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Titre

HIPERMNESTRE. CANTATE. Par Mlle DE MALCRAIS DE LA VIGNE, du Croisic en Bretagne.

Titre d'après la table

Hypermnestre,

Fait partie d'une section
Page de début
899
Page de début dans la numérisation
74
Page de fin
902
Page de fin dans la numérisation
77
Incipit

Filles cruellement fidelles,

Texte
HIPERMNESTRE..
CANTATE.
Par Mile DE MALCRAIS DE LA VIGNE
du Croisic en Bretagne.
UNa de multis face nuptiali ,
Digna perjurum fuit in Parentem,
Splendide mendax , et in omne Virgo ,
Nobilis ovum.
Hor. liv. 3. Od. II.
Filles cruellement fidelles ,
A leur Pere , aveuglé d'un perfide couroux...
Les Danaïdes criminelles ,
Dans les bras du sommeil , immoloient leurs
Epoux.
La seule Amante de Lincée ,
Ecoutoit son amour , et consultoit sa foy ,'
Mais Danaus , Vengeur , s'offrant à sa pensée ,
En excitant son bras , la remplissoit d'effroi.
Pour moi , pour mes sœurs , au Tar rare ,
Hymen , allumas- tu tes feux ? .
Qu'a
338173
900 MERCURE DE FRANCE
Qu'a fait mon Epoux , sort barbare
Qui mérite un trépas affreux ?-
Soleil , demeure au sein de l'Onde ;
Frémis d'éclairer nos forfaits ;
Epargne ce spectable au monde ;
Eteins tes rayons pour jamais..
Pour moi , pour mes sœurs , au Tar♣
tare ,
Hymen, allumas- tu tes feux ?.
Qu'a fait mon Epoux , sort barbare,
Qui mérite un trépas affreux ?
Sa main pour le percer , trois fois est suspen duë ;
Trois fois ne sçachant où frapper ,
Sa main d'elle- même abbattuë ,
Laisse le Poignard s'échapper.
Pâle , tremblante , irrésoluë ,
Retombant sur son lit , qu'elle arrose de pleurs
Elle addresse ces mots à l'objet qui la tuë,
Auprès d'elle endormi , sans prévoir ses mal- heurs.
Tendre Epoux ? moitié trop chérie
Quelle:
MA Y. 1732. 901
Quelle est la rigueur de mon sort ?
Je meurs , si j'épargne ta vie ,
Où je mourrai du regret de ta mort..
Ah ! plutôt , infléxible Pere ,
De cent coups , ouvre moi le flanc ;;
Que seule au moins je dégénere
De ta fureur, à t'abreuver de
>
sang.
Tendre Epoux ? moitié trop chérie ,
Quelle est la rigueur de mon sort è;
Je meurs , si j'épargne ta vie ,
Où je mourrai du regret de ta mort.
Mais ôtransport , dit-elle , & discours inutile
Que je tarde à délibérer !
Ouvre les yeux , fuis , cours ,
quelque azyle ,
cherche au loin
Profite de la nuit tranquille ;
Nous nous perdons tous deux à différer ,
Devançant le retour de la rapide Aurore ,
Mon Pere furieux et mes parjures sœurs ,
Viendront des crimes que j'abhorre ;
Consommer dans ton sang les infames noir ceurs. 1
Qu'attens, tu , cher Epoux adieu , reçois en core
Cet
902 MERCURE DE FRANCE
Ces avides baisers. , ces trop courtes douceurs.››
Pars donc , et pour faveur derniere ,
Pour prix de t'avoir conservé ,
Souviens- toi d'une Epouse à toy seul toute end tiere ,
Qui s'expose au péril dont elle t'a sauvé.
Hymen , combien ta puissance
Produit de nobles effets ;
Quand l'Amour d'intelligence ,.,
Serre les noeuds que tu fais !
Mais quand dans tes nœuds coupa bles ,
Le cœur ne suit pas la main ,
A quels crimes effroiables
N'ouvres-tu pas le chemin !
Hymen , combien ta puissance ,
Produit de nobles effets ?
Quand l'Amour d'intelligence.
Serre les noeuds que tu fais
Genre
Collectivité
Faux
Langue
Vers et prose
Type d'écrit journalistique
Courrier des lecteurs
Faux
Genre littéraire
Est rédigé par une personne
Provient d'un lieu
Remarque

Republié dans [Paul Desforges-Maillard], Poësies diverses de M. Desforges-Maillard [...], Amsterdam, Rey, 1750, 2nde partie, p. 298-300 ; Oeuvres en vers et en prose de M. Desforges-Maillard [...], Amsterdam, Jean Schreuder, Pierre Mortier le jeune, 1759, t. 1, p. 386-388.

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