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Titre

LA PROVIDENCE, ODE.

Titre d'après la table

La Providence, Ode,

Fait partie d'une section
Page de début
492
Page de début dans la numérisation
529
Page de fin
495
Page de fin dans la numérisation
532
Incipit

O Vous, qui méritez les justes anathêmes

Texte
LA PROVIDENCE ,
O DE.
O -Vous , qui méritez les justes anathêmes
Dont l'Eglise vous a frappés ,
Trop aveugles Auteurs , et trop tard détrompés
Allez dans les Enfers abjurer vos sistêmes ;
Dieu n'est point un maître inhumain
Il ne voit point avec dédain
Les ouvrages de sa puissance ;
Il les conserve tous ; l'insecte le plus vil ;
Le juste et le pecheur , le Juif et le Gentil
Annoncent sa magnificence.

S'il est le Roi des Rois , s'il est le Dieu des
Dieux ,
S'il est Juge saint et severe ,
Il veut être nommé mon refuge et mon pere
Et sa bonté remplit et la terre et les Cieux ,
Elle fournit à nos délices ,
Elle asservit à nos caprices
?
La nature et les élemens ;
Seule elle sçait fixer la jeunesse indocile
Et seule elle soutient la vieillesse débile ,
Qui gémit sous le poids des ans.
}
Quelle
MARS. 17318 493
Quelle vive splendeur vient éclairer mon ame a
Grand Dieu ! j'adore tes decrets ,
Tu daignes à mes yeux dévoiler tes secrets ;
Terre , écoutez ; je cede à l'ardeur qui m'enflâme;
Je vois Noë braver les eaux ;
Ici des esprits infernaux
Moïse confond les prestiges ;
Là , triomphe Israël ; ses tyrans sont punis ;
Les flots émus , calmés , divisés , réunis,
M'attestent le Dieu des prodiges.
Qu'aperçois-je ? Joseph indignement lié
Au fond d'une prison obscure ;
Tout innocent qu'il est ,
il souffre sans murmure ,
Mais le Dieu de Jacob ne l'a point oublié ;
> Ses soupirs ont percé la núë :
C'est par une route inconnuë
Qu'il monte aux suprêmes honneurs :
Joseph passe soudain de la honte à la gloire ,
D'une indigne prison sur un char de victoire ;
Il doit sa joye à ses douleurs.
Ciel ! qu'entens- je ! les vents sur la liquide plaine
Se livrent d'horribles combats ;
La mer s'enfle et mugit ; rien ne trouble Jonas ,
il prie , adore , espere au sein de la Baleine.
Seigneur , tu le conduis au port ;
D v Tu

494 MERCURE DE FRANCE
Tu te déclares le support
D'un coeur pénitent qui t'implore ;
J'ai moi-même cent fois éprouvé ton secours ;
Pere tendre , déja tu veillois sur mes jours
Qui venoient à peine d'éclore.

La nouvelle Sion en bute à mille assauts ,
Leve sa tête triomphante ;
On la poursuit en vain , les chrétiens qu'elle en
fante
Renaissent de leur cendre , et sur les échafauts
Je la vois toujours immuable ;
Sur ce rocher inébranlable
Ses ennemis sont écrasés ;
L'esprit Saint la dirige , et que peuvent contre elle
Les vents impétueux et leur soufle rebelle ?
Dès qu'il parle , ils sont appaisés.
Pardonne moi , Dieu saint , le murmure coupable
Qu'excita souvent dans mon coeur
De l'impie élevé le fastueux bonheur ;
Ce bonheur doit le rendre un jour plus misérable.
Il est un moment arrêté
Pour confondre l'iniquité :
Que ce moment sera terrible !
Le pêcheur dort au sein d'une trompeuse paix ;
La mort vient et le frappe , il gémit, vains regrets !
Le Juge est pour lors inflexible,
Oui ,
MARS. 1731. 495
Oui , je mets en toi seul et mon unique espoir
Et ma plus ferme confiance ;
De ton Verbe avec nous l'inéfable alliance
M'apprend que ton amour égale ton pouvoir ;
C'est cet amour que je réclame ;
Dans mon coeur allume sa flamme.
Dés lors je ne craindrai plus rien ,
L'indigence , les fers , la honte , la mort même ;
Eh ! Seigneur , quel revers peut craindre un coeur
qui t'aime ,
N'es-tu pas le souverain bien ?
Deus meus et omnia.
Poncy de Neuville , Prêtre.
Signature

Poncy de Neuville

Activité
Genre
Collectivité
Faux
Langue
Vers et prose
Type d'écrit journalistique
Courrier des lecteurs
Faux
Genre littéraire
Est rédigé par une personne
Soumis par eljorfg le