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Titre

LE TRIOMPHE D'HEBÉ, ODE.

Titre d'après la table

Le Triomphe d'Hebé, Ode.

Fait partie d'une section
Page de début
667
Page de début dans la numérisation
276
Page de fin
671
Page de fin dans la numérisation
280
Incipit

Déesse dont la main chérie,

Texte
LE TRIOMPHE D'HEBE' ,
DEesse
O D E.
dont la main chérie ,
Du Tout- Puissant Pere des Dieux ,
Jadis lui servoit l'ambrosie ,
Et le Nectar délicieux .
Féconde source d'Allegresse.
Hebé , Reine de la Jeunesse ;
Dissipe nos folles erreurs ,
Qui par un criminel usage ,
Du plus précieux avantage ,
Font la source de nos malheurs
L'âge soumis à ton Empire ,
Forme les plus beaux de nos jours
Sous tes douces Loix tout respire ,
Les Jeux , les Ris , et les Amours.
Au gré du torrent qui l'entraîne ,
L'homme s'abandonne sans peine ,
Dans cette agréable saison ;
Heureux si le cours d'une vie ,
Aux passions moins asservie ,
Lui laissoit encor la raison.
с Maie
668 MERCURE DE FRANCE
Mais , Hélas ! Jeunesse imprudente,
Tes mouvemens impetueux ,
De la volupté qui t'enchante ,
Suivent les sentiers: tortueux;
Tantôt un aveugle caprice ,
Te fait chercher un sort propice.,
Dans tes fréquens engagemens ;
Tantôt déplorable victime ,
Tu cours te plonger dans l'abysme,,
Des plus honteux égaremens.
Comblez des dons de la Fortune ,
Rois , Princes , demi- Dieux mortels
Vous voyez la foule, importune,
Prête à vous dresser des Autels ;
La valeur , la haute naissance.
Les richesses et la puissance ,
Sont des biens en tous lieux chéris ;
Mais ta vigueur et ton adresse ,
Tes graces , aimable Jeunesse ,
Toujours en relevent le prix .
Que j'aime l'heureuse Nature
Qui de ses attraits innocens
Forme son unique parure ,
Et ses charmes les plus puissants.
Lorque le Printemps nous présente ,
I

AVRIL: 1733 . 669
La verdure encore naissante ,
Dans nos Champs émaillez de fleurs
Tandis que Vertumne et que Flore,
Etalent aux yeux de l'Aurore ,
Leurs plus agréables couleurs.
De Zéphire la douce haleine ,
Succede aux fougueux Aquilons ,
Le Dieu Nourrisson de Sylenne ,
De Pampre couvre nos Valons.
Déja Philomele éplorée ,
Plaint le triste sort de Terée ,
Et ravit les Echos des Bois.
Quittant leurs Ondes fugitives ,
Les Nayades sont attentives ,
Aux tendres accens de la voix.
Mortels , imitez la Nature ,
Dans le doux Printemps de vos ans ;
Votre joye en sera plus pure ,
Vos chagrins seront moins cuisans ,
Souvent au sein de la jeunesse ,
On a vû briller la Sagesse ,
Et les plus sublimes vertus.
Minerve aima le fils d'Ulysse ;
Et le départ de Berenice ,
Combla la gloire de Titus.
C ij
670 MERCURE DE FRANCE
O vous dont le coeur idolâtre ,
Court après les nouveaux plaisirs ,
Jeunes Amans , troupe folâtre ,
Calmez vos injustes desirs ,
N'allez pas ainsi que Thésée ;
De quelque Ariane abusée ,
Trahir les faux infortunez ,
Et par votre langue indiscrete ,
Augmenter la douleur secrette ,
D'un coeur que vous abandonnez.
De l'implacable jalousie ,
Gardez - vous d'écouter la voix ,
La plus terrible phrenesie ,
Est moins funeste quelquefois.
Si ce fier tyran vous obsede ,
Appellez Bacchus à votre aide ;
Cette aimable Divinité
Dissipera votre tristesse ;
Et sa Liqueur enchanteresse ,
Vous rendra la tranquillité,
>
Au gré d'une ardeur témeraire ,
Raison , ne m'abandonne pas ,
Puisse ton flambeau salutaire ,
Eclairer sans cesse mes pas ;
Qu'un choix judicieux et sage ,
DR
A VRI L. 1733. 671
Des plaisirs permis à mon âge ,
Me soit par toi -même tracé ;
Je préfere cette Science ,
A la tardive experience ,
De l'âge le plus avancé.
Par M. de M. D. S. d'Aix.
Signature

Par M. de M. D. S. d'Aix.

Genre
Collectivité
Faux
Lieu
Langue
Vers et prose
Type d'écrit journalistique
Courrier des lecteurs
Faux
Genre littéraire
Mots clefs
Provient probablement d'un lieu
Soumis par lechott le