'addoucir par deux mots obligeans.
I. Vol. Oui
224 MERCURE DE FRANCE
Oui , même en apprenant que vous étiez partie
Ces mots sçurent me réjouir :
Mais quel chagrin alors dans mon ame ravie !
Quels transports opposés s'en vinrent me saisir!
Dans le même moment je crus perdre la vie ,
Et de douleur & de plaisir.
Je ne m'expose point , Cephise , à vous déplaire;
En découvrant mes sentimens ;
L'aveu de mon amour n'a rien de téméraire ,
Si l'enfant par votre ordre a fait les complimens
Si la grace eft imaginaire ,
Vous ne sçaurez de qui sont les remerciemens
Collectivité
Faux
Langue
Vers et prose
Type d'écrit journalistique
Courrier des lecteurs
Faux
Genre littéraire
Résumé
Le texte relate les doutes et les émotions d'un individu face à un rapport concernant un enfant. L'auteur oscille entre bonheur et incrédulité, se demandant s'il doit croire à ce rapport ou le considérer comme une fable. Il exprime des scrupules et des doutes sur la sincérité de l'enfant, tout en reconnaissant l'innocence de l'amour. Il se questionne sur la possibilité d'une imposture et sur les raisons pour lesquelles il pourrait mériter ce bonheur, mentionnant ses regards, son respect et sa constance. L'auteur se demande si ses sentiments ont pu être trahis par des flûtes plaintives ou des éloges. Il reconnaît que ce bonheur pourrait être dû à la reconnaissance ou à la pitié. Il évoque également les sentiments contradictoires ressentis lors du départ de Cephise, mêlant douleur et plaisir. L'auteur affirme ne pas chercher à déplaire à Cephise en révélant ses sentiments et ne pas considérer l'aveu de son amour comme téméraire, surtout si la grâce est imaginaire.
Soumis par eljorfg le