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Titre

MISSIVE du Chevalier de Leucotece, à l'Infante de Malcrais, Princesse Armorique.

Titre d'après la table

Missive à l'Infante de Malcrais, &c.

Fait partie d'une section
Page de début
2570
Page de début dans la numérisation
275
Page de fin
2573
Page de fin dans la numérisation
278
Incipit

L'Enfant gâté de Melpomene,

Texte
MISSIVE du Chevalier de Leucotece,
à l'Infante de Malcrais , Princesse
Armorique.
L'Enfan 'Enfant gâté de Melpomene ,
Le Berger, habitant les Rives de la Seine ,
Et certain Rimeur Marseillois >
Ja de bon compte sont- ils trois ,
Auxquels aurai non pas petite affaire ,
Et seront par moi déconfits.
Non par mes très limez et délicats Ecrits.
Les deux premiers , en ce genre d'escrime ,
Sont trop ferrus pour moi, qui n'ai raison ni rime,
Comme il convient à tout Chevalier preux ,
Rien ne sçachant, sinon pourfendre en deux ,
Net et jus les arçons , tout Mortel témeraire ,
Osant en conter , ou déplaire ,
A l'objet de ses vœux.
1. Vol. Parquoi
DECEMBRE. 1732. 257%
Parquoi , Dame de mes pensées ,
Illustre et sublime Malcrais ,
De grace , ne trouvez mauvais ,
Si jambes et têtes cassées ,
Pour commencer ma déclaration ,
Je vous fais députation ,
Quelque matin , du dernier Personnage ;
Pour faire réparation ,
A vous, au Sexe qu'il outrage ;
C'est le devoir de ma Profession,
En tout honneur , bien et discrétion ,
Sommes tenus proteger les Infantes ,
Les faire déclarer charmantes ,
Non moins d'esprit comme de corps ,
En un mot , réparer les torts.
A donc ira le Rimeur de Marseille ,
Droit au Croisil , en l'état dessus dit ,
Illec verra qu'estes merveille ,
Non moins de corps comme d'esprit,
Confessera qu'il se dédit ,
D'avoir écrit que c'est un cas étrange
De trouver sous figure d'Ange ,
L'esprit sublime et le sçavoir profond.
Voilà pour un. A l'égard du second ,
De ce Berger à la douce Musette ,
Berger heureux dont demandez le nom
Que ce desir me picque , m'inquiete !
Ah ! s'il vous plaisoit moins , certain de sa défaite,
I. Vol. C
il iij
2572 MERCURE DE FRANCE
Il n'est baume de fier-à- bras ,
Qui le garantit du trépas.
Mais quoi ! ses chants ont pour vous des appas ,
L'Echo de votre cœur sans cesse les repete..
Sçachez du moins que sous l'air imposteur
De Berger, de Moutons , de Chien et de Houlette >
Il cache un malin Enchanteur ;
Un mortel ennemi de toute votre espece ,
De ceux qui détenoient une pauvre Princesse,
Pendant des deux et trois mille ans ,
Dans des Châteaux de Diamans ,
Gardez par Dragons et Geans.
Ors attendant que puisse le pourfendre ,
Lui faisant vuider les arçons ,
C'est à vous à vous bien deffendre ,
De ses charmes , de ses Chansons.
Je vous en avertis , ce sont Philtres magiques,
Ce sont appas qui cachent un poison,
Riant d'abord, ayant suites tragiques ,
Otant esprit , repos , raison ,
Poison dont le remede est seulement la fuite ,
Mais c'est assez ; vous voilà bien instruite.
Venons enfin à mon dernier Rival , *
Je conviens qu'il n'a point d'égal ,
Si ce n'est Apollon lui- même ;
Mais Preux ne cede ce qu'il aime
M. de Voltaire.
(
1. Vol.
Sans
DECEMBRE. 1732 2573.
Sans ferrailler , sans faire appel.
Suivant ces us , malgré votre gloire immortelle,
Malgré tous vos Lauriers , Rival que je querelle,
Avec crainte et respect , agréez mon Cartel.
Malcrais vaut bien qu'on ferraille pour elle,,
C'est la raison. Je vous laisse le choix ,
Des armes et du Champ , mais seriez discourtois,'
Vû vos forces et ma foiblesse ,
Si ne me permettiez d'excepter le Permesse.
Titre de noblesse
Genre
Collectivité
Faux
Langue
Vers et prose
Type d'écrit journalistique
Courrier des lecteurs
Faux
Est adressé ou dédié à une personne
Remarque

Republié dans [Paul Desforges-Maillard], Poësies de Mademoiselle de Malcrais de La Vigne, Paris, veuve Pissot, Chaubert, Clousier, Neuilly, Ribou, 1735, p. 236-239.

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