Titre
LA JEUNESSE. CANTATE.
Titre d'après la table
La Jeunesse, Cantate,
Fait partie d'une livraison
Fait partie d'une section
Page de début
1760
Page de début dans la numérisation
313
Page de fin
1762
Page de fin dans la numérisation
315
Incipit
Quel objet vient frapper mes yeux ?
Texte
LA JEUNESSE.
CANTATE.
Quel objet vient frapper mes yeux ?
Quel éclat ! quelle grace extreme !
Ses regards enchanteurs , son souris gracieux ,
Soumettent tous les cœurs à son pouvoir su
prême.
Est-ce le Dieu qui fait qu'on aime,
Qui daigne descendre des Cieux ?
Non , c'est la Jeunesse elle- même ,
Que je vois paroître en ces lieux.
Les Ris , les Amours et les Graces ,
Suivent ses charmes divins ,
On voit folâtrer sur ses traces ,
Les Jeux enjouez et badins.
Regnez sur nous , douce Jeunesse,
Reine des plus tendres desirs ,
Sans vous tout languit de tristesse ;
Vous êtes l'ame des plaisirs.
Vous enchantez toute la Terre ,
Chacun adore vos attraits ,
On seroit toujours sûr de plaire ,
Si l'on ne vous perdoit jamais,
2
Heureus
AOUST. 1732. 1761
Heureux qui fixeroit votre course volage !
Seroit- il des trésors plus grands , plus précieux ?
Les fragiles Mortels égaleroient les Dieux ,
S'ils jouissoient toujours des douceurs du bel
âge :
En possedant des biens si vifs et si charmans ,
On ne peut exprimer les plaisirs qu'on éprouve ,
Mais hélas ! on vous perd , Jeunesse , en peu de
temps ,
Et jamais on ne vous retrouve.
L'Aigle avec moins de vîtesse ,
Fend l'air d'un rapide cours ,
Que ne s'envole la Jeunesse ,
Et l'éclat de nos beaux jours.
Ainsi que la Rose brillante ,
Elle ne dure qu'un matin ;
Pourquoi ne peut- elle être exempte ,
Des loix qu'impose le Destin ?
Déesse , répondez à mon ardente envie :
Favorisez mes plus tendres souhaits ,
Faites long- temps le bonheur de ma vie ,
Ou plutôt , s'il se peut , ne me quittez jamais,
Mais que me sert cette frivole attente ?
Mes vœux sont des vœux superflus ;
Lesmomens que je passe à flater l'inconstante ,
Şont autant de momens psrdus.
Vou
1762 MERCURE DE FRANCE
Vous qui possedez en partage,
•
La Jeunesse et ses agrémens
Faites- en un aimable usage ,
Employez bien tous ses instans.
Mais lorsquelle , vous abandonne ,
Pour moins regretter vos beaux ans
Renouvellez dans votre Automne,
Les plaisirs de votre Printemps.
LE MAIRE.
CANTATE.
Quel objet vient frapper mes yeux ?
Quel éclat ! quelle grace extreme !
Ses regards enchanteurs , son souris gracieux ,
Soumettent tous les cœurs à son pouvoir su
prême.
Est-ce le Dieu qui fait qu'on aime,
Qui daigne descendre des Cieux ?
Non , c'est la Jeunesse elle- même ,
Que je vois paroître en ces lieux.
Les Ris , les Amours et les Graces ,
Suivent ses charmes divins ,
On voit folâtrer sur ses traces ,
Les Jeux enjouez et badins.
Regnez sur nous , douce Jeunesse,
Reine des plus tendres desirs ,
Sans vous tout languit de tristesse ;
Vous êtes l'ame des plaisirs.
Vous enchantez toute la Terre ,
Chacun adore vos attraits ,
On seroit toujours sûr de plaire ,
Si l'on ne vous perdoit jamais,
2
Heureus
AOUST. 1732. 1761
Heureux qui fixeroit votre course volage !
Seroit- il des trésors plus grands , plus précieux ?
Les fragiles Mortels égaleroient les Dieux ,
S'ils jouissoient toujours des douceurs du bel
âge :
En possedant des biens si vifs et si charmans ,
On ne peut exprimer les plaisirs qu'on éprouve ,
Mais hélas ! on vous perd , Jeunesse , en peu de
temps ,
Et jamais on ne vous retrouve.
L'Aigle avec moins de vîtesse ,
Fend l'air d'un rapide cours ,
Que ne s'envole la Jeunesse ,
Et l'éclat de nos beaux jours.
Ainsi que la Rose brillante ,
Elle ne dure qu'un matin ;
Pourquoi ne peut- elle être exempte ,
Des loix qu'impose le Destin ?
Déesse , répondez à mon ardente envie :
Favorisez mes plus tendres souhaits ,
Faites long- temps le bonheur de ma vie ,
Ou plutôt , s'il se peut , ne me quittez jamais,
Mais que me sert cette frivole attente ?
Mes vœux sont des vœux superflus ;
Lesmomens que je passe à flater l'inconstante ,
Şont autant de momens psrdus.
Vou
1762 MERCURE DE FRANCE
Vous qui possedez en partage,
•
La Jeunesse et ses agrémens
Faites- en un aimable usage ,
Employez bien tous ses instans.
Mais lorsquelle , vous abandonne ,
Pour moins regretter vos beaux ans
Renouvellez dans votre Automne,
Les plaisirs de votre Printemps.
LE MAIRE.
Signature
LE MAIRE.
Langue
Vers et prose
Type d'écrit journalistique
Courrier des lecteurs
Faux
Genre littéraire